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  • Sahara Occidental : Il est temps de mettre fin au conflit (O.Cheikh Ahmed)

    ALAKHBAR (Nouakchott) – Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, « il est temps de mettre fin au conflit au Sahara Occidental » lequel entrave l’Union du Maghreb Arabe, a-t-il dit.

    Ismail Ould Cheikh Ahmed, qui était en conférence de presse jeudi à Nouakchott, plaide pour « une solution juste, durable et acceptable par toutes les parties en conflit ».

    Le chef de la diplomatie mauritanienne a par ailleurs noté que son pays est actif dans la recherche de solution au conflit du Sahara tout en restant impartial.

    Le ministre mauritanien des affaires étrangères : « nous préférons la neutralité dans la question du Sahara »

    Le ministre mauritanien des affaires étrangères, de la coopération et des mauritaniens de l’étranger, Ismael O. Cheikh Ahmed a déclaré jeudi que la Mauritanie préfère la neutralité dans la question du Sahara, ajoutant qu’ils n’étaient pas spectateurs et qu’ils souhaitaient une solution urgente à ce conflit.
    Lors du point de presse hebdomadaire des membres du gouvernement, le ministre a dit que la Mauritanie souhaitait que ce conflit s’achève de façon juste qui satisfait toutes les parties, soulignant qu’il est à l’origine de grandes souffrances pour les peuples et le gel des activités de l’union du Maghreb Arabe.
    Le ministre avait présenté une communication en conseil des ministres relative aux grandes orientations de la politique étrangère mauritanienne destinée à concrétiser la vision du président de la république à propos de la diplomatie du pays.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=UImQbAs00fg]

  • DSK, « vendeur de conseils » haut de gamme

    L’autre « ami du Maroc » est Dominique Strauss-Kahn. Né à Paris, DSK a
    passé toute son enfance à Agadir avant que sa famille décide de retourner en
    France, suite au tremblement de terre qui a ravagé cette célèbre ville côtière
    en 1961. Mais c’est Marrakech qui a toujours attiré l’ancien patron du Fonds
    monétaire international (FMI), au point qu’il s’y est installé définitivement

    après le scandale du Carlton— à partir de 2014-2015.

    Tout a commencé en 2000 lorsque le couple DSK-Anne Sinclair achète un
    vieux riad au cœur de la médina, à quelques centaines de mètres de la place
    Jamâa El-Fna et du minaret de la Koutoubia, pour un peu moins de 500
    000 euros. Il a fallu près de deux ans de travaux pour faire de cette vieille

    demeure datant du xix e siècle un petit paradis au cœur de la vieille ville. Les
    meilleurs artisans marocains avaient été sollicités pour une restauration fidèle
    des plafonds (en bois de cèdre), des murs et du sol (en stucs et zelliges
    traditionnels). Derrière un mur qui ne paye pas de mine, dans l’immense
    brouhaha de la médina de Marrakech, difficile d’imaginer que la grande porte
    en bois massif s’ouvre sur une sorte de « manoir marocain » digne du conte
    des Mille et une nuits.

    Les invités du couple font partie de l’élite parisienne liée à la gauche caviar
    post-soixante-huitarde : d’Olivier Nora (le patron des éditions Grasset) à
    Michel Field (ex-directeur de l’information à France Télévisions) en passant
    par le philosophe médiatique Bernard-Henri Lévy, dont le palais, Zahia, est à
    quelques pas…

    Aucun média n’a pu accéder au riad du couple et les quelques descriptions
    qui sont parues ici et là sont le fruit de simples témoignages repris par la
    presse française. « Que cachent réellement les grandes portes du riad ?
    L’entrée, encadrée par deux colonnes de marbre, débouche sur une première
    cour intérieure, bordée, sur deux côtés, d’appartements de plain-pied. C’est
    l’endroit réservé aux invités. Le tout est embelli par une végétation
    luxuriante, à l’ombre d’un énorme palmier. Au-delà de cet espace doté d’une
    piscine, on pénètre dans la demeure proprement dite. Les salons et
    appartements du couple se distribuent au rez-de-chaussée et à l’étage, sur
    quatre côtés, autour d’un deuxième patio intérieur. Là, une fontaine centrale,
    des parterres de cyprès, orangers, bananiers et rosiers apportent fraîcheur et

    agrément. L’ensemble est chapeauté par une grande pergola —. »

    En juillet 2012, un an après le scandale du Sofitel de New York, le divorce
    de Dominique Strauss-Kahn et d’Anne Sinclair annonce la fin d’un couple
    qui était promis, quelques mois plus tôt, aux plus hautes fonctions de l’État.
    DSK quitte le riad, propriété de son ex-épouse, mais reste à Marrakech.

    À peine la séparation est-elle officialisée que DSK se retrouve dans l’œil
    d’un nouveau cyclone médiatique et judiciaire : l’affaire dite du Carlton de
    Lille. « Un rouleau compresseur judiciaire qui n’a abouti à rien, un étalage
    sordide de sa vie intime », jugent, amers, ses amis.

    Désabusé, l’ancien patron du FMI plie bagage et part avec sa nouvelle
    compagne, la Franco-Marocaine Myriam L’Aouffir, qu’il a connue lors d’une

    réception à l’ambassade du Maroc à Paris. Direction, Marrakech. Il veut cette
    fois s’y installer. Définitivement. Il devient « résident fiscal » du royaume de
    Sa Majesté.

    À 15 kilomètres de la Ville Ocre, au pied des montagnes enneigées du
    Haut Atlas, il construit « une immense maison d’architecte à l’américaine, un
    cube de béton entouré d’une palmeraie, agrémentée d’une piscine géante aux
    dalles vert et gris. Une propriété où les marbres scintillent et où “tout est
    beau”, s’émerveille un habitué. Il n’est pas rare que DSK lui-même vienne
    chercher ses invités dans leur hôtel, à Marrakech, au volant de sa Maserati
    noire dernier modèle. L’un d’eux raconte la scène : “Dans le hall, les petits
    Marocains crient à tue-tête : Salut Dominique… Ici, les gens l’adorent.” À
    commencer par le roi en personne, que Dominique, élevé à Agadir,

    conseille ».

    Il faut préciser que DSK ne fait pas partie de ces retraités français venus
    passer leurs derniers jours sous les palmiers de Marrakech, ou dans le
    charivari de la place Jamâa El-Fna. Il « refait » sa vie ailleurs qu’en France :
    avec une autre femme d’abord, et, ensuite, en se consacrant à sa – nouvelle
    ? – activité professionnelle : « vendeur de conseils » haut de gamme.

    Mais avant de plier bagage pour Marrakech, DSK avait pris le soin de
    liquider sa société parisienne Parnasse (en référence au quartier
    Montparnasse où il a toujours un pied-à-terre). Fancée en 2012 pour vendre
    des conseils aux groupes et gouvernements étrangers, elle affiche un an plus
    tard un chiffre d’affaires de 2,55 millions d’euros et 766 300 euros de
    bénéfices. F’ancien patron du FMI la remplace par Parnasse International,
    immatriculée à Casablanca, le cœur battant de l’économie marocaine. Mais à
    Marrakech, DSK se sent chez lui, dans un pays où il vit comme un poisson
    dans l’eau tout en continuant à « vendre ses conseils » aux banques et
    entreprises étrangères (russes et serbes notamment), et à certains pays comme
    le Maroc et la Tunisie. Marrakech, c’est sa « base arrière », résument ses
    proches.

  • Née à Marrakech…

    F’autre personnalité « socialiste » liée à la Ville Ocre est l’ancienne garde
    des Sceaux, Élisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires
    étrangères à l’Assemblée nationale de 2012 à 2017.

    Née en 1946 à Marrakech dans une famille de pieds-noirs du Maroc,
    Guigou y a grandi jusqu’à l’âge de 18 ans et n’a quitté le royaume, avec sa
    famille, que pour poursuivre ses études à l’université de Montpellier, dans le
    sud de la France. Son père, Georges Vallier, horticulteur et propriétaire d’une
    usine agroalimentaire près de Marrakech, faisait partie de ces colons français
    qui se sont installés au Maroc au lendemain de la signature du protectorat
    (1912) pour profiter des meilleurs terrains du « Maroc utile », selon la
    formule consacrée de Lyautey. De cette période, Élisabeth Guigou garde un
    souvenir chargé de nostalgie : « Je suis née le 6 août 1946 à Marrakech, à
    midi, par 50 degrés à l’ombre. D’où sans doute mon goût pour la chaleur. J’ai
    vécu à Marrakech jusqu’à mon bac. J’ai gardé de ces seize années un amour
    profond de cette ville, à l’époque très calme, sans pollution, sans jet-set, sans
    fortunes ostentatoires mais déjà d’une beauté unique. Tous les matins en
    pédalant sur mon vélo pour aller au lycée, j’avais la chance de voir l’Atlas,
    enneigé l’hiver, derrière la Koutoubia. Après Marrakech, j’ai commencé une
    vie étudiante à Rabat et son université où j’ai passé deux ans. Ces dix-huit
    premières années de ma vie au Maroc font que je me sens marocaine presque

    autant que française—. »

    Aujourd’hui, Guigou est une avocate zélée du palais où elle compte un vieil
    ami : André Azoulay. C’est grâce à lui qu’elle a été « élue », en janvier 2016,
    à la tête de la Fondation Anna Lindh (FAL) « pour le dialogue entre les
    cultures », dont il était le président depuis sa création en 2008 par l’Union
    européenne. « Quand je suis arrivée, dit-elle, j’ai noté que la FAL avait
    développé des actions formidables – que je connaissais via André Azoulay,

    qui a fait un travail extraordinaire comme président—. »

    À l’Assemblée nationale, Mme Guigou avait fait preuve d’une grande
    détermination pour défendre le « protocole additionnel » à la convention

    d’entraide judiciaire entre les deux pays—, dont elle fut la rapporteure. Dans
    sa présentation devant les députés français, en mai 2015, elle défend le projet
    en se référant à une version bien romancée de l’histoire des deux pays : « Nul
    besoin de remonter très loin dans l’histoire pour se souvenir que, durant la
    Seconde Guerre mondiale, le Maroc est venu en aide à la France. Au
    lendemain de la débâcle, le futur roi Mohammed V déclarait : “Nous sommes

    les amis de la France. Il n’est dans la nature ni du musulman ni du Marocain
    de trahir les engagements de l’amitié. Que le Gouvernement français se
    rassure en ce qui concerne le Maroc.” De fait, les sacrifices marocains n’ont
    pas manqué jusqu’à la libération totale de notre territoire. »

    La déclaration de Mohammed V (le grand-père de l’actuel roi) à laquelle
    l’ancienne députée fait allusion ne date pas de la débâcle de juin 1940. Elle a
    été en effet prononcée par le sultan en novembre 1942, quelques jours
    seulement après le débarquement américain au Maroc qui a mis fin –
    partiellement – à l’emprise de Vichy sur l’Afrique du Nord. Avant cette date,
    le jeune sultan s’était fort bien accommodé des réglementations antisémites
    mises en place, dès le début, par le régime de Pétain au Maroc.

    Quoi qu’il en fût, le « protocole additionnel » est adopté le 23 juin 2015.

  • Maroc : La Zahia de BHL

    C’est à quelques mètres du palais royal, devant la Koutoubia et la place
    Jamâa El-Fna, que le « philosophe de gauche » a installé sa « base arrière » :
    un magnifique riad appelé Zahia qui a appartenu au multimilliardaire
    américain Paul Getty (1892-1973), puis à l’acteur français Alain Delon avant
    d’être acheté par le philosophe dans les années 1980.

    Dans son roman Ce que nous avons eu de meilleur (Grasset, 2008),
    l’écrivain Jean-Paul Enthoven décrit Zahia : « Un palais de la médina au
    décor envoûtant et délicieusement nécrosé. Dédales de galeries. Entrelacs de
    jardins andalous. Miroitement de lumières sur des bassins ornés. Il y flottait
    toujours des relents de cannelle et d’oranges amères. On y croyait entendre,
    surtout la nuit, des grondements de passé agité par les voix de tous ceux qui,
    depuis un siècle, avaient vécu dans cet espace vaguement hanté. On
    m’expliqua que Zahia, en arabe, signifiait “joie” – et ce fut comme une
    promesse […] Je m’étais tout de suite senti chez moi dans ce palais où le
    soleil se faufilait à travers des portiques et des cascades de lianes. J’étais
    protégé par ses zelliges, ses jalousies, ses portes de bois syrien, ses plafonds
    en coupole […] Tout, à la Zahia, me relançait sans cesse vers d’anciennes
    sensations. La transparence de l’air, la fraîcheur mobile des patios, le parfum
    des buissons de roses chauffées au soleil, me transportaient, chaque fois, vers
    des plaisirs qui avaient appartenu à mon enfance… »

    À Tanger, ancienne ville internationale au nord du Maroc, séparée des côtes
    espagnoles par 15 kilomètres de flots, BHL possède un autre pied-à-terre face
    à la Méditerranée, dont le faste fait souvent les choux gras des magazines de
    décoration. « On n’entre pas ici comme cela, prévient Arielle Dombasle,
    l’épouse du philosophe. Il faut se faire adopter par Tanger. C’est une ville
    très particulière, au bout du continent africain face à l’Espagne. Une ville
    mystérieuse, secrète, dangereuse (la mer surtout, beaucoup de vent, de

    vagues…), pas si touristique que l’on croit. Longtemps délaissée par le roi
    Hassan II, elle a été ressuscitée par Mohammed VI. Tanger a surtout été un
    lieu d’élection pour écrivains et intellectuels ; certains y sont restés pour la
    vie : Bowles (1910-1999) et sa femme, Jane, mais aussi Beckett ou Morand.
    C’est ici aussi que Bernard-Henri a écrit Comédie. C’est cette intense magie

    que j’aime, et ses lieux sont rares et uniques— ! »

    La maison tangéroise de BHL est située sur une falaise battue par les
    vagues à quelques mètres du mythique café Hafa où Jean Genet, Mohamed
    Choukri et Paul Bowles passaient des heures à refaire le monde. Du long
    bassin qui donne l’impression d’être coupé dans la mer en se confondant avec
    elle, le couple peut contempler les côtes espagnoles en nageant et distinguer,
    par une belle journée printanière, une ville comme Tarifa.

    C’est Andrée Putman, l’architecte d’intérieur et designer française de
    renommée mondiale, qui s’est chargée de la décoration. « Elle en a fait un
    bijou, une maison d’architecte étonnante, avec de grandes baies vitrées
    taillées dans la falaise qui surplombe l’endroit exact où l’Atlantique rencontre
    la Méditerranée », précise Arielle Dombasle.

    En 2006, une tension est née dans le quartier lorsque le philosophe a
    construit un grand mur d’enceinte pour protéger sa villa des regards
    indiscrets. Du jour au lendemain, les voisins de BHL se sont retrouvés privés
    de la magnifique vue sur la baie de Tanger et les côtes espagnoles, au-delà du
    détroit de Gibraltar. « Un saccage du paysage », avait dénoncé l’écrivain
    tangérois Rachid Taferssiti, cité par le Sunday Times qui avait réalisé à
    l’époque un reportage sur la ville.

    Le 1 er juillet 2017, Christie’s International Estate, la société de vente aux
    enchères mondialement connue, basée à Londres, annonce que la demeure
    tangéroise de BHL est en vente pour… 6 millions d’euros. « J’ai trop de
    maisons et il y a trop d’endroits où il me faut être dans le monde, et hélas,
    l’année n’a que 52 semaines, déclare-t-il au site américain Bloomberg pour
    justifier sa décision de vendre. Je l’ai utilisée alternativement pour travailler,
    écrire, recevoir des amis et organiser des fêtes. »

  • Maroc : La Rifaine de Sa Majesté

    Les obligés du roi se recrutent également parmi ces Franco-Marocains qui

    se sont hissés à des postes élevés du pouvoir politique en France : une
    tendance qui s’est renforcée avec la mise en place par le roi Mohammed VI, à
    partir de 2007, du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger
    (CCME). Sa mission ? Faire la promotion de la monarchie à l’étranger.

    Tout commence lorsque le monarque nomme à la tête de ce conseil Driss El

    Yazami -, un ancien militant qui a occupé pendant plusieurs années, à Paris
    où il vivait depuis les années 1970, le poste de vice-président de la Fédération
    internationale des droits de l’homme (FIDH). El Yazami pense aussitôt à son
    amie Najat Vallaud-Belkacem qui était, à l’époque, conseillère régionale en
    Rhône-Alpes.

    La proposition de Driss El Yazami de faire partie du CCME en tant que
    membre « nommé par Sa Majesté » tombe à point nommé pour la jeune élue ;
    elle la saisit au vol. Ce « grand écart » lui permet d’avoir un pied en France et
    un autre au Maroc : c’est donc entre Paris et la Mamounia (où elle descendait
    dans le cadre des activités du CCME) qu’elle a vécu sa « traversée du désert
    » après la défaite à la présidentielle de 2007 de Ségolène Royal, dont elle
    était la porte-parole.

    Née dans le Rif marocain en 1977, Najat Vallaud-Belkacem est une
    battante. Les cinq premières années de son enfance, elle les passe au Maroc,
    dans cette région paria dont la population a toujours été marginalisée par la
    monarchie. Le massacre, en 1958, de milliers de Rifains par Hassan II (à
    l’époque prince héritier) et le général Mohamed Oufkir fait partie de la
    mémoire collective des habitants.

    Arrivée en France au début des années 1980, la jeune Najat intègre l’école
    de la république. C’est son « nouveau monde ». Elle y plonge et évolue
    comme un poisson dans l’eau : « À 13 ans, je me suis mise au théâtre,
    amateur, bien sûr. Poussée par ma professeure de français. Ou la magie du
    collège. On lit un peu Molière, ou Marivaux. C’est difficile. Mais il y a des
    scènes amusantes. Les portes claquent. Les amoureux se confondent. Les
    maîtresses embrassent leurs valets. Les codes se jouent de nous. Et la petite
    gardienne de chèvres parle le français de la scène. Magie de l’école et de

    l’intégration —. »

    Elle monte ensuite à Paris et parvient à décrocher le concours de Sciences-
    Po, pépinière de l’élite politique française. À 26 ans, elle frappe à la porte du

    PS et devient, grâce à Gérard Collomb, le puissant sénateur de Lyon
    aujourd’hui ministre de l’Intérieur, adjointe au maire en charge des grands
    événements et de la vie associative.

    Pendant quatre ans, de décembre 2007 à décembre 2011, Najat Vallaud-
    Belkacem a su maintenir sa « double appartenance » sinon dans le secret, du
    moins dans la discrétion. Seul son nom de jeune fille (Belkacem) figure sur le
    site du CCME et les indemnités qu’elle percevait en tant que membre n’ont
    jamais été rendus publics.

    En 2011, le journaliste marocain Ali Amar évoque dans son blog la «
    double vie » politique de Mme Vallaud-Belkacem, avec un titre
    disproportionné : « L’espionne du roi qui se rêve à l’Élysée » (février 2011).

    L’impact de l’article est immédiat en France où la jeune protégée de
    Ségolène Royal venait d’intégrer l’équipe du candidat Hollande pour la
    présidentielle de 2012. La jeune Franco-Marocaine est traitée par ses
    adversaires politiques d’« agent double » et son appartenance au CCME
    qualifiée de « double allégeance ».

    Mais force est de reconnaître que le choix de Najat Vallaud-Belkacem de se
    jeter dans les bras de l’entourage royal en avait étonné plus d’un. Avait-elle
    besoin d’adhérer à une instance officielle dont tous les membres sont
    nommés par un régime qui combat la laïcité et ne reconnaît l’égalité homme-
    femme que dans la mesure où elle « respecte les fondements de la religion
    islamique » ? Dans le groupe de travail « Approche genre et nouvelle
    génération », où elle a officié pendant quatre ans, certains profils en disent
    long sur la mission que la jeune « républicaine et laïque » accomplissait au
    sein du CCME : Ali Sadki (ministère de l’Intérieur) ; Touria Lihia (Conseil

    supérieur des Oulémas- -) ; Mohammed Rifki (ministère des Habous et des
    Affaires islamiques), etc.

    L’attaque la plus virulente est venue de la députée sarkozyste de Meurthe-
    et-Moselle, Valérie Rosso-Debord, pour qui le CCME a « pour but de
    renforcer “l’identité marocaine” des Marocains de l’étranger, d’émettre des
    avis sur leur “éducation religieuse” [en l’occurrence musulmane]…
    Mme Vallaud-Belkacem est prompte à s’indigner quand l’UMP parle
    d’identité nationale, mais elle est prête à défendre l’identité marocaine ».

    La jeune Rifaine réagit aussitôt en faisant prévaloir le droit à la double

    nationalité, « un droit magnifique, dit-elle à l’AFP, profondément ancré dans
    l’histoire de notre pays [la France] ». Mais rien n’y fait, la polémique enfle et
    prend des proportions démesurées dans le tumulte de la campagne
    présidentielle de François Hollande, dont elle était l’une des porte-parole.
    Elle finit par annoncer sa démission et son retrait du CCME mais sa
    réputation est faite : si elle incarne, pour les uns, la jeune battante issue de
    l’immigration qui s’est imposée via l’école laïque et républicaine, d’autres, en
    revanche, sont troublés par sa proximité avec l’entourage royal qui continue
    de l’utiliser pour promouvoir l’image d’un régime « ouvert et modéré ». En
    cela, elle se rapproche d’une autre Franco-Marocaine de la « république de Sa
    Majesté » : Rachida Dati.

  • Maroc : Majesté, me voilà

    En 2006, le quotidien marocain Libération publie une interview avec
    Rachida Dati, qui faisait partie, à l’époque, de l’équipe de campagne de
    Nicolas Sarkozy. Les mots que la Franco-Marocaine, encore peu connue, a
    utilisés dans cet entretien sont un appel du pied adressé ouvertement au plus
    haut niveau de l’État marocain : « Je regrette, disait-elle, que le Maroc ne
    fasse pas appel à nous […]. J’ai toujours entendu dire au plus haut niveau de
    l’État qu’on était les bienvenus et qu’on était des Marocains. Tant que ce
    discours ne sera pas contredit, je continuerai à me battre pour mettre le pied
    dans la porte de ce pays […]. Je me sers de mon carnet d’adresses. J’aide
    aussi des Marocains résidant en France à régler certains problèmes. J’ai créé
    le Club xxi e siècle avec des personnes d’origine maghrébine qui aident les
    gens de très haut niveau à être visibles dans la société française […]. Je suis
    toujours allée au Maroc en disant “on est votre première vitrine”. Peut-être
    considèrent-ils [les pouvoirs politiques marocains] qu’on n’est pas assez
    malléables. C’est dommage, ils se privent d’une vraie représentation. »

    Au cours de ce voyage au Maroc, où elle avait exprimé son envie de «
    mettre le pied dans la porte » du royaume, Dati était accompagnée d’Henri
    Proglio, dont elle était très proche et qui fut, à l’époque, le patron de Veolia.
    C’est lui qui, au cours d’une virée à Marrakech, l’a introduite au sérail de «
    M6 » grâce à son amitié avec Khalil Binebine, un homme d’affaires vivant
    entre New York, où il a fait fortune, et les îles Canaries. Khalil est aussi le
    frère de l’écrivain et peintre Mahi Binebine, dont la proximité avec

    Mohammed VI et ses « potes » est un secret de polichinelle. En avril 2007, à
    la veille de l’élection de Nicolas Sarkozy, Henri Proglio s’est vu remettre
    l’ordre du Ouissam alaouite, l’équivalent de la Légion d’honneur, par le
    ministre des Affaires étrangères marocain de l’époque, Mohamed Benaïssa.
    Un an plus tard, le groupe Veolia remporte un marché de 170 millions
    d’euros visant la dépollution d’une partie du littoral atlantique et
    l’assainissement du littoral aux alentours de la vallée de l’oued Bouregreg
    séparant les villes de Rabat et Salé.

    En mars 2009, le groupe français Veolia Transport remporte un autre grand
    projet au Maroc : la gestion de tout le réseau d’autobus des villes de Rabat,

    Salé et Témara (près de la capitale) pour une durée de quinze ans—.

    Devenue garde des Sceaux à partir de mai 2007, Rachida est aussitôt perçue
    par l’entourage royal comme un avocat potentiel du royaume au cœur de la
    République. Son premier challenge a eu lieu le 22 octobre 2007, lors du
    premier voyage officiel de Nicolas Sarkozy au Maroc. Accompagnant
    l’ancien président, elle apprend à sa descente d’avion que le juge Patrick
    Ramaël, qui instruisait l’affaire Ben Barka, vient de lancer cinq mandats
    d’arrêt internationaux contre des hauts responsables marocains, dont deux
    dignitaires du régime : le général Hosni Benslimane, actuel chef de la
    gendarmerie royale et homme de confiance de Mohammed VI, et Abdelhak
    Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la
    documentation (le contre-espionnage marocain). Au moment des faits
    (octobre 1965), Kadiri occupait le poste d’attaché militaire à l’ambassade du
    Maroc en France.

    Plus d’un demi-siècle après son enlèvement, l’énigme Ben Barka continue
    d’assombrir, sporadiquement, le beau ciel des relations franco-marocaines.
    Les faits remontent au 29 octobre 1965. Mehdi Ben Barka, figure tutélaire de
    l’opposition, est au boulevard Saint-Germain et s’apprête à pousser le portail
    de la brasserie Lipp, où il a rendez-vous avec un réalisateur français qui
    prépare un documentaire sur le tiers-monde. Il est midi trente quand
    l’opposant marocain est abordé par deux personnes. « Nous sommes de la
    police française, lui disent-ils en présentant leurs cartes professionnelles.
    Nous sommes là pour votre protection et nous devons vous accompagner
    pour votre rendez-vous politique », ajoutent-ils. Ben Barka est mis en

    confiance. Il monte avec eux dans une voiture. Il ne sera jamais revu, et son
    corps jamais retrouvé.

    En 2004, Patrick Ramaël est le huitième juge chargé de ce dossier devenu,
    au fil des ans, un pavé de neuf tomes. Il reprend l’enquête depuis le début. Il
    est persuadé que si la plupart des protagonistes ont disparu, les témoignages
    de quelques survivants, qu’il a soigneusement identifiés, peuvent contribuer à
    démêler les fils de cette affaire. Son enquête a pour leitmotiv une question
    lancinante : où est le corps de Ben Barka ?

    En 2005, Ramaël effectue un voyage à Rabat et demande à son homologue

    marocain, le juge Jamal Serhane, de lui indiquer les adresses- du général
    Hosni Benslimane et d’un certain Larbi Chtouki : c’est le grand fantôme de
    l’affaire Ben Barka, mais un fantôme encore en vie. « Son vrai nom est
    Miloud Tounsi et il serait l’un des personnages clés de l’opération
    d’enlèvement, raconte Joseph Tuai, journaliste d’investigation à France 3. Il
    n’est pas le seul, bien sûr, mais il serait parmi les synchronisateurs de toute
    l’opération. Il faut faire vite parce qu’il est encore en vie et il habite à

    Rabat—. »

    « Il est vivant, renchérit le juge Ramaël. Il habite à Rabat, à quelques
    centaines de mètres de l’avenue Ben Barka. Il sait plein de choses, et lui, il

    n’a pas été invité par son pays à témoigner, à raconter ce qui s’est passé—. »

    Pour le journaliste Joseph Tuai, qui enquête sur l’affaire depuis plus de
    quinze ans, la tête de Ben Barka aurait été présentée au roi Hassan II au
    lendemain de l’enlèvement, et aurait été ensuite enterrée au PF3 (le Point
    fixe 3), un ancien centre de détention secret au cœur du Souissi, le quartier le
    plus chic de Rabat. Aujourd’hui, ce centre est devenu un terrain vague
    entouré d’une muraille infranchissable, dont l’accès est strictement interdit.
    C’est dans ce lieu sinistre que trois des truands ayant participé à l’opération –
    dont Georges Boucheseiche, le propriétaire de la villa où Ben Barka a été
    conduit juste après son enlèvement – seraient enterrés. « Lorsque Hassan II
    est informé de la mort de son célèbre opposant, il ne veut pas y croire ; il
    aurait exigé une preuve : la tête de Ben Barka. Aujourd’hui, la seule personne
    qui pourrait éclairer la justice sur le lieu où le corps de Ben Barka a pu être
    enterré s’appelle Miloud Tounsi. Il est encore en vie », insiste le journaliste.

    C’est donc un juge dépité qui lance, le jour de la visite de Sarkozy au
    Maroc, son mandat d’arrêt international contre quatre hauts fonctionnaires
    marocains (dont le général Hosni Benslimane), et un cinquième contre
    Miloud Tounsi.

    La lobbyiste du bled 
    
    Sarkozy et Dati sont furieux. Le roi annule un dîner officiel prévu le soir 
    même. 
    
    « Ils font ça contre moi parce que je suis chez moi !... » crie-t-elle devant 
    ses collaborateurs en promettant de ne « pas rester les bras croisés ». Elle 
    tient parole deux ans plus tard, peu avant son départ du gouvernement 
    Fillon II, et parvient à bloquer, le 23 juin 2009, la diffusion du mandat d’arrêt 
    lancé en 2007. Le juge Ramaël est hors de lui, mais reste déterminé. 
    
    « Ce mort aura la vie longue. Ce mort aura le dernier mot », écrivait à juste 
    titre le journaliste Daniel Guérin. Saura-t-on un jour la vérité sur l’une des 
    grandes énigmes politico-judiciaires de la V e République ? À quel niveau la 
    connivence entre l’État français et marocain se situe-t-elle ? Les 
    interrogations restent intactes cinquante-deux ans après les faits, malgré cette 
    lueur d’espoir tout à fait inattendue : le 2 mai 2017, quelques jours seulement 
    après le départ de François Hollande, la commission du secret-défense émet 
    un avis favorable pour la déclassification de 89 documents liés à l’affaire Ben 
    Barka. De quels documents s’agit-il exactement ? Difficile de le savoir avec 
    exactitude pour l’instant, mais il semblerait que ce ne soient pas les plus 
    déterminants pour la manifestation de la vérité. « Parmi les pièces que le juge 
    Ramaël voulait étudier figurait un document émanant du ministère de 
    l’Intérieur. Or la commission du secret-défense a, une nouvelle fois, émis, 
    dans le JO (Journal officiel ) du 5 mai 2017, un avis défavorable à sa 
    déclassification, arguant à nouveau que son “contenu est sans rapport 
    possible avec l’objet de l’information judiciaire” », note le quotidien La 
    Croix (11 mai 2017). 
    
    En 2010, Rachida Dati crée une société de conseil appelée la « Bourdonnais 
    consultants », alors qu’elle est députée européenne, et devient une lobbyiste 
    active du royaume. Elle est décorée la même année par le roi du Ouissam 
    alaouite. En juin 2011, elle qualifie les réformes constitutionnelles lancées 
    par le monarque, pour faire face au Printemps arabe, de « pionnières et 
    
    
    
    révolutionnaires ». Mais avec le temps, sa proximité avec l’entourage royal 
    évolue au-delà de la simple promotion. Dans un courriel adressé à l’actuel 
    conseiller du roi, Taïeb Fassi Fihri, datant du 13 novembre 2011 et révélé par 
    le haker Chris Coleman, Rachida Dati transmet un projet de question écrite 
    qu’elle compte adresser « à la Commission européenne en début de semaine 
    prochaine, concernant l’accord de pêche entre l’Union européenne et le 
    Maroc ». Le courriel est signé par Philip Kyle, l’attaché parlementaire de 
    Rachida Dati. « Elle continuera, par ailleurs, cette semaine à Strasbourg, à 
    rencontrer ses collègues députés européens pour les convaincre de voter 
    contre la recommandation de rejet du protocole d’accord 2011-2012 en 
    Commission parlementaire de la pêche la semaine suivante », précise encore 
    le courriel. 
    
  • Maroc : Mohammed VI, entre Lamjarred, Benalla et M’jid El Guerrab

    « Nos amis les marocains » continuent la politique de « Notre ami le roi » : Rendre service aux amis des amis, dans l’esopir de retours inavouables de l’ascenseur… Entre la défense de Lamjarred en France et la promotion de Benalla au Maroc, le Maroc ne sent pas bon…

    Le second Tome de Gilles Perrault est en route..

    Au Maroc, il ne sera pas dépaysé !

    Ce qui est intéressant avec ce jeune homme, c’est que chacune de ses entreprises commence par tous les signes précurseurs de l’échec ! Et du grotesque bien sûr, qui couvre évidemment ceux qui lui ouvrent les portes.

    L ‘absurde du politique devient
    la configuration maximaliste de
    l ‘establishement financier ,lā où
    l’ oligarchie finaciėre existe,
    des hommes émergent pour oeuvrer au profit du système.
    Les valeurs ,l’ intégrité,
    la compétence ,
    n ‘ont guère d’ importance ,au Bresil,en Bolivie..ces hommes et femmes sont au service du système.
    M.Benalla intégre le jeux, il est choisi et instrumentalisè pour une mission prècise que matignon veut véhiculer ,l ‘image dègradante de l’ action militante telle qu’elle conçue par l ‘establishement financier.
    Ironie de l histoire ,ce même Benalla est dénoncé pour
    ses actes violentes contre
    les gilets jaunes , expulsè et insulté dans un bar parisien ,ce même Benalla est candidat ā Saint Denis.
    et je vous laisse deviner la suite de son parcours et
    les conséquences n’ ont calculé sur
    I ‘establishement en place.

    Décidément notre pays est devenu une décharge pour recycler tous les indésirables condamnés de mama Franssa.

  • Le général-major Saïd Chanegriha, un homme de « terrain »

    Farid Houali
    Le général-major Saïd Chanegriha était le commandant des forces terrestres depuis le 16 septembre 2018, en remplacement du général-major Lahcene Taffer. Saïd Chanegriha est né le 1er août 1945 à El Kantara, dans le sud-ouest des Aurès, à 52 km au nord de Biskra et à 62 km au sud-ouest de Batna. Il a une formation d’officier d’infanterie (blindé) et suivi des cours d’état-major à l’académie russe de Vorochilov pendant les années 1970. Il avait obtenu son baccalauréat en 1964.Le général Chanegriha a commandé un bataillon de chars de la 3e région militaire, avant de devenir chef d’état-major de la 8e brigade blindée. Il a ensuite occupé le poste de chef d’état-major de la 8e division blindée à Teleghma dans la 5e région militaire, puis il a commandé la 8e division blindée à Sidi Bel Abbès, en 2e région militaire. Il a également à son actif la participation à la guerre du Kippour, en 1973, au front du Sinaï, en Égypte, au sein d’un bataillon détaché par la 8e brigade blindée. Le rôle et l’efficacité des unités de l’Armée nationale populaire (ANP), dont la majorité des éléments est issue de l’Armée de libération nationale (ALN), durant la guerre des 6 jours opposant les armées égyptiennes et israéliennes en juin 1967 et durant laquelle 56 de ses éléments sont tombés en martyrs, ont été « magistraux » de l’aveu même des adversaires. Lieutenant-colonel et chef d’état-major de la 1re division blindée installée à Bouira en 1993, il avait dirigé le poste avancé à Lakhdaria du secteur opérationnel de Bouira (SOB) en pleine lutte anti-terroriste, sous la supervision du général Abdelaziz Medjahed Saïd Chanegriha est nommé colonel puis général en 1995, avant d’être envoyé vers la 2e Région militaire, où il a occupé les postes de commandant de la 8e brigade blindée et de commandant du Secteur opérationnel de Sidi-Bel-Abbès (SOBA) et le Secteur opérationnel de l’Ouest algérois (COWAL). Saïd Chanegriha a été promu général-major en 2003 avant d’être nommé chef de la 3e région militaire de Béchar de 2004 à 2018, une région militaire « très sensible » où les soldats de l’ANP ont pour missions « la surveillance des frontières dans le sud-ouest algérien, la sécurisation de la région de Tindouf, la lutte contre le trafic et la contrebande ainsi que des mouvements de troupes terroristes aux frontières ouest algériennes ». Dans son entourage, il est décrit comme étant un homme très exigeant sur le plan professionnel et de la discipline militaire.Saïd Chanegriha est ensuite nommé commandant des forces terrestres en août-septembre 2018, en remplacement du général-major Lahcene Taffer dans le cadre d’un large mouvement ayant touché plusieurs Régions militaires et directions centrales au ministère de la Défense nationale.Saïd Chanegriha serait connu pour ses « qualités de stratège militaire » selon des sites spécialisés et a « très longtemps travaillé à la sécurisation de la frontière Ouest et a accompagné les changements stratégiques qu’a connus l’ANP à partir de 2010 et le redéploiement vers les frontières Est et Sud ». Il a été décoré de la médaille de l’ANP 3e Chevron, la médaille de participation de l’ANP aux deux guerres du Moyen-Orient (1967 et 1973), la médaille du mérite militaire et la médaille d’honneur.
    F. H.

  • ISLAM AU MAROC, DÉMAGOGUERIE OU ESCLAVAGE?

    La religion est ce qui donne la vie, et ce qui ravit et est le refuge des âmes accablées, l’esprit d’un monde sans esprit est le cœur d’un monde sans cœur, c’est l’opium du peuple. Le régime tortionnaire du roi despote totalitaire du Maroc l’utilise toujours comme un moyen de manipulation pour la sacralisation de son pouvoir politique. La religion peut être utilisée et transférée selon les cas et les problèmes à résoudre, soit comme moyen de chantage, diffamation, ethnocentrisme, confusion, intimidation, mystification, obéissance, préjugés, conformisme de pression, propagande, terrorisme intellectuel, contre information ou vengeance.
    Il existe une relation très forte entre le discours politique du roi et le discours religieux. Pas une relation de voisinage, mais une relation d’héritage commun, au sens et à la lettre, au contenu et à la forme.
    Les deux discours, politique et religieuse totalitaire du roi, choisissent de créer un langage injonctif de conception; le discours religieux n’est pas un objectif pour nous convaincre, mais nous nous soumettons, et si vous ne le faites pas, vous devenez désobéissant (païen); de la même manière, le discours politique puise dans l’autorité totalitaire basée sur le silence et la stigmatisation, et non sur le dialogue. Les deux discours autoritaires sont basés sur des structures sociopolitiques (conceptions humaines subjectives) de même conception, c’est-à-dire qu’ils montent et descendent et ne permettent aucun mouvement dans la direction opposée, sauf que la politique est humaine qui tombe dans l’intérêt d’une minorité le pouvoir et la religion sont divins et retournés dans l’intérêt de la société dans son ensemble.
    En fait, le roi et tous les chefs d’État arabo-islamiques -qui monopolisent l’autorité principalement pour l’exercice physique de la répression et il jugera et punira, ce qui interdit l’assassinat et impose l’ordre, lui ordonne plus important que le peuple.
    N’est-ce pas cette dualité qui établit une certaine alliance entre politique et sacré?
    Tout comme le sacré exerce une répression sur l’imagination et garantit l’obéissance à tout ordre, la politique est l’aspect sacré au point que toute attaque contre l’autorité du roi passe pour une forme d’incrédulité par la répression politique, économique, intellectuelle et gnostique ou agnostique. Et vous pouvez décider avec certitude qu’il n’y a pas de croyant ou d’incroyant de régime, mais l’entêtement de certains régimes, comme le despote du Maroc, considéré comme un régime religieux, ce qui ne veut pas dire qu’il est basé et manipule une religion qui fait la force de l’organisation de l’entreprise (dans son intérêt) c’est-à-dire qu’il utilise la religion pour profiter de sa force criminelle et de l’hégémonie de ses représentants dans la société.
    Ainsi, le roi sert les gens de religion de la même manière qu’il gère les intellectuels, les démocrates, les journalistes laïques, les écrivains, la police et l’armée pour perpétuer l’ordre établi, contrôler les libertés et contenir l’opposition politique. Le profane n’est pas quelqu’un qui méprise les dieux des autres, mais le méchant est celui que Dieu donne aux opinions des autres.
    En défendant la religion, le roi veut prouver sa crédibilité, et il a besoin de l’approbation parce qu’il doutait de sa propre crédibilité ou de ce qu’il était sûr que sa crédibilité était douteuse ou remise en question.
    Le roi n’a aucun potentiel intellectuel de ses compagnons de confiance et de ses fonctionnaires, mais il s’intéresse davantage aux gens qui ont une influence sur la société et aux Plèbes ignorants; pourquoi il préfère embaucher des noms connus, qui ont une bonne réputation et des religieux qui pourraient se soumettre ou du moins ne pas s’opposer à son despotisme radical, afin de se vanter d’avoir des actifs alignés. Pour que le roi préfère engager des hommes de religion (c’est le cas du parti islamique marocain PJD) parmi son arsenal et son appareil de propagande et sa politique répressive, c’est-à-dire qu’il préfère que le rôle politique soit assumé par les hommes de religion. Ainsi, la relation entre le roi et les hommes de religion devient une relation enrichissante et des échanges d’intérêts mutuels. Et ceux qui refusent ce jeu sont martyrisés (c’est le cas des islamistes détenus: Kettani, Rafiki, Fizazi…)
    Tout au long de l’histoire, il y a des cas où la religion est l’homme lui-même despote ou conseiller du despote, ce qui est le cas des tribunaux d’inquisition. Mais pour dire qu’un parti politique est un parti d’opposition religieuse, il n’a jamais existé à travers l’histoire, et il devient une comédie plutôt comique.

  • Note d’information Diplomatie du gaz et relations Algéro-Russes

    Le quotidien algérien LIBERTE consacre, dans son édition du 17 décembre, un article à la dimension gazière des relations entre l’Algérie et l’Europe. L’article relaie des déclarations de Chakib Khellil sur la radio nationale algérienne.
    Chakib Khellil conditionne la signature d’un accord stratégique sur l’énergie avec l’Europe à la libre circulation des citoyens algériens entre les pays de l’Europe :
    « Qu’est-ce qu’on obtiendrait en retour de la signature de cet accord stratégique dans lequel nous nous engageons à assurer l’approvisionnement et la sécurité énergétique de l’Europe ? Il y a donc d’autres conditions. L’Algérie demande la libre circulation des personnes entre le pays et l’Europe. C’est un élément important. Il ne s’agit pas de vendre uniquement le gaz. Il est possible de vendre ce gaz aux États-Unis également. »
    Khellil avance d’autres conditions :
    • Bénéficier d’un transfert de technologie de la part des pays européens.
    • Ouvrir le marché européen de l’énergie au partenaire algérien.
    L’éditorial de LIBERTE
    Par ailleurs, l’éditorial de LIBERTE, consacré au même sujet, positionne l’Algérie comme « la carte à jouer » pour l’Europe dans ses relations énergétiques tendues avec la Russie. Ainsi, l’éditorialiste affirme :
    « L’Algérie, troisième fournisseur mondial de gaz, qui plus est jouit d’une proximité géographique avec l’Europe, est à même d’assumer ce partenariat énergétique qui mettrait définitivement les pays de l’autre rive de la Méditerranée à l’abri des fluctuations d’humeur entre Moscou et Kiev »
    Avant d’ajouter :
    « Mais pour sécuriser ses approvisionnements en gaz, l’Union européenne est dans l’obligation de rechercher une solution définitive qui consistera à sortir du face-à-face avec Moscou (…) Notre ministre de l’Énergie a réaffirmé, hier, la disponibilité d’Alger à jouer pleinement le jeu en permettant à l’Europe de passer ses rudes hivers au chaud »
    L’importance du quotidien LIBERTE
    Le quotidien LIBERTE dont le principal actionnaire est Issad Rebrab, PDG du groupe industriel CEVITAL, est considéré comme très proche de la DRS, les services de renseignements algériens.
    Analyse
    L’intervention de Chakib Khellil conforte l’idée que l’Algérie veut faire jouer pleinement la carte énergétique pour atteindre ses objectifs géostratégiques.
    Plus important, ces positions, de Chakib Kellil et de l’éditorialiste de LIBERTE, viennent en contresens des objectifs stratégiques de la Russie qui veut garder une position hégémonique sur les approvisionnements en gaz de l’Europe.
    La position russe est d’autant plus délicate que ses réserves sont en déclin et qu’elle est dans une logique de course contre la montre pour établir à court terme une position de négociation avantageuse vis-à-vis de l’Europe.
    L’Algérie se veut ainsi une soupape de sécurité. Cette carte algérienne peut être avancée par l’Europe pour troubler les convictions des russes sur la viabilité de leur position stratégique.
    • Nous recommandons que le Maroc puisse faire jouer cette carte pour attiser la divergence Russie-Algérie et gagner la faveur de ce membre permanent du Conseil de sécurité (quid des infrastructures de déliquéfaction de Tanger Med).