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  • La France et ses matières primes

    La France et ses matières primes

    – voitures : fer de la Mauritanie
    – Electricité : Uranium Niger
    – Carburants : pétrole gabonais
    – Téléphonie mobile : cobalt congolais
    – Immeubles : bois congo brazzaville
    – cocolat : cacao du cote d’ivoire
  • Composition du groupe d’études : sahara occidental

    Composition du groupe d’études : sahara occidental

    Président

    M. Jean-Paul Lecoq
    Affaires étrangères
    Gauche démocrate et républicaine
    Seine-Maritime 8e
    Membres

    M. Sébastien Jumel
    Affaires économiques
    Gauche démocrate et républicaine
    Seine-Maritime 6e

    Mme Marietta Karamanli
    Lois
    Socialistes et apparentés
    Sarthe 2e

    Mme Marie-France Lorho
    Lois
    Non inscrit
    Vaucluse 4e

    M. Sébastien Nadot
    Affaires étrangères
    Non inscrit
    Haute-Garonne 10e

    Mme Mathilde Panot
    Développement durable
    La France insoumise
    Val-de-Marne 10e

    M. Didier Quentin
    Affaires étrangères
    Les Républicains
    Charente-Maritime 5e

    M. Jean-Luc Reitzer
    Affaires étrangères
    Les Républicains
    Haut-Rhin 3e
    Secrétaire administratif : M. Alain Delmas
  • Mélenchon, est-il encore fier d’être né au Maroc?

    Une déclaration faite par Jean-Lec Mélenchon illustre à la perfection l’hypocrisie qui caractérise la société française, sa prétendue « patrie des droits de l’homme » et son supposé Etat de droit.
    Il demandait de fabriquer autant de masques « à l’image du Maroc que nous devrions imiter dans ce domaine àrce qu’il parvient à cette performance. Eh ben oui, le Maroc c’est très bien, c’est mon pays pays natal et je pense qu’il mérite toute votre admiration ».

    https://www.youtube.com/watch?v=G65DfjHGXCk

  • Sefrioui, Belhoucine, Coulibaly, Cacher, Kouachi, Charlie Hebdo

    À cette époque, Abdelhakim Sefrioui est en relation intensive avec un certain Mohamed Belhoucine, qui fréquente la mosquée Omar, non loin de sa librairie parisienne. Comme Mediapart l’a révélé, les deux hommes sont allés jusqu’à s’appeler à 88 reprises en trois mois en 2009. Il semble d’autant moins probable que les services de renseignement ignoraient cette information, que l’imam était au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste depuis plusieurs années.

    Mohamed Belhoucine, ancien élève à l’école des mines d’Albi, participe alors à une filière d’acheminement de djihadistes en Afghanistan et joue le rôle de « relais médiatique au service du djihad », selon un réquisitoire du parquet de Paris. Il traduit et met en ligne des films de propagande djihadiste, produits notamment par As-Sahab, l’organe de communication d’Al-Qaïda.

    Mohamed Belhoucine va refaire parler de lui en janvier 2015 quand on découvre qu’il s’est envolé à destination d’Istanbul avec Hayat Boumeddiene, l’épouse religieuse d’Amedy Coulibaly, cinq jours avant que ne débute la vague d’attentats des Kouachi et de Coulibaly.

    Accusé de complicité des crimes de ce dernier, Mohamed Belhoucine est jugé en son absence par la cour d’assises spécialement composée. C’est son écriture qui a été identifiée sur le serment d’allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le calife de l’État islamique, que le tueur de l’Hyper Cacher lira dans la vidéo de revendication de ses crimes. Mohamed Belhoucine aurait joué également un rôle plus opérationnel en créant les adresses internet utilisées par Amedy Coulibaly pour échanger avec un individu qui livrait ses instructions au terroriste. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, en théorie. Mohamed Belhoucine serait mort sur un champ de bataille en Syrie.

    Il est encore question, toujours de manière périphérique, des attentats de janvier 2015 à la lecture du décret du 21 octobre portant dissolution du collectif Cheikh Yassine. On y apprend que, selon les autorités, Abdelhakim Sefrioui est entré en contact « à de nombreuses reprises » avec la veuve d’un des frères Kouachi, auteurs de l’attentat de Charlie Hebdo. La dernière fois, c’était au printemps 2020.
  • Les «  réfugiés oubliés  » des sahraouis ne trouvent pas la paix

    La Commission européenne les a définis comme des «réfugiés oubliés» et en fait il n’y a pas d’autre moyen de définir les plus de cent mille personnes des Sahraouis qu’entre 1975 et 1976, pour échapper aux forces armées marocaines qui avaient envahi leur territoire après la fin de domination espagnole, ils se sont réfugiés dans les camps de Tindouf dans le sud-ouest de l’Algérie pendant la guerre du Sahara occidental.

    Suivi d’une coopération internationale, ils vivent en République arabe sahraouie démocratique (Rdsa), reconnue par l’Algérie malgré la présence sur ce territoire de nombreux contingents de l’armée algérienne. Une cohabitation qui a connu ces derniers jours des moments de tension considérable. Il est arrivé que près de Tindouf deux jeunes sahraouis qui, sans autorisation, cherchaient de l’or dans une mine, ont été surpris par les forces armées algériennes. Les soldats les ont chassés jusqu’à un puits où les deux sont entrés pour s’échapper, un puits qu’ils ont ensuite incendié, provoquant la mort horrible des malheureux.

    Une vraie barbarie telle que définie par la population des camps qui a réagi en menaçant de protestations et de représailles qui jusqu’à présent ont été empêchées par les autorités de la DRSA également pour l’ouverture d’une enquête sur l’affaire par l’Algérie. Il ne semble pas y avoir de paix pour ce peuple qui vit dans de mauvaises conditions de vie, ou dans des maisons minables ou dans des villes de tentes, avec une température qui en été est presque toujours supérieure à 50 degrés, dans une zone dépourvue de légumes et de fruits et qui parvient à survivre. grâce au programme d’aide et d’alimentation du HCR et au soutien d’associations humanitaires. Mais le problème de l’indépendance du Maroc ne progresse pas pour l’instant.

    Le Rdsa a jusqu’à présent été reconnu par 91 États mais pas par l’ONU et l’Union européenne. Le Maroc n’a pas l’intention de se retirer de l’occupation du Sahara occidental, considérant qu’il est désormais son territoire. Les tentatives de médiation de l’Union africaine n’ont donné aucun résultat et la situation ne semble pas avoir d’aboutissement constructif. Dans cet état de fait, outre les frictions entre le Maroc et l’Algérie, les événements malheureux et criminels comme ceux de l’assassinat des deux jeunes hommes brûlés dans le puits, il faut ajouter la présence inquiétante de l’extrémisme islamique.

    Des groupes proches d’Al-Qaïda, qui avaient organisé l’enlèvement de trois travailleurs humanitaires, dont un Italien, libéré après de nombreux mois, continuent de fonctionner, proliférant également grâce au mécontentement et à la colère des réfugiés. Le référendum d’indépendance voulu par le RDSA n’a jamais eu lieu car le Maroc a nié son organisation et sa validité. Et d’un autre côté, aucun recensement sérieux des réfugiés n’a jamais été réalisé.

    Il faudrait un plus grand engagement de la part des superpuissances mondiales, mais il n’y a évidemment aucun intérêt économique à changer une situation qui semble maintenant fossilisée. Et ainsi les réfugiés oubliés des sahraouis ne peuvent pas trouver une possibilité concrète d’une meilleure existence de la vie et d’un avenir qui les libère de la précarité.

    Alessandro Perelli

    http://www.avantionline.it/i-profughi-dimenticati-dello-saharawi-non-trovano-pace/
  • Maroc: Hashtag appelle au boycott des tendances des produits français sur Twitter

    Maroc: Hashtag appelle au boycott des tendances des produits français sur Twitter

    Vendredi, le hashtag #BoycottFrenchProducts a fait la une sur les comptes Twitter du Maroc, suite à la publication de caricatures offensives du prophète Mahomet sur les murs d’immeubles en France.

    Les militants marocains ont largement diffusé le hashtag sur différentes plateformes de médias sociaux en réponse aux caricatures et à la suite des déclarations du président français Emmanuel Macron, qui ont provoqué les musulmans du monde entier.

    Les utilisateurs des réseaux sociaux ont changé leurs photos de profil sur Twitter et Facebook avec la bannière «Muhammad le messager d’Allah», en rejet des déclarations des responsables français.

    Rania Lamlahi a tweeté: «En tant que Marocaine, je n’accepte pas la façon dont le président français se comporte envers l’islam, alors je soutiens la campagne de boycott des produits français.»

    À son tour, l’activiste Siham Sark a critiqué dans un tweet la façon dont Macron a traité la question des caricatures offensives: «Malgré son allégation selon laquelle la France est un pays qui garantit les libertés.»

    Quant à Jalal Aouita, il a posté sur Facebook: «Il n’y a pas de différence entre la France d’autrefois et la France d’aujourd’hui sauf pour les tendances maquillage et les veilleuses de Paris. La même haine, la même discrimination, la même intimidation, les mêmes mentalités.

    Aouita a ajouté: «J’ai volontairement publié les caricatures pour que tout le monde prenne conscience de la rancune des décideurs français contre l’islam.»

    Dans un post Facebook, le consultant de la municipalité de Rabat, Hisham El-Harch, a déclaré: «C’est un triste jour dans l’histoire des musulmans, un triste jour dans le vrai sens du terme. La France est-elle devenue folle?

    El-Harch a ajouté: « Les caricatures publiées par le magazine français Charlie Hebdo visant le Messager d’Allah sont affichées sur les murs de certains hôtels de Toulouse et Montpellier en France, après que le président français a annoncé qu’il n’interdirait pas ces publications abusives. »

    La France a récemment été témoin d’une polémique sur les déclarations de politiciens français visant l’islam et les musulmans, suite à la décapitation d’un enseignant le 16 octobre.

    Ces derniers jours, les raids contre les organisations de la société civile islamique en France se sont multipliés suite à l’attaque.

    Mercredi, Macron a annoncé dans un communiqué de presse que son pays n’interdirait pas les caricatures insultant le prophète Mahomet et l’islam.

    https://www.middleeastmonitor.com/20201024-morocco-hashtag-calling-for-boycott-of-french-products-trends-on-twitter/
  • Erdogan veut une «  aide psychologique  » pour Macron, ainsi que des critiques d’autres pays musulmans

    Erdogan veut une «  aide psychologique  » pour Macron, ainsi que des critiques d’autres pays musulmans

    Un conflit diplomatique s’est développé entre la France et la Turquie. Le président turc Erdogan, dans un discours télévisé aujourd’hui, a remis en question la santé mentale de son homologue français Macron. La France a répondu en rappelant son ambassadeur d’Ankara.

    Erdogan a vivement critiqué l’attitude de Macron envers les musulmans. Au lendemain de l’attaque terroriste contre un professeur de français la semaine dernière, le gouvernement parisien a pris des mesures contre les écoles et associations islamiques.

    « Quel est le problème de Macron avec l’islam et les musulmans? », S’est demandé à haute voix le président turc. « Il a besoin d’une aide psychologique. » Erdogan déclare que le gouvernement français est engagé dans une chasse aux sorcières contre les musulmans.

    Macron a déclaré plus tôt ce mois-ci que l’islam était une religion en crise dans le monde entier. Le président envisage de présenter un projet de loi pour renforcer encore la séparation entre l’Église et l’État en France. Il promet également de lutter plus durement contre l’extrémisme musulman.

    ‘Ont été bouleversés pendant des années’
    Le gouvernement français dit que les propos d’Erdogan sont inacceptables. Le correspondant Frank Renout explique que le combat est tout sauf exceptionnel.

    Le président Macron et son collègue turc sont en effet en désaccord depuis des années. La guerre en Syrie, les violences en Libye, le conflit turco-grec, la récente bataille entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie: il y a toujours un échange de mots entre la France et la Turquie. Cela ressemble presque à un conflit personnel entre les deux. « 

    Appel au boycott
    Mais la critique de Macron et de la France ne vient pas seulement de Turquie. Il y a aussi une controverse dans d’autres pays islamiques au sujet de l’approche française dure des autorités islamiques. Cette critique porte également sur la projection de dessins animés du prophète Mahomet sur les bâtiments. Les caricatures controversées de l’hebdomadaire Charlie Hebdo ont pu être vues mercredi soir sur les façades des mairies de Montpellier et Toulouse. Les autorités locales ont voulu montrer leur solidarité avec cela.

    L’Organisation de la coopération islamique (OCI), dont 57 pays sont membres, condamne l’affichage de ces caricatures sur les bâtiments gouvernementaux. Au Maroc, au Koweït et au Pakistan, entre autres, des appels ont été lancés via les réseaux sociaux pour un boycott des produits français.

    Par exemple, le hashtag «notre prophète est une ligne rouge» était à la mode sur Twitter au Maroc. «Mais il n’y a pas (encore) de réponse massive à cela», déclare la correspondante Samira Jadir. « Les gens ici détestent ce qui est arrivé à l’enseignant en France. Mais ils critiquent la réaction de la France à cela. Surtout le sentiment colonial est mentionné ici. » Le Maroc a retiré les journaux français des rayons qui présentaient le dessin animé.

    Dans les États du Golfe du Koweït et du Qatar, les produits français sont en fait retirés des rayons, ont déclaré des groupes de supermarchés à Gulf News. Le ministère koweïtien des Affaires étrangères a également réagi avec consternation à la projection des caricatures.

    https://nos.nl/artikel/2353691-erdogan-wil-psychische-hulp-voor-macron-ook-kritiek-uit-andere-moslimlanden.html
  • Femmes, paix et sécurité: vote sur un projet de résolution

    Cet après-midi (30 octobre), le président du Conseil de sécurité (Russie) devrait annoncer le résultat du vote sur un projet de résolution sur les femmes, la paix et la sécurité, lancé par la Russie. Les négociations semblent avoir été difficiles et il n’est pas clair si la résolution sera adoptée.

    Il semble que la Russie ait partagé la première version du projet de résolution avec tous les membres du Conseil le 9 octobre. Après avoir présenté le texte aux membres lors d’une réunion le 13 octobre, un certain nombre de cycles de négociations difficiles sur l’avant-projet et une version amendée du projet de résolution ont suivi. La Chine et la Russie ont ensuite évoqué les négociations sous «Autres questions» lors d’une visioconférence à huis clos sur la Syrie le 27 octobre. Le soir même, la Russie a mis sous silence une troisième version du texte jusqu’au lendemain (28 octobre) à 15 heures. Un certain nombre de membres ont demandé une prolongation de la procédure de silence jusqu’au lendemain (29 octobre) à 9 heures. Le silence a été rompu par les membres de l’UE au Conseil (Belgique, Estonie, France et Allemagne), suivi par d’autres commentaires sur le texte de sept autres membres (dont, entre autres, la République dominicaine, le Niger, Saint-Vincent-et-les Grenadines, le Royaume-Uni et États-Unis). Au cours du débat public annuel d’hier (29 octobre) sur les femmes, la paix et la sécurité au Conseil, la Russie a mis en bleu une quatrième version du projet de résolution. La procédure de vote écrite a débuté à 14 heures et s’achève aujourd’hui à 14 heures.

    Pour que le Conseil adopte la résolution, le résultat doit remplir deux conditions: neuf votes affirmatifs et aucun vote négatif (c’est-à-dire le veto) d’un membre permanent. Il semble possible que le nombre d’abstentions probables ne permette pas de remplir la première condition.

    Certains membres du Conseil, ainsi que des parties prenantes extérieures au Conseil, semblaient s’être interrogés sur la valeur ajoutée d’une autre résolution sur les femmes, la paix et la sécurité, faisant valoir que le cadre normatif existant était suffisant et que sa mise en œuvre devait être une priorité; une préoccupation partagée avec la Russie. Les négociations autour de l’adoption des dernières résolutions du Conseil sur les femmes, la paix et la sécurité (résolution 2467 du 23 avril 2019 et résolution 2493 du 29 octobre 2019) ont également été très controversées, comme l’a reconnu le Secrétaire général dans son dernier rapport annuel sur les femmes, paix et sécurité (S / 2020/946). (Pour le contexte, veuillez lire notre «En arrière» sur les résolutions 2467 et 2493.) La majorité des membres du Conseil étaient apparemment favorables à l’idée d’une déclaration présidentielle si l’intention derrière un nouveau produit du Conseil était de commémorer le vingtième anniversaire de l’adoption de la première résolution sur les femmes, la paix et la sécurité, résolution 1325 du 31 octobre 2000. La Russie ne semble pas avoir fait preuve de souplesse à cet égard, semblant avoir préféré une résolution.

    Il semble que plusieurs membres du Conseil – la République dominicaine, les pays de l’UE et le Royaume-Uni – partageaient des préoccupations tant sur la procédure que sur le fond. Ces préoccupations ont également été exprimées par d’autres membres de différentes régions.

    Une critique générale de la part de ces membres a été que le projet de résolution se compose presque exclusivement d’un libellé préalablement approuvé par le Conseil, ajoutant aux questions sur la contribution du texte à l’ordre du jour. Ils semblent également avoir estimé que le porte-plume favorisait les propositions soumises par la Chine, suscitant chez certains la perception d’un texte mal équilibré entre les différents aspects de l’ordre du jour et mettant davantage l’accent sur les aspects socio-économiques que sur les aspects fondés sur les droits, y compris la langue. sur les droits de l’homme. (Les propositions soumises par la Chine et d’autres étaient fondées sur un libellé préalablement convenu par le Conseil.) Le mécontentement de plusieurs membres semble avoir été fondamental et, à un moment des négociations, ils ont fait valoir qu’ils cesseraient de s’engager avec le texte si le penholder continuerait à négliger d’examiner leurs propositions, car ils estimaient que le projet ne répondrait pas aux normes nécessaires pour maintenir l’ordre du jour dans son intégralité. (En soulevant la question de ces négociations sous AOB lors d’une visioconférence à huis clos sur la Syrie, la Russie et la Chine semblent avoir fait valoir que les personnes partageant les mêmes idées ne s’engageaient pas de manière constructive.)

    La dynamique difficile actuelle entre les membres permanents, la Chine et les États-Unis en général, semble avoir rendu les négociations encore plus sensibles, et les relations entre les autres membres et la Chine et la Russie sont susceptibles d’influencer les décisions d’abstention.

    https://www.whatsinblue.org/2020/10/women-peace-and-security-vote-on-a-draft-resolution.php
  • Maroc / Monarchie et Football : Les liaisons dangeureuses

    Histoire d’une récupération permanente
    par Hicham Bennani
    couv 1:Mise en page 1La décision de Mohammed VI d’allouer 250 millions de dirhams à la fédération de football est avant tout un acte symbolique fort qui s’inscrit dans la continuité de la stratégie politique de Hassan II. Mais elle prouve également que le souverain est au-dessus de tout.
    «Le roi renfloue les caisses !», titrait le journal français L’Equipe, le jeudi 25 juin. «Mohammed VI a décidé d’allouer 250 millions de dirhams à la Fédération royale marocaine de football (FRMF), pour la mise à niveau structurelle du football national», ajoute le quotidien sportif. La version marocaine, rendue publique le même jour par le biais d’un communiqué de la Fédération est la suivante : «SM le Roi Mohammed VI a demandé à Bank Al Maghrib, à la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et à l’Office chérifien des phosphates (OCP) d’accorder une aide financière de 75 millions de dirhams annuels chacun pour soutenir les équipes nationales.» Les 25 millions restants proviennent du Fonds Hassan II.

    Cinq jours seulement après le match nul de l’équipe nationale contre le Togo à Rabat (qui compromet les chances du Maroc de disputer la prochaine Coupe du monde), la réaction de Mohammed VI ne s’est pas faite attendre. Comment expliquer un tel geste ? «Sa Majesté a constaté que le foot était bancal et tordu, il a donc émis un signal très fort, constate Merry Krimau, ancienne gloire des Lions de l’Atlas. On a touché le fond. Je suis malade comme tous les Marocains de voir mon équipe nationale aussi ridicule. Je ne dors plus.» Malgré cet état de fait, est-il logique que le monarque ordonne à des institutions étatiques d’injecter de l’argent à une fédération ?

    Etat de non-droit absolu
    «L’argent est incontrôlable, la Cour des comptes ne fait pas son travail, nous sommes dans un Etat de non-droit,on peut donc se permettre le luxe de distribuer les fonds publics», constate l’avocat Abderrahim Jamaï. D’où la question : la FRMF a-t-elle besoin de 250 millions de dirhams ? N’existe-t-il pas d’autres priorités ? «Ceux comme moi qui n’aiment pas le football diront que c’est du gaspillage. Mais l’argent ne sera pas jeté par les fenêtres, il peut générer un pouvoir d’achat», nuance l’économiste Lahcen Oulhaj. «Si on distribue cela à des professionnels du football, cela va créer des activités économiques, mais si c’est des gros bonnets qui vont construire des palais, cela est condamnable», ajoute-t-il. Sur le plan politique, cet argent peut permettre de détourner la jeunesse désœuvrée de ses activités malsaines mais également d’«améliorer la santé physique et mentale des Marocains.» Les propos de l’économiste Najib Akesbi sont plus virulents : «Que le sport ait besoin d’argent est une chose, mais qu’on décide de lui affecter des ressources sans rien changer au système qui a conduit la Fédération au désastre est scandaleux.» La priorité aurait été de changer le système de gouvernance, car Ali Fassi Fihri, président de la FRMF, a été nommé de la même manière que ses prédécesseurs. Les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets.Fans Lions P

    Suite à la demande du roi, un organisme, censé protéger les fonds publics, va finalement être utilisé en dehors de ses prérogatives. Après avoir assisté avec stupéfaction à l’éviction brutale de leur directeur général (Mustapha Bakkoury), les trésoriers de la CDG se voient désormais contraints de refaire leurs comptes. Ils doivent réagir à une décision qui n’a pas été concertée et décidée au sein de l’organe de gouvernance. Najib Akesbi parle d’un Etat de non-droit absolu. «Le chef de l’Etat, de manière arbitraire, décide de prélever un impôt. Il faut remonter au Moyen-âge pour trouver un cas similaire.» Les trois entreprises concernées vont prendre des ressources sur leurs programmes d’investissement et leurs activités sans le moindre cahier des charges. Un autre économiste explique sous couvert d’anonymat que «pour chaque ligne de conduite, la CDG a un budget bien précis. Mais lorsqu’une décision vient du Palais, cela transite de manière informelle.» Et d’ajouter : «Ces institutions obéissent à des statuts bien précis qui ne leur permettent pas de sortir de l’argent sans garanties financières.» Dans les statuts actuels dudit organisme, on peut lire : «La CDG cherche à maximiser son rendement financier à travers la prise de participations, généralement minoritaires et opérées dans une logique financière relevant en quasi-totalité des secteurs industriel, financier et des services.»

    Le fait du prince
    Quelles seront les modalités d’application du financement de la FRMF ? «Je n’ai aucune réponse à votre question. La CDG est composée d’une cinquantaine de filiales et c’est une instance bien spécifique qui est chargée de cela», répond Hatim Seffar, responsable de communication à la CDG. Pour couronner le tout, Bank Al Maghrib et l’OCP se retrouvent dans la même problématique que la CDG… Ceci étant, peut-être que «tout cela va prendre la forme d’une convention entre la Fédération et ces entités», pense Abderrahim Bouhmidi, président de l’Institut marocain des juristes francophones. L’octroi pourrait se faire sous forme d’un prêt, d’une aide, ou en contrepartie de quelque chose comme de la publicité. Si cette hypothèse se vérifie, le financement de la Fédération par l’Etat posera-t-il problème ? «Il fallait injecter cet argent pour donner un espoir de redémarrage en appliquant à ce wagon financier tout un programme de mise à niveau. Pour certains clubs comme le stade marocain, qui a la centrale laitière qui finance un peu, l’essentiel des fonds émane des particuliers. Quel est le lien juridique ? Il n’y a pas de règles», tranche Abdallah Benhsaïn, ancien trésorier à la FRMF. A noter que la CDG a toujours sponsorisé le football au niveau de l’équipe du FUS de Rabat depuis l’avènement du parrainage des clubs en 1989. Et Bank Al Maghrib donne 10 millions de dirhams chaque année pour l’équipe nationale depuis 1996 (lire encadré).

    Juridiquement parlant, le roi, même s’il est le chef de l’Etat, peut-il demander à une institution censée être souveraine de subventionner un secteur déterminé ?
Deux conceptions s’opposent. La première est que, vu sa position, le souverain peut intervenir comme bon lui semble. C’est le fait du prince. Il n’existe aucune clause constitutionnelle qui ne lui donne pas le droit d’agir ainsi. «Lorsque Sa Majesté donne des ordres à des entités déterminées, ce n’est plus un don, c’est dans l’intérêt du sport», indique le juriste Abderrahim Bouhmidi. Cela semble donc faire partie de ses prérogatives. Deuxième point de vue : selon Abderrahim Jamaï, cette décision est un abus de pouvoir. «Le roi ne peut pas donner l’ordre de céder des fonds, cela ne fait pas partie de ses attributions constitutionnelles, cela est illégal», tranche le président de l’Observatoire marocain des prisons. Ce dernier étaie ses propos : «Il a des pouvoirs dictés par la Constitution, ce sont les fonds publics qui doivent distribuer l’argent, il faut une loi et un budget votés.»

Un acte politique
Concernant son aspect symbolique, le message royal est en premier lieu une manière pour Mohammed VI d’être en phase avec le peuple marocain dans son mécontentement, selon Abderrahim Bouhmidi qui précise que «c’est un acte politique très fort au-delà de l’argent. Il déclare à tout le monde : le sport, c’est moi ! Et dit au nouveau bureau fédéral : montrez-moi maintenant ce que vous allez faire».

    De manière générale, la monarchie a toujours implicitement considéré le sport, et en particulier le football, comme un domaine réservé (lire encadré). D’ailleurs, il n’y a pas toujours eu de ministre des Sports au Maroc, puisque juste avant la nomination de Nawal Moutawakil en 1997, il n’existait qu’un ministre de la Jeunesse pendant quatre ans. Une partie de la légitimité même du régime vient donc du système sportif. Or, le bilan du sport, et en particulier du football, sous le règne de Mohammed VI pose problème car il n’y a jamais eu de participation en Coupe du monde en dix ans de règne. Alors que Hassan II avait attendu neuf ans avant que les Lions de l’Atlas ne disputent cette compétition. Le seul exploit à retenir sous l’ère Mohammed VI reste la finale de la Coupe d’Afrique 2004 en Tunisie. Et les échecs de l’organisation du Mondial par deux fois n’ont rien arrangé. Quant à la fabuleuse épopée de l’athlète Hicham El Guerrouj qui a fait vibrer le peuple marocain, elle est à mettre sur le compte d’un self made man et non pas du système sportif en place. Aujourd’hui, l’arbre El Guerrouj n’est plus sur les pistes pour cacher la forêt. «Le football et l’athlétisme sont une véritable soupape de sécurité pour le régime. Car cela mobilise et fait rêver les gens. Le match Raja-Wydad réunit parfois 120 000 personnes, ce qu’aucun parti ne peut faire ! Lorsqu’il y a une crise dans le domaine sportif, le roi a toujours été sauveur», note le politologue et amoureux du ballon rond Mohamed Darif.

    Un sport rentier
    Le geste royal peut aussi être perçu comme une manière de sauver l’image de Ali Fassi Fihri, nouveau président de la FRMF, qui n’a pas encore eu le temps de trouver ses marques et dont la nomination s’inscrit finalement dans la continuité puisqu’il est un homme du sérail. A ce titre, on peut se demander pourquoi une personne qui gère déjà une multitude d’activités a été parachutée au sommet d’une fédération qui aurait besoin qu’on lui consacre tout son temps. Fassi Fihri sera contraint de déléguer ses pouvoirs. Il restera donc relativement loin des réalités de la FRMF. 
Par ailleurs, cette décision peut être perçue comme la suite logique de la lettre royale adressée aux participants des Assises nationales du sport le 24 octobre 2008. Morceaux choisis : «Le sport est en train de s’enliser dans l’improvisation et le pourrissement, il est soumis par des intrus à une exploitation honteuse pour des raisons bassement mercantilistes ou égoïstes», dénonce le document. Plus dans le vif du sujet, on peut lire : «Dans la gestion des fédérations et des clubs, les responsabilités ne sont pas toujours claires… ceci pose évidemment le problème du financement qui demeure la clé de voûte du sport moderne». Même s’il est indispensable, l’argent ne résoudra pas les problèmes à lui seul. «Le don royal est une manne donnée à la Fédération pour qu’elle aille de l’avant, mais il faut maintenant la volonté politique pour impliquer les collectivités locales», indique Abdallah Benhsaïn, président du comité directeur du Stade marocain. (lire entretien). Et cet élan politique ne peut pas venir de la seule Fédération. Il faut souligner que celle-ci est un organe purement technique. Elle ne fait partie ni du gouvernement ni du Parlement. La FRMF est sous tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports, mais celui-ci n’intervient pas sur le plan de la gestion technique (organisation du championnat, programme, etc). «Tant que le sport, et en particulier le foot, resteront des sports rentiers, il n’évoluera pas», conclut le juriste Bouhmidi. Force est de constater que le sport ne rapporte pas d’argent et ne crée pas d’emplois. Pendant que dans d’autres pays, il est rentable à défaut d’être rentier. Et c’est justement cela qui fait la force des grandes nations du ballon rond.

    Les entraîneurs sous l’ère Mohammed VI
    Henri Michel : 1995-2000
    Le sélectionneur français a assisté à l’intronisation de Mohammed VI. Il touchait 520 000 DH par mois.
    Henry Kasperzack : 2000
    Cet ex-joueur polonais est resté 6mois à la tête de l’équipe nationale. Il n’a jamais convaincu.
    Mustapha Madih : 2000
    Simple roue de secours, le Marocain n’aura disputé qu’un seul match officiel en équipe nationale.
    Humberto Coelho : 2000-2002
    Avec un salaire mensuel de 450 000 DH, le Portugais n’est pas parvenu à qualifier les Lions de l’Atlas en Coupe du monde.
    Baddou Zaki : 2002-2005
    Le chouchou du public marocain gagnait 150 000 DH par mois avant de voir ses gains passer à 300 000 DH après la CAN 2004.
    Philippe Troussier : 2005
    Avec 500 000 DH par mois, le sorcier blanc voulait les pleins pouvoirs mais il n’a pas obtenu gain de cause.`
    M’hamed Fakhir : 2005-2007
    Celui qui empochait chaque mois 300 000 DH n’a pas été jugé assez costaud pour disputer la CAN 2008.
    Henri Michel : 2007-2008
    La Fédération a voulu ressusciter le football, en le faisant revenir comme un messie avec 450 000 DH par mois.
    Fathi Jamal : 2008-2009
    En tant qu’entraineur et directeur technique, il touchait 85 000 DH par mois. Son rôle au sein de l’équipe a toujours été très flou…
    Roger Lemerre : 2008-2009
    Avec 480 000 DH par mois et un contrat qui courait jusqu’en 2010, le bouc émissaire de tout un peuple a été limogé le 7 juillet 2009.
    * Les salaires indiqués ci-dessus ne prennent pas en compte les primes et autres avantages.

    Les Gestes Royaux
    La première fois que Mohammed VI a eu recours à l’argent avec l’équipe nationale remonte à la Coupe d’Afrique 2004 lorsque les Lions de l’Atlas se sont hissés en finale. Il avait offert un million de dirhams à chaque joueur et deux millions à Baddou Zaki et Nourredine Naybet à leur retour de Tunisie. Avant la décision d’injecter de l’argent à la Fédération, le budget de la FRMF était d’environ 60 millions de dirhams par an, subventionnés par le ministère de la Jeunesse et des sports. La retombée des matchs télévisés est une cagnotte distribuée aux différents clubs : dix millions de dirhams par an pour la première division et 600 000 pour la deuxième. Sans oublier l’apport de Maroc Telecom qui verse 15 millions de dirhams par an à la Fédération et de Bank Al Maghrib avec 10 millions de dirhams par an. Du temps de Hosni Benslimane, ancien président de la FRMF, l’homme d’affaires Jean Claude Darmon avait versé pendant neuf mois la somme de trois millions de dirhams mensuellement. Il avait obtenu un accord de sponsoring de Maroc Telecom, Sidi Ali et Coca Cola. Mais Darmon s’est retiré suite aux contre-performances de l’équipe nationale. «Le roi défunt finançait l’équipe nationale. A chaque fois qu’elle avait besoin de quelque chose, il était là», raconte l’ancien joueur Merry Krimau. Hassan II a toujours encouragé ou récompensé les joueurs de l’équipe nationale à l’aide de primes. «Les primes sont négociées avec le ministère et la Fédération. Maintenant, lorsqu’un joueur demandait de l’argent il obtenait toujours gain de cause, mais ce sont des choses qui relèvent du domaine privé», souligne Krimau.

    Le Makhzen tient les manettes
    Le ballon rond a toujours été une force politique. Un moyen de mobilisation. Beaucoup de ténors du makhzen ont supervisé des clubs : Mohamed Mediouri, homme de confiance de Hassan II, pour le Kawkab de Marrakech, Driss Basri, ex-ministre de l’Intérieur, pour la Renaissance sportive de Settat et le général Hosni Benslimane pour les Forces armées royales. Leur départ a provoqué la chute ou la baisse de régime de leurs clubs protégés. Autre exemple, en 1976, le pouvoir se méfiait de l’USFP (Union socialiste des forces populaires) et voulait lui couper la route par la voie de l’UC (Union constitutionnelle). Cette dernière s’est imposée à Casablanca par le biais du Raja. Une force politique qui s’impose donc en utilisant la popularité d’une équipe. C’est ce que tente de faire actuellement Mounir El Majidi avec l’équipe du FUS. Depuis l’Istiqlal, le Palais a cherché à préserver l’équilibre entre les élites fassies et amazighes, «un conflit qui s’est exprimé à travers les matchs entre le Wydad (fassis) et le Raja (Amazighs)», atteste le politologue Mohamed Darif. Jusqu’en 1983, le Makhzen tablait surtout sur le foot. Il a ensuite également compté sur l’athlétisme, suite aux victoires de Saïd Aouita et Nawal Moutawakil qui ont fait rêver les Marocains.

    Interview :
    Benhssaine (DR) PAbdallah Benshain, ancien secrétaire général de la FRMF
    Que pensez-vous du geste royal ?

    Le premier sportif du pays, c’est Sa Majesté et la Fédération est une fédération royale. Son apport à la FRMF est un ballon d’oxygène pour qu’elle puisse mettre sur pied un programme qui se tienne en attendant que tous les intervenants puissent se manifester.

    Est-il normal que le roi intervienne ainsi ?

    Le foot étant la locomotive du sport, il fallait lui insuffler cette manne. Les rois ont toujours soutenu le football, peut-être qu’ils n’ont pas trouvé en face des gens capables de concrétiser leur volonté.

    Quels sont les problèmes du football national ?

    On constate qu’il y a un manque partout : il n’y a pas le spectacle voulu ni les spectateurs voulus. Le football est presque invendable. Le problème numéro un pour moi concerne les infrastructures. Vous ne pouvez pas demander aux gens d’aller dans des stades pour s’asseoir sur du goudron, du ciment, pour regarder un football approximatif dans des terrains qui n’en sont pas, sans parler de l’environnement où il n’y a ni vestiaires ni rien du tout.

    Le mal est donc profond…

    En tant que président de club, qui est passé voir les amateurs, je vous invite à voir où on joue à Souk Larba, à Assilah, à Fkih Ben Salah. Ces équipes n’ont pas de terrain et sont cependant aux portes de la première division. Aujourd’hui à Rabat, il n’existe pas de terrain de football, à part le complexe Moulay Abdallah. Comment transformer le Wac et le Raja, les professionnaliser alors qu’ils n’ont même pas un terrain ?

Ce n’est donc pas un problème d’ordre financier ?
L’argent n’est pas une solution, il faut sensibiliser les collectivités locales et répercuter cela sur les gouverneurs et les walis. La Fédération doit créer un cahier des charges. Là où je rejoins la volonté royale, c’est que la Fédération peut inciter les gouverneurs et les walis à rendre les équipes professionnelles et s’attacher à monter des stades, à avoir des clubs performants. Si on continue comme cela l’année prochaine, Oujda sera en deuxième division et le football national s’arrêtera à Fès. Tout l’oriental sera exclu. En prenant la carte du Maroc, 50% des clubs jouent sur un espace de 70 kilomètres. Il faut une sorte d’émulation entre les villes pour faire partie d’une ligue professionnelle. La Fédération, quel que soit l’apport de l’argent qu’elle a, ne peut pas le faire car la base, qui est le terrain, n’y est pas.


    Vous mettez les clubs et les équipes nationales dans le même sac ?

    Une équipe nationale n’est que la résultante d’un football national. Il y a quelque chose contre-nature qui se passe au Maroc. On apporte 120% de joueurs de l’étranger sans aucun égard pour le joueur marocain. On a même eu la stupidité d’aller chercher des gens du Moyen-Orient en ignorant les gens d’ici. Peut-être que le football marocain n’est rien à côté de celui pratiqué en Europe, mais ne me dites pas que le Maroc n’est rien à côté du Qatar ! Les joueurs qui évoluent là-bas sont des pré-retraités. 

Les mauvais résultats sont-ils à mettre sur le dos de Lemerre ? 
Il est clair qu’il fallait l’éliminer. Mais personne ne parle d’un certain Jean Pierre Morlans qui a été engagé en même temps. Il s’occupe de la direction technique. Celle-ci doit travailler sur le terrain et non pas dans les bureaux, elle doit élargir le champ d’action. Morlans est en train de se morfondre entre les restaurants, chez lui et le bureau de la Fédération. Nous n’avons pas besoin du travail d’un directeur technique. Cela ne veut pas dire que Morlans est mauvais mais que la Fédération n’a pas les moyens de lui donner un outil de travail. Pour toute guerre il faut une stratégie.

    Quel serait l’homme de la situation?

    Pour qualifier l’équipe nationale en Coupe du monde, il faut une sorte de kamikaze. Je prendrais Philippe Troussier, que je connais bien, pour un contrat de trois matchs qui se terminerait lors du dernier match contre le Cameroun. C’est un bourreau de travail. Sa résidence est au Maroc et il est disponible actuellement. Il est exigeant sur le plan du travail. Je l’ai embauché pour qu’il remporte la Coupe du Trône et je lui avais donné 50 000 dirhams avant et 50 000 après lorsqu’il a gagné. Peut-être que Baddou Zaki sera l’homme de la situation après ces trois matchs…

    On refait l’histoire
    La mémoire du football marocain a toujours été intrinsèquement liée à la monarchie.
    Hassan II G_2Le Wydad est une équipe nationaliste, vous êtes le symbole de la Nation et vous ne pouvez pas partir», aurait lancé le prince Moulay Hassan dans les années 1950 aux trois joueurs légendaires du Wydad Driss Joumad, Chtouki et Abdeslam. La triplette du WAC avait été approchée par l’Atletico de Madrid. Abdeslam, qui avait des problèmes de santé était pris en charge par Mohammed V. L’intérêt de la monarchie pour le football prenait déjà de l’importance à l’époque. Huit ans plus tard, le prince héritier voulait mettre en place une locomotive qui serve d’exemple au football marocain en créant l’équipe des Forces armées royales. Un club estampillé du cachet makhzenien. En ces temps anciens, l’équipe du FUS de Rabat était présidée par le prince Moulay Abdallah, ce qui provoquait de véritables rivalités footballistiques entre les deux Alaouites. Mais la première véritable offrande footballistique offerte au peuple marocain par un souverain est sans doute la Coupe Mohammed V qui a duré de 1960 à 1979. Il n’y avait pratiquement aucun match toute l’année à la télévision. Durant cette compétition, le vainqueur du championnat disputait des rencontres contre de grands clubs légendaires d’Europe à Casablanca comme le Real Madrid, l’Inter de Milan, Saint-Etienne et le Bayern de Munich où évoluait un certain Beckenbauer. Le tournoi se déroulait chaque année durant le dernier week-end du mois d’août.

    «Nous n’étions pas seuls»
    Le premier vrai geste royal qui ait marqué l’histoire du royaume et du football international date de 1961. La FIFA avait alors décidé d’octroyer une demi-place à l’Afrique pour la Coupe du monde. Ce qui veut dire que le Maroc avait dû disputer un match de barrage contre une équipe européenne (en l’occurrence l’Espagne) pour se qualifier. Après deux défaites héroïques en matchs aller et retour, les Lions de l’Atlas ont été éliminés. Sur initiative royale, le Maroc a donc décidé d’écrire à la FIFA pour demander une place à part entière à l’Afrique en Coupe du monde. Et en 1966, l’Afrique a boycotté le Mondial, refusant même de disputer les éliminatoires. Quatre ans plus tard, l’équipe nationale se qualifie à cette prestigieuse compétition au Mexique. 3 juin 1970, «Al Mountakhab» mène 1 à 0 contre l’Allemagne. Le chanteur marocain Ahmed El Bidaoui, qui regardait le match avec Hassan II, téléphone alors à la RTM qui couvre l’événement pour transmettre un message du roi : «Si le score reste ainsi, ne fermez pas l’antenne, il viendra peut-être faire une allocution et annoncer un jour férié», se remémore le journaliste sportif Najib Salmi qui était présent. Le Maroc a finalement perdu, mais avec les honneurs. En 1983, l’équipe arrive en finale des Jeux méditerranéens. Hassan II convoque les joueurs dans son palais de Skhirat afin de les encourager. Ils remportent l’épreuve. Et ce n’est qu’en 1986 que les Lions de l’Atlas reviennent en Coupe du monde, encore une fois à Mexico. «Hassan II nous suivait de très près et voulait savoir ce qu’on faisait, il regardait le match, nous appelait au téléphone. Il nous avait à l’œil parce qu’il aimait cette équipe nationale. Nous n’étions pas seuls», déclare Merry Krimau, auteur d’un but historique lors de ce mondial. Et d’ajouter : «On a effectué une tournée de trois mois au Mexique. On était choyés, on n’avait besoin de rien. On a fait un petit tour à New York grâce au roi. On est sensibles à ces gestes-là. C’était trop fort». 
Hassan II accorde même au légendaire gardien de but Baddou Zaki le «privilège» de donner à sa fille le prénom de la princesse Lalla Soukaïna.

    Un père spirituel
    En 1994, Abdelkhalek Louzani, entraîneur de l’époque, après avoir écarté trois joueurs de la sélection, reçoit un appel du monarque. «Hassan II m’a téléphoné et je lui ai expliqué le problème de l’éviction des joueurs qui sont venus dans un état d’ébriété. Il m’a dit qu’il avait eu d’autres versions. Mes relations avec le président de la Fédération étaient très tendues», témoigne Louzani au Journal Hebdomadaire. Son remplaçant, Abdellah Blinda, aura la particularité d’être plus proche du roi. Lors d’une entrevue au palais royal, Hassan II lui propose de placer de grandes minerves au cou des joueurs. Aussitôt dit, aussitôt fait. «C’était très intelligent de sa part, pour ne pas que les joueurs regardent en bas car il y a beaucoup de joueurs qui ont la tête baissée. C’est une méthode géniale», vérifie Blinda, joint par téléphone. «Hassan II donne ses conseils mais vous dit : c’est toi le patron», ajoute l’intéressé. C’est surtout le Français Henri Michel qui bénéficiera de la reconnaissance du souverain. Il est félicité et décoré après la Coupe du monde 1998. «Le roi a profité de cette occasion pour me confier aussi la responsabilité de l’équipe olympique», déclarait Henri Michel au quotidien L’Equipe le 10 avril 1999. 
Le tournoi Hassan II, une compétition amicale, ayant tout de même amené la France sur le sol marocain, était une volonté du monarque de relancer la machine football. Elle a eu lieu tous les deux ans de 1996 à 2000. Plus récemment, Mohammed VI a reçu toute l’équipe nationale après la finale de la Coupe d’Afrique 2004. «Il était un peu comme un père de l’équipe nationale, parce qu’il les a reçus dans son intimité avec Moulay Hassan dans les bras», constate le savant du football Najib Salmi. 
Mercredi 14 mai 2008, le monarque a donné le coup d’envoi de la création de l’Académie Mohammed VI de football destinée à former de jeunes joueurs. «Le souverain est à l’origine de ce projet», avait déclaré Mounir El Majidi, directeur du secrétariat particulier du roi, lors d’un point de presse. A la lecture de ces lignes, il est clair comme de l’eau de roche que la monarchie a toujours été omniprésente dans le football car ce sport «n’est pas une question de vie ou de mort, c’est bien plus que cela», avait dit un jour le célèbre joueur anglais Bobby Charlton.

    Le Journal Hebdomadaire, juillet 2009, numéro 404

    https://hichambennani.wordpress.com/2009/07/19/monarchie-et-football-les-liaisons-dangeureuses/
  • Mauritanie : La crise de El Guergarate a mis à nu le sponsor de certains sites mauritaniens

    La fermeture de la brèche illégale de El Guergarate et ses conséquences a provoqué des lignes éditoriales qui ne laissent aucun doute sur le sponsor de certains médias mauritaniens. Dans le but d’affronter mauritaniens et sahraouis, certains portails sont allés jusqu’à puiser dans la litérature grossière de la presse marocaine.