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  • Les révélations de Wikileaks : Confidences

    Car même si les analystes avertis savent, plus ou moins, la réalité des coulisses diplomatiques, le fait d’entendre — ou plutôt de lire — des personnalités publiques affirmer leurs positions et clarifier leurs pensées dans les alcôves des audiences a quelque chose de dangereusement rafraîchissant.
    Bouteflika n’aime pas M6. Le roi du Maroc le lui rend bien. Dans le “11 septembre diplomatique” créé par WikiLeaks, certaines révélations sur des dossiers internationaux nous renseignent sur le degré des blocages existants. Et le Sahara occidental n’est pas en reste.

    Vaste machination américaine pour faire avancer certains dossiers ou réelle volonté de déstabilisation des États, WikiLeaks crache chaque jour son lot d’informations. Rien d’extraordinaire dans ce jeu si ce n’est le fait que rois, présidents ou Premiers ministres sont mis à nu par les mémos succulents de diplomates américains qui se gênent rarement pour donner des appréciations tranchantes.

    Car même si les analystes avertis savent, plus ou moins, la réalité des coulisses diplomatiques, le fait d’entendre — ou plutôt de lire — des personnalités publiques affirmer leurs positions et clarifier leur pensée dans les alcôves des audiences a quelque chose de dangereusement rafraîchissant.

    Dans le cas du dossier du Sahara occidental, rien de nouveau, sauf la confirmation que le président Boutefika tient aux Américains le discours de la raison et assène des vérités inattaquables sur le Maroc et son principal soutien, la France. Il taille en pièces l’ancienne puissance coloniale dont il dit qu’elle n’a jamais accepté l’indépendance algérienne et a trouvé dans l’appui inconditionnel à Rabat le moyen de nous le faire payer, ou de nous le faire comprendre. Il affirme la position intransigeante sur le Sahara occidental, bien loin de l’image de tutorat sur le Polisario qu’on tente de faire coller à Alger, en révélant qu’il n’a pas beaucoup d’affinités avec un roi du Maroc, trop jeune et trop inexpérimenté, pour savoir écrire l’histoire.

    Mais c’est surtout l’idée centrale que Bouteflika, avec tout l’État algérien, qui se sent concerné par ce dossier, qui saute aux yeux. Elle bat en brèche l’opinion véhiculée par Rabat selon laquelle le Sahara occidental est un dossier géré par des “généraux algériens dogmatiques”, ce qui laisserait supposer qu’il existe une approche clanique de cette affaire. 

    D’ailleurs, c’est Rabat et Paris qui en prennent pour leur grade dans ces câbles américains savamment dosés, où l’on dénote toute la fourberie de la diplomatie française et l’hostilité psychotique de l’appareil politique et de renseignements marocains prêts à tout pour casser de l’Algérie. Et même si le procédé, à travers WikiLeaks, ne va épargner personne, il est, de temps en temps, salutaire que certaines vérités sortent au grand jour.
    Par : Mounir Boudjema
    Liberté, 5/12/2010 
  • Nouvelle mobilisation à Paris contre la répression marocaine

    PARIS – Un rassemblement a été organisé, samedi à la Place du Palais Royal à Paris, à l’appel des associations françaises solidaires avec la cause sahraouie, dans le cadre d’une nouvelle mobilisation contre la répression marocaine et pour l’autodétermination du peuple sahraoui. Dans leur appel, ces associations ont exigé du gouvernement français, de l’Union européenne et des Nations unies d’agir pour l’arrêt de la répression, le respect des droits de l’homme et la libération des prisonniers politiques sahraouis, ainsi que la levée de l’état de siège et le libre accès des journalistes aux territoires occupés du Sahara occidental. « La liberté de la presse est toujours limitée et de nombreux journalistes, parlementaires et observateurs sont expulsés sans explication » ont-elles déploré, relevant que « le Maroc veut pouvoir emprisonner et torturer sans témoin! ». 
    APS, 5/12/2010
  • Deux Algériens disparus au Maroc depuis 26 ans

    Leurs familles interpellent les autorités algériennes
     Quand la guerre de Libération se déclenche le 1er novembre 1954, il rejoint spontanément le maquis et devient officier de l’ALN. Après l’indépendance, Mizouni Abdelkrim reprend ses études et décroche le diplôme d’ingénieur en électronique. Il est alors recruté à l’entreprise nationale Sonelec actuellement l’Enie de Mohammadia (ex-Perrégaux) et devient chef de projet, poste qu’il occupera jusqu’à 1981, date de son départ en mission pour l’Allemagne où il suivra une carrière d’ingénieur en électricité pendant trois années. A son retour, il effectuera une carrière d’ingénieur en chef. Mis à la retraite en 1984, il se lie d’amitié avec un voisin de quartier, âgé de 38 ans, féru d’électronique et qui voit en lui un maître extraordinaire. Le troisième ami est Merrouane Miloud âgé de 65 ans, amateur de mer et de pêche. Mizouni possède une embarcation. 
    Un jour, les trois amis décident une sortie de pêche, au large, et tous les trois se donnent rendez-vous pour le 8 novembre 1984 à 14 heures. A la date et heure fixées, les trois amis quittent Oran à 14 heures à bord du véhicule de Mizouni Abdelkrim, une Mercedès de couleur beige, et se dirigent vers la plage de Bouzedjar (wilaya de Aïn Témouchent) où l’embarcation se trouve. Les préparatifs de sortie en mer accomplis, les trois hommes changent leur tenue vestimentaire et déposent leurs pièces d’identité de peur de les mouiller ou de les perdre en mer. A 18 heures, ils quittent la plage et la tempête se déclenche, interdisant aux trois hommes de regagner la côte. Les vagues sont très hautes et la barque est ballotée comme un fétu de paille. La nuit noire les isole encore plus. Aucun secours en vue. Le lendemain, 9 novembre 1984, l’alerte est donnée. Les éléments de la Gendarmerie nationale, ceux de la Protection civile et les gardes-côtes entrent  en action, mais les recherches effectuées ne donnent aucun résultat. Elles se poursuivront pendant quatre jours, en vain. Le lundi 12 novembre 1984, radio «Medi Internationale» dont le siège est à Tanger (Maroc) annonce le sauvetage de deux naufragés au large de la côte de Saïdia (Maroc). 

    L’information précise que les deux rescapés ont reçu  des soins. Le lundi 19 novembre 1984, des pêcheurs algériens se trouvant au large de la côte de Aïn Témouchent repêchent dans leur filets le cadavre d’un homme. Alertés, les gendarmes l’identifient rapidement. C’est celui de Abdou, le second ami de Mizouni. Son épouse reconnaît le cadavre au signe particulier qu’il portait sur sa poitrine. Les familles des deux autres naufragés étant rassurées sur leur sort attendent leur retour de l’hôpital d’Oujda. A l’époque, la frontière Ouest était fermée. Cette attente va durer plusieurs mois sans le moindre écho des deux recherchés. L’épouse de M. Mizouni,très inquiète tente alors ses propres recherches et rencontre des pêcheurs algériens qui lui apprennent que l’embarcation de son époux est à Saïdia, au Maroc. Kheira, l’épouse, contactera les autorités algériennes, sans résultat. 
    Cinq mois plus tard, le 26 avril 1985, Kheira reçoit une lettre d’un sujet marocain habitant à Mohammadia (Maroc). Dans sa lettre, il lui apprend que l’affaire de M. Mizouni Abdelkrim est grave et que seuls le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge internationale peuvent faire quelque chose…Le 6 avril 1988, elle reçoit une autre lettre qui confirme le contenu de la précédente… En juin 1988, Mme Mizouni se rend  au consulat marocain à Sidi Bel Abbès, elle raconte la disparition de son époux… mais elle n’y reçoit aucune réponse. Même chose du côté du Croissant-Rouge algérien. Seule la Croix-Rouge internationale l’informe par lettre que les recherches effectuées sont demeurées vaines. 
    Le 17 août 1988, Mme Mizouni écrit au ministre algérien de l’Intérieur, ainsi qu’à la Ligue algérienne des droits de l’Homme. Elle ne reçoit aucune réponse. Elle se déplace au Maroc, à Oujda, où elle se fait confirmer que son époux et Merouane Miloud, tous deux admis à l’hôpital El Farabi d’Oujda, à la suite de leur naufrage, avaient été bien inscrits sur le registre des admissions. Elle apprend surtout que les deux hommes ont subi des interrogatoires par la DST durant leur séjour à l’hôpital avant d’être dirigés vers une destination inconnue. En juin 1989, Mme Mizouni se déplace une nouvelle fois au Maroc. Elle rencontre des personnes influentes, l’une résidant à Rabat lui apprendra que son époux et son ami seraient peut-être en vie. La seconde, sujet marocain résidant à Casablanca, lui dira de ne pas perdre espoir car les deux hommes seraient en vie, mais les deux interlocuteurs ne pouvaient en dire plus. Toujours à Rabat, Mme Mizouni contacte le Croissant-Rouge marocain, mais dès que les responsables entendent les noms des deux naufragés, ils mettent immédiatement fin à l’entretien et s’empressent de changer de sujet ! 
    Malgré les démarches des familles des disparus, ces deux citoyens algériens croupiraient quelque part dans les cachots d’un bagne marocain. Leur crime ? Ils ont voulu faire une partie de pêche en mer… et cela a tourné au drame. Seulement, nous qui avons suivi cette affaire depuis ses débuts avons été déçus par le comportement des autorités algériennes de l’époque qui n’avaient même pas manifesté une simple sympathie à l’égard des familles des disparus. Aujourd’hui, si le jeune roi du Maroc apprenait l’histoire de ce drame, nul doute qu’il serait sensible de connaître la vérité sur leur sort. Nota : Lorsqu’on avait contacté Mme Mizouni pour le présent reportage, elle attendait toujours que son mari réapparaisse. Mais, depuis, aucune nouvelle de nos Algériens disparus.
    Lebbad Youcef
    La Nouvelle RéPublique, 5/12/2010
  • Prisonniers politiques sahraouis : Interdits de visites familiales

    Un nouvel épisode des violations des droits humains dans les territoires occupés du Sahara Occidental où toutes les libertés sont confisquées. Ainsi fait, des familles sahraouies ont été privées de rendre visite à des proches détenus dans la prison de Salé au Maroc sous prétexte que ces prisonniers n’y étaient pas, s’est indigné le Comité pour la défense du droit à l’autodétermination pour le peuple du Sahara Occidental (Codepso). Dans un communiqué repris part l’APS, le Codepso a indiqué que «contrairement à toutes les conventions internationales relatives au traitement des prisonniers, l’administration pénitentiaire marocaine a refusé aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches, poursuivis par le tribunal militaire de Rabat et détenus dans la prison locale de Salé». 
     
    Parmi ces détenus, arrêtés dans le sillage de l’assaut meurtrier du 8 novembre dernier pour démanteler un camp de civils sahraouis à Gdeim Izik, près de la ville d’El-Ayoun occupée, figurent des militants des droits de l’Homme dont Naâma Asafari, Abdul Jalil Ould Lemghaimad Laâroussi et Abdullah Abhah. Selon le Codepso, les familles de détenus comme Abdu- Rahman Zayou et Cheikh Bangua avaient déposé des demandes de visite auprès du tribunal militaire, et reçu des licences de visites signées par le juge d’instruction militaire. Mais ces mêmes familles, ajoute le comité sahraoui, ont été surprises par le refus de l’administration pénitentiaire, qui a déclaré l’absence des prisonniers. 
     
    «Suite aux réclamations des familles auprès du juge d’instruction, l’administration pénitentiaire a fini par confirmer la présence des détenus, sans toutefois autoriser les visites», s’est indigné le Codepso. Il ne s’explique pas pour autant l’argumentaire de l’administration pénitentiaire qui refuse aux proches la visite des détenus sous prétexte de la gravité du dossier et la nécessité d’une autorisation de visite délivrée par l’administration pénitentiaire centrale. UN DOCUMENTAIRE ÉDIFIANT : «UNE RÉPUBLIQUE EN EXIL» Le visage buriné par le soleil et les vents de sables, le regard chargé de détresse, le ton entrecoupé de sanglots, au souvenir de l’exil auquel ils ont été forcés, nombreux étaient les Sahraouis à témoigner devant la caméra du réalisateur Cheikh Djamaï pour révéler l’étendue du drame du Sahara Occidental sous occupation marocaine. Projeté dans la soirée de jeudi, à la Maison des associations à Paris, à l’initiative de l’Association française Survie, ce témoignage- documentaire de 52 mn intitulé «Une République en exil» sorti en France en 2008, a mis en lumière, la réalité qu’endure le peuple sahraoui, devenu réfugié, déchiré, sur sa propre terre, exilé loin de son pays, un peuple pris en otage, le seul qui attend que son autodétermination lui soit reconnue dans les faits.

    LE PARLEMENT MAROCAIN RÉCLAME LA RÉCUPÉRATION DE CEUTA ET MELILLA
    Le contentieux territorial sur les enclaves est la source de tensions diplomatiques récurrentes entre le Maroc et l’Espagne. Un contentieux, ajouté à la positon des députés espagnols, risque d’envenimer davantage les relations les deux pays. Une nouvelle étape dans le froid entre les deux pays vient d’être franchie. Sinon de quoi qualifier la demande de la première chambre du Parlement marocain ayant réclamé vendredi à l’unanimité la récupération par le Maroc des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. 

     
    Les députés ont également demandé au gouvernement marocain de réévaluer le plus rapidement possible les relations maroco-espagnoles à tous les niveaux politique, économique, sécuritaire et culturel, a constaté l’AFP. Le texte a été adopté par l’ensemble des partis politiques marocains représentés. La chambre était réunie au lendemain d’une motion des députés espagnols demandant à leur gouvernement de condamner les incidents violents du 8 novembre survenus lors du démantèlement d’un campement de contestataires sahraouis au Sahara Occidental. Rabat considère «que le moment actuel nécessite une réévaluation globale des relations (du royaume) avec l’Espagne, dans tous les domaines», avait déjà déclaré jeudi le ministre marocain de la Communication, Khalid Naciri. «La chambre des représentants renouvelle l’attachement du peuple marocain à son unité nationale (et) insiste fortement à son parachèvement en récupérant les villes de Sebta (nom arabe de Ceuta) et de Melilla ainsi que les îles Chaâfarines occupées », selon le communiqué.
    Farid Houali
    Le Courrier d’Algérie, 5/12/2010
  • Vraiment, une marche verte bis ?

    Le Maroc monte sur ses grands chevaux et part en guerre – verbale, bien sûr – contre Madrid, parce que le Parlement d’Espagne a pris souverainement position en faveur des populations civiles sahraouies, après la répression sanglante du trône contre elle à Gdeim Izik et à El-Ayoun les 8 et 9 novembre passé. Ainsi, les officieux du royaume ont vite fait d’annoncer une «marche libératrice» sur Ceuta et Melilla, les deux enclaves espagnoles situées sur le continent africain. Cette marche qui devait se dérouler hier, n’eut pas lieu. Elle fut reportée, comme le prévoyaient les observateurs au fait des reflexes marocains. Et puis, depuis quand les marches ont-elles libéré les territoires et les peuples ? 
    La «marche verte» : un bluff qui n’a finalement pas pu masquer l’invasion militaire du Sahara occidental en 1975. En attendant que se fixe une date à la marche verte bis, les Marocains se proposent de couper l’eau à la ville de Melilla, sans évoquer pour l’instant la classique menace d’une coupure d’électricité. Les autorités de Melilla ont averti qu’elles ne vont pas se contenter d’un rôle de spectateur et qu’elles utiliseront tous les moyens légaux pour assurer une distribution d’eau à leur cité ainsi comme le prévoient les accords maroco-espagnols. Des accords que l’opinion marocaine dénonce puisqu’elle ne se limite pas aux histoires d’eau ou d’électricité et qu’elle réclame carrément la décolonisation de Sebta et Melilla. Et là, l’opinion marocaine ne semble pas sur la même longueur d’onde que le trône qui, à ce propos, ne réclame officiellement rien à Madrid. 
    Dans cette affaire, «Lamrarqua rahoum ittebeou’ fi hmar meyit (les Marocains sont en train de pousser un bourriquot mort)», commentait un confrère. Un commentaire qui n’est pas dans le faux quand on apprend que le PAM, – parti proche du trône, né lui aussi avec des moustaches – a, sans pudeur, «appelé le gouvernement à déposer le dossier de Sebta et Melilla et des autres présides occupés auprès de la IVe commission de l’Assemblée général de l’ONU». Un appel qui provoquerait un autre fou rire chez Yasmina Badou, elle qui sait très bien que les résolutions de la IVe commission, particulièrement celles consacrées au Sahara occidental, le PAM et le trône… s’assoient dessus.
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 
    Le Jeune Indépendant, 5/12/2010
  • Wikileaks révèle les relations de Mohamed VI avec la mafia de la drogue

    Un rapport de l’ambassade U. S. à Rabat révèle l’implication du régime marocain dans les opération de soutien aux activités des trafiquants de drogue, soit en fermant l’œil sur les activités de ceux-ci, soit en s’attaquant aux éléments des services de sécurité qui luttent contre la contrebande de la drogue.

    Pour la première fois, un document officiel américain parle de l’implication du Maroc dans des affaires de trafic de drogue, en citant des responsables de la police marocaine travaillant au niveau de l’aéroport de Casablanca, sanctionné à la mi-août de l’année 2009 après avoir arrêté les fils du président et d’un ministre sénégalais pour possession de drogue.

    Selon le rapport, le roi Mohamed VI n’avait pas apprécié l’arrestation des fils du président et d’un ministre sénégalais à son insu et sans l’avoir consulté au préalable. Les deux sénégalais furent ensuite libérés et les policiers sanctionnés.
    Le rapport cite aussi un responsable de la police marocaine à Casablanca qui a été muté dans la ville occupée de Laâyoune après avoir implicitement accusé le régime du Makhzen d’être derrière la mafia de la drogue.
    Un autre rapport publié par Wikileaks daté de 2008 parle de la corruption qui gangrène l’armée marocaine, notamment parmi les hauts responsables de l’institution militaire. On peut y lire « l’armée marocaine souffrent de corruption, de bureaucratie, de la baisse du niveau d’instruction des officiers et de la menace permanente de l’extrémisme de certains éléments ». Et d’ajouter que « le chef de la gendarmerie royale, le général Hasni Ben Slimane « serait impliqué dans des affaires de corruption ».
    La corruption, selon le rapport, gangrène le haut de la hiérarchie militaire au Maroc et le général Benani, s’est transformé en « baron du lait ». ce dernier, profitant de sa position de chef de l’armée au Sahara occidental occupée pour manipuler les marchés pour l’approvisionnement de l’armée en lait, réalisant ainsi une fortune en milliards de dollars, en plus de son implication avec d’autres généraux dans des marchés douteux de permis de pèche sur les côtes du Sahara occidental. Il a réussi ainsi, selon le rapport, à construire un palais pour sa famille avec l’argent de la corruption.
    La corruption touche aussi les officiers qui, pour prétendre à des promotions, payent des pots de vins à leurs responsables.

    Le Maroc livre à Washington des renseignements sur le nucléaire iranien et incite contre l’Algérie.

    Le Maroc promet d’établir des relations officielles avec Israël.
    Rapport de Wikileaks : « l’Algérie n’a pas oublié le sang de ses diplomates en Irak et demande à connaître l’identité des commanditaires.

    Wikileaks met à nu le régime du Makhzen et révèle l’incohérence de ses positions sur les questions arabes.
    Ismaïl Fellah

    Ennahar Online, 5/12/2010 
  • Moussa Touati : l'indépendance du Sahara dans un ou un an et demi au plus tard

    Affirmant que son parti «se porte bien», Moussa Touati prévient :
    «Le FNA sera la première équation politique en 2012»

    Le Front national algérien (FNA) «se porte bien et sera la première équation politique en 2012», a affirmé hier son président, Moussa Touati, lors d’une conférence de presse animée au siége national du parti à Alger. Le FNA, qui prépare l’organisation de son conseil national prévu les 30 et 31 décembre courant, est fort de ses 1 874 élus et constitue déjà une menace pour les partis au pouvoir, ceux de l’Alliance présidentielle, soutient le conférencier qui considère que c’est cette position qui va crescendo qui a valu au parti qu’il ne bénéficie pas de la couverture médiatique des médias lourds comme il se doit. 
     
    Au sujet des militants frondeurs, Moussa Touati dira : «Même s’ils n’ont pas encore exprimé leur démission du parti, nous considérons que les onze présidents d’APC n’en font plus partie dès lors qu’ils n’ont pas respecté leurs engagements vis-à-vis du citoyen et les principes fondamentaux du parti.» Abordant l’actualité liée à la scène nationale, le conférencier s’est prononcé contre le contenu de la loi de finances 2010-2011 dans la mesure où, explique-t-il, elle ne précise pas ce qui sera fait des budgets alloués aux différents secteurs. C’est le cas aussi des précédentes lois de finances qui ne stipulent pas les objectifs assignés à travers l’octroi de tel ou tel budget. Ce qui constitue, à ses yeux, la preuve que l’Etat est toujours dans la logique de dilapidation des deniers publics et de l’argent du contribuable. 
     
    Interrogé sur le rejet par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN) de la proposition de commission d’enquête sur la corruption, le conférencier s’est dit étonné de cette contradiction qui consiste à empêcher des députés de contrôler la destination des budgets sectoriels, alors que ce sont ces mêmes députés qui ont voté les mêmes lois. Sur la question du Sahara occidental, l’intervenant est convaincu que ce n’est qu’une question de temps, un ou un an et demi au plus tard, avant que le peuple sahraoui ne retrouve sa souveraineté. Moussa Touati s’en dit être convaincu en raison des récents développements survenus à la suite de l’attaque militaire marocaine contre le camp de Gudeim Izik, près d’El Ayoun, à savoir la position du Parlement européen et des Nations unies s’agissant de l’envoi d’une mission internationale en vue d’enquêter sur les conséquences de cette attaque. «Aujourd’hui, nous sommes face à une équation qui oppose les intérêts marocains et les intérêts espagnols», dira-t-il avant de saluer la position des parlementaires catalans qui exigent de leur gouvernement la reconnaissance du peuple sahraoui à son autodétermination. Abordant la cause palestinienne, le conférencier lance un appel à tous les Palestiniens en vue de suivre l’exemple des Algériens lorsqu’ils se sont unis pour libérer le pays du joug colonial et ne pas se contenter d’attendre les aides et autres interventions internationales. 
    Par Mekioussa Chekir
    La TRibune Online, 5/12/2010
  • Le chantage éhonté de Rabat

    La première chambre du Parlement marocain a réclamé, vendredi dernier à l’unanimité, la «récupération» par le Maroc des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, nouvelle étape dans le froid entre les deux pays. Les députés ont également demandé au gouvernement marocain de «réévaluer le plus rapidement possible les relations maroco-espagnoles» à «tous les niveaux politique, économique, sécuritaire et culturel». Le texte a été adopté par l’ensemble des partis politiques marocains représentés. 
     
    La Chambre était réunie au lendemain d’une motion des députés espagnols demandant à leur gouvernement de «condamner les incidents violents du 8 novembre» survenus lors du démantèlement d’un campement de contestataires sahraouis au Sahara occidental. Rabat considère que «le moment actuel nécessite une réévaluation globale des relations avec l’Espagne dans tous les domaines», avait déjà déclaré jeudi dernier le ministre marocain de la Communication, Khalid Naciri. «La Chambre des représentants renouvelle l’attachement du peuple marocain à son unité nationale et insiste fortement à son parachèvement en récupérant les villes de Ceuta et Melilla ainsi que les îles Chaâfarines occupées», selon le communiqué. 
     
    Le contentieux territorial sur les enclaves est la source de tensions diplomatiques récurrentes entre les deux pays. Etrange attitude des élus du peuple marocain et de ses gouvernants qui utilisent Ceuta et Melilla comme un moyen de chantage éhonté contre l’Espagne chaque fois que le Parlement espagnol prend position contre l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc. Cette attitude révèle une arrière-pensée marocaine indigne du peuple marocain et de ses droits légitimes sur Ceuta et Melilla qui sont marocaines depuis la nuit des temps et que le Maroc semble avoir troquées en 1975 contre le Sahara occidental. Le Makhzen a préféré enliser le Maroc dans une aventure coûteuse en occupant un territoire sur lequel il n’a aucun droit et céder Ceuta et Melilla situées sur la côte méditerranéenne à l’Espagne, contre un soutien politique et économique et le silence de Madrid sur l’occupation du Sahara occidental. 
     
    L’éveil du Parlement marocain a été provoqué par la position sans complaisance des élus du peuple espagnol qui exige de Madrid une position claire sur le Sahara occidental quant au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et au respect des droits humains dans les territoires occupés par le Maroc. Cette position principielle n’a pas plu au palais royal marocain qui a actionné la Chambre basse pour exiger la restitution de Ceuta et Melilla. La marocanité de ces deux enclaves est indiscutable et la revendication de la souveraineté marocaine sur ces deux villes doit être permanente si le Makhzen y tenait réellement. Car, en réalité, le pouvoir marocain n’est nullement intéressé par l’indépendance de Ceuta et de Melilla, mais par l’occupation illégitime du Sahara occidental dont la population n’accepte aucun compromis autre qu’un référendum d’autodétermination. Et si les populations de Ceuta et Melilla revendiquaient un référendum d’autodétermination, quelle serait l’attitude de Rabat ?Abdelkrim Ghezali   
    La Tribune d’Algérie, 5/12/2010
  • Sahara Occidental : Rabat menace Madrid

    Après le Parlement européen, qui avait appelé l’ONU à mettre en place une enquête sur les graves atteintes aux droits de l’homme, marquées par la mort de plusieurs Sahraouis et des centaines de blessés, qui avaient suivi le démantèlement par l’armée marocaine du camp de Gdeim Izik, à quelques kilomètres de Laayoun occupée, c’est au tour des députés espagnols de condamner officiellement ce qui s’est passé le 8 novembre dernier dans cette ville du Sahara Occidental. Lors d’un vote jeudi largement en faveur d’une position plus énergique du gouvernement socialiste, les députés espagnols ont adopté une motion qui appelle l’exécutif à «condamner les incidents violents du 8 novembre». Ce texte, approuvé par 327 voix pour et une abstention, avait été proposé par le groupe parlementaire de divers gauche «ERC-IU-ICV». 

    Sans surprise, les députés espagnols ont fermement condamné ce qui s’est passé à Gdeim Izik, un camp de toiles érigé par les Sahraouis près de Laayoun occupée pour dénoncer leurs conditions de vie et l’impasse dans laquelle a été placé le processus référendaire par le Maroc, puissance occupante au Sahara Occidental. Les députés demandent aussi à l’équipe de Zapatero «d’exprimer aux autorités marocaines leur préoccupation face aux informations sur des violations des droits de l’homme sur le territoire sahraoui», indique le Parlement espagnol dans un communiqué.

     Selon le Front Polisario, des dizaines de morts et des centaines de blessés ont été recensés après que les forces de sécurité et l’armée marocaines eurent démantelé le camp et saccagé les effets des Sahraouis. Des manifestations ont également été organisées par les Sahraouis à Laayoun pour dénoncer la décision des autorités d’occupation à Laayoun de démanteler ce camp. Signe que les événements avaient dérapé, et que le Makhzen avait perdu le contrôle de la situation lors de ces événements, le «Wali» de Laayoun occupée a été relevé de ses fonctions la semaine dernière dans un mouvement de Walis qui a pris les allures d’une reconnaissance implicite des dérapages et bavures policières durant et après le démantèlement de Gdeim Izik.

     Très remontés contre les autorités marocaines qui avaient décrété un véritable «black-out» médiatique sur ces pénibles événements, les députés espagnols réclament par ailleurs au roi du Maroc «qu’il respecte le libre accès et la circulation de la presse, des observateurs indépendants et des organisations humanitaires sur le territoire du Sahara Occidental» occupé. Samedi dernier, le Maroc avait rejeté l’idée d’une enquête de l’ONU sur ces violences et refuse que la Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso) ait compétence en matière de droits de l’homme, selon les déclarations de Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères du Maroc, au quotidien espagnol El Pais. Par contre, les députés espagnols, qui harcèlent leur gouvernement pour qu’il condamne la démesure de la réaction des forces de sécurité marocaines au Sahara Occidental, demandent cet élargissement des fonctions de la Minurso.

     Sonné par les réactions de condamnation de la communauté internationale, et particulièrement du rôle de la presse espagnole dans la médiatisation de ce qui s’est passé le 8 novembre dernier à Gdeim Izik, malgré l’embargo médiatique et le refus à la presse étrangère de se rendre au Sahara Occidental, les autorités marocaines veulent «réévaluer» leurs relations avec l’Espagne. Selon le porte-parole du gouvernement de M. Abbas El Fassi, et également ministre de la Communication, Khalid Naciri, «le Maroc considère que le moment actuel nécessite une réévaluation globale des relations du royaume avec l’Espagne, dans tous les domaines».

     Bien sûr, cette déclaration reflète l’état psychologique dans lequel se trouve le Makhzen, le vrai pouvoir au Maroc reflété par une administration mangée par le poids des ans et une monarchie en perte de vitesse sur le plan politique, après les appels de la communauté internationale pour que cessent les violences contre le peuple sahraoui. Le porte-parole du gouvernement marocain n’a pas précisé cependant la forme et le contenu de cette «réévaluation» des relations maroco-espagnoles, même si Rabat veut faire pression contre Madrid sur certains accords économiques, notamment l’accord de pêche dans les eaux territoriales du Sahara Occidental. «Les forces politiques espagnoles mettent le Maroc au cœur des luttes politiques internes, dans un contexte électoral visant à détourner les regards de la crise économique profonde que connaît l’Espagne», a lancé Khalid Naciri jeudi lors d’un point de presse à Rabat orienté exclusivement sur la position des députés espagnols, qui venaient dans la journée d’appeler leur gouvernement à «condamner» le Maroc pour les graves violations des droits de l’homme au Sahara Occidental.

     Du reste, le Parlement européen avait de son côté condamné le Maroc pour les mêmes griefs, et demandé l’ouverture d’une enquête de l’ONU. Le Parlement avait affirmé qu’il considère que les Nations unies constitueraient l’organisation «la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions» après l’intervention des forces de sécurité marocaines pour démanteler le camp de Sahraouis qui se sont réfugiés à Gdeim Izik. 

    Yazid Alilat
    Le Quotidien d’Oran, 4/12/2010
  • Le plus méprisant des deux

    Le roi du Maroc peut prétendre à toutes les qualités sauf celle de diplomate. Sa jeunesse ou son manque d’expérience sont-ils une excuse pour lui ? Non, semble penser Bouteflika, qui déjà à son âge avait une carrière diplomatique d’envergure. Le comportement du monarque l’a sans aucun doute vexé, plus d’une fois, pour qu’il en arrive à ce jugement. «Je ne suis pas Jésus, dit-il dans une note publiée par Wikileaks. Je ne vais pas tendre l’autre joue…». C’était après que Rabat ait annulé à la dernière minute une visite que devait y effectuer notre premier ministre. A la dernière minute, c’est-à-dire, sans prévenir et sans s’expliquer. 
     
    Mais ce n’est pas le seul exemple. Le Maroc a décidé unilatéralement de fermer ses frontières avec l’Algérie, sous prétexte de sécurité, et en accusant en des termes à peine voilés son voisin de comploter contre lui – accusation qui s’est révélée non fondée par la suite. Plus grave, le même Maroc a décidé de rouvrir ses frontières de manière tout aussi unilatérale. Comme s’il était le seul concerné par toutes ces décisions. A quoi servirait la diplomatie entre Etats si on pouvait s’en passer aussi cavalièrement, se demande Bouteflika dont le parcours de toute une vie lui est dédiée ? Plus que son mépris pour le jeune roi, non pour sa personne proprement dite, mais pour sa manière de gérer ses rapports avec l’Algérie, les notes de Wikileaks révèlent plutôt la nature politique de ce dernier. Capricieux, irresponsable, impulsif, brute… 
     
    En fait, le plus méprisant n’est pas celui qu’on pense. Sur la question du Sahara occidental, Wikileaks ne révèle rien de plus que ce que l’on sait. Bouteflika estime que le problème a été créé par les Marocains, c’est à eux de lui trouver une solution. Le plan d’autonomie ne recouvre rien de concret, ajoute-t-il, puisque «certaines provinces algériennes jouissent d’une autonomie plus grande à l’égard d’Alger». L’indépendance aurait permis au Maroc une situation meilleure, mais il refuse de s’y décider. Au lieu de l’aider à se ressaisir, ajoute Bouteflika, la France l’a conforté dans son option parce que, pour elle, c’est un moyen de nuire à une Algérie dont elle n’a toujours pas accepté l’indépendance. Un héritage de la colonisation. Pourquoi appliquer un principe à la Palestine, celui de l’autodétermination, et pas au Sahraouis ? Un tel manquement au droit international est inadmissible. L’Algérie est devenue pour les Marocains, encouragés par Paris, une obsession. Pour autant, seul le dialogue entre le Polisario et le Maroc, avec la volonté américaine, permettrait de sortir de l’engrenage actuel.
    A. K. 
    Le Jour d’Algérie, 4/12/2010