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  • Sahara Occidental: la diplomatie marocaine critiquée

    Les médias marocains ont déjà viré l’Envoyé Spécial Christopher Ross et rêvent de voir l’ancien ministre américain des Affaires étrangères Colin Powell succéder à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental. 

    Le Maroc qui a décidé de « retirer sa confiance » à l’émissaire onusien Christopher Ross la semaine dernière, affiche à qui veut l’entendre qu’il ne serait pas opposé à la candidature de Colin Powell, lequel, toujours selon ces médias, a joué un rôle clé dans la résolution du conflit maroco-espagnol autour de l’Ilot de Persil. Mais rien n’est encore joué puisque Colin Powell considère que la mission d’émissaire onusien est suicidaire, et n’a pas encore accepté ce poste, qu’il avait déjà refusé en 2009. 

    La décision prise par Rabat de retirer sa confiance à Christopher Ross a déjà des répercussions négatives. A titre d’exemple, la semaine dernière à la commission parlementaire des affaires étrangères, des affaires islamiques et des Marocains résidents à l’étranger, le ministre marocain des affaires étrangères Saadedine El Otmani a dû affronter les critiques des députés qui se disent déçus de la mauvaise gestion du dossier du Sahara. 

  • Sahara Occidental : L’Onu accule le Maroc

    Le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a dénoncé, dans un rapport mardi au Conseil de sécurité, les obstacles posés par le Maroc à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).

    Dans son rapport, il a regretté que des « entraves » empêchent toujours la Minurso d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de « manière crédible » dans les territoires sahraouis occupés. « La Minurso n’est ni dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation, ni ne dispose de toute l’autorité pour contrecarrer l’effritement » de son rôle, a-t-il déploré. Rappelant que le but principal de la création de la Minurso était d’organiser et de superviser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, il a expliqué que « le blocage du processus politique n’a pas permis à cet organe de mettre en ‘uvre ce référendum, se limitant de facto à la surveillance du cessez-le-feu ». Il est en outre relevé dans le document qu »il semble que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso (situé dans une zone sous contrôle marocain) et New York ait été compromise au moins une fois ».

    Le secrétaire général de l’Onu a dénoncé également « la présence de la police marocaine à l’extérieur du complexe (qui) dissuade les visiteurs de se présenter à la Minurso de leur propre chef », ainsi que l’obligation de faire porter aux véhicules de la Minurso des plaques d’immatriculation diplomatiques marocaines au lieu d’une immatriculation de l’Onu. « Le déploiement de drapeaux marocains autour du quartier général de la Minurso crée une apparence qui soulève des doutes quant à la neutralité de l’Onu », a-t-il signalé.

    Le projet de résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sera élaboré, comme de tradition, par le « Groupe des amis du Sahara occidental » avant de le soumettre aux autres pays membres du Conseil de sécurité pour adoption avant le 30 avril en cours.

    Dans son rapport, il a regretté que des « entraves » empêchent toujours la Minurso d’accomplir pleinement sa mission et de s’acquitter de son mandat de « manière crédible » dans les territoires sahraouis occupés. « La Minurso n’est ni dans la capacité d’exercer pleinement ses fonctions de surveillance de maintien de la paix et d’observation, ni ne dispose de toute l’autorité pour contrecarrer l’effritement » de son rôle, a-t-il déploré. Rappelant que le but principal de la création de la Minurso était d’organiser et de superviser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, il a expliqué que « le blocage du processus politique n’a pas permis à cet organe de mettre en ‘uvre ce référendum, se limitant de facto à la surveillance du cessez-le-feu ». Il est en outre relevé dans le document qu »il semble que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso (situé dans une zone sous contrôle marocain) et New York ait été compromise au moins une fois ». Le secrétaire général de l’Onu a dénoncé également « la présence de la police marocaine à l’extérieur du complexe (qui) dissuade les visiteurs de se présenter à la Minurso de leur propre chef », ainsi que l’obligation de faire porter aux véhicules de la Minurso des plaques d’immatriculation diplomatiques marocaines au lieu d’une immatriculation de l’Onu. « Le déploiement de drapeaux marocains autour du quartier général de la Minurso crée une apparence qui soulève des doutes quant à la neutralité de l’Onu », a-t-il signalé.

    Le projet de résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sera élaboré, comme de tradition, par le « Groupe des amis du Sahara occidental » avant de le soumettre aux autres pays membres du Conseil de sécurité pour adoption avant le 30 avril en cours. 

  • Sahara occidental : La mise à nu

    Le voile est enfin levé. Dans la dernière colonie africaine, injustement privée de son droit inaliénable à l’autodétermination, le retour à la légalité remet à l’endroit un processus de décolonisation inachevée qui porte la responsabilité historique de l’Onu impuissante, comme le montre aisément la démission de l’ancien secrétaire d’état James Baker, à contenir le diktat de l’occupant soutenu, contre vents et marées, par des puissances européennes intéressées par les dividendes d’un marché juteux.

    De reniements en manœuvres dilatoires, invoquant le « référendum confirmatif » de feu Hassan II, abandonnée de guerre lasse, et une autonomie fictive, la démarche de règlement pacifique s’est fourvoyée dans une impasse tragique et dangereuse pour la paix et la stabilité de la région. Le constat d’échec a prévalu dans le rapport du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, qui a mis en avant les entraves de la Minurso empêchée d’exercer ses missions et les violations systématiques des droits de l’homme commis par l’occupant. La vocation et la crédibilité de la Minurso sont ainsi crûment posées par le non-respect de la confidentialité des communications, la présence militaire marocaine dans le siège, le déploiement des drapeaux marocains autour du quartier général et l’obligation de l’immatriculation marocaine des véhicules onusiens. 

    A cet effet, le secrétaire général a appelé le conseil de sécurité à assister la Minurso dans la mission de maintien de la paix tel que « initialement prévu » pour la mise en œuvre du processus d’autodétermination. Pour la première fois, la mise à nu du Maroc et de son principal allié français, tentant à deux reprises un forcing pour « échanger ou atténuer la portée de certains paragraphes », est l’expression du ras-le-bol de la communauté internationale décidée de favoriser une issue légale au conflit maroco-sahraoui. Mais, aux antipodes du consensus international, ces pratiques attestent de la persistance de la mauvaise foi et du refus de la légalité. 

    Dans ce « tournant décisif », le fait colonial apparaît dans toute sa dimension : celle d’un peuple opprimé forcé à l’exil ou à l’enfer d’une occupation inhumaine où « tout se fait dans l’obscurité, loin des médias, des organisations humanitaires et des sociétés civiles », comme le rappelle à juste titre l’ambassadeur sahraoui à Alger, Brahim Ghali. Mais, en attendant que l’émissaire onusien, Christopher Ross, prenne connaissance de la réalité du terrain, lors de son déplacement attendu dans les territoires occupés, le temps de l’autodétermination a sonné.

    Larbi Chaabouni

    Horizons, 19/04/2012

  • Le Maroc exploite les jeunes des camps pour semer la Fitna

    El Makhzen marocain exploite les jeunes des camps pour semer la Fitna

    Un groupe d’automobilistes Sahraouis a fermé la route liant entre le camp d’Al Ayoune des refugiés Sahraouis et la ville de Tindouf et paralyser le mouvement de la circulation. Cette action intervient suite à la correspondance adressée par la Direction de l’Energie et des Mines de la wilaya de Tindouf les ordonnant de réguler la distribution de l’essence. Les pompes d’essence ont reçu l’ordre de distribuer des quantités limitées d’essence ne dépassant pas les 60 litres par voiture et à fermer à midi. 

    Dans ce cadre, la Direction de l’Energie et des Mines a consacré deux pompes d’essence aux refugiés Sahraouis et trois autres stations aux citoyens de la wilaya de Tindouf. Cette décision vise selon la même direction à stopper la contrebande d’essence. La compagnie Naftal approvisionne la ville de Tindouf par 135000 litres de gasoil/jour, en plus de la même quantité d’essence. 

    Numidia News, 11/06/2012

  • La pêche du Sahara : le Maroc joue à cache-cache avec l’UE

    Lorsqu’une délégation officieuse du Parlement Européen s’est rendue à Dakhla au Sahara Occidental occupé, le gouvernement marocain à fait sortir la flotte étrangère battant pavillon européen hors du port. Après s’être cachés à 8 km au large des côtes de Dakhla pour la journée, les navires sont revenus.

    Le 13 juin, un groupe de parlementaires européens a visité la ville de Dakhla au Sahara Occidental occupé dans le cadre du lobbying pour la poursuite de la pêche de l’UE dans le territoire que le Maroc occupe illégalement.

    Un pêcheur sahraoui de Dakhla dit que les navires de pêche européens, actuellement dans le sud du Sahara Occidental sous pavillons non européens, étaient dans un endroit appelé «La Sarga », à environ 8 km de port de Dakhla, lors de la visite des parlementaires. La délégation serait restée seulement 15 minutes dans le port, au cours desquelles seuls les pêcheurs marocains ont été autorisés à entrer dans la zone.

    D’après les informations reçues par Western Sahara Resource Watch, la flotte entière de navires industriels privés a été sortie du port avant l’arrivée des députés au port le 13 juin après-midi.

    Après le départ des parlementaires de la ville, les navires sont revenus. La vidéo ci-dessus a été filmée peu de temps après le retour des navires dans le port.

    Les Comités de pêcheurs sahraouis ont essayé de rencontrer les membres de la délégation, mais déclarent en avoir été empêchés par les forces de la police marocaine à Dakhla.

    Une flotte de pêche européenne est actuellement présente dans le Sahara Occidental, et pêche sous divers pavillons de complaisance des Caraïbes. La vidéo montre, entre autres, les navires suédois Meya et Aldo.

    Les parlementaires en visite auraient été logés à l’hôtel militaire de Dakhla, connu pour n’accueillir normalement que les hauts fonctionnaires de l’armée marocaine. Des sources locales affirment que la délégation a été transportée par les voitures du gouvernement marocain, et accompagnée par les services secrets.

    Le Maroc occupe illégalement une partie du Sahara Occidental depuis 1975. Selon l’ONU, l’activité sur les ressources naturelles ne peut avoir lieu au Sahara Occidental si elle ne correspond pas aux souhaits et des intérêts du peuple sahraoui. L’UE n’a jamais essayé de vérifier si ses opérations passées remplissaient ces critères.

    WSRW, 16/06/2012

  • Mali : Mustapha Limam Chavi a passé une semaine à Gao au frais du MUJAO

    Le même réseau de trafiquants de drogues de Ber et de Tarkint en lien avec AQMI qui a été installé avec ses ramifications jusqu’au sommet de l’Etat malien via l’ancienne première dame Lobo touré et des officiers connus de l’armée malienne avec une tripotée de pseudo conseillers et pseudos agents de la SE est en train de s’installer au Niger via l’entourage direct de Madame mahamane Issoufi et Mohamed Bazoum.

    D’ailleurs le même Issoufi vient de nommer comme conseiller le très connu et très discret Limam Chaffi (aussi conseiller de Blaise et de Guillaume soro). Ce dernier a passé une semaine aux frais du MUJAO à Gao en avril pour faire le point de leurs business commun.

    C’est pas de la science fiction, c’est la réalité qui risque d’amener le Niger sur le même chemin que le Mali et l’Azawad. A bon entendeur!

  • Le problème du Sahara occidental dans les résolutions de l’ONU

    L’acte juridique de référence est la résolution 1514 du 14 décembre 1960 de l’Assemblée Générale de l’ONU, dite « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés ». Le fondement juridique résulte de la Charte des Nations-Unies, à savoir l’article 1, paragraphe 2, définissant comme l’un des buts des Nations-Unies de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’euxmêmes».

    L’ONU a listé les territoires non autonomes (TNA), et le Sahara Occidental a été répertorié comme en 1963. L’Espagne n’a pu ignorer ce mouvement général et, en 1966, prend position en faveur de la décolonisation du Sahara occidental. La tension est montée entre l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie… et le Front Polisario, mouvement regroupant les nationalistes sahraouis, créé en 1973. Les positions des uns et des autres, reposant toutes sur des revendications de souveraineté, l’AG del’ONU a choisi de saisir la Cour internationale de justice pour recueillir un avis consultatif.

    La CIJ a rendu son avis en 1975, concluant que s’il y avait eu des liens précoloniaux entre le Maroc et certaines tribus dans le territoire du Sahara occidental et sur certains points avec la Mauritanie, ces liens étaient très insuffisants pour établir une souveraineté, autre que celle du peuple sahraoui. Pour la Cour, lesdonnées de fait ne remettent pas en cause l’applicationde la résolution 1514 (XV) sur la décolonisation et, en particulier, « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté despopulations du territoire.» Pour la CIJ, le processus de décolonisation du Sahara occidental doit se poursuivre « sansque le Maroc puisse évoquer une remise encause de son intégrité territoriale».

    Alors que l’avis était extrêmement clair,condamnant les prétentions du Maroc, le roi Hassan II a soutenu une interprétation ouvertementcontraire, concluant qu’il revenait au Maroc «d’occuper son territoire», puis a donnéle signal de la grande « Marche Verte», marquant la prise de possession du territoire. Le Conseil de sécurité a immédiatement réagi par sa résolution 377/1975 du 22 octobre 1975. Visant l’article 34 de la Charte, relatifaux menaces sur la paix internationale, il a alors réaffirmé les principes de la résolution 1514 (XV) de l’AG de l’ONU, ce qui revient à condamner l’action du Maroc et toute forme d’annexion par la force armée.

    Le Maroc passant outre, ont suivi deux résolutions, la 379 du 3 novembre 1975 et la 380 du 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité dénonçant clairement, dans cette dernière, une occupation étrangère injustifiée et demandant au Maroc «de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche».

    Toutefois, cette marche a été une réussite sur le terrain, d’où elle a conduit l’Espagne à rejoindre le point de vue marocain et conclure un accord à Madrid avec ce pays, le 14 novembre 1975. En application de cet accord, l´Espagne s´est retirée de ce territoire, en 1976, au profit du Maroc. L’ONU a toujours refusé dereconnaître la moindre valeur à cet accord, dès lors que ni l’Espagne ni le Maroc ne peuventfaire valoir de souveraineté sur le Sahara occidental.

  • Le Maroc en guerre contre le Parlement Européen

    Le Maroc refoule quatre eurodéputés

    Le Maroc continue à imposer son black-out sur ses crimes au Sahara occidental. Après l’expulsion des observateurs indépendants, des représentants d’ONG et des journalistes, il est passé mercredi à celle des parlementaires européens.

    Le Maroc a refoulé brutalement quatre eurodéputés représentant chacun un groupe parlementaire (les Socialistes, la Gauche unie, les Libéraux et les Verts), cinq assistants des autres groupes et un représentant de l’ONG Oxfam, dès leur arrivée à l’aéroport de Casablanca. Leur tort ? Vouloir se rendre à El Ayoune, la capitale du Sahara occidental occupée, pour une mission d’observation et s’enquérir sur place de la situation des droits de l’Homme. Et ce, conformément aux accords d’association avec l’Union européenne, qui imposent au Maroc le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, et à la résolution du Parlement européen de janvier 2013 qui exige la libération des 24 prisonniers de Gdeim Izik. Et le respect des droits de l’Homme au Sahara occidental, suite « aux graves violations » des droits de l’Homme, signalées par le rapporteur spécial des Nations unies pour le Sahara occidental et aux rapports d’Amnesty internationale et des organisations de défenses des droits de l’Homme. De retour à Bruxelles, les députés de l’Union européenne, qui ont « dénoncé » cette « humiliante » et « inacceptable » décision, ont interpellé le président du PE et la chargée des relations extérieures de la Commission « où plusieurs résolutions ont été votées pour dénoncer la violation des droits de l’Homme au Sahara occidental et au Maroc ». « Dans ma carrière de diplomate et, actuellement, d’Eurodéputé, je n’ai jamais vu un tel comportement », déclare Ivo Vajgl, le député slovène du groupe ALDE (Centre droite), qualifiant dans la foulée la lettre de l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles, justifiant cette grave décision, de « chef-d’œuvre de mauvais comportement diplomatique ». Comme mesure de rétorsion, il demande, avec ses collègues, l’interdiction d’accès du diplomate marocain au Parlement. Vincent Ramon Gorles (Espagne) du groupe socialiste européen, relève l’« extrême gravité de l’acte » de refoulement. Les agents chargés de les refouler leur auraient signifié que « les ordres viennent d’en haut », dit-il. Isabella Lavin, une Suédoise du groupe des Verts européens, a qualifié l’attitude des autorités marocaines de « choquante, inadmissible et inacceptable ». Selon elle, le groupe des Verts au PE « continuera de réagir ». Brahim Ghali, l’ambassadeur sahraoui à Alger, demande au Parlement européen et l’ONU de réagir « fermement ». « Je condamne cet acte et j’espère que le Parlement européen, l’Union européenne et les Nations unies, y compris le Conseil de sécurité, réagissent d’une façon ferme quant à cette attitude », dit-il. Pour Mohamed Sidati, le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, ce « très inquiétant » refoulement montre clairement que le Maroc « a quelque chose à cacher dans le territoire qu’il occupe en toute impunité ». L’Union européenne pourra-t-elle rester indifférente après l’expulsion de ses députés ? A New York, au siège de l’ONU, la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental qui semble intéresser le Vieux continent a été, mardi, au centre d’une conférence qui a suscité un intérêt particulier. Parmi les présents, Christopher Ross, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, les ambassadeurs des membres du Conseil de sécurité, dont Susan Rice, Mme Aminetou Haidar, Santiago Canton, directeur du Centre Robert F. Kennedy et Javier Bardem, l’acteur espagnol de renommée mondiale qui a projeté son film-documentaire, intitulé « Enfants des nuages : la dernière colonie », en signe de soutien à la cause sahraouie.

    Djamel Boukrine

    Horizons

  • « Pourquoi le Maroc a fait une erreur en désavouant Ross… »

    Le Maroc, par le biais de ses représentants diplomatiques, a désavoué la démarche de Christopher Ross, envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara. Cela s’oppose ouvertement à l’appui manifeste que le Secrétaire général des Nations Unies, dans son dernier rapport, accorde à son représentant, dont il souligne la “diligence infatigable avec laquelle il a travaillé avec les parties en vue d’aboutir à un règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental”. C’est contraire aussi au « soutien sans réserve à ses efforts », donné à Ross par la dernière résolution du Conseil de Sécurité, dont le Maroc est membre cette année. 

    Le Maroc doit réfléchir, au-delà de la flatterie destinée à son front interne, à la mauvaise image donnée à l’extérieur, en s’opposant à l’ONU dans une affaire où il a grand besoin de légitimité. N’oublions pas que la communauté internationale ne reconnaît pas encore de plein droit sa présence au Sahara, en attente d’un accord entre les parties, validé par la population du territoire. Ce n’est pas par la voie de l’isolement international que le pays atteindra la reconnaissance de son Sahara marocain. Ce n’est pas en se refermant sur lui-même qu’il parviendra à obtenir les appuis nécessaires de la communauté internationale en vue de son droit définitivement reconnu au Sahara. C’est ainsi qu’apparaît, encore une fois, ce complexe d’ « insularité », énoncé par Abdellah Laraoui, comme étant l’un des « non dits » du Maroc. 

    Le problème du Sahara dépend, depuis 36 ans, d’une donne essentielle : les hommes et les femmes du Sahara Occidental doivent être reconnus comme des citoyens de premier rang chez eux, capables de diriger leur destin, en harmonie avec leurs frères marocains. Cependant, à mon avis, il n’en est rien. Les évènements de Dakhla en 2011 et ceux de Laâyoune de 2010, démontrent qu’il y a un problème de cohabitation au Sahara. Pendant un séjour dans les provinces du sud, en janvier 2011, j’ai pu constater que les Sahraouis originaires du territoire ne se sentent pas reconnus, à part entière, comme citoyens de première classe, capables de diriger leur destin, mais comme des citoyens de seconde zone, dirigés et contrôlés par des gens qui proviennent d’autres régions, qu’ils appellent même « barranis ». La question des droits de l’homme est au cœur de la solution du problème. 

    En effet, le Front Polisario base une bonne partie de sa stratégie contre le Maroc, sur la dénonciation des détentions, de tortures et d’incarcérations des activistes sahraouis qui expriment leurs revendications identitaires. La dernière résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU insiste sur le besoin « d’améliorer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf, et engage les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme, en gardant à l’esprit les obligations que leur impose le droit international». 

    En évitant de fournir des prétextes à l’opposant, en améliorant les droits des habitants du Sahara, le Maroc rejoindra le but final : la reconnaissance internationale de son droit au Sahara. Le droit à la reconnaissance d’une identité culturelle et linguistique spécifique est implicite dans la question des droits de l’homme. Beaucoup de détenus sahraouis le sont par des délits d’opinion. La Constitution marocaine de 2011 reconnaît la composante identitaire saharo-hassanie comme une partie intégrante de l’identité culturelle marocaine. Qu’empêche donc sa protection, reconnue dans l’article 5 ? Pourquoi ne pas permettre la libre expression de revendications qui sont légitimes dans d’autres contextes ? Ne serait-il pas logique de pouvoir le faire même à l’intérieur des partis régionaux pour défendre cette spécificité ? 

    Dans l’Espagne de Franco, n’importe quelle revendication de la spécificité basque était criminalisée. Arborer l’ikurriña, le pavillon basque, symbole de son identité, était passible de longues peines de prison. Aujourd’hui ce drapeau brille devant les édifices publics, aux côtés du pavillon espagnol et le Pays Basque jouit d’une vaste autonomie et d’un gouvernement autonome. Plus encore, dans le Parlement espagnol, on trouve des partis qui défendent l’indépendance du Pays Basque. Le Maroc doit définir dans les mois à venir, le degré de décentralisation contenu dans la « régionalisation avancée ». 

    Pour le Sahara, il s’agit d’une chance unique pour commencer à mettre à l’épreuve ce que proposait l’Initiative marocaine de 2007. Au cours d’un séminaire où j’ai participé en janvier 2011 à Laâyoune, aux côtés d’une quarantaine de Sahraouis, dont quelques membres du CORCAS, j’ai remarqué le souhait unanime de jouir de l’autonomie, le plus vite possible, sans attendre les négociations avec le Polisario. En assurant un climat le plus proche possible d’un gouvernement autonome, les Sahraouis, de Laâyoune à Lagouira, se sentiront à l’aise dans leur territoire et ceci sera la meilleure réclame pour que les habitants de Tindouf pressent leurs dirigeants en vue d’une solution politique qui réussisse, pour de bon, à réconcilier les habitants de la région. Voilà la manière d’éviter qu’il n’arrive, un jour, ce qui est déjà arrivé au Soudan du Sud, où, d’après les mots du président Salva Kir Mayardit, « l’unité avec le Nord n’étant pas attrayante », un référendum a été mis en place pour la séparation effective.

    Le Soir-Echos, 16/07/2012

  • Les succès de la cause sahraouie, source de panique au Maroc

    Le Printemps Arabe serait-il en train de créer un état de dépression chez les chiens de garde du Makhzen? En tout cas, c’est la conclusion à en tirer des commentaires de la presse marocaine des derniers jours. 

    Malgré le scénario de distraction créé par les partis de la dénommée coalition gouvernementale, les échecs de la diplomatie marocaine sur le Sahara Occidental continuent à faire la une des médias marocains.

    La nouvelle donne qui s’impose au niveau du monde arabe constitue un bouleversement dans la carte politique par rapport au conflit du Sahara Occidental. « Il s’agit d’un changement grave », selon le site makhzénien « Goud » qui cite le dernier rapport du Centre Caïrote d’Etude sur les Droits de l’Homme.

    « Les positions de certains pays arabes connaissent un changement dangereux pour la question du Sahara dont le dernier est celui d’un centre égyptien qui a qualifié le Sahara de source principale des violations des droits de l’homme », ajoute la même source.

    Goud rappelle que « cette position s’ajoute à celle du représentant de la Tunisie au Parlement Panafricain Bashir Chammam, qui a rappelé la nécessité d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui au cours de la deuxième session ordinaire de la troisième législature du Parlement panafricain à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il y a d’ailleurs l’intervention du Député soudanais, Mohammed Ali Mahdi, qui a invité les dirigeants africains à rompre leurs relations avec le Maroc en raison de la question du Sahara et ses pratiques contre les Sahraouis ».

    Dans son rapport annuel, l’Institut Caïrotte pour les Etudes des Droits de l’Homme a considéré le Sahara comme source principale des violations des droits de l’homme, en plus des sévères contraintes imposées aux activités des associations sahraouies de défense des droits de l’homme, y compris en refusant de permettre ces organisations de s’enregistrer légalement. Les activistes des droits humains travaillant dans la région continuent à faire face à des arrestations arbitraires, des agressions physiques, et des procès inéquitables, a indiqué le même rapport.

    « Le député tunisien a remarqué qu’il convient de tenir un référendum d’autodétermination loin des comptes politiques, car il s’agit d’une cause juste et il faut faire pression (sur le Maroc) en vue de mettre fin à cette situation inhumaine et inacceptable », a rapporté le journal marocain.

    Les contenues des publications marocaines trahissent un état de panique et d’exaspération à mesure à mesure que se rapproche la tenue de l’inéluctable référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

    Tandis que le royaume de Mohamed VI s’enfonce dans la crise, la cause sahraouie continue d’engranger les victoires et les avancées sur la sphère diplomatique.