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  • Le Parlement de l'UE ménagé, le PPE et l'Algérie fustigés

     

    La résolution inédite votée par le Parlement européen dénonçant la répression exercée par le Makhzen contre la population sahraouie et réclamant une enquête indépendante sous l’égide onusienne sur les récents évènements sanglants s’étant déroulés à El-Ayoun, a surpris et fait paniquer le Palais royal, lequel a compris la gravité de cette initiative pour l’image de marque du Maroc vendue jusqu’alors par sa propagande, consistant en sa présentation en «pays où règne un climat de démocratie, de liberté et de modernité».

     L’affolement qui s’est emparé du Roi et de son Makhzen suite au vote de cette résolution les a fait réagir en organisant à Casablanca une «marche de soutien au Trône et de protestation contre le texte du Parlement européen». Sauf que les marcheurs ont été instruits de vilipender non cette institution européenne, auteur de la résolution, mais le Parti populaire espagnol (PPE) et l’Algérie. Comme si ce sont ce parti et ce pays, et non le Parlement de Strasbourg, qui sont en cause dans l’affaire qui met en mauvaise posture le Royaume sur la scène internationale.

     C’est encore une autre manœuvre royale de diversion cherchant à accréditer au sein du peuple marocain l’illusion que l’indignation et les condamnations internationales dont leur pays est l’objet concernant le problème sahraoui, découlent de la manipulation à laquelle procéderaient le PPE et l’Algérie, avec pour objectif «de nuire à l’intégrité du Royaume».

     Mohammed VI n’a pas désigné à la «vindicte populaire» le Parlement européen, parce que sachant qu’en le ciblant, il lui faudrait renoncer à se prévaloir des bonnes dispositions de l’Union européenne à l’endroit de la revendication marocaine sur le Sahara Occidental, comme il en a si longtemps bercé son peuple. Il lui était aussi plus facile de mobiliser son opinion nationale en la focalisant sur le prétendu sentiment antimarocain qui animerait le Parti populaire espagnol et l’Algérie.

     En recourant encore une fois, faute d’un autre argument, au stratagème du «danger extérieur», le Roi s’est offert le spectacle factice d’un semblant d’unité nationale autour de son trône et de sa politique sahraouie.

     La mise en scène ne désarmera nullement pour autant la réprobation et la pression internationales. Pas même celles du Parlement européen qu’il a fait ménager par les marcheurs de Casablanca. L’unanimité absolument inédite dont ont fait montre les eurodéputés n’est pas de celles que la diplomatie marocaine va pouvoir ignorer et espérer neutraliser en s’appuyant sur la propagande ayant pour base «les bonnes intentions» du Royaume sur le dossier sahraoui.

     La seule «bonne intention» du Maroc qui sera désormais entendue est que le Roi accède à ce que ses «fidèles sujets sahraouis», comme il le soutient, aient le droit «d’exprimer leur attachement au Trône et à leur marocanité» en usant de celui de l’autodétermination. Ce ne sont ni le Parti populaire espagnol ni l’Algérie qui font obstacle à cette perspective. Mais le Palais royal et son Makhzen.

     Vérité que la résolution du Parlement européen a eu le mérite de mettre en lumière, à la grande déconvenue de Mohammed VI, des autorités de Rabat et des quelques puissances étrangères alignées sur leurs thèses.

     Quant à l’Algérie que le Maroc fustige après chaque claque internationale, elle s’en tient à cette seule vérité et refuse de se laisser entraîner sur le terrain de la surenchère où veulent la mener le Roi et son Makhzen par leurs provocations. 

    par Kharroubi Habib  

    Le Quotidien d’Oran, 30/11/2010

  • Barcelone : le Forum de développement de l'Afrique du Nord marqué par la panne de l'UPM

    Organisée le 22 novembre 0 Barcelone, la 7ème édition du Forum de développement économique de l’Afrique du Nord (NABDF) a fortement subi l’impact du report du sommet de l’UPM prévu le 21 novembre dans la même ville. Les participants au forum ont tenté, sans trop réussir, d’établir un distinguo entre le domaine politique et pratique. Un constat a été fait à nouveau : l’intégration Sud-Sud, soit le Maghreb, reste le grand absent.

    Le programme annonçait une inauguration en grande pompe par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération espagnol et le président de la Géneralitat de Catalunya et la présence de pas moins de cinq ministres maghrébins et libanais pour plancher sur une thématique assez large : «L’Afrique du Nord : des changements qui inspirent».

    Le «blocage du processus de paix au Proche-Orient» évoqué par le gouvernement espagnol pour l’annulation du Sommet et à un degré moindre les derniers événements enregistrés au Sahara Occidental ont certainement éloigné les perspectives d’union (intermaghrébine et euro-méditerranéenne) et fortement réduit les ambitions de la rencontre et par conséquent la présence d’intervenants de rang ministériel.

     Les officiels européens, à l’image du président de la Chambre officielle de commerce et d’industrie de Catalogne, ont martelé que la suspension du sommet est certes une mauvaise nouvelle mais qu’il était important de distinguer entre le processus politique et le niveau «pratique» dont il faut à tout prix garantir le fonctionnement en vue de maintenir les réseaux établis et de préparer l’Union.

    Le secrétaire de l’économie du Gouvernement catalan, Andreu Morillas, s’appuie sur les signes forts que représentent la grande implication de l’UE dans la politique de bon voisinage et le soutien plus clairement exprimé de Bruxelles et de Berlin à la construction de l’UPM et a fortiori la relance du processus de Barcelone, pour marquer un optimisme grandissant dans le projet d’union.

    L’amorce d’une sortie de la crise financière et les signes d’une relance de l’économie mondiale à venir doivent, selon certains intervenants, être considérés comme une opportunité pour la région, d’autant plus que l’Espagne traverse une crise sans précédent et que les pays du Maghreb doivent assurer une croissance de 6% au moins pour pouvoir absorber les jeunes qui arrivent sur le marché du travail.

    L’intégration sud-sud, la «seule pièce qui manque»

    Pour la partie européenne, le supplément de croissance nécessaire au développement doit aussi venir de l’intégration Sud/Sud qui est, selon un des intervenants, «la seule pièce qui manque» au processus de développement de la rive sud de la Méditerranée. Du point de vue de l’intégration verticale, des satisfecit ont été octroyés à la Tunisie et au Maroc, qui «sont des pays qui croient à l’UPM et qui font preuve d’avancées visibles au plan économique». Le Maroc était, pour l’occasion, le pays invité et les représentants marocains n’ont pas manqué d’afficher leurs bons scores, même s’ils admettent avec moins de véhémence qu’ils ne trouvent toujours pas leurs comptes dans les échanges. Les pressions incessantes de l’Espagne pour la restriction de l’entrée des produits agricoles marocains – essentiellement les tomates – et le départ de plus de 50 entreprises espagnoles du Maroc, pour cause de crise financière internationale, sont deux des de leurs points de désillusion.

     Les seuls officiels maghrébins présents à l’ouverture des travaux, soit Habib Benyahia, secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe et Mohamed Abdeslam Baayou, président du Lybian Business Council, ont été encore plus «embarrassés» que leurs collègues européens. Entre l’affirmation péremptoire, par le représentant du patronat libyen, de la réalité du Maghreb arabe et de son incapacité à se poser comme partenaire solide de l’UE et des circonlocutions technico-diplomatiques du secrétaire général de l’UMA sur la démarche de «mise en ordre de la maison Maghreb», il est difficile de parler d’enthousiasme.

    Le Maghreb, «zone d’opportunités»

    Le SG de l’UMA a toutefois insisté sur la nécessité de créer ce monde de développement partagé qu’est l’UPM et de faire du Forum de développement économique de l’Afrique du Nord un véritable instrument de dynamisation de l’activité économique dans la région à travers le rapprochement des hommes d’affaires maghrébins et la mise en place de passerelles avec le reste du monde arabe dont les pays du Golfe. L’UMA semble ne pas vouloir accepter de se faire sonner les cloches sans réaction. Le SG de l’UMA ne manquera pas de rappeler que d’autres acteurs du marché mondial s’intéressent de près aux 85 millions de consommateurs que représente le Maghreb… mais que les préférences vont vers les amis traditionnels que sont les Européens. En bons politiques, les uns et les autres ont estimé que les 15 ans passés depuis le processus de Barcelone devaient être comptés en «temps historique» et valorisés pour créer le «miracle Euro-Maghreb-Méditerranée». Les rapports du FMI sur les pays du Maghreb, le rapport de la Banque mondiale sur l’intégration et l’intérêt de Bruxelles à cette même intégration maghrébine définissent le Maghreb comme une zone d’opportunités qu’il faut saisir… avant les autres concurrents du marché mondial.

    Le scepticisme des acteurs

    Les acteurs économiques et les experts ont été plus circonspects. Plus en prise sur les défis du Forum, ils se sont attelés à mesurer l’évolution des champs économiques et sociaux en montrant les progrès accomplis et en recensant les success stories dans des domaines tels que celui du rôle du secteur privé dans le développement, des industries agroalimentaires et du secteur médical. Des questions relatives aux énergies renouvelables et au développement du consulting et de l’ingénierie ont également fait l’objet de séances de travail. Les constats ne semblent pas reluisants et les progrès trop lents pour être réellement décisifs. Les retards accumulés au plan politique ont un impact plus lourd que ne le pensent les politiques. Cela même sur le développement des groupes privés et leur professionnalisation et partant à leur participation au développement de la région. Les cas de Cevital et de l’ETRHB, cités comme exemples parmi les six cas d’entreprises familiales en mutation, auraient gagné à être représentées dans les débats par leurs fondateurs mêmes, pourtant inscrits sur les programmes. L’internationalisation du secteur privé, voire même son intégration régionale est plus dans les projets que dans la réalité des choses. Les opérateurs clament leur souhait de voir les frontières s’ouvrir et les partenariats se densifier mais ils apparaissent plus arcboutés sur leurs parts de marché intérieur ou sur celles qu’ils ont acquises à l’extérieur.

    Les patriotismes économiques… européens

    L’atelier sur les industries agroalimentaires a encore une fois montré les difficultés à trouver des solutions aux véritables obstacles au développement du secteur. Les partenariats gagnant-gagnant sont diversement appréciés… notamment par les opérateurs du Maghreb qui continuent à penser que les patriotismes économiques sont plus le fait des Européens. Le soutien aux produits agricoles décidé par Bruxelles et les accords de libre-échange amincissent de plus en plus les chances du Maghreb de se frayer un passage vers les marchés du Nord et relèguent au second plan les réflexions et les voies à suivre pour arriver à la compétitivité.

     Les initiatives, somme toute pragmatiques, de Barcelone, capitale d’une Catalogne frappée de plein fouet par la crise, pour trouver une sortie vers la rive sud de la Méditerranée semblent avoir plus de chance de réussir que ses ambitions, en tant que siège du secrétariat permanent de l’UPM, à réchauffer le cœur même des acteurs économiques les plus ardemment engagés dans la construction de cette Union pour la Méditerranée. 

    par Said Merad – Envoyé Spécial  
    Le Quotidien d’Oran, 30/11/2010
  • Mohamed Abdelaziz défie le roi Mohamed VI

    Mohamed Abdelaziz, président de la Rasd, vêtu d’un treillis militaire, s’est montré aussi déterminé, défiant le roi du Maroc, Mohamed VI. Il a, dans son intervention, à l’occasion de la célébration du trente-cinquième anniversaire du Conseil national sahraoui, dimanche, à Ousserd dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf, affirmé que le peuple sahraoui, soutenu par le Front Polisario ne baisserait jamais les bras «jusqu’à ce que l’Indépendance, et rien d’autre que l’Independence soit arrachée». 
    Sur un autre registre le secrétaire général du Front Polisario, a assuré en outre que la récente marche de Casablanca est un autre échec qui vient s’ajouter à une liste déjà longue des scandales du régime marocain. «Le gouvernement marocain veut cacher son échec et se laver les mains, en dénonçant la position algérienne. Nous dénonçons les manoeuvres marocaines. Nous sommes solidaires avec l’Algérie et les partis politiques espagnols qui ont condamné l’attaque du camp de la liberté », a-t-il dit. Et d’ajouter dans ce contexte : Nous disons au gouvernement marocain que la Rasd est un choix du peuple sahraoui. Ce qui s’est passé à Gdeim Izik renforce notre conviction et ses prisons nous ne font pas peur. 
    Nous ne quitterons pas notre pays. Nous préférons vieillir ou mourir s’il le faut dans les prisons que d’aller s’exiler ailleurs que notre patrie. Que le Maroc sache que l’ère du colonialisme est révolue. Que ni ses blindés, ni son armée ni encore moins sa machine répressive ne dissuaderont les Sahraouis à aller de l’avant dans son combat pour la liberté, a encore ajouté le président de la Rasd. À ses dires, le chauvinisme aveugle marocain ne l’emmènerait sans nul doute dans une impasse «où l’issue lui serait difficile de retrouver».
    IMPOSSIBLE D’ÉTABLIR UN BILAN EXACT DE LA RÉPRESSION DU CAMP D’EL AYOUN
    Abordant les derniers événements de Gdeim Izik, Mohamed Abdelaaziz s’est interrogé sur le sort des 300 000 sahraouis qui n’ont fait, a-t-il remarqué, que revendiquer leurs droits élémentaires. «Dans le Camp de la Liberté, des Sahraouis demandent l’autodétermination et une vie décente. En face, les sbires de Mohamed VI ont usé de tous les moyens militaires dont ils disposent pour réprimer, dans le sang, une contestation pourtant pacifique», a-t-il déploré. Dans ce sillage, sans pour autant préciser le nombre de morts, ainsi que le nombre exact des disparus, le président sahraoui a souligné qu’il est impossible d’avancer un bilan. 
    «El Ayoun, est sous état de siège, les militaires, gendarmes et autres policiers marocains sont visibles dans le moindre recoin. Les journalistes, au même titre que les observateurs internationaux sont interdits d’accès dans cette ville. De ce fait, il nous est quasiment impossible d’établir un bilan exact, mais ce qui est sûr et même certain c’est que les atrocités ont dépassé le seuil de l’imaginable. Malgré tout cela, malgré tous les maux, les Sahraouis sont sortis vainqueurs. Les Sahraouis sont plus forts et surtout déterminés plus que jamais», a-t-il conclut.
    LE FRONT POLISARIO N’EXCLUT PAS LE RECOURS AUX ARMES
    Auparavant, le président du Conseil sahraoui en exercice, Khatri Adouh n’a pas exclu le recours aux armes de la part du Front Polisario afin d’arracher son droit à la vie que le Maroc tente de lui confisquer depuis l’invasion du Sahara Occidental en 1975. Il dira à propos que le régime marocain persiste dans son entêtement tournant le dos à la législation internationale. De ce fait, enchaînera-t-il, le recours à la lutte armée semble de plus en plus une nécessité absolue. Quant à la France, éternel appui du régime de Mohamed VI, le président du Conseil national sahraoui s’est dit pas du tout étonné après que cette dernière ait usé de son droit de véto empêchant l’envoi d’une mission d’enquête onusienne à El Ayoun. Selon lui, la France est de tout temps derrière le Maroc à chaque foi qu’il s’agit de commettre des violations à l’encontre des populations sahraouies. 
    Le président du Conseil sahraoui a également démenti les propos marocains faisant état de retrait de la reconnaissance de la Rasd de la part de quelques nations, saluant au passage la récente décision du Parlement européen condamnant les massacres de Gdeim izik. Dans son intervention,Tayeb Houari, président du Club d’amitié parlementaire algéro-sahraoui, a déclaré : «Notre présence est un geste de solidarité avec nos camarades parlementaires sahraouis et les victimes du camp de la Liberté.» Il a poursuivi en mettant l’accent sur «le travail accompli par le Parlement sahraoui et la place qu’il occupe dans le monde parlementaire africain». Avant d’évoquer « la sauvagerie avec laquelle l’armée marocaine s’en est prise à la population isolée du Camp de la Liberté qui ne demandait que de vivre dignement sur la terre de ses ancêtres». 
    À noter, en outre, qu’à l’occasion, une marche de solidarité avec les victimes de la barbarie marocaine à Gdeim Izik s’est tenue le jour même. Une marche à laquelle ont pris part tous les membres du Conseil national sahraoui ayant siégé depuis sa création le 28 novembre 1975. Cette manifestation était également une opportunité pour les délégations parlementaires venues notamment du Mexique, du Nigéria, de Cuba et enfin de l’Algérie qui était fortement représentée par une délégation de 25 députés et sénateurs. Les parlementaires étaient unanimes à dénoncer le massacre perpétré le lundi 8 novembre 2010 contre les populations sahraouies dans le Camp de la Liberté.  

     De notre envoyé spécial à Tindouf, Farid Houali
    Le Courrier d’Algérie, 30/11/2010


  • Dangereuse, la magie noire…

    Un trône qui, tel un apprenti sorcier stagiaire, prend la responsabilité de designer notre généreuse Algérie comme l’ennemi.
    Avant-hier, on faisait marcher une nouvelle fois le peuple marocain. La marche, selon les dires locaux, aurait réuni environ l’équivalent de la totalité presque de la population de la capitale de la belle Algérie. Trois millions de manifestants se seraient donc concentrés… dans l’artère principale de Casablanca pour soi-disant dénoncer les atteintes espagnoles à l’intégrité territoriale du Maroc. Parallèlement, les étudiants et écoliers sahraouis se faisaient réprimer à Smara et à El-Ayoun, pour justement appuyer les positions espagnoles condamnant l’usage de la violence contre les populations sahraouies des territoires occupés et réclamant une enquête internationale sur l’assaut meurtrier du 8 novembre à Gdeim Izik. 
    Selon le journal El Mundo, 21 enfants victimes de brutalités policières se trouvaient, ce jour-là, à l’hôpital de Smara, la capitale spirituelle du Sahara occidental. Ce qui laisse penser que le trône compte profiter de l’impunité que lui assure Paris et poursuivre ses actions représailles sans tenir compte de la désapprobation internationale ou de la résolution réprobatrice du Parlement européen. Un trône qui, tel un apprenti sorcier stagiaire, prend la responsabilité de designer notre généreuse Algérie comme l’ennemi. Une initiative qui semble faire des émules chez la classe politique marocaine où des voix viennent se joindre à celle du makhzen pour singer un roi devenu envers nous plus hostile que notre ennemi éternel, Israël. 
    Avant-hier, Abbas El Fassi, du parti Istiqlal, le champion du Maroc biblique, disait : «A travers cette imposante marche, nous adressons un message aux adversaires de notre intégrité territoriale, en particulier notre voisin algérien (…).» Et on a beau tourner et retourner les propos du personnage, on n’y trouve rien d’amical, mais on y décèle l’hostilité et la menace. On y décèle surtout moins de doigté par rapport à la démarche de feu Hassan II, lorsque parlant de la marche verte, il disait que le peuple marocain a dit son mot et qu’il restait à entendre celui du peuple algérien. Ce à quoi la jeunesse algérienne avait vite répondu en défilant en masse dans les artères d’Alger. Une jeunesse qui, contrairement aux apparences, sait répondre au quart de tour quand cela s’impose, comme l’a récemment démontré l’épopée d’Oum Dorman. 
    M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
    Le Jeune Indépendant, 30/11/2010
  • Soirée sur le Sahara Occidental, projection-débat "Une république en exil" le 2 décembre à Paris

    Jeudi 2 décembre, 19h, Maison des Associations du 3ème, 5 rue Perrée, M° République / Temple

    Soirée sur le Sahara Occidental,

    Projection-débat « Une république en exil » de Cheikh Djemaï de 2007, durée 52mn

    Avec

    Michèle Decaster de l’AFASPA,

    France Weyl avocate et observatrice de l’Association Internationale des Juristes Démocrates et membre de l’association Droit Solidarité,

    Jean-Paul Lemarec secrétaire général du CORELSO, Bachir Mouride de l’ AFAPREDESA

    Brahim Sabbar de l’ASVDH, Association Sahraouie Des Victimes des Violations Graves des Droits de l’Homme Commises par l’Etat du Maroc

    sous réserves Brahim Sabbar militant des droits de l’homme ex disparu et emprisonné

    et, sous réserves, le réalisateur du film Cheikh Djemaï.

    Au Sahara occidental occupé par le Maroc, une véritable intifada est en cours. Le gouvernement français est le principal obstacle à la paix au Sahara Occidental et refuse l’extension des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme. Le droit international ne s’applique pas. Lors de notre soirée nous essaierons d’expliquer le contexte, les ressorts qui font d’une décolonisation ratée le socle d’une lutte légitime pour le droit à l’autodétermination qui, depuis 1991, date du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, est approuvée par le Conseil de Sécurité des Nations unies à l’exception de la France….
    Source : HNS-INFO, 29/11/2010

  • Le Maroc dans l’impasse

    Ses arguments battus en brèche par les appels du Parlement européen et de Human Rights Watch à une “enquête indépendante” sur les sanglants événements de Gdeim-Izik contre les civils sahraouis, et affaibli sur la scène internationale, le Maroc montre des signes d’affolement, comme en témoignent ces accusations farfelues contre l’Algérie et le parti espagnol PP, désignés responsables de sa déroute diplomatique.
     
    Acculé dans ses derniers retranchements par le coup de massue qu’a constitué la résolution du Parlement européen condamnant l’usage disproportionné de la force contre les civils sahraouis le 8 novembre dernier à Gdeim-Izik, près de El-Ayoune, et appelant à une “enquête indépendante” des Nations unies sur ces violents événements, le Maroc a vu sa position s’affaiblir davantage avec la condamnation des ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch et Amnesty International, des violations des droits de l’homme au Sahara occidental appuyant également l’appel à faire la lumière sur le sujet. Il faut croire que Rabat a été ébranlé par la résolution des eurodéputés, qui vient chambouler toute sa stratégie en la matière, elle qui comptait énormément sur le silence complice du Vieux Continent pour imposer aux Sahraouis ses thèses colonialistes. Connaissant bien le poids de cette institution européenne sur les scènes continentale et mondiale, le Makhzen a compris sa douleur, parce que les conséquences seront désastreuses sur sa politique étrangère, particulièrement le dossier du Sahara occidental.
    En effet, il pourrait en avoir un aperçu dès le mois prochain à l’occasion des nouvelles discussions sur l’accord d’association Maroc-Union européenne, à l’ordre du jour duquel figure la question du Sahara occidental, selon un membre de la Commission européenne. Dans le même ordre d’idées, l’eurodéputé Luigi de Magistris, du parti Italie des valeurs (IDV), qui est l’un des auteurs de la résolution du Parlement européen condamnant le Maroc, a affirmé qu’après le vote, “nous continuerons à suivre de près la conduite des parties (au conflit)”, avertissant que cela “pourrait affecter la reconduite de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc, en mars 2011”.
    Ainsi, les risques sont importants pour Rabat, qui redoute que ses privilèges soient remis en cause. Il n’en demeure pas moins que le royaume alaouite s’entête à faire diversion en refusant, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Tayeb El Fassi, que les Nations unies mènent une enquête sur les événements de violence de El-Ayoune, et que la minurso jouisse de prérogatives en ce qui concerne les droits de l’homme. Sans surprise aucune, le chef de la diplomatie marocaine a trouvé le bouc émissaire idéal en affirmant que “cette question fait les affaires de nos adversaires, le Polisario et l’Algérie”.
    Fidèle à ses pratiques, qui consistent qu’à chaque fois que le Maroc est condamné sur la scène internationale, le Makhzen désigne l’Algérie comme responsable de ses malheurs et la jette à la vindicte populaire marocaine, comme ce fut le cas dimanche lors de la manifestation “spontanée”, où le parti politique espagnol PP a eu aussi droit à des critiques acerbes. Il est accusé d’avoir “intensifié, ces dernières semaines, ses actions hostiles au royaume”, et cherché à instrumentaliser “cette affaire à des fins électoralistes et politiciennes”.
    Voilà des pratiques habituelles, qui ressortent à chaque fois que le Maroc est en mauvaise posture sur la scène internationale dans le dossier du Sahara occidental. Mais, cette fois-ci, l’addition risque d’être salée pour Rabat, dont le tort toujours cette fois-ci est d’avoir affaire à des institutions, le Parlement européen et les ONG de défense des droits de l’Homme (Amnesty international et Human Rights Watch), qui ne badinent pas avec la légalité internationale.
  • La 18ème édition du Festival de la culture: "une plate-forme de solidarité avec les victimes de Gdeim Izik (ministre de la culture)

    Aousserd (camps de réfugiés sahraouis) 29/11/2010 (SPS) La ministre de la Culture, Mme Khadija Hamdi a indiqué que la 18ème édition du Festival national des arts populaires et de la culture constitue « une plate-forme de solidarité avec les victimes du camp de Gdeim Izik et la ville occupée d’El Aaiun et un rejet de l’occupation marocaine du Sahara occidental ».

    « L’assaut meurtrier contre le camp de Gdeim izik est une forme de représailles contre l’identité nationale sahraouie manifestée par des tentes dans le désert qui relatent l’authenticité et la continuation de cette identité », a précisé la ministre.

    « La culture demeure également une forme de résistance à l’instar de la lutte armée et la résistance pacifique menée par la population sahraouie dans la partie occupée du Sahara occidental, au sud du Maroc et dans les universités marocaines », a ajouté la ministre.

    Le festival de la culture qui s’est ouvert ce lundi à la wilaya d’Aousserd prendra fin dans la nuit par l’annonce des résultats des compétitions entre les dairas de la wilaya, selon l’agenda des festivités.

    Par ailleurs, le festival organisé cette année au niveau régional se poursuivra dans les autres wilayas dans les prochains jours et sera clôturé à l’occasion du 35ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, le 27 février 2011, ont indiqué les organisateurs. (SPS)

  • Sahara : Le mutisme complice des uns et des autres

    Au Sahara occidental, l’injustice et les tueries sont au quotidien. Jusqu’à quand donc ce mutisme complice de la part des uns et des autres ? 

    Faut-il encourager, par-ci et par-là, dans leurs constantes dérives ceux qui se plaisent à se croire des intouchables en ce monde où les grandes instances internationales qui le gèrent semblent toujours user du droit « des deux poids deux mesures » ?

    Y aurait-il donc sur cette terre qui sent la putréfaction : des êtres, des semblants d’êtres et des non êtres, parmi tous les êtres humains qui la peuplent ?

    Le manque de décisions fermes et décisives à l’encontre de ceux qui font fi du respect d’autrui, c’est -à- dire ceux qui font toujours fi des décisions de ces grandes Instances mondiales et qui ne sont guère décidés à mettre un terme aux dépassements qui sont les leurs ne fait que compliquer les situations et encourager cette anthropophagie qui veut s’installer un peu partout dans ce monde malade : malade de ses hommes, de ses maîtres, de ceux qui pensent toujours que c’est toujours, et encore, leur règne. Ô Injustice caractérisée qui perdure ! 

    L’attaque de la part de l’armée marocaine du camp de Gdeim Izik prés de la ville occupée d’El Aaiun, ( Laâyoune ou El-Ayoun), capitale de la RASD, proclamée sous contrôle marocain, n’avait-il pas fait plus de 19 Sahraouis tués, 723 blessés et 159 disparus selon un bilan provisoire du gouvernement sahraoui ? 

    Cette attaque ne serait –elle pas une punition à cause du rejet de l’occupation marocaine et la demande du droit à l’autodétermination par le peuple sahraoui? 

    N’est-ce pas aussi une manière d’entraver encore les négociations en cours ?
    Il faut que tous les amoureux du Sahara se déclarent de par le monde et fassent entendre leur courroux.
    Qu’ils prennent position !
    Qu’ils condamnent vivement!
    Le Sahara n’est-il donc beau que par son histoire millénaire, ses paysages féeriques, sa faune qui nous captive et sa flore qui nous subjugue ?
    Et ses hommes ?
    Leur mort est-elle si négligeable ?

    Si le Maroc propose la solution de l’autonomie.
    Le Polisario, lui, rejette cette proposition et réclame l’autodétermination. N’est-ce pas si légitime à l’orée de l’an 2011 ?
    Depuis le 27 février 1976 le Front Polisario a proclamé la RASD : République arabe sahraoui démocratique, revendique la souveraineté sur le territoire du Sahara occidental , cependant l’ONU considère que la décolonisation elle-même n’est pas terminée et ne reconnaît ni la RASD qui est membre de l’Union africaine depuis 1982 ni la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. 

    Entre temps, les peuples à chaque confrontation armée, payent un lourd tribut quant au peuple sahraoui qui ne compte pas plus de 200 000 âmes, c’est l’épuration ethnique pure et simple qui l’aurait guetté si ce n’était les camps de réfugiés de la région de Tindouf, en Algérie, qui abritent la majorité de la communauté sahraouie en exil, dont le président de la RASD : Mohamed Abdelaziz. Pourquoi tout ce laxisme? Pourquoi faire perdurer le mal et tout ce mal ? Après les derniers événements meurtriers au Sahara Occidental , en Espagne par solidarité avec le Peuple Sahraoui, des manifestants de différentes sensibilités ont martelé le pavé et ont crié à l’injustice que subit toujours et de plus en plus ce peuple que l’on martyrise impunément.

    Les manifestants espagnoles interpellent le gouvernement afin qu’il intervienne dans la résolution du conflit puisque c’est lui la puissance coloniale tutélaire.
    Alors, pourquoi ne pas conjuguer tous les efforts afin que le recensement final des votants ait lieu au plus vite et que le référendum sur le statut final se fasse ? Pourquoi tarder encore et favoriser l’enlisement et la tuerie entre deux peuples frères ? Enfin, l’Espagne, face à ses rues qui commencent à gronder, s’empresse de demander des «éclaircissements» au Maroc.
    LEMILITANTSANSFRONTIERES 
    Le Révolté, 29/11/2010
  • Editorial d'El Pais : L'Europe et le Sahara

    Le Parlement Européen a demandé au Gouvernement marocain une enquête indépendante sur les événements du Sahara Occidental, concernant l’assaut du campement d’Agdaym Izik et la répression des protestations à El Aaiún. L’assaut au campement d’Agdaym Izik doit être enquêté, et par un organisme indépendant en plus, puisque, même si le Maroc dans son contrôle de fait sur le territoire pour traiter les affaires sahraouies comme s’il s’agissait d’une affaire interne, la vérité c’est qu’il s’agit d’une controverse internationale.

    Les manifestations massives que Rabat concocte, comme celle d’hier à Casablanca contre la haine supposée du PP espagnol contre le Maroc, ne doivent pas servir de distraction du problème principal. Le Gouvernement de Rabat a abîmé sa crédibilité après avoir décrété un blocus médiatique qui continue en vigueur, même si on a autorisé quelques médias, parmi eux ce journal, à envoyer des correspondants à El Aaiún.

    Après l’assaut au campement, les indices se multiplient sur le fait que les détenus sahraouis pourraient être soumis aux mauvais traitements. Il existent aussi des témoignages que les forces marocaines de sécurité, appuyées par des civils, ont assailli les maisons et les commerces. Le manque de la transparence avec laquelle le Gouvernement de Rabat agit joue contre ses intérêts, puisqu’il accorde une crédibilité à ces indices et à ces témoignages. Par conséquent, enquête sollicitée par le Parlement Européen est encore plus nécessaire.

    Le rôle décisif que le Maroc joue dans la stabilité internationale n’est pas un aval à toutes les actions entreprises par son Gouvernement entreprend. Au contraire, c’est un argument additionnel pour qu’on respecte les droits des personnes et la liberté d’information. Faire du Sahara un scénario pour appliquer la politique de deux poids-deux mesures ne résoudra pas le contentieux ni réduira certains des risques de sur lesquels le Maroc s’est compromis auprès de l’Europe et du reste de la communauté internationale.
    El Pais, 29/11/2010
    Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui

  • Les vérités de Moustapha Ould Selma Ould Sidi Mouloud

    En remarquant le retard pris par les autorités marocaines à répondre à sa requête de rentrer chez son père à Smara, Moustapha se rend compte qu’il a été malmené par le Makhzen.
    Le Maroc désire que « leur militant des droits de l’homme » reste le plus longtemps possible chez le Polisario pour pouvoir continuer le concert orchestré pour tromper les marocains et la communauté internationale.

    Le fonctionnaire de l’HCR qui lui rend visite régulièrement déclare être soumis au secret professionnel, surtout lorsqu’il s’agit de la vie privée d’un individu. Moustapha doit avoir demandé au fonctionnaire onusien de révéler les détails de son triste périple.

    Maintenant il voit comment le Makhzen l’a laissé tomber jusqu’au point de devenir un apatride dont aucun pays ne veut accueillir. La Mauritanie a accepté à condition que ce soit provisoire, en attendant de lui trouver une destination.

    Déçu, se considérant sali par les marocains, trahi par ceux qui lui ont promis des merveilles, Moustapha se livre aux confidences avec las sahraouis. Lors de son séjour à Zouérate, il avoue avoir remarqué des gens qui lui filaient. « Les marocains voulaient me tuer pour jeter la responsabilité sur le Polisario », affirme-t-il. Il sait qu’ils sont capables de le faire. C’est la raison pour laquelle le Front Polisario ne peut le confier à personne sauf à la plus haute instance onusienne pour les réfugiés : le HCR. Celui-ci cherche depuis presque deux mois une solution pour faire sortir Moustpha de M’heiriz, aux territoires libérés du Sahara Occidental.