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  • Paris acculé dans son soutien à l’occupation marocaine du Sahara Occidental

    Des associations françaises ont appelé à la constitution «rapide» d’une mission internationale pour faire un rapport sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental «y compris sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre dernier». Dans leur appel adressé à la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, la société civile française estime que cette mission «pourrait ainsi émettre des recommandations sur le rôle de la Minurso (mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) concernant la protection des droits l’homme dans la région». 
    Les auteurs de l’appel, dont le directeur en France de Human Rights Watch, relèvent pertinemment que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l’ONU établie au Sahara Occidental depuis 1991 à ne pas avoir une composante «droits de l’homme» dans son mandat. Les associations françaises de soutien au peuple sahraoui appellent la France à «soutenir publiquement la proposition de certains membres du Conseil de sécurité d’inclure la surveillance et la protection des droits de l’homme dans le mandat de la Minurso». Ainsi, ces associations somment Paris de «faire pression pour que les résolutions des Nations unies concernant les droits de l’homme au Sahara Occidental soient respectés par le Maroc», lit-on. Ce qui est un rappel à l’ordre de Paris, selon les initiateurs de l’appel, pour que la France, «cesse de continuer à s’opposer à l’inclusion d’un volet sur les droits de l’homme dans le mandat de la Minurso».

    Elles concluent par un appel au gouvernement français pour que celui-ci «insiste auprès du gouvernement marocain afin qu’il permette l’accès à la région de Laâyoune aux organisations et aux médias afin qu’ils puissent évaluer la situation et apporter des informations sur les évènements récents» de l’agression marocaine du camp de la Liberté de Gdeim Izik.
    Karima.B.
    La Nouvelle République, 27-11-2010
  • Ces «infidèles sujets» qui défient le Roi

    Dans son discours prononcé à l’occasion du 35e anniversaire de la «marche verte», le souverain marocain a versé un larme de crocodile sur le sort de «ses fidèles sujets» réfugiés à Tindouf, «que l’Algérie réprimerait en violation flagrante des principes les plus élémentaires du droit international humanitaire» et promis que le Royaume ne ménagera aucun effort pour qu’ils puissent exercer leurs droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression, de mouvement et de retour à leur mère patrie.

    Quelques jours seulement après ce discours, les Sahraouis ont eu à apprécier la nature de la «sollicitude royale» à leur égard. Mohammed VI l’a exprimée en lâchant contre ceux d’entre eux restés en territoire occupé sa soldatesque, ses forces de police et leurs supplétifs, les colons implantés en masse au Sahara Occidental. Ces Sahraouis, réprimés avec une violence ayant offusqué et indigné le monde, n’ont fait pourtant que revendiquer ce que le souverain du Maroc a dit vouloir obtenir pour «ses fidèles sujets réfugiés à Tindouf».

    Autant le roi a fait dans l’apitoiement sur le sort des réfugiés à Tindouf, autant il a été impitoyable à l’égard de leurs compatriotes restés au pays de leurs aïeux, coupables à ses yeux de ne pas admettre «l’honneur de la marocanité» à laquelle le Makhzen veut les soumettre.

    A qui le roi et sa propagande arriveront-ils à faire croire que les réfugiés de Tindouf sont de «fidèles sujets du Trône ?». Eux qui ont pris le parti de fuir leur patrie pour échapper aux massacres et à la répression que leurs tribus ont subis dans le prolongement de l’occupation par le Maroc de leur territoire national. Même ceux parmi les notables sahraouis qui ont succombé à la tentation de l’allégeance au Trône conviennent désormais que leurs compatriotes réfugiés à Tindouf ou restés au pays n’acceptent pas et n’accepteront jamais le fait de plier sous le joug marocain.

    La répression déchaînée qui s’est abattue sur la population d’El-Ayoun et d’autres villes du Sahara Occidental est la preuve que le roi ne se fait aucune illusion sur le sentiment que les Sahraouis nourrissent à l’égard de son Trône et du Royaume. Leur intifada pacifique a totalement discrédité au plan international le discours de la monarchie présentant les Sahraouis en fidèles sujets ayant rejeté l’alternative indépendantiste défendue par le Polisario. Ceux parmi ces Sahraouis qui ont bravé en territoire occupé l’appareil répressif du Makhzen ne l’ont pas fait forcés et contraints par ce Polisario. C’est en toute conscience et animés par le seul courage puisé dans leur conviction patriotique qu’ils ont agi. Mohammed VI et le Makhzen le savent parfaitement, d’où le «black-out» qu’ils imposent sur ce qui se passe au Sahara Occidental.

    Peine perdue pour eux pourtant : les Sahraouis ont remporté la victoire de la communication et ont réussi à faire prendre conscience aux opinions internationales que sous les oripeaux d’une fausse démocratie, la monarchie marocaine se perpétue et agit en régime violent et inaccessible au principe du droit et de la liberté des peuples. Qu’elle ne survit que par les soutiens que quelques puissances étrangères lui apportent en contrepartie de leur mise en coupe réglée des ressources du Royaume et du Sahara Occidental occupé.

    Une considération qu’ont refusé de prendre en compte les parlementaires européens et qui ont voté à l’unanimité jeudi une résolution condamnant sans appel le comportement des Marocains au Sahara Occidental.

    Dans l’enceinte du Parlement européen, la protection française du Trône alaouite n’a été d’aucune utilité. A force d’avoir cru qu’il peut tout se permettre, le Maroc est complètement désarçonné par le vote de ce Parlement et risque de se laisser aller à de dangereuses initiatives.

    par Kharroubi Habib 
    Le Quotidien d’Oran, 27/11/2010
  • Des associations françaises demandent une mission internationale

    Des associations françaises ont appelé à la constitution « rapide » d’une mission internationale pour faire un rapport sur la situation des droits de l’Homme au Sahara Occidental « y compris sur le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre dernier ». Dans leur appel adressé à la ministre française des Affaires étrangères, elles estiment que cette mission « pourrait ainsi émettre des recommandations sur le rôle de la Minurso (mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) concernant la protection de l’homme », dans la région. 
    Les auteurs de l’appel, parmi lesquels le directeur « France » de Human Rights Watch, relèvent que la Minurso est la seule mission de maintien de la paix de l’Onu établi (dans la région) depuis 1991 à ne pas avoir une composante « droits de l’Homme » dans son mandat. Ils appellent, à cet effet, la France à « soutenir publiquement la proposition de certains membres du Conseil de sécurité d’inclure la surveillance et la protection dans le mandat de la Minurso », et de « faire pression pour que les résolutions des Nations unies concernant les droits de l’Homme au Sahara occidental soient respectés par le Maroc ». 
    Ils demandent aussi au gouvernement français d’« insister auprès du gouvernement marocain afin qu’il permette l’accès à la région d’El Ayoun aux organisations et aux médias afin qu’ils puissent évaluer la situation et apporter des informations sur les évènements récents » de Gdeim Izik
    Par : R. N. 
    Le Midi Libre, 27/11/2010
  • L’Europe enfonce le Maroc

    La résolution qui a été adoptée, jeudi dernier, constitue, selon les eurodéputés et la délégation sahraouie au PE, un revers pour la politique du royaume marocain. En votant cette résolution, le Parlement européen «se libère enfin de l’emprise marocaine pour franchir un pas aussi important.» 
    Pour la première fois, le Parlement européen (PE) a voté une résolution condamnant les violences du régime marocain dans les territoires occupés du Sahara occidental. La résolution qui a été adoptée, jeudi dernier, constitue, selon les eurodéputés et la délégation sahraouie au PE, un revers pour la politique du royaume marocain. En votant cette résolution, qui demande entre autres, l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les lieux (El Ayoun), le Parlement européen « se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important », a-t-on estimé de même source. 
    L’adoption de cette résolution, selon le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beissat, est une « vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis ». Il a estimé, dans un communiqué, que ce texte contient les principaux éléments devant permettre au PE de « contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental ». Cette résolution, qui rappelle-t-on, a mobilisé des parlementaires qui soutiennent la cause sahraouie, a permis de gagner par 156 voix contre 113 et 16 abstentions. Son adoption, a expliqué, M. Beissat, est également un « message politique », notamment s’agissant du respect des droits de l’Homme. « Cela veut dire également que les droits de l’Homme sont au-dessus de toute considération et leur bafouement par le Maroc sera condamnable et désormais puni », a-t-il dit à ce propos. 
    « L’adoption d’une telle résolution est en soi une performance et intervient au grand dam de l’administration marocaine qui a dû user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen », a affirmé, pour sa part, le député du groupe de gauche, Willy Meyer. Et d’ajouter « c’est une bonne résolution, car, à la fois, elle condamne la violence utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim Izik, et reconnaît le processus de décolonisation au Sahara occidental». Par ailleurs, le texte voté par le PE déplore le blocage médiatique imposé par le Maroc. Ce même texte, a-t-on indiqué, reconnaît, entre autres, que « les ressources naturelles du Sahara occidental doivent profiter au peuple sahraoui, conformément au droit international en la matière ».
    Par : Massinissa Benlakehal
    Le Midi Libre, 27/11/2010
  • Conférence Mondiale contre la guerre et l'exploitation aujourd'hui à Alger

    Elle s’ouvre aujourd’hui à Alger : 400 participants à la conférence mondiale contre la guerre et l’exploitation

    Syndicalistes, personnalités politiques, ministres, mouvements de jeunes seront tous représentés lors de la conférence mondiale contre la guerre et l’exploitation qui s’ouvrira aujourd’hui à Alger. Première du genre en Afrique, cette conférence organisée par le Parti des travailleurs conjointement avec la Centrale syndicale sera marquée par la présence de 400 participants, dont 230 personnalités étrangères représentant plusieurs pays. La participation de jeunes Américains sera sans aucun doute importante dans la mesure où ils sont à l’origine de la décision prise par les Nations unies ayant décrété la date du 20 mars comme étant la journée internationale contre la guerre et l’exploitation. 
     
    Cette conférence qui se tiendra en présence de plusieurs ministres algériens, sera animée, selon M. Aït Ali, chargé de communication de l’UGTA, par Mme Louiza Hanoune et Abdelmadjid Sidi-Saïd,. Divers thèmes en relation avec le sujet seront débattus durant trois jours. Les participants sont appelés à sortir avec des recommandations et des résolutions à même de freiner toutes formes d’agression et d’exploitation. 

    Cette rencontre intervient dans un contexte international particulier marqué dernièrement par deux événements ayant fortement secoué et suscité un tollé auprès de l’opinion publique internationale. L’attaque violente survenue le 8 novembre dernier au Sahara occidental lors du démantèlement par les forces marocaines d’un camp abritant quelque 15.000 Sahraouis et les bombardements de la Corée du nord visant l’île sud-coréenne de Yeonpyeong sont , en effet, les deux événement qui polarisent l’actualité internationale. Ils seront certainement inscrits à l’ordre du jour de la rencontre. Profitant de cette occasion, Mme Louiza Hanoune rappellera toutes les activités menées par l’organisation de jeunes du PT dont la campagne de mobilisation contre la guerre et l’exploitation lancée en mois de mars dernier.
    Wassila Ould Hamouda
    Horizons, 26-27/11/2010
  • Maroc: 80% des salariés du privé n'ont pas de couverture retraite

    Une opération de sensibilisation bâptisée « caravane de la retraite » a été lancée cette semaine au Maroc, où près de 80% des salariés du privé n’ont pas de couverture retraite.
    « Cette opération est lancée par le patronnat et par la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR, une caisse de retraite complémentaire) et vise à sensibliser « les chefs d’entreprises privées à l’importance de la retraite », selon les organisateurs de la caravane.
    « Près de 80% des travailleurs du secteur privé au Maroc n’ont pas de couverture retraite », ont-ils indiqué.
    « Si on inclut les travailleurs agricoles et le secteur informel, ce chiffre me semble assez logique », a précisé Abdelmaksoud Rachdi, responsable à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
    La « caravane de la retraite », qui dure jusqu’au 21 décembre, sillonnera 13 villes du Maroc et « invitera les entreprises de chaque région à une journée d’information sur la retraite » au Maroc, a déclaré Salma Khairane, responsable de la communication à la CIMR.
    L’âge de la retraite au Maroc est fixé à 60 ans tant dans le secteur privé que public, mais seuls les fonctionnaires et une minorité de salariés du secteur privé bénéficient de la couverture retraite, soulignent les responsables de la CIMR.
    « Dans la majorité des cas, on constate que les gens ignorent complètement le b.a-ba de la retraite, comment ça fonctionne, quelles sont les caisses de retraite, les cotisations », a déclaré à l’AFP Jaouad Tadlaoui, directeur commercial à la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR, secteur privé).
    « L’enjeu n’est pas donc pas tant l’allongement des cotisations, mais l’élargissement de la couverture retraite », a-t-il ajouté.
    Une réforme en cours prévoit notamment d’ici 2016 un élargissment de la retraite à « une grande majorité » de travailleurs marocains du secteur privé, selon un responsable du gouvernement marocain.
    « Je ne touche aucune pension. J’ai toujours travaillé dans le commerce et je continue », a indiqué Bouachaïb, 60 ans, salarié dans une entreprise privée. « J’ai quatre enfants et quand je ne pourrai plus travailler, ce sont eux qui seront obligés de s’occuper de moi ».
    « Le travail dans le secteur public nous apporte une sécurité durant notre vie active mais aussi après », a déclaré pour sa part Imane, une jeune diplômée de 3ème cycle à la rencherche d’un emploi.
    Selon les ONG marocaines, « les professions libérales, les agriculteurs et les petits commerçants sont exclus de la couverture retraite, ainsi que le secteur informel qui emploie 2 millions de Marocain ».
    La question de la retraite concerne de plus en plus de personnes en raison du « vieillissement que connaît la population marocaine », selon les staticiens du Haut commissariat au plan marocain (HCP, officiel).
    « L’effectif des personnes âgées de plus de 60 ans est passé de 833.000 à 2,4 millions entre 1960 et 2010, soit une augmentation de 2,3% », dans un rapport publié en octobre par le HCP.
    « Le phénomène de vieillissement est encore plus marqué qu’en occident, car la baisse de la natalité au Maroc s’est faite brûtalement », précise encore M. Tadlaoui.
    L’espérance de vie au royaume est quant à elle passée de 62 ans au début des années soixante à 73 ans actuellement et le nombre de personnes âgées augmenterait de 3,5% entre 2010 et 2030, selon les derniers chiffres du Haut commissariat marocain au plan (HCP, officiel).
    RTLINFO.BE, 5/11/2010
  • HRW : Les forces de sécurité marocaines ont soumis des détenus à des passages à tabac et des mauvais traitements

    (New York, le 26 novembre 2010) – Les forces de sécurité marocaines ont infligé de nombreux passages à tabac et autres mauvais traitements aux personnes détenues à la suite des violences survenues le 8 novembre 2010 à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Les forces de sécurité ont également attaqué directement des civils, selon une enquête menée par Human Rights Watch. Les autorités marocaines devraient immédiatement mettre fin aux exactions infligées aux détenus, et mener une enquête indépendante à ce sujet. 
    Dans la matinée du 8 novembre, les forces de sécurité marocaines ont commencé à démanteler le camp de Gdeim Izik, constitué d’environ 6 500 tentes montées début octobre par des Sahraouis en guise de protestation contre les conditions sociales et économiques dans le Sahara occidental, région contrôlée par le Maroc. Cette intervention a déclenché de violents affrontements entre les forces de sécurité marocaines d’une part, et les résidents du camp ainsi que des habitants de la ville voisine d’El-Ayoun d’autre part. Selon les chiffres officiels, onze membres des forces de sécurité et au moins deux civils ont été tués lors de ces violences. De nombreux immeubles – des sièges administratifs mais aussi des résidences privées – ainsi que des véhicules ont été incendiés à El-Ayoun. 
    « Les forces de sécurité marocaines ont le droit de recourir à une force proportionnelle pour prévenir la violence et protéger les vies humaines, mais rien ne peut justifier le passage à tabac de détenus jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. 
    Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici
    La traduction intégrale en français de ce communiqué sera prochainement mise en ligne sur cette page.
    Human Rights Watch, 26/11/2010
  • 2 médecins belges en mission humanitaire arrêtées et expulsées par le Maroc

    (Belga) Marie-Jeanne Wuidar et An Collier, deux médecins belges en mission humanitaire à El Ayoun (Sahara Occidental) ont été arrêtées et expulsées par le Maroc ce samedi 20 novembre lors de leur entrevue avec Mohamed Lamin Haddi, militant des droits de l’homme, dénonce dimanche le comité belge de soutien au Peuple sahraoui dans un communiqué.

    « Mohamed Lamin Haddi devait conduire les deux médecins auprès d’un civil, blessé lors de l’attaque, le 8 novembre dernier, contre le camp de Gdeim Izik par les forces marocaines », explique le comité rappelant que la situation sanitaire et humanitaire à El Ayoun, isolée par le Maroc, est préoccupante. Les deux médecins belges ont été expulsées samedi et viennent d’arriver à Brussels Airport dimanche midi. « Les médias internationaux sont interdits d’accès. La seule ONG autorisée sur place est Human Rights Watch », regrette encore le Comité. Mohamed Lamin Haddi a également été arrêté et « on est sans nouvelle depuis », rapporte le Comité. « Il est impossible de connaître la situation réelle et les conséquences exactes de l’attaque contre le camp où s’étaient regroupés, de façon pacifique, environ 20.000 Sahraouis », précise le Comité. Le 17 novembre, le quotidien Le Soir annonçait également qu’un de ses correspondants, Guillaume Bontoux, parti à El Ayoun le 11 novembre pour y comprendre les circonstances de l’attaque, s’était aussi fait expulser trois jours après son arrivée. (COC)
    Source: Belga

  • Abdelilah Issou : « Ma vie est en danger »

    « Les services de renseignements marocains ont tenté de me kidnapper à Madrid (Espagne), donc ma vie est en danger à tout moment. S’il m’arrive quoi que ce soit, c’est les services de renseignements du Makhzen et l’ambassade du Maroc à Madrid », a déclaré Abdelilah Issou.

    Troisième et dernière partie


    Anouar Malek : qu’en est-t-il du peuple marocain ?
    Abdelilah Issou : le peuple marocain vit toujours dans la pauvreté des années soixante et soixante-dix. En général, il se contente de regarder ce que font les personnalités influentes, ou bien occupé par des questions futiles qui ne lui sont d’aucune utilité. Des fois ces questions banales sont crées par le Makhzen pour distraire et endormir le peuple marocain et afin de cacher ses échecs et ses scandales. Les richesses maritimes sont exploitées par les étrangers et les généraux marocains, notamment Ben Slimane et Benani.
    Anouar Malek : vous avez parlé de quelques personnalités influentes, notamment du général Abdelaziz Benani qui occupe le poste d’inspecteur général des forces armées royales marocaines, pouvez-vous nous fournir plus de détails ?
    Abdelilah Issou : j’ai su après ma désertion de l’armée que le général Abdelaziz Benani, qui occupait le poste de chef de la région sud qui englobe le Sahara Occidental, est impliqué dans le trafic et le commerce juteux de la drogue avec de dangereux réseaux internationaux. A cette époque là, il possédait une société de boissons gazeuses. La production de cette entreprise est vendue aux unités de l’armée au Sahara Occidental. Le siège central de cette entreprise appelée « Bottling International » se trouvait dans la ville de Tanger. Les camions de cette entreprise  sont utilisés pour transporter la cocaïne du port d’el Ayoun à Tanger, où elle est stockée avant d’être acheminée vers l’Europe en utilisant les réseaux de transport du Haschish. Des « Empereurs » colombiens de la drogue ont transformé le Maroc comme en plateforme de transit de la cocaïne vers l’Europe. Des opérations de cette envergure ne peuvent pas être montées sans l’aide des autorités locales, moi personnellement je suis convaincu que le général Benani est impliqué dans ces affaires.
    Le CNI est omni présent, même dans la chambre à coucher du roi
    Anouar Malek : vous accusez les services de renseignements espagnols d’infiltrer les coulisses de l’Etat et de ses institutions marocaines, avez-vous des données sur ce sujet ?
    Abdelilah Issou : les services de renseignements espagnols « Centro nacional de Inteligencia » (CNI) ont infiltrés toutes les institutions marocaines du palais royal jusqu’à la petite caserne de l’armée, de la gendarmerie ainsi que de la police. La coopération entre eux est une réalité. Ainsi, cela contredit ce qui a été médiatisé à propos d’un conflit opposant entre les institutions marocaines et le CNI. Pire, il y a des officiers supérieurs marocains qui transmettent régulièrement des rapports contenant des informations militaires à la CNI, notamment ce qu’on appelle « Psycological Profiles » de certains officiers supérieurs et même sur de petits officiers qui occupent des postes sensibles. Ces rapports contenaient les points faibles, défauts de ces officiers pour faciliter leur infiltration. Les rapports contenaient, en outre, des informations détaillées sur les unités militaires, les armes à leur disposition et tout ce qui concerne la situation au Sahara Occidental, particulièrement lors des Intifada du peuple sahraoui pour leur autodétermination.
    C’est ainsi que les services de renseignements marocains ont tenté de me kidnapper à Madrid
    Anouar Malek : Vous avez déposé plainte à Madrid contre les services de renseignement marocains que vous accusez de tentative de kidnapping, que s’est-t-il passé au juste ?
    Abdelilah Issou : En mois de janvier 2009 des informations me sont parvenues du Maroc. C’était des informations inquiétantes, selon lesquelles le Makhzen voulait me kidnapper et me renvoyer au Maroc. La source de l’information était fiable à 100 %. En mois de mars 2009 j’ai quitté mon travail, j’ai rangé mes affaires et je me suis refugié en Colombie (Amérique Latine), où y avais passé près de six (6) mois. J’étais caché et je n’ai contacté personne. Par la suite, j’ai décidé de retourner à Madrid. Le 21 aout à 7 :30 du matin, alors que je rentrais chez moi après une séance de sport matinale, j’ai été surpris par une personne armée descendue d’une voiture. Cette personne m’a tenu par le bras et a tenté de m’embarquer dans le véhicule par la force. J’ai me suis battu et résisté, ainsi j’ai pu lui échapper. Je me suis enfui en courant. J’ai préféré mourir plutôt que de retourner au Maroc. En effet, je croyais que l’homme armé allait tirer sur moi. Cependant, il ne l’a pas fait, par ce qu’il y avait une personne non loin de l’endroit où se sont déroulés les faits. Le témoin, d’ailleurs, a confirmé mes propos devant la police. Tout en sachant le danger qui plane sur moi, les autorités espagnoles n’ont pris aucune mesure pour assurer ma sécurité.
    Anouar Malek : pensez-vous que votre vie est encore en danger ?
    Abdelilah Issou : je suis menacé de mort à chaque instant. Du moment que les services de renseignements marocains ont essayé de me kidnapper, donc je suis leur cible. Après mon départ de Rabat, les membres de ma famille ont été interrogés durant de longs mois. Ma défunte mère est décédée de stress et de chagrin. Une fois les services de renseignement ont arrêté mon père et ont dit qu’ils le garderaient comme otage jusqu’à ce que je me rende. A cette époque mon père avait 70 ans.
     Anouar Malek : un dernier mot
    Abdelilah Issou : à travers la tribune du journal Echorouk, dont je suis un fidele lecteur, je lance un appel au monde entier : ma vie est en danger. S’il m’arrive quelque malheur j’en jette toute la responsabilité sur les services de renseignements marocains et l’ambassade du Maroc ici à Madrid. Ma sécurité devrait être assurée par les autorités espagnoles et le haut commissariat des refugiés (HCR). Je tiens enfin à remercier le journal Echorouk pour m’avoir donné une occasion pour m’exprimer.
    Entretien réalisé par Anouar Malek à partir de Madrid/ Version française M.D 
    Echourouk Online, 24/11/2010
  • Des plans du Makhzen pour transformer l’Algérie en centre de transit de la drogue

    L’Algérie est dans la ligne de mire de toutes les institutions officielles marocaines qui rêvent de l’ « empoisonner avec les stupéfiants et de la transformer en un centre de transit du haschisch et de la cocaïne.
    Deuxième partie
    Anouar Malek : comment était la situation des soldats marocains dans les casernes durant la guerre ?
    Abdelilahou Issou: le Polisario nous bombardait quotidiennement avec des fusils mitrailleurs de 14,5 et 23 mm, ainsi un grand nombre soldats sont tués, sans parler des blessés. Les bases fortifiées de l’armée sont attaquées avec des RPG7, ainsi notre vie est devenue un véritable enfer. En plus de cela, des commandos sahraouis s’infiltraient dans nos casernes et égorgeaient nos soldats. Moi personnellement je ne dormais pas de peur. Mais après le cessez-le-feu de 1991 la situation s’est améliorée. En toute franchise, l’armée marocaine tremble de peur rien qu’en pensant aux commandos du Polisario. Au cas où une guerre éclaterait de nouveau, le Makhzen serait le plus grand perdant, pire les soldats déserteraient leurs casernes.
    99 % des sahraouis sont avec le Front Polisario, l’autodétermination est l’unique solution
    Anouar Malek : comment évaluez vous la situation des droits de l’homme au Maroc et au Sahara Occidental ?
    Abdelilahou Issou: les droits de l’homme ne sont pas respectés, ni au Maroc ni au Sahara Occidental. Les sahraouis sont considérés comme des citoyens de 2e degré. Ils sont maltraités, pourchassés et opprimés, ainsi de nombreux d’entre eux ont rejoint le Front Polisario. 99 % des sahraouis sont avec le Front Polisario corps et âmes. C’est, d’ailleurs, pour cette raison que le Makhzen refuse le referendum de l’autodétermination. Les sahraouis voient quotidiennement leurs richesses spoliées. Un jour j’ai vu un bateau chargé de sable sahraoui destiné à la vente aux iles canari. Les exemples sur l’exploitation illégale des richesses sahraouies ne manquent pas.
    Anouar Malek : le peuple sahraoui est opprimé, ses richesses spoliées, pouvez vous nous parler de l’injustice que subi ce peuple ?
    Abdelilahou Issou: Un ami officier m’a raconté un jour qu’un groupe de soldats est entré dans un hamam (Bain Public) de femmes dans la ville de Samara et a violé toutes les femmes qui s’y trouvait. Les soldats entraient par force dans les maisons, volaient tout ce qui a une valeur et violaient les femmes qui s’y trouvent. Même les enfants et les vieux n’échappent pas à la barbarie de militaires marocains. Le peuple sahraoui souffre de l’oppression, l’injustice et subi des violences physique et morale. Ainsi, un grand nombre de sahraoui se sont refugiés à Tindouf au sud ouest de l’Algérie pour sauver leurs vies.
    La corruption gangrène l’armée marocaine
    Anouar Malek: parlez nous de la corruption au sein de l’armée marocaine
    Abdelilahou Issou: La corruption gangrène l’armée marocaine. Au Sahara Occidental, je voyais quotidiennement des soldats privés de nourriture. Une grande partie des vivres qui leur étaient théoriquement destinées sont détournées et vendues par les grands chefs militaires qui se font ainsi d’énorme sommes d’argents. Il y a au niveau de chaque section une boutique mobile qui vend aux soldats des vivres tels que des légumes, fruits, boissons et cigarettes. Pire encore, les chefs des compagnies vendent du haschisch et de l’héroïne pour droguer leurs soldats. Ainsi, ils gagnent énormément d’argent de ce commerce illégal. Bref, tout se vend et s’achète au sein de l’armée marocaine qu’il s’agisse de permissions, promotions et même le silence.
    Des plans du Makhzen pour transformer l’Algérie en centre de transit de la drogue
    L’Algérie est dans la ligne de mire de toutes les institutions officielles marocaines qui rêvent  de l’ « empoisonner avec les stupéfiants et de la transformer en un centre de transit du haschisch et de la cocaïne. L’objectif par de tels ignobles desseins est de lui créer des problèmes sur la scène internationale. Il est très clair que cela est dû à la position honorable de l’Algérie qui soutien la cause juste du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination. Je vous dis en toute franchise que le Makhzen est prêt à s’allier avec le diable pour se venger de l’Algérie par ce qu’elle est le seul pays opposé à la politique diabolique du Makhzen.

    Entretien réalisé par Anouar Malek à partir de Madrid/ Version française M.D 
    Echourouk Online, 23/11/2010