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  • Qatargate : « Kaili a essayé de m’empêcher de parler » -Walters-

    Tags : Maroc, Qatar, Parlement Européen, Corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Andrea Cozzolino, Marc Tarabella,

    Les médias internationaux ont fait une analyse approfondie du scandale impliquant la politicienne grecque – Les voyages au Qatar et les messages avec Metsola

    Le scandale du Qatargate qui semble mettre en vedette Eva Kaili a peut-être été révélé du jour au lendemain, cependant, Politico révèle que son plan directeur est « en cours » depuis un certain temps.

    Les médias internationaux rapportent que l’ancienne eurodéputée grecque s’était rendue au Qatar avec Francesco Giorgi et Antonio Panzeri en 2020, cependant, depuis qu’elle a assumé le rôle de vice-présidente au Parlement européen en janvier 2022, elle a commencé à planifier davantage de voyages dans le Golfe. Fin octobre 2022, Eva Kaili était de nouveau à Doha où elle a salué les réformes du travail du Qatar, après avoir reçu le feu vert de la Président du Parlement européen Roberta Metzola pour le voyage.

    Les messages que Kaili a échangés avec Metsola

    Selon quatre courriels entre Kaili et Metsola obtenus par Politico, l’eurodéputée grecque a passé des mois à faire pression sur Metsola pour qu’elle lui permette de se rendre au Qatar et au Koweït. Metsola n’a signé le voyage qu’une semaine avant qu’il n’ait lieu, mais Hannah Neumann – l’ eurodéputée verte qui préside la délégation du Parlement européen dans la péninsule arabique (DARP), dont Kaili était membre suppléant – n’a jamais été informée. Neumann a déclaré que le Qatar avait annulé un voyage que sa délégation avait organisé et qu’elle était surprise de voir Kylie partir.

    Dans le premier e-mail, envoyé en juillet dernier, Kaili a écrit à Metsola : « Je suis convaincu que le Parlement européen a un rôle plus important à jouer dans le Golfe ». Dans cet e-mail, Kaili a appelé à la création d’une assemblée parlementaire entre les pays du Golfe et le Parlement européen et à un sommet de l’UE avec le Conseil de coordination du Golfe, un groupe régional composé de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

    Les rencontres de Kaili au Qatar

    À Doha, Kaili a rencontré tout le monde, de l’émir du Qatar au ministre des Affaires étrangères et au chef du Conseil de la Choura, l’organe législatif de l’État du Golfe. Selon la presse grecque, Kaili a également rencontré un homme du nom de Sakis Batsilas, un Grec qui était directeur général adjoint de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar et conseiller stratégique de la candidature initiale en 2010.

    Avant l’organisation de la Coupe du monde par l’émirat, il y a eu une intense activité autour d’une résolution sur les droits du travail à la suite d’une enquête du Guardian qui a affirmé que 6.500 travailleurs migrants avaient été tués alors qu’ils travaillaient sur les chantiers de construction de la Coupe du monde. Le tournoi commençant fin novembre, les enjeux étaient élevés pour Doha – une publicité négative pourrait ternir l’image de modernisation que l’extravagance de la Coupe du monde était censée promouvoir.

    L ‘«allié» qui était contre Kaili

    Kaili et d’autres députés européens du groupe des socialistes et démocrates de centre-gauche avait adopté une position favorable sur le bilan de travail du Qatar, arguant que le pays du Golfe avait répondu aux préoccupations en adoptant des réformes. Mais tout le monde au Parlement européen n’a pas estimé que le Qatar méritait ces éloges. Lara Walters, une eurodéputée néerlandaise qui appartient au même groupe que Kylie, a été l’une des voix critiques les plus virulentes du Qatar.

    Avant l’audition du 14 novembre avec le ministre du travail du Qatar, Ali bin Samikh Al Marri — que les juges belges qualifieront plus tard comme personnage clé dans l’affaire de financement – le bureau de Mme Kaili a contacté à plusieurs reprises Walters pour une réunion. Lorsque le bureau de Walters a refusé les demandes, Kaili l’a approchée dans les couloirs du Parlement européen pour faire valoir son cas, selon un responsable du Parlement européen ayant une connaissance directe de l’affaire et qui a refusé d’être identifié.

    Lorsque Walters s’est levé pour parler lors de l’audience, deux autres suspects dans l’affaire, l’eurodéputé socialiste Marc Tarabella et le partenaire de Kaili, Francesco Giorgi, étaient dans la pièce. Après l’intervention de Walters, Tarabella a pris le micro et a fait l’éloge de l’histoire du travail du Qatar.  » Je me sentais extrêmement mal à l’aise « , a déclaré Walters à Politico.

    « Kaili a essayé de m’empêcher de parler »

    Un avocat de Tarabella a déclaré que son intervention ce jour-là était « complètement mesurée ». Tout ce qu’elle a dit, c’est d’arrêter de regarder ce qui se passait il y a 10 ans». L’avocat de Giorgi n’a pas répondu à la demande de commentaire de Politico. Une semaine plus tard, le 21 novembre, le Parlement européen devait voter la résolution. C’est à cette époque que Kaili a prononcé un discours au cours duquel elle a déclaré que « le Qatar est un pionnier en matière de droits du travail » .

    Finissant son discours, Kaili s’approcha de Walters, qui était assis.  » Eva vient vers moi et essaie essentiellement de m’empêcher de parler « , a déclaré Walters sur le podcast EU Scream en février. «Elle a maintenu les choses qu’elle a dites dans son discours. Elle lui a dit, très personnellement, pourquoi tu fais ça ? Sans se laisser décourager, Walters s’est levée pour prononcer son discours, pulvérisant les arguements sur les avancées du Qatar dans le domaine des droits du travail.

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    #Maroc_Qatargate #Maroc #Parlement_européen #Corruption #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi #Andrea_Cozzolino #Marc_Tarabella

  • Espagne : Un navire militaire pour surveiller la côte de Melilla

    Tags : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla,

    Selon le journal espagnol « ABC », le commandement militaire espagnol a l’intention d’envoyer un navire militaire près de la ville de Melilla pour assurer une surveillance 24 heures sur 24 des côtes de la région.

    Cette mesure est la première du genre et a une grande symbolique pour la ville qui est sous juridiction espagnole, en accord avec le Maroc, en tant que zone frontalière officielle et centre de transit douanier entre les deux pays.

    Le navire militaire international, d’une longueur d’environ 31 mètres, accostera dans les eaux maritimes de la zone d’Alboran, qui est sous juridiction espagnole dans la ville de Melilla, et comprend un équipage naval de dix marins. Le navire de guerre contient une mitrailleuse de calibre 12,70 (Kord) comme arme principale. Madrid utilise des navires de guerre comme prétextes pour menacer l’entrepôt en cas de relations tendues entre les deux pays.

    Cette mesure rappelle l’utilisation des forces militaires par l’Espagne lors de la crise clandestine de l’immigration que la ville de Ceuta a connue il y a des mois. Le déploiement des forces militaires vise à renforcer les systèmes de protection des intérêts maritimes nationaux espagnols ainsi qu’à contrôler les espaces maritimes souverains espagnols.

    Il est important de souligner que ce n’est pas la première fois que l’armée espagnole a recours au déploiement de ses forces dans ses territoires maritimes. Des chefs militaires espagnols avaient déjà publié en janvier 2022 des photos de navires militaires et réalisé des gros plans sur l’un de ses canons pour surveiller les eaux de son territoire, en pleine crise aiguë entre Madrid et Rabat liée aux îles Jafariya.

    Pour sa part, la chaîne radio espagnole COPE rappelle que « Ceuta et Melilla sont des villes espagnoles et non marocaines » :

    Pourquoi Ceuta et Melilla sont des villes espagnoles et non marocaines

    Nous examinons les livres d’histoire pour voir quand les deux villes ont été rattachées à l’Espagne et comment cela s’accorde avec l’argument marocain selon lequel il n’y a pas de frontières.

    Les doutes sur l’avenir des villes autonomes de Ceuta et Melilla ne manquent pas après les concessions de Sánchez au Maroc. Reconnaissance de l’autonomie du Sahara exigée par Rabat, voyages diplomatiques. Certains pensent que quelque chose se prépare, mais ce que nous allons vous expliquer ici aujourd’hui, c’est l’histoire de Ceuta et Melilla, pourquoi elles sont espagnoles. Et tant que nous y sommes, répondre à une éventuelle revendication historique marocaine.

    Tout d’abord, les deux villes autonomes ne sont pas des colonies, ce sont des territoires métropolitains. Ceuta et Melilla sont les mêmes que Albacete, Badajoz ou Huesca. En d’autres termes, elles ne sont pas spéciales. Toutefois, pour souligner deux particularités des deux villes, en raison de leur emplacement, elles ne sont pas sous le parapluie de l’OTAN. Il faudrait les intégrer.

    L’origine espagnole de Ceuta et Melilla
    Commençons par Ceuta. Portugaise depuis 1415 et avec une histoire liée au pays portugais. Mais en 1580, la guerre de succession a commencé au Portugal et en 1640, lorsque la péninsule ibérique a éclaté, Ceuta a fait partie de l’Espagne. Et avec une particularité très spécifique. La ville a décidé d’elle-même de rester en Espagne et n’a pas reconnu Joao VI comme roi.

    Voilà pour Ceuta, mais passons à Melilla : un cas beaucoup plus simple encore. Si l’on remonte au début des origines, la ville passe par : l’empire carthaginois, l’empire romain, l’Hispanie wisigothique, l’empire byzantin et les musulmans. Elle finit par être abandonnée, et devient castillane à partir de 1497 lorsque Pedro De Estopiñán y Virués envoie une expédition et incorpore la ville, qui finit par être un refuge pour les pirates. Et jusqu’à ce jour.

    Pourquoi Ceuta et Melilla ne sont pas marocaines

    Bon, vous savez pourquoi Ceuta et Melilla sont espagnoles. Et maintenant, nous allons vous expliquer pourquoi elles ne sont pas marocaines. Premièrement : le Maroc est un État moderne depuis 1956, de la même manière que l’Espagne est un État unifié depuis les Rois Catholiques.

    Mais, avec le livre d’histoire en main, un véritable royaume marocain commence avec la dynastie Alahui, qui est l’actuelle, en 1666. Et, comme nous vous l’avons déjà dit, en 1666, Ceuta et Melilla étaient déjà liées à l’Espagne avant ces dates. Ainsi, au moins historiquement, il n’y a aucun argument que le Maroc puisse avancer pour une union historique de Ceuta et Melilla à ses territoires.

    Sánchez : « Ceuta et Melilla sont l’Espagne ».

    Cela dit, Sánchez lui-même, quelques mois après avoir fait des courbettes au Maroc sur le Sahara, a contredit une fléchette marocaine devant l’ONU. « Ceuta et Melilla sont l’Espagne », a affirmé le premier ministre en octobre dernier, après que le PP ait exigé qu’il réponde au Maroc, qui dans une lettre à l’ONU soutient qu’il n’a pas de « frontières terrestres avec l’Espagne » et que Melilla « continue d’être une prison occupée ».

    Le Maroc, pour sa part, a soutenu qu’il ne peut pas parler de « frontières » avec Melilla « mais simplement de points d’accès », dans une lettre datée du 9 septembre en réponse aux questions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur l’utilisation de la force par les autorités marocaines lors du saut massif de la clôture de Melilla le 24 juin, au cours duquel au moins 23 migrants sont morts.

    Dans ses « observations préliminaires », le Maroc a fait valoir qu’il est « inexact » de considérer la séparation avec Melilla comme une frontière maroco-espagnole car ce territoire « continue d’être une prison occupée ».

    #Espagne #Maroc #Ceuta #Melilla

  • L’Humanité sur la politique d’influence du Maroc au Sénat français

    Tags : Maroc, Qatar, Parlement Européen, Corruption, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Andrea Cozzolino, Marc Tarabella,

    Le journal français l’Humanité a publié, dans le cadre du scandale «Marocgate», un article sur la politique d’influence que suit le régime du Makhzen marocain au cœur des institutions européennes, notamment au sein du Sénat français, où certains sénateurs sont des cibles privilégiées de Rabat.

    C’est le cas de Christian Cambon, président du groupe d’amitié France-Maroc du Sénat français, qui «s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat, quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse», écrit l’Humanité dans un article paru sous le titre : «Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon». D’après le journal, la démarche du sénateur «Les Républicains» du Val-de-Marne est «peu surprenante», «si on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec lui».

    L’Humanité cite entre autres, une scène qui se jouait sous les ors du Sénat français, le 12 novembre 2019, lorsque Christian Cambon remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où longtemps le Makhzen a «réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux».

    Le journal écrit également dans le même contexte : «Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain, Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc». Dans tous les cas, poursuit l’Humanité, «le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances».

    Comme «ami» et par ses fonctions, ce sénateur français effectue de fréquentes visites au Maroc et ne refuse jamais une escale à Dakhla et Laâyoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental. S’agissant justement de la question du Sahara occidental occupé par le Maroc, le sénateur français, note-t-on, «prend le soin de ne jamais discuter les positions officielles de Paris dans ce dossier», dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat». Il se fait un fervent défenseur du sinistre «plan d’autonomie» du Makhzen, selon le journal qui souligne que Christian Cambon «a participé (en 2017) en coulisse au torpillage dans la 9e circonscription des Français de l’étranger de la candidature de la sénatrice (MoDem) Leila Aichi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En Marche, M’jid El Guerrab».

    Leila Aichi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, était connue pour son engagement «pour la cause du Front Polisario» et a eu «l’outrecuidance de regretter l’alignement de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG», souligne l’Humanité. Christian Cambon parlait souvent «des remous» suscités, selon lui, par Leila Aichi «alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins des remous», écrit le quotidien français.

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    La détention des eurodéputés, Kaili et Tarabella, prolongée

    La justice belge a prolongé, hier, une nouvelle fois la détention provisoire d’Eva Kaili et de Marc Tarabella, deux élus du Parlement européen impliqués dans le scandale de corruption ayant éclaboussé cette institution et dans lequel le Maroc est notamment embourbé. «La détention préventive de ces deux suspects a été prolongée respectivement de deux et un mois», a annoncé le Parquet fédéral belge dans un communiqué. La Chambre du conseil de Bruxelles, une juridiction de contrôle de l’instruction avait décidé le 16 février dernier de maintenir les deux eurodéputés, incarcérés depuis près de trois mois, en détention.

    Dans cette enquête retentissante, trois personnes sont actuellement en détention provisoire en Belgique, soupçonnées d’avoir intercédé en faveur de puissances étrangères dans les décisions du Parlement européen depuis plusieurs années, moyennant des versements d’argent. Il s’agit de Mme Kaili, de M. Tarabella et de Pier Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé (2004-2019) et personnage central dans ce dossier.

    Ce «repenti» a négocié une peine de prison limitée en échange de l’engagement à livrer aux enquêteurs tout ce qu’il sait du système de corruption qu’il a admis avoir orchestré. Un quatrième suspect, l’eurodéputé italien, Andrea Cozzolino, a été arrêté puis assigné à résidence le 11 février en Italie.

    Enfin, l’assistant parlementaire Francesco Giorgi, un proche de M. Panzeri et compagnon de Mme Kaili, a été placé sous bracelet électronique fin février après plus de deux mois de détention en Belgique. Il faisait partie de la première vague d’interpellés, le 9 décembre à Bruxelles, quand les enquêteurs avaient mis la main sur 1,5 million d’euros en espèces répartis dans des sacs ou des valises.

    #Maroc_Qatargate #Maroc #Parlement_européen #Corruption #Antonio_Panzeri #Eva_Kaili #Francesco_Giorgi #Andrea_Cozzolino #Marc_Tarabella

  • Sahel-Algérie : Confidences d’un responsable français

    Tags : France, Maroc, Algérie, Mali, Sahel, République Centrafricaine, Soudan, Nigeria, Guinéa-Bissau, Congo, Guinée Equatoriale, Sommet France-Afrique,

    Le 9 septembre, le MAE marocain, accompagné du Directeur des affaires africaines rencontrent à Paris Hélène Le Gal et M. Baillard, du département africain au Quai d’Orsay. Dans le compte-rendu de cette réunion :

    L’appréciation des autorités françaises du rôle joué par le Maroc au Sahel

    Voir l’article

    – Les responsables français ont tenu à exprimer leur reconnaissance au Maroc d’avoir soutenu la France dans le cadre de l’opération Serval au Mali. Ils ont fait part de leur conviction sur la profondeur historique, culturel et stratégique du Maroc au Sahel et en Afrique et de leur condamnation des manoeuvres visant à exclure notre pays des questions sahéliennes.

    – La partie française a également manifesté ses inquiétudes par rapport à l’évolution de la situation dans cette région. Les éléments d’appréciation dont elle dispose font état d’un déplacement de la menace au Sud de la Libye au Soudan et au Niger.

    – A cet égard, les responsables français ont fait part de la nécessité de trouver un cadre de coopération qui englobe l’ensemble des pays concernés, y compris le Maroc et l’Algérie. Ils ont marqué leur intérêt quant à l’éventualité de l’élargissement de la CENSAD à l’Algerie. Le cadre 5+5 élargi aux pays du Sahel pourrait aussi présenter un intérêt, même s’il est informel.

    – M. Beillard a souhaité voir le Maroc jouer un rôle stabilisateur dans la région sahélienne sur le plan religieux. Il a indiqué que la France accorde un intérêt particulier à la profondeur soufie du Maroc qui pourrait constituer un contrepoids essentiel aux mouvances islamistes extrémistes dans la région.

    La situation au Sahel et en Afrique Centrale

    – Sur la situation au Mali, les responsables français ont exprimé leur satisfaction quant aux déroulements des élections présidentielles. M. Beillard a fait savoir que la France continuera de rester vigilante sur la question du Mali en maintenant une présence militaire (1000 soldats) et en suivant de près la question de la réconciliation nationale.

    Beillard a estimé que le nouveau Président malien entretient de bonnes relations avec l’Algérie. Il s’est interrogé sur l’orientation du nouveau Ministre des Affaires Etrangères en soulignant que pour la France il s’agira pour le gouvernement malien de faire preuve d’équilibre.

    Tout en faisant part du jeu trouble de l’Algérie au Mali et au Sahel (la question touareg, ses relations avec Ansar Dine et avec le Capitaine Sanogo devenu Géneral depuis ), M. Beillard a marqué son inquiétude sur le rôle que jouera l’Algérie notamment après les prochaines élections présidentielles.

    – La situation en République Centre-Africaine a également été abordée. M. Beillard a indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais compte plutôt interpeller ses partenaires européens et au Conseil de Sécurité sur la situation « dramatique et dangereuse » dans ce pays, qui peut avoir un impact régional.

    Tout en se félicitant de la décision de l’UA d’envoyer des troupes en RCA, M. Beillard a souligné que la France est en consultation avec les Etats Unis d’Amérique pour examiner la possibilité d’aider au déploiement des troupes africaines. Une nouvelle résolution sera soumise au Conseil de Sécurité pour soutenir l’UA et la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale.

    – Le responsable français a également marqué les inquiétudes de la France au sujet de la situation au Soudan. Tout en soulignant la déception des pays occidentaux, notamment des Etats Unis, par rapport au Soudan du Sud, M. Beillard a fait état d’un rapprochement dangereux entre le Président soudanais, l’Iran et le Hamas ce qui suscite le mécontentement de l’Arabie Saoudite. Il a également fait état d’incursion israélienne dans le territoire soudanais pour stopper la livraison d’armes au Hamas.

    La situation en Afrique de l’Ouest et en Golfe de Guinée

    – Les responsables français ont fait savoir que la piraterie dans le golfe de guinée, d’où proviennent la majorité des importations pétrolières de la France, constitue également une source de préoccupation. La France y a relevé une augmentation considérable des actes de la piraterie en off shore, estime que l’UE pourrait aider les pays africains à lutter contre ce fléau.

    – Tout en remerciant le Maroc pour l’aide apportée aux autorités gabonaises en matière de Sécurité, les responsables français ont indiqué que la France ne souhaite pas être en première ligne mais estime nécessaire de sensibiliser les pays de la région, notamment le Nigéria qui dispose d’une marine efficace, sur les dangers de la piraterie.

    – S’agissant de la Guinée Bissau, M. Beillard a indiqué que la France encourage le gouvernement de la Guinée Bissau à plus de transparence et à l’organisation d’élections. Il a confié la réticence du Portugal et de l’Angola de voir une grande implication française dans ce pays. Il a estimé que la situation pourrait évoluer positivement notamment à travers l’implication de la CEDEAO et de la Communauté des pays lusophones.

    – Mme. Le Gal a pour sa part fait savoir que les procédures judicaires dans le cadre des affaires « dites de bien mal acquis » vont suivre leurs cours. Elle a indiqué que le Président français a expressément interdit toute intervention de l’exécutif dans la justice. Mme Le Gal a ajouté que seule la Guinée Equatoriale continue d’effectuer des démarches en France à ce sujet.

    La région des grands Lacs

    – M. Beillard a estimé que la situation dans la région des Grands Lacs évolue positivement. Il a indiqué que la résolution 2098 marque l’émergence d’une nouvelle doctrine au sein des OMP en autorisant le déploiement d’une force musclé. Il a souligné que les efforts se poursuivent avec l’ensemble des acteurs de la région pour substituer le pillage de la RDC à une nouvelle forme de coopération permettant l’exportation des biens à travers l’océan indien au profit de tous les pays de la région.

    – Le responsable français a fait savoir que le Rwanda a oeuvré pour faire échouer ce processus. Les Etats Unis d’Amérique et la Grande Bretagne ont marqué leur mécontentement au sujet des agissements du Rwanda et du M23. Il a indiqué qu’au sein de l’administration américaine seule Mme Susan Rice continue de soutenir ce pays.

    Source :

    #France #Maroc #Algérie #Mali #Sahel #Sahara_Occidental #Union_Africaine

  • Maroc/France : Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC 145 et EC 135

    Tags : Maroc, France, Hélicoptères EC 145, Hélicoptères EC 135, formation, gendarmerie royale,

    A
    Monsieur le Ministre délégué auprès du Premier Ministre,
    Chargé de l’Administration de la Défense Nationale
    – Rabat-




    Objet : Maroc/France : Projet de Convention relative à la Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC 145 et EC 135.


    J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-joint, un projet de Convention relative à la Formation Opérationnelle des Equipages des Hélicoptères EC 145 et EC 135, que le Ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des Collectivités Territoriales et de l’Immigration de la République Française propose de conclure avec le Ministre Délégué auprès du Premier Ministre Chargé de l’Administration de la Défense Nationale.

    La Partie française souligne que, dans le cadre de la coopération bilatérale de sécurité intérieure franco-marocaine, la Gendarmerie Royale a émis dès 2010 le souhait que les équipages du Groupement Aérien de la Gendarmerie Royale (GAGR) puissent bénéficier de formations spécifiques à l’utilisation d’hélicoptères dans le cadre de missions de sécurité intérieure et dans le contexte de l’acquisition d’aéronefs de type EC 145 et EC 135.

    Cette demande de coopération s’avère, pour les autorités compétentes françaises, d’autant plus souhaitable que l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) n’assure pas de formation spéciale sur ces appareils dans le cadre de l’Accord dans le domaine de la formation des pilotes et des mécaniciens navigants d’Hélicoptère de la Gendarmerie Royale, signé le 13 novembre 1987 et que les besoins spécifiques de formation ne peuvent être pleinement satisfaits, notamment sur le plan opérationnel, par l’opérateur industriel.

    Ainsi, et suite aux visites croisées des commandants et responsables des formations aériennes des gendarmeries royale et nationale ainsi que la sécurité civile française en 2009 et 2010, il a été élaboré un projet de Convention qui a reçu l’agrément des directions et services juridiques français concernés.

    Selon la partie française, les principaux traits de cet instrument juridique sont les suivants :

    – Le projet de Convention est conçu comme une Convention d’application découlant des deux Accords conclus entre le Maroc et la France, le 30 mai 2000, en l’occurrence l’Accord relatif à la coopération en matière de sécurité (ACS) et l’Accord dans le domaine de la protection et de la sécurité civile (APSC). Il s’appuie à ce titre sur les dispositions pertinentes l’ACS (articles 1 et 5) et de l’APSC (articles 2 et 4). Le texte ne constitue pas un arrangement technique mais s’inscrit dans une logique similaire ;

    – La coopération prévue par ce projet de Convention est complémentaire de la coopération établie par l’Accord du 13 novembre 1987, qu’elle n’affecte pas. Dans cet esprit, l’Accord précité est visé dans les considérants du projet de Convention, qui ne mentionnent en revanche l’Accord relatif à la coopération militaire technique, signé le 11 octobre 1994 ;

    – la réalisation des actions, prévues dans les articles 3 et 4 du projet de Convention, sera cohérente avec les programmations annuelles des coopérations bilatérales de sécurité (article 11 de l’ACS) et de sécurité civile (article de l’APSC), mises en œuvre par le service de sécurité intérieure près l’Ambassade de France à Rabat ;

    – Sur le plan budgétaire (article 5 du projet), la mise en œuvre des actions s’inscrit dans les limites financières des Accords de 2000 (article 11 de l’ACS et article 16 de l’APSC) et dans une logique générale de réciprocité entre partenaires ; il est à ce titre entendu que la Partie marocaine, qui est susceptible de bénéficier davantage des échanges bilatéraux permis par le projet de Convention, en assumera également une charge plus importante ;

    – Les dispositions statutaires applicables aux agents des Parties (articles 7 à 11 du projet) ont été établies par référence aux articles 11 et 16 de l’Accord relatif au statut de leurs forces du 16 mars 2005. Ce dispositif robuste est apparu pertinent aux fins du présent projet, qui sera essentiellement mise en œuvre pour la Partie française par des personnels servants sous statut militaire ;

    – Les dispositions finales du projet de Convention (articles 12 et 13) ont été enfin été rédigées conformément aux usages français sur ce type de dispositions que ce Département a été destinataire de deux exemplaires d’un Arrangement technique relatif à l’insertion d’un officier pilote marocain au sein de l’escadrille 22S, en détachement occasionnel à bord du bâtiment de projection et de commandement « Mistral » pour la campagne 2011 du Groupe Ecole d’Application des Officiers de Marine (GEAOM), signés par le Ministre de la Défense de la République Française.

    Ledit Arrangement ne suscite, sur le plan juridique, aucune remarque de la part de ce Département.

    En vous transmettant, ci-joint, les deux exemplaires dudit Arrangement, je vous saurais gré de bien vouloir les valider et les signer et de faire retour d’un exemplaire à ce Département -Direction des Affaires Juridiques et des Traités-, dans les meilleurs délais possibles, afin de le transmettre à la Partie française.

    Source :

  • La solidarité à géométrie variable

    Tags : Syrie, Turquie, séisme, tremblement de terre, aide humanitaire,

    MALIKA BOUSSOUF

    La chronique «C’est où, la Syrie ?» de mon ami et collègue Slimane Laouari parue dans le Soir d’Algérie il y a quelques jours m’a renvoyée, dès les premières lignes, à un reportage durant l’effroyable guerre en Syrie opposant le sinistre Daesh, dont la barbarie était adroitement assimilée à de la valeureuse résistance, au régime «autoritaire» de Damas. Fouad Boughanem, mon patron d’alors, Allah yarahmou wa iwassa3 3lih, s’était opposé à un reportage en Syrie où le drame qui se jouait interdisait de s’y rendre. Je suis allée au Liban, dont je n’ai pas publié la totalité du reportage parce que trop de matière pouvait en tuer l’essentiel. On avait projeté de publier le reste plus tard. Le séisme qui a violemment frappé une Syrie pas encore reconstruite remet cette dernière au cœur de l’actualité. Puisque le Liban était une occasion intéressante de percevoir le drame, j’avais pu visiter des camps de réfugiés à la frontière des territoires interdits d’accès. Je garde un souvenir troublant de ces familles regroupées par affinités idéologiques. Il y avait les soutiens de Daesh qui avaient fui le pays par peur d’être rattrapés par les loyalistes et ceux qui, craignant pour leur vie, avaient fui la barbarie islamiste. À mon retour des camps, j’ai voulu comprendre un peu mieux la situation et je dois reconnaître que les confrères et consœurs sur place m’y ont fortement aidée. L’un d’entre eux que je désignerai par les initiales C. K., correspondant d’une radio internationale, m’a mise en contact avec une sacrée pointure qui, à son tour, avait souhaité que je ne le nomme pas explicitement. Il était là à la demande de son ami pour m’éclairer sur ce qui se jouait de l’autre côté de la frontière. Je vais appeler ce dernier Marwan C. que je présenterai plus tard. J’avais le profil idéal pour mieux comprendre. Il faisait beau ce jour-là, lorsque ce dernier nous a rejoints au café Costa, comme convenu. Marwan C. arrivait au moment même où C. K., à la maîtrise impressionnante, évoquait, exemple à l’appui, la mauvaise foi des Occidentaux et leur tendance à toujours vouloir minimiser le danger terroriste quand il fait ravage dans un pays arabe.

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    Le séisme qui a endeuillé la Turquie et qui, en Syrie, a laissé à la marge les Syriens, tout autant frappés que leurs voisins, a remis, hier, au goût du jour la mauvaise foi occidentale, évoquée, il y a quelques années, par un confrère libanais. De celles qui s’expriment lorsqu’il est question de démontrer à la communauté internationale que le but de l’intervention de puissances occidentales dans les «dictatures arabes» vise à établir la démocratie que les populations qui en sont privées réclament. Elles agiraient ainsi, de leurs propres aveux, dans le but totalement désintéressé d’y instaurer la justice et la liberté. Personne ne croyait plus, m’assurait mon confrère, à ce gros mensonge mais tout le monde faisait comme si. L’appui ou la contestation des propos étaient étroitement liés aux intérêts que les uns et les autres étaient censés engranger grâce à toute la confusion créée entre-temps. L’expert en relations internationales Marwan C., que j’ai cité hier, ancien journaliste, auteur, chercheur et consultant pour de nombreux médias arabes et occidentaux, trépignait. Cela prouvait que la discussion à bâtons rompus que nous avions C.K. et moi ne laissait pas indifférent le spécialiste qu’il était de la question. Je rappelle qu’il avait suggéré que je ne le cite pas, affirmant qu’il était juste là pour donner son avis. Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, je trouvais dommage qu’il le fasse off the record. «Ce n’est pas de la mauvaise foi. C’est de la politique de haute voltige. Il ne faut pas se leurrer. Rappelez-vous, pour commencer, que s’agissant d’Al Nosra, le discours occidental officiel a consisté à dire, depuis le début des évènements : «Al Nosra, ce sont des agents du régime ! Al Qaïda, ce sont des agents du régime, Daesh ce sont des agents du régime» ! Autrement dit, tous ces monstres étaient des créations du régime. Et puisque la confusion était totale, insistait Marwan C., et que l’opinion, ignorante ou pas vraiment sensibilisée à la question, n’y connaissait et n’y comprenait absolument rien, autant lui faire avaler toutes les couleuvres que l’on voulait.

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    La triste occasion du séisme en Syrie était toute trouvée pour exhumer une vérité à laquelle on persiste à tordre le cou outre-mer. La réalité durant la guerre en Syrie, lorsque Daesh et ses excroissances, financés de toutes parts, menaçaient la stabilité d’un régime jugé apostat par les uns et réfractaire à la démocratie par les autres, démontrait que les opinions occidentales et les opinions arabes, elles-mêmes, étaient désorientées. Parce que la situation se révélait, effectivement, extrêmement complexe. J’ai alors demandé à mes confrères libanais si la situation était complexe ou voulue complexe. «Pas simplement !» me disent-ils. «Parce que, par ailleurs, des transformations en profondeur ont lieu. La crise existe bel et bien. Ce sont les islamistes contre le reste du monde.» Selon les deux amis pris dans le feu de la discussion, il fallait garder deux choses en tête dont la réalité et l’évolution de la situation en Syrie même. Ce qui s’y passait n’était pas banal. C’était grave ! En ce temps-là, Damas faisait face, disaient-ils, à des situations où le terme «complexe» perdait tout son sens et devenait un terme générique, fourre-tout. Même si le contexte qui englobait la notion de complexité demeurait intéressant en tant que tel. «Nous vivons donc réellement une situation compliquée même si elle est de moins en moins confuse», avait renchéri Marwan. Là où tous les ingrédients destinés à asseoir une crise sociale et politique en Syrie, comme ailleurs dans le monde arabe, étaient réunis. «Toutes les conditions objectives, en faveur d’explosions sociales, de révoltes et j’en passe, à l’échelle du monde arabe, sont là. Tous les ingrédients qui génèrent les crises politiques majeures sont là. À l’image de toutes les crises politiques majeures qui ont secoué le monde ces dernières années.»

    À mon besoin d’en savoir plus sur la dimension sociale dans la contestation syrienne, C. K. a ouvert une parenthèse pour parler de révolte de la paysannerie. C’est ce qui, sans doute, expliquait que, dans une logique de classes sociales, la bourgeoisie sunnite ait soutenu le régime ? ai-je pensé. (À suivre)

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    En évoquant hier la révolte de la paysannerie syrienne citée par C. K., je m’étais demandé si cela n’entrait pas dans une logique de classes sociales avec une bourgeoisie alliée au pouvoir. «Oui», m’a-t-il répondu. «Parce que c’est cette même bourgeoisie qui a profité de la libéralisation quelque peu sauvage et désordonnée de ces dernières années. Pendant que le système agricole en Syrie faisait les frais de cette dérégulation. La sécheresse a fait de gros dégâts dans le monde paysan… Alors que la réforme agraire était l’une des principales réalisations du parti Baath. La révolte a été encouragée et récupérée dès les premiers instants.» Quels étaient donc ces ingrédients en faveur de la révolte qui étaient réunis ? Cela faisait un pluriel inquiétant. «Social, économique, politique, y compris les exactions par certains appareils de sécurité…Tout ! Absolument tout, était réuni. le chômage, la misère, les inégalités sociales, le mépris, la répression…», m’ont répondu en chœur les deux confrères. La discussion devenait réellement passionnante !

    «Vous savez, il y a un philosophe et dramaturge français, Alain Badiou, qui s’est beaucoup impliqué dans la défense des sans-papiers et autres travailleurs clandestins. Il dit par exemple que ce n’est pas parce qu’il y a une révolte sociale que cette révolte va, nécessairement, aboutir à quelque chose de positif. Une révolte peut être détournée, récupérée…» Ils en avaient, affirmaient-ils, un exemple très clair. La seconde chose à laquelle Marwan avait auparavant fait allusion avait trait au fait qu’au départ, la contestation était disparate, pas coordonnée. Mais très vite, des structures organisées, à l’extérieur de la Syrie, en Europe et au Liban, avaient tenté d’apporter une certaine cohérence à l’insurrection en lui donnant une orientation. «Comme les feuilles de route, derrière lesquelles on devinait les objectifs, étaient nombreuses, la cacophonie s’est amplifiée et a aggravé la situation.

    Les mots d’ordre et les objectifs se sont multipliés et avec eux on est passé de revendications ponctuelles et locales à des revendications d’ordre général.»

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    La révolte, désordonnée au départ, qui s’est structurée grâce à une assistance extérieure, n’excluait pas le fait que les revendications étaient légitimes. Et beaucoup d’entre elles gardaient, malgré la situation chaotique, toute leur légitimité. «Ah ! mais j’approuve tout à fait ce que vous défendez. Au contraire. Mais là où je trouve que l’analyse devient intéressante, c’est lorsqu’elle s’oriente vers toutes ces revendications qui passent, très vite, d’un cadre local où l’on réclame des réformes, à un discours prônant un renversement de régime.» Là où Marwan se montrait intraitable, c’était sur le fait que l’on s’était mis à en appeler à une intervention étrangère pour destituer Bachar Al- Assad. Que le régime soit autoritaire ou pas ne changeait rien au climat qui régnait dans la région. Il y avait eu l’exemple libyen et tout le monde rêvait d’une réédition de ce modèle. On a pensé que l’affaire ne prendrait pas plus de deux mois. «D’une part, les choses ne se sont pas passées comme prévu et d’autre part, la révolte populaire était à l’origine majoritairement pacifique. Mais, très vite, on a constaté, çà et là, un début de clashs armés avec les forces de l’ordre.»

    En citant quelques exemples précis, on m’a expliqué que le but des clashs armés «face à un appareil sécuritaire syrien dysfonctionnel, gangréné par la corruption et qui avait tous les problèmes du monde à réagir de façon sereine et organisée, était de le provoquer de façon à aggraver le caractère violent de la riposte». Cette dernière était-elle censée justifier la radicalisation de la colère, l’aggravation de l’état insurrectionnel et pourquoi pas préparer le terrain et ouvrir la voie à une ingérence étrangère ? «On tirait sur les forces de l’ordre, la logique voulant qu’ils réagissent en mitraillant les protestataires. Mais si, parallèlement, on allait sur le terrain pour enquêter sur les raisons qui avaient poussé la situation à dégénérer, à tel endroit et à tel autre, on découvrait vite qu’il y avait eu des convergences inédites d’intérêts entre les acteurs ayant joué un rôle dans les faits incriminés.

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    Soyons clairs ! À aucun moment je n’ai pensé que Marwan C. et C. K., mes confrères libanais, étaient des supplétifs de l’armée syrienne. J’ai appris à leurs côtés à mieux appréhender la réalité syrienne, tandis que les médias occidentaux en disaient pis que pendre. D’un côté, il y avait, selon l’expert en relations internationales, des chefs locaux de renseignement, corrompus jusqu’à la moelle, qui ne voulaient pas des réformes envisagées et qui, dans leur résistance au changement, allaient, dès le départ, pousser les gens à bout et jouer à fond la carte d’une confrontation violente pour empêcher lesdites réformes et, de l’autre, il y avait ceux qu’il qualifiait d’avortons d’Al Qaïda et autres califes en herbe, téléguidés par les services jordaniens, turcs, saoudiens, etc. Marwan, expert en terrorisme international, parlait d’un travail fait en amont. Je pensais qu’il faisait allusion aux réseaux islamistes. Mais non, pas seulement. Parce que sur le théâtre des opérations ou en soutien aux intervenants se bousculait une nuée de courants très différents les uns des autres. Le travail en amont aurait été fait notamment par les services saoudiens, turcs, etc. qui disposaient, en Syrie, de relais, d’éléments avec lesquels ils avaient tissé des liens étroits. Une fois la crise déclenchée, ce sont ces forces-là qui seraient entrées en action et auraient poussé à la confrontation armée et au pourrissement.

    «Si on revenait, aujourd’hui, sur le scénario libyen, reprend C. K., il ne serait désormais plus question de révélations fumeuses provenant d’un quelconque sombre site en France ou ailleurs. Des livres ont été écrits sur l’histoire de la pseudo-révolution libyenne où on reconnaît que, très vite, les forces spéciales qataries et jordaniennes étaient sur le terrain et dans lesquels il est relaté comment les armes ont été acheminées d’un point à l’autre.» Il est vrai qu’à l’exception de quelques voix qui continuent à marteler que le ras-le-bol était sincère et justifié, plus personne n’ignore que cette révolution libyenne a été, dans la réalité, très largement construite à l’extérieur.

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    La majorité des intervenants n’évoquent que le récent drame qui a endeuillé la Turquie. La Syrie ? Du bout des lèvres. Puisque cette dernière n’est toujours pas libérée de l’autorité de Bachar Al-Assad, pourquoi s’en faire pour les siens? Des tragédies, comme celle que viennent de connaître les Syriens, réveillent inévitablement les drames antérieurs que les victimes aimeraient pouvoir oublier. On dit, sournoisement, de la zone touchée par le séisme qu’elle est occupée par des populations hostiles au régime de Damas. Ce qui expliquerait qu’elles n’aient pas été secourues par ce dernier. L’excuse toute trouvée par un Occident plutôt occupé à faire tourner ses usines d’armement en faveur de l’Ukraine relève d’une mauvaise foi désormais familière pour tout observateur averti. Plus on passe sous silence l’urgence des besoins syriens, plus les échecs enregistrés par les va-t-en guerre dans les pays arabes réveillent une mémoire que les calculs européens aimeraient enterrer jusqu’à la prochaine offensive. Je racontais hier comment, durant la guerre en Syrie, on avait très vite affiché sa volonté de pousser à une confrontation armée. En déroulant, pour les besoins de mon reportage, les étapes par lesquelles la Syrie, sous agression, était passée, mes confrères libanais Marwan C. et C. K. ont tenu à préciser qu’il n’était absolument pas dans leurs intentions de dédouaner le régime syrien. «Je ne suis pas copain avec Bachar Al-Assad mais je n’irai pas, non plus, contre la réalité des faits», précise Marwan. Et la réalité des faits, selon lui, exigeait que l’on se souvienne que, bien avant le soulèvement populaire, le régime syrien était engagé dans un sérieux bras de fer politique avec des acteurs régionaux importants comme les Saoudiens, les Jordaniens, les Israéliens, etc. Beaucoup d’entre ces derniers auraient considéré que le nouveau contexte leur offrait une opportunité historique de se débarrasser de lui. Ils auraient, alors, poussé à l’exacerbation du conflit dans l’optique, une fois que les choses commenceraient à dégénérer, d’en appeler à une intervention internationale comme en Libye.

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    Lorsqu’un pays complote contre un autre, il oublie dans ses calculs de compter avec les alliés de ce dernier. Dans le cas syrien, l’ennemi a fait l’impasse sur l’intransigeance des positions russe et chinoise et la mise en garde iranienne. «Alors que l’intervention extérieure ne semblait plus un scénario envisageable, il a fallu réfléchir à d’autres moyens d’abattre le régime syrien», m’expliquèrent mes deux confrères. Quels pouvaient donc être ces instruments ? Au bout d’un certain temps de confrontation sur le terrain, des scissions dans l’armée syrienne ont été enregistrées. Mais rien de bien significatif. Il y a eu aussi quelques groupes locaux qui ont fait leur apparition. Peu efficaces. Le régime les balayait d’un revers de main à chaque affrontement. Face à tous ces ratages, on s’est dit que des gens plus sérieux, plus aguerris devaient entrer en scène et jouer un rôle direct dans la fragilisation de l’armure. Daech, Al Nosra et tous leurs supplétifs ? Oui ! Sauf que Daech ou Al Nosra n’étaient pas de simples pantins dans l’affaire. Ils avaient leurs propres agendas. Leur logique à eux !

    D’où la question qui revenait sur toutes les lèvres depuis qu’ils étaient apparus sur la scène publique. S’ils n’étaient ni une création de la CIA ni celle des services secrets arabes, d’où sortaient-ils ? Marwan, qui maîtrisait la question à la perfection, prit la parole avec une pédagogie déconcertante.
    «Si l’on revenait, historiquement parlant, aux sources du djihadisme, une chose que beaucoup de chercheurs notent sans tirer les conclusions qui s’imposent, c’est la question relative à la naissance du djihadisme islamiste. L’idée est née en prison. Et le premier à avoir théorisé le fait de jeter l’anathème sur le pouvoir pour ensuite le renverser par la violence, c’est Sayed Qotb, l’idéologue des Frères musulmans qui, à partir de la prison où il était incarcéré, prônait un djihad sanglant contre les ennemis de la Oumma El Islamiya et donc contre Allah son Tout-Puissant Promoteur.»

    Les minutes s’écoulent et Marwan est intarissable sur le sujet. Son exposé à ma seule intention est passionnant.

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    Du séisme qui a gravement endeuillé la Syrie, à l’aide internationale frileuse, aux tentatives internes et externes, ratées, de déposer Bachar Al-Assad, à la naissance de Daesh, d’Al Nosra et autres groupuscules payés pour déstabiliser le régime, à la naissance du terrorisme islamiste, avec mes deux confrères libanais, tout y est passé. J’ai déjà raconté comment, dans le café Costa où nous nous trouvions, Marwan avait commencé à développer la question relative à la naissance, en prison, du djihadisme islamiste avec un Sayed Qotb qui y prônait le djihad. Arrivent, ensuite, selon lui, «les premiers djihadistes égyptiens qui vont, en s’inspirant de lui, élaborer leurs propres thèses sur la question. les premiers Frères musulmans qui vont évoluer vers le djihadisme commencent par élaborer leur thèse sur le djihad, l’action armée et tout ce qui va avec. Ils vont procéder à un amalgame idéologique entre le salafisme, les thèses de Qotb et d’autres thèses empruntées à divers courants politiques. Ceux qui connaissent les prisons et surtout les prisons politiques savent combien la relation entre geôliers, services et prisonniers est étroite. Ce n’est pas un hasard si tous les groupes qui ont commencé à agir sur le terrain, en Égypte, dans les années 70, étaient infiltrés jusqu’à la moelle». Vient ensuite la question de la manipulation de ceux que l’on appelle plus aisément aujourd’hui «terroristes islamistes». Que la manipulation vise les personnes individuellement ou les groupes. Lorsqu’on leur proposait de les libérer contre un aller pour Kaboul, même si cela apparaissait plus comme un deal entre le prisonnier et son geôlier, il n’en demeure pas moins que la manœuvre était bel et bien là !

    «Évidemment qu’elle était là, la manœuvre ! Mais il ne faut pas croire que les islamistes égyptiens étaient dupes au moment où le deal se concluait. les premiers qui sont partis en Afghanistan, on l’a dit, ce sont les Égyptiens», intervient C.K. ! Comme cela ne suffisait pas à ce que je comptais publier, j’ai demandé que l’on étende la discussion aux départs pour le «djihad» en Afghanistan.

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    Passer du statut de prisonniers à celui de djihadistes venus aider les frères afghans à triompher de l’ennemi soviétique n’était pas censé transformer les troupes en chair à canon. Les tout premiers à être allés, en 1983, rejoindre les Ben Laden et Cheikh Abdallah Azem avaient compté parmi eux Ahmed Chawki el Istanbouli, le frère de Khaled El Istanbouli, l’homme qui a tué Sadate. Ce dernier avait, dans un entretien paru dans le magazine El Watan el Arabi, reconnu que les services généraux égyptiens étaient venus le voir en prison, en 1983, pour passer un contrat avec lui. Ils étaient prêts à le libérer si, en contrepartie, il acceptait d’aller se battre contre les Soviétiques en Afghanistan. «Une fois sur le champ de bataille afghan, les ex-prisonniers ont eu le soutien nécessaire à leurs actions. L’entraînement et l’acheminement des armes ont été en grande partie assurés par les services, notamment égyptiens. Plus tard, lorsqu’ils sont allés prêter main-forte en Bosnie, le seul point de passage pour y accéder était l’aéroport de Zaghreb, contrôlé par les services occidentaux. «Tous ces exaltés qui arrivaient barbus, dangereux, terrifiants, entraient normalement. Personne n’était dupe des intentions occidentales. Il y avait l une volonté de les canaliser. Et eux ont accepté de jouer le jeu ! Ils se sont dit qu’ils allaient faire la guerre. Et qu’une fois sur place et une fois bien entraînés et renforcés, ils s’autonomiseraient» !
    D’où le 11 septembre ! «Oui ! D’où le 11 septembre ! Le monstre a pris son envol et frappé sans état d’âme !»

    Je me suis, dès lors, demandé si un scénario identique n’était pas en train de se jouer en Syrie. La comparaison valait la peine d’être faite. Des milliers de combattants arrivaient de partout à travers le monde et passaient tous ou en grande partie par la Turquie. Des prisonniers saoudiens étaient libérés du jour au lendemain et arrivaient en Turquie comme des combattants libyens, etc. Tous ont été encouragés à partir et on leur a facilité le départ. De généreux donateurs payaient les billets et finançaient tout le reste.

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    Des généreux donateurs, il y en aura toujours qui se bousculeront dans pareil cas ! Une fois la manipulation réussie, on paye les billets d’avion, les armes, les entraînements… Des budgets conséquents sont exclusivement réservés pour nourrir l’ennemi. La question qui revenait sur toutes les lèvres concernait la Turquie ! D’aucuns affirmaient qu’Ankara fonctionnait en harmonie avec les services étrangers qui, pourtant, n’appréciaient pas que ses frontières avec la Syrie soient aussi poreuses. Mais la Turquie ne le faisait pas pour rendre service aux Américains, aux Saoudiens ou aux Français. Elle le faisait pour elle-même. «Ankara voulait renverser Assad et pour y arriver, il n’y avait pas trente-six mille solutions. La Turquie persistait à croire qu’elle était la puissance régionale la plus influente en Syrie. Elle entretenait des relations historiques, économiques, sociales avec le Nord, avec Alep, avec des segments importants de la bourgeoisie.» Autrement dit, Si Assad était déposé, l’influence turque en Syrie se renforcerait considérablement. Restait à définir la meilleure manière d’opérer pour triompher enfin de son sérieux rival dans la région. Intervenir militairement en envoyant sur place l’armée turque ? Marwan, rompu aux stratégies des uns et des autres au Moyen-Orient, fit un «non» de la tête. «Je ne pense pas. Les alliés de Bachar Al-Assad lui en feraient voir de toutes les couleurs. Imaginez les effets dévastateurs d’une guérilla turque ? Ils ont donc préféré instrumentaliser les djihadistes, en attendant de trouver la solution pour une action d’envergure. Dans l’entretemps, on a fermé le yeux sur tous les terroristes qui passaient par la Turquie pour aller combattre en Syrie.» Le calcul le plus rentable, pour Ankara, était de canaliser les flux, même si, selon mes confrères libanais, beaucoup d’intervenants occidentaux et régionaux hésitaient face à ce genre de stratégie. Beaucoup craignaieant qu’une fois sur le terrain, ces forces deviennent hégémoniques, s’autonomisent et finissent par poser problème… Les Turcs ont préféré prendre le risque plutôt que ne rien faire.

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    #Syrie #Turquie #Séisme #Aide_humanitaire #ISIS #Daech #Terrorisme #AL_Qaida #Bacha_Al_assad

  • Algérie : Une bouffée d’oxygène pour les assurances

    Tags : Algérie, assurances, voitures, importations, construction de véhicules, concessionnaires automobile,

    Retour des importations et construction de véhicules : une bouffée d’oxygène pour les assurances

    Le retour des activités de construction de véhicules et de concessionnaire automobile, en Algérie, à partir de 2023, constituera une bouffée d’oxygène pour les sociétés d’assurances, compte tenu de la part de l’assurance automobile qui génère près de la moitié du chiffre d’affaires global du marché des assurances, estime le Conseil national des assurances (CNA).
    «Le marché national des assurances, notamment l’assurance Automobile, connaitra certainement un autre rythme de croissance, à la lumière du nouveau contexte de construction automobile en Algérie», prévoit le Conseil dans une lecture sur le dénouement du dossier de l’automobile en Algérie.

    Publié sur son site web, le texte rappelle qu’après quelques années de «tergiversations», les domaines de construction de véhicules et de concessionnaire automobile, en Algérie, connaissent «un dénouement pouvant répondre aux attentes du consommateur algérien».

    A cet effet, le marché national des assurances, notamment l’assurance «Automobile», connaitra «certainement un autre rythme de croissance», à la lumière du nouveau contexte de construction automobile en Algérie, explique le CNA.

    Il a également souligné que ces nouveautés, relatives à la construction de véhicules neufs sur le territoire national et les concessionnaires automobile qui y sont agréés, sous des conditions «mieux étudiées», vont avoir des retombées «certaines» sur le marché des assurances, en particulier, et l’économie nationale, en général.

    Le CNA a, dans ce sens, affirmé que le secteur national de l’automobile demeure lié aux assurances, notamment la branche «Automobile» qui génère, d’après le texte, «près de la moitié du chiffre d’affaires global du marché des assurances».

    Il a, ainsi, relevé que ces dernières années, le marché de l’assurance «Automobile» a subi les contrecoups de la fermeture des usines de montage et la cessation de l’importation des véhicules neufs, assurant que la reprise du secteur de l’industrie de construction de véhicules neufs et de l’activité des concessionnaires «devra permettre le retour des partenariats avec les assureurs, du fait que l’assurance est souvent l’un des arguments de vente».

    En plus de l’assurance «Automobile», celle du «Crédit» devrait aussi connaître une nouvelle dynamique, car les assureurs devraient également prendre en compte les dispositions des cahiers des charges en matière d’assurances des infrastructures et/ou des produits commercialisés par les concessionnaires et constructeurs de véhicules neufs, indique le CNA.

    Outre le retour des activités de construction de véhicules et de concessionnaire automobile, concrétisées en novembre dernier, sur instruction du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à travers la publication de décrets exécutifs fixant les conditions et modalités de leur exercice, ainsi que les cahiers de charges y afférents, la relance de l’importation des voitures de moins de trois ans, dans le cadre du projet de loi de finances de 2023, devra également redynamiser le secteur des assurances.

    Les conditions et modalités de dédouanement et du contrôle de conformité des véhicules de tourisme et utilitaires d’occasion, de moins de 3 ans, acquis par les particuliers résidents, ont été fixées par un décret exécutif publié, lundi dernier, au Journal officiel n 11.

    Egalement décidée par le Président de la République, la relance de l’importation de véhicule d’occasion concerne tout véhicule, de tourisme ou utilitaire, usagé dont l’âge «ne dépasse pas les trois ans», indique le texte, précisant qu’il est autorisé d’importer uniquement les véhicules particuliers, de tourisme ou utilitaire, électrique ou à moteur à piston alternatif, à allumage par étincelle (essence) ou hybride (essence et électrique).

    Ces différentes mesures permettront au marché national de commencer à accueillir des véhicules neufs ou d’occasion, commercialisés par des concessionnaires ou importés par des particuliers, ce qui devra booster l’activité et la croissance de plusieurs autres secteurs et activités, dont celui des assurances.

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    #Algérie #Importations #Assurances #Voitures

  • Algérie. Un aboutissement de l’agriculture

    Algérie. Un aboutissement de l’agriculture

    Tags : Algérie, exportations, agriculture, légumes, fruits,

    L’Algérie a exporté quelque 70.000 tonnes de fruits et légumes en 2022. Cela a rapporté au pays la bagatelle de 63 millions de dollars. C’est peut-être insignifiant compte tenu des capacités de l’agriculture nationale. Ce chiffre renseigne également sur le manque d’assurance de nos agriculteurs, si l’on prend en compte les résultats de l’année dernière qui étaient de l’ordre de 82,4 millions de dollars. La vérité des chiffres montre donc tout le travail qu’il va falloir abattre pour parvenir à faire de l’agriculture nationale l’un des substituts aux hydrocarbures. En effet, même si son apport au PIB est de 14,2%, le secteur agricole demeure encore en besoin de dynamisme pour relever le défi de la diversification économique

    Celle-ci est, disons-le, le credo de l’exécutif et l’une des priorités souvent évoqués par le président de la République. A ce propos, justement, l’on a eu une représentation parfaite de ce souci de l’émergence dans le discours du président de la République. L’affirmation d’inverser la tendance dans la céréaliculture, en faisant passer le pays d’importateur à exportateur, émane du Président Tebboune. Il n’a d’ailleurs pas caché sa conviction d’arriver à l’ autosatisfaction en matière de blé dans les deux ou trois années prochaines.

    Il est certainement impossible d’y parvenir en restant dans le mode de fonctionnement actuel de l’agriculture. Mais avec la numérisation, la mécanisation et l’usage d’une agriculture intensive sur d’immense espace, le défi n’est pas au-delà des compétences de l’Algérie. Le président Tebboune est sans doute conscient du poids de l’échéance qu’il donne aux responsables du secteur, avec toutes ses filières. Mais il est également déterminé à faire en sorte à ce que l’agriculture nationale fasse le pas salutaire pour réaliser ce que l’ensemble de la communauté nationale attend des hommes et des femmes qui la font progresser au quotidien. Mais cette progression en dent de scie, comme l’attestent d’ailleurs les performances des filières à l’export, se doit d’être confortée par une stratégie idoine qui met en évidence les forces de notre agriculture pour la mettre effectivement sur la voie de l’émergence.

    Le chef de l’Etat ne doute aucunement des capacités du pays, des compétences dont il regorge et de la formidable opportunité qui s’annonce comme une fenêtre de tir inespérée pour le pays. Le Président Tebboune a agi en pédagogue face aux cadres de l’administration et les acteurs de l’agriculture. Il a montré la voie, les moyens de parvenir à bon port et le meilleur itinéraire à suivre. Il reste aux professionnels des filières céréalières, maraîchères, de l’élevage, de l’agro-industrie et même des ressources en eau, de bien suivre les indications du chef de l’Etat. En 2025 on reparlera de l’autosuffisance en blé comme un acquis de la République. Ce serait un aboutissement…

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    #Algérie #Agriculture #Exportations #Légumes #Fruits

  • Le Burkina Faso rejette un «accord d’assistance militaire» avec la France datant de 1961

    Tags : Burkina Faso, France, Barkhane, Mali, accords de 1961, colonisation,

    Les autorités du Burkina Faso ont décidé de remettre en cause un accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961, entre la République de Haute-Volta – ancienne appellation du Burkina Faso – et la République française, dans un courrier du ministère burkinabè des Affaires Etrangères adressé à Paris et daté de ce 1er mars, indiquent mercredi les médias locaux.

    Ce type d’accord avait été signé par Paris avec la plupart de ses anciennes colonies en Afrique au lendemain des déclarations indépendances, au début des années 1960.

    Ces accords «ont souvent été revus au fil des années, sans en changer le fond, et ont parfois été utilisés pour venir en appui à des régimes restés proches de Paris», selon les mêmes sources.

    Ce nouveau courrier survient dans un contexte de tensions entre la France et le Burkina depuis le putsch de septembre dernier, qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré. Ces tensions sont entre autres liées à la volonté exprimée par les autorités burkinabè de diversifier leurs partenariats internationaux, notamment en matière de lutte contre le terrorisme.

    Dans ce contexte, Ouagadougou a envoyé fin décembre 2022 une lettre à Paris pour réclamer le remplacement de l’ambassadeur de France Luc Halladet, lui reprochant d’avoir fait état de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays sahélien. Le 18 janvier, les autorités burkinabè ont également demandé le départ, dans un délai d’un mois, de la force française Sabre au Burkina Faso.

    Finalement, Paris a rappelé Luc Halladet le 26 janvier afin de «mener des consultations» et le 19 février, l’armée burkinabè a officiellement annoncé la fin des opérations des troupes françaises sur le sol du pays.

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  • Espagne-Algérie: De lourdes pertes pour les entreprises aragonaises

    Tags : Espagne, Algérie, Saica, Industrias Químicas del Ebro, Maroc, Sahara Occidental,

    Saica et Industrias Químicas del Ebro, parmi celles affectées par les représailles au changement de position du gouvernement sur le Sahara Occidental.

    Le brusque revirement de position du gouvernement de Pedro Sánchez sur le Sahara Occidental en mars de l’année dernière, en acceptant la souveraineté marocaine sur le territoire, s’avère être désastreux pour les entreprises espagnoles travaillant en Algérie, y compris de nombreuses entreprises aragonaises. La décision de l’Algérie, en juin dernier, de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle avait signé avec l’Espagne en 2002 a entraîné un blocage presque total des exportations espagnoles. Bon nombre des entreprises touchées, qui n’ont pas trouvé de soutien auprès du gouvernement, envisagent de déposer une demande d’indemnisation auprès de l’État. Les pertes jusqu’en décembre dépassent 770 millions d’euros (environ 60 millions en Aragon).

    « L’absence de défense est totale et nous ne voyons aucune perspective à court et moyen terme », affirme Julio Lebrero, gérant d’Aecomhel, un fabricant aragonais de machines de travaux publics qui a été durement touché par le boycott algérien. « Plus de 650 entreprises espagnoles souffrent de ce blocus et nous sommes sans soutien du gouvernement depuis plus de huit mois », ajoute le responsable d’une entreprise d’ingénierie qui vend en Algérie depuis 1999 et qui assemble depuis 2013 des produits dans une usine de ce pays avec des composants envoyés d’ici. Quelque 200 travailleurs d’ateliers auxiliaires en Espagne dépendent d’Aecomhel, note-t-il.

    Des sources du Secrétariat d’État au commerce, qui dépend du ministère de l’Industrie, confirment à ce journal que le 8 juin dernier, l’Association des banques et établissements financiers algériens (ABEF) a publié une note informant du gel des domiciliations pour le paiement des opérations de commerce extérieur avec l’Espagne. « Depuis lors », disent-ils, « la Direction générale du commerce international et des investissements, ainsi que le Bureau économique et commercial espagnol à Alger ont assuré un suivi constant des entreprises affectées et potentiellement affectées par ce blocage et ont tenu des réunions avec elles pour connaître leurs principaux problèmes et préoccupations ».

    Julio Lebrero a participé à ces réunions, mais rien n’en est ressorti, dit-il, si ce n’est de constater que les pertes de plusieurs millions de dollars continuent d’augmenter. « Dans notre cas, une partie importante de notre chiffre d’affaires, entre 10 et 12 millions d’euros », souligne-t-il.

    Selon des sources du ministère, entre 2021 et 2022, les exportations aragonaises vers l’Algérie ont dégringolé de 54,2%, passant de 119,3 millions enregistrés fin 2021 à 54,6 millions un an plus tard. Autrement dit, 64,7 millions de moins.

    L’une des entreprises aragonaises les plus touchées est le groupe Saica. « L’Algérie continue à ne pas avoir de commerce avec l’Espagne, ce qui signifie que nous avons perdu la production de Saragosse qui allait vers ce pays », indique l’entreprise présidée par Ramón Alejandro. « Bien qu’ils aient demandé des commandes à la France, il a été impossible de répondre à toute la demande et, globalement, à Saica Paper (fabrication de papier recyclé pour le carton ondulé), nous avons perdu 14% des ventes », indiquent-ils.

    Négociations au sein de l’UE

    Une autre entreprise de Saragosse touchée est Industrias Químicas del Ebro (IQE), qui vendait à l’Algérie des silicates alcalins pour le secteur de la céramique et des zéolithes pour les détergents en poudre, ainsi que certains silicates pour les peintures. Dans son cas, un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros a été perdu, indique Ángel Rueda, directeur commercial. « Le ministère ne fait rien », confirme-t-il, ajoutant que des contacts sont pris avec l’Union européenne pour faire pression sur elle, arguant que le boycott d’un État membre n’est pas autorisé. Le malheur, admet-il, c’est qu’il n’y a pas de pression de la part des autres pays car non seulement leurs entreprises ne sont pas touchées, mais elles peuvent bénéficier de la reprise des affaires perdues par les entreprises espagnoles. « Cela va prendre beaucoup de temps et regagner ce marché ne sera pas facile », souligne M. Rueda. Pour IQE, l’Algérie représentait 1% de son chiffre d’affaires.

    « Les affaires avec l’Algérie sont totalement bloquées », corrobore Nieves Ágreda, responsable de l’internationalisation à la chambre de commerce de Saragosse. « Très occasionnellement, quelque chose est autorisé, mais tout est au point mort », ajoute-t-elle. « Notre recommandation aux entreprises qui travaillaient là est de chercher des alternatives », souligne-t-elle.

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