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  • Algérie : Pourquoi l’élite algérienne se trompe de cible en visant l’ANP

    Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, c’est selon toute vraisemblance ce qui arrive en ce moment à ceux qui tentent de créer une dissension pour s’incruster dans la cohésion entre le peuple et son armée. En quoi cela générait certaines ailes que l’armée face appel à la justice pour déterrer des dossiers que Bouteflika disposant d’un pouvoir constitutionnel et institutionnel de part son statut de président de l’Organe National de Prévention et Lutte contre la Corruption (ONPLC) les a mis en hibernation pour couvrir son entourage comme. Il n’est pas des habitudes de l’armée de s’immiscer dans ces affaires mais c’est à une insistante demande du peuple dans des circonstances particulières en s’engageant conformément à l’article 28 de la constitution qui confère le devoir de l’armée de défendre la souveraineté, laquelle souveraineté appartient de droit au peuple. Il se trouve et cela personne ne pourra le contester que le peuple a choisi conformément à l’article 8 de cette constitution, l’armée pour l’exercer en toute liberté. L’armée n’a pas instruit les magistrats et elle n’a pas le droit de le faire mais elle a uniquement exprimé une demande populaire pour sensibiliser les magistrats au moment même où eux sont sortis soutenir le Hirak pour une justice « juste et équitable ».

    Sur le plan pratique, la défense nationale fait partie des organismes sur lequel s’appuie l’ONPLC par l’intermédiaire de la gendarmerie nationale et le service central de la police judiciaire (SCPG), considérés les deux comme instruments pour les enquêtes à mettre à la disposition des magistrats. Ce qui a été fait à l’époque mais l’ordre établi a décidé de les mettre de côté pour des raisons qu’on connait. Donc dans les faits, même si ce n’est pas le moment opportun, l’armée a le devoir de mettre fin à la dilapidation des richesses du peuple qui lui a fait confiance que ces oligarques vont certainement accélérer leur saignée à l’extérieur du pays. Ce n’est pas l’armée qui a transmis la convocation ou rendu public ses affaires d’arrestation mais le secteur judiciaire lui-même. Il est impensable que l’armée ait voulu tout ce bruit autour de ces tribunaux mais circonstances obligent, lorsque le peuple sort, il est difficile de l’arrêter et c’est compréhensible lorsqu’on le vide de son sang pendant plusieurs décennies.

    Maintenant si certains pôles pour des desseins occultes mais faciles à deviner poussent les avocats à exiger plus de discrétion, c’est à la justice de la demander mais certainement pas à l’armée. Maintenant s’il est vrai que la détention est réservée à un état exceptionnel, on est y est par excellence. Pourquoi ? Tout ce beau monde est susceptible de quitter le pays à la moindre occasion et par tous les moyens possibles. La position dans laquelle on a arrêté Haddad à Oum T’Boul : jean, casquette, cache-nez etc, les interventions en faveur de Rebrab de l’intérieur comme à l’étranger en sont des preuves irréfutables de douter de leur civilité et citoyenneté. Dans ce domaine précis. Les juges d’instructions qui ont pris cette décision encore une fois et non l’armée n’ont aucun complexe à se faire.

    Les avocats quant à eux devraient se focaliser sur le fond des dossiers au lieu de rester sur la forme et c’est déjà peine perdue étant donné la pression actuelle du Hirak. Préserver la présomption d’innocence est plus que nécessaire mais la prévention pour un jugement équitable reste de mise pour garantir le secret pour se permettre de laisser ces prévenus dehors avec toutes les relations qu’ils ont. Pourquoi cet assainissement des dossiers par le bas et monter progressivement vars le haut ? Parce qu’il y a urgence étant donné l’alerte lancée par l’Espagne sur des transferts de fond douteux en provenance de l’Algérie.

    1- Ces nouveaux riches ne sont ni oligarques et encore moins des industriels

    Certains diront mais où se situe la différence, combien même Rebrab sort du lot de part sa capacité potentielle de créativité. Désormais, elle est de taille. L’industriel donne à ses projets une portée stratégique, dans ce cas ces gains évolueront en dents de scie doucement mais surement et pour plusieurs générations. L’homme d’affaire par contre recherche le gain facile et s’appuie sur un « pay out time » le plus court possible pour amasser des capitaux qu’il fructifie par diversification dans tous les domaines. L’objectif est seulement de gagner plus. Il n’est pas loin du spéculateur. C’est la raison pour laquelle l’actif de ces hommes d’affaire est passé à une vitesse exponentielle.

    Même si sur le plan éthique et moral, cette évolution reste discutable, elle est humaine. Selon une étude toute récente de New World Wealth (NWW), une ONG qui donne des informations sur les richesses dans les pays africains, quatre pays du Maghreb figuraient en 2018 dans le top 10 des pays qui comptent le plus de millionnaires en dollars sur le continent africain. La Tunisie viendrait en tête avec 6500 millionnaires, suivie de la Libye (6400), le Maroc (4900) et l’Algérie (4100).

    Les toutes premières places du top africain reviendraient à l’Afrique du Sud avec 48 800 millionnaires, suivie de l’Egypte (23 000), le Nigeria (15 900) et le Kenya (8400). L’étude New World Wealth définit le millionnaire comme étant un individu ayant des actifs nets de plus d’un million de dollars. Dans ce cadre justement l’Algérie mi 2018 compte plus 40 milliardaires. Il est clair que ces informations s’appuient sur les données compilées au moyen d’enquêtes diligentées à cet effet et les chiffres fournis par des institutions transnationales comme la Banque mondiale et l’OMC etc.

    Si en Tunisie, au Maroc, ou en Egypte pour ne citer que ceux là, ce nombre de millionnaires se justifie par plusieurs décennies de libéralisme, d’autres par l’extraversion de leur économie depuis plus d’un demi siècle, en Algérie la poussée de l’informel fausse et biaise ces résultats. En effet, si comme le prévoit l’étude New World Wealth le millionnaire est un individu ayant des actifs nets de plus d’un million de dollars, les Algériens savent pertinemment que les barons de l’import-export et du marché informel qui disposent d’énormes sommes en liquide (s’hab echkara) et d’actifs non déclarés sont nombreux et politiquement très influents.

    Aucune étude ne leur est consacrée, seuls les services de renseignement algériens et, dans une moindre mesure, le fisc, ont une idée assez précise de l’immensité de leurs richesses et, bien entendu, de leur capacité de nuisance. Ces donnés échappent donc complètement à ces organismes et viendraient gonfler le nombre de milliardaires et millionnaires en Algérie et qui sont amassés dans le processus de spéculation dans des importations sans exportation. Toutes ces raisons et bien d’autres n’ont pas favorisé des actions efficaces des programmes gouvernementaux malgré un bon diagnostic. Les objectifs « prioritaires » assignés au gouvernement actuel, combien même remanié, risquent de l’éloigner encore plus longtemps des aspects économiques. Ceci va certainement creuser le fossé et pourra mener vers l’irréparable.

    2- La relation jeunesse algérienne avec l’armée est intacte

    En effet, plus de 62% de la génération facebook ont une confiance totale dans l’armée nationale populaire (ANP). Ce n’est pas une lecture et encore moins une analyse mais une étude qui rentre dans le cadre d’une préoccupation mondiale de sa jeunesse, intitulée « génération what » et financée par l’union européenne. La partie algérienne à été faite par un sondage sur une population se situant dans une tranche d’âge entre 18-34 ans et conduite par le professeur en sociologie, Belkacem Mostefaoui.(01)

    Comme le hasard fait bien les choses, ces résultats ont été publiés quelques jours seulement avant le 22 février, date du déclenchement du mouvement national. Ce Hirak, qu’on veut l’appeler ainsi, a confirmé cette symbiose entre le peuple et son armée par différentes formes ; cris, appels, pancartes, symboles etc. Pourtant de nombreuses forces occultes ont réduit cette institution à un pseudo- charisme d’Ahmed Gaid Salah pour certainement créer la zizanie en faisant croire que l’Algérie évoluait vers un scénario égyptien. L’élite d’abord politique ensuite celle universitaire qui s’appui sur des lectures loin de la réalité du terrain n’ont désormais rien pu ramener à la solution de cette crise mais parfois, bien au contraire une tentative de la complexifier saute aux yeux.

    Ainsi, les tables rondes se multiplient autour d’un débat sur l’issue possible à la crise qui secoue le pays et le cheminement qui mettra la transition en selle. Plus, le temps passe, plus ces analyses et discussions, parfois anxiogènes se sont avérées improductives. Dans un mouvement de l’ampleur de celui du 22 février, il était prévisible que des intérêts étroits veuillent se placer par un lobbysme dans ces différentes formes aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays.

    Ainsi, pendant qu’aucun signe ou pancarte apparaissent les vendredis sur la constituante, des groupuscules qui se disent d’initiative citoyenne organisent des réunions pour en parler voire parfois influencer par considérer que c’est la voie unique pour refonder un Etat de droit , républicain et même citoyen. De l’extérieur, quelqu’un qui se dit professeur d’université, double nationalité, ayant choisi délibérément de vivre outre- mer parce qu’il s’y plait et on le comprend est allée très loin en proposant des noms précis dans une liste non exhaustive où il ne manque que lui mais implicitement espère s’imposer par cette initiative comme il le fait chaque année dans d�autres forums avec les oligarques algériens.

    Partant du principe que l’environnement démocratique dans lequel il évolue lui-même, le choix se fait par les urnes même s’il doit confirmer un charisme, mais pour l’Algérie, dans son cher pays, tout est possible lorsqu’il y a une brouille. Pourtant, ce Hirak ne veut pas une représentation et insiste pour ne pas en avoir et ne veut pas non plus rentrer dans les débats stériles qui l’éloignerait de l’essentiel. Il ne s’agit donc plus d’un simple réaménagement de façade d’un Etat mais éminemment et fondamentalement un changement en profondeur que le « Hirak » revendique quelqu’en soit les conséquences pour en finir une fois pour toute avec cet ordre établi sans aucune négociation possible lorsqu’on leur dit ouvertement «dégagez tous.» les jeunes n’ont jamais remis en cause leur sentiment d’apparence à un territoire, à une religion, à une langue et surtout et ils insistent sur l’unicité de la nation.

    Dans toutes leurs sorties, ces jeunes, n’ont montré aucun complexe d’appartenance à la nation, acceptent les constantes nationales. Pourtant, lit-on dans ce rapport le 1/3 des garçons et les 1/4 des filles se sentent heureux sans croyance mais la majorité soit les 2/3 interrogés disent ne pas vouloir la politique se mêler à la religion pour permettre tout cela. C’est exactement ce que prévoit la constitution actuelle. Par contre ce qui remplit leur cœur d’amertume c’est sans aucun doute leur rapport aux institutions de l’Etat et plus acide à la politique en général. Or, l’Etat n’est pas la nation, celle algérienne est déjà fondée en 1962 mais le rouage administratif qui permet un vivre ensemble respectueux de la liberté de chacun n’était pas approprié pour une jeunesse qui a démontré qu’elle pouvait prendre son destin sans l’aide de personne.

    Pendant plus de cinq décennies, lorsque l’Algérien ne se plait pas dans son pays, il prend le large au péril de sa vie. C’est la preuve par 9 qu’il ne veut pas de tuteur pour lui montrer le chemin de sa destinée. Bien que prés des ¾ de jeunes algériens peuvent trouver leur bonheur ailleurs, il leur est arrivé cette fois-ci de prendre la décision de déblayer le terrain par des moyens pacifiques dans leur propre pays. La preuve statistique est qu’il n’y a plus de Harragas depuis le 22 février dernier.

    Donc cette élite qui s’ennuie dans ses laboratoires pour les influencer à un débat et l’orienter vers une constituante dont l’objectif est la désunion par l’éclatement de ce front uni pour refonder un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. L’environnement de gouvernance contiendrait des normes juridiques hiérarchisées de telle sorte que cette puissance publique s’en trouve balisée. Un tel système assurera une justice « juste et équitable » avec une juridiction indépendante.

    La souveraineté appartient au peuple, lequel peuple exerce le pouvoir public directement ou par l’intermédiaire de ses représentants qu’il aura à choisir lui-même en toute liberté et transparence. Dans ce système c’est l’initiative citoyenne qui permettra à la jeunesse de se sentir bien dans son pays. Pour cela, il devient évident qu’on a pas besoin de rentrer dans des débats stériles et de parler plutôt d’une « révision de la constitution » qui permettra dans un temps relativement court, 6 à 9 mois de s’attaquer à l’équilibre du pouvoir, les mécanismes pour assurer une échéance transparente, le verrouillage de la constitution au tripotage etc.

    Dans les conditions actuelles, ce sondage n’a pas tort, seulement l’Armée Nationale Populaire restera la seule institution qui permettra au peuple d’exercer sa souveraineté sans déviation possible.

    par Reghis Rabah*

  • Le parquet décharge Belliraj des six assassinats avoués

    Le parquet décharge Belliraj des six assassinats avoués
    JUSTICE La famille Wybran effondrée par le réquisitoire de non-lieu

    Condamné au Maroc, il pourrait être « innocenté » en Belgique.
    Ses aveux sont accablants.
    « Une insulte aux morts », dit la famille

    Il voulait bombarder le cimetière juif, à Crainhem Belliraj fit aussi cette déclaration inquiétante : « Je vous déclare qu’après l’exécution du Docteur juif Joseph Wybran en 1989 et après que j’ai suivi la cérémonie de son enterrement au cimetière hébreu de Bruxelles, j’ai remarqué le grand nombre de personnalités juives (NDLR : 5.000 personnes) présentes à cette cérémonie. J’ai pensé alors attaquer par après tous ceux qui sont venus présenter leurs condoléances grâce à trois petits avions semblables aux jouets destinés aux enfants, téléguidés après les avoir chargés de produits explosifs. »

    Le parquet fédéral entend obtenir, mardi devant la chambre du conseil de Bruxelles, l’absolution d’Abdelkkader Belliraj, ce Belgo-Marocain condamné au Maroc en 2011 à la réclusion criminelle à perpétuité pour son appartenance à une organisation terroriste et pour six assassinats commis à Bruxelles en 1988 et 1989.

    Interrogé au Maroc à l’issue de son arrestation, Belliraj avait avoué avoir abattu, lui-même ou
    avec l’aide de complices, le Dr Joseph Wybran (alors président du CCOJB, le Conseil consultatif des organisations juives de Belgique), l’imam de la Grande mosquée de Bruxelles et son bibliothécaire, un chauffeur de l’ambassade d’Arabie saoudite, l’herboriste bruxellois Raoul Schouppe et Marcel Bille, auquel il reprochait des relations homosexuelles avec de jeunes musulmans.

    Le parquet fédéral entend obtenir, mardi devant la chambre du conseil de Bruxelles, l’absolution d’Abdelkkader Belliraj, ce Belgo-Marocain condamné au Maroc en 2011 à la réclusion criminelle à perpétuité pour son appartenance à une organisation terroriste et pour six assassinats commis à Bruxelles en 1988 et 1989. Interrogé au Maroc à l’issue de son arrestation, Belliraj avait avoué avoir abattu, lui-même ou avec l’aide de complices, le Dr Joseph Wybran (alors président du CCOJB, le Conseil consultatif des organisations juives de Belgique), l’imam de la Grande mosquée de Bruxelles et son bibliothécaire, un chauffeur de l’ambassade d’Arabie saoudite, l’herboriste bruxellois Raoul Schouppe et Marcel Bille, auquel il reprochait des relations homosexuelles avec de jeunes musulmans.

    Le parquet fédéral estime qu’il n’existe « aucune charge suffisante » à l’encontre de Belliraj pas plus qu’à l’encontre de sept coauteurs ou complices qu’il avait désignés. Il entend donc obtenir le non-lieu pour ces six assassinats, estimant qu’ils ne sont pas reliés entre eux.

    La famille Wybran et le CCOJB, parties civiles, redoutent cette décision qui reviendrait, pour la justice belge, à envoyer aux oubliettes judiciaires le plus important dossier de terrorisme anti-juif et arabe qu’ait connu le pays, avant même que ne soit atteinte la prescription. « Mes clients ne comprennent pas pourquoi la Belgique ne veut pas respecter la décision marocaine.

    Nous ne voulons pas un nouveau procès d’assises. La vérité judiciaire a été dite. M. Belliraj est bien l’auteur de ces assassinats. Nous nous trouvons face à un déni de réalité. Une décision de non-lieu serait une insulte à la mémoire des morts », indique leur avocat Me Michèle Hirsch. Selon elle, le parquet aurait pu demander un non-lieu, non au motif de l’inexistence de charges, mais bien en constatant que les faits reprochés à M. Belliraj ont déjà été jugés.

    Les charges, elles existent bel et bien dans ces cinq dossiers (six victimes) que le parquet se refuse à considérer comme liés. Dans chacun des assassinats, un pistolet 7,65 a été utilisé. Une même arme chargée de munitions Sellier et Belot a été utilisée contre le chauffeur de l’ambassade, l’imam de la grande Mosquée et son bibliothécaire. Il y a surtout les aveux extrêmement circonstanciés prononcés par Belliraj. Il décrit ainsi minutieusement l’herboristerie où Raoul Schouppe fut abattu. Il précise qu’il lui avait demandé un morceau d’ambre, effectivement retrouvé par les enquêteurs bruxellois le jour du crime. Il raconte le repérage de Joseph Wybran, sur le parking de l’hôpital Erasme, le geste qu’il adresse à son complice qui abat le médecin avant de s’engouffrer dans sa R5 bleue.

    A l’époque, un portrait-robot ressemblant furieusement à Belliraj avait été dressé. Belliraj figurait déjà au nombre des suspects après le double assassinat de la Grande Mosquée. Un informateur avait indiqué qu’il avait alors acquis deux pistolets 7,65 mm. La perquisition n’avait pas permis de retrouver ces armes mais bien des documents d’une Mercedes appartenant à celui qu’il désignera en 2008 comme son complice. Pour l’assassinat de Marcel Bille, il décrit comment il lui logea une balle dans la tête avant de le pousser hors de la voiture avec ses pieds. Une version qui correspond aux constats matériels effectués à l’époque par la police belge. Après ses aveux recueillis par la PJ marocaine, une perquisition menée à son domicile d’Evergem, les policiers belges retrouvèrent à son domicile le 26 février 2008 une liste de noms juifs, dont ceux de Markus Pardes et Simone Susskind, des proches du Dr Wybran, et vraisemblablement de potentielles cibles « juives » qu’il avait promis d’abattre pour le compte d’Abou Nidal.

    L’avocat de Belliraj, Me Vincent Lurquin, souligne que son client a subi des tortures. « Je n’ai par ailleurs pas pu le rencontrer et je me retrouve donc dans une situation inédite pour assurer sa défense. » L’existence de ces tortures alléguées pourrait avoir pesé dans la décision du parquet car comment retenir comme charges des aveux obtenus sous la contrainte ?

  • L’incroyable saga d’Abdelkader Belliraj, un « informateur belge » accusé de terrorisme au Maroc

    L’histoire passionne la Belgique et le Maroc. Abdelkader Belliraj est accusé par le Maroc d’être le cerveau d’un réseau terroriste. Belge d’origine marocaine, Abdelkader Belliraj a habité à Evergem (près de Gand) jusqu’à la fin janvier. Le 18 février dernier, le Maroc le met aux arrêts et le place en détention à la prison civile de Salé, démantelant une cellule terroriste présumée de 35 membres. Or il semble qu’Abdelkader Belliraj était également fort bien connu des autorités belges. La presse belge, intéressée par cette affaire, rapporte que Belliraj était « un indicateur officiel rémunéré de la Sûreté belge ».

    Le ministre marocain de l’intérieur, Chakib Benmoussa, a affirmé, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, que, selon lui, « il est évident que les services de renseignements belges le connaissaient ». Abdelkader Belliraj, aujourd’hui âgé de 50 ans, est soupçonné par le Maroc d’avoir exécuté ou fait exécuter six personnes, dont au moins quatre à caractère politique, sur le territoire belge depuis la fin des années 80. Abdelkader Belliraj aurait agi pour le compte d’Al-Qaïda. Les autorités belges ont-elles délibérément « fermé les yeux » sur ce sextuple assassinat? « La Belgique aurait-elle couvert des faits de grand banditisme pour protéger un informateur ? »

    Belliraj aurait été « un tuyauteur en or » pour la Sûreté. Il aurait été informateur pendant huit ans. Ce qui provoque une vive polémique dans le plat pays. Surtout à la lumière du fait que, lorsqu’Abdelkader Belliraj a acquis la nationalité belge, un avis a été émis, en 2000, à l’attention du Procureur du Roi, soulignant les liens de l’intéressé avec « la mouvance islamiste algéro-marocaine et les milieux marocains pro-iraniens ».

    Les révélations de cette affaire, particulièrement délicate pour la Belgique, ont été suivies d’effets : Jo Vandeurzen, le ministre de la justice, a demandé l’ouverture d’une enquête sur « la manière dont les services de renseignement » de son pays « ont collecté et traité les informations concernant le dossier de Belliraj ». En commentaire, le ministre a déclaré : « Il ne sert à rien d’avoir des méthodes particulières de recherche si la Sûreté ne communique pas ses informations au pouvoir judiciaire ».

    Investi du mandat de dénoncer et démasquer les réseaux de trafic de cannabis en partance du Nord du Maroc pour l’Europe, particulièrement la Belgique, Belliraj, selon le quotidien « Tijd », dans son édition du vendredi 7 mars, aurait de plus aidé la Sûreté de l’État belge à déjouer un attentat en Europe. Le quotidien belge Le Soir a révélé que les informateurs recrutés par la sûreté de l’État percevaient une somme allant de 500 à 2.500 euros par information. Le présumé terroriste a livré à la police marocaine les noms de 20 complices qui l’auraient aidé à commettre six meurtres et autres méfaits en Belgique. Belliraj, aidé d’un commando de trois hommes, travaillait en plus avec des « collaborateurs occasionnels » qui ont, par la suite, disparu de son entourage. Les victimes de ces meurtres sont un représentant de la communauté juive, deux responsables musulmans qui avaient pris leurs distances avec la fatwa prononcée à l’époque par l’Iran à l’encontre de Salman Rushdie, après la publication des « Versets Sataniques », et un chauffeur égyptien de l’ambassadeur d’Arabie Saoudite en Belgique, qui aurait été pris pour un diplomate saoudien. Au moins trois des six meurtres ont été commis avec la même arme. Cet élément avait déjà été mis en évidence par l’enquête judiciaire menée en 1989, rapporte Het Laatste Nieuws.

    Le rôle obscur joué par Abdelkader Belliraj aurait « protégé » la Belgique contre une quelconque attaque terroriste. Le journal « La libre Belgique » a publié un entretien avec le patron des services secrets belges, Alain Winants, dans lequel, ce dernier estime que « la divulgation de l’information sur le statut d’informateur d’Abdelkader Belliraj est une irresponsabilité totale ». Alain Winants a, de plus, affirmé avoir porté plainte devant la justice après la parution de renseignements « hautement classifiés » dans la presse. « La Sûreté de l’État a décidé de porter plainte avec constitution de partie civile pour atteinte à la loi du 11 décembre 1998 sur la classification, et atteinte à la loi du 30 novembre 1998 du code pénal sur le secret professionnel ». Ce recours à la justice intervient sur ce qui apparaît être une querelle entre la Sûreté de l’État et la police judiciaire. Position appuyée par le président du Sénat, Armand De Decker, qui a déclaré à la télévision RTBF qu’un service de renseignement, par définition, ne révèle jamais qui sont ses informateurs.

    Une double enquête va être menée en Belgique pour démêler l’écheveau. Le parquet fédéral belge va tenter de déterminer quels sont les actes de terrorisme qui peuvent être imputés à Belliraj et commis en Belgique. Une commission rogatoire pourrait se rendre au Maroc, à Rabat, pour mener cette enquête. Parallèlement, le parquet de Bruxelles doit décider s’il va regrouper les six dossiers d’assassinats imputés également à Belliraj qui n’aurait cependant avoué que quatre de ces meurtres. Déjà, une première équipe de policiers de la section antiterrorisme de la police fédérale, s’est rendue au Maroc et a affirmé avoir eu une très bonne, voire une excellente coopération de la part de leurs homologues marocains. Le caractère international de l’affaire fait en sorte qu’une délégation d’agents de la police fédérale américaine (FBI) et de la Centrale du renseignement (CIA) a également été dépêchée au Maroc pour enquêter sur ce réseau.

    Selon le ministre marocain de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, le présumé terrroriste Abdelkader Belliraj a séjourné en 2001 en Afghanistan. Il a reçu ses ordres directement d’Al-Qaïda alors qu’il travaillait comme informateur pour la Sûreté de l’État en Belgique. Selon une source policière belge, citée par De Morgen, Belliraj a rendu visite à Ayman al-Zawahiri, le numéro deux du réseau terroriste Al Qaïda et collaborateur direct de son dirigeant Oussama Ben Laden. « Zawahiri a alors confié certaines missions à Belliraj, selon des éléments de l’enquête judiciaire menée au Maroc autour du groupe terroriste dirigé par Belliraj », a expliqué la source policière. Selon La Dernière Heure, Belliraj a également rejoint en 2005 le maquis du Groupe Salafiste algérien pour la Prédication et le Combat.

    Au Maroc, par suite de la révélation des activités d’Abdelkader Belliraj, les partis du Mouvement populaire (MP) et du Rassemblement national des indépendants (RNI) ont dénoncé les actes terroristes que comptait perpétrer sur son territoire le réseau terroriste de Belliraj. « L’ampleur des actes que préparait ledit réseau montre clairement que le Maroc est encore visé par le terrorisme, ce qui appelle à davantage de vigilance de la part des citoyens et de toutes les forces vives du pays », déclarait dans un communiqué le parti du Mouvement populaire (MP).

    Le ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa, a révélé que le réseau terroriste Belliraj avait en effet mis au point un plan à long terme visant « l’infiltration des institutions de l’État, des partis politiques et de la société civile ». Selon le ministre Benmoussa, « les investigations menées par les autorités compétentes ont établi que le réseau Belliraj a tissé des liens avec des groupes et organisations terroristes internationaux, particulièrement Al Qaïda en Afghanistan en 2001, le Groupe Islamique Combattant Marocain (GICM) durant la même année ainsi qu’en 2003 et 2004, et le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC) à la même période ». Des membres du réseau Belliraj ont eu aussi des contacts avec le Hezbollah en 2002, le but étant d’envoyer au Liban des membres du réseau pour entraînement.

    L’affaire Belliraj crée des remous au Maroc. TelQuel Online ne cache pas son scepticisme face aux nombreuses zones d’ombre qui subsistent dans ce dossier. « Déjà, la présomption (d’innocence) a été bafouée dans les organes de presse officiels et dans les déclarations, tant du ministre de l’Intérieur que du porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri », tonne l’un des avocats des personnes suspectées de terrorisme et mises sous arrêts. TelQuel Online poursuit ses interrogations : « Qui a introduit ces armes au juste, et quand, et dans quel but, et pourquoi et comment ces gens ont eu l’infinie patience de rester cois si longtemps… Tout ce dont on dispose, à cette heure, pour répondre à ces questions cruciales, ce sont les déclarations du ministre de l’Intérieur, Chakib Benmoussa. Un honnête homme, sans aucun doute, qui, plus d’une semaine après les premières arrestations, ne donne toujours aucun détail sur les éléments dont dispose(raie)nt ses services, s’abritant, un coup derrière le secret de l’instruction, un coup derrière sa méconnaissance des détails opérationnels de l’enquête. Désolé, Monsieur le ministre, mais il nous en faut plus. En quoi consistent ces « éléments » ? S’agit-il de documents ? D’écoutes téléphoniques ? D’aveux ? Dans ce dernier cas, qui a avoué quoi ? Et dans quelles conditions ? Quand on connaît les méthodes d’interrogatoire des services anti-terroristes (suffisamment d’ONG ont rapporté suffisamment d’horreurs là-dessus), il est légitime d’entretenir quelques doutes… pour le moins ».

    Lapidaire, TelQuel Online pousse le scepticisme jusqu’à se demander, en éditorial : « Franchement, qui peut croire que la justice marocaine sera suffisamment indépendante pour examiner objectivement les « éléments » du ministère de l’Intérieur, quitte à les invalider ? Personne, et notamment pas l’auteur de ces lignes. Et notamment pas non plus la justice belge, qui ne sait plus comment dire sa « précaution » face aux « informations » transmises par les Marocains… ».

    Pour informations complémentaires : Le Reporter

  • Vol dans un palais marocain – Des millions de montres et de bijoux saisis

    Le roi Mohammed VI du Maroc a été victime d’un vol, volant des millions de bijoux et de montres.
    Au moins 25 personnes sont jugées pour le vol au Palais du Roi marocain à Marrakech. Le vol, selon les médias locaux, n’est pas connu lorsqu’il a été commis et estime que les accusés étaient membres d’un gang.

    Parmi les accusés figurent un ancien ouvrier du palais, un officier, ainsi que de nombreux bijoutiers. Leur butin était des bijoux et des montres d’une valeur inestimable.

    Mohammed est la 5e personne la plus riche d’Afrique
    Le roi Mohammed VI possède une grande collection de montres, dont la plus célèbre est une Patek Philippe suisse unique avec 893 diamants, d’une valeur de 1,2 million d’euros. En 2018, une photo du roi le portant avait suscité l’indignation sur les médias sociaux dans un pays en proie à des inégalités économiques.

    Il est le cinquième homme le plus riche d’Afrique et possède 12 palais, un château en France, 600 voitures et 2 avions privés, selon le magazine Forbes. Mohammed VI, l’un des derniers monarques absolus au monde, a achevé l’année dernière 20 ans de règne, caractérisé par la stabilité dans une région instable.

    Cependant, le mécontentement face à la stagnation financière et à son impact sur les jeunes s’intensifie, suscitant des critiques à l’encontre de l’homme assis sur le trône avec la perspective de devenir un « roi des pauvres ».

    La critique et la disparition de la reine
    Mohammed VI a été critiqué pour ses inégalités – le FMI lui a demandé de faire quelque chose – tandis que les organisations de défense des droits humains ont critiqué les restrictions croissantes de la liberté d’expression.

    En novembre dernier, un tribunal a condamné Mohammad Munir, une star du rap connue sous le nom de Gnawi, à une peine d’un an de prison pour avoir agressé la police. Mais sa véritable inconduite aurait été l’enregistrement d’une chanson qui semblait critiquer le roi.

    Mais il y a aussi des questions sur la vie personnelle du roi. La disparition de sa femme, la princesse Lala Salma, en 2017, avait laissé penser qu’il était tombé en ruine.

    Les analystes ont essayé de deviner si elle se cachait en Amérique, enfermée dans l’un des palais ou si le couple a divorcé et s’est battu pour le droit de voir ses enfants.

    Finalement, la princesse, première épouse de monarques marocains à occuper un poste public, est réapparue en octobre, supervisant une exposition d’art islamique qui sera inaugurée à Rabat. Mais des questions demeurent sur son mariage avec le roi et son rôle en tant que membre de la famille royale.

    https://www.pentapostagma.gr/kosmos/6920509_klopi-sto-palati-toy-marokoy-piran-rologia-kai-kosmimata-ekatommyrion

  • Maroc, Pendant 11 ans, il partageait le lit avec sa sœur

    Agée de 24 ans, une jeune fille entretenait depuis 11 ans avec son frère une relation qui dépasse l’imagination.

    Nous sommes au Douar Sbaï, région de Beni Mghite, commune rurale Beni Yakhlef, à Mohammédia. Mohamed est né dans cette localité, il y a vingt-quatre ans. Ce jeune homme jouissait d’une bonne réputation. Ses voisins au douar attestent qu’il était un enfant calme, tranquille et sans problèmes. Mais, personne ne pouvait imaginer que ce jeune homme, qui ne ratait pas sa prière et qui rencontrait de temps en temps ses voisins à la mosquée du douar, pouvait aller plus loin jusqu’à commettre un péché. Coucher avec sa sœur ? Le premier contact remonte à onze ans alors que Mohamed n’était âgé que de 13 ans. Il ne se rappelle pas comment la scène s’est déroulée pour la première fois. Il ne se souvient que d’une seule chose: sa sœur qui n’avait que six ans lui a cédé sans savoir ce qu’il lui faisait. Certes, il s’est contenté du frottement. Et rien d’autre. Loin des yeux des parents, de la famille, des voisins, la relation entre le frère et sa sœur est devenue routinière. Au fil des mois, ils n’ont jamais pensé rompre cette relation. Neuf ans plus tard, la jeune fille n’était plus vierge et elle est tombée enceinte. Que devaient-ils faire ? La jeune fille a accusé un jeune homme, issu de la ville de Safi, qui venait de s’installer chez un membre de sa famille, d’avoir couché avec elle après avoir entretenu tous les deux une relation amoureuse. Une plainte a été déposée par la famille de la jeune fille. Craignant d’être incarcéré, le jeune homme a décidé de l’épouser. Et l’affaire a été classée sans poursuite. Mais, ce mariage n’est resté que sur papier. Puisque le jeune homme l’a abandonnée après avoir contracté l’acte de mariage. Il n’a même pas assisté à la naissance de la petite fille dont il n’était pas le père. Elle était pleine de joie de retrouver de nouveau son frère qui n’était autre que le père de sa fille. La seule personne avec qui elle adorait partager le même lit et qui la désirait corps et âme. Plus d’une année plus tard, elle est tombée de nouveau enceinte. Avec qui ? C’est la question que lui avaient posée sa mère et sa sœur. Elles savaient que son mari, qui ne l’avait pas encore répudiée, n’avait jamais partagé avec elle le même lit. Accusera-t-elle une fois de plus un autre jeune du douar ? Cette fois-ci , elles ne la croyaient pas. La solution ? Elle a craché le morceau. La gendarmerie royale de Beni Yakhlef a été alertée. Le frère et la sœur ont été arrêtés et traduits devant la Cour d’appel de Casablanca. Le jeune homme, qu’elle avait accusé, a entamé la procédure de divorce après avoir été avisé par les gendarmes.


    Abderrafii ALOUMLIKI
    Aujourdhui.ma

    https://aujourdhui.ma/faits-divers/pendant-11-ans-il-partageait-le-lit-avec-sa-soeur-59525
  • La France et les dictateurs africains

    La France a toujours entretenu des relations diplomatiques privilégiées avec les dictateurs africains francophones. Si l’avènement de ces amitiés est un truisme en vertu des avantages mutuels qu’elles confèrent aux deux parties en présence, lorsqu’une insurrection secoue un dictateur ami à l’interne, la décision de l’Elysée d’opérer une rupture ou d’opter pour le prolongement de cette relation l’est beaucoup moins. De la Guerre froide au Printemps arabe, Paris a – à plusieurs reprises – continué d’appuyer des dictateurs amis en péril.

    La France cherche à conserver ses acquis dans une crise externe où ils ne souhaitent pas intervenir militairement. Autrement dit, lorsque confrontée à une crise interne qui malmène un de ses dictateurs amis, Paris module sa politique étrangère à l’égard de celui-ci (abandon ou prolongation du soutien diplomatique) pour arriver à conserver un maximum d’influence acquise.

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  • Maroc : Tel régime, tel peuple

    Chaque nation a-t-elle le gouvernement qu’elle mérite?
    Par Manuel De La Cruz

    Vous avez sûrement entendu la phrase lapidaire d’innombrables fois, chaque nation a le gouvernement qu’elle mérite, ou chaque peuple a le gouvernement qu’il mérite, des mots qui font aujourd’hui partie de l’arsenal de tout rassemblement social ou expert de l’opinion publique, mais combien analysent en profondeur la signification de aphorisme populaire avant d’acquiescer? Que signifient-ils vraiment?

    Chaque nation a le gouvernement qu’elle mérite, ce qui signifie généralement que les vices et les vertus inhérents aux dirigeants actuels ont une origine ou sont le reflet de la société à laquelle ils appartiennent.
    L’auteur de la prière bien connue est Joseph de Maistre, juriste, philosophe et diplomate né dans la ville de Chambéry (la France actuelle) alors qu’il appartenait encore à l’ancien duché de Savoie en 1753, qui a eu l’occasion d’analyser de première main la événements qui ont déclenché la Révolution française.

    De Maistre a d’abord soutenu les propositions des magistrats éclairés de France, qui cherchaient à réformer l’ancien régime, mais il a changé d’avis à l’aube de la Révolution française lorsqu’il s’est rendu compte du caractère fanatique et égalitaire de ses dirigeants.

    Il a émigré de sa ville natale quand elle a été prise par les troupes révolutionnaires en 1792 et depuis lors, il s’est consacré à la défense de la monarchie, s’imposant comme un représentant du traditionalisme.

    Sa posture était définie par le trône et l’autel binomiaux. Il a soutenu que toute autorité résultant de la raison conduirait inévitablement au chaos, car les gouvernements dépourvus de soutien surnaturel s’exposaient à être défiés par tout être pensant. En l’absence d’une hiérarchie d’inspiration divine, les dirigeants éclairés ont gagné le manque de respect des masses, qu’ils ont évité par la terreur.
    Pour maintenir l’ordre et donc la paix, De Maistre propose la restauration de l’absolutisme comme solution pratique au problème de la légitimité: alors que les républiques sont victimes de luttes convulsives internes pour le pouvoir, les monarchies jouissent d’une stabilité grâce à leur système de Succession.

    Pourquoi chaque nation a-t-elle le gouvernement qu’elle mérite?
    Selon l’auteur original de la phrase, Dieu accorde le droit divin à l’homme afin qu’il puisse se gouverner lui-même avec droiture à travers l’autorité légitime (trône) et est responsable de le préserver (assisté par l’autel en tant que recteur moral) ou d’y renoncer en assumant le terribles conséquences qu’un tel choix entraîne. Toute tentative de contredire l’ordre naturel aboutirait à l’émergence de régimes illégitimes caractérisés par le désordre et la perversion. Les vices de gouvernement sont donc la responsabilité de la société, qui ne savait pas ou ne voulait pas être gouvernée par une autorité légitime.

    Deux siècles plus tard, nous considérons que la monarchie et la république sont des formes de gouvernement qui peuvent ou non convenir selon le contexte et les spécificités de la population qui les adopte, de sorte qu’elles n’ont pas de fardeau moral absolu: ni bon ni mauvais. Par conséquent, nous supposons qu’il existe une autre façon d’expliquer pourquoi chaque nation a le gouvernement qu’elle mérite.

    Chaque gouvernement est le reflet principal du pays
    Une autre des expressions courantes du bréviaire des analystes commerciaux est que l’université est le reflet du pays ou de l’une de ses différentes variantes. Il est curieux que la citoyenneté en général soit considérée comme reflétée à travers les actions des entités les plus diverses, pouvant être proéminentes comme une université ou une congrégation religieuse, même insignifiante en tant que conseil de copropriété.

    Cependant, nombreux sont ceux qui évitent de voir des similitudes entre eux et les dirigeants du jour. Parce que? Ne se sentent-ils pas suffisamment imparfaits pour ressembler à leurs fonctionnaires? Le gouvernement est vraiment le reflet du pays.

    À quelques exceptions près, dans le paradigme de l’État-nation, les dirigeants et les gouvernés partagent la même origine. Ils ont aussi leur nationalité comme maillon principal, ils ont donc en commun à la fois leur imagination collective et leur système de croyances. Ils parlent la même langue et sont affectés de la même manière par les conditions géographiques.

    Cela signifie que les vices de ceux qui gouvernent, loin de s’être formés au sommet de l’État, se préparent depuis des années dans la vie de tous les jours. Que cela nous plaise ou non d’un point de vue social, nos gouvernements nous ressemblent.

    Les gouvernés sont aussi corrompus
    Souvent, les médias font écho aux scandales de corruption dans nos pays, mais ils omettent que ces manquements prennent leur pertinence en raison de leur appartenance à la sphère publique, et nous pouvons trouver des exemples égaux ou pires de corruption dans la sphère privée. Nous ne voulons pas devenir des apologistes des corrompus, au contraire, nous soulignons que la seule façon de mettre fin à ce mal est d’assimiler qu’un gouvernement est aussi corrompu que sa société. Par conséquent, les vices et les abus de leadership sont le baromètre par lequel le déclin moral d’une nation est mesuré.

    La corruption va au-delà du détournement de fonds publics, son sens classique et étymologique renvoie à la destruction collective des valeurs et des principes qui permettent l’ordre. Il est doté d’un sens strictement éthique. Les sociétés ont des degrés divers de permissivité à l’égard de la corruption.

    Par exemple, s’il y a des nations dont les ministres se suicident en étant impliqués dans des cas de détournement de fonds, il y en a d’autres où les habitants demandent et même exigent de leurs fonctionnaires une aide économique et toutes sortes de faveurs, qui sont bientôt offertes lors des campagnes. électoral.

    La régénération commence avec nous-mêmes
    Il est incohérent d’exiger ce que nous ne pouvons pas satisfaire, alors la première étape pour améliorer notre société, et donc notre gouvernement, est de changer notre comportement. Renseignez-vous par l’exemple.

    Pour en revenir au thème principal, chaque nation a un gouvernement qui lui ressemble, car au-delà des questions structurelles comme la prise de décision, les principaux magistrats projettent l’état éthique du corps social. Si le reflet projeté par le miroir est déplorable, la solution n’est pas un simple changement de miroir, mais la transformation de celui qui le regarde.

    En d’autres termes, peu importe le nombre de fois que nous changeons de gouvernement, nous obtiendrons les mêmes résultats si nous ne nous élevons pas d’abord par la pratique des vertus, ou du moins n’exigeons pas de nous-mêmes une plus grande rectitude au niveau éthique.

    Le sociologue vénézuélien Laureano Vallenilla Lanz a lancé cette phrase éclairante à cet égard: «Je suis parti du principe que tout le monde a, non pas le gouvernement qu’il mérite, comme le disent les empiriques et les pessimistes, mais le système gouvernemental qu’il produit lui-même selon à son idiosyncrasie et à son degré culturel ».

    Le dicton dit que Dieu est dans les détails, il serait donc insensé de s’attendre à ce que des hommes d’État décents et compétents émergent dans une nation dont les habitants se comportent comme une meute de bêtes lorsqu’ils embarquent dans les transports publics, ou qui gaspillent leur capital dans des banalités au lieu de l’éducation. . Il ne fait aucun doute que des esprits exceptionnels pourraient surgir, enclins à apporter l’harmonie entre tant de chaos, mais les efforts pour devenir le gouvernail de la société devraient être surhumains pour ne pas finir par être emportés par des vagues de barbarie et de corruption.

    Et si je ne mérite pas ce gouvernement?
    Si vous n’êtes pas d’accord avec la manière dont le gouvernement de votre pays procède, ne perdez pas de temps à vous demander si vos concitoyens méritent de subir les épreuves d’un président médiocre. Mieux vaut se demander si l’attitude des dirigeants corrompus ressemble à celle de la majorité des électeurs.

    Penser de cette manière pourrait vous surprendre, car peut-être qu’un changement de gouvernement ne suffirait pas à atténuer les maux, il exigerait aussi la régénération de la société.
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  • Révolution au Maroc : vers la fin de la virginité (1)

    « 67 % des Marocains disent avoir eu des relations sexuelles avant le mariage ». Ce chiffre révélé par une enquête de l’Economiste il y a quelques mois a fait l’effet d’une bombe au Maroc et permet a certains d’affirmer que le Royaume Chérifien se dirige à grands pas vers… la fin de la virginité.

    Islamiqua ouvre à nouveau le dossier des rapports sexuels avant le mariage avec un état des lieux sur la question au Maroc.

    Le Mythe de virginité

    « Ca veut dire quoi, la virginité ? Si ça signifie n’avoir jamais couché avec un homme, alors aucune Marocaine n’est vierge », s’insurge Sophia, 27 ans, cadre supérieur à Rabat. Car on peut avoir une vie sexuelle des plus débridées sans perdre pour autant sa virginité. En effet, derrière ce paradoxe apparent, se dissimulent des pratiques permettant de préserver l’hymen. Nombreuses sont les jeunes Marocaines qui offrent à leur corps tous les plaisirs… Tout est envisageable, pourvu que le sacro-saint hymen soit préservé.

    « Le corps peut-être vierge, mais l’âme, elle, est irréversiblement déflorée ! », affirme Hind, 25 ans, sur un forum de discussion Internet. Selon elle, « une fille qui n’est plus vierge et qui assume cet état de fait vaut bien mieux qu’une fille qui a déjà eu des rapports sexuels tout en prétendant être chaste ». Certes, mais il faut un sacré courage pour parvenir à s’extraire des carcans culturels et religieux, dépasser les conservatismes et s’affranchir de l’hypocrisie qui règne au sein de la société marocaine, toutes générations et tous milieux confondus.

    La jeunesse marocaine est soumise à des influences contradictoires –occidentales et orientales- et nage donc en pleine confusion identitaire. Si les mœurs sont devenues moins rigides, le poids des traditions est néanmoins bien vivace et la sexualité reste à bien des égards un sujet tabou. On constate un hiatus entre les comportements de transgression d’un interdit et un discours qui demeure conservateur.

    Selon une enquête de l’Economiste, 62 % des jeunes Marocaines considèrent « compliqué » d’avoir un flirt, jugeant que les principaux obstacles sont la famille (43 %) et le voisinage (23 %). Compliqué, mais pas impossible. Le faire, donc, mais discrètement. Selon la même enquête, 67 % des Marocains disent avoir eu des relations sexuelles avant le mariage, alors qu’une proportion voisine de filles affirme… le contraire ! Ces chiffres sont révélateurs du malaise qui règne au sein de la société.

    Une écrasante majorité de Marocains, les deux sexes confondus, estime que la virginité jusqu’au mariage est une règle à respecter. Chez les musulmans, comme chez les chrétiens et les juifs, les rapports sexuels hors mariage sont traditionnellement proscrits, mais l’attachement à la chasteté est beaucoup plus fort en Islam que dans les autres religions monothéistes.

    Cet attachement est conforté par l’idée que la membrane intacte est un gage de piété et que, une fois au paradis, les hommes musulmans, seront récompensés selon une tradition qui leur promet à chacun 99 pucelles dont l’hymen se reconstitue après chaque rapport. Ar ailleurs, penser que leur femme n’a jamais été possédée par un autre flatte tout simplement l’orgueil mâle. Portant, les hommes ne sont pas les seuls à blâmer. Car les femmes, qui ont parfaitement intériorisé le modèle traditionnel, sont les premières à entretenir le mythe de la virginité. Même celles qui ont enfreint cette règle, feignent en général de la respecter.

    Contraintes de dissimuler leur passé sexuel à leur partenaire, elles trouvent des artifices pour faire croire que l’hymen est resté intact : de la goutte de sang prélevé sur un doigt, jusqu’au foie d’un oiseau dissimulé dans une petite bourse, en passant par l’hyménoplastie ou les certificats de virginité complaisamment délivrés par des médecins, l’éventail des subterfuges est vaste.

    D’une génération à l’autre, les mères commencent à transmettre à leurs filles la liste des devoirs et des interdits dès la puberté. Conditionnées très jeunes par le discours maternel, enjointes à tout prix de garder intact leur hymen jusqu’au jour du mariage, l’impératif de virginité s’impose comme allant de soi.

    En revanche, jamais une mère n’exigera une telle chose de son fils. Constat d’évidence : il existe une inégalité de traitement entre garçons et filles car, bien que la virginité jusqu’au mariage est théoriquement obligatoire pour les deux sexes, elle ne s’impose en réalité qu’au sexe dit « faible » dans les pays arabo-musulmans. Dans l’inconscient collectif, la femme déflorée est considérée comme une dévergondée, tandis que l’homme, lui, est valorisé à l’aune de son activité sexuelle. Par contre, celui qui n’a pas d’expérience dans ce domaine voit peser sur lui le soupçon d’homosexualité ou d’impuissance. Certaines jeunes femmes assument meur vie sexuelle sans complexe, tandis que d’autres se débattent avec leur culpabilité. Celles qui franchissent le pas gardent généralement un souvenir marquant de « la première fois ». C’est le cas de Rita, publicitaire de 27 ans. « J’ai été traumatisée. Je n’arrivais pas à dépasser mon angoisse par rapport à l’éducation que j’ai reçue ».

    L’émancipation féminine s’accompagne d’une libération sexuelle

    La culpabilité [provoquée par la perte de la virginité] est entretenue par une inquiétude sous-jacente, celle de ne pas trouver le mari suffisamment ouvert d’esprit pour épouser une non-vierge. Il est vrai que beaucoup d’hommes, mêmes parmi ceux qui se disent « modernes », préfèrent convoler avec une pucelle. En réalité, le regard que portent les Marocains sur les filles déflorées comporte un curieux paradoxe.

    Selon l’impératif de virginité, beaucoup affichent une incontestable ouverture d’esprit. De plus en plus d’hommes admettent qu’il est injuste de demander aux filles de rester vierges, alors que la réciproque ne s’applique pas à eux. Mais ceux-là sont encore loin de constituer la majorité.

    Faute de statistiques précises, l’âge des premiers rapports est difficile à estimer, et se situerait dans une fourchette de 18 à 25 ans pour les garçons. En outre, près de 40 % d’entre eux ont perdu leur pucelage auprès d’une professionnelle, la prostitution étant l’un des modes privilégié d’initiation à la sexualité. Pour les jeunes gens issus de milieux favorisés, les choses sont simples puisque, possédant voiture et argent tout en étant grands consommateurs de loisirs, ils peuvent multiplier les expériences. Mais la grande majorité des Marocains vit dans la frustration. Pouvant difficilement aller au-delà du flirt, leur vie sexuelle se limite le plus souvent aux plaisirs solitaires ou à la sexualité virtuelle par internet.

    Pour les filles, c’est encore plus compliqué… La famille, évidemment, reste le premier frein à une sexualité féminine préconjugale épanouie. Rares sont celles qui osent vivre seules, même si elles sont financièrement autonomes. La pression de la famille et du « qu’en-dira-t-on » demeure forte, tous milieux sociaux confondus et quel que soit l’âge de la jeune femme. Reste qu’il est indéniable que les comportements sont en train d’évoluer en profondeur, car la nouvelle génération subit la modernité de plein fouet : l’évolution des mœurs fait que celles qui attendent le mariage pour passer à l’acte sont de moins en moins nombreuses. D’un point de vue sociologique, les raisons sont simples : montée du célibat et recul de l’âge du mariage (28 ans en moyenne pour les femmes, 31 ans pour les hommes), mixité inévitable à l’université, au travail, ou dans les lieux publics.

    Dès lors pour les jeunes femmes des classes moyennes urbaines, la virginité n’est plus seulement une tradition « dépassée », elle est désormais perçue comme difficilement compatible avec la nouvelle réalité sociale. Non pas que les filles « couchent » plus facilement, parce qu’elles ont pris conscience de leur droit à une vie sexuelle aussi libre que celle des hommes, mais l’impératif traditionnel de virginité (préserver sa « pureté » pour le futur mari) est d’autant moins justifié qu’elles n’ont plus besoin d’un époux pour s’affranchir de leurs parents et devenir autonomes. Elles se sont émancipées, travaillent, gagnent leur vie, dans ces conditions, rien ne presse pour se marier.

    L’émancipation féminine s’accompagne d’une libération sexuelle (encore relative) qui encourage les Marocaines à oser exprimer leurs désirs et à revendiquer le droit au plaisir. Pour Selma, la perte de virginité à été un choix totalement assumé, motivé par l’envie de vivre pleinement sa sexualité. « On se fréquentait depuis plusieurs années. Notre relation était sérieuse. La chose s’est faite naturellement », explique-t-elle. Meryem, l’amie d’enfance de Selma, aborde pour sa part la sexualité avec beaucoup moins de sérénité : âgée de 30 ans, elle est célibataire et encore vierge. « Je fais un blocage vis-à-vis de l’acte sexuel, et j’en souffre car je n’arrive pas à le dépasser. Mes copines me prennent pour une extraterrestre ! », précise-t-elle.

    Un changement d’attitude qui soulève la perplexité chez les hommes. Certains s’en trouvent même totalement déboussolés. « Ma copine m’a plaqué parce que, soi-disant, j’étais égoïste au lit et ne recherchais que mon propre plaisir », avoue avec dépit Nasser, la trentaine. Dans les lieux branchés de Casablanca, Marrakech ou Tanger, la gent masculine ne s’étonne plus d’être ouvertement abordée par des jeunes filles très délurées. Amine, un casablancais de 36 ans, a lui aussi essuyé quelques affronts : « Un soir, une fille m’a dragué en discothèque puis invité à boire un verre chez elle. Aussitôt après avoir pris son pied, elle m’a carrément mis à la porte sans ménagement. Etre libérée, c’est bien, mais là, elle l’était un peu trop ! » Des filles « qui couchent », il en a vu, mais aucune n’avait assumé sa sexualité avec si peu d’inhibition.

    Affirmer pour autant que les jeunes filles d’aujourd’hui sont sexuellement beaucoup plus libres serait bien sur une généralisation abusive. Le phénomène touche une catégorie bien spécifique : ce sont des jeunes femmes qui vivent en milieu urbain, qui sont actives et relativement aisées. Soit une infime minorité des quelques 15 millions de femmes que compte le Royaume, et dont la mentalité autant que le mode de vie se situe aux antipodes du Maroc profond.

    Source de l’article : New African, n° 15, juillet-août 2009.

  • Fouzia : “10 ans dans la clandestinité” au Maroc

    Maroc – Victime des années de plombfouzia_blog

    Brillante étudiante, Fouzia avait tout pour réussir. Issue d’une famille de résistants, elle a dû vivre cacher pendant 10 ans.

    “Je voulais que le Maroc change. Je ne regrette pas mon engagement mais j’ai gaspillé 10 ans de ma vie. Nous, les clandestins et les détenus, on ne méritait pas ça : 10 à 15 ans de détention pour les uns, l’exil pour les autres ou la clandestinité…”, raconte Fouzia, aujourd’hui âgée de 54 ans.
    Brillante étudiante, elle est issue d’une famille de résistants. Le père, le frère, l’oncle, le beau-frère, tous avaient des activités qui ne plaisaient guère à Hassan II. “J’étais régulièrement invitée au commissariat”, se souvient Fouzia qui était très liée, elle aussi, à la gauche marocaine par l’intermédiaire de son mari. “Je faisais partie du syndicat des élèves. On organisait beaucoup de grèves. Une de mes camarades a été violée un jour et je l’ai cachée. J’appartenais aussi au Mouvement marxiste-léniniste du 23 mars”.
    En décembre 1974, le mari de Fouzia est arrêté. C’est l’année où la jeune femme prépare son bac mais elle est surveillée. Elle n’a aucune nouvelle de lui. “Ce n’est qu’au bout de 6 mois que j’ai su qu’il avait été détenu et torturé au Commissariat de Derb Moulay Cherif à Casablanca avant d’être transféré dans une prison civile. Là, j’ai pu le revoir. Je lui apportais régulièrement de la nourriture. Un jour, un de ses amis m’a demandé de faire entrer une lettre sur le Sahara dans la prison. Je l’ai dissimulée dans de la nourriture mais les gardiens l’ont découverte. J’ai dû m’enfuir. Un membre du mouvement m’a trouvé une planque mais je ne voulais pas vivre ici. J’ai essayé de mourir en buvant du détergeant. J’ai appris que ma mère avait été interrogée et que la bonne avait été violée devant elle. Un avis de recherche avait été lancé”.
    La vie de Fouzia a basculé dans la clandestinité. Pendant plus de 10 ans, elle va changer de “planque”, de coiffure, elle va devenir la « sœur » d’un compagnon avec qui elle partagera 7 ans de clandestinité. “Pendant toutes ces années, je n’ai vu ma mère que 4 fois. Elle était suivie. Les avis de recherche existaient toujours mais la tension se relâchait. J’ai poursuivi mes activités pour une organisation féminine démocratique et indépendante des partis. Je me suis engagée pour le cinéma, l’alphabétisation des femmes marocaines”, poursuit Fouzia. Ce n’est qu’à la libération de son mari en 1983 que la jeune femme peut revenir chez elle. Là, elle découvre que son mari veut divorcer et que sa vie doit repartir à zéro. “J’ai repassé mon bac et je l’ai eu cette fois ! J’ai voulu partir étudier en France mais le gouvernement marocain m’interdisait de quitter le pays et d’avoir un passeport pour des raisons politiques bien sûr. J’ai quand même fait une licence d’histoire-géographie que j’ai eue avec mention”. Mais pendant 12 ans, cette femme brillante va devoir tout abandonner pour s’occuper de sa mère devenue hémiplégique. “Ma famille m’a fait plus de mal que l’Etat. Ils ne m’ont pas aidée, ils m’en voulaient et m’ont laissée m’occuper seule de ma mère. Je voulais refaire ma vie mais je n’ai pas pu. J’ai beaucoup regretté de ne pas avoir d’enfants mais mon mari m’avait fait avorter au tout début pour que nous puissions nous occuper de nos actions… Le centre d’accueil m’aide beaucoup, c’est un soulagement d’être prise en charge. On peut parler entre nous de ce que l’on a vécu. Moi, j’ai été victime d’une torture psychologique : interdiction de voyager, d’étudier. Je suis devenue clandestine à 18 ans et il y avait peu de femmes dans cette situation. Mais cela a duré trop longtemps”.

    http://sixpiedssurterre.canalblog.com/archives/2008/01/27/7727251.html
  • El Gargarat

    Quand j’ai commencé à écrire sur la question de Guerguerat en 2014, beaucoup de gens appelaient la zone «Kandahar», et quand je m’attendais à ce que les forces d’occupation marocaines quittent la zone deux ans avant leur départ en 2016, j’avais l’habitude d’obtenir mes informations auprès de la Unités de l’armée sahraouie déployées dans la région. Ces informations m’ont permis d’obtenir de nombreux détails que beaucoup de gens n’avaient pas. En 2014, j’ai appelé à la nécessité de prendre le contrôle de la zone de Guerguerat, à travers les forces sahraouies.

    À l’heure actuelle, cependant, et en raison des développements rapides que la région a connus depuis 2016, nous devons tenir compte des informations suivantes afin de pouvoir prendre la décision appropriée:

    – La zone de séparation entre Guerguerat et Lagouira est suffisante pour établir huit villes de la taille de la ville mauritanienne de Nouadhibou, et sa superficie est plus grande que le Royaume de Bahreïn et possède des plages plus longues que les côtes du Royaume de Jordanie.

    – La décision finale de fermeture du passage de Guerguerat ne sera prise que par un accord entre les parties sahraouie et algérienne, car la décision de fermeture définitive est devenue comme une décision de retour à la guerre en raison du chevauchement des intérêts à Guerguerat.

    – La partie mauritanienne est la partie dure dans la question de Guerguerat, car l’armée d’occupation marocaine occupe aujourd’hui certaines zones du nord de la Mauritanie, ce qui signifie que la communication entre les territoires sahraouis libérés nécessite l’approbation mauritanienne.

    – La sécurité alimentaire mauritanienne et le mouvement des citoyens mauritaniens sont devenus étroitement associés au passage de Guerguerat.

    De nombreuses entreprises européennes comptent sur le trafic terrestre dans la zone de Guerguerat. Toute fermeture de la zone entraînera d’énormes pertes pour leurs exportations vers les pays africains.

    – La question de la fermeture de Guerguerat et du trafic international de drogue se chevauche. Guerguerat est devenu aujourd’hui le passage clé de la drogue marocaine, ce qui signifie que toute fermeture suscitera des plaintes parmi les trafiquants de drogue dans les pays d’Afrique de l’Ouest.

    – Dans certains pays africains, les barons de la drogue ont une influence directe sur les cercles de décision, ce qui signifie que ces lobbies peuvent faire pression sur leurs gouvernements au cas où leurs importations de drogue seraient bloquées à Guerguerat, et que l’affaire pourrait dégénérer en une menace de re-voter le siège. de la RASD dans l’Union africaine et négocier sur la question du blocage du passage.

    Compte tenu de la situation actuelle dans la région, la partie sahraouie devrait être plus pragmatique dans sa gestion de la question en travaillant sur:

    -Le point de contrôle aux frontières mauritanien étant situé, selon Google Maps, à l’intérieur des territoires sahraouis, il faudrait demander à la Mauritanie de construire un nouveau point de contrôle à l’intérieur du territoire mauritanien. Ce faisant, la partie sahraouie aura le droit d’établir un point de contrôle dans la zone de Guerguerat en dehors de la bande tampon, ce qui donnera à la partie sahraouie un semi-contrôle sur la zone sans violer les accords conclus avec le Royaume du Maroc.

    Discuter de la question du bénéfice de la taxe douanière, en accord avec la partie mauritanienne, en augmentant le tarif douanier et en en attribuant un pourcentage à la partie sahraouie.

    Ouvrir la voie aux membres de la communauté sahraouie pour importer des véhicules via Guerguerat et leur permettre de passer directement vers les territoires sahraouis libérés, y compris vers les camps de réfugiés sahraouis. Une telle action devrait être convenue avec les parties mauritanienne et algérienne, pour alléger la situation économique difficile dans les camps de réfugiés sahraouis.

    – La zone maritime voisine du Guergarat et de Lagouira étant ouverte illégalement par les autorités mauritaniennes aux navires de pêche turcs, un dialogue devrait être engagé avec le gouvernement de Nouakchott pour permettre à la main-d’œuvre sahraouie de bénéficier des ressources halieutiques et de réduire le chômage dans les camps de réfugiés sahraouis.