Contrairement à ce que ses responsables veulent faire croire, le Maroc suffoque économiquement.
Chris Coleman, le Julian Assange marocain, continue à publier des révélations impressionnantes sur la nature et le fonctionnement du Makhzen. Dans les derniers documents mis en ligne sur sa page facebook, l’on apprend ainsi que le 16 mars 2012, Taïeb Fassi Fihri, conseiller du roi du Maroc, s’est rendu en Arabie Saoudite où il a été reçu par le roi Abdallah Ibn Abdelaziz. La raison de ce déplacement placé sous le sceau du secret ? Une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine MAP mentionne ainsi que l’ancien ministre des Affaires étrangères du royaume marocain s’est rendu dans la péninsule arabique pour remettre au souverain saoudien une lettre de Mohammed VI «portant sur le renforcement du partenariat stratégique existant entre les deux pays frères».
Aujourd’hui, grâce aux révélations du hacker Chris Coleman, l’opinion peut se faire une idée de ce que veut dire l’expression «portant sur le renforcement du partenariat stratégique existant entre les deux pays frères» employée dans la dépêche de la MAP. En effet, parmi les documents publiés par Coleman, une lettre envoyée le 7 mars 2012 par l’ambassadeur du Maroc à Bahreïn et destinée à Fassi Fihri avec un projet de lettre du roi Mohammed VI au roi d’Arabie Saoudite.
Celle-ci demande une aide économique «pour surmonter la crise, les difficultés conjoncturelles dans le cadre de nos efforts de pour surmonter la crise économique et financière subie par l’économie nationale par des facteurs et des influences internationales et régionales, et les conséquences de conditions climatiques difficiles». «Je suis certain que vous n’allez épargner aucun effort en vue d’être le meilleur et plus fort soutien pour nous pour surmonter cette situation exceptionnelle », ajoute la lettre.
Contrairement donc à ce que ses responsables veulent faire croire, le Maroc suffoque économiquement. Bref, il lui faut de toute urgence de l’argent frais pour éviter l’asphyxie et les révoltes sociales. Neuf jours après, Fassi Fihri est allé remettre la lettre du roi du Maroc dont le contenu vient d’être révélé par Coleman.
Cependant, la crise économique n’empêche pas les membres de la famille royale de faire des dépenses extravagantes. La même année, la sœur de Mohammed VI, la princesse Lalla Meryem, a ainsi ordonné à l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies à Genève, Omar Hilal, de lui acheter «40 flacons» d’un produit spécial pour bain de marque Henri Chenot. Le makhzen n’est également pas regardant sur les dépenses lorsqu’il s’agit de payer des centaines de milliers d’euros pour des vacances de rêve à Marrakech à des personnalités politiques et médiatiques occidentales, tout cela rien que pour acheter leur silence ou leur complicité concernant la colonisation du Sahara occidental.
Ce n’est pas tout : le Maroc est devenu aussi une terre d’accueil pour des dictateurs déchus. Le dernier à s’être installé dans la capitale marocaine est l’ex-président burkinabé Blaise Compaoré, chassé du pouvoir le 31 octobre dernier après 27 ans de règne. Voilà la réalité crue du Maroc de Mohammed VI.
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Mohammed VI, un riche mendiant pris la main dans le sac
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De la Constitution secrète et octroyée à la Constitution « Baltagique » imposée
Après trois mois de concoction d’une Constitution secrète, et après la divulgation de ce bouillon, qui est plus enfoncé dans la tyrannie et la suppression du pouvoir du peuple, celui-ci est sorti, aujourd’hui dimanche 19 juin, dans des marches imposantes pour annoncer son rejet de la constitution octroyée, de manière despotique quant à la méthode, la forme et le contenu, et continuer d’exiger toutes les revendications levées depuis le 20 février, et qui ont été complètement ignorées par le Pouvoir. La réponse officielle a été le débarquement des « voyous du pouvoir », communément connus sous le nom de « Baltagiya », soutenus par les forces de sécurité, et utilisant les moyens publics. Ainsi, l’Etat révèle que la méthode adoptée est l’imposition de la Constitution, pour passer de la Constitution secrète à la Constitution « Baltagique ».
Mais, malgré tout cela, la détermination du peuple a été la plus forte. Ainsi des milliers de personnes ont marché pacifiquement dans plus de 70 villes, ne laissant pas d’opportunité aux fomenteurs de troubles, et révélant la vérité de la Constitution octroyée et de ses promoteurs et les fausses allégations de démocratie et de ses dérivés comme l’entend le makhzen à sa manière. -
Le Maroc veut adhérer à l’UA pour la saborder de l’intérieur !
Le Maroc veut adhérer à l’UA pour la saborder de l’intérieur !
Il doit respecter l’Acte constitutif de l’Union Africaine, sans demander l’exclusion de la RASD, Etat fondateur
Noureddine KhelassiPublié dans La Tribune le 30 – 01 – 2017
«Il n’y aura pas de débat autour de la RASD […], le débat est autour d’une demande d’adhésion du Maroc à l’Union Africaine (UA).» La réponse de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale algérien, à une question du magazine pro marocain Jeune Afrique, est claire et nette ! Ce qui signifie, conformément à l’Acte Constitutif de l’Union Africaine (UA), signé par 53 pays le 11 juillet 2000 à Lomé, que le Maroc ne va pas réintégrer l’OUA qui n’existe plus et qu’il a quittée en 1984. Cela veut tout simplement dire qu’il est seulement susceptible d’intégrer l’organisation qui lui a succédé, à savoir l’UA dont il n’est pas membre fondateur. Il s’agit donc d’une simple adhésion et non d’une réintégration, comme la machine propagandiste marocaine s’emploie à le marteler depuis que Rabat a exprimé officiellement son souhait d’adhérer à l’UA en 2016. Du point de vue du droit, c’est-à-dire des statuts de l’UA tels que définis par son acte fondateur, le Maroc a théoriquement le droit de devenir son 54e Etat membre, à condition de respecter scrupuleusement l’Acte Constitutif, en termes de droits et de devoirs, y compris la stricte obligation de ne pas exiger au préalable l’exclusion de la Rasd, membre de pleins droits et fondateur historique de l’UA.
Jusqu’ici, la diplomatie marocaine, vraisemblablement par souci tactique, s’est abstenue de conditionner son adhésion éventuelle à l’UA. Surtout pas de réclamer l’exclusion de la RASD, qui ne pourrait l’être car l’exclusion d’un membre n’est possible qu’en cas de coup d’Etat ou de retrait volontaire dument signifié par un Etat membre (articles 30 et 31 de l’Acte Constitutif). Ça, c’est pour la sauvegarde des apparences. En réalité, le Maroc a compris qu’il valait mieux être dedans que dehors, et qu’il serait finalement plus intéressant pour lui d’adhérer à l’UA pour y effectuer le travail de sape nécessaire. C’est-à-dire, œuvrer à favoriser un rapport de force favorable à une modification des dispositions de l’Acte Constitutif qui lui sont actuellement défavorables. Mais le Palais royal sait aussi que si le principe même de son adhésion n’est pas discutable en soi, son admission n’est en revanche pas assurée d’avance, même si 28 pays de l’Union seraient déjà acquis à ses thèses à défaut d’être tous des alliés inconditionnels.
Déjà, dans l’objectif d’influer sur le cours des événements, le roi Mohamed VI a préféré donner de sa propre personne en se rendant samedi à Addis Abeba. Il avait été précédé d’une délégation d’une centaine de diplomates et d’agents de la Dged, les services de renseignements extérieurs, sans compter les journalistes dont le nombre est, selon des sources locales, le double de la délégation officielle. Le but manifeste est de renforcer l’action de lobbying intense entrepris sur place par le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar et le patron de la Dged Yassine Mansouri. Ces deux grandes figures du Makhzen avaient déjà tenté de forcer la main, mais sans succès, de la présidente de l’UA, Mme Nkosazana Dlamini Zuma, exhortée à accepter d’inviter officiellement le roi à assister au sommet des chefs d’Etat, à titre d’invité officiel ou d’observateur. La présidente, dont le mandat arrive à expiration, a reçu courtoisement les deux dirigeants marocains, mais leur a administré une cinglante leçon de droit en leur rappelant les principes de l’Acte Constitutif qui ne donne en la matière aucun droit préalable au Maroc qui n’est pas encore membre de l’UA. Après cette première défaite en rase campagne, le roi est revenu aux recettes traditionnelles du lobbying en invitant un certain nombre de délégations à un immense raout organisé dimanche. L’objectif manifeste était de motiver les troupes alliées en vue de la bataille politique et juridique qui commence aujourd’hui avec les travaux du sommet des chefs d’Etat.
Mais le Maroc a dû réaliser que la partie sera particulièrement ardue. D’autant plus difficile que le Bureau des affaires juridiques de l’UA a rendu un avis de droit, motivé, clair et précis et surtout défavorable aux prétentions marocaines. Le Maroc est ainsi invité à se conformer à l’Acte Constitutif en s’interdisant de poser des conditions préalables à son éventuelle adhésion à l’UA, notamment en demandant l’exclusion de la RASD, membre de plein droits et fondateur historique de l’Union. Plus précisément, le royaume chérifien est appelé à respecter les frontières héritées de la colonisation et à organiser un référendum d’autodétermination «libre et juste» du peuple sahraoui, en conformité avec les statuts de l’UA et les résolutions des Nations unies. Pis encore, et à l’instar de l’ONU, les experts juridiques de l’UA considèrent que le Maroc est une puissance occupante du Sahara Occidental. Et, coup de massue supplémentaire, l’Avis juridique rendu, à la demande de douze pays de l’UA, dont l’Algérie, l’Afrique du sud et le Nigéria, précise notamment que «du fait que le Royaume du Maroc est considéré par l’Union africaine comme occupant le territoire d’un autre Etat membre et empêchant le peuple de cet Etat d’exercer son droit à l’autodétermination, il serait difficile de concilier l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour l’éradication de toutes les formes du colonialisme et la réalisation de la libération totale de l’Afrique avec l’admission d’un Etat membre occupant un autre Etat membre de l’Union». -
À quoi rime la nouvelle stratégie du Maroc sur le Sahara occidental ?
À quoi rime la nouvelle stratégie du Maroc sur le Sahara occidental ?
Noureddine KhelassiPublié dans La Tribune le 11 – 03 – 2017
Adhésion à l’Union africaine (UA), évacuation unilatérale de la zone tampon litigieuse de Guerguerat et rapprochement avec le nouveau SG de l’ONU : selon la franco-marocaine Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb et chercheuse à l’université Paris-1, le Maroc a choisi un nouveau cap diplomatique dans le but de mieux faire accepter son fait accompli stratégique au Sahara occidental. Pour cette politologue, qui a toujours défendu avec une subtile intelligence les intérêts du Maroc, Rabat a changé de fusil d’épaule parce qu’il a «réalisé qu’il ne peut compter sur un affaiblissement du Polisario ou du régime d’Alger, ni sur ses amis habituels». Il veut donc «apparaître comme un interlocuteur fiable des relations internationales et isoler le Polisario en se mettant dans la légalité». Et de souligner, à juste titre d’ailleurs, que «Rabat a compris qu’il devait sortir de l’immobilisme», sachant que le statut quo lui est «devenu préjudiciable». D’où l’adoption d’une realpolitik. Cette «situation de «ni guerre ni paix» est un obstacle à ses ambitions économiques, politiques, régionales». La stratégie du statu quo à tout prix, étant improductive et contreproductive, «le Maroc s’est retrouvé dans une impasse», note la spécialiste qui pointe un «enfermement politique et stratégique, une asphyxie économique». Pour mieux comprendre le vrai sens du nouveau cap de la diplomatie marocaine qui se dessine, il faudrait donc la lire à travers son analyse qui pose sur la table les trois issues possibles pour le conflit. A savoir, un Etat sahraoui indépendant, une confédération ou une autonomie dans le cadre du Maroc. Sans surprise, Khadija Mohsen Finan estime que la «troisième option est la plus réaliste», mais qui devrait être revue et corrigée. Dans le sens où l’autonomie doit être «négociée et concertée» avec la population, et que l’accord qui en résulterait, soit applicable. Quand elle dit que «cette solution n’est pas forcément la plus avantageuse pour le Maroc», elle suggère finement qu’il aura fait alors des concessions jusqu’ici impensables. Sous-entendu que les Sahraouis auraient tout à gagner d’une autonomie plus large, dans le cadre d’une régionalisation qui lui accorderait des pouvoirs plus étendus. Prérogatives qui n’obéreraient en rien la souveraineté du royaume, symbolisée en son temps par la métaphore du «drapeau et du timbre» du roi Hassan II. Cette plus vaste autonomie, Khadîdja Mohsen Finan l’explique par «une région réellement autonome» qui «veut dire reconnaître l’identité des Sahraouis, négocier avec un acteur qui n’a pas été vaincu et traduire cela concrètement dans les modalités de l’autonomie : des élections libres, la jouissance des ressources naturelles – ce qui ferait du Sahara occidental une région beaucoup plus riche que les autres, à l’instar de la Catalogne en Espagne». A travers cette voix intelligente et intelligible, le Makhzen semble adopter une politique de réalisme productif. Du style, céder un peu plus pour gagner plus et plus durablement. En réalité, à travers cette nouvelle stratégie, les desseins géostratégiques du Maroc sont simples. Au-delà même d’une plus large autonomie, le Maroc, dans l’hypothèse où il accepterait un référendum d’autodétermination qui consacrerait l’indépendance des Sahraouis, pourrait même aller plus loin. Il pourrait céder le tiers du territoire du Sahara occidental, représenté par le Rio de Oro qui fut concédé un temps à la Mauritanie avant d’être annexé par Rabat. Dans ce cas de figure, Nouakchott gagnerait à avoir un tel territoire tampon sahraoui, et ne plus être dans une promiscuité géographique directe avec son encombrant et hégémonique voisin marocain. Tout en voulant garder une voie de communication directe avec le Maroc sans passer pour autant par le futur Etat sahraoui dans le Rio de Oro. Il s’agirait, dans ce cas hypothétique, d’une bande d’accès sous forme de corridor débouchant sur l’Océan atlantique, allant de la pointe de la Gouéra jusqu’à la limite-sud des territoires de Saguia el Hamra qui seraient sous autonomie. Un corridor qui échapperait à l’autorité sahraouie indépendante dans le Rion de Oro. Une telle configuration serait nettement préjudiciable pour le futur Etat sahraoui qui n’aurait pas l’accès direct à la mer. Dans un tel cas de figure, le Maroc abandonnerait aussi, définitivement, les zones sahraouies libérées, situées entre le mur de sable et la frontière algérienne. Pour mieux conserver les territoires «utiles» à l’ouest du mur de sable, dans la Saguia el Hamra sous statut d’autonomie avancée. Dans ce cas de figure, on ne serait pas loin d’un schéma rappelant les territoires palestiniens autonomes. Dans ce scénario, le Maroc exigerait la démilitarisation totale des Sahraouis qui, quoique réellement autonomes sur bien des dossiers, resteraient liés au Maroc par le lien ombilical de la diplomatie et de la défense. Bref, un Etat sahraoui indépendant, mais géographiquement confiné, et une région sahraouie autonome, mais à l’ombre du drapeau chérifien.
N. K.
https://www.djazairess.com/fr/latribune/125119 -
Le Maroc et la drogue
Le Maroc et la drogue
Amine EchikrPublié dans La Tribune le 28 – 06 – 2013
Le ministre délégué aux Affaires étrangères du Maroc s’est dit surpris que les responsables algériens évoquent le problème de la drogue alors qu’ils le passent sous silence lors des réunions bilatérales, ajoutant que les voisins de l’Est ont refusé la constitution d’un comité maroco-algérien composé des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays pour y traiter cette question. Il faudrait donc une commission mixte pour lutter contre la culture du kif chez nos voisins. Mais à quoi servent donc la police et la gendarmerie ? A quoi sert la justice de ce pays ?
Le ministre marocain n’a pas critiqué le rapport des Nations unies, selon lequel, notre voisin de l’ouest est «le premier producteur et exportateur mondial de haschich» et que la région du Rif abrite des dizaines de milliers d’hectares de cultures de cannabis.
Il est vrai que faute de pouvoir combattre les colonisateurs, au XIXe siècle, le sultan Hassan 1er (1873-1894) a autorisé officiellement la culture du cannabis pour la consommation locale pour les tribus des Ketama, des Beni Seddate et des Beni Khaled, vraisemblablement pour contribuer à la pacification de la région. Cette culture, bien qu’illégale, procède donc en grande partie du statu-quo qui, depuis l’accès à l’indépendance marocaine, existe entre l’Etat et les villages du Rif. Cette tolérance de la part des autorités constitue une alternative à un sous-développement contre lequel elles n’agissent pas et une garantie de paix sociale et politique d’autre part. Il serait peut être temps qu’en bon voisins, nos «frères» marocains agissent pour réduire de manière forte l’étendue de ce fléau.
En Algérie, police, gendarmerie et douanes font ce qu’elles peuvent. Les quantités saisies par les services concernés par la lutte contre la drogue ont atteint 157 tonnes en 2012. Il n’y a pas eu besoin de commission mixte ou autre. Lutter contre le trafic de drogue n’est pas l’objet de négociations diplomatiques. Cette lutte dépend du gouvernement marocain et de sa volonté politique. La volonté de développer son pays sur tout le territoire et pas seulement sa bande côtière.
Se chercher un ennemi extérieur est une tradition dans les pays du Maghreb. Accuser son voisin de tous les maux que l’on n’arrive pas à résoudre, n’est pas un signe de bon voisinage. «L’anachronisme» réside dans le fait de laisser 800 mille personnes vivre dans un «autre âge». Qu’elles ne puissent subvenir à leurs besoins qu’en vivant de divers trafics dont celui de la drogue est de la responsabilité commune du Souverain et du gouvernement marocains. Il serait grand temps que les uns et les autres renouent avec le sérieux et le pragmatisme. Faute de quoi, l’Union du Maghreb sera la dernière région à avoir une économie intégrée. -
Le Maroc au cœur d’un scandale de piratage
Il a visé des personnalités américaines: Le Maroc au cœur d’un scandale de piratage
Le Temps d’AlgériePublié dans Le Temps d’Algérie le 07 – 11 – 2018Le Maroc se trouve au cœur d’un scandale de piratage de grande ampleur ayant visé plus d’un millier de personnes dans plusieurs pays, dont des personnalités de haut rang aux Etats-Unis, selon des révélations de la presse américaine. L’affaire de piratage révélée il y a plusieurs mois à Washington a pris ces derniers jours une toute autre tournure, lorsque des lettres missives adressées à la justice américaine ont confirmé que l’accusé principal, l’ancien diplomate marocain à l’ONU, Jamal Benomar, aurait, à la demande des autorités de son pays, accepté de pirater d’influents citoyens américains au profit du Qatar.
Jamal Benomar, qui avait servi comme conseiller de Ban Ki-moon au Yémen, a été accusé en mars dernier d’avoir participé à une vaste affaire de piratage orchestrée par le Qatar ayant visé, entre autres, le collecteur de fonds du président Trump, Elliott Broidy, un ancien responsable de la CIA et membre actif du parti démocrate. Cette campagne d’espionnage a ciblé également des centaines de personnalités dans plusieurs pays, y compris des militants syriens de droits de l’Homme et des figures du football égyptien.
Les accusés ont recouru durant plusieurs semaines à une véritable cyberattaque, utilisant la technique de l’hameçonnage pour pirater les courriels d’Elliott Broidy, un influent républicain présenté comme hostile aux intérêts du Qatar à Washington. Les courriels piratés de Broidy ont fait l’objet de fuites dans la presse américaine, poussant le donateur républicain à poursuivre en justice le Qatar, et accusant en particulier Benomar de «faire partie d’un réseau d’agents non divulgués» du Qatar à Washington.
Le Bureau d’enquête fédéral (FBI) a, de son côté, ouvert une enquête et interrogé plusieurs témoins sur ce piratage qui a porté atteinte à un membre actif du Parti républicain. Dans la précipitation, le Maroc a nommé l’ancien diplomate comme ministre plénipotentiaire à New York afin de lui accorder l’immunité diplomatique qui le protégerait de toute poursuite judiciaire. Dans une lettre adressée au tribunal fédéral du district de New York, Abbe Lowell, l’avocat de Jamal Benomar, a affirmé que le statut de diplomate conférait à son client «une immunité totale à l’égard du procès Broidy», a rapporté récemment le site américain WND.
Rabat mis à mal
Mais cette nomination pourrait enfreindre les conditions établies par la Mission des Etats-Unis à l’ONU relatives à l’octroi de l’immunité diplomatique. La mission a en effet affirmé que l’immunité diplomatique «n’est conférée qu’à une catégorie de personnes qui représentent leur pays auprès Nations unies dans le cadre d’une fonction première aux Etats-Unis», alors que Benomar cumule une autre fonction, celle de conseiller attitré du Qatar à Washington. En parallèle, une récente révélation du tribunal fédéral de New York pourrait impliquer le Maroc directement dans ce piratage de grande ampleur, affirme le site WND. Dans une récente lettre au tribunal fédéral, l’avocat Abbe Lowell a affirmé que Jamal Benomar a «conseillé expressément le Qatar à la demande du gouvernement marocain», en assurant que l’ancien diplomate marocain bénéficie d’une double immunité diplomatique, en l’occurrence celle accordée par le Qatar et aussi celle octroyée par le Maroc. «En affirmant que Benomar aurait reçu des instructions du Maroc pour conseiller le Qatar, la lettre de l’avocat Lowell semble impliquer le gouvernement marocain dans ce qui serait la deuxième campagne de piratage jamais documentée» aux Etats-Unis, écrit le site américain. Selon WND, qui cite des sources sur le terrain, l’ancien diplomate marocain «se trouve actuellement à Rabat pour des réunions avec de hauts responsables marocains». Jamal Benomar, résidant depuis 30 ans aux Etats-Unis, a pris sa retraite de l’ONU en 2017. Cet ancien prisonnier politique sous Hassan II a été récupéré par le gouvernement marocain pour servir certains agendas politique externes auxquels le Maroc est associé.
https://www.letemps-dz.com/?p=27599
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Ban Ki-moon peut toujours rêver !
Ban Ki-moon peut toujours rêver !
Moncef WafiPublié dans Le Quotidien d’Oran le 07 – 11 – 2015
Quel crédit et surtout quelle résonance donner à l’appel insistant du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui a appelé, ce mercredi soir depuis New York, à de «véritables» négociations entre le Front Polisario et le Maroc qui doivent être lancées dans les prochains mois avec pour but aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui. Evoquant le travail de titan abattu par son envoyé spécial, Christopher Ross, le Sud-Coréen regrette l’échec des négociations de 2007 à New York entre les deux parties qui devaient en principe déboucher sur l’ouverture de négociations auxquelles la communauté internationale avait appelées. Une première cartouche tirée à blanc et il aura fallu presque neuf ans pour s’offrir une seconde ou deuxième chance, selon les résultats des prochaines négociations entre le Polisario et le Maroc, pour clore le dossier sahraoui. Pour Ban Ki-moon et le reste du monde, la solution la plus naturelle à ce conflit est l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental mais pour Mohamed VI, pour qui le Maroc ne lâchera jamais «son» Sahara, «l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir», devait-il déclarer dans un discours prononcé à l’occasion du 39e anniversaire de la «Marche verte» sur le Sahara Occidental annexé par le Maroc depuis 1975. Une solution rejetée par le Polisario qui réclame un référendum d’autodétermination. Devant l’imperméabilité du royaume alaouite, il n’est pas difficile de deviner l’issue de ces négociations que d’aucuns estiment qu’elles connaîtront le même sort que celles de Manhasset et du coup, une perte de temps dans le règlement du conflit qui profite pleinement à Rabat. Ce dossier, source permanente d’une tension dans la région et qui empoisonne le climat entre le Maroc et l’Algérie, devra être solutionné, et définitivement, par les instances onusiennes. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre une décision forte et responsable pour mettre le Maroc devant ses responsabilités mais malheureusement, l’argent de la diplomatie de Sa Majesté est passé par là. Le Snowden marocain révélait que l’entourage proche de l’ex-Haut-commissaire pour les Droits de l’homme (HCDC), Navi Pillay, était infiltré par le Maroc pour manipuler la gestion du dossier des violations des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Makhzen avait mis en place une véritable stratégie d’infiltration et de pression sur la première responsable du HCDC à travers son entourage l’influençant directement dans le dossier sahraoui. Dépassant le simple travail de lobbying, les documents de la Mission marocaine à Genève, piratés par le hacker cyber-activiste, mettent en lumière un maillage pour cadenasser le dossier des droits de l’homme au Sahara Occidental. Appui financier, fuites d’informations sensibles, pressions et manipulations ont été les armes favorites du Maroc pour éviter de se faire épingler sur cette question, jusqu’à aujourd’hui. Une stratégie payante puisqu’elle a permis de faire avorter une tentative d’élargissement du mandat de la mission de l’ONU au Sahara Occidental (Minurso) à la question des droits de l’homme. Washington ayant élaboré un projet de résolution en ce sens au Conseil de sécurité avant de renoncer face au lobbying de Rabat. Les prochaines négociations seront-elles les bonnes ? Malheureusement non au vu des intérêts économiques des puissances occidentales, la France, en premier, qui continue de peser de tout son poids.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5220748 -
La politique coloniale marocaine mise à nue par les Nations unies
La politique coloniale marocaine mise à nue par les Nations unies
Révélation de la corruption de pétitionnaires à l’ONU par Rabat
Adel BoucherguinePublié dans La Tribune le 13 – 10 – 2016
La majorité des Etats membres participant aux travaux de la commission de l’ONU chargée des Politiques spéciales et de la décolonisation ont parlé lundi d’une seule voix pour dénoncer les pratiques coloniales honteuses du Maroc au Sahara occidental. «Il est temps de mettre un terme à l’occupation marocaine du Sahara occidental». «L’ONU est tenue de s’acquitter de sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui par l’organisation d’un référendum d’autodétermination». «Il est temps que le peuple sahraoui jouisse pleinement de ses droits sur son pays et rejoigne sa place parmi nous aux Nations unies», ont, notamment clamé les représentants de plusieurs pays qui sont intervenus à la clôture d’un débat général sur la décolonisation organisé par cette commission. Affaibli par ce constat et n’ayant pas d’arguments de fond même pour prétendre défendre l’indéfendable, le représentant du Maroc, Omar Hilal, connu pour ses excès en tout genre, s’est mis à attaquer les Etats membres en particulier l’Algérie et le Venezuela. Omar Hilal a été d’abord ridiculisé par le représentant permanent du Venezuela qui a démontré sans équivoque, séance tenant, les limites du diplomate marocain qui a recouru à une fuite en avant pour détourner l’attention sur la question de la décolonisation du Sahara occidental. Il a vu ensuite ses manœuvres s’effondrer devant l’argument incontestable du représentant de l’Algérie, M. Sabri Boukadoum qui a relevé devant les délégations présentes à ce débat les questionnements de fond relatifs à la mission encore inachevée de l’ONU concernant le processus de décolonisation de l’Afrique.
Le représentant de l’Algérie a mis le Maroc face à ses responsabilités en tant que puissance occupante du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique, qui ne cesse de faire recours à la politique d’obstruction tous azimut au processus onusien. Depuis la première résolution du Conseil de sécurité en 1975 déplorant l’envahissement du Sahara occidental par le Maroc et exigeant son retrait immédiat de ce territoire et jusqu’au dernier texte adopté en avril 2016, le Conseil de sécurité a insisté sur le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui en demandant la tenue d’un référendum confié à la Minurso, dont le mandat a été reconduit pour mener à terme cette mission. Une réalité que l’ambassadeur du Maroc a évité d’y faire face, en se cachant derrière une politique de l’autruche et en mettant en avant une soi-disant proposition d’autonomie qui a démontré ses limites comme en témoigne la déclaration du Secrétaire général de l’ONU de novembre 2015 et les résolution successives du Conseil de sécurité qui reconduisent d’année en année le plan de règlement de 1991. L’ambassadeur d’Algérie a rappelé à ce titre que les accords de Madrid de 1975 auxquels Omar Hilal se réfère consacrent une autre preuve irréversible que le Maroc n’a aucun droit sur le Sahara occidental, car ces accords impliquaient le partage de ce territoire entre Rabat et la Mauritanie. Et si, comme le représentant marocain le prétend, «les populations sahraouies dans les territoires occupés vivent dans un paradis et que celles dans les camps de réfugiés souffrent l’incarcération et les violations des droits de l’homme, pourquoi le Maroc aurait-il peur d’un referendum?», s’est interrogé l’ambassadeur Boukadoum, avant d’ajouter que dans «ce cas-là les résultats d’une telle consultation référendaire permettraient nécessairement à ceux qui sont incarcérés d’opter pour rejoindre l’autre camp». En répondant à Omar Hilal, le représentant de l’Algérie s’est demandé pourquoi le Maroc refuse toujours d’accueillir une mission d’enquête dans la région s’il est vraiment persuadé de ses propos. C’est sur cette note que le représentant de l’Algérie a lancé un défi au Maroc de faire, pour une seule fois, preuve de sérieux et de bonne foi et de reprendre les négociations avec le Front Polisario, la deuxième partie du conflit.
Résolution de l’ONU, nouvel échec pour le Maroc
Le ministère sahraoui des Affaires étrangères a indiqué que la réaffirmation par l’ONU du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et la nature de la question du Sahara occidental en tant que question de décolonisation, constitue un nouvel échec pour les tentatives du Maroc d’induire en erreur l’opinion publique internationale. Dans un communiqué, rapporté mardi par l’agence de presse sahraouie (SPS), le ministère a souligné que la quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU vient d’adopter ce 10 octobre 2016 par consensus le projet de résolution sur la décolonisation du Sahara occidental, affirmant que cette «résolution adoptée par consensus souligne à nouveau la responsabilité de l’ONU envers le peuple sahraoui». «Le projet de résolution, co-parrainée par 26 pays, réaffirme la doctrine de l’ONU sur la cause du peuple sahraoui, en tant que question de décolonisation de la dernière colonie en Afrique et réaffirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément aux dispositions de la résolution 1514 (XV) de décembre 1960», a-t-on ajouté. La 4e commission de l’Assemblée générale de l’ONU, chargée des questions spéciales et de la décolonisation a adopté lundi à New York une résolution réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. La résolution adoptée à l’issue d’un débat général sur la décolonisation qui a duré plusieurs jours, a également réaffirmé le soutien de l’Assemblée générale de l’ONU au processus de négociations initié par le Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. La résolution, présentée par 25 pays, dont l’Algérie a salué à cet égard les efforts entrepris par le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, pour la relance de ces négociations, à l’arrêt depuis 2012. Le texte adopté, par consensus, a invité toutes les parties et les Etats de la région à coopérer pleinement avec l’émissaire de l’ONU. Globalement, le document a repris les idées claires et majeures de l’ONU sur la résolution du Conflit au Sahara occidental qui consistent à appuyer la relance des négociations entre le Front Polisario ainsi que les efforts de médiation menés par Christopher Ross. Les délégations des pays participant au débat de la quatrième commission sur la décolonisation ont apporté un large soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination en appelant à la reprise des négociations entre les deux parties du conflit. L’adoption de la résolution intervient alors que la situation sécuritaire dans la zone d’Alguergarat dans le sud du Sahara occidental, où le Maroc veut construire une route en violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991, reste tendue. L’escalade marocaine dans cette zone vise à saper les efforts de l’ONU qui compte lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara occidental occupé, jusqu’ici entravées par le Maroc.
Comment Rabat soudoie des pétitionnaires à l’ONU
Des documents confidentiels ont révélé comment le Maroc a soudoyé des pétitionnaires étrangers pour plaider sa thèse sur le Sahara occidental aux Nations unies, mettant à nu la machine à corrompre de Rabat. Sept documents officiels du ministère des Affaires étrangères marocains et de la représentation du Maroc auprès des Nations unies dévoilent l’étendue de cette opération de corruption visant à tromper l’opinion de la communauté internationale sur la question Sahraouie. Obtenus par le hacker Chris Coleman, qui avait déjà dévoilé beaucoup de secrets liés au conflit du Sahara occidental, les documents livrent les détails de cette vaste opération de corruption : «choix des pétitionnaires et des thèmes d’interventions et les montants versés aux intervenants qui prennent la parole pour défendre la politique coloniale du Maroc devant la commission de décolonisation de l’ONU». Les documents révèlent également la stratégie de confrontation mise en place par le Maroc pour saborder toutes les actions du Front Polisario au sein de l’organisation onusienne. Dans une correspondance classée confidentielle datée de l’année 2012, le ministère des Affaires étrangères avait instruit le directeur général de l’agence marocaine de coopération internationale de prendre en charge six pétitionnaires qui devaient, alors, témoigner à l’ONU en faveur du Maroc. La prise en charge comprenait un perdiem de 2 200 dollars américain pour chaque pétitionnaire, un billet d’avion classe affaire et le payement de cinq nuitées d’hôtel du 7 au 12 octobre 2012. Le ministère a chargé cette agence de prendre les dispositions nécessaires pour que cette prise en charge soit assurée par la mission permanente du Maroc à New York. Dans un autre document du ministère des Affaires étrangères marocain, il est mentionné les noms des pétitionnaires et les thèmes choisis sur lesquels ils doivent intervenir. Le document en question illustre la grande manipulation exercée par Rabat qui dicte et oriente le contenu des pétitionnaires à la quatrième commission. Plus encore, dans une troisième correspondance, intitulée note de cadrage, consacrée aux enjeux et aux objectifs du Maroc par rapport à la 69e AG de l’ONU tenue en 2014, «le ministère des Affaires étrangères a tracé une ligne de conduite aux diplomates marocains pour contrer le Front Polisario et l’Algérie au Nations unies». Le MAE marocain est allé jusqu’à demander à la délégation marocaine à la quatrième commission chargée de la décolonisation d’observer une démarche de confrontation et de combat, pour ne pas laisser à l’Algérie et au Polisario l’opportunité de défendre» la cause. La note révèle, par ailleurs, la procédure de choix des pétitionnaires étrangers intervenant à la quatrième commission. «S’agissant des pétitionnaires proposés cette année par le Maec, ils sont au nombre de neuf. Leur profil a été bien choisi : journalistes, juristes, universitaires, historiens et correspond aux thématiques proposées (réformes politiques au Maroc, initiative marocaine d’autonomie et sa conformité avec l’exercice de l’autodétermination, modèle de développement des provinces du sud», a écrit le ministère marocain dans sa note. -
Les revers de la transparence ? Technologies de géolocalisation
Les revers de la transparence ?
Technologies de géolocalisation
R MPublié dans Horizons le 08 – 01 – 2014
La presse regorge de faits divers, d’analyses et de commentaires sur les impacts possibles des technologies de géoocalisation, source de fascination et d’émerveillement pour les uns, mais objets de suspicion et d’inquiétudes pour d’autres. Pour les premiers, on s’attardera sur deux petits faits divers rapportés par des titres de la presse française mettant en exergue le rôle de ces technologies pour le bon accomplissement du service public au bénéfice des citoyens. D’abord cette information de l’agence Reuters reprise sur le site de l’hebdomadaire français www.lexpress.fr relatant ‘’l’exploit » de la police, parvenue à arrêter des malfaiteurs qui ont agressé une paisible dame pour lui dérober argent et objets de valeur, dont, un Smartphone qui finira par les démasquer. « Trois jeunes ont été arrêtés jeudi 26 décembre par des policiers à Epinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis. C’est le service de géolocalisation du smartphone qu’ils avaient volé qui a permis de les retrouver », souligne l’article publié sur ce site, ajoutant, sur la base de témoignages des policiers concernés, que ces derniers ont « réussi à utiliser la géolocalisation du smartphone volé, permettant de donner une indication très précise de l’endroit où se trouvait l’appareil ». Un peu plus au nord, dans le département de la Seine Maritime, le site d’information du département www.76actu.fr/, évoque un suicide évité de justesse par les policiers et pompiers qui ont pu localiser une personne menaçant de se suicider grâce, également, à son téléphone intelligent. « Un homme de 36 ans a été sauvé de peu du suicide grâce à la géolocalisation par la police de son téléphone portable, mercredi 11 décembre 2013, près du Havre », peut-on lire sur ce site qui relate le début de l’histoire de cet homme de 36 ans, « en instance de divorce, avait quitté son domicile près d’Etretat, menaçant ouvertement de se suicider, mercredi 11 décembre 2013 ». Après avoir reçu un message d’alerte de ses proches inquiets, poursuit le site, « la police est parvenue à localiser son portable, déclenchant une borne à proximité du Havre. Il sera repéré sur une falaise de Sainte-Adresse ». Une source judiciaire a indiqué au site que le jeune a été retrouvé « assis et menaçait de sauter ». Dans la foulée de cette affaire qui a bien fini, les services de la police ont fait savoir, selon le même site, que le procédé de géolocalisation est « très souvent utilisé pour des disparitions et fugues, avec une précision de bornage allant de 100 mètres à 3 kilomètres environ, suivant le relief ». Mais même avec de tels exemples de l’efficacité des technologies de géolocalisation pour la bonne cause, pourrait-on dire, le procédé demeure sous le coup de la suspicion. Les autorités européennes ont ainsi recommandé d’en encadrer l’usage pour préserver la vie privée des citoyens. En France, comme le rapporte le site du quotidien www.lefigaro.fr, la justice vient de marquer les limites à ne pas dépasser, en imposant notamment que le recours aux techniques de géolocalistaion soit soumis à un accord préalable d’un magistrat. « La Cour de cassation a estimé que le recours à la géolocalisation ne pourrait plus avoir lieu dans les enquêtes sans l’aval d’un juge. Le parquet se voit privé d’un outil d’investigation. « La géolocalisation « en temps réel » des personnes soupçonnées de délits ou de crimes grâce à leurs téléphones portables — une méthode également appelée « suivi dynamique » — ne pourra plus avoir lieu dans le cadre d’une enquête préliminaire – c’est-à-dire l’immense majorité des enquêtes. L’aval d’un juge sera nécessaire. Ainsi a tranché la chambre criminelle de la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, dans deux arrêts en date du 22 octobre », écrit le journaliste qui poursuit que ce jugement s’appuie sur la « Convention européenne des droits de l’homme pour estimer que cette démarche de localisation constitue une ingérence dans la vie privée dont la gravité nécessite qu’elle soit exécutée sous le contrôle d’un juge ». Avec cette précision que « les deux dossiers examinés par les hauts magistrats visaient des affaires importantes : un trafic de stupéfiants, et des soupçons de préparation d’actes de terrorisme. » En fait, le souci de l’encadrement de cette technologie ainsi que d’autres, comme les fichiers cachés, communément appelés les « cookies », qui pistent les internautes, s’inscrit dans une démarche dogmatique des autorités européennes visant à répondre à une sérieuse attente des citoyens européens majoritairement acquis à la préservation de leur vie privée. L’inquiétude est en effet alimentée par de nombreuses atteintes enregistrées au niveau des opérateurs de l’internet, notamment de navigation et de publicité, quant à la nature des informations collectées et à l’usage qui peut en être fait. Dans le flot continu des révélations de l’ancien agent du renseignement américain, Edward Snowden, il n’est pas étonnant de noter une bonne part d’actes de la NSA liés à l’usage des procédés de géolocalistaion. « La NSA pratique donc aussi la géolocalisation massive », peut on trouver en ouverture d’un article publié sur le site www.gizmodo.fr/qui s’appuie sur un document divulgué par Snowden pour confirmer que « la NSA s’adonne largement à la collecte de données relatives à la géolocalisation des téléphones mobiles… toujours sous couvert de la lutte anti-terroriste ». Membre d’une association active dans le domaine de la protection de la vie privée sur internet, l’American Civil Liberties Union (ACLU), Chris Soghoian, a confié au journaliste du site sa profonde réprobation de la géolocalisation liée à la vie privée, à laquelle il trouve un « caractère odieux » car, explique-t-il, « contrairement aux appels téléphoniques ou aux e-mails, c’est quelque chose que vous ne pouvez pas chiffrer ». De son côté, le site explique que pour opérer ses interceptions, l’agence recourt « directement au niveau des interconnexions câblées entre les réseaux mobiles des opérateurs, grâce à la technologie Co-Traveler, qui analyse les déplacements des utilisateurs ». Avec d’autres procédés et de nombreuses sources, l’agence américaine serait arrivée à se constituer « une base de données qui pèserait aujourd’hui 27 téraoctets au minimum », selon la même source qui s’étonne du fait depuis « mai 2012, la NSA a dû redimensionner son infrastructure pour en agrandir les capacités ». Les techniques d’interception de données se sont sensiblement améliorées avec le développement des nouvelles technologies et notamment de la téléphonie et du satellite. Ainsi, comme le souline le site du journal français www.lacroix.fr, on peut oublier les classique « la filature, la prise de photos, la pose d’écoutes téléphoniques, de mouchards ou de systèmes de sonorisation », car avec la technologie de géolocalisation, c’est un peu différent, explique le journal, en ce sens « qu’elle consiste à localiser le lieu d’émission d’un signal radioélectrique ». Ce qui est rendu beaucoup plus aisé avec la généralisation de la couverture satellitaire et l’essaimage des territoires en antennes relais GSM. Cela dit, le recours aux technologies de géolocalisation, et plus généralement de surveillance n’est plus du seul ressort des « espions », comme le souligne le site belge www.csc-en-ligne.be qui pointe une généralisation de la surveillance des travailleurs dans le monde du travail, en faisant remarquer que « du badge au GSM, en passant par l’ordinateur, les GPS, les caméras ou les réseaux sociaux, jamais les employeurs n’ont eu à leur disposition autant de moyens pour contrôler leur personnel. » Tout le monde reconnait en effet que grâce à ces nouvelles technologies « mouchardes », il est devenu, ajoute le site belge, « aisé et relativement peu coûteux pour les employeurs de suivre en temps réel et avec beaucoup de précision le déplacement de leurs travailleur
s ». Lorsque le procédé est mobilisé uniquement pour augmenter l’efficacité du travail de l’entreprise, cela ne semble pas soulever d’inquiétudes particulières. Mais, ce faisant, cela peut ressembler à « une surveillance quasi permanente sur ces travailleurs », ce qui amène le site à s’interroger sur les limites légales. La juriste interrogée par le site considère que « bien des juridictions partent du principe que la surveillance du travailleur justifie des atteintes au respect de sa vie privée, par exemple en acceptant l’utilisation du GPS pour localiser des taxis, au motif que localiser n’est pas espionner. Les travailleurs eux-mêmes s’exposent en « déballant » largement leur vie privée sur le web à travers notamment Facebook… » Soit, mais cela autorise-t-il tous les dépassements ? Car comme le précise le site du journal français lacroix.fr, il faut noter que si « le fait de poser une balise-mouchard sur un véhicule s’apparente à une ‘’surveillance physique » autorisée par la loi », par contre « le suivi d’un téléphone portable, objet quasi intime, est beaucoup plus intrusif en ce sens qu’il permet de surveiller la personne à la fois en direct, en temps réel, mais aussi dans le passé. » Les travailleurs de l’entreprise américaine Xerox viennent en tout cas de faire la une de nombreux titres de la presse internationale en s’opposant publiquement à une nouvelle stratégie de géolocalisation. Xerox est une entreprise américaine, basée dans le Connecticut. Elle tire sa réputation de son statut d’inventeur du photocopieur xérographique (sur papier ordinaire) et fabrique également des imprimantes. Ce sont près de 650 techniciens travaillant pour cette marque en France qui ont donc décidé de débrayer, car, rapporte le site www.miroirsocial.com, ils refusent « d’être pistés en permanence par un mouchard ». La direction de l’entreprise est en effet en pleine discussion avec les partenaires sociaux en vue « d’installer plusieurs boîtiers à bord des véhicules. Le premier permettra de localiser le salarié à tout moment. Les autres renverront des données telles que la consommation
d’essence et la manière de conduire des technicien », relève le site. Pour les managers de Xerox, l’objectif recherché est de gagner du temps, en ayant du personnel disponible à proximité de chaque appel pour un dépannage. Les travailleurs ne semblent néanmoins pas l’entendre de cette oreille, estimant, selon la même source qu’ils seront ainsi « continuellement pistés et surveillés », et pour cela, « dénoncent un contrôle à outrance de leur activité et une augmentation de la pression pour plus de productivité et une réduction des coûts. »
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Le lobby du Royaume chérifien maintient le blocus dans le règlement du conflit sahraoui
Le lobby du Royaume chérifien maintient le blocus dans le règlement du conflit sahraoui
Malgré tous les efforts déployés par l’ONU et plusieurs autres pays
Hasna YacoubPublié dans La Tribune le 30 – 04 – 2016
Le conflit du Sahara occidental dure depuis plus de quarante années sans pour autant qu’une issue ne pointe à l’horizon. Le Maroc prêche pour une autonomie du Sahara à l’intérieur du royaume, tandis que les Sahraouis continuent d’exiger un référendum d’autodétermination pour obtenir leur indépendance. Considéré depuis 1963 par l’ONU comme territoire à décoloniser, le Sahara occidental, cet ex-colonie espagnole, a connu à partir de 1973 une guerre cruelle opposant le Front Polisario au Maroc.
Le conflit du Sahara occidental dure depuis plus de quarante années sans pour autant qu’une issue ne pointe à l’horizon. Le Maroc prêche pour une autonomie du Sahara à l’intérieur du royaume, tandis que les Sahraouis continuent d’exiger un référendum d’autodétermination pour obtenir leur indépendance. Considéré depuis 1963 par l’ONU comme territoire à décoloniser, le Sahara occidental, cet ex-colonie espagnole, a connu à partir de 1973 une guerre cruelle opposant le Front Polisario au Maroc. En 1988, avec le plan de paix de l’Organisation de l’unité africaine et des Nations unies, accepté par les parties en présence, un référendum d’autodétermination devait trancher la question en 1992. Mais depuis, ce référendum a toujours été repoussé d’année en année. En 1997, Kofi Annan (Secrétaire général de l’ONU) a relancé le processus de paix en nommant James Baker, ancien secrétaire d’Etat américain, comme Envoyé personnel pour le Sahara occidental. Il y a eu depuis, le Plan «Baker I», le plan «Baker 2», «Intifada» en 2005, la création en 2006 du Conseil Royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) afin de proposer l’autonomie comme troisième voie entre l’annexion et l’indépendance, il y a eu aussi plusieurs manifestations sahraouies…, mais aucune issue. Ainsi donc, près de vingt-cinq ans après l’adoption du plan de paix des Nations unies et faute de victoire franche de l’un des acteurs de ce conflit, il est attendu aujourd’hui que le Conseil de sécurité se prononce sur la question après le rapport exposé par le Secrétaire général de l’ONU. Autrement dit, une solution politique est attendue, mais qui passera nécessairement par un compromis reflétant le rapport de forces. Ce rapport de forces s’est clairement affiché hier entre les membres du Conseil de sécurité amenant ce dernier à prendre une décision médiane afin d’agréer les uns et de ne pas fâcher les autres. Il a ainsi accepté un projet de résolution proposée par les Etats-Unis en y apportant quelques modifications. En effet, le Conseil devait voter, hier en fin de journée, une résolution finale qui «souligne la nécessité urgente» pour la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) de fonctionner pleinement et donne quatre mois aux Nations unies et à Rabat pour y parvenir. En attendant, le mandat de la Minurso serait prolongé de douze mois sans modification. Dans le projet de résolution, le Conseil demande au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un délai de quatre mois, de lui dire si la mission est désormais apte à fonctionner à plein. Le Conseil se déclare prêt, si ce n’est pas le cas, «à envisager les meilleurs moyens de faciliter la réalisation de cet objectif». Le texte ne prévoit cependant aucune sanction ni mesure coercitive pour forcer le Maroc à revenir sur sa décision de réduire la Minurso. Une décision du royaume chérifien, qui est intervenue, faut-il le rappeler, il y a quelques semaines, après l’accusation de partialité proférée à l’encontre de M. Ban. A l’origine les Etats-Unis ont présenté un projet de résolution qui exige «le rétablissement immédiat» des activités de la Minurso et le retour de son personnel civil expulsé par le Maroc. Le projet de résolution américaine a noté que l’expulsion de la composante civile de la Minurso a sérieusement affecté les capacités de la Minurso qui n’est plus en mesure d’assumer son mandat tel qu’il lui a été assigné par le Conseil de sécurité. Les Etats-Unis ont demandé à Ban Ki-moon de revenir au Conseil de sécurité dans 60 jours pour informer ses membres sur l’état du rétablissement des activités de la Minurso. Si aucun progrès n’est réalisé en ce sens, le Conseil de sécurité devrait envisager d’autres mesures pour rétablir le mandat de cette mission, selon les Etats-Unis qui ont exprimé leur soutien à l’engagement du chef de l’ONU et de son Envoyé personnel de parvenir à une solution à ce conflit. Les Etats-Unis ont également appelé le Front Polisario et le Maroc à reprendre les négociations de bonne foi et sans conditions préalables. L’initiative américaine soutenue également par la Grande- Bretagne et la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité a fait objet de sabordage de la part de la France et du Maroc qui ont refusé de rétablir le mandat de cette mission. La France a essayé de peser de tout son poids pour introduire des amendements à la proposition américaine. Ce qui a amené le représentant du Front Polisario aux Nations unies, M. Ahmed Boukhari a déclaré, cité par l’APS, que «la France menait une action très agressive pour paralyser l’initiative américaine. En jouant ce rôle, la France assume toute la responsabilité sur un possible retour de la guerre au Sahara occidental avec son soutien aveugle à la politique du Maroc». Avec l’adoption d’une telle résolution où aucune sanction ni mesure coercitive n’est prévue, le Conseil de sécurité ne reflète nullement l’image d’un organisme décidé à prendre à bras le corps le conflit sahraouie jusqu’à son épilogue. Car même si le Maroc va s’exécuter en rétablissant les activités de la Minurso, rien n’empêcherait après le royaume de continuer à tergiverser et à créer les situations de blocage ne permettant pas la tenue d’un référendum d’autodétermination. Cela est bel et bien le cas depuis 1991 ! Pour le Front Polisario qui menace de recourir à nouveau aux armes, il n’y aurait qu’une issue salvatrice. Celle de voir une des forces du Monde, à savoir les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne, adopter la cause sahraouie pour des intérêts géostratégiques dans la région et en décidant donc de la défendre, renverser la vapeur en sa faveur. Car, il semblerait que la voix des dizaines de pays qui ont reconnu la Rasd (République arabe sahraoui démocratique) est loin de peser sur l’échiquier du monde. Il semblerait également que le lobby créé par le Maroc commence à s’élargir et à se manifester puisque les monarchies du Golfe ont dernièrement affiché leur soutien au Maroc, tout en évoquant un risque de déstabilisation de toute la région en cas d’atteinte à l’intégrité territoriale de leur allié. C’est loin d’être le cas pour la Rasd qui avait vu une lueur d’espoir dans le soutien de la Suède, et d’autres pays scandinaves, mais les représailles économiques du Maroc ont refroidi les ardeurs de ces pays. Quelle option restera-t-il au Sahara occidental ?