Il a certes pris d’autres visages, d’autres formes, d’autres masques, mais il est là. Au nom des droits de l’Homme, du pétrole, des Etats souverains sont mis en cause, sont brisés »,n nous affirme Me Vergès. Rédha Malek, l’ex-chef de gouvernement, Lakhdar Brahimi, l’ex-diplomate ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine, ont tenu quasiment les mêmes propos. Pour eux, le rendez-vous d’Alger pourrait servir de point de départ à une relecture de cette résolution au moment où la mondialisation menace les souverainetés de ses « enfants ». « On veut être écoutés par le Nord, comme on l’écoute », affirme, entre deux déclarations, M. Brahimi.
Rigoberta Mench Tum, le prix Nobel de la paix en 1992, croit dur comme fer que de cette conférence, qui prendra fin aujourd’hui par une déclaration dite d’Alger, sortira un « mouvement » qui arrivera à se faire entendre « tôt ou tard ». La présence d’un panel de « sages » qui ont marqué l’histoire de la décolonisation, comme les présidents Ben Bella, Kenneth Kaunda, Miguel Trovoada, de Sao Tomé et Principe, Olusegun Obasanjo, Thabo Mbeki, Mohamed Abdelaziz, le président sahraoui, semble comme une envie de faire passer le témoin aux générations postindépendance pour qu’elles reprennent le flambeau. Tous les intervenants ont insisté aussi sur la nécessité de parachever le processus de décolonisation dans le monde, conformément à la résolution onusienne 1514.
Notamment en Palestine et au Sahara Occidental. Certains ont relevé avec regret la persistance « la politique de deux poids, deux mesures ». «Il y a une mobilisation de la communauté internationale pour appliquer un référendum d’autodétermination au sud du Soudan et il n’existe pas une mobilisation similaire pour le Sahara Occidental. C’est déplorable », affirme Lamamra. Selon lui, il est impératif que le référendum au Sahara Occidental se réalise. «La décolonisation a besoin d’engagement et de persévérance, à travers un esprit de solidarité internationale », déclare Tayé-Brook Zerihoun, représentant du secrétaire général de l’ONU. Sur cette lancée, Amr Moussa, qui estime qu’« il est nécessaire de revoir l’ordre international pour permettre au Sud d’avoir son mot à dire », relance la question palestinienne.