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  • Les Tontons macoutes renaissent à El AAIUN

    Des colons marocains soutenus par les forces d’occupation ont pourchassé et violemment agressé, lundi, des étudiants sahraouis dans les rues des villes occupées de Smara et El Aâyoune.
    Le pouvoir marocain n’a pas retenu la leçon de Gdeim Izik. Il cible la matière grise sahraouie. Les futurs dirigeants de l’Etat du Sahara occidental en gestation. Les violences se poursuivent dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le bilan encore provisoire fait état de dizaines de blessés.

    Le président de la Rasd a aussitôt saisi le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies pour l’informer de l’insoutenable situation que vivent les civils sahraouis sans défense. «Nous vous appelons à intervenir d’urgence, après l’horrible massacre du camp de Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aâyoune, afin d’éviter des massacres plus élevés et plus dangereux, que le gouvernement marocain s’apprête à commettre dans le secret à travers un message de chauvinisme, de racisme et d’hostilité contre le peuple sahraoui sur son sol national occupé et assiégé» a écrit Mohamed Abdelaziz dans une lettre adressée à Ban Ki-moon. Profitant d’un black-out implacable imposé aux villes rebelles de Smara et El Aâyoune, symboles de la résistance pacifique sahraouie, le Makhzen entend poursuivre sa sale besogne.

    Des méthodes qui rappellent, celles des Tontons macoutes en Haïti, une milice paramilitaire, de la période Duvallier (1964), dont les membres se firent une sinistre réputation en s’adonnant à des violations flagrantes des droits de l’homme contre les opposants politiques et les populations civiles (tortures, meurtres, arrestations arbitraires, massacres, viols…).

    Le Makhzen en prend le chemin. «Ces pratiques agressives qui ont eu lieu dans les villes de Smara et El Aâyoune occupées à travers l’enrôlement par le gouvernement du Maroc de citoyens marocains et de membres des forces militaires et de la police en civil, reflètent l’intention de Rabat de poursuivre sa politique de nettoyage ethnique contre le peuple sahraoui et renforcer son blocus et empêcher l’accès aux observateurs internationaux et médias indépendants», a dénoncé, dans son message au SG de l’ONU, le secrétaire général du Front Polisario.

    Comment briser le mur du silence dans pareille conjoncture quand les droits les plus élémentaires à l’existence sont foulés aux pieds? Le président sahraoui presse la communauté internationale à réagir. «Il est urgent de créer l’atmosphère indispensable pour rassurer les familles sahraouies afin de leur permettre de traiter leurs blessés et connaître le sort de leurs fils détenus ou portés disparus», a souligné Mohamed Abdelaziz dans la lettre adressée au secrétaire général de l’organisation des Nations unies.

    Un SOS qui rappelle que le peuple sahraoui, aux mains nues est sous la menace des balles assassines de cowboys marocains.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 2/12/2010
  • Sahara, Ceuta et Melilla : Le Royaume entre le marteau et l’enclume

    La Chambre des conseillers a appelé, samedi dernier, le peuple marocain à se mobiliser pour défendre les causes sacrées de la nation.
    Le Maroc est sur le pied de guerre. Madrid et Alger sont en ligne de mire. Les déclarations belliqueuses du pouvoir marocain sont-elles à prendre au pied de la lettre ou bien ne représentent-elles que de simples gesticulations? Si la Chambre des conseillers, la chambre haute du Parlement marocain, qui est composée de 270 membres, a consacré une séance plénière à l’examen de la position du Parlement espagnol concernant la question de l’intégrité territoriale du Maroc, cela n’a pas empêché ses membres de viser l’Algérie à travers une campagne de désinformation féroce et aveugle concernant les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf.

    Dans leur communiqué, les conseillers de la chambre haute du Parlement marocain ont appelé «le peuple marocain à mobiliser l’ensemble de ses forces vives derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI,…pour défendre les intérêts suprêmes et les causes sacrées de notre pays, particulièrement l’intégrité territoriale de la nation», indique une dépêche répercutée par l’agence de presse officielle marocaine MAP, datée du 4 décembre 2010. Et comme il était inévitable et prévisible, la question du Sahara occidental n’a pu être esquivée. Un fer que le Makhzen prend le soin de garder soigneusement au feu pour faire…feu de tout bois et rebondir sur les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf. Une stratégie qu’il a adoptée pour tenter de se consoler de ses derniers et cuisants revers diplomatiques. La Chambre des conseillers a interpellé le gouvernement marocain afin de solliciter la communauté internationale pour «ouvrir une enquête internationale sur les violations des droits de l’homme dans les camps de Lahmada et le détournement des aides allouées, et appeler le Haut Commissariat aux réfugiés à recenser les détenus dans les camps de Tindouf et les identifier.» Elle n’a cependant, pipé mot sur les dizaines de morts et les milliers de disparus sahraouis suite à l’assaut lancé le 8 novembre 2010 par les forces d’occupation marocaines, contre le camp de Gdeim Izik. 
    Ainsi, la diplomatie marocaine, qui est en pleine déconfiture après la résolution adoptée par le Parlement européen et le vote du Parlement espagnol qui ont fermement condamné l’attaque du «camp de la liberté», fait «contre mauvaise fortune bon coeur» et change son fusil d’épaule. Rabat veut, non seulement revoir l’ensemble de ses relations avec son voisin espagnol mais, a surtout, l’intention de repartir à la conquête de Ceuta, Melilla et les îles Jaâfarines (un groupe de trois petites îles situées en Méditerranée, au large des côtes marocaines, à 48 km à l’est de Melilla). «Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M.Khalid Naciri a annoncé, jeudi, que le gouvernement marocain estime que les circonstances requièrent une réévaluation de l’ensemble des relations entre le Maroc et l’Espagne dans tous les domaines», indiquait une dépêche de l’agence MAP du 02/12/2010. Une sortie médiatique en guise de représailles contre la résolution adoptée jeudi par le Parlement espagnol qui a désapprouvé l’attaque du camp de Gdeim Izik. 
    Les représentants de la chambre haute du Parlement marocain, quant à eux, veulent passer à la vitesse supérieure quitte à en découdre. «La Chambre des conseillers a exhorté le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour aller de l’avant dans le processus de recouvrement de l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et pour la récupération des villes de Sebta et de Melilla et des îles Jaâfarines occupées…», a révélé MAP. Des déclarations qui ne laissent aucun doute sur les intentions guerrières du Makhzen. Ouvrir et faire face à deux fronts à la fois, relève de la fanfaronnade. A moins que Rabat n’ait des dispositions suicidaires.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 7/12/2010 
  • Les relais français du Maroc ciblent Tindouf : Rabat tente de desserrer l’étau

    Dans une lettre adressée à la ministre française des Affaires étrangères, l’ex-ministre français de l’Intégration accuse le Polisario de détourner les aides destinées aux réfugiés sahraouis de Tindouf (originaires du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975, ils ont fui l’occupation et la politique de génocide marocaine, ndds)
    Michèle Alliot-Marie a été destinataire d’une sollicitation bien encombrante. «Il s’avère en fait, que le Polisario bien loin d’aider les Sahraouis, les retient prisonniers, dans des conditions dramatiques, dans les camps et que les moyens financiers dispensés par différents organismes humanitaires internationaux ou européens servent à des fins plus militaires que réellement humanitaires», souligne dans son message celui qui avait déclaré dans une réplique à l’ex-Premier ministre de François Mitterrand, Edith Cresson, à propos des Japonais qu’ils étaient «plus habitués au langage de velours des geishas qu’à l’argot vulgaire des femmes de poissonnier.»

    A peine installée dans son fauteuil de responsable de la diplomatie française, qui a pour mission d’apaiser des relations politiques bien tumultueuses entre Paris et Alger, que son prédécesseur a exacerbées par des sorties médiatiques aussi maladroites qu’inappropriées, Michèle Alliot-Marie est mise dans une position plutôt inconfortable.

    Dans une lettre adressée à la ministre française des Affaires étrangères, l’ex-ministre de l’Intégration accuse le Polisario de détourner les aides destinées aux réfugiés sahraouis de Tindouf. Une opération qui cible à diaboliser le Front Polisario et qui touche directement l’Algérie. «Eric Raoult a dénoncé le détournement inacceptable par le Polisario de l’aide humanitaire destinée aux populations des camps de Tindouf avec le silence complice de différents organismes humanitaires européens et demande à la France d’obtenir un contrôle de la part de la communauté internationale pour que cette situation ne soit plus tolérée», rapporte dans une dépêche datée du 05/12/2010, l’agence de presse officielle marocaine MAP.

    «Cette situation est inacceptable et ne peut pas être tolérée plus longtemps par la communauté internationale.

    La France se devrait d’obtenir un contrôle de ces fonds pour éviter ces dérives préjudiciables à l’image de l’action humanitaire, comme des pays qui acceptent ces détournements», a demandé le député de la majorité présidentielle (UMP), dans une missive adressée à la ministre française des Affaires étrangères.

    Gageons que cette requête à défaut de se retrouver au fond d’un tiroir, finira au fond d’une poubelle. D’où le député maire du Raincy (Seine-Saint-Denis) tient-il ces allégations? Cette propagande qui n’a cessé d’être relayée par le pouvoir marocain, a fini vraisemblablement par contaminer des cercles proches de l’Elysée.

    L’élu du Palais Bourbon presse le chef de la diplomatie française de lui indiquer la position de Paris sur ce dossier. «Différents témoignages concordants prouvent que ces fonds sont détournés au vu et au su des structures humanitaires, sans souvent les voir réagir, car leurs responsables partagent plus une cause, qu’ils ne s’assurent de la régularité de la diffusion des crédits humanitaires, à destination des populations civiles sahraouies», accuse celui qui en plein débat sur les retraites a déclaré: «Pour moi, Israël c’est plus important que les retraites.»

    Pas un mot cependant n’a été prononcé au sujet de l’assaut lancé contre le camp de toile sahraoui de Gdeim Izik qui s’est soldé par des dizaines de morts et plus de 4 500 disparus ou sur les enlèvements de militants sahraouis des droits de l’homme dans les territoires occupés. Un silence complice qui caractérise les courtisans du trône marocain. C’est le prix – de la lâcheté – à payer pour se dorer sous le soleil de Marrakech. Eric Raoult peut aller se faire…bronzer.
    Mohamed TOUATI
    L’Expression, 7/12/2010 
  • UN CÂBLE EN GUISE DE RÉVÉLATION

    Les quelque 250 000 télégrammes diplomatiques récupérés par Wikileaks auprès du département d’État à Washington et des ambassades américaines révèlent les coulisses de la diplomatie mondiale.
    En ligne de mire :
    les États- Unis mais aussi, et surtout, l’Iran, la Turquie et le Pakistan.
    L’Iran est l’une des principales cibles des câbles diplomatiques révélés par Wikileaks.
    Ils révèlent les craintes des pays voisins face à ses velléités de puissance régionale et à sa course au nucléaire.
    Les câbles diplomatiques révèlent que l’Arabie saoudite a, explicitement, appelé Washington à attaquer l’Iran.
    «On ne peut pas faire confiance aux Iraniens», a assuré en mars 2009, le roi Abdallah Ben Abdelaziz Al Saoud, devant le conseiller de la Maison- Blanche pour l’antiterrorisme, John Brennan.
    «On ne peut pas faire confiance aux Iraniens» Le roi va jusqu’ à conseiller à des diplomates américains à « couper la tête du serpent » et avertit que « si l’Iran parvenait à développer des armes nucléaires, tout le monde, dans la région, ferait de même ».
    Même écho chez le roi du Bahreïn qui suggère que («Ce programme doit être stoppé »), l’émir du Qatar dira (« Ils nous mentent et nous leur mentons ») ou encore le prince héritier d’Abou Dhabi , qui évoque même l’intervention de « troupes au sol » contre les sites iraniens.
    Le président de l’Égypte, Hosni Moubarak, éprouve, selon un diplomate basé au Caire « une haine viscérale pour la République islamique ».
    C’est en effet, le roi Abdullah II de Jordanie qui en décembre 2004 a parlé de l’émergence d’un « croissant chiite » qui pourrait encercler le monde arabe sunnite, en commençant par l’Irak avec une majorité chiite au pouvoir, pour ensuite s’étendre à la Syrie, dont la minorité des dirigeants est Alawites, et finalement atteindre le Liban.
    Les chiites dans les Émirats arabes unis représentent 16% de la population, tandis qu’au Bahreïn, la communauté est estimée à plus de 75%.
    Les trois millions de chiites d’Arabie saoudite sont une minorité, mais toutefois majoritaire dans la province orientale qui est stratégiquement sensible et où la plupart des ressources pétrolières du royaume sont concentrées.
    Il y a de cela quelques mois, les relations entre l’Iran et le Bahreïn ont connu quelques frictions après une déclaration de l’ancien président du Parlement, Ali Akbar Nateq Nouri, actuellement responsable du bureau du Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a qualifié le Bahreïn de « 14e province iranienne » historique.
    L’Iran avait finalement fait savoir qu’il respectait la souveraineté de son voisin et qu’il ne voulait pas « rouvrir les dossiers du passé ».
    Cette précision n’a cependant pas empêché Taïeb Fassi Fihri, de convoquer sine die l’ambassadeur d’Iran à Rabat,Vahid Ahmadi, pour lui faire part des protestations de son maître.
    Le ministère marocain des Affaires étrangères à expliquer sa démarche par « l’activisme avéré des autorités de ce pays (l’Iran), et notamment de sa représentation diplomatique à Rabat, visant à altérer les fondements religieux du royaume (…
    ) et à tenter de menacer l’unicité du culte musulman et le rite malékite sunnite au Maroc ».
    « Ce type d’actions structurées et soutenues, rajoutait le ministre, constituent une ingérence intolérable dans les affaires intérieures du royaume ».
    L’Iran s’est dit surpris par la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques à la suite de critiques iraniennes sur la position de Rabat par rapport à un différend diplomatique concernant Bahreïn, rejetant les accusations d’ingérence iranienne au Maroc formulées par la monarchie.
    Pour revenir aux récents câbles de wikileaks, Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, les documents sur l’inquiétude des pays arabes au sujet de l’Iran est un « complot douteux » des USA.
    « Les ennemis du monde islamique continuent à semer l’Iranophobie et la discorde », a-t-il estimé, rajoutant que « leur projet ne vise qu’à protéger les intérêts du régime sioniste et de ses partisans, et les pays de la région ne doivent pas tomber dans ce piège ».
    Le président Mahmoud Ahmedinejad déclarera, que « la publication de ces documents n’aurait pas été possible sans la coopération des services de renseignements occidentaux, notamment américains » avec cependant cette précision de taille « Le fait que (la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton concentre son attention, parmi tous ces documents, sur ceux qui sont en relation avec les activités nucléaires de l’Iran, jette un doute sur leur authenticité ».
    L’Iran, accusé malgré ses dénégations de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, est sous les coups de six condamnations du Conseil de sécurité de l’ONU et de sévères sanctions économiques et politiques internationales.
    Karzaï pointe du doigt l’Arabie Saoudite et le Pakistan Des diplomates américains considèrent Ahmed Wali Karzaï, frère du président afghan Hamed Karzaï, comme « largement corrompu et impliqué dans le trafic de drogue », dans le sud du pays.
    L’on peut, en effet lire dans l’un des documents, rédigé à la suite d’une rencontre à Kandahar entre le frère du président et un émissaire américain.
    « Cette rencontre avec Ahmed Wali Karzaï, souligne l’un de nos principaux défis en Afghanistan :
    comment lutter contre la corruption et établir un lien entre la population et son gouvernement, lorsque les principaux responsables du gouvernement sont corrompus ».
    Le président afghan est lui décrit comme « extrêmement faible » et enclin à se laisser convaincre par des théories du complot.
    Pour comprendre cette avalanche de soupçons, il me semble nécessaire de revenir sur certains facteurs du passé.
    Dans les colonnes du Time Hamed karzai déclarait :
    « Pour arrêter le terrorisme, nous devons remédier aux méfaits des 30 dernières années.
    Remédier veut dire réparer.
    Le monde nous a poussé à combattre les Soviétiques.
    Et ceux qui l’ont fait sont partis et ont laissé tout le désordre se répandre.
    Le 11-Septembre est la conséquence de cela (…) Dans les années de combat contre les Soviétiques, le radicalisme était une chose essentielle.
    Des gens, comme moi, étaient qualifiés de demi-musulmans parce que nous n’étions pas radicaux.
    Plus radical on était, plus d’argent on recevait.
    Le radicalisme est devenu non seulement une arme idéologique contre les Soviétiques, mais une voie économique vers l’avant.
    Plus radical on se présentait, plus d’argent on recevait de l’Occident.
    » Lorsque le Time a protesté que « ce n’était pas seulement l’Occident, mais l’Arabie saoudite et le Pakistan » qui avaient fomenté l’extrémisme en Afghanistan, Karzaï a répondu :
    « Ils étaient menés par l’Occident.
    Les modérés étaient affaiblis.
    L’histoire afghane et le nationalisme étaient appelés athéisme.
    Plus on parlait de radicalisme, mieux on te traitait.
    C’est ce que nous payons maintenant.
    » Le plus grand bénéficiaire de l’aide américaine durant les années 1980 fut le Hezb-El-Islami de Gulbuddin Hekmatyar, qui aurait reçu jusqu’à 600 millions de dollars en armes américaines et en argent.
    Une autre personne avec qui la CIA avait travaillé étroitement était Jalaluddin Haqqani, un commandant de guérilla qui avait construit une grande force militaire dans les provinces de l’éthnie pachtoune du Sud de l’Afghanistan.
    Les troupes d’Hekmatyar, encore bien équipées par les armes américaines, ont réalisé plusieurs bombardements systématiques de la Capitale Kaboul, lors desquelles une grande partie de celle-ci fut détruite et des milliers de personnes tuées.
    En juin 1993, il fut installé comme Premier ministre, supplantant le gouvernement dans lequel Karzaï avait brièvement oeuvré en tant que ministre adjoint aux Affaires étrangères.
    Dès 2000, les États-Unis avaient développé leurs plans pour l’invasion de l’Afghanistan.
    L’objectif était d’y mettre en place un gouvernement proaméricain.
    Dans un récent entretien au Washington Post, M.
    Karzaï avait estimé que les États-Unis devaient réduire la visibilité et l’intensité de leurs opérations militaires en Afghanistan.
    Le président afghan demandait en particulier, l’arrêt des opérations des forces spéciales américaines qui, selon lui, exaspèrent les Afghans et pourraient aggraver l’insurrection talibane.
    Les États-Unis ont actuellement 93 000 troupes en Afghanistan sur plus de 140 000 pour la coalition.
    Le président afghan Hamid Karzaï a estimé, samedi, que les informations contenues dans les télégrammes diplomatiques américains publiées par WikiLeaks n’étaient pas crédibles et ne faisaient que perpétuer la tradition des critiques occidentales contre lui.
    M.
    Karzaï a pris pour exemple un télégramme affirmant qu’un de ses anciens viceprésidents, Ahmad Zia Massoud, s’était rendu aux Emirats Arabes Unis avec 52 millions de dollars en liquide, de l’argent provenant, pour l’essentiel, d’Afghans inquiets pour la stabilité du pays.
    « Si cela était vrai…
    le gouvernement américain est en contact avec nous tous les jours et ils viennent nous voir pour des affaires de 5 000 dollars.
    Comment pourraient-ils ne pas m’avoir informé de ces 52 millions de dollars, comment cela peut-il rester secret ?
    » En publiant des informations erronées à la fois sur l’Afghanistan et le Pakistan,Wikileaks « a d’une certaine manière aidé à renforcer les relations entre les deux pays », a conclu M.
    Karzaï, dont les relations avec le Pakistan ont souvent été orageuses, Kaboul ayant souvent accusé Islamabad de soutenir les rebelles talibans, ce que les Pakistanais nient.
    Ces déclarations interviennent au lendemain d’une visite éclair en Afghanistan du président américain Barack Obama, qui s’est adressé à ses troupes sur la base de Bagram mais n’a pas rencontré M.
    Karzaï, son déplacement à Kaboul ayant été annulé en raison de la météo selon ses services.
    Des fonctionnaires de l’ONU espionnés Parmi les câbles révélés par WikiLeaks figurent, en effet, plusieurs missives adressées à des ambassades, dans lesquelles Washington réclame des missions généralement associées au travail de la CIA.
    Une directive secrète signée en juillet 2009 par la secrétaire d’État, Hillary Clinton, réclame ainsi des détails techniques sur les réseaux de communication utilisés par des responsables des Nations unies :
    mots de passe et codes secrets.
    Mais les requêtes de Washington ne s’arrêtent pas là.
    Les diplomates américains sont également susceptibles de fournir numéros de carte bancaire, adresses électroniques, numéros de téléphone et même des numéros de carte de fidélité auprès de compagnies aériennes des fonctionnaires de l’ONU.
    Le Guardian précise que la directive demande encore des renseignements au sujet « du style de travail et de prise de décision » du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
    Les ambassadeurs aux Nations unies ont exprimé leur soutien à l’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, à propos des révélations « déplaisantes et malvenues » de « WikiLeaks », c’est ce qu’a déclaré Rice, lors d’une conférence de presse.
    Les autres ambassadeurs des quinze pays du Conseil de sécurité « ont fait preuve de collégialité et de soutien et (les révélations de « WikiLeaks ») n’ont en aucune façon diminué notre capacité de faire notre travail de tous les jours », a-t-elle rapporté.
    «Le secrétaire général (Ban Kimoon) sait très bien que les États-Unis et nos représentants, ici, font le travail de diplomates et rien d’autre», a-t-elle, encore, indiqué.
    «Je vous ai ouvert grand la porte (du Yémen)…» Trois mois avant l’attentat raté de décembre 2009 contre un avion de ligne américain, le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, avait confirmé le rôle de premier plan des États-Unis dans la guerre contre la section locale d’Al- Qaïda, qui avait recruté et entraîné le jeune Nigérian aux sous-vêtements bourrés d’explosifs.
    «Je vous ai ouvert grand la porte pour ce qui est du contreterrorisme, je ne suis plus responsable», a déclaré Ali Abdallah Saleh à John Brennan, conseiller antiterroriste de Barack Obama, selon un télégramme diplomatique américain.
    Le président du Yémen comptait sur l’aide des Américains pour endiguer la rébellion dans le sud du pays, une des menaces les plus sérieuses auxquelles fait face son régime.
    Il n’a cependant jamais donné aux États-Unis toute la latitude promise:
    il avait notamment refusé au général David Petraeus que des militaires américains foulent le sol de son pays pour participer à des opérations antiterroristes.
    «Il ne faut pas être vu.
    Vous n’allez pas sur le terrain», a-t-il dit au général américain le 4 janvier 2010, selon un des câbles diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks et divulgués par un groupe de journaux.
    Cette conversation a eu lieu trois semaines après un raid aérien américain qui avait fait des dizaines de morts au Yémen.
    «Nous continuerons à dire que les bombes ont été tirées par nous, pas par vous», a déclaré le président yéménite au général américain, tout en se réjouissant de la proposition de son interlocuteur de ne plus utiliser de missiles de croisière, jugés peu fiables, mais plutôt des bombes de haute précision larguées par des bombardiers, dans la lutte contre les éléments d’Al-Qaïda au Yémen.
    «Des erreurs ont été commises», a-t-il dit au général Petraeus en référence aux civils tués dans le raid américain du 17 décembre 2009.
    De façon insidieuse j’aimerai revenir en arrière et vous rappelez certains comptes rendu de la presse américaine au sujet de ce qui est qualifié de lutte contre Al Qaida au Yémen :
    Dans sa livraison du 19 décembre 2009 le New York Times indiquait que Le président américain Barack Obama a donné son feu vert aux raids des forces yéménites contre les groupes locaux d’Al-Qaïda.
    L’offensive la plus importante visait un camp d’entraînement dans la région d’Abyane (480 km au sud-est de Sanaâ).
    Mais des témoins ont rapporté que les bombardements aériens avaient atteint des civils.
    Des raids ont également eu lieu dans la capitale Sanaâ et le district voisin d’Arhab, vers le nord-est, certaines de ces frappes ont été entreprises par les seules forces locales, ont indiqué des responsables américains au New York Times.
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    Certaines des opérations auraient été menées avec des missiles américains, selon la chaîne de télévision ABC News, Dans son discours début décembre 2009 pour exposer la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan, Obama avait déclaré:
    « Là où Al-Qaïda et ses alliés tentent de prendre pied, que ce soit en Somalie, au Yémen ou ailleurs, nous devrons faire face par une pression croissante et des partenariats solides ».
    Il avait annoncé que les États-Unis travailleraient avec le Yémen et l’Arabie Saoudite voisine pour lutter contre le terrorisme.
    Au Yémen la CIA est déjà très active depuis plus d’un an dans le cadre d’opérations clandestines et la formation d’agents gouvernementaux de contre insurrection.
    Dans les 18 mois à venir, le gouvernement US a prévu de dépenser 70 millions de dollars pour financer le déploiement de forces spéciales US pour leurs entraînements et pour équiper les forces armées yéménites, soit le double de ce qui avait été dépensé auparavant.
    Cheikh Abdallah ben Zayed entretient de bonnes relations avec Tzipi Livni Le site Wikileaks a également publié des documents sur les relations secrètes entre « Israël » et les Émirats, dont notamment les relations entre l’exministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni et son homologue émirati, cheikh Abdallah Ben Zayed.
    Dans un télégramme daté du 16 mars 2009, le conseiller politique à l’ambassade américaine de Tel-Aviv évoque son entretien avec le directeur général de la division du Moyen-Orient au ministère israélien des Affaires Étrangères, Yaâkov Hadas.
    Selon ce télégramme, Hadas a passé en revue avec le conseiller américain les relations entre « Israël » et les pays du Golfe, et notamment les Émirats.
    Hadas a également précisé que Cheikh Abdallah ben Zayed entretient de bonnes relations personnelles avec Tzipi Livni.
    Selon Hadas, « ils (les dirigeants arabes) ne sont pas prêts à dire en public ce qu’ils disent dans les réunions à huis clos ».
    De son côté, le quotidien israélien Haâretz, affirme que ce télégramme prouve la tenue d’un dialogue secret et ouvert entre les deux parties bien qu’il n’y ait pas de relations diplomatiques officielles entre « Israël » et les Émirats.
    Le quotidien précise, dans ce contexte, que le ministère des Affaires étrangères a été chargé de la gestion des relations avec les pays du Golfe.
    Alors que la relation avec l’Arabie saoudite a été confiée, ces dernières années, à l’ancien chef du Mossad, Meir Dagan.
    « Ces révélations n’affectent pas du tout Israël, peut-être même est-ce le contraire », a reconnu Giora Eiland, général israélien à la retraite et ancien conseiller d’Ariel Sharon.
    Ces documents, précise-t-il, « montrent que des pays arabes tels que l’Arabie saoudite s’intéressent bien plus à l’Iran qu’au conflit israélo-palestinien, par exemple ».
    Les documents révélés pas Wikileaks, décrivant une menace nucléaire croissante de la part de l’Iran, les liens de la Turquie avec Al Qaïda en Irak, le danger pakistanais et la discorde au sein de la Ligue arabe font, et comme l’indique le journaliste d’Oumma Hicham Hamza, les délices de Tel Aviv.
    Gideon Lévy, chroniqueur au quotidien Haâretz, a dans un éditorial daté du mois d’octobre dernier, félicité, au nom d’Israël, Wikileaks pour avoir démontré au reste du monde que les exactions de guerre commises par les Américains étaient bien plus graves que celles effectuées en 2009 par l’armée israélienne dans la Bande de Ghaza.
    Il n’en demeure pas moins que certains des documents divulgués peuvent en effet gêner les alliés traditionnels de Tel Aviv :
    ainsi en va-t-il de celui relatif au Maroc.
    Après avoir qualifié le président Kadhafi d’«émotif», Meir Dagan, l’ancien directeur du Mossad, qui vient justement de quitter ses fonctions , avait fait savoir en 2007 aux diplomates américains que le Maroc, confronté au terrorisme, s’en sortait plutôt bien, «en dépit de son roi»…

     Meriem Abdou
    Le Courrier d’Algérie, 7/12/2010


  • Rachida Dati vante les vertus de l’UPM

    Mme Rachida Dati, députée au Parlement européen, et ex-garde des Sceaux et ministre de la Justice française, est depuis hier à Alger, pour vendre le projet cher à Sarkozy de l’Union pour la Méditerranée (UPM).
    Un projet qui peine à avancer depuis son lancement officiel, en juillet 2008. Secret de Polichinelle, les pays de la rive sud de la Méditerranée, à leur tête l’Algérie, refusent légitimement de s’associer au projet de l’UPM qui inclut l’Etat d’Israël, tant que le conflit israélo-palestinien perdure. 

    La cause du Sahara occidental sera naturellement au cœur de cette conférence-débat. L’eurodéputée a, rappelons-le, voté contre la dernière résolution du Parlement européen portant envoi d’une mission d’enquête sur les violences commises par le Maroc contre les populations sahraouies dans la région d’El-Ayoun. 

    La position de l’ex-garde des Sceaux française découle-t-elle de la position officielle de la France sur la question du Sahara occidental, ou bien l’avait-elle prise en tenant compte de ses origines maghéribines, elle qui est de père marocain et de mère algérienne ? 

    A cette question posée hier, à l’occasion de sa conférence de presse tenue à l’Ecole nationale supérieure des sciences politiques (ENSSP) d’Alger, Mme Dati a répondu que sa position n’était motivée ni par des considérations politiques ni par ses origines maghrébines, mais bien par son «ignorance» de ce qui a bien pu se passer dans les territoires occupés du Sahara occidental. «Moi, je porte l’intérêt général, je ne vote pas sur des choses que je ne connais pas ! Le vote sur cette résolution a d’ailleurs été précipité. Il aurait dû attendre au moins jusqu’à décembre au lieu d’octobre», s’est-elle justifiée. Auparavant, et au cours de sa conférence – débat sur le thème «Quel avenir pour l’UPM ?», tenue à l’amphithéâtre de l’ENSSP, Mme Dati a appelé à «laisser l’ONU faire son travail», pour la résolution de la question du Sahara occidental. «C’est vrai qu’il faut des éclairages sur les événements qui ont eu lieu au Sahara occidental, mais devons-nous pour autant radicaliser les choses ?», s’est-elle interrogée.
    S’agissant du conflit israélo-palestinien, la juriste française a appelé à «dépasser ce conflit» et à «penser davantage à faire avancer le projet de l’UPM». 

    Même si elle reconnaît la «sensibilité» du projet de l’UPM, Dati a déclaré qu’elle croyait fermement «à l’urgence de recevoir ce projet». «La Méditerranée est à la fois, un lieu d’échanges, mais aussi de tensions, pour ne pas dire de séparations. D’où notre destin commun à construire ensemble cette union». 

    A ceux qui estiment que ce projet n’a pas avancé d’un iota depuis son lancement, Mme Dati a tenté de démontrer que des projets économiques sont en passe d’être réalisés dans le cadre de l’UPM. Elle a cité les projets du plan solaire et des systèmes de protection de l’environnement. Abordant l’immigration clandestine, l’ex-ministre française a indiqué que la France, tout comme les autres pays du vieux continent, «n’est ni pour une immigration zéro ni pour des régularisations massives». Pour elle, «s’attaquer à l’immigration clandestine, c’est aussi s’attaquer à la misère humaine». D’où, soutient-elle, la nécessité d’instaurer un «partenariat concerté» sur l’immigration entre les pays des deux rives de la Méditerranée. 
    Farid Abdeladim 
    Le Jeune Indépendant, 6/12/2010
  • Des militants de la ''résistance sahraouie'' dénoncent à Genève l’assaut contre le camp de Gdeim Izik

    Genève, 06/12/2010 (SPS) Les militant de l’association « la résistance sahraouie », l’Espagnole, Isabel Terrasse et le mexicain Antonio Velazquez, dénonceront ce lundi à Genève l’assaut perpétré par les forces marocaines pour le démantèlement du camp de Gdeim Izik et les émeutes dans la ville occupée d’El Aaiun, à l’issue d’une rencontre avec la Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU à Genève.

    Les deux militants qui se trouvaient sur place le jour du démantèlement de ce camp, ont qualifié ces actes de « génocide » commis par les forces d’occupation du Maroc au Sahara occidental, a indiqué l’association sur son site internet.
    Ils seront également reçus par le chef de la section Moyen-Orient et Afrique du Nord, M. Frej Fenniche, avant d’animer une conférence de presse au Palais des Nations à Genève. (SPS)
  • Wikileaks, l’Amérique et nous

    Les documents de Wikileaks jusqu’ici rendus publics sur le Maroc ont porté, sans grande surprise, sur les relations mouvementées du royaume avec ses chaperons américain et français, sur ses frictions avec l’Algérie ou l’Espagne autour du dossier du Sahara Occidental, sur l’alignement inconditionnel de Rabat avec Washington au Moyen-Orient, lorsqu’il s’agit d’Israël ou de l’Iran etc… 
    Sur ces questions, toutes ces notes diplomatiques marquées par le sceau du secret ne recèlent pas vraiment de scoops. Bien souvent ces documents ne font que refléter ce que les diplomates américains lisent dans la presse locale ou apprennent auprès de contacts plus ou moins initiés. Si leur publication est embarrassante, c’est d’abord parce qu’elle constitue une brèche dans la confidentialité normalement assurée à ce genre de correspondance.
    Sur les 2106 notes évoquant le Maroc, toutes n’ont pas le même intérêt. Les rumeurs se mêlent aux informations sérieuses et aux analyses politiques. Il est évidemment croustillant d’apprendre que certaines têtes couronnées d’Europe et du Golfe se plaisent à chasser ensemble le faucon en terre chérifienne, ou encore que Nicolas Sarkozy a fait jaser par son geste outrancier lorsqu’il avait pointé le plat de sa chaussure vers Mohammed VI lors de sa première visite officielle en 2007, que le roi du Maroc a limogé un responsable sécuritaire parce qu’il a osé interpeller aux frontières le fils du président sénégalais… Là, la véritable nouveauté, ce n’est pas l’information, mais le vocabulaire. On y entend des diplomates habituellement impassibles faire des réflexions peu flatteuses sur leurs interlocuteurs.
    Mais le plus intéressant est le portrait que brosse la diplomatie américaine de la classe dirigeante marocaine. Il nous renseigne sans les circonvolutions d’usage sur la manière dont l’Amérique juge son petit vassal maghrébin. Le constat est pour le moins pathétique : aux yeux de Washington, le Maroc demeure une monarchie bananière, régentée par une clique proto mafieuse. La realpolitik reprend cependant le dessus lorsqu’il s’agit d’épauler le régime de Mohammed VI, sur la question du Sahara Occidental notamment : un rapport de l’ex ambassadeur Thomas Riley daté de 2009 soutient sans détour le plan d’autonomie préconisé par Rabat.
    Les commentaires, transmis par les diplomates en poste à Rabat et Casablanca, jettent une lumière crue sur la gouvernance du pays, ou du moins ce qu’ils en pensent réellement. Leur constat peu amène est souligné par des avis jugés précieux comme ce mot cinglant de Meir Dogan, ancien patron du Mossad qui sous-entendait que le roi Mohammed VI apparait comme quelqu’un qui a peu d’intérêt pour la conduite des affaires sensibles de son pays. Le câble qui révèle que le roi se sent personnellement outragé en tant que Commandeur des Croyants par la présence de l’ambassade iranienne à Rabat vient, dans la même veine, conforter l’Amérique sur le ralliement ventre à terre d’un pays arabe face à l’arrogance de Téhéran.
    Mais pire encore, les câbles américains attestent de l’existence d’un véritable écosystème de corruption qui mène jusqu’aux marches du Palais. Dans une note secrète datée de 2009, le conseiller commercial des Etats-Unis, rattaché au Consulat américain à Casablanca, avance par exemple, que les intérêts commerciaux de Mohammed VI sont perceptibles dans chaque grand projet immobilier au Maroc. Le diplomate décrit par le menu détail des cas concrets où les conseillers du roi demandent des commissions pour autoriser des investissements étrangers. La note qui évoque des « conseillers gloutons » cite nommément  Fouad Ali El Himma et Mohamed Mounir Majidi, les deux hommes liges du roi.
    Sur les questions de défense et de stabilité du régime, le Département d’État pense que Mohammed VI considère toujours que les militaires constituent la principale menace pour son trône. Une conclusion tirée d’un rapport confidentiel daté de 2008 dans lequel Thomas Riley décrit une armée marocaine inefficace, politiquement marginalisée, gangrenée par la corruption et menacée par l’islamisme radical. Il y cite notamment le Général Bennani, commandant de la zone sud, dépeint comme un proconsul administrant des baronnies locales.
    Si le secret est un outil indispensable à la sécurité nationale et à la conduite d’une diplomatie efficace, il est également une prérogative qui peut être employée pour dissimuler les méfaits des Etats. A ce titre, les fuites de l’organisation de Julian Assange ont valeur d’électrochocs. Le concept même de WikiLeaks restaure la méfiance envers les institutions qui contrôlent des pays comme le Maroc où la liberté d’expression est si malmenée et où toute information est strictement contrôlée. 
    Ali Amar
    Source : Voxmaroc,  6/12/2010
  • Wikileaks, l’Amérique et nous

    Les documents de Wikileaks jusqu’ici rendus publics sur le Maroc ont porté, sans grande surprise, sur les relations mouvementées du royaume avec ses chaperons américain et français, sur ses frictions avec l’Algérie ou l’Espagne autour du dossier du Sahara Occidental, sur l’alignement inconditionnel de Rabat avec Washington au Moyen-Orient, lorsqu’il s’agit d’Israël ou de l’Iran etc… 
    Sur ces questions, toutes ces notes diplomatiques marquées par le sceau du secret ne recèlent pas vraiment de scoops. Bien souvent ces documents ne font que refléter ce que les diplomates américains lisent dans la presse locale ou apprennent auprès de contacts plus ou moins initiés. Si leur publication est embarrassante, c’est d’abord parce qu’elle constitue une brèche dans la confidentialité normalement assurée à ce genre de correspondance.
    Sur les 2106 notes évoquant le Maroc, toutes n’ont pas le même intérêt. Les rumeurs se mêlent aux informations sérieuses et aux analyses politiques. Il est évidemment croustillant d’apprendre que certaines têtes couronnées d’Europe et du Golfe se plaisent à chasser ensemble le faucon en terre chérifienne, ou encore que Nicolas Sarkozy a fait jaser par son geste outrancier lorsqu’il avait pointé le plat de sa chaussure vers Mohammed VI lors de sa première visite officielle en 2007, que le roi du Maroc a limogé un responsable sécuritaire parce qu’il a osé interpeller aux frontières le fils du président sénégalais… Là, la véritable nouveauté, ce n’est pas l’information, mais le vocabulaire. On y entend des diplomates habituellement impassibles faire des réflexions peu flatteuses sur leurs interlocuteurs.
    Mais le plus intéressant est le portrait que brosse la diplomatie américaine de la classe dirigeante marocaine. Il nous renseigne sans les circonvolutions d’usage sur la manière dont l’Amérique juge son petit vassal maghrébin. Le constat est pour le moins pathétique : aux yeux de Washington, le Maroc demeure une monarchie bananière, régentée par une clique proto mafieuse. La realpolitik reprend cependant le dessus lorsqu’il s’agit d’épauler le régime de Mohammed VI, sur la question du Sahara Occidental notamment : un rapport de l’ex ambassadeur Thomas Riley daté de 2009 soutient sans détour le plan d’autonomie préconisé par Rabat.
    Les commentaires, transmis par les diplomates en poste à Rabat et Casablanca, jettent une lumière crue sur la gouvernance du pays, ou du moins ce qu’ils en pensent réellement. Leur constat peu amène est souligné par des avis jugés précieux comme ce mot cinglant de Meir Dogan, ancien patron du Mossad qui sous-entendait que le roi Mohammed VI apparait comme quelqu’un qui a peu d’intérêt pour la conduite des affaires sensibles de son pays. Le câble qui révèle que le roi se sent personnellement outragé en tant que Commandeur des Croyants par la présence de l’ambassade iranienne à Rabat vient, dans la même veine, conforter l’Amérique sur le ralliement ventre à terre d’un pays arabe face à l’arrogance de Téhéran.
    Mais pire encore, les câbles américains attestent de l’existence d’un véritable écosystème de corruption qui mène jusqu’aux marches du Palais. Dans une note secrète datée de 2009, le conseiller commercial des Etats-Unis, rattaché au Consulat américain à Casablanca, avance par exemple, que les intérêts commerciaux de Mohammed VI sont perceptibles dans chaque grand projet immobilier au Maroc. Le diplomate décrit par le menu détail des cas concrets où les conseillers du roi demandent des commissions pour autoriser des investissements étrangers. La note qui évoque des « conseillers gloutons » cite nommément  Fouad Ali El Himma et Mohamed Mounir Majidi, les deux hommes liges du roi.
    Sur les questions de défense et de stabilité du régime, le Département d’État pense que Mohammed VI considère toujours que les militaires constituent la principale menace pour son trône. Une conclusion tirée d’un rapport confidentiel daté de 2008 dans lequel Thomas Riley décrit une armée marocaine inefficace, politiquement marginalisée, gangrenée par la corruption et menacée par l’islamisme radical. Il y cite notamment le Général Bennani, commandant de la zone sud, dépeint comme un proconsul administrant des baronnies locales.
    Si le secret est un outil indispensable à la sécurité nationale et à la conduite d’une diplomatie efficace, il est également une prérogative qui peut être employée pour dissimuler les méfaits des Etats. A ce titre, les fuites de l’organisation de Julian Assange ont valeur d’électrochocs. Le concept même de WikiLeaks restaure la méfiance envers les institutions qui contrôlent des pays comme le Maroc où la liberté d’expression est si malmenée et où toute information est strictement contrôlée. 
    Ali Amar
    Source : Voxmaroc,  6/12/2010
  • Moussa Touati : "La concurrence sur les richesses du Sahara Occidental par l'UE est infructueuse"

    FNA : conseil national – Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a affirmé, hier, que la session du conseil national du parti se tiendra les 30 et 31 décembre de cette année. 
    Cette session sera principalement axée sur la restructuration et la tenue d’assemblées générales de wilaya pour le renouvellement des bureaux de wilaya du parti, a-t-il précisé. M.Touati a refusé de répondre à une question sur «la crise du FNA» estimant qu’il s’agissait d’«affaires internes». 
    Concernant la question sahraouie, il a souligné que la concurrence sur les richesses du Sahara Occidental (occupé par le Maroc depuis 1975, ndds) par l’Union européenne est infructueuse, saluant le soutien des parlementaires espagnols au peuple sahraoui. 
    Source : Algérie Politique, 5/12/2010
  • L'Assemblée générale des parlements d'Amérique latine condamne les attaques contre les civils sahraouis

    Panama, 05/12/2010 (SPS) L’Assemblée générale des parlements d’Amérique latine a condamné « fermement » les agressions commises par les forces d’occupation marocaines contre la population sahraouis à Gdeim Izik et la ville d’El Aaiun occupée, à l’issue d’un débat autour de la question du Sahara occidental à Panama, a-t-on appris au près de l’ambassade sahraouie à Panama.

    Les députés et sénateurs de 18 pays d’Amérique latine ont adopté à l’unanimité une résolution condamnant « l’assaut perpétré le 8 novembre dernier par les forces marocaines contre plus de 20.000 civils sahraouis qui protestaient pacifiquement à Gdeim Izik, 12 km d’El Aaiun, pour l’amélioration de leurs conditions de vie et le respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».

    « Le bilan de cette intervention a fait des victimes dont le nombre demeure inconnu, ainsi que d’autres actes de la répression contre la population civile sahraouie, en violation grave des droits de l’homme », a indiqué la résolution, mettant en garde contre « une catastrophe humaine » au Sahara occidental.

    En outre, l’Assemblée générale du Parlement latino-américain a appelé à « garantir le respect des droits de l’homme des civils sahraouis dans les territoires occupés illégalement par le Maroc ».

    Il a également demandé l’ONU à prendre des « mesures nécessaires pour assurer le respect des droits de l’homme, du droit international humanitaire au Sahara occidental et la cessation immédiate de toute violation des droits de l’homme du peuple sahraoui ».

    Par ailleurs, le ministre délégué auprès du MAE, chargé d’Amérique latine, Haj Ahmed et du chef de la mission sahraouie au Panama, Mhamed Ahmeiduha, présents à ce débat, ont eu en marge de cette rencontre des réunions avec la plupart des membres de l’institution législative en Amérique latine. (SPS)