Le Maroc qualifie cette résolution qui contiendrait, selon Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, «des passages et des expressions anti-marocains qui ne peuvent être acceptés» d’«hostile». En manque d’arguments, le porte-voix de Mohamed VI ressort le disque «Algérie responsable des malheurs passés, présents et futurs du Maroc». «Cette résolution se solidarise implicitement avec les adversaires du Royaume alors qu’elle reste muette sur la position de l’Algérie bien que celle-ci endosse la responsabilité principale dans la vive tension dont pâtit la région», dit-il déplorant cette «résolution espagnole» qui consolide le vote lundi dernier à l’unanimité par le Sénat d’un texte similaire. Selon lui, le Maroc méritait des «félicitations» et des «condoléances» aux familles des victimes marocaines qui ont péri lors de ces «évènements».
Selon toute vraisemblance, le coup de froid ne balaie pas que les relations entre Rabat et Madrid. Bruxelles qui a «entendu» la semaine passée Fassi Fihri, le chef de la diplomatie marocaine ne démord pas. L’Union européenne veut, tout comme l’a expressément formulé son Parlement le 25 novembre dernier, une enquête internationale sous l’égide de l’ONU pour «clarifier les évènements, les décès et les disparitions» et la création d’un mécanisme de protection des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental. De retour d’El-Ayoun occupée, dans le cadre d’une mission, Mme Donatella Rovera, la représentante d’Amnesty International, a confirmé jeudi à Londres la violation des droits de l’homme dans la dernière colonie d’Afrique. «Nous avons rencontré beaucoup de gens là-bas, des jeunes, des femmes, des personnes âgées, dans le cadre de notre mission, et tous ont souligné la violence à l’encontre de la population sahraouie», dit-elle précisant que des «personnes ont été tuées, d’autres blessées ou battues dans les commissariats» et «118 personnes sont encore détenues par les forces de sécurité marocaines».