Ban Ki-moon peut toujours rêver !
Moncef WafiPublié dans Le Quotidien d’Oran le 07 – 11 – 2015
Quel crédit et surtout quelle résonance donner à l’appel insistant du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon qui a appelé, ce mercredi soir depuis New York, à de «véritables» négociations entre le Front Polisario et le Maroc qui doivent être lancées dans les prochains mois avec pour but aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui. Evoquant le travail de titan abattu par son envoyé spécial, Christopher Ross, le Sud-Coréen regrette l’échec des négociations de 2007 à New York entre les deux parties qui devaient en principe déboucher sur l’ouverture de négociations auxquelles la communauté internationale avait appelées. Une première cartouche tirée à blanc et il aura fallu presque neuf ans pour s’offrir une seconde ou deuxième chance, selon les résultats des prochaines négociations entre le Polisario et le Maroc, pour clore le dossier sahraoui. Pour Ban Ki-moon et le reste du monde, la solution la plus naturelle à ce conflit est l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental mais pour Mohamed VI, pour qui le Maroc ne lâchera jamais «son» Sahara, «l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir», devait-il déclarer dans un discours prononcé à l’occasion du 39e anniversaire de la «Marche verte» sur le Sahara Occidental annexé par le Maroc depuis 1975. Une solution rejetée par le Polisario qui réclame un référendum d’autodétermination. Devant l’imperméabilité du royaume alaouite, il n’est pas difficile de deviner l’issue de ces négociations que d’aucuns estiment qu’elles connaîtront le même sort que celles de Manhasset et du coup, une perte de temps dans le règlement du conflit qui profite pleinement à Rabat. Ce dossier, source permanente d’une tension dans la région et qui empoisonne le climat entre le Maroc et l’Algérie, devra être solutionné, et définitivement, par les instances onusiennes. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit prendre une décision forte et responsable pour mettre le Maroc devant ses responsabilités mais malheureusement, l’argent de la diplomatie de Sa Majesté est passé par là. Le Snowden marocain révélait que l’entourage proche de l’ex-Haut-commissaire pour les Droits de l’homme (HCDC), Navi Pillay, était infiltré par le Maroc pour manipuler la gestion du dossier des violations des droits de l’homme au Sahara Occidental. Le Makhzen avait mis en place une véritable stratégie d’infiltration et de pression sur la première responsable du HCDC à travers son entourage l’influençant directement dans le dossier sahraoui. Dépassant le simple travail de lobbying, les documents de la Mission marocaine à Genève, piratés par le hacker cyber-activiste, mettent en lumière un maillage pour cadenasser le dossier des droits de l’homme au Sahara Occidental. Appui financier, fuites d’informations sensibles, pressions et manipulations ont été les armes favorites du Maroc pour éviter de se faire épingler sur cette question, jusqu’à aujourd’hui. Une stratégie payante puisqu’elle a permis de faire avorter une tentative d’élargissement du mandat de la mission de l’ONU au Sahara Occidental (Minurso) à la question des droits de l’homme. Washington ayant élaboré un projet de résolution en ce sens au Conseil de sécurité avant de renoncer face au lobbying de Rabat. Les prochaines négociations seront-elles les bonnes ? Malheureusement non au vu des intérêts économiques des puissances occidentales, la France, en premier, qui continue de peser de tout son poids.
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5220748
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Ban Ki-moon peut toujours rêver !
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Maroc Telecom : Difficultés
MAROC TELECOM
Moha Tagma
Date d’envoi : mardi 9 septembre 2014 12:16
À : SALAHEDDINE MEZOUAR
Cc : Lotfi Bouchaara
J’ai l’honneur de porter à la connaissance de Monsieur le Ministre que Monsieur Ahizoune PDG de MAROC TELECOM que j’ai rencontré à l’occasion d’une cérémonie de deuil à Rabat m’a fait part de lextrême urgence qu’il y a de l’aider à aplanir les difficultés liées au rachat des filiales de Itisalat dans trois pays africains: la Cote d’Ivoire, le Togo et le Bénin.
Il souhaite ainsi avoir des rendez vous avec les chefs dÉtat de ces pays et de se faire accompagner par un cadre du département.
Sauf objection et compte tenu de la haute importance de cette affaire je suggère :
1/ De demander à nos Ambassades de prendre des rendez vous avec les Chefs dÉtat concernés
2/ De faire accompagner Monsieur Ahizoune par un Directeur du Département en l’occurence Mme Marrakchi chargée des Affaires Économiques ou par un membre de votre cabinet.
Haute Considération -
Une hirondelle ne fait pas le printemps du palais royal
Une hirondelle ne fait pas le printemps du palais royal
Abdelkrim GhezaliPublié dans La Tribune le 11 – 04 – 2010
Le Maroc a demandé à l’Espagne d’accréditer comme ambassadeur à Madrid M. Ahmed Ould Souilem, un ancien membre du groupe indépendantiste sahraoui Polisario, qui a rallié les positions marocaines, selon le journal El Pais d’hier. L’information n’a pu être confirmée de source officielle. Selon El Pais, qui cite une source diplomatique, Madrid devrait autoriser la nomination de cet ambassadeur, qui «ne l’enthousiasme pas». Ancien responsable diplomatique au sein du Polisario, Ahmed Ould Souilem, 59 ans, a rallié la position du Maroc au mois de juillet 2009, précise El Pais. Rabat estime que le Sahara occidental, une ancienne colonie e
spagnole annexée en 1975, fait partie intégrante du royaume et propose une large autonomie sous sa souveraineté.
Depuis
qu’il a rallié la position marocaine, M. Ould Souilem soutient la proposition d’autonomie marocaine, selon le quotidien espagnol. Le but de cette nomination, selon le journal, est de montrer que tous les Sahraouis ne sont pas indépendantistes et de contrer l’élan de sympathie provoqué par la grève de la faim menée en Espagne fin 2009 par la militante indépendantiste Aminatou Haidar. Donc, si Rabat est certain que «tous» les Sahraouis ne sont pas indépendantistes, pourquoi n’accepte-t-il pas l’organisation d’un référendum d’autodétermination ? Peut-être que tous les Sahraouis ressemblent à Ahmed Ould Souilem. Les Algériens ont déjà connu ces pratiques sous l’occupation française qui nommait à certains postes des «indigènes» transfuges pour faire croire au reste du monde que tous les Algériens étaient pour la présence française en Algérie. La contradiction majeure du Maroc est contenue dans ses objectifs en nommant un transfuge sahraoui comme ambassadeur à Madrid : Si «tous les Sahraouis ne sont pas indépendantistes» cela veut dire que tous ne sont pas promarocains. Ould Souilem n’est ni le premier ni le dernier Sahraoui à rallier le Maroc. Mais combien de Sahraouis soutiennent l’option marocaine ? Le Maroc doit le savoir, c’est pourquoi il n’en fait pas cas et n’en parle pas parce que le nombre de transfuges sahraouis ne change rien à la donne sur le terrain. Les Sahraouis se battent pour leur indépendance aussi bien dans les territoires occupés qu’au Maroc, dans ses prisons. La répression qui s’abat sur les militants sahraouis n’a d’égal que le désarroi du palais royal face à la volonté des Sahraouis d’en découdre avec l’occupation. Au plan diplomatique, la cause sahraouie s’est élargie et est prise en charge par un puissant mouvement de solidarité et de soutien qui dérange Rabat et perturbe ses calculs.
A ce titre, les calculs d’épicier ne sont payants ni pour les Marocains, ni pour les Sahraouis, ni pour le Maghreb. Seul un référendum d’autodétermination équitable, sous l’égide de l’ONU et des organisations indépendantes internationales, pourrait révéler d’un part qui est indépendantiste et qui ne l’est pas et mettre un terme à un conflit qui perdure, rendant la vie dure au peuple du Sahara occidental, provoquant une hémorragie dans le budget du Maroc et dont les populations marocaines ont cruellement besoin et hypothéquant
le devenir de toute une région dont l’intégration est primordiale pour le développement du Maghreb. -
Terrorisme en Europe: la connexion marocaine
L’importance des expatriés marocains parmi les auteurs d’attaques de grande envergure contraste avec le succès relatif du royaume à contenir sa propre menace de djihadisme domestique.
Les récents attentats terroristes en Espagne et en Finlande ont été liés presque exclusivement à de jeunes hommes d’origine marocaine, suscitant l’inquiétude que le royaume soit devenu un vivier pour les djihadistes. Sur les douze complices présumés des attentats de Barcelone et de Cambrils qui ont tué quinze personnes le 17 août, tous sauf un étaient des citoyens marocains ou espagnols d’origine marocaine, et la valeur aberrante est née à Melilla, l’une des deux minuscules enclaves espagnoles sur le nord du Maroc. côte. De même, sur les cinq individus arrêtés pour participation présumée à l’attaque au couteau qui a tué deux citoyens finlandais le 18 août, tous étaient d’origine marocaine, et un sixième ressortissant marocain est recherché dans le cadre de cet incident. Les réseaux marocains ont également été impliqués dans au moins trois attaques terroristes de grande envergure en Europe au cours des deux dernières années, notamment l’attentat de novembre 2015 à Paris, l’attentat de mars 2016 à Bruxelles et l’attentat manqué de la gare centrale de Bruxelles en mai dernier. année.
Dans certains de ces cas, les individus radicalisés provenaient de milieux économiquement et socialement marginalisés, amenant certains analystes à se concentrer sur les liens possibles entre le terrorisme et la mauvaise intégration des immigrants dans la société européenne. Cela semble avoir été le cas lors de l’incident de Turku en Finlande, où le groupe était composé de demandeurs d’asile sous-employés, transitoires, infructueux ou de petits délinquants. Mais lors de l’attaque de Barcelone, la plupart des auteurs étaient relativement bien intégrés dans leurs communautés espagnoles et n’ont souffert d’aucune difficulté économique démontrable.
L’idéologie semble plutôt avoir été le principal moteur de cette attaque, étant donné que les terroristes auraient été inspirés par un imam local né au Maroc qui avait développé des liens avec l’État islamique (EI) tout en maintenant des contacts réguliers avec le Maroc et avec les Marocains à l’étranger. La propagande de l’EI, y compris les sites Web et les médias sociaux en espagnol, avait récemment intensifié sa concentration sur « al-Andalus », comme les extrémistes islamiques appellent l’Espagne en référence à sa longue histoire sous divers dirigeants musulmans (711-1492). Après les attaques, l’EI a revendiqué ses auteurs comme des « soldats » et des « moudjahidines ».
Certains attaquants de Barcelone, cependant, avaient un dossier d’infractions liées à la drogue – dont apparemment l’imam, Abdelbaki Essati. Il, comme beaucoup d’autres, semble avoir été radicalisé en prison pour une telle infraction par un autre détenu terroriste, également d’origine marocaine et lié aux attentats meurtriers de 2004 à Madrid. Certains ont également maintenu des contacts étroits avec leur famille toujours dans leur pays ancestral, y compris un récent voyage là-bas de l’imam de la cellule.
Les réactions au Maroc à ces incidents ont été mitigées. Le roi Mohammed VI a immédiatement appelé le roi d’Espagne Felipe pour lui présenter ses condoléances, une interaction présentée dans la presse marocaine traditionnelle, qui a depuis largement abandonné toute l’histoire. Les médias d’opposition, en revanche, comme le célèbre site Internet Lakome, continuent de s’attarder sur tous les aspects de cet épisode, depuis les profils personnels des assaillants et de leurs familles élargies marocaines jusqu’aux spéculations sur ce que la tragédie implique à propos de « l’échec de l’islam marocain ». réforme. »
L’EXTRÉMISME ISLAMISTE AU MAROC
Si les Marocains d’Europe ont retenu de plus en plus l’attention pour leur implication dans des attentats tels que celui de Barcelone, le Maroc lui-même a largement réussi à contenir son problème de terrorisme domestique au cours de la dernière décennie et demie. En 2003, lors de multiples attaques coordonnées visant des sites juifs et européens, douze kamikazes ont tué trente-trois personnes à Casablanca. Depuis lors, la monarchie a consacré des ressources considérables à la lutte contre l’extrémisme au pays, mettant en œuvre un mélange de mesures de sécurité robustes – parfois controversées – et d’initiatives éducatives visant à lutter contre l’islamisme violent.Au niveau populaire, les sondages du Pew Research Center montrent un déclin dramatique de la sympathie pour al-Qaïda, à un seul chiffre, après les attentats de Casablanca en 2003. Les enquêtes les plus récentes indiquent à peu près le même niveau d’affinité persistante pour l’EI, mesuré à 8% en 2015 – un peu plus que dans les autres pays arabes interrogés, notamment l’Arabie saoudite, la Jordanie et l’Égypte.
Sur le plan de la sécurité, une loi antiterroriste de 2003, adoptée à la suite des attentats de Casablanca, a considérablement étendu la sécurité de l’État et les appareils de collecte de renseignements nationaux, qui fonctionnent tous sous la supervision directe du palais. (Les affaires qui ne relèvent pas de la politique étrangère, de la sécurité et des domaines religieux sont généralement laissées à une législature élue par le peuple, dont le plus grand élément est le Parti de la justice et du développement, un parti modérément islamiste qui promet fidélité à la monarchie.) La loi de 2003 a suscité des critiques de la part de des groupes de défense des droits de l’homme pour avoir élargi la définition du terrorisme à toutes les actions considérées comme une menace pour l’ordre public, imposer la peine de mort aux terroristes condamnés et porter à dix le nombre de jours pendant lesquels les agents de sécurité peuvent détenir un suspect de terrorisme avant de donner accès à un avocat. Malgré ces préoccupations, les outils marocains de surveillance intérieure et de collecte de renseignements ont évidemment permis à la couronne de découvrir régulièrement des cellules terroristes dans le royaume et, plus récemment, de suivre les citoyens rejoignant des groupes djihadistes à l’étranger.
En effet, selon des estimations officieuses d’experts occidentaux, entre 1212 et 2014, quelque 1222 Marocains ont quitté le royaume pour rejoindre l’EI en Syrie et en Irak, et 300 autres auraient rejoint la province autoproclamée du groupe djihadiste en Libye. Cherchant à endiguer la marée extérieure de ces combattants, le gouvernement a modifié en 2014 la loi antiterroriste pour infliger des amendes pouvant aller jusqu’à 500 000 dirhams marocains (60 000 $) et des peines de prison de cinq à quinze ans pour les citoyens cherchant à rejoindre des organisations armées à l’intérieur du royaume ou en théâtres de conflits étrangers. Pourtant, des estimations récentes de Marocains se battant pour l’EI oscillent autour de 1 500 et passent à 2 500 si l’on tient compte des Européens d’origine marocaine. Les inquiétudes quant à la possibilité que ces individus endurcis au combat rentrent chez eux via la Libye et l’Algérie ont incité la monarchie à renforcer la présence militaire du Maroc le long de la frontière algérienne, en déployant des armes lourdes, des canons antiaériens et des lance-roquettes afin de dissuader d’éventuelles attaques.
Ironiquement, dans les mois précédant les incidents de Barcelone et de Turku, la présence de la police marocaine dans la région côtière du nord a été visiblement renforcée – non pas tant pour arrêter les terroristes que pour surveiller l’activité de protestation politique centrée dans la ville portuaire d’al-Hoceima. De telles mesures sont généralement efficaces au Maroc, bien qu’elles ne soient naturellement pas infaillibles. L’imam terroriste Essati a apparemment voyagé sans encombre entre l’Espagne et le Maroc, et si les autorités marocaines ont averti leurs homologues espagnols de lui, cela n’a eu aucun effet.
Parallèlement aux mesures de sécurité de la couronne, le Maroc a poursuivi une série de réformes dans le domaine religieux visant à réduire l’influence des idéologies extrémistes. Ces réformes ont apporté un plus grand contrôle de l’État sur les institutions religieuses, y compris plusieurs centaines d’écoles coraniques qui parsèment le paysage du Maroc et ses quelque 50 000 mosquées. Les programmes scolaires ont été modifiés pour promouvoir des enseignements islamiques compatibles avec les notions de droits de l’homme et de tolérance religieuse. De plus, la monarchie a imposé de nouvelles règles de formation pour les imams et autres personnes souhaitant enseigner l’islam. À partir de 2005, par exemple, l’État a commencé à former un corps de superviseurs d’imam, y compris des femmes, pour rencontrer régulièrement les chefs de prière et veiller à ce que le discours religieux diffusé dans les mosquées reflète « l’islam modéré », selon l’expression des dirigeants. Depuis 2014, un arrêté royal interdit aux imams de se livrer à des activités politiques ou syndicales lorsqu’ils se trouvent dans les mosquées et, en 2015, la monarchie a injecté 20 millions de dollars dans un nouveau centre de formation pour accueillir non seulement les imams et les superviseurs d’imam marocains, mais également un nombre croissant des aspirants imams d’Afrique de l’Ouest et même d’Europe.
L’un des principaux objectifs de ces programmes est de contrer les tensions idéologiques plus rigides de l’islamisme liées à l’islam ultraconservateur ou salafiste. Le salafisme lui-même est toléré dans le royaume tant qu’il ne favorise pas la violence ou ne rejette pas le cadre monarchique, et ces dernières années, des éminents religieux salafistes emprisonnés à la suite de l’attaque de Casablanca en 2003 ont obtenu une amnistie en échange de l’adoucissement de leur discours public et du désaveu des groupes djihadistes tels comme l’EI et al-Qaïda au Maghreb islamique. Le groupe marocain le plus éminent opposé à la monarchie reste al-Adl wal-Ihsan (Justice et Bienveillance), un mouvement islamique dont le fondateur et chef idéologue, Abdessalam Yassine, est décédé en 2012. Bien que le mouvement soit formellement interdit, le gouvernement tolère al- Adl wal-Ihsan tant qu’il reste non-violent, préservant des tactiques plus agressives pour les groupes épousant la violence.
Les effets à long terme de telles mesures restent à voir, mais l’implication substantielle des djihadistes ayant des liens avec le Maroc dans les attentats terroristes européens suggère que les politiques favorisant une relative stabilité dans le pays n’ont pas suffisamment sapé les sources idéologiques d’extrémisme pour les ressortissants marocains vivant à l’étranger. Pourtant, le royaume semble déterminé à continuer de se positionner comme un modèle régional de réforme religieuse.
LES MAROCAINS EN EUROPE
La diaspora marocaine en Europe est vaste, avec plusieurs millions d’habitants, contre une population du pays d’origine d’environ 36 millions d’habitants; mais les chiffres précis, voire les définitions des Marocains par statut d’immigration, varient considérablement. La plupart vivent dans des pays francophones comme la France ou la Belgique, avec des communautés dispersées ailleurs sur le continent. La grande majorité des immigrants sont des immigrants établis, respectueux des lois, employés et officiels.L’Espagne est un cas particulier en raison de sa proximité géographique avec le Maroc et de son statut en tant qu’autre ancienne puissance coloniale du Maroc – outre la France – contrôlant le tiers nord du pays sous un protectorat pendant une grande partie de la première moitié du XXe siècle. Tanger est à seulement une demi-heure en ferry des ports espagnols de Tarifa, Cadix ou Algeciras, et un billet aller coûte moins de 50 $. De nombreux Marocains de cette région côtière du nord parlent également au moins l’espagnol de base, en plus du français et de l’arabe – et parfois aussi le tamazight, le dialecte berbère du nord. Sur une population espagnole totale d’environ 32 millions d’habitants, près de 800 000 sont des immigrants marocains enregistrés de première ou de deuxième génération. Environ un quart d’entre eux résident en Catalogne, principalement à Barcelone ou à proximité. Le nombre de migrants marocains illégaux supplémentaires en Espagne est inconnu.
Un aspect inhabituel de la diaspora marocaine est sa connectivité institutionnelle relativement étroite. Par exemple, un Conseil européen des oulémas marocains (religieux islamiques) travaille à coordonner la communication, la charité et d’autres aspects de la vie communautaire. Et le royaume lui-même maintient un intérêt relativement fort pour les Marocains à l’étranger. Fin juillet, pour ne citer qu’un exemple, le prestigieux festival culturel d’Asilah a accueilli une conférence de trois jours sur les « Musulmans en Occident », avec des présentations de plusieurs jeunes imams européens d’origine marocaine, ainsi que d’experts venus d’aussi loin que le États-Unis et Argentine.
Dans ce contexte, l’importance récente des expatriés marocains dans le terrorisme djihadiste semble refléter non pas la prévalence de l’extrémisme fondamentaliste dans leur pays d’origine, mais l’inverse: le Maroc reste relativement inhospitalier à une telle violence pour une combinaison de raisons culturelles et de sécurité. En conséquence, la faible proportion de Marocains enclins à cette direction a manifestement cherché refuge à l’étranger; d’autres peuvent s’être radicalisés dans leurs foyers européens adoptés, plutôt que d’importer l’idéologie du Maroc.
LEÇONS POUR LA POLITIQUE AMÉRICAINE
Deux grandes suggestions émergent de l’analyse précédente concernant l’implication des Marocains dans le terrorisme à l’étranger. Premièrement, les États-Unis devraient encourager une coopération encore plus étroite en matière de renseignement et de sécurité entre le Maroc et tous les alliés européens de Washington. Le fait de combler le poste d’ambassadeur vide à Rabat, la capitale marocaine, faciliterait une telle approche. Deuxièmement, les experts américains, européens et marocains devraient chercher à tirer les leçons du succès global du Maroc dans la prévention du terrorisme djihadiste chez lui. Par exemple, dans la mesure où les efforts du Maroc pour enrôler d’anciens djihadistes salafistes dans la lutte contre les idéologies extrémistes ont réduit l’attrait de l’islamisme violent chez eux, l’expérience du royaume peut offrir des antidotes potentiels à l’extrémisme exportables au-delà des frontières du Maroc.Sarah Feuer est boursière Soref au Washington Institute et auteur du prochain livre Regulating Islam: Religion and the State in Contemporary Morocco and Tunisia. David Pollock est le boursier Kaufman de l’Institut et directeur du projet Fikra.
The Washington Institute, 24 août 2017
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Maroc : Il se suicide parce qu’il n’avait pas de quoi vivre pendant la période de pandémie
Un quinquagénaire habitant la ville d’El Jadida s’est suicidé jeudi suite à la fermeture de son local de travail dans le cadre des mesures de confinement pour combattre l’expansion de la pandémie du coronavirus.
Selon des sources surplace, il a décidé de mettre fin à ses jours car il n’avait plus aucun moyen de subvenir aux besoin de sa famille pendant cette période difficile et a senti que les portes étaient fermées devant lui.
La même source a souligné que le défunt ne pouvait plus se permettre de fermer son magasin et préférait se suicider plutôt que de tendre la main pour mendier, ajoutant que les personnes à faible revenu devaient être indemnisées dans cette crise, afin de se conformer aux instructions des autorités concernant le domicile.
Pour rappel, le défunt possède un atelier de soudure, mais sa rentabilité était faible en raison du manque de clientèle. Il lui permettait de vivre au jour le jour. Sa catégorie de citoyens ont été secoués par la pandémie et il n’a pas trouvé d’autre choix que le suicide en vue d’échapper à la dure la réalité.
Son cas exige la nécessité d’une initiative de la part des autorités pour prévenir la répétition de ces actes par des nombreux citoyens et entreprises qui se sont retrouvées devant le mur.
Tags : Maroc, pandémie, coronavirus, suicide, chômage,
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Lorsque le Maroc planifiait un attentat contre la MINURSO
Video de Mohamed Dihani
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Mohamed Dihani
Date : 2010
En relation avec la nouvelle loi que le régime marocain tente de faire approuver par le Parlement en vue de museler les activistes et militants des droits de l’homme et fermer la seule échappatoire qui leur restait : les réseaux sociaux.
Le 28 avril 2020, je suis sorti pour fumer une cigarette et j’ai été interpellé par des agents des services secrets marocains dont un que je connaissais du fait qu’il m’a déjà interrogé. Il m’a demandé une cigarette et a on commencé à bavarder jusqu’à l’arrivée de deux voitures dont une Prado verte. Des hommes qui portaient des vêtements noirs sont descendus, j’ai été menotté et jeté dans la Prado et amené à leur bureau qui se trouve dans l’Avenue Mecka, à El Aaiun.
Il y avait une équipe qui était arrivé de Rabat pour me conduire à la prison de Temara, où se trouvait le siège des services de sécurité marocains et le bureau de leur patron Abdellatif El Hammouchi où étaient planifiés toutes les opérations destinées au territoire du Sahara Occidental et la création et le démantèlement de cellules terroristes pour faire pression sur certains pays en vue d’obtenir leur soutien, dont l’Union Européenne et les Etats-Unis.
Sous les coups et l’humiliation, j’ai été enfermé dans cette prison et amené devant le médecin de la prison pour que celui-ci leur dise si je pouvais résister à la torture. Sa sentence était : « Il est fort, il convient », c’est à dire qu’ils avaient le feu vert pour les tortures les plus cruelles.
Dans une cellule, complètement dénudé et menotté, des coups partout sauf dans les points sensibles qui pouvaient mort ou évanouissement.
Après plusieurs heures de torture, des officiers m’ont demandé
– Tu sais pourquoi tu est là ?
– J’ai dit : « Non ». des coups de nouveau et la question de nouveau keske tu fais ici, Mohamed ?
après 3 jours des pires tortures, j’ai été conduit dans un bureau d’interrogatoire où il y avait Abdelhak Alkhiam, le nº 2 de la DST, le général Abdelaziz Bennani, commandant de la région sud.
-Tu vas nous dire où tu as caché les armes.
– Quelles armes ?
– Les armes qui tu as introduites de l’Algérie ou de la Mauritanie.
– Je n’ai rien introduit ni de l’Algérie ni de la Mauritanie.
– Nous avons des informations sûres que tu as introduit des armes. Nous voulons pas te garder en prison. Juste que tu nous dises où se trouvent ces armes. Nous savons qu’il se trouve à Amgala et nous savons qui était avec toi et comment vous l’avez introduit.
– Je n’ai jamais vu des armes de mes yeux.
– Si tu veux, nous pouvons te conduire par avion jusqu’au point où tu as caché les armes et ensuite tu pourras rentrer chez toi.
– Je jure que je ne sais rien des armes dont vous parlez
– Il ne veut pas parler, il est à vous
Parmi les questions qu’ils m’ont posé : Qui est le commandant d’Al Qaïda et j’ai répondu : ma grand-mère.
On m’a proposé 10 millions de DH (1 million de dollars)
A cause de ce que j’ai vécu, parler de ce sujet m’est très difficile.
Pendant 23 jours, torture systématique
Nous voulons que tu travailles avec nous.
J’ai rencontré Adil El Othmani, l’auteur de l’attentat d’Argana eet certains des impliqués dans les attentats de Casablanca de 2003. Celui qui a manipulé ces deniers n’a pas été arrêté.
Ma mission était de composer, sous la direction des services secrets marocains, un groupe de personnes qui, selon eux, ont des idées radicales, les amener au Sahara Occidental,
L’objectif est de leur accuser de vouloir attenter contre la MINURSO ou bien des personnalités dont des défenseur de l’autonomie… le but est de provoquer un acte terroriste qui aurait des conséquences sur la question sahraouie.
Fin mai 2010 : ils ont amené le groupe nommé cellule d’Amgala annoncé le 1 mai 2011 -
Regard sur le Maroc d’un «prince rouge» confiné à Rabat
Par Baudouin Loos
L’homme dont nous publions une carte blanche s’appelle Hicham Alaoui. Il est le cousin germain du roi du Maroc. Et s’est taillé une réputation d’esprit libre.
Le Maroc fait face à la pandémie mondiale du Covid-19 avec, jusqu’ici, une efficacité remarquée. Les chiffres de 4.880 cas détectés et 174 décès, arrêtés ce week-end, montrent que les mesures prises avec célérité portent leurs fruits. La population suit en général les règles strictes de confinement et même de couvre-feu. Pourtant, chassez le naturel, il revient au galop : les autorités vont bientôt faire voter une loi, dite « 22.20 », qui concerne les réseaux sociaux. Promptement rebaptisé « loi-muselière » sur les réseaux visés, ce texte n’est pas public mais les fuites évoquent, comme l’explique sur le site fr.hespress.com le professeur Omar Cherkaoui, « un véritable massacre des droits de l’homme. Il comprend 25 articles, dont 22 articles qui prévoient des sanctions administratives, des peines d’emprisonnement et des amendes financières ».
C’est que le Maroc reste une démocratie en trompe-l’œil, dominée par un roi omnipotent, Mohamed VI, qui plus est « Commandeur des croyants ». On peut parler de régime autoritaire. Le souverain, qui contrôle une partie de l’économie, n’a guère d’inclination ni pour la politique ni pour la religion, et il confie la gestion du pays au gouvernement pour les affaires courantes et à son cabinet personnel, des amis en qui il a une confiance absolue, pour le reste.
L’existence de contre-pouvoirs n’est pas souhaitée à Rabat. La presse, malmenée, doit se contenter de rester aux ordres sauf quelques publications en ligne. Alors les voix qui osent dire les choses se font rares, c’est bien le but. Parmi elles, on trouve depuis longtemps Hicham Alaoui, cousin germain du roi. Né en 1964, c’est un intellectuel qui a écumé les universités américaines, Princeton, Stanford et maintenant Harvard. Ses écrits appellent à une démocratisation du régime marocain via une monarchie parlementaire. Son avis, répercuté par divers médias dont Le Monde diplomatique, a créé de réelles tensions avec le Palais. Mais il en faut plus pour démonter celui que d’aucuns ont surnommé « le prince rouge ». -
Maroc protectorat français
Mais effectivement le Front Polisario a le droit de non seulement être déçu, mais aussi de se poser des questions : Est-ce que l’ONU est encore capable de respecter ses propres engagements ? Est-ce que l’ONU est capable de respecter le droit international et de faire respecter le droit international ? On se trouve confronté à des questions essentielles qui régissent en fait le statut même de la communauté internationale et le statut même de l’ONU. C’est comme si il n’y avait que le droit du plus fort qui compte et qu’il suffit que derrière il y ait au sein du Conseil de sécurité suffisamment de complicité, notamment de la France qui est un membre permanent, et de certains Etats, pour que toute la machine se bloque. le Maroc n’est finalement qu’un protectorat français, et que si le Roi du Maroc tient encore sa couronne, malgré la crise et toutes les difficultés qu’il a, c’est essentiellement grâce à l’appui de la France. La France a une responsabilité évidente dans la situation. Non seulement au Conseil de sécurité où elle fait obstacle très régulièrement, mais aussi en Europe où nous avons découvert ses manœuvres dans la commission européenne pour favoriser et obtenir la signature de l’accord entre l’Europe et le Maroc concernant les accords de pêche et les accords agricoles . La France considère que le Maroc participe de sa géopolitique en Afrique. Cela n’est pas nouveau. Et le Maroc s’est toujours présenté comme l’allié le plus fidèle de la France mais aussi de l’Europe. Il utilise par ailleurs, la communauté marocaine dans nos pays, France, Belgique, Hollande, pour faire pression. La France joue un rôle contesté et contestable alors qu’elle se prétend la patrie des droits de l’Homme. Elle ne s’anoblit pas dans l’attitude qu’elle a de soutenir de manière quasi aveugle le Maroc dans ses prétentions sur le Sahara occidental. Elle devrait regarder la manière dont elle gère sa politique à l’extérieur. -
Maroc : la volte-face de Hassan II sur le Sahara Occidental
Après la création de Polisario en 1973, la position du Maroc, de la Mauritanie et de l’Algérie était assez alignée en ce qui concerne le processus de décolonisation du territoire du Sahara occidental. Le Polisario n’a pas été immédiatement perçu par le Maroc ou la Mauritanie comme une menace.
Cet article du Monde diplomatique donne une image intéressante de la situation et de l’équilibre des pouvoirs durant cette période. Il a été publié en août 1975, quelques semaines à peine avant le verdict de la CIJ sur le Sahara occidental et l’annonce par le Maroc de la Marche verte.
Cet article publié en août 1973 dans un journal marocain (Al Alam, un journal qui porte la voix du parti nationaliste Al Istiqlal) décrit les combattants du Polisario comme « des militants combattant l’occupation espagnole au Sahara occidental ».
Hassan II et M. Boumediène décident, lors d’une visite à Tlemcen le 27 mai 1970, de se concerter avec M. Ould Daddah. Les trois chefs d’Etat se rencontrent à Nouadhibou (14 septembre 1970) et à Agadir (24 juillet 1973), tandis que leurs ministres des affaires étrangères siègent à Alger (5 janvier 1972) et à Nouakchott (9 mai 1973). Dans toutes ces instances, le principe de l’autodétermination est proclamé ; la résolution 1514, intitulée Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, et adoptée par l’ONU le 14 décembre 1960, sert de référence.
De même, le communiqué publié à Agadir déclare :« Les trois chefs d’Etat ont consacré une attention particulière à l’évolution de la question du Sahara encore sous domination espagnole. Ils ont réaffirmé leur attachement indéfectible au principe de l’autodétermination et leur souci de veiller à l’application de ce principe dans un cadre qui garantit aux habitants du Sahara l’expression libre et authentique de leur volonté conformément aux déclarations des Nations unies dans ce domaine. »
https://www.monde-diplomatique.fr/1975/08/BALTA/33315