En 2009, Aminatou Haidar a été expulsé par les autorités d’occupation marocaines vers l’île de Lanzarote, ils l’ont probablement confondu avec l’île de Madagscar où Mohammed V a vécu lors de son prétendu exile doré sous la protection de la puissance coloniale.
Indignée, la militante sahraouie a entamé immédaitement une grève de la faim à l’aéroport de cette ville canarienne.
Pour gérer l’affaire, Rabat a fait recours au cabinet Communications&Institutions pour apporter sa vision de l’affaire et des solutions pour sortir de ce guêpier.
Dans ce mail, Ahmed Charaï propose à ses supérieurs de la DGED de se déplacer en France pour « voir aussi nos « amis », afin de comment prépare notre plan d’action ». Une allusion au fameux quartet composé par Vincent Hervouet (LCI), José Garçon (Libération), Mireille Duteil (Le Point) et Dominique Lacroix (L’Express) et dont l’étroite collaboration a été révélée au grand jour par le hacker Chris Coleman.
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Le Maroc est géré par les boîtes de conseil et lobbying
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Les Nations unies et l’Union européenne agacées
L’étau se resserre sur la diplomatie marocaine, notamment pour ce qui est du dossier du Sahara occidental. Cette vérité cachée au peuple marocain par le palais royal est révélée par le «hacker» Chris Coleman qui, en publiant un document officiel prouve que la communauté internationale est agacée par l’entêtement du Maroc à vouloir bafouer le droit international et la Charte des Nations unies.
L’ONU, les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont exprimé leur soutien total au diplomate américain Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Maroc tente vainement d’obtenir le remplacement de ce diplomate américain par un autre qui cautionnerait son occupation du Sahara occidental. La position de l’Union européenne (UE) a été exprimée par Mme Catherine Ashton dans une note envoyée à l’ambassadeur marocain à Bruxelles et révélée par le hacker Chris Coleman.
«Soyez rassurés que la Haute représentante soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.»
L’UE est préoccupée par la longue durée de ce conflit et espère que le retrait par le Maroc de sa confiance en Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, ne retardera pas d’avantage les négociations. La Haute représentante marque son soutien à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 2044 (2012) du 24 avril 2012 prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2013.
La Haute représentante note, en particulier, que la résolution souligne l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf. Elle encourage aussi les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme, en gardant à l’esprit les obligations découlant du droit international.
La dite résolution se félicite également de l’ouverture des commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et El Ayoun, et les mesures prises par le Maroc pour assurer un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires des mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des Nations unies des droits de l’homme.
Tous les acteurs concernés directement ou indirectement par la question du Sahara occidental partagent la position de Mme Ashton, à savoir le soutien total au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, la nécessité de résoudre ce conflit de longue date par la voie des résolutions des Nations unies, le respect des droits de l’homme dans le territoire sahraoui et la participation de la population sahraouie dans l’exploitation de ses ressources naturelles», est-il écrit dans ce document révélé par Chris Coleman. -
Le Maroc est gouverné par des cabinets de conseils internationaux
Le Maroc est gouverné par des cabinets de conseils internationaux
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Pourquoi Rabat a lâché Senoussi
8/12/11 à 16:50
Maghreb ConfidentielRabat/TripoliKhouildi Hamidi
Khouildi Hamidi, l’ex-coordinateur du renseignement de Mouammar Kadhafi, son fils Khaled, et plusieurs de ses collaborateurs se seraient vus octroyer un droit de séjour au Maroc, au grand dam du Conseil national de transition (CNT) libyen. D’autres ex-personnalités libyennes ont trouvé refuge dans le royaume, dont Ali Kilani, ancien directeur de la radio et de la télévision, et Oman Boukraa, « monsieur Maghreb » de l’ancien régime. Ah, la légendaire hospitalité marocaine !
– – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –Exclusif: le trésor de Kadhafi et le vrai-faux passage de Senoussi par le Maroc
Posté le : 23 mars, 2012
Alors que des informations contradictoires ont circulé dans les médias sur un éventuel séjour de l’ancien chef du renseignement libyen, Abdallah Al Senoussi, par le Maroc avant son arrivée rocambolesque à Noukchott, une source bien introduite auprès des services de renseignements extérieurs français, la DGSE croit savoir que Senoussi n’aurait effectivement que « transité » par l’aéroport de Casablanca , et que les différents services de renseignements marocains étaient au courant de sa courte villégiature, et en auraient tenu informé leurs homologues libyens. Rabat, qui a été très tôt impliquée dans les opérations du CNT l’an dernier, et qui entretient des liens « privilégiés » avec le nouvel exécutif- le ministre marocain des affaires étrangères de l’époque , Taiëb el fassi, avait été le premier diplomate étranger à se rendre à Benghazi- aurait ainsi agit « de concert » avec les nouveaux services libyens, avec lesquels il n’y aurait pas l’ « ombre d’un papier à cigarettes », selon cette même source. Toujours selon lui, le plus important pour Tripoli serait désormais de récupérer les fameux comptes numérotés en Suisse et dans les Paradis Fiscaux, dont seul Senoussi détiendrait les codes. L’homme de tous les secrets de Kadhafi aurait disposé ces codes dans de nombreuses « boites aux lettres mortes » disséminées en Europe et en Afrique, ce qui constitue pour lui une sorte d’ « assurance vie » à l’égard du CNT. En effet, en l’absence de ces fameux numéros de comptes, la recherche de la fortune cachée par Kadhafi et son clan, qui se monterait à plusieurs milliards de dollars, pourrait durer des années, voire ne pas aboutir du tout. Ceci est du au fait que les gestionnaires de comptes dans les paradis fiscaux ne sont pas sommés de fournir les comptes de leurs clients, sauf si des références précises leurs sont fournies par la justice de leur pays. Etant donné que l’on est en présence de comptes qui ne portent pas de noms, mais des numéros qui cachent souvent des sociétés écrans, impossible de retracer les comptes et l’argent qui se cache derrière. Au vu de ces révélations, l’on comprend mieux le manque d’empressement de Nouakchott pour remettre Senoussi au Libyens ou à la CPI….
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Source maghreb confidentiel
Pourquoi Rabat a lâché Senoussi 22 mars 2012
L’ex-chef des services secrets libyens (et beau-frère de l’ex-guide Mouammar Kadhafi) Abdallah Senoussi a séjourné plus de deux mois à Casablanca avant son départ pour Nouakchott, selon nos sources dans le royaume. C’est laDirection générale des études et de la documentation (DGED, le service de renseignement extérieur dirigé par Yassine Mansouri) qui le « baby-sittait » avant que Rabat, sous forte pression de Tripoli, ne décide de s’en débarrasser. Si le Maroc peut assumer la présence de seconds couteaux sur son sol, celle d’Abdallah Senoussi, « boîte noire » du régime kadhafiste, également réclamé par Paris (attentat du DC 10d’UTA), était devenue gênante. Surtout après le voyage à Tripoli du ministre de l’intérieur Mohand Laenser et de membres de la DGED pour la Conférence régionale sur la sécurité aux frontières. A Rabat, depuis le 17 mars, la DST et la DGED tentent d’éviter que des informations sur l’accueil officieux des anciens du régime de Kadhafi ne s’ébruitent trop.
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Le mensonge de la DGED à propos de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens
Note de la DGED a/s du séjour au Maroc de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens.
Pour ne pas contrarier les pays africains, le Maroc n’a pas voulu arrêter Abdellah Senoussi, mais ils ont bien pris le soin de le dénoncer aux autorités mauritaniennes et annoncé le démantèlement d’un réseau de trafic de drogues libyens imaginaire.
Le mensonge de la DGED à propos de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens
Note de la DGED a/s du séjour au Maroc de Abdellah Senoussi, ex-chef des renseignements militaires libyens.
Pour ne pas contrarier les pays africains, le Maroc n’a pas voulu arrêter Abdellah Senoussi, mais ils ont bien pris le soin de le dénoncer aux autorités mauritaniennes et annoncé le démantèlement d’un réseau de trafic de drogues libyens imaginaire.
L’ex-chef du renseignement de Kadhafi de retour en Libye
AFP, 5 sept 2012
Abdallah al-Senoussi, ex-chef des services de renseignement du régime de Mouammar Kadhafi, a été extradé par la Mauritanie et a déjà quitté mercredi ce pays où il était détenu depuis mars, a appris l’AFP de sources officielles concordantes à Nouakchott.
« Les autorités mauritaniennes remettent l’ex-chef des renseignements libyens Abdallah al-Senoussi à la Libye », pouvait-on lire en arabe sur un bandeau défilant sur la télévision d’Etat mauritanienne, sans plus de détails. Un responsable mauritanien, joint par l’AFP, a parlé d’ »extradition » de M. al-Senoussi, et a ensuite précisé qu’ « il a effectivement quitté la Mauritanie », sans indiquer la date de son départ du pays. « Toutes les procédures légales concernant cette extradition ont été respectées et les garanties d’usage données par le gouvernement libyen », a-t-il assuré sous couvert d’anonymat, sans autres commentaires.
La Cour pénale internationale (CPI), basée à La Haye, a indiqué mercredi à l’AFP qu’elle n’avait « pas d’information à ce sujet » tout en rappelant que M Senussi était « recherché par la CPI, qui a lancé contre lui un mandat d’arrêt « pour crimes contre l’Humanité ».
Plusieurs autres sources officielles mauritaniennes interrogées par l’AFP ont indiqué qu’une délégation libyenne, comprenant les ministres de la Défense et des Finances ainsi que le chef d’état-major de l’armée libyenne ont séjourné mardi à Nouakchott. Les sources estiment que ce déplacement entrait dans le cadre de l’extradition de M. al-Senoussi, recherché par la CPI et par la Libye.
Le séjour de la délégation libyenne n’a fait l’objet d’aucune communication officielle à Nouakchott. Beau-frère de l’ancien « Guide de la révolution » libyenne, Abdallah al-Senoussi, un colonel, faisait partie du premier cercle entourant Mouammar Kadhafi, dirigeant libyen déchu et tué en 2011.
Recherché par la CPI, par la France et par la Libye, M. al-Senoussi est entré en Mauritanie avec un passeport malien sous une fausse identité, et a été arrêté dans la nuit du 16 au 17 mars à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il arrivait du Maroc. Il avait été placé en garde à vue avant d’être inculpé le 21 mai de « falsification de document de voyage » et entrée illégale dans le pays. Il était détenu à Nouakchott depuis son arrestation.
Le président mauritanien Mohammed Ould Abdel Aziz avait indiqué le 6 août que le Libyen serait jugé avant toute décision concernant son éventuelle extradition. « C’est lorsque la justice mauritanienne aura terminé avec son dossier qu’une décision politique sera envisagée pour son extradition. (…) M. al-Senoussi a des problèmes avec la justice en Mauritanie, il doit être jugé pour son entrée avec une fausse identité en Mauritanie », avait dit le président Ould Abdel Aziz lors d’une déclaration publique à Atar (nord de la Mauritanie).
Selon lui, « le passeport avec lequel al-Senoussi est entré en Mauritanie n’est pas falsifié, mais il y est indiqué qu’il est Malien et il se présente sous un faux nom, ce pourquoi la justice mauritanienne doit le juger ». Et cette « situation a été expliquée aux délégations libyennes venues demander l’extradition, tout comme à la partie française » qui réclame également l’extradition de l’ex-chef libyen des services de renseignements pour son rôle dans l’attentat contre un avion d’UTA en 1989.
Une délégation libyenne, dirigée à l’époque par le Premier ministre Abderrahim El-Kib, était venu début juillet à Nouakchott pour demander au président Ould Abdel Aziz l’extradition d’al-Senoussi. La CPI a émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’Abdallah al-Senoussi le 27 juin 2011, l’accusant d’avoir commis « des meurtres et des persécutions de civils constitutifs de crimes contre l’humanité » dès le début, mi-février 2011, de la révolte contre le régime de Kadhafi.Note a.s médiatisation du démantèlement réseau de trafic de drogue ( a composante Lybienne )
18 mars 2012
Les services de sécurité Marocains ont annoncé le démantèlement d’un important réseau de trafic de drogue animé par des Lybiens, cette annonce s’est accompagnée d’un importantes retombées a l’échelle nationale (journaux télévisés, presse écrite et électronique )
Toutefois nous relevons qu’il n’y a eu aucune visibilité de ce succès sur les médias internationaux.
Aussi, cette opération de très grande envergure gagnerait a être valorisée et relayée dans un cadre médiatique puissant et adéquat, axé sur des cibles a l’international.
CONTRAINTES A ANTICIPER :
Nous recommandons, dans le cadre du traitement international, d’anticiper les contraintes suivantes :Ketama : lieu de production et de conditionnement principal tel qu’en atteste l’enquête .
Ce constat doit être médiatiquement traité avec attention pour ne pas en faire un retour négatif ( du style « tolérance des autorités face a une réalité terrain connue de tous » )
En contrepartie nous suggérons de mettre en avant les avancées réalisées en terme d’éradication de surfaces plantées telles qu’en témoigne le dernier rapport de l’Onudi , et le satisfecit américain récemment délivré au Maroc pour avoir réduit les surfaces cultivées de cannabis de 65%
Le transfert de drogue vers l’Algérie : c’est une thématique chère a la machine de propagande Algérienne qui affirme régulièrement, par presse algérienne interposée que le Maroc inonde les villes algériennes de drogue et affecte la jeunesse ( ils vont jusqu’à en faire un motif de maintien du statu quo en ce qui concerne les frontières terrestres )
Il s’agira ici de relever que dans le cas de cette affaire l’Algérie n’a servi que de lieu de transit, notamment vers l’Egypte
Tindouf : A noter la publication la veille de la révélation de ce démantèlement, d’une enquête du quotidien égyptien Al Wafd (du parti éponyme) présentant les camps de Tindouf comme principale provenance de la drogue « qui inonde le Moyen-Orient«
Nous recommandons a ce propos d’éviter tout rapprochement avec cette thématique, qui reviendrait a la lacer comme entrant dans la stratégie de défense de l’intégrité territoriale
Relations Maroc Lybie : ce démantèlement est quasi concomitant avec les révélations sur présence d’armes a l’ambassade Lybienne et tentative de complot du régime Kaddafi telle qu’affirmée par Le Ministre Marocain de l’intérieur ( cf itw de M. Laenser a akhbar al yaoum vendredi le 15 mars ) et l’arrestation de Senoussi.
Autant d’éléments qui plaident pour la mise en évidence d’une collaboration sécuritaire entre le Royaume et le CNT Lybien , notamment le cas échéant sur le trafic de drogue ( voire avec les services de sécurité Maliens et Nigériens )
Risque d’amalgame avec l’affaire du narco trafiquant Ould Hiboul de Témara, a gérer médiatiquement
ACTIONS MEDIATIQUES RECOMMANDEES
Tout en respectant le rythme judiciaire de cette affaire nous recommandons de :
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Transmettre d’urgence aux relais a l’international les éléments disponibles sur ce démantèlement
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Produire un documentaire grand format tv de Medi 1 Sat . cette station offre une couverture internationale, notamment sur la région Maghreb et maitrise ce type de format (cf documentaire spécial sur actions de la gendarmerie Royale) et permet une maitrise du contenu éditorial. Lequel documentaire pourrait ensuite être repris sur le web et offert a des diffuseurs TV Africains .
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Encourager une chaine transnationale type France 24 ou Al Arabiya , moyennant accès a un contenu exclusif et a des témoins privilégiés a s’intéresser a ce démantèlement ( tout en tenant compte des contraintes évoquées en introduction afin d’éviter toute biais tel l’émission de la chaine française M 6 )
- Provoquer l’intérêt de médias Américains, sensibles a la question de la sécurité dans la zone sahélienne et aux nouvelles routes de la drogue ( pistes : Souad Mkhennet , Fox news ou autre support du réseau Charai )
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Provoquer intérêt relais Espagnols spécifiques (du type Pedro Canales ou De Vega ) intéressés particulièrement par la thématique Sahel en raison de l’enlèvement de ressortissants Espagnols
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Le grand reporter du Figaro Georges Malbrunot serait susceptible d’être intéressé compte tenu de son intérêt pour les éléments géo stratégiques et la sous région Sahel
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Jeune Afrique pour les ramifications panafricaines de ce réseau démantelé
LEVIERS DE CONTENU :
Thématique de fonds sécurité dans le Sahel
Blanchiment de grand format ( plus de 30 milliards de dollars recyclés par cette bande criminelle ! ) et ses liens avec les marchés financiers ( cambiste Marocain interpellé …)
Liens entre trafic de drogue et séparatisme Touareg ( notamment a travers rôle joué par le surnommé Hama Hamani dit Djanet )
Filature intelligente par les services Marocains depuis 2011 et le respect de l’Etat de droit
L’envergure du trafic démantelé : 50 expéditions portant sur 90 tonnes, 15 millions de dhs saisis, ramifications dans plusieurs pays ( maroc , algerie , lybie, niger, mali, egypte, émirats…)
Ce démantèlement n’est pas un acte isolé, il s’inscrit dans la lignée de l’action profonde et continue du Royaume contre le crime international ( revenir sur le démantèlement important d’octobre 2010 dirigé par des Espagnols s’activant entre le Maroc et le Mami)
Le timing : la révélation médiatique de ce démantèlement est intervenue plusieurs jours avant l’annonce de l’arrestation de Senoussi en provenance du Maroc, ce qui laisse ouverte toute possibilité de lecture croisée
QUELQUES RELAIS POTENTIELS :
Pr Boukantar, Pr Benhammou ,Jawad Kerdoudi de l’Imri, Gabriel Banon, Hassan Alaoui directeur de L’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) , Pr Aymeric chauprade ( ou équivalent ), Wali Khalid Zerouali , des responsables de la Bnpj…
Le Maroc a-t-il facilité la fuite des kadhafistes?
par Ali Amar,
le 9 août 2012
Mise à jour du 9 août : En visite au Maroc les 7 et 8 août, Ali H’mida Achour, le ministre libyen de la Justice a demandé à son homologue marocain, Mustapha Ramid, l’extradition de certains responsables de l’ancien régime «au passé criminel», réfugiés dans le royaume depuis la chute de Kadhafi. Une demande qui pourrait aboutir, Ramid s’est dit disposé à «coopérer pleinement» dans ce sens.
***C’est l’un des personnages-clés du régime Khadafi qui vient d’être arrêté en Mauritanie, alors qu’il arrivait du Maroc. Abdallah al-Senoussi était un pilier de l’ancien régime libyen: il était le puissant patron des services secrets libyens mais aussi le beau-frère du colonel Khadafi. L’homme est accusé de crimes contre l’humanité. Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Mais la France s’y intéresse aussi, il est le principal accusé dans l’explosion au-dessus du Niger d’un avion de la compagnie UTA transportant 170 personnes dont 54 français. En 1999, la justice française l’avait condamnée par contumace à la réclusion à perpétuité pour cet acte terroriste.
Drôle de cavale de Tripoli à Nouackchott
Fin de cavale donc pour cet ex-homme fort de Tripoli qui a été arrêté le 18 mars, à l’aéroport de Nouakchott à bord d’un vol régulier en provenance de Casablanca? En novembre 2011, le Conseil national de transition (CNT) avait annoncé son arrestation dans le sud désertique libyen aux confins de la frontière avec le Niger avant de se rétracter. Aucune information n’était plus disponible sur cet énigmatique personnage. Les hommes du CNT avaient, dit-on, perdu sa trace. Et plus personne ne parlait de lui dans le chaos libyen.
Celui qui a soutenu le colonel Khadafi jusqu’à sa chute a longtemps présidé le service de renseignements militaires, qui, selon l’acte d’accusation de la Cour pénale internationale, était l’un des organes de répression les plus terribles du régime déchu. Selon la CPI, le service qu’il dirigeait s’est rendu coupable de meurtres, de persécutions de civils pendant la révolution.
La Cour estime qu’à Bengazhi, bastion des insurgés, la population a été victime d’atrocités commises par les forces de sécurité sous les ordres d’Abdallah al-Senoussi. Il est aussi accusé d’avoir en 1996 réprimé violemment une émeute dans la prison d’Abou Salim située au cœur de la capitale libyenne, où plus d’un millier de prisonniers avaient été sommairement exécutés.
Une importante délégation du CNT libyen s’est déplacée à Nouakchott pour obtenir son extradition demandée aussi bien par la justice française que par le nouveau pouvoir à Tripoli. D’intenses tractations seraient en cours avec la Mauritanie qui aurait déjà donné son accord de principe pour livrer celui qui détient le plus de secrets sur l’ancien guide de la Jamahiriyah. Ceci-dit, Nouackchott souffle toujours le chaud et le froid sur ses intentions. Elle n’a pas signé le traité instituant la CPI et rien ne l’oblige en droit à livrer le suspect à la Cour qui siège à La Haye.
Un mystérieux séjour au Maroc
Avant son interception à l’aéroport de Nouackchott, Al-Senoussi aurait en fait passé plusieurs semaines au Maroc, après avoir passé les frontières du royaume muni, selon la version officielle, d’un passeport malien falsifié. «Mais son périple en mode incognito sera de courte durée. Les services de renseignement marocains le mettent assez vite sous surveillance et informent leurs homologues mauritaniens des détails de son vol» rapporte TelQuel. Pourquoi ne pas l’avoir arrêté au Maroc dans ce cas?
«Rabat ne voulait pas s’impliquer directement dans cette affaire. Plusieurs mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre al-Senoussi, ce qui rend son extradition assez problématique», explique une source citée par TelQuel.
Cette thèse est pourtant mise en doute par certains médias marocains comme Demain Online qui font allusion aux rapports ambigus qu’a pu avoir le proche collaborateur de Kadhafi avec les services de renseignement marocains. Alors que l’ex-dictateur avait normalisé ses relations avec l’Occident et notamment la France, le Maroc qui avait pu obtenir du régime de Kadhafi sa neutralité sur le conflit du Sahara Occidental avait aussi tissé les liens d’intérêt avec Tripoli.
Sur le plan économique, et malgré les dénégations officielles du Maroc sur la présence d’actifs liés à la famille du Guide déchu, la Libye avait entrepris d’investir dans le pays. Exemple parmi d’autres, la compagnie Libya Oil Holding (LOH) dirigée alors par Ali Shamekh «Monsieur pétrole» historique de Mouammar Kadhafi, a repris en 2008 les 182 stations-services d’Exxon-Mobil, rebaptisées Oilibya. C’est aussi depuis Casablanca que LOH gère toutes ses filiales africaines, via African Corporate Services.
En mars 2011, en pleine révolution libyenne, le palais avait cherché à ménager le pouvoir de Kadhafi. L’ambassade libyenne à Rabat, désertée par les diplomates du régime, avait été investie par des Libyens se réclamant du CNT. Mais les autorités marocaines qui n’avaient pas encore reconnu leur légitimité leur avaient interdit de lever le drapeau tricolore arboré par les insurgés. A l’époque, le Maroc était farouchement opposé à une intervention de l’OTAN en Libye.
Le réchauffement des relations entre Tripoli et Rabat n’a pu se faire qu’à l’aune de contacts entre leurs services secrets respectifs et probablement aussi sous les auspices de la France. Une relation triangulaire que l’on retrouve dans certains dossiers où al-Senoussi est omniprésent et dont Paris et Rabat préféreraient à l’évidence que l’on taise.
Opération «Popcorn»
Abdallah al-Senoussi, en sa qualité de chef du renseignement militaire, était le client d’Amesys (une filale de Bull), l’entreprise française ayant vendu à Tripoli son système EAGLE de surveillance d’Internet. Avec la chute de Kadhafi, le Wall Street Journal avait mis la main sur les dossiers de ce système qui permettait de contrôler les messageries mail et les conversations instantanées (chats), ainsi que les vidéoconférences effectuées avec Skype. Amesys est liée à l’homme d’affaires Ziad Takieddine, un marchand d’armes impliqué dans d’embarrassants trafics d’armement qui a introduit le système dès 2006 en Libye. Or, il se trouve que le même système de surveillance aurait été vendu au Maroc comme l’a révélé le Canard Enchaîné. La distribution du numéro du Canard Enchaîné qui révélait l’affaire et comprenait une caricature du roi avait été perturbée au Maroc.
Le contrat, dénommé «Projet Popcorn» d’un montant de 2 millions de dollars devait assurer aux services de renseignement marocains la livraison d’ordinateurs et de disques durs de stockage, mais surtout l’installation du fameux logiciel d’espionnage EAGLE.
Ziad Takieddine, l’ami commun
Le marchand d’armes Ziad Takieddine qui avait huilé la même transaction avec les Libyens est par ailleurs une vieille connaissance du royaume. En 1986, alors qu’il était un proche collaborateur de Cheikh Ali Ben Mussalem, un conseiller du roi Fahd d’Arabie Saoudite, il avait assisté un certain Abdul Rahman Salaheddine Al Assir, homme d’affaires libanais aujourd’hui décédé, marié un temps à la sœur du marchand d’armes Adnan Khashoggi, dans une tentative de vente d’une escadrille de mirage péruviens au Maroc. A l’époque, le Président du Pérou, Alan Garcia Perez étudiait la rétrocession au Maroc de 12 des 26 Mirage 2000 commandés à Dassault. Hassan II avait alors décliné l’offre.
Avec le Maroc, Al Assir mènera à terme d’autres juteux contrats via Excell, une officine montée à Madrid. Il perçoit de jolies commissions pour la vente en 1987 de matériel français pour l’armée de terre marocaine, dont des blindés de type AMX 13. En 1994, c’est avec la société espagnole Pegaso qu’il réussira à remplir un contrat portant sur des véhicules de transport de troupes aux Forces armées royales. A l’époque, le bureau de la CIA à Rabat le surveillait de près.
C’est par ailleurs lors d’un déplacement en 1994 dans le sud marocain que François Léotard, alors ministre français de la défense, avait scellé avec les Saoudiens le fameux contrat Sawari II dans lequel Al Assir était intervenu.
En France, dès septembre 1995, le réseau Al Assir avait été banni par Jacques Chirac pour faire barrage aux Balladuriens. On connaitra la suite des implications de ce marchand d’armes dans les hautes sphères politiques françaises avec l’affaire Karachi et son lot de révélations sur son système présumé de rétributions occultes.
Ces liens entretenus dans le marigot de contrats occultes mettant en scène des intérêts sécuritaires croisés entre la France, le Maroc, la Libye et l’Arabie Saoudite ont-ils joué dans la cavale d’al-Senoussi? Rabat a-t-il laissé filé l’encombrant espion libyen vers la Mauritanie avec l’assentiment de Paris pour éviter qu’il livre ses secrets à la justice internationale? Autant de questions qui restent sans réponse.
La planque marocaine du clan Kadhafi
Toujours est-il que dès le déclenchement de la révolution libyenne, le Maroc n’a pas hésité à accueillir de nombreux partisans de l’ancien chef d’Etat libyen.
«Affublé d’une réputation de terre d’accueil hospitalière, une tradition chère au royaume chérifien, le Maroc est le pays qui arrive en tête des destinations préférées des pro-kadhafi» affirmait Maghreb Confidentiel.
Alors que plusieurs anciens partisans du régime du guide s’étaient réfugiés au Niger, ce pays n’a été qu’une étape avant la destination finale pour certains d’entre eux qui est le Maroc.
Ces informations ont été révélées par des kadhafistes en fuite après avoir été arrêtés par l’armée nigérienne dans le massif de l’Air, à deux pas de la frontière algérienne.
«Le Maroc est le pays maghrébin le plus éloigné de la Libye ce qui serait un avantage pour ces déserteurs» selon Jeune Afrique.
Dès le 7 septembre, le commandant Khouildi Hamidi, très proche de Kadhafi – il était son coordinateur du renseignement-, avait été arrêté à l’aéroport de Tunis-Carthage alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol à destination de Casablanca.
Khouildi Hamidi, son fils Khaled, et plusieurs de ses collaborateurs se sont vus octroyer un droit de séjour au Maroc, au grand dam du CNT (Conseil national de Transition).
«Si le commandant Khouildi Hamidi et sa famille semblent s’être effacés – ce dernier aurait trouvé refuge au Venezuela et son fils Khaled serait toujours au Maroc -, d’autres proches de Kadhafi s’agitent» rapportait Maghreb Confidentiel.
Kadhafistes réfugiés au royaume
Une véritable source d’inquiétude pour Tripoli, qui a recemment dépêché à Rabat le colonel Ahmed Bani, porte-parole militaire du CNT. Ce dernier a fait le voyage au Maroc, officiellement pour rendre visite aux blessés de guerre, officieusement pour aborder avec Rabat la question des kadhafistes réfugiés dans le royaume, à leur tête, le général Khaled Touhami, ex-chef de la sécurité intérieure du colonel qui a résidé un temps à Agadir. Il est épaulé par les enfants d’un ancien membre des services de sécurité de Kadhafi, Ezzedine Al Hanshiri, tué en octobre par les rebelles à Syrte.
D’autres hauts responsables du défunt Guide se trouvaient aussi au Maroc en janvier, toujours selon Maghreb Confidentiel: l’ancien ministre du tourisme Ammar El Tayef, l’ex-ministre des affaires maghrébines Omran Boukraa et Ali Abdelsamee, président de la Ligue des natifs du premier septembre, regroupant les Libyens nés le jour de la prise de pouvoir de Kadhafi, et longtemps très puissante.
D’autres ex-personnalités libyennes ont trouvé un refuge provisoire chez Mohammed VI. Parmi eux, on retrouve Ali Kilani, ex-directeur de la radio et de la télévision d’Etat, Abdelhafiz Messaoud, ancien commandant de la région Sud, et Abdelhamid Sayeh, ex-membre des Comités révolutionnaires.
Aux dernières nouvelles, certains d’entres eux se seraient envolés pour Le Caire, où le procureur général de la Libye, Abdelaziz Hassadi, les traqueraient en vain, en plus de ceux qui se sont réfugiés à Tunis ou Alger.
Le Maroc a-t-il facilité la fuite des kadhafistes? | Slate AfriqueLe bref séjour d’Abdallah al-Senoussi au Maroc comporte bien de zones d’ombres. L’ancien chef des renseignements libyens détient des secrets compromettants pour Paris, mais aussi peut-être pour Rabat, qui a offert l’asile temporaire à d’autres kadhafistes.
Mise à jour du 9 août : En visite au Maroc les 7 et 8 août, Ali H’mida Achour, le ministre libyen de la Justice a demandé à son homologue marocain, Mustapha Ramid, l’extradition de certains responsables de l’ancien régime «au passé criminel», réfugiés dans le royaume depuis la chute de Kadhafi. Une demande qui pourrait aboutir, Ramid s’est dit disposé à «coopérer pleinement» dans ce sens.
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C’est l’un des personnages-clés du régime Khadafi qui vient d’être arrêté en Mauritanie, alors qu’il arrivait du Maroc. Abdallah al-Senoussi était un pilier de l’ancien régime libyen: il était le puissant patron des services secrets libyens mais aussi le beau-frère du colonel Khadafi. L’homme est accusé de crimes contre l’humanité. Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Mais la France s’y intéresse aussi, il est le principal accusé dans l’explosion au-dessus du Niger d’un avion de la compagnie UTA transportant 170 personnes dont 54 français. En 1999, la justice française l’avait condamnée par contumace à la réclusion à perpétuité pour cet acte terroriste.Drôle de cavale de Tripoli à Nouackchott
Fin de cavale donc pour cet ex-homme fort de Tripoli qui a été arrêté le 18 mars, à l’aéroport de Nouakchott à bord d’un vol régulier en provenance de Casablanca? En novembre 2011, le Conseil national de transition (CNT) avait annoncé son arrestation dans le sud désertique libyen aux confins de la frontière avec le Niger avant de se rétracter. Aucune information n’était plus disponible sur cet énigmatique personnage. Les hommes du CNT avaient, dit-on, perdu sa trace. Et plus personne ne parlait de lui dans le chaos libyen.
Celui qui a soutenu le colonel Khadafi jusqu’à sa chute a longtemps présidé le service de renseignements militaires, qui, selon l’acte d’accusation de la Cour pénale internationale, était l’un des organes de répression les plus terribles du régime déchu. Selon la CPI, le service qu’il dirigeait s’est rendu coupable de meurtres, de persécutions de civils pendant la révolution.
La Cour estime qu’à Bengazhi, bastion des insurgés, la population a été victime d’atrocités commises par les forces de sécurité sous les ordres d’Abdallah al-Senoussi. Il est aussi accusé d’avoir en 1996 réprimé violemment une émeute dans la prison d’Abou Salim située au cœur de la capitale libyenne, où plus d’un millier de prisonniers avaient été sommairement exécutés.
Une importante délégation du CNT libyen s’est déplacée à Nouakchott pour obtenir son extradition demandée aussi bien par la justice française que par le nouveau pouvoir à Tripoli. D’intenses tractations seraient en cours avec la Mauritanie qui aurait déjà donné son accord de principe pour livrer celui qui détient le plus de secrets sur l’ancien guide de la Jamahiriyah. Ceci-dit, Nouackchott souffle toujours le chaud et le froid sur ses intentions. Elle n’a pas signé le traité instituant la CPI et rien ne l’oblige en droit à livrer le suspect à la Cour qui siège à La Haye.Un mystérieux séjour au Maroc
Avant son interception à l’aéroport de Nouackchott, Al-Senoussi aurait en fait passé plusieurs semaines au Maroc, après avoir passé les frontières du royaume muni, selon la version officielle, d’un passeport malien falsifié. «Mais son périple en mode incognito sera de courte durée. Les services de renseignement marocains le mettent assez vite sous surveillance et informent leurs homologues mauritaniens des détails de son vol» rapporte TelQuel. Pourquoi ne pas l’avoir arrêté au Maroc dans ce cas?
«Rabat ne voulait pas s’impliquer directement dans cette affaire. Plusieurs mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre al-Senoussi, ce qui rend son extradition assez problématique», explique une source citée par TelQuel.
Cette thèse est pourtant mise en doute par certains médias marocains comme Demain Online qui font allusion aux rapports ambigus qu’a pu avoir le proche collaborateur de Kadhafi avec les services de renseignement marocains. Alors que l’ex-dictateur avait normalisé ses relations avec l’Occident et notamment la France, le Maroc qui avait pu obtenir du régime de Kadhafi sa neutralité sur le conflit du Sahara Occidental avait aussi tissé les liens d’intérêt avec Tripoli.
Sur le plan économique, et malgré les dénégations officielles du Maroc sur la présence d’actifs liés à la famille du Guide déchu, la Libye avait entrepris d’investir dans le pays. Exemple parmi d’autres, la compagnie Libya Oil Holding (LOH) dirigée alors par Ali Shamekh «Monsieur pétrole» historique de Mouammar Kadhafi, a repris en 2008 les 182 stations-services d’Exxon-Mobil, rebaptisées Oilibya. C’est aussi depuis Casablanca que LOH gère toutes ses filiales africaines, via African Corporate Services.
En mars 2011, en pleine révolution libyenne, le palais avait cherché à ménager le pouvoir de Kadhafi. L’ambassade libyenne à Rabat, désertée par les diplomates du régime, avait été investie par des Libyens se réclamant du CNT. Mais les autorités marocaines qui n’avaient pas encore reconnu leur légitimité leur avaient interdit de lever le drapeau tricolore arboré par les insurgés. A l’époque, le Maroc était farouchement opposé à une intervention de l’OTAN en Libye.
Le réchauffement des relations entre Tripoli et Rabat n’a pu se faire qu’à l’aune de contacts entre leurs services secrets respectifs et probablement aussi sous les auspices de la France. Une relation triangulaire que l’on retrouve dans certains dossiers où al-Senoussi est omniprésent et dont Paris et Rabat préféreraient à l’évidence que l’on taise.Opération «Popcorn»
Abdallah al-Senoussi, en sa qualité de chef du renseignement militaire, était le client d’Amesys (une filale de Bull), l’entreprise française ayant vendu à Tripoli son système EAGLE de surveillance d’Internet. Avec la chute de Kadhafi, le Wall Street Journal avait mis la main sur les dossiers de ce système qui permettait de contrôler les messageries mail et les conversations instantanées (chats), ainsi que les vidéoconférences effectuées avec Skype. Amesys est liée à l’homme d’affaires Ziad Takieddine, un marchand d’armes impliqué dans d’embarrassants trafics d’armement qui a introduit le système dès 2006 en Libye. Or, il se trouve que le même système de surveillance aurait été vendu au Maroc comme l’a révélé le Canard Enchaîné. La distribution du numéro du Canard Enchaîné qui révélait l’affaire et comprenait une caricature du roi avait été perturbée au Maroc.
Le contrat, dénommé «Projet Popcorn» d’un montant de 2 millions de dollars devait assurer aux services de renseignement marocains la livraison d’ordinateurs et de disques durs de stockage, mais surtout l’installation du fameux logiciel d’espionnage EAGLE.Ziad Takieddine, l’ami commun
Le marchand d’armes Ziad Takieddine qui avait huilé la même transaction avec les Libyens est par ailleurs une vieille connaissance du royaume. En 1986, alors qu’il était un proche collaborateur de Cheikh Ali Ben Mussalem, un conseiller du roi Fahd d’Arabie Saoudite, il avait assisté un certain Abdul Rahman Salaheddine Al Assir, homme d’affaires libanais aujourd’hui décédé, marié un temps à la sœur du marchand d’armes Adnan Khashoggi, dans une tentative de vente d’une escadrille de mirage péruviens au Maroc. A l’époque, le Président du Pérou, Alan Garcia Perez étudiait la rétrocession au Maroc de 12 des 26 Mirage 2000 commandés à Dassault. Hassan II avait alors décliné l’offre.
Avec le Maroc, Al Assir mènera à terme d’autres juteux contrats via Excell, une officine montée à Madrid. Il perçoit de jolies commissions pour la vente en 1987 de matériel français pour l’armée de terre marocaine, dont des blindés de type AMX 13. En 1994, c’est avec la société espagnole Pegaso qu’il réussira à remplir un contrat portant sur des véhicules de transport de troupes aux Forces armées royales. A l’époque, le bureau de la CIA à Rabat le surveillait de près.
C’est par ailleurs lors d’un déplacement en 1994 dans le sud marocain que François Léotard, alors ministre français de la défense, avait scellé avec les Saoudiens le fameux contrat Sawari II dans lequel Al Assir était intervenu.
En France, dès septembre 1995, le réseau Al Assir avait été banni par Jacques Chirac pour faire barrage aux Balladuriens. On connaitra la suite des implications de ce marchand d’armes dans les hautes sphères politiques françaises avec l’affaire Karachi et son lot de révélations sur son système présumé de rétributions occultes.
Ces liens entretenus dans le marigot de contrats occultes mettant en scène des intérêts sécuritaires croisés entre la France, le Maroc, la Libye et l’Arabie Saoudite ont-ils joué dans la cavale d’al-Senoussi? Rabat a-t-il laissé filé l’encombrant espion libyen vers la Mauritanie avec l’assentiment de Paris pour éviter qu’il livre ses secrets à la justice internationale? Autant de questions qui restent sans réponse.La planque marocaine du clan Kadhafi
Toujours est-il que dès le déclenchement de la révolution libyenne, le Maroc n’a pas hésité à accueillir de nombreux partisans de l’ancien chef d’Etat libyen.
«Affublé d’une réputation de terre d’accueil hospitalière, une tradition chère au royaume chérifien, le Maroc est le pays qui arrive en tête des destinations préférées des pro-kadhafi» affirmait Maghreb Confidentiel.
Alors que plusieurs anciens partisans du régime du guide s’étaient réfugiés au Niger, ce pays n’a été qu’une étape avant la destination finale pour certains d’entre eux qui est le Maroc.
Ces informations ont été révélées par des kadhafistes en fuite après avoir été arrêtés par l’armée nigérienne dans le massif de l’Air, à deux pas de la frontière algérienne.«Le Maroc est le pays maghrébin le plus éloigné de la Libye ce qui serait un avantage pour ces déserteurs» selon Jeune Afrique.
Dès le 7 septembre, le commandant Khouildi Hamidi, très proche de Kadhafi – il était son coordinateur du renseignement-, avait été arrêté à l’aéroport de Tunis-Carthage alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol à destination de Casablanca.
Khouildi Hamidi, son fils Khaled, et plusieurs de ses collaborateurs se sont vus octroyer un droit de séjour au Maroc, au grand dam du CNT (Conseil national de Transition).«Si le commandant Khouildi Hamidi et sa famille semblent s’être effacés – ce dernier aurait trouvé refuge au Venezuela et son fils Khaled serait toujours au Maroc -, d’autres proches de Kadhafi s’agitent» rapportait Maghreb Confidentiel.
Kadhafistes réfugiés au royaume
Une véritable source d’inquiétude pour Tripoli, qui a recemment dépêché à Rabat le colonel Ahmed Bani, porte-parole militaire du CNT. Ce dernier a fait le voyage au Maroc, officiellement pour rendre visite aux blessés de guerre, officieusement pour aborder avec Rabat la question des kadhafistes réfugiés dans le royaume, à leur tête, le général Khaled Touhami, ex-chef de la sécurité intérieure du colonel qui a résidé un temps à Agadir. Il est épaulé par les enfants d’un ancien membre des services de sécurité de Kadhafi, Ezzedine Al Hanshiri, tué en octobre par les rebelles à Syrte.
D’autres hauts responsables du défunt Guide se trouvaient aussi au Maroc en janvier, toujours selon Maghreb Confidentiel: l’ancien ministre du tourisme Ammar El Tayef, l’ex-ministre des affaires maghrébines Omran Boukraa et Ali Abdelsamee, président de la Ligue des natifs du premier septembre, regroupant les Libyens nés le jour de la prise de pouvoir de Kadhafi, et longtemps très puissante.
D’autres ex-personnalités libyennes ont trouvé un refuge provisoire chez Mohammed VI. Parmi eux, on retrouve Ali Kilani, ex-directeur de la radio et de la télévision d’Etat, Abdelhafiz Messaoud, ancien commandant de la région Sud, et Abdelhamid Sayeh, ex-membre des Comités révolutionnaires.
Aux dernières nouvelles, certains d’entres eux se seraient envolés pour Le Caire, où le procureur général de la Libye, Abdelaziz Hassadi, les traqueraient en vain, en plus de ceux qui se sont réfugiés à Tunis ou Alger.
Ali Amar -
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Abu Azaitar a un casier judiciaire pour avoir agressé plusieurs hommes et son ex-petite amie.
Le séduisant jeune homme, qu’ils appellent Gladiator dans les milieux sportifs dans lesquels il évolue et Abu ses intimes, est né à Cologne (allemand) dans une humble famille d’émigrants marocains. Avec ses trois frères, il a été éduqué à la culture de l’islam. Pour maintenir les traditions et les croyances religieuses, ses parents l’ont inscrit dans un centre d’éducation financé par l’Arabie saoudite, la König Fahd Akademie. Bien qu’il parle parfaitement l’allemand, l’arabe et surtout le dariya, le dialecte parlé au Maroc, sont ses langues maternelles.
La passion pour les arts martiaux a conduit les trois frères à fréquenter les gymnases et aussi à jouer dans certains combats qui ont mis Abu en prison. En novembre 2003, alors qu’il avait 17 ans, Abu a été accusé d’avoir brutalement agressé un homme d’affaires qui avait menacé de le tuer en le brûlant avec de l’essence et en volant sa Ferrari. Il a été condamné, en juin 2004, à deux ans et trois mois de prison. Son frère Omar, qui a participé en tant que complice au vol, a également été condamné à 20 mois, mais a été libéré de la prison. Après avoir purgé sa peine, il a quitté la prison en 2006, agressant à nouveau un homme, lors d’une bagarre dans un gymnase, qui lui a cassé le nez. Ce ne sont pas les seuls actes de violence qui figurent dans son casier judiciaire, car comme le rapporte le journal Kölniche Rundschau, il a également été accusé d’agression par sa petite amie, qu’il a frappée jusqu’à l’éclatement de son tympan. À cette occasion, il a été acquitté.
Abu se vante de son amitié avec Mohamed VI dans ses réseaux sociaux et événements publics.
Mais ni le passé trouble d’Abu, ni les critiques que cette amitié génère dans les cercles du pouvoir au Maroc, n’empêchent le roi du Maroc de cacher sa dévotion envers Gladiator et ses frères. En fait, il a même autorisé la diffusion, par des canaux informels, de photos dans lesquelles il posait en souriant avec le trio d’athlètes lors d’un Iftar au Palais Royal. Et ce ne sont pas les seules images qui ont filtré dans les médias, sans parler de la récente exposition télévisée qui a eu lieu en novembre dernier à El Aiaún.
Et si le roi ne cache pas cette amitié, le boxeur se vante publiquement chaque fois qu’il en a l’occasion, connaissant le pouvoir qui lui donne d’être dans le cercle le plus intime du monarque. Ainsi, après un événement sportif, il s’est débarrassé de ses éloges et sur ses réseaux sociaux il se vante de son soutien: « C’est incroyable dans quelle mesure il s’occupe de nous », « On aime notre roi! » « (…) a rendu ma préparation au combat possible avec une bonne ambiance à ses côtés. »
Il est allé encore plus loin à l’occasion de l’anniversaire du roi, en août dernier, en publiant une photo à côté de lui et quelques mots sincères qui prouvent son amour. « Je souhaite un très joyeux anniversaire au plus grand roi du monde, mon roi Mohamed VI 🇲🇦. Qu’Allah le protège et le bénisse toujours dans cette vie et dans l’au-delà! C’est un modèle très important pour nous tous, non seulement sportif mais aussi en tant qu’être humain. Un vrai personnage que nous respectons et apprécions beaucoup. Notre majesté, nous vous aimons. »
https://www.larazon.es/gente/20200304/grba53yvz5birjg3nfrjbynrce.html -
Maroc : Opinions sur la réforme constitutionnelle de 2011
Point « Casting » réforme constitutionnelle
Périmètre d’analyse : leaders d’opinion (hors mouvement 20 février) cités par les retombées médiatiques dans les principaux supports étrangers écrits et audiovisuels
LEADERS POLITIQUES MAROCAINS
Le 16 juin Léa-Lisa Westerhoff interroge sur France 24 Driss El Yazami («On est en train de changer de système institutionnel marocain avec de très grandes innovations») et Fathallah Oualalou («Le Maroc, dans sa globalité, a choisi l’option de la réforme»). On note également l’intervention de Mahmed M’fadel sur France O le 20 juin, présenté comme membre du PAM : « le Roi a donné au peuple le droit de s’exprimer ». Le 18 juin, Mbarka Bouaida déclare à Associated Press : « nous aurons probablement besoin d’une autre Constitution d’ici dix ou quinze ans, mais nous devons prendre celle-ci d’abord et donner le temps aux partis politiques de se renforcer ».
Le 18 juin Nabil Benabdellah déclare à l’AFP « ce texte permet une clarification et une séparation des pouvoirs à côté d’un rôle religieux (du roi) séparé du rôle politique, ce qui est important ». Interrogé par Christelle Marot pour La Croix, Omar Balafrej a produit le 20 juin un témoignage ambigu : « Les gens se demandent à quoi servent l’État et les institutions dans un pays comme le Maroc, il y a un manque de confiance total, et la démocratie reste le seul moyen possible de restaurer cette confiance ». Le 20 juin, Garance Le Caisne cite Youssef Belal dans le Journal du Dimanche qui analyse « Le roi tente de transférer la contestation sociale et politique vers le futur gouvernement ».
Le 18 juin, cité par l’AFP Saadeddine Othmani avance que « comparé à l’actuelle Constitution ce projet est une avancée importante ». Le 19 juin Le Monde cite Lahcen Daoudi selon lequel la réforme consacre «une forme de laïcité qui s’approche du modèle européen ». Le même jour Abdelilah Benkirane fait une déclaration à RFI dans le sens du soutien à la réforme. Le lendemain dans le Journal du Dimanche, Saadeddine Othmani fait une sortie plus nuancée : « Tout ce que le roi a promis dans son discours du 9 mars a été tenu, mais cette avancée est-elle suffisante ? ». Le 20 juin dans La Croix, Mustapha Ramid produit un témoignage positif « C’est un texte progressif, qui devrait contribuer à démocratiser le pays ». Sur le même support Mohamed Moatassim (Badil Hadari) indique « même si le texte n’est pas à la hauteur des attentes de tous les Marocains, cela va dans le bon sens ».
Le 21 juin sur le quotidien émirati The National, John Thorn cite Hassan Benajeh expliquant qu’il « met ses exigences politiques de côté, le mouvement en soi est un signe de bonne santé, il est temps pour jeunes d’être plus constructifs, aller dans les rues crier son mécontentement n’est pas suffisant ». Le 21 juin, RFI a cité Noubir Amaoui et Aziz Adelkrim de la CDT, cette retombée est finalement positive du fait du titre de l’article « Une campagne référendaire plus ouverte au Maroc »
De plus quelques passages de M. Khaled Naciri
CHERCHEURS
Dans Libération le 20 juin, Mohammed Madani (professeur de sciences politiques à Rabat) souligne qu’en « matière de répartition et d’architecture du pouvoir cette Constitution est loin d’être démocratique ». Bachir Rachdi, cofondateur de Transparency Maroc et du Forum citoyen pour le changement démocratique, estime que « c’est une démocratie en trompe-l’œil, il y a de vraies avancées mais aussi beaucoup de verrous qui n’ont pas sauté » (cette réflexion inspirera le titre de l’article).
Le 17 juin l’AFP cite factuellement Mohamed Darif sur la sacralité du roi. Le 18 juin sur France Culture, il estime que « la Constitution ne répond pas aux revendications du mouvement du 20 février : on est loin de la monarchie parlementaire». Le 21 juin Mohamed Darif indique à l’agence Reuters que la réforme «marque le début de la transition démocratique et non l’entrée dans la démocratie, elle permettra aux partis de se restructurer »
Le 20 juin, France 24 interviewe Omar Bendourou, professeur de droit constitutionnel à Rabat, qui estime que la réforme « ne modifie en rien le statut du roi qui reste la clé de voûte du régime politique marocain »
Le 18 juin Khadija Mohsen-Finan indique à l’AFP « on va vers un équilibre plus grand des pouvoirs, mais à l’aune des attentes suscitées par les révolutions arabes, les avancées sont très faibles ».
Le 17 juin Pierre Vermeren déclare à l’AFP que « Entre le discours royal du 9 mars, dans lequel il avait promis des changements, et aujourd’hui, trois mois se sont écoulés sans qu’il y ait le moindre acte politique important ». Le 18 juin il indique à Radio Vatican que « les changements annoncés sont en réalité très modestes ». Le même jour il déclare à l’AFP : « après l’attentat de Marrakech le roi se pose en garant de la stabilité contre le chaos qui guette certains pays arabes ». Enfin le 20 juin sur Europe1, il estime que « le Maroc est entraîné dans le mouvement d’ouverture entamé en Tunisie ».
Témoignages positifs :
Le 19 juin Jawad Kerdoudi (IMRI) explique au Christian Science Monitor que « le mouvement du 20 février est fini parce que le roi a répondu aux aspirations »
Le 20 juin Mohamed Tozy donne une interview à George Malbrunot du Figaro, dans laquelle il pose que « les cybermilitants radicaux ont perdu la main sur le terrain, ils peuvent être unis pour manifester mais quand il s’agit de présenter des propositions claires leurs divisions éclatent au grand jour ».
ECRIVAINS
Le 17 juin, France 24 a invité l’écrivain franco-marocain Youssef Jebri qui a vivement critiqué le discours royal avant de prétendre « craindre de revenir au Maroc pour des raisons de sécurité ». Le même jour, Al Jazeera cite Nabila Ramdani, écrivain et spécialiste des affaires nord-africaines, qui indique qu’il « y a un fossé entre la façon dont le monde voit le Maroc et la réalité profonde des problèmes internes du pays en terme d’analphabétisme, de corruption et de chômage »
JOURNALISTES
Le 19 juin le journaliste Mohamed Montasir explique au Christian Science Monitor que « si le roi s’en allait il s’en suivrait un chaos indescriptible, ce que les Marocains veulent n’est pas une révolution mais plutôt un mouvement contre les privilèges ». Le 20 juin sur la RTBF, le témoignage du correspondant Mehdi Meddeb indique que « des contre-manifestants violents n’hésitent pas à s’en prendre aux journalistes ». Le 21 juin, l’agence Reuters cite Ali Anouzla (Lakome) qui souligne « avec l’historique de promesses de réformes non tenues, la monarchie aurait pu faire un plan de réforme plus authentiques en annonçant une séparation entre pouvoir et argent »
FEMINISTES
Le 20 juin dans La Croix, Fouzia Assouli (Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes) estime après une évaluation positive que « ce n’est pas encore une monarchie parlementaire, mais c’est une question de temps ». Le 20 juin dans La Croix, témoignage de Zineb El Rhazoui s’emporte « parler de liberté de culte ou d’égalité hommes-femmes dans le cadre islamique est une insulte à l’intelligence du peuple Marocain ». Le 20 juin dans Le Monde, Isabelle Mandraud donne la parole à Zineb El Rhazoui qui s’avoue « très déçue, c’est même dangereux car cela risque de figer les choses pour les années à venir. (…) le roi crée un conseil de sécurité mais qui ne répondra à aucun contrôle (…) il promet l’indépendance de la justice mais il nomme les juges et préside le Conseil supérieur de la justice »
PROFESSIONELS
Le 18 juin sur Le Progrès, Younès Sadki (directeur du prestigieux hôtel Michlifen) a livré un témoignage positif : « Sa majesté a fait beaucoup, et ce depuis des années, pour le Maroc et les Marocains. Tout cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé en Égypte ou en Tunisie ». Le 20 juin, l’avocat Brahim Bouabid cité par Léa-Lisa Westerhoff dans Libération souligne qu’avec « les printemps arabes il y avait un boulevard sur lequel les partis auraient pu s’engouffrer mais ils ne l’ont pas fait ». Le 21 juin, l’agence Reuters cite Richard Holley (MACP) qui préviens que « les critiques de la réforme laissent le mieux se mettre en travers du chemin du bien, le Maroc est profondément traditionnel et est encore en phase de modernisation ».
Le 16 juin sur France Inter, Fouad Abdelmoumni estime que la réforme « est simplement une démarche tactique dans laquelle certaines concessions sont faites pour éviter le passage à une véritable démocratie parlementaire ». Le 20 juin il déclare à France Soir que « Le roi continue de disposer de pouvoirs exorbitants et de toutes les manières, la réforme politique est un processus long et périlleux »
ANALYSTES ETRANGERS
• Le 17 juin, Agnès Levallois (spécialiste du monde arabe) produit un témoignage positif sur I-Télé estimant que « S.M. Mohammed VI a pris les devants contrairement aux autres dirigeants du monde arabe ». Le 18 juin sur RTL, elle souligne que « les exigences des jeunes contestataires ne sont pas partagées par la majorité (…) les Marocains vont pouvoir davantage s’exprimer »
• Le 19 juin Nacer Djabi, sociologue à l’université d’Alger, estime dans La Croix que « nombre d’Algériens ont écouté en direct le roi Mohammed VI, si le projet de réforme est un succès au Maroc cela incitera à porter plus encore nos regards vers l’Ouest »
• Le 19 juin Jean-Noel Ferrié, directeur de recherche au CNRS à Rabat est longuement interviewé par La Croix et produit un témoignage très positif, indiquant notamment que « ce texte va exercer une pression dans la région ». Le 20 juin il est interviewé par L’Express, puis il récidive le 21 juin sur Telos-EU.com avec une tribune plus technique sur l’applicabilité de la constitution.
• Le 20 juin, le Nouvel Observateur interviewe Jean-Claude Santucci (chercheur associé à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman) qui souligne qu’un « référendum dont les résultats sont tièdes pourrait relancer les contestations (…) cette manière de proposer la réforme aussi vite est également un moyen de la populariser, comme cela avait été fait au moment de la réforme du Code de la famille ou de la régionalisation »
• Le 18 juin dans une analyse du quotidien canadien Le Devoir, Jean-Louis Roy (créateur de l’Observatoire mondial des droits de l’homme) qualifie l’approche réactive du roi du Maroc de « bien reçue par les Marocains, ce que réclament aujourd’hui les Tunisiens et ce que réclament en partie les Égyptiens, Mohammed VI l’a déjà fait »
• Le 21 juin, l’agence Reuters cite Lise Storm (université d’Exeter) qui souligne que la constitution « n’est pas démocratique, c’est un pas dans la bonne direction mais qui ne va pas assez loin »
TV PANARABES
On note que le soir même du discours sur Aljazeera English, Ahmed Reda Benchemsi a livré une évaluation sévère sur le discours royal, qualifiant la réforme de « cosmétique »
Remarque méthodologique : s’agissant d’une note portant sur le « Casting » , les articles et éditos très positifs ne sont pas ici pris en compte ( marc gibnsberg, kenneth pollack,jennifer rubin, florentino porteri…)
DIAGNOSTIQUE
En dehors du PJD qui parait plus naturellement sollicité par les journalistes étrangers pour réagir sur le projet de réforme, il apparait que le projet de nouvelle constitution souffre – vu de l’étranger – d’un déficit d’engagement de la classe politique nationale.
Par ailleurs le fait qu’un «écrivain» mineur comme Youssef Jebri aie eut le privilège de commenter le discours royal sur une chaîne aussi importante que le canal francophone de France 24 le 17 juin indique la persistance d’un sérieux problème de «casting» !!!!
Il faut aussi signaler les tribunes signées par Saad Tazi, Abdelmalek Alaoui et Driss Alaoui Mdaghri sur le site d’information Atlantico.fr, et celles de My Ahmed Charai( hudson et foreign policy) des efforts louables mais qui ne permettent pas de renverser la tendance.
On note par ailleurs l’absence de retombées significatives (allant au delà du factuel) dans les agences Bloomberg, EFE et Europa Press qui d’habitude sont plus productives.
On remarque enfin que la grande majorité des chaines TV et émissions radio invitent systématiquement un membre du 20 février pour réagir aux réformes, en plus d’un leader d’opinion «externe» au mouvement.
RECOMMANDATIONS
En terme de casting et de messages, les principales agences de presse de la sphère francophone (AFP et Reuters devraient faire l’objet d’une attention particulière et dans une mesure moindre AP
a titre d’illustrations dépêches négatives Afp qui reprend en bloc vermeren + mohsen finan et dépêche Reuters qui cite en bloc chercheuse anglaise anti+ omar radi + Anouzla !!!!)
De même nous relevons que paradoxalement les médias audiovisuels et écrits Français se caractérisent jusqu’à présent par la cohabitation principalement de 3 catégories de contributeurs :
• des voix anti fortement engagées qui se parent de manière pernicieuse d’une légitimité d’analystes( mohsen finan, vermeren…) ou journalistique ( Lise Lea Westehoff, Farid Aichoune..)
• des voix Marocaines anti ( membres du 20 févier, boubker Jamai…)
• des analystes francais pro discours( agnés levallois, jean noel ferrié, ou la canadienne lysiagne gagnon…)
Aussi et afin d’atteindre un seuil optimal de visibilité et de légitimité , nous recommandons que des personnalités Marocaines telles que profils ci-après soient sollicitées avec profit (certaines se sont exprimées dans les médias nationaux mais pas à l’international) :
• Politiques : Larbi Messari (hispanophone) ; Ali Bouabid ; Fatima Zahra Mansouri ( francophone) ; Mohamed Elyazghi ; Yassir Znagui (anglophone)…..
• Chercheurs : Mohamed Kenbib ; Yossef Ben Meir, ( des membres de CRRC si pas de devoir de réserve}…
• Journalistes : Mouna Hachim ; Leila Slimani ; Nadia Salah ;; Laurence Oiknine ; Ali Baddou….
• Ecrivains : Tahar Benjelloun ; Pierre Assouline…..
• Féministes : Aïcha Echenna ; Fatema Mernissi ; Fatema Hal,touria Bouabid…
• Professionnels : RedOne ; Richard Attias ;Pr Khacchani ( hispanophone), Leila Ghandi ; Mehdi Qotbi ; Karim Hajji ; Aziz Senni, Fathallah Sijilmassi…..
• Acteurs culturels : Faouzi Skalli ; Saïd Taghmaoui ;Driss Ajbali, Mohamed Merhari ( momo) ; Don Bigg….
• Sportifs : Hicham El Guerrouj ; Samir Azzimani ; Benazzi ; Nawal Moutawakil
• Analystes étrangers : Alexandre Adler ; Abdelwahab Meddeb ; Emmanuel Todd ; Youssef Courbage…. -
Scandale de corruption des Nations Unies au port d’Oran
Le port d’Oran a été le théâtre d’un grand scandale international dont les auteurs sont le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies t le gouvernement marocain, après la découverte d’une grande quantité d’huile de table en provenance du Maroc et destinée au peuple Sahraoui sous forme d’aide humanitaire.
Selon une source bien informée, ces aides humanitaires constituées de 24 containers de 462 tonnes d’huile de table devaient être réceptionnées par le croissant rouge sahraoui pour être distribuées aux réfugiés sahraoui.
Les sahraoui, lors de la réception de ces aides, apprennent qu’elles provenaient du Maroc. Il s’avère par la suite que le Maroc a vendu ces quantité d’huile aux Nations Unies qui les envoi sous formes d’aides humanitaires aux sahraoui dans les camps de réfugiés dans le cadre du Programme alimentaire mondial. Mais le croissant rouge sahraoui refuse ces aides pour la raison qu’elles provenaient du Maroc et décide de les envoyer au peuple libyen.
Selon des sources d’Ennahar, le montant du contrat d’huile payé par les Nations Unies s’élève à deux millions de dollars.
Ennahar/ Ismaïl Fellah
Source de l’article: http://ennaharonline.com/fr/news/6947.html
http://www.algeronline.com/la-une/scandale-de-corruption-des-nations-unies-au-port-doran -
50 ans après la débâcle arabe de 1967, les palestiniens toujours sans un Etat viable
Rédigé par Chems Eddine Chitour et publié depuis Overblog
«Après 70 ans d’excavations et de fouilles extensives sur la terre d’Israël, les archéologues ont trouvé que les actions du patriarque sont des histoires de légende; nous n’avons pas séjourné en Egypte, ni fait un exode, nous n’avons pas conquis la terre. Il n’y a pas non plus de mention de l’empire de David et de Salomon. Ceux qui s’y intéressent savent tout cela depuis des années, mais Israël est un peuple têtu et ne veut pas en entendre parler.»
Professor Ze’ev Herzog teacher in the Department of Archeology and Ancient Near Eastern Studies at Tel-Aviv University. (Ha’aretz Magazine, Friday, October 29, 1999)
«La thèse selon laquelle le génocide était suspendu sur nos têtes en juin 1967, et qu´Israël combattait pour son existence physique, n´était qu´un bluff.»
Général israélien Matityahou Peled
Ces déclarations décrivent la situation réelle . La vision biblique du grand Israël ne résiste pas à la réalité à la pertinence des faits, à moins de faire de l’archéologie biblique. De plus Israël n’a jamais été menacé, le mythe de David contre Goliath a permis à Israël de démolir les Arabes avec l’assentiment et la complicité de l’Occident coupable d’une faute éternelle: le massacre des juifs par Hitler. Ils dédouanent en promettant à Israël l’impunité. Israël n’a respecté aucune de la quarantaine de résolutions des Nations unies, elle s’assume Etat d’apartheid et fait disparaître progressivement les territoires palestiniens accordés lors de la résolution du 22 novembre 1967.
Bref rappel des rodomontades des armées arabes le 5 juin 1967
La Guerre des Six-Jours (en hébreu: Milkhemet Sheshet HaYamim,) que l´on peut traduire par «l´épopée des six jours» en arabe (Melhamet Sitet Ayam) est une guerre déclenchée par Israël qui annihila les armées des pays arabes qui, dès les premières heures, n´avaient plus d´aviation. Qualifiée de guerre des «Six-Jours» pour bien montrer la supériorité écrasante d´Israël face à tous les pays arabes réunis, c´est la troisième entre Israël et ses voisins. Cette agression israélienne entraîne, en outre, une profonde modification des frontières: avec l´occupation de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, de Ghaza, du Golan et du Sinaï, l´État juif quadruple la superficie de son territoire. Dès le 5 juin au matin, une attaque fulgurante: une fois l´aviation arabe anéantie (en une matinée), les troupes israéliennes s´emparent, en six jours, du Sinaï égyptien, de la Cisjordanie jordanienne et -au prix d´un refus, deux jours durant, du cessez-le-feu décrété par l´ONU et accepté par les belligérants arabes- du plateau syrien du Golan.
Le Mossad a écouté les préparatifs des États arabes pour la guerre des Six-Jours
Il est utile de rappeler que les dirigeants arabes n’ont jamais été unis. On rapporte que le roi Hussein de Jordanie avait averti Golda Meir la veille de l’attaque. Mieux, les dirigeants arabes s’était réunis au Maroc et des informations révélées bien plus tard nous apprennent que leurs entretiens étaient intégralement transmis à Israël. Nous lisons ces deux articles parus dans des journaux israéliens:
«Le roi Hassan II du Maroc, qui n’a pas fait confiance à ses invités de la Ligue arabe, a enregistré secrètement les discussions lors d’un sommet de 1965. Le Mossad a pu accéder aux enregistrements secrets d’une conférence que les Nations arabes ont préparée pour un conflit possible avec Israël, aidant de manière significative les FDI à se préparer à ce qui s’est transformé en guerre des Six-Jours, ancien chef du renseignement militaire, Le général maj Shlomo Gazit a révélé à Yedioth Ahronoth, que les dirigeants du Monde arabe à l’époque, avec leurs commandants militaires et les chefs de leurs services de renseignement, se sont réunis dans un hôtel de luxe à Casablanca, au Maroc, en septembre 1965 pour discuter d’une question principale: la préparation de la guerre contre Israël. Leurs commandants militaires ont présenté une pléthore d’informations en parlant ouvertement et avec une franchise relative sur les capacités des militaires sous leur commandement.»(1)
«C’était le roi Hassan II du Maroc, qui n’avait pas vraiment confiance en ses invités, qui a permis au Mossad de suivre de près la conférence. Une équipe de l’unité «Oiseaux» (tziporim en hébreu)??- une équipe conjointe dirigée par Peter Zvi Malkin et Rafi Eitan, composée du Shin Bet, du service de sécurité interne d’Israël et du Mossad – est arrivée à Casablanca, Un jour avant le début de la conférence, le roi Hassan a ordonné aux agents du Mossad de quitter l’hôtel parce qu’il craignait que les invités arabes ne les remarquent. «Mais immédiatement après la fin de la conférence, (les Marocains) nous ont donné toutes les informations requises, et ne nous ont rien refusé», raconte Rafi Eitan. Dans un mémo à l’époque du Premier ministre Levi Eshkol, le chef du Mossad à l’époque, Meir Amit, a qualifié l’opération de «l’une des gloires de l’intelligence israélienne». Israël a préparé pour la guerre de six Jours en fonction de la grande quantité d’informations produites à partir de ces enregistrements, et les commandants des FDI étaient confiants de pouvoir gagner.» (1) (2)
La suite: un calvaire des Palestiniens au quotidien
À partir du début de l´année 1969, de nouveaux combats eurent lieu entre l´Égypte et Israël le long du Canal de Suez. Cette guerre d´usure constitua une transition avant la Guerre du Ramadhan en 1973. Malgré toutes les résolutions votées, Israël ne voulut jamais se retirer des territoires. L´Occident tétanisé par sa dette envers le peuple juif ne fit rien. Pour Abba Eban «Les frontières d´Israël sont celles de l´holocauste». C´est au nom d´une prétendue -et illusoire- sécurité, que les gouvernements israéliens successifs ont refusé d´appliquer les résolutions de l´ONU leur intimant l´ordre de revenir aux frontières de 1967 -dite la «ligne verte»-, et en particulier de rendre à la Syrie les hauteurs du Golan. En réalité, la politique des «faits accomplis», guidée par la volonté connue de conquête territoriale d´Israël (a surtout pour objectif de mettre la main sur 90% des ressources en eau de la région, ce qui devrait être effectif quand le Mur sera terminé. Pour rappel, la politique des petits pas de Henri Kissinger, sioniste devant l´Eternel, acheva de tuer dans l´oeuf toute velléité d´un équilibre au Moyen-Orient. Les négociations du kilomètre 101 furent en fait une reddition en rase campagne de Sadate qui fut concrétisée par le discours de Sadate, à la Knesset, il le paya de sa vie.
L´avènement de Moubarak enfonça définitivement la cause légitime de la Palestine. Il alla même jusqu’à construire un mur souterrain pour empêcher les Palestiniens de Gaza de rentrer en Egypte. Quant à Arafat, on sait que, tour à tour, il fut attaqué par les Légions bédouines de Hussein de Jordanie en septembre 1970, ce fut ensuite la sortie du Liban en 1982 et l´exil en Tunisie, en Algérie et ailleurs. Sharon n´hésita pas à emprisonner Arafat dans la Mouqata en pointant ses canons sur son bureau devant l´indifférence générale des donneurs de leçons en Occident. Depuis Oslo en 1993 jusqu´à Camp David, aucun gouvernement israélien n´a pu ou n´a voulu arriver à une vraie solution démocratique de la question palestinienne. Sept ans de négociations ont été, chaque fois, frustrés par l´opposition de la droite en Israël.
Israël est, par définition, une colonie européenne
Pour Aaron Tordjamn Israël est, par définition, une colonie européenne. Il bat en brèche la théorie divine du peuple élu et affirme que les Israéliens provenant de différentes diasporas n’ont aucun droit: Comment se fait-il écrit-il que la Palestine, partie intégrante du Moyen-Orient, et morceau de terre habité depuis l’Antiquité par une population orientale ayant adopté, depuis plus d’un millénaire, la culture et la langue arabe, à l’instar de la Syrie, de l’Égypte ou de l’Algérie, soit, en une centaine d’années, devenue un État peuplé de migrants venus du monde entier? On s’interrogera également pour comprendre comment la population originelle de la Palestine est dispersée dans des camps de réfugiés, une partie étant soumise à un pouvoir militaire d’occupation, et une minorité d’entre -elle, seulement, disposant de la citoyenneté dans le nouvel État d’immigrés, qui se considère comme faisant partie de l’Occident » (3)
« Les réponses à ces interrogations se situent dans un contexte en dehors duquel le conflit entre le sionisme et le monde arabe demeure incompréhensible; à savoir: le colonialisme (…) La Grande-Bretagne n’avait pas le droit d’assurer en Palestine un «foyer national» aux Juifs d’Europe, pas plus que les États-Unis ont le droit de garantir un «foyer national» aux Mormons de l’Utah en Afghanistan, ou que le chef d’une tribu d’Afrique aurait le droit d’assurer aux Yézidis d’Irak un «foyer national» en Angleterre. Le sens de la déclaration Balfour correspondait donc bien, à un engagement d’implantation coloniale au coeur du Moyen-Orient, à l’instar de l’Amérique du Nord, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, etc. C’est ainsi qu’a été ouverte la voie au dernier conflit colonial dans le monde: conflit qui perdure encore aujourd’hui entre une population d’immigrants s’appuyant sur la force armée, et une population autochtone subissant la dépossession.» (3)
«Mais revenons à 1948, et à la question: «Que s’est-il véritablement passé?». Si l’on prend en considération le contexte colonial: les États arabes sont venus en aide aux habitants autochtones de la Palestine, soumis depuis six mois aux attaques et à un nettoyage ethnique de la part des colons sionistes (quiconque conteste cette expression doit s’interroger: en quel endroit du monde a-t-on autorisé des milices et des institutions étatiques séparées?). » (3)
« En mai 1948, on comptait déjà un quart de million de réfugiés palestiniens, et de grandes villes comme Jaffa et Haïfa avaient subi un nettoyage ethnique de leur population palestinienne, effectué par les milices sionistes. La conquête de la Palestine battait son plein. Les États arabes ont finalement échoué pour plusieurs raisons, dont leur infériorité militaire, numérique et en matière d’organisation. 78% du territoire de la Palestine du Mandat se sont retrouvés sous l’occupation coloniale des immigrés, après que près de 80% de ses habitants autochtones aient été victimes d’un nettoyage ethnique. La conquête sioniste a été parachevée en 1967.» (3)
Qu’elle est la perception réelle des Palestiniens par les dirigeants israéliens ?
On a l’habitude de faire croire qu’en Israël il y a les faucons ( les durs) qui ont une vision biblique intégrale de la destinée d’Israël et dit on aussi les colombes qui eux ont une vision plus réaliste de l’existence du peuples qu’ils ont spolié et à qui il faut bien donner quelque chose. Dans tous les cas à des degrés divers les responsables et militaires israéliens ont laissé des déclarations qui valent plus que mille discours sur la perception qu’ils ont des Palestiniens. Les déclarations suivantes sourcées donnent un aperçu de la profondeur du fossé qui sépare le ressenti de ces responsables vis-à-vis de la dignité humaine. Quelques florilèges des dirigeants et des généraux de Tsahal « l’armée la plus morale du monde » qui utilise les mêmes techniques que celles du troisième Reich à l’endroit des Juifs :
Si j’étais un leader Arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient t-ils accepter cela ? » (David Ben-Gourion, cité par Nahum Goldmann dans « le Paradoxe Juif », page 121…)
« Ne nous cachons pas la vérité…. Politiquement nous sommes les agresseurs et ils se défendent. Ce pays est le leur, parce qu’ils y habitent, alors que nous venons nous y installer et de leur point de vue nous voulons les chasser de leur propre pays. Derrière le terrorisme (des Arabes) il y a un mouvement qui bien que primitif n’est pas dénué d’idéalisme et d’auto-sacrifice. » (David Ben-Gourion, discours de 1938, cité dans « Le Triangle Fatidique » de Chomsky, page 91, et dans « Le Sionisme et les Palestiniens », de Simha Flapan, page 141).
« Nous devons tout faire pour nous assurer que les Palestiniens ne reviendront jamais, les vieux mourront et les jeunes oublieront. » (David Ben-Gourion dans ses Mémoires, page 157)
« Des villages juifs furent construits à la place des villages arabes. (…) Il n’y a pas un seul endroit construit dans ce pays qui n’ait pas eu une ancienne population arabe. » (Moshe Dayan, ministre de la Guerre, adressé à The Technion Haifa, rapporté par Ha’aretz, 4 avril 1969).
« C’est le devoir des leaders israéliens d’expliquer à l’opinion publique clairement et courageusement, un certain nombre de faits qui ont été oubliés avec le temps. Le premier est qu’il n’y a pas de sionisme, de colonisation, d’État Juif sans l’éviction des Arabes et l’expropriation de leurs terres. » (Yoram Bar Porath, Yediot Aharonot, 14 juillet 1972).
« Nous marchions dehors, Ben-Gourion nous accompagnant. Allon répéta cette question, qu’est-ce qu’on doit faire de la population palestinienne ? Ben-Gourion agita sa main dans un geste qui voulait dire : “Conduisez-les en dehors” ! » (Mémoires de Rabin, publié dans le New York Times, 23 octobre 1979).
« Les Palestiniens sont comme des bêtes marchant sur deux pattes. » (Menahim Begin, discours à la Knesset, cité dans le New Statesman du 25 juin 1982).
« Lorsque nous aurons colonisé le pays, tout ce que les Arabes seront capables de faire, sera de détaler tout autour comme des cafards drogués dans une bouteille. » (Rafael Eitan, chef d’état-major israélien, dans le New York Times du 14 avril 1983).
Notons toutefois qu’ Yitzhak Rabin , général une fois premier ministre a compris qu’il fallait régler le problème palestinien. Il laissa une phrase célèbre : « La Bible n’est pas un cadastre » explicitant par cela qu’il y a un peuple palestinien qui a droit lui aussi à vivre en paix sur sa terre. Ce fut les fameux accords d’Oslo de 1993 qui à la longue s’avèrent être sans lendemain. Deux ans plus tard Rabin fut assassiné. La paix qui semblait à portée de main s’est éloignée et ce n’est pas avec le premier ministre actuel qu’elle se fera, lui qui parle de la nécessité de coloniser à outrance. Il y a plus de 500000 colons en Cis Jordanie et Jérusalem est judaïsé d’une façon inexorable notamment par les colonisations qui font que toutes les bonnes terres sont occupées, et même que des fouilles entreprises sous la Mosquée d’El Aqsa pour retrouver les fondations du temple fragilisent cette mosquée risquant éboulement ce qui va naturellement amener à des regains de violence qui seront vite contenus. –
Les potentats arabes amis d’Israël enterrent la cause palestinienne
Cinquante ans après la défaite de 1967 les potentats arabes n’ont tiré aucune leçon de leur gabegie. Des Etats nations arabes sont en train de disparaître après la pendaison de Saddam, le lynchage de Kaddafi et le dépeçage de la Syrie de Alyan el Kourdi le bébé migrant mort d’une façon tragique par noyade, il reste des dirigeants tortionnaires avec leur peuple, mais serviles avec les maîtres qui les adoubent. Nous voyons les Etats arabes s’effriter avec des potentats qui se vassalisent au plus offrant. Le cas le plus scandaleux puisque c’est de lui que viennent les maux actuels du terrorisme, est celui des dirigeants saoudiens qui se liguent avec Israël contre d’autres musulmans (syriens, libanais, iraniens)
Michel Raimbaud ancien ambassadeur français décrit la rencontre du maître et du vassal qui renforce la «banalisation d’Israël» au Moyen-Orient et diabolise l’Iran: «Donald Trump est fidèle à un principe: America first. Ce principe de «l’Amérique d’abord» a été scrupuleusement respecté. Son discours a globalement été de dire: «On veut bien faire tout ce que vous voulez, mais au prix fort et c’est à vous de payer.» «Le Moyen-Orient n’est pas notre affaire, la lutte contre le terrorisme là-bas pas spécialement non plus. De notre côté, nous sommes prêts à vous fournir les armes nécessaires» – au prix fort. D’où les contrats mirifiques qui ont été conclus entre Riyadh et Washington. Il est vrai que tous les autres pays ont de quoi cauchemarder, à défaut de pouvoir rêver. (..) le grand bénéficiaire de tous ces sommets – en dehors des Etats-Unis – est Israël, sans conteste. C’est le grand gagnant car sa position est ainsi banalisée.» (4)
«On voit se poursuivre le mouvement de normalisation et de banalisation des relations entre Israël et les pays arabes de la région, à commencer par les monarchies. Les Saoudiens et d’autres monarchies du Golfe ont d’ailleurs de moins en moins de complexes à dire que l’ennemi numéro un est devenu l’Iran – qui n’a jamais agressé un seul pays arabe – et non plus Israël (…) J’étais frappé de voir l’accueil qui a été réservé à Donald Trump par les autorités saoudiennes. C’était démentiel, obséquieux, d’une flagornerie et d’un sens de la flatterie grotesque. Je trouve cela humiliant pour un pays de recevoir avec autant de fastes un autre chef d’Etat. On dit qu’environ 550 milliards de dollars ont été engagés – avec des échéances de paiement diverses. Il y a eu environ 400 milliards sous forme de contrats commerciaux, et entre 110 et 150 milliards d’armements. C’est tout bonnement absurde. Les Saoudiens sont déjà bardés d’armements alors même qu’ils n’ont gagné aucune guerre, même pas au Yémen. Le pays le plus pauvre du Monde arabe a été totalement détruit par les soins de la riche Arabie saoudite. Ces dirigeants saoudiens sont sans vergogne.» (4)
Une insoutenable européanisation du chantage à l’antisémitisme
Pour couronner le tout, Israël tétanise le monde occidental en les obligeant à voter des lois contre l’antisémitisme étant entendu qu’elle le monopole du mot sémite qu’elle partage en réalité avec les Arabes ; C’est donc devenu au fil des ans une marque déposée. Dans la majorité des pays européens il est possible d’être taxé d’antisémite et d’être jugé et condamné. Naturellement la frontière entre l’antisémitisme et la politique israélienne est de plus en plus floue. On va même plus loin il y a un glissement sémantique entre antisémite et antisioniste depuis qu’un premier ministre français lié d’une façon éternelle à Israël, a banalisé et a martelé qu’être antisioniste c’est être antisémite. Cet amalgame est naturellement inexact.
Israël a réussi à faire voter une résolution par le Parlement européen à une très large majorité, le jeudi 1er juin, une nouvelle résolution sur l’antisémitisme . La réaction de l’Organisation antisioniste UJFP a été vive pour dénoncer cela : «Il va sans dire que nous déplorons, une fois encore, la singularisation de l’antisémitisme vis-à-vis des autres formes de racisme. D’elles pas un mot, alors que, par exemple, l’islamophobie sévit partout en Europe et que la romophobie tue. Mais il y a plus grave. A y regarder de plus près, ce n’est pas tant d’antisémitisme que de limitation de la liberté de parole et de criminalisation de la critique d’Israël qu’il s’agit ». (5)
« La résolution, fait sienne les critères proposés par la très sioniste Alliance internationale de la mémoire de l’holocauste (International Holocaust Remembrance Alliance, IHRA) pour définir l’antisémitisme. «Nier au peuple juif (sic) le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste» relèverait de l’antisémitisme. (…) En France aussi, la petite musique qui amalgame insidieusement la moindre critique d’Israël et/ou du sionisme à de l’antisémitisme bat son plein. Pas besoin de la définition de l’IHRA pour cela! Et pourtant, si le vote de cette résolution au Parlement européen n’a aucune valeur juridique contraignante, il contribue à renforcer ce climat nauséabond où la parole critique à l’encontre d’Israël est bâillonnée et criminalisée.(…) Il faut rappeler qu’il n’y a pas de politique d’Etat antisémite en Europe, et que ce vote vise clairement à empêcher non pas l’antisémitisme réel mais la critique politique légitime d’un État, de sa politique et de son régime. Le vote de cette résolution nous rappelle, qu’ici comme en Europe, le droit à la critique d’Israël fait partie de la liberté d’expression politique en général – un acquis aussi précieux que fragile qu’il nous faut défendre à tout prix.» (5)
Conclusion
Cinquante ans après, les Palestiniens sont plus misérables que jamais. Israël a tout verrouillé , il est pratiquement interdit de critiquer Israël et ceux qui l’on fat fait en en payé le prix Les dirigeants israéliens ne veulent pas de la paix avec les Palestiniens. Ils s´accrochent à une vision biblique du grand Israël. Rappelons le mépris d’Israël. Il y eut 37 résolutions et nous allons citer les plus significatives. Cela a commencé avec la résolution 181 du 29 novembre 1947. On aurait cru que la résolution de décembre 2016 suite au non-véto américain aurait du être un tournant donnant un coup d’arrêt à l’hubris israélien. Il n’en n’est rien!
L’Administration Trump a choisi son camp: Il est vrai que les Arabes ne représentent plus rien en termes d’influence sur les affaires du monde. Les Etats arabes plus atomisés que jamais et le Moyen-Orient tend à disparaître sous son ancienne architecture sous les coups de boutoir insidieux, lancinants, mais efficaces des dirigeants israéliens qui ont réussi à introduire durablement la fitna au sein des Arabes. Les civilisations syriennes et irakiennes qui ont vue l’enfance de l’humanité, qui sont le berceau des religions sont menacées de disparition. Dans ce chaos moyen-oriental seul Israël émerge et est arrivé à briser les alliances voire l’unanimisme certes de façade, autour de la cause palestinienne. Israël aide l’Arabise Saoudite à démolir la Syrie, l’Irak , Bahreïn …
Après la mort de Arafat le 11 novembre 2004 , Mahmoud Abbas « désigné » par les pays occidentaux comme interlocuteur conciliant des Israéliens remportent les élections. Il est toujours au pouvoir depuis. De plus le jeu trouble de Mahmoud Abbas qui est intronisé par les Occidentaux sur le bantoustan qui est laissé aux Palestiniens est devenu par la force des choses un allié d’Israël qui l’aide indirectement à garde le pouvoir . Un espoir peut être est l’émergence d’un dirigeant palestinien Marouane Berghouti qui est en prison depuis 2001 qui a soutenu en leurs temps les accords d’Oslo mais qui par la suite a été l’un des dirigeants de la colère des Palestiniens ( lors des deux intifadas) Aux dernières nouvelles il a déclencher une grève de la faim pour l’amélioration des conditions de détention…
Enfin ; le silence assourdissant des grands de ce monde est lié à une faute originelle commise à l’endroit des Juifs, fait que ce sont les Palestiniens qui payent cette faute qu’ils n’ont pas commise et qu’ils expient depuis un siècle depuis que Lord Balfour s’est permit au nom de sa majesté, de promettre une Terre pour la seconde fois après Dieu à des Juifs en diaspora qui ,au fil des ans ont réussi à chasser de leur terre les natifs de la Palestine. Ainsi va le Monde
1.Ronen Bergman http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4866702,00.html 15.10.16
2. http://www.timesofisrael.com/morocco-tipped-off-israeli-intelligence-helped-israel-win-six-day war/?
3. Aaron Tordjman Haaretz le 27 février 2017. http://www.ujfp.org/spip.php?article5453
4. https://francais.rt.com/opinions/38907-donald-trump-dirigeants-saoudiens-flirtent-avec-guerre-grande-legerete.
5. http://www.ujfp.org/spip.php?article5669
Article de référence : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/268423-les-palestiniens-toujours-sans-etat.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
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LA QUESTION D’ORIENT: LES ACCORDS DE SYKES-PICOT : CENT ANS D’INGÉRENCE OCCIDENTALE
Rédigé par Chems Eddine Chitour et publié depuis Overblog
« Saladin! Réveille-toi! Nous sommes revenus! .Le petit-fils de Godeffroy de Bouillon est devant toi, où sont les tiens?»
Le Général Gouraud rentrant à cheval et piétinant le catafalque du tombeau de Saladin à l’intérieur de la mosquée des Omeyyades
Cela fait cent ans le 16 mai 1916, au plus fort de la Première Guerre mondiale que les acolytes de toujours se mettent d’accord pour la curée sur un Empire ottoman vermoulu qui avait choisi le mauvais camp dans la guerre. Ce partage du mépris pour le sort des peuples subjugués sera le prélude d’un siècle d’interventionnisme au nom de plusieurs droits, mais qui, tous, reposent sur le droit du plus fort, le droit de la force en face du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, selon la fameuse déclaration du président américain Wilson. Curieusement, les Etats-Unis qui supportèrent une bonne partie de la guerre en hommes et en matériel se virent écartés de cet accord de la honte. Ainsi, Armitage dénonçant cet accord parle de duplicité, véritable boîte de Pandore, véritable séisme et les ajustements des tectoniques des peuples continuent encore de connaître des répliques de nos jours et ce n’est pas fini!
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La Question d’Orient : Une ingérence continuelle : Christianisation Commerce Colonisation
Si on ne remonte pas dans le passé, on ne peut comprendre ce qui s’est passé avant ce sinistre découpage qui a fait fi de l’aspiration des peuples. Tout est parti dit-on de la «question d’Orient»; en clair, les coups de boutoir qui ont jalonné l’antagonisme Orient-Occident qui a démarré avec les croisades et s’est perpétué avec une dimension mercantile, à savoir ce qui est appelé les grandes découvertes et l’envahissement des pays au nom de la règle des 3C «Christianisation, Commerce, Colonisation.»
Nous verrons que cette Question d’Orient va progressivement muer passant de l’évangélisation au commerce et en définitive à l’accaparement des ressources des pays faibles au profit des pays dominants qui se partageront tout au long du XIXe siècle les territoires . L’Empire Ottoman entamant le déclin dit-on après avoir été arrêté aux portes de Vienne en 1687 Comme on le sait lors du congrès de Vienne : L’Europe décida de se répartir l’Afrique. L’Empire ottoman sera l’objet d’attaques incessantes bataille de Navarin vers 1825 vit la défaite de la flotte ottomane. C’est ainsi que beaucoup de pays à commencer par l’Algérie sous tutelle ottomane sera le premier domino à tomber après l’invasion française en 1830.
La guerre de Syrie: du déjà-vu
Geroges Stanechy fait la genèse de la guerre actuelle en remontant le temps et en décrivant comment les deux puissances occidentales n’ont pas cessé d’agresser l’Empire Ottoman » L’homme malade de l’Europe » à l’époque la Turquie était européenne malgré ce qu’on a pu dire Nicolas Sarkozy avec sa fameuse phrase : Si la Turquie était européenne ,ça se saurait » /
Georges Stanechy décrit le général Gouraud maitre d’oeuvre de se prouesses sur des peuples faibles : «A longueur de guerres coloniales surarmées, massacrant peuples sans défense, terrorisant populations innocentes, ce général était devenu mégalomaniaque comme beaucoup de ses pairs. «A vaincre sans péril, on triomphe idiot.» Boursouflé de l’indécrottable «habitus colonial» de notre inconscient collectif. Parmi ses faits d’armes: la sanglante répression, en 1912 au Maroc, du soulèvement de la ville de Fès contre le protectorat français. Les Allemands, qui n’étaient pas en reste sur ce plan, le surnommaient ´´einarmiger Draufgänger´´, le ´´manchot cinglé´´ (il avait perdu son bras droit aux Dardanelles, suite à une gangrène mal soignée). Stupéfaits de le voir, jour après jour, multiplier les vagues d’assaut suicidaires des soldats français, placés sous son commandement, contre leurs rideaux de barbelés et de mitrailleuses sur le front français. Se croyant au temps des croisades, formaté par les bains de sang des guerres coloniales et les tueries des combats de tranchées, le général Henri Gouraud devint ainsi le ´´Saigneur´´ de la Syrie, lors de son ´´proconsulat´´ de 1919 à 1923. Un des artisans les plus furieux du dépeçage de la Syrie: le plus gros morceau arraché étant le Liban et la Transjordanie. Dans les massacres, tortures, humiliations; villages rasés, montagnes incendiées, charniers à profusion. Chars, aviation, bombardements navals. Toute la panoplie mortifère, dans le contentement de soi. Avec pour vecteur idéologique en guise de vision: un racisme anti-arabe, islamophobe, poussé à son paroxysme.» (1)
«Inaugurant une trentaine d’années d’occupation française poursuit Georges Stanechy, l’implacable application de La Loi du Plus Fort, dans la sauvagerie d’une colonisation méprisante face au peuple syrien qui jamais ne l’accepta. Révoltes multiples, répressions sauvages. C’est ainsi qu’en 1945, le lendemain de l’armistice de la Seconde Guerre mondiale, la France tirait encore au canon sur la population de Damas ´´Le 29 mai 1945, après dix jours de manifestations ininterrompues, les Français, sous l’ordre du général Oliva-Roget bombardent Damas pendant 36 heures d’affilée. Les morts et les blessés se comptent par centaines. Une partie de la ville est détruite par ce bombardement dont le Parlement syrien» (1)
Il est vrai que l’encre à peine séchée de l’armistice du 8 mai 1945 avec l’Allemagne, la France tout juste libérée, nos Gouraud de l’époque couraient, fusaient dans tous les sens, pour ´´reprendre en main notre empire colonial´´ qui montrait quelques velléités d’indépendance. Ce furent des semaines et des mois d’atrocités depuis l’Indochine jusqu’au Cameroun, avec les sommets de l’horreur dans les tueries à Sétif en Algérie et à Madagascar. Des massacres de populations par dizaines de milliers.»(1)
«Pour l’histoire, les anciens se rappellent de la ´´tendresse de la France´´ à leur égard. Après les accords iniques de Sykes-Picot, la bataille de Khan Mayssaloun fut livrée le 24 juillet 1920 en Syrie, par l’armée française commandée par le général Henri Gouraud qui écrase l’armée syrienne menée par Youssef al-Azmeh, ministre de la Guerre du roi constitutionnel de Syrie, Fayçal ben Hussein. Cette bataille est considérée comme la fin du rêve nationaliste panarabique. Après la bataille, on dit que le général Gouraud appelé le ´´Saigneur´´, en rentrant à cheval dans la Mosquée des Omeyyades et foulant le catafalque du tombeau de Saladin, en 1919, à la tête du corps expéditionnaire français aurait dit ´´Saladin! Réveille-toi! Nous sommes revenus! ´´ Il aurait même ajouté. ´´Le petit-fils de Godeffroy de Bouillon est devant toi, où sont les tiens?´´». (2)
La Question d’Orient : Une question de dette publique de l’Empire Ottoman
Andrea Gennai qui s’est intéressé à la Dette publique ottomane qui explique en creux sa mise à mort, écrit: «En 1774 est signé le traité de Küçük Kaynarca entre l’Empire ottoman et l’Empire russe. Ce traité rime avec les premières pertes territoriales de la Sublime Porte et marque également le début de la ´´Question d’Orient´´, c’est-à-dire essentiellement ´´le démembrement progressif de l’Empire ottoman et les rivalités des grandes puissances en vue d’établir leur contrôle ou leur influence sur l’Europe balkanique et les pays riverains de la Méditerranée orientale et méridionale´´. La question d’Orient: la gestion multilatérale de la Dette publique ottomane». (3)
«À chaque nouvelle crise poursuit-il, les grandes puissances s’immiscent davantage au sein des affaires d’un Empire ottoman déclinant. L’objectif principal est de régler tout conflit conformément à leurs propres intérêts. Les diplomaties occidentales se disputent alors l’Empire ottoman en zones d’influence. ´´La Sublime Porte´´ est également menacée de l’intérieur. Le développement des mouvements des nationalités, d’abord dans les Balkans puis au sein des provinces arabes, menace l’intégrité territoriale de l’´´homme malade´´ de l’Europe. L’Empire ottoman est alors attaqué de toutes parts. Cette situation entraîne le pouvoir ottoman à mener des expéditions répressives qui débouchent souvent sur des guerres extérieures, notamment avec la Russie (1854-56 et 1877-78). Tout cela coûte bien évidemment extrêmement cher. Les difficultés économiques sont alors importantes et les pertes territoriales empêchent la Porte de subvenir à ses besoins.» (3)
«(…)Il faut attendre 1910 pour que le gouvernement établisse un budget crédible qui permette de mieux contrôler les dépenses. De plus, la fiscalité ne permet pas une rentrée d’argent régulière. Adib Roumanie n’hésite d’ailleurs pas à présenter les problèmes financiers comme étant les plus angoissants de tous pour la Sublime Porte. (…) Le gouvernement ottoman avait bien envisagé de recourir à l’emprunt extérieur, mais il était tout à fait conscient des risques qu’il encourrait. Il craignait surtout que les mécanismes de la dette l’entraînent dans une spirale infernale dans laquelle il ne pourrait pas sortir. (…) En 1854, l’Empire russe attaque de nouveau l’Empire ottoman. L’état économique de l’Empire est à tel point désastreux que la Sublime Porte doit recourir à l’emprunt étranger.» (3)
Certes, la politique des grandes puissances réduit l’Empire ottoman a un statut de semi-colonie, mais il s’agit de ne pas sous-estimer les problèmes internes à l’Empire. La Sublime Porte, en dépit du programme de réformes (Tanzimat) promulgué par rescrit impérial (charte de Gülkhane) le 2 novembre 1839, reste figée et ne parvient pas à sortir du marasme dans lequel elle se trouve. (…) À l’aube de la guerre, la dette extérieure de l’Empire ottoman est tenue majoritairement par des Français. Cette dépendance envers la France explique en partie pourquoi la Sublime Porte a décidé de s’allier avec les Empires centraux. En outre, la Russie, l’ennemi par excellence de Constantinople, se trouve être dans le camp de la Triple Entente. Il n’en faut pas plus pour que le gouvernement s’allie avec l’Allemagne le 2 août 1914, en partie pour mettre un terme à sa tutelle économique et financière. L’Empire ottoman eut à se battre pratiquement avec toutes les puissances européennes: l’ennemi héréditaire que fut la Russie. Ajoutons les événements de Syrie fomentés par les Français et les Anglais qui imposèrent à l’empire déclinant un gouverneur (moutassaraf) chrétien. C’est là que l’Emir Abdelkader donna la pleine mesure de son humanisme en sauvant des milliers de chrétiens promis à la vindicte d’une foule déchaînée.
L’une des actions de modernisation entreprise par la Sublime Porte fut le chemin de fer Berlin-Bagdad (Bagdadbahn), une voie ferrée de 1600 km de long, construite entre 1903 et 1940 dans l’Empire ottoman pour assurer la liaison entre Konya (Turquie actuelle) et Bagdad (Irak actuel). (…) L’aspect de prestige n’est pas à négliger puisque l’empereur Guillaume II s’implique personnellement dans le projet (…) La politique allemande vient ici contrecarrer les intérêts français et surtout britanniques. Le chemin de fer Berlin-Bagdad et les missions militaires allemandes sont deux aspects de la liaison de plus en plus étroite entre l’Empire ottoman et les Empires centraux, qui devait les conduire ensemble vers la Première Guerre mondiale. (…)En 1912, la Deutsche Bank acquiert une part de 23,75% dans la Turkish Petroleum Company, société à capitaux britanniques et néerlandais Après la Première Guerre mondiale, la Deutsche Bank devra céder sa part de la Turkish Petroleum Company à la Compagnie française des pétroles.» (4)
Justement le pétrole sera le facteur strucuturel de toute la politique des puissances de l’époque, l’Angleterre et la France. C’est Clemenceau président du Conseil qui donna la juste mesure de l’importance du pétrole dans la guerre : «Il faut que la France combattante, à l’heure du suprême choc germanique, possède l’essence aussi nécessaire que le sang… une goutte de pétrole vaut une goutte de sang.»
Résultat des courses maintenant que le pétrole est une certitude la curée peut commencer alors que la guerre n’était pas terminée ! Comme l’écrit l’historien Henry Laurens: «Entre 1916 et 1922, l’Empire ottoman et ses marches firent l’objet d’intenses tractations entre Français et Britanniques. Après 1918, les Etats-Unis se posèrent en arbitre, au nom du ´´droit des peuples´´. Pourtant, à aucun moment, les populations locales ne furent réellement consultées. Le partage territorial en fut durablement fragilisé.» (5)
«En 1914, les provinces arabes de l’Empire ottoman se trouvaient sous l’influence collective et multiforme des puissances européennes, auxquelles s’ajoutaient les Etats-Unis. Les Jeunes-Turcs, au pouvoir depuis 1908, cherchaient à se débarrasser de ces ingérences permanentes. La France était la puissance dominante en «Syrie naturelle» (…) » (5)
« Les Britanniques, qui occupaient l’Egypte depuis 1882. (…) En entrant en guerre en novembre 1914, les Ottomans entendaient s’affranchir des dominations étrangères et liquider les autonomismes locaux. Dès le début de 1915, la répression frappe les élites politiques arabes (…) Un certain nombre d’esprits romantiques du Caire, dont le plus célèbre sera T. E. Lawrence, le futur Lawrence d’Arabie, misent sur une renaissance arabe qui, fondée sur l’authenticité bédouine, se substituerait à la corruption ottomane et au levantinisme francophone. Ces bédouins, commandés par les fils de Hussein, les princes de la dynastie hachémite, accepteront naturellement une tutelle britannique ´´bienveillante ´´. Londres leur promet bien une ´´ Arabie ´´ indépendante, mais par rapport aux Ottomans. De leurs côtés, les Français veulent étendre leur ´´ France du Levant ´´ à l’intérieur des terres et construire ainsi une ´´grande Syrie ´´ francophone, francophile et sous leur tutelle.» (5)
«Comment fixer les limites entre l’Arabie britannique et la Syrie française? Poursuit Henry Laurens. La négociation est confiée au Français François Georges-Picot et à l’Anglais Mark Sykes. (…) Le président Woodrow Wilson ne se sent aucunement lié par les accords ´´secrets´´ contractés par ses partenaires. Il se pose en défenseur du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, bien qu’il ne soit pas très clair dans son esprit si cela vaut aussi pour les peuples non blancs, comme les ´´ bruns´´ (les Arabes) et les ´´jaunes´´ – pour les ´´noirs´´, il n’en est pas question. (…) Les Anglais du Caire veulent remettre en cause l’accord passé avec les Français (…) Ils savent utiliser avec sincérité la rhétorique wilsonienne: sur les ruines de l’Empire ottoman, Arabes, Kurdes, Arméniens, Juifs coopéreront sous la tutelle bienveillante des Britanniques. Sykes utilise dans ce sens le mouvement sioniste, ce qui conduira à la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 annonçant l’établissement «en Palestine» d’un Foyer national juif. La stratégie britannique va reposer sur l’occupation du terrain avec l’encouragement donné à la révolte arabe de s’étendre à la Syrie (mais non à la Palestine) et sur une succession de déclarations officielles allant dans le sens de l’autodétermination. Pour Londres, le droit des peuples signifie le droit de choisir la tutelle britannique. Quand des nationalistes arabes radicaux refusent cette domination, ils sont ravalés au statut infamant de ´´Levantins´´, qu’ils partagent avec les éléments pro-français (en général des chrétiens).» (5)
Comme la Grande Bretagne vis-à-vis de l’utopie d’un Royaume arabe, La France, nous dit René Naba, reniera aussi ses promesses. Il écrit: «(…) face aux habiles négociateurs anglais, la France capitulera. Reniant ses promesses, la Syrie, du fait français, sera réduite à sa portion congrue au prix d’une quadruple amputation, délestée non seulement de tous les territoires périphériques (Palestine, Liban, Turquie et Irak), mais également amputée dans son propre territoire national du district d’Alexandrette. Une trahison qui conduira le ministre syrien de la Défense, Youssef Al Azmeh, en personne, à prendre les armes contre les Français pour la conjurer à Mayssaloune (1925), dans laquelle il périra ainsi que près de 400 des siens dans la bataille fondatrice de la conscience nationale syrienne.» (6)
La Question d’Orient devenue une « Question » de pétrole
C’est là justement que tout change avec la découverte du pétrole irakien. L’Empire accepta de donner une concession de part et d’autre du tracé du Bagdad-Bahn aux entreprises allemandes. «En 1918 poursuit Henry Laurens, la question pétrolière devient dominante. Selon l’accord, la France devrait contrôler la région de Mossoul, où se trouvent d’importantes réserves potentielles, mais les Britanniques, eux, ont les droits de concession. (…)Les Français ayant conditionné tout accord territorial à un partage de l’accès au pétrole, les deux négociations vont se dérouler parallèlement (…) De la conférence de Deauville (septembre 1919) à celle de San Remo (avril 1920), on se contente d’ajuster la ligne Sykes-Picot. (…) Quand le nationalisme arabe reviendra en force, il ne reconnaîtra pas la légitimité de ce découpage et appellera à la constitution d’un Etat unitaire, panacée à tous les maux de la région. Périodiquement, le spectre d’un nouveau «Sykes-Picot» ou partage du Proche-Orient imposé de l’extérieur resurgit. La prétention occidentale d’une supériorité morale fondée sur l’application de la démocratie et du libéralisme apparaît alors comme une sinistre mystification. C’est peut-être la conséquence la plus néfaste des choix de la période 1916-1920, régulièrement renouvelés depuis.» (5)
Et l’avenir ?
La guerre de cent ans en Syrie amènera certainement un nouveau redécoupage du Moyen Orient . Plusieurs versions existent dont celle de couper l’Irak en 3 ( Kurdes, au Nord, qui pourraient d’ailleurs à terme fusionner avec ceux de la Syrie de l’Iran et ceux de la Turquie) , les Sunnites au centre ( Bagdad) et enfin les Chiites au Sud de l’Irak ? S’agissant de la Syrie, on parle d’un réduit alaouite et d’une partie sunnite. Enfin même l’Arabie saoudite n’échappera pas. Les stratèges occidentaux envisagent un émirat sacré autour de la Mecque et des territoires pour le reste avec un émirat pétrolier autour de Dahran sur le golfe persique
En Europe, la Turquie cherche à se donner une visibilité en faisant au passage le sale boulot en tentant d’endiguer les hordes d migrants conséquence des guerres de l’Occident et ceci pour une éventuelle adhésion à l’Union Européenne . Naïfs qu’ils sont ! Au début des années 1990 Bolkestein ancien commissaire européen avait déclaré incompatibles les valeurs des musulmans et celles de son pays. S’agissant de l’adhésion de la Turquie : « Si cela devait arriver, la libération de Vienne, en 1683, n’aurait servi à rien. Nous « les » avions arrêtés à Poitiers…Nous « les » avions arrêtés devant Vienne. Nous « les » arrêterons encore…sinon, l’Europe sera musulmane d’ici à la fin du siècle »(7)
Pourtant , beaucoup de choses ont changé ces dernières années. On pense à un couple turco-allemand en substitution du couple franco-allemand: vers une victoire des anciens vaincus de la Première Guerre mondiale. L’adhésion éventuelle de la Turquie à l’Europe serait un tremplin de puissance pour la Turquie, laquelle pourrait retrouver son rôle de «pont» entre les deux continents. Il reste que le redécoupage du Moyen-Orient ne sera pas aussi simple avec autant d’acteurs qui veulent avoir leur part du butin.
Une certitude cependant, les Arabes sont plus que jamais atomisés et à la place du nationalisme arabe des Nasser, Boumediene, fait place maintenant l’irrationnel dans un monde où la puissance technologique de l’Occident avec sa doctrine zéro mort chez lui, fera que les Arabes et plus largement les musulmans, s’ils ne misent pas sur le savoir, disparaîtront en tant que nations.
1. Georges Stanechy http://www.legrandsoir.info/syrie-la-france-asservie.html
2. http://www.gndpta.eu/news_objects/files/memoire-andrea-gennai.pdf Aout 2015
3. C.E. Chitour http://www.legrandsoir.info/j-ai-fait-un-reve-l-occident-ne-mettra-pas-a-mort-bilad-cham.html
4. Le Bagdad Bahn: Encyclopédie Wikipédia
5. https://www.monde-diplomatique.fr/2003/04/LAURENS/10102
6. http://www.mondialisation.ca/sykes-picot-un-siecle-calamiteux-pour-la-france/5525753
7.Chems Eddine Chitour http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/etre-emigre-musulman-en-europe-83610
Article de référence : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/241925-cent-ans-d-ingerence-occidentale.html
Professeur Chems eddiine Chitour
Ecole polytechnique enp-edu.dz
http://chems.over-blog.com/2016/05/la-question-d-orient-les-accords-de-sykes-picot-cent-ans-d-ingerence-occidentale.html -
Les relais médiatiques occidentaux de Mohamed VI démasqués
En Occident, les mercenaires de la plume sont finalement nombreux. Le passe-temps favori de certains est descendre en flammes l’Algérie et de produire en série des articles contre la cause sahraouie. Bien sûr, ce «travail» est gracieusement rémunéré par le makhzen marocain. C’est ce que révèlent des courriels compromettants – récemment en ligne par le hacker marocain Chris Coleman. Ces mails montrent que c’est Ahmed Charaï, le directeur du site marocain www.lobservateurdumaroc.info, qui est chargé par le makhzen du recrutement et du paiement de ces «journalistes» occidentaux.
Certains des emails échangés entre un représentant du makhzen et Ahmed Charaï portent notamment sur les honoraires de ces «mercenaires» qui ont donné satisfaction. Ahmed Charaï y a en effet détaillé les honoraires de sa «rédaction occidentale». En s’adressant à son «agent traiteur», il demande ainsi de l’argent en euros pour «régler» les piges de juillet et de septembre de trois journalistes français. Il a notamment réclamé 6000 euros pour Vincent Hervouët, rédacteur dans la chaîne de télévision française LCI, pour ses articles propagandistes dans l’Observateur et dans Foreign Policy. Pour Dominique Lagarde, journaliste au service monde de l’Express, il réclame 12 000 euros. Autrement dit, 6000 euros par mois de lobbying médiatique anti-algérien. Ahmed Charaï a fixé aussi à 6000 euros la pige de Mireille Duteil, rédactrice adjointe au service monde du Point. Dans son mail, celui-ci a également émis son souhait d’offrir au président du Financial Times un «beau cadeau».
Il faut savoir que le makhzen ne donne pas que des enveloppes bourrées d’euros à ces «journalistes». Il leur offre également des séjours gratuits dans les grands complexes touristiques de Marrakech, comme il offre, à travers Ahmed Charaï, des cadeaux. Dans un email posté le 2 octobre à 12h42, Ahmed Charaï a parlé par ailleurs d’une réunion prévue pour le 7 octobre avec, dit-il, «nos amis journalistes français». Une réunion qui s’est en effet déroulée ce jour-là à 20h à l’hôtel Scribe, à Paris. Son but : trouver de nouveaux angles d’attaque pour «tomber» sur l’Algérie et le Sahara occidental.
Dans un autre email adressé le 10 mars 2011 à son «employeur», Ahmed Charaï énumère quelques articles qui faisaient la promotion de la monarchie marocaine, publiés par ses amis journalistes à l’Express, Washington Post, Hudson Institute, Fox News, LCI et Foreign Policy. A signaler aussi que des emails échangés entre Ahmed Charaï et Vincent Hervouët sur la médiatisation du Mouvement de l’autonomie de la Kabylie (MAK) en lui consacrant une bonne place dans le journal de TF1 ont été interceptés. Dans un autre courriel, Vincent Hervouët demandait une avance sur salaire de 38 000 euros. Bien sûr, tous ces mercenaires occidentaux de la plume sont payés avec l’argent des Marocains.
https://www.elwatan.com/archives/internationale/les-relais-mediatiques-occidentaux-de-mohamed-vi-demasques-2-16-12-2014