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  • Le prêche de la haine

    Le grand registre de l’histoire sculptera avec du sang les noms des martyrs qui trépassent injustement dans les champs d’honneurs et qui payent la facture des folies des hommes qui échouent aux postes des commandes dans ce vil et bas monde.


    Et le récent discours brûlant du roi du Maroc et les tueries de simples citoyens Sahraouis par l’armée marocaine est un échantillon de ce qui se passe juste à côté de nos frontières et devant la vue et l’écoute de tout un monde fatigué et intrigué par tant d’actes insensés. Et ni l’O.N.U, ni aucune autre organisation humanitaire n’avait pu arrêter les massacres, ni prodiguer les soins et la protection à un peuple assiégé depuis plus de 30 ans. Un peuple qui venait juste de quitter les affres d’une colonisation espagnole et le voilà maintenant sous le joug d’un nouvel occupant qui prétend récupérer ses terres. 
    Comment expliquer la démarche d’un roi qui laisse deux grandes villes importantes sous l’occupation espagnole et qui envoie son armée pour terroriser les rescapés de la mort. L’impressionnant livre de l’histoire gardera au fond de ses nobles pages les cris de souffrance ainsi que toutes les images de torture infligées à toutes les populations de ces lointains villages. Le calepin de l’histoire retiendra les soupirs de ce vieillard qui assistait au viol de sa fille et le scripteur mentionnera les pleurs de cet enfant tout ébahi devant le cadavre de sa maman sans vie. Le carnet de l’histoire inscrira les tourments de cette jeune femme qui vient de perdre le mari et le fils et qui trouve que le temps est un traître complice de cette infernale police qui tue sans tenir compte de la divine justice. 
    Il était prévisible que le roi Mohamed VI allait effacer les tourments d’une guerre voilée qui avait bouffé toute la patience et la volonté d’une nation qui ne cherche que son autodétermination. Un peuple Sahraoui qui avait réclamé haut et fort son vœu de bâtir une république indépendante qui veillera sur une poignée de naufragés. Cependant, le roi du Maroc ne veut plus entendre parler de ce projet et accuse ses voisins de haute trahison. On aurait souhaité une réconciliation et une entente pour la réalisation du mégaprojet où les frontières disparaitront et où les maghrébins pourront enfin accéder aux rangs des nations civilisées. 
    Tous les ingrédients étaient présents pour un essor sans égal et où toutes les chances étaient présentes pour une réussite du défit du siècle. Hélas, le sujet du Sahara était toujours chaud à traiter et le roi du Maroc ne voulait aucune autre issue qui ne concorde pas avec sa vision. Et l’Algérie sera la bouée de sauvetage de tous les chefs d’Etat en mal de popularité comme fut notre voisin Moubarak qui avait tout manipulé depuis son bureau, tout le peuple egyptien qui au lieu de réclamer une vie decente et respectable. Ce beau peuple voyait l’Algérie comme une nation sans passé, ni langue, ni culture et surtout sans avenir. Un peuple qui était tombé à côté de la plaque, car l’Algérie était qualifiée pour le mondial et ce n’est que plus tard que nos amis les Egyptiens ont su la portée de cette déviation politique. Le roi du Maroc compte saisir la prochaine rencontre de football pour semer la haine des Algériens et rassembler autour de lui tous les jeunes chômeurs marocains qui aspirent à un lendemain heureux, mais qui tarde à venir et qui les pousse au désespoir, car leur roi n’avait rien apporté de nouveau. Ce dernier veut saisir cette occasion en leur faisant le dessin de l’ennemi commun qui empêche le royaume d’accéder à la réalisation de ses rêves. Une opportunité en or, du moment que la culture du cannabis ne rapporte pas la recette voulue, car l’Algérie ne veut pas fermer les yeux du transit de la marchandise vers le monde entier. 
    Le récent discours est une déclaration de guerre voilée qui nous renseigne sur l’échec de la politique de ce roi qui reste entouré par de douteux conseillers qui n’ont qu’un vœu, celui de déstabiliser la région. Toutes les craintes sont envers cette Algérie qui reprend la forme et qui réalise un saut vers l’avant. Le retour de l’Algérie inquiète tant de nations et la montée de la tension au Maroc n’est que l’arbre qui cache la forêt. Malgré tout, on aurait aimé écouter un prêche qui incite à l’amour et au pardon. Un discours plus réfléchi et plus serein qui rassemblera les deux peuples et qui relancera la coopération et les échanges dans tous les domaines. Il demeure insensé que deux nations arabo-musulmanes ne se parlent plus et laissent passer de nombreuses occasions pour sceller le pacte de la réconciliation et que le Maroc écoute la voix de la raison et laisse ces bédouins bâtir leur cité.

     Pour finir nous dirons que les hommes grands seront ceux qui dirigeront leur peuple vers la prospérité et la béatitude et que l’histoire ne gardera de l’homme que les bonnes et les mauvaises actions. L’opportunité est donc chez le roi du Maroc pour rentrer dans le clan des lauréats du prix Nobel pour la paix et jamais aucun humain sur terre n’oubliera cette bonne action qui sera contée dans toutes les langues du monde. 

    par Boutaraa Farid 
    Le Quotidien d’Oran, 25/11/2010
  • LES BONS COMPTES

    Préparer l’avenir avec des projets industriels». Jean-Pierre Raffarin a d’emblée, à son arrivée à Alger hier, situé l’objectif concret qu’il s’est fixé dans la «mission algérienne» qui lui a été confiée par le président français Nicolas Sarkozy. Economie, affaires, business, commerce….

     Si, malgré les divergences politiques sur l’histoire, sur la circulation des personnes, sur le Sahara Occidental ou sur la manière de traiter le terrorisme au Sahel, les relations algéro-françaises se «portent bien», dixit Bouteflika dans ses propos, ces relations économiques et commerciales y sont pour beaucoup. M. Jean-Pierre Raffarin, qui donne raison sur pratiquement tout à l’Algérie au nom du respect de sa souveraineté, risque d’être «irrésistible» pour les responsables algériens.

     Rien à voir avec le côté inutilement plastronneur d’un Bernard Kouchner qui se risquait à des considérations lui permettant de s’offrir un beau rôle, tout en étant nuisible à la diplomatie de son pays. Le seul résultat est qu’il n’a plus été considéré comme un interlocuteur par Alger, chose qui a contraint l’Elysée à s’occuper directement de la relation avec l’Algérie.

     Avec Jean-Pierre Raffarin, on est dans un autre style. Pas de déclarations enflammées, pas de discours emphatique sur un «partenariat stratégique» ou sur une «refondation des relations». Il est là pour parler de ce qui a toujours bien fonctionné, qu’il vente ou qu’il pleuve, entre Paris et Alger : le business.

     L’ancien Premier ministre français en rajoute peut-être, mais il ne se force pas trop en affirmant qu’il «vient écouter les autorités algériennes pour respecter les orientations qui sont les leurs». Voilà qui plaira sans doute aux responsables algériens et les rendra disposés à «un travail en profondeur… C’est-à-dire des dossiers économiques qu’il faut faire avancer».

     La première réaction d’un homme d’affaires algérien à la lecture des premiers propos de M. Jean-Pierre Raffarin a été de retourner sa déclaration. «Il vient préserver le passé. Celui d’une Algérie très captive de l’économie française». C’est, bien entendu, une façon de voir qui existe. La mission de Raffarin serait limitée à un souci de défendre un marché d’exportation relativement important pour l’économie française.

     Il reste que la «captivité» du marché algérien n’est pas une fatalité. Des facteurs de concurrence sont déjà là et bousculent les situations établies. Le gouvernement algérien, avec un déficit de communication remarquable, a découvert, ces dernières années, que l’ouverture du marché a été sans contrepartie et que les «projections d’avenir» sur un afflux des investissements directs étrangers ont été erronées.

     Cette absence de contrepartie a fait, par exemple, que le constructeur automobile français qui vend le plus en Algérie a choisi de s’établir au Maroc où il vend beaucoup moins. On connaît les multiples explications qui ont été données, mais le cas Renault a été, qu’on le veuille ou non, un symbole éloquent.

     A priori, Jean-Pierre Raffarin dispose d’une capacité d’écoute démontrée déjà dans sa délicate mission d’apaisement avec la Chine. Le fait qu’il vienne parler «affaires» – et non pas «amitiés et refondations» et autres grandiloquences qui n’ont pas manqué dans l’histoire des relations algéro-françaises est donc propice pour discuter d’une relation économique où les deux parties gagnent.

     Après tout, «les bons comptes font les bonnes amitiés». C’est très français. 

    Le Quotidien d’Oran, 25/11/2010
  • UMA: Ouverture à Alger de la 13ème session du Conseil des ministres des transports de l'UMA

    La 13ème session du conseil des ministres des transports de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a ouvert ses travaux mercredi à Alger sous la présidence du ministre algérien des Transports, M. Amar Tou, en présence du secrétaire général de l’Union, M. Lahbib Benyahia.

    Cette réunion de trois jours sera consacrée essentiellement à l’examen du suivi des recommandations de la 12ème session, tenue en juillet 2009 en Libye.

    Il s’agit notamment des points relatifs au  »transport aérien et la navigation aérienne et aéroports »,  »météorologie »,  »transports terrestres »,  »prévention et sécurité routière »,  »transports maritimes et ports ».

    Le Conseil des ministres de l’UMA se penchera également sur plusieurs projets de conventions intermaghrébines. 


    Ce sont des réunions qui se tiennent périodiquement, mais cela ne dépasse pas le stade de la pure formalité tant que la question du Sahara Occidental n’est pas résolue et tant que la communauté internationale ne prend pas des mesures pour contraindre le Maroc à accepter la légalité internationale.
  • Les femmes journalistes sous-représentées dans les médias marocains

    RABAT – Les femmes journalistes représentent 26,47% de la corporation au Maroc soit 632 sur 1.755 professionnels du secteur et sont confrontées à de nombreux handicaps comme la difficulté d’accéder aux postes de responsabilité, indique un rapport sur la situation des femmes marocaines dans les médias. 
    Le rapport présenté à l’occasion d’un séminaire à Casablanca sur la situation des femmes dans les entreprises de médias met également l’accent sur le non-respect, dans certains établissements médiatiques, du principe de l’égalité des salaires entre hommes et femmes journalistes alors qu’elles accomplissent le même travail (-19% environ). 
    APS, 24/11/2010
  • L'Espagne reste la puissance administrante et le Maroc une puissance occupante du Sahara occidental

    BIR LAHLOU – L’Espagne reste la puissance administrante du Sahara occidental et le Maroc une puissance occupante « qui viole les droits les plus élémentaires du peuple sahraoui », a affirmé jeudi le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.

    « L’Espagne reste la puissance administrante du Sahara occidental et le Maroc est bel et bien une puissance occupante qui foule aux pieds les conventions de Genève et viole les droits les plus élémentaires du peuple sahraoui », a souligné M. Ould Salek, qui réagissait à l’intervention de la ministre espagnole des Affaires étrangères mercredi devant le Sénat à Madrid.   
    APS, 26/11/2010

  • Sahara occidental: la résolution européenne, un revers pour la politique marocaine

    STRASBOURG – La résolution du Parlement européen (PE) condamnant, pour la première fois, les violences dans les territoires occupés du Sahara occidental est un « revers » pour la politique marocaine, ont estimé des eurodéputés et la délégation sahraouie présente à Strasbourg. Tout en se « félicitant du consensus » dégagé autour du projet de résolution, des intervenants ont relevé que le Parlement européen « se libère enfin de l’emprise marocaine, pour franchir un pas aussi important ». Dans leur résolution, les eurodéputés se sont dits « choqués » par la violence marocaine contre des civils sahraouis ainsi que par l’usage de la force le jour même de l’ouverture à New York du troisième cycle de pourparlers informels sur le statut du Sahara occidental.

    Ils se sont dits « étonnés » que des parlementaires européens et des journalistes se soient vus refusés l’accès au Sahara occidental, demandant aux autorités marocaines « l’accès et la liberté de circulation dans la région pour la presse et les organisations non gouvernementales ».
    Ils ont aussi demandé « instamment » la mise en place, sous l’égide des Nations unies, d’une commission d’enquête indépendante et transparente pour élucider ces événements. Pour le représentant du Front Polisario en Europe, Ahmed Beissat, la résolution adoptée par le PE est une « vive condamnation des crimes marocains contre les civils sahraouis ». Il a estimé, dans un communiqué, que ce texte contient les « principaux » éléments devant permettre au PE de « contribuer grandement à la poursuite de la paix et de la justice au Sahara occidental ». Ces éléments, a-t-il expliqué, sont la condamnation de l’utilisation de la violence par les autorités marocaines à l’encontre de civils sahraouis, et la demande « urgente » à l’ONU de mettre sur pied une commission d’enquête internationale « indépendante » pour élucider les évènements qu’a connus le camp de Gdeim Izik, le 8 novembre dernier.
    De cette résolution, a-t-il ajouté, se dégage aussi un « message politique » que veut dire également que les droits de l’homme sont « au-dessus de toute considération » et leur bafouement par le Maroc sera « condamnable et désormais puni ».
    Pour le député du groupe de gauche, Willy Meyer, l’adoption d’une telle résolution est en soi une « performance » et intervient « au grand dam de l’administration marocaine qui a du user de pressions pour que cette question ne soit pas portée à l’hémicycle européen ». « C’est une bonne résolution car, à la fois, elle condamne la violence utilisée dans le démantèlement du camp de Gdeim Izik, et reconnaît le processus de décolonisation au Sahara occidental ». Il s’est félicité, également, du fait que le texte déplore le « blocage médiatique imposé par le régime marocain » et reconnaît que « les ressources naturelles du Sahara occidental doivent profiter au peuple sahraoui, conformément au droit international en la matière ».
    Lors du débat la veille du projet de résolution, l’eurodéputé avait déjà fait part de « pressions que le Maroc aurait exercé pour obtenir le report de l’examen de la question sahraouie à la prochaine session du Parlement en décembre ». « Ici c’est Le Parlement européen et non pas celui du Maroc », a-t-il lâché.
    Selon un membre de la délégation sahraouie présent à Strasbourg, « le ministre marocain des affaires étrangères se serait déplacé le 18 novembre au PE pour obtenir, via un travail de lobbying, des eurodéputés un report de l’examen de la question sahraouie, histoire de gagner du temps et de tempérer les ardeurs ». Mais, a-t-il ajouté, les eurodéputés ont « refusé la combine et maintenu pour cette session l’examen de la situation au Sahara occidental ».
    La députée représentant le groupe des Verts, Nicole Kinelson, a estimé, de son côté, que l’adoption d’une telle résolution est une « avancée » du fait, surtout, que l’UE « réclame, désormais, une commission d’enquête internationale, sous les auspices de l’Onu, pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à El-Ayoun occupée ».
    APS, 26/11/2010
  • Le Parlement européen condamne « fermement » la violence dans les territoires occupés

    Une résolution condamnant « fermement » les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdeim Izik, près de la ville d’El Ayoun occupée, a été adoptée jeudi à la majorité par le Parlement européen. Tout en exprimant sa « profonde préoccupation face à la nette détérioration de la situation au Sahara occidental », le Parlement européen « condamne fermement, les violents incidents qui se sont produits dans le camp de Gdeim Izik lors de son démantèlement, ainsi que dans la ville d’El Ayoun ». Il considère que les Nations unies constitueraient l’organisation « la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les évènements, les décès et les disparitions ». Les eurodéputés, tout en « regrettant les atteintes à la liberté de la presse et de l’information auxquelles ont été exposés de nombreux journalistes européens », demandent au royaume du Maroc d’autoriser la presse, les observateurs indépendants et les organisations humanitaires à « accéder librement au Sahara occidental et a y circuler en toute liberté ».

    Ils insistent, également, sur la « nécessité d’inviter les organes des Nations unies à proposer l’instauration d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental ». La résolution rappelle le soutien de l’Europe à la reprise des pourparlers officieux entre les parties au conflit (Maroc et Front Polisario) en vue de parvenir à une « solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui soit conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies ».

    Elle demande à l’Union européenne d’ »exiger du royaume du Maroc qu’il se conforme au droit international en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental ». Lors du débat mercredi soir du projet de résolution, les eurodéputés avaient, dans leur majorité, condamné la violence utilisée dans le démantèlement le 8 novembre dernier d’un campement de civils sahraouis près la ville d’El Ayoun occupée et considéré que l’Onu est la plus à même d’envoyer une commission d’enquête dans la région.

    APS 
  • Les questions qui fâchent Paris et Alger

    Repentance, UPM, Sahara occidental, libre circulation des personnes…

    Les relations algéro-françaises ont du mal à se dépassionner. Elles ont de tout temps été qualifiées de particulières et d’exceptionnelles en raison d’un certain nombre de considérations, notamment historiques. Les crimes commis à l’encontre des Algériens pendant plus d’un siècle d’occupation n’ayant toujours pas été reconnus par l’ex-puissance coloniale, ce dossier en suspens ne manque pas de ressurgir sans cesse pour brouiller les relations bilatérales et empêcher qu’elles aillent de l’avant comme l’auraient permis les nombreux facteurs de rapprochement. Avec l’adoption de la loi du 23 février 2005 glorifiant le passé de la France en Algérie, il était évident que l’exigence de repentance exprimée par notre pays n’était pas pour bientôt. D’où la crispation des rapports pendant la période ayant suivi cette adoption. Parce que cette question constitue la pierre d’achoppement dans la perspective d’une embellie entre les deux pays, l’Algérie n’a pas manqué, par moments, de relâcher quelque peu la pression en particulier lorsque les enjeux du moment le dictaient, tout en soutenant ne pas renoncer définitivement à cette revendication. C’est ainsi que le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, a, lors de sa visite en France en mai 2009, assuré que «la question de la repentance ne constitue nullement un préalable ou une condition fixée par l’Algérie» dans ses relations avec la France. Outre l’aspect lié à la mémoire, Alger et Paris ne s’entendent pas vraiment et ont des visions différentes sur le projet de l’Union pour la Méditerranée (UPM), à l’initiative de la France, qui a du mal à prendre réellement son envol. Parce que l’Algérie est un «partenaire-clé», la France n’a eu de cesse de tenter de la persuader de rallier les défenseurs de ce projet en vue d’entraîner d’autres pays. Pour l’Algérie, l’adhésion à ce projet ne pourrait se concrétiser avec la présence d’Israël, pays avec lequel elle n’entretient pas de relations diplomatiques en raison de sa politique d’occupation au Proche-Orient. En plus de la présence d’une forte communauté algérienne établie en France de manière régulière, la question de la libre circulation des personnes, telle que défendue par l’Algérie, n’a pas manqué de constituer un dossier sensible entre les deux pays : la France ne l’entendant pas de cette oreille et s’en tenant prioritairement à l’impératif de la sécurité de ses citoyens et de son territoire pour justifier un durcissement des conditions d’entrée pour les postulants algériens. Quant aux candidats à l’émigration clandestine, Alger et Paris tentent d’unir leurs efforts en vue de venir à bout de ce phénomène, avec cette précision que notre pays sollicite de la France le respect des droits de l’Homme dans sa gestion. Autre question qui divise fondamentalement Paris et Alger, le conflit du Sahara occidental dans lequel la France ne dissimule pas son ralliement aux thèses marocaines au mépris du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, un droit consacré dans les différentes résolutions de l’Organisation des Nations unies et farouchement défendu par l’Algérie. Le dernier exemple en date illustrant la connivence franco-marocaine sur cette question est le veto au Conseil de sécurité opposé par la France pour empêcher l’envoi d’une mission internationale à El Ayoun occupée en vue d’enquêter sur le raid militaire meurtrier contre le camp de Gudeim Izik. En agissant de la sorte, la France n’a, en réalité, fait qu’être conséquente avec elle-même sur cette question et entendait par-là poursuivre son soutien au projet d’autonomie de ce territoire. C’est un fait connu de tous : les intérêts de la France au Maroc sont aussi importants que ceux du Maroc en France. D’où des relations particulièrement privilégiées entre les deux pays si bien que la monarchie alaouite pourra toujours compter sur l’appui de Paris au sein du Conseil de sécurité et de l’Union européenne (UE). C’est vraisemblablement grâce à «l’amitié» de la France que le Maroc a bénéficié du «statut privilégié» auprès de l’UE, lui permettant de devenir «plus qu’un partenaire» de cette organisation même s’il ne peut en être membre.
    Par Mekioussa Chekir 

    La Tribune d’Algérie, 24/11/2010
  • Le chantage à peine voilé du Maroc à l’UE

    « Le ministère marocain des Affaires étrangères a rendu public, hier, un communiqué dans lequel le Maroc brandit, d’une manière à peine voilée, la menace du terrorisme, de l’usage du trafic de drogue et l’immigration clandestine contre l’Europe, «relève le ministère sahraoui des AE. «En effet, le communiqué du ministère marocain est publié au moment où l’opinion publique internationale, et particulièrement en Europe est choquée par la barbarie inqualifiable, perpétrée par l’armée marocaine contre une population civile, pacifique et désarmée qui annonçait au monde entier, à partir de Gdeim Izik, son refus de l’exclusion et son attachement à ses droits légitimes et inaliénables», ajoute le ministère sahraoui des Affaires étrangères , qui souligne que l’annonce de l’inscription à l’ordre du jour de l’évolution grave de la situation au Sahara Occidental suite au massacre de Gdeim Izik et El Ayoun par les institutions de l’Union européenne démontre que le Maroc a dépassé le seuil de l’intolérable, en transgressant les principes les plus élémentaires qui régissent la Communauté internationale contempo raine. 

    «Il observe que «devenu une plaque tournante du trafic de drogue et du haschich dont il est le premier exportateur au monde, le Maroc qui couvre les mafias et filières de l’exploitation des enfants et de l’immigration clandestine, miroite à l’encontre de l’Europe le chantage du terrorisme.» «L’exigence marocaine de l’impunité permanente pour l’occupation illégale du Sahara Occidental, le non-respect des frontières des voisins, les violations systématiques des droits de l’Homme et le pillage des ressources d’autrui, font du Maroc le plus mauvais partenaire de l’Europe démocratique», estime par ailleurs le MAE sahraoui relevant que «l’expulsion manu-militari de parlementaires européens, des représentants d’ONG, de la presse et l’état de siège sans précédent décrété à El Ayoun dans les territoires occupés du Sahara Occidental reflètent, de manière on ne peut plus clair, les mensonges de Rabat et les allégations de la non-utilisation des armes à feu contre la population civile à Gdeim Izik et à El Ayoun, la torture sauvage contre des centaines de personnes. 

    «Dans son communiqué de mardi «le ministère marocain des Affaires étrangères ne demande pas moins aux institutions démocratiques européennes de bafouer les conventions et lois internationales en vigueur pour satisfaire le Maroc», conclut le ministère sahraoui des AE. À cet égard une nouvelle vidéo dont de nouvelles photos et des témoignages qui montrent que la police marocaine a ouvert le feu sur la population du camp de Gdeim Izik puis emprisonné et torturé les Sahraouis, a été rendue publique par l’ONG espagnole, Thawra. La nouvelle vidéo démontre comment la police marocaine armée est entrée dans le camp le 8 novembre 2010, où un Sahraoui a été blessé par balle, a indiqué la même source. 

    Les militants espagnols, Javier García et Silvia Soper, qui se trouvaient à El Ayoun, ont assuré à leur arrivée en Espagne, que le Maroc a ouvert le feu sur la population du camp. Le mouvement de résistance sahraouie, selon le journal Elmundo a «dénoncé les exécutions, soulignant que des Sahraouis ont vu des cadavres jetés dans la rivière». Par ailleurs, l’envoyé de l’organisation mondiale des droits humains, Human Rights Watch (HRW) au Sahara Occidental, Peter Bouckaert a dénoncé, mercredi dernier, depuis El Ayoun, les «brutales tortures» des forces de sécurité marocaines contre les civils sahraouis dans les différents centres de détention de la ville et a appelé à la mise en place d’un «mécanisme onusien» de surveillance des droits de l’Homme au Sahara Occidental.»Plusieurs Sahraouis arrêtés à El Ayoun ont été torturés jusqu’à perdre conscience» (…) «nous parlons de cas graves de tortures» (…) «nous étions obligés d’interviewer la majorité de ceux que nous avons visités dans leur maison, parce qu’ils ne peuvent pas bouger, ni marcher, pour cause de gravité des lésions», a déclaré à la presse Peter Bouckaert.

    M.B. 
    Le Courrier d’Algérie, 25/11/2010

  • Massacre du camp de Gdeim Izik : La Minurso savait

    Selon le collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (CODESA), les marocains interdisent aux familles sahraouies de rendre visite à leurs proches à la Carcel negra  (prison noire) dans la ville occupée d’El-Ayoun. Le motif ? Ils se trouvaient dans le camp de Gdeim Izik. C’est la troisième «  trouvaille » des autorités coloniales marocaines pour justifier leur   mesure « arbitraire » après l’encerclement de  la prison et l’interdiction des visites  conformément aux instructions de la délégation générale de l’administration pénitentiaire. 
    Rabat refuse  de se prononcer sur le sort des 2000  disparus au risque de susciter la colère des familles qui passent leur temps devant les commissariats, les tribunaux, les hôpitaux et les prisons. Selon le CODESA, les familles ne peuvent ni rendre visite ni faire parvenir de la nourriture, des vêtements, des produits d’hygiène et des couvertures aux  126 détenus politiques à Carcel negra . Même les Sahraouis blessés par balles qui sont dans l’hôpital militaire d’El-Ayoun occupée en attendant les poursuites judiciaires pour des charges « pénales » n’ont pas droit aux visites. Le massacre à huis clos des sahraouis entamé le 8 novembre Gdeim Izik ne semble pas prêt de s’arrêter. Les forces marocaines continuent leurs incursions  dans les quartiers à force densité sahraouie à El Ayoun occupée et leurs  arrestations sommaires de jeunes qu’elles conduisent souvent à des destinations inconnues. 
    Pour le Front Polisario, ce qui se passe actuellement dans les territoires occupés s’apparente à un « plan d’épuration ethnique ». D’où son appel pressent à la communauté internationale pour  ouvrir les territoires occupés aux observateurs étrangers et à la presse, la libération des prisonniers, la levée de l’embargo et… l’envoi urgent d’une commission internationale indépendante pour enquêter sur les violations et les crimes perpétrés avec la complicité de  la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental.  
    Alexander Ivanko, le principal conseiller politique du représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies au Sahara occidental et Hany Abdelaziz,0 le chef de la Minurso, reconnaissent qu’ils ont été informés « officieusement » par les autorités marocaines de l’attaque de Gdeim Izik.
    Horizons, 25/11/2010