Étiquette : Afrique

  • Algérie-Maroc : La guerre commerciale

    Algérie, Maroc, Afrique, Mauritanie – Algérie-Maroc : La guerre commerciale

    L’Algérie a annoncé, jeudi, sa décision d’augmenter la «cadence de ses exportations vers l’Afrique» dans un contexte marqué par de fortes tensions liées à l’attaque perpétrée le 1er novembre dernier contre trois camionneurs algériens effectuant le trajet Ouargla-Nouakchott.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Cette annonce a été faite par le ministre du Commerce le jour de l’envoi d’un «convoi commercial composé de 28 semi-remorques chargés de marchandises algériennes en direction de la Mauritanie et du Sénégal». L’agence gouvernementale APS, qui reprend ces propos, a livré d’autres détails au sujet de cette opération. On apprend ainsi que sur «les 28 camions qui constituent le convoi de ce jeudi, trois d’entre eux poursuivent leur chemin vers le Sénégal où ils acheminaient d’ailleurs des marchandises dans le cadre de la participation de l’Algérie à la 29e édition de la Foire internationale de Dakar.
    Les 25 camions à destination de la Mauritanie transportent, quant à eux, 820 tonnes de marchandises, dont 480 tonnes de produits agroalimentaires, 200 tonnes de ciment, 100 tonnes de produits d’emballage et 40 tonnes d’articles en plastique».

    Selon la même source, d’autres convois prendront prochainement le départ à partir des zones frontalières de Tindouf, Bordj-Badji-Mokhtar, Debdeb et Tamanrasset. L’Algérie veut ainsi faire passer un message «fort», destiné essentiellement à dire qu’elle ne «renoncera pas à l’Afrique ni à ses exportations vers les pays limitrophes (…). En dépit des difficultés et des défis, elle augmentera, au contraire, la cadence de ces exportations vers l’Afrique». «C’est une riposte aux parties qui croient semer en nous la terreur et la peur», a également indiqué le ministre du Commerce.
    Dans le contexte actuel, ces propos éclairent davantage sur la perception qu’a Alger des événements qui ont coûté la vie aux trois camionneurs algériens dans les territoires sahraouis.

    Le 3 novembre dernier, la présidence de la République avait publié un communiqué dans lequel elle accusait directement le Maroc d’être à l’origine du «bombardement mené avec un armement sophistiqué». L’Algérie avait également fait savoir qu’elle poursuivrait son enquête pour mettre à nu les tenants et les aboutissants de cette grave affaire. Jusqu’à l’heure, aucune communication officielle sur le sujet n’a été enregistrée. Les ministres et officiels qui se sont exprimés ont condamné l’attaque sans pour autant fournir de détails sur les raisons ou motivations du Maroc dans cette grave affaire.

    L’annonce de la décision de l’Algérie d’augmenter la cadence de ses exportations vers l’Afrique et le fait de l’avoir présentée comme étant une riposte à l’événement du 1er novembre permettent, cependant, de mesurer l’ampleur de la guerre du commerce qui se mène dans la région. Une région où le Maroc croit pouvoir agir à sa guise, a son avantage surtout, en contrôlant les axes routiers menant aux portes de l’Afrique.

    Cette politique basée sur une offensive aveugle s’est particulièrement manifestée à Guerguerate, dans les territoires occupés du Sahara Occidental, et a fait d’ailleurs basculer le cessez-le feu au Sahara Occidental.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 20/11/2021

    #Maroc #Algérie #Commerce #Mauritanie #Afrique-ouest

  • Biden veut « renforcer les liens » avec l’Afrique

    Biden veut « renforcer les liens » avec l’Afrique

    Tags : Etats-Unis, Joe Biden, Afrique – Biden veut « renforcer les liens » avec l’Afrique

    Le « renforcement » des liens des Etats-Unis avec le continent africain, est la principale question qui sera débattu lors du prochain sommet US-Afrique que le président américain Joe Biden prévoit d’organiser.

    «Le président Biden à l’intention d’accueillir un sommet avec les responsables américains et africains pour mener une politique diplomatique de haut-niveau (…) qui permettra de transformer les relations et de rendre une coopération efficace possible», a affirmé dans ce contexte, ce vendredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

    Lors d’un discours à Abuja, la capitale du Nigeria, Antony Blinken, qui effectue sa première visite en Afrique subsaharienne en tant que secrétaire d’état, n’a pas précisé la date de ce sommet.

    Le 13è Sommet des affaires Etats-Unis-Afrique, s’était pour rappel tenu, virtuellement tenu du 27 au 29 juillet 2021.

    Ce Sommet qui avait pour thème cette année : « Des nouvelles voies vers un partenariat économique plus fort entre les Etats-Unis et l’Afrique » s’est concentré sur l’occasion unique pour la nouvelle administration américaine et ses partenaires africains de réinitialiser et de redéfinir leurs relations, explique-t-on.

    La patrie news, 19/11/2021

    #Etats_Unis #Afrique #JoeBiden

  • Lutte antiterroriste: l’Algérie présente son expérience

    Tags: Algérie, lutte antiterroriste, Union Africaine, UA, Afrique – Lutte antiterroriste: l’Algérie présente son expérience

    Ramtane Lamamra a invité les ministres africains des Affaires étrangères à se joindre à la nouvelle vision récemment présentée par le Président de la République sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur le continent africain.

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a déclaré dans un discours prononcé lors de sa participation à une réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, consacrée à discuter de la question de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur le continent africain. « La vision du président Tebboune vise à adapter et à dynamiser les différents mécanismes d’action commune africaine.

    Le discours du ministre Lamamra a porté sur les enseignements les plus importants de l’expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, selon une approche qui prend en compte les capacités que ce fléau a démontrées à faire face, ainsi que la nécessité d’un travail continu pour assécher tous sources de financement de ce fléau, à travers la formulation d’une stratégie continentale pour cela.

    Lamamra a souligné la nécessité de formuler et d’adopter une approche globale et intégrée basée sur les circonstances spécifiques de chaque pays et visant à s’attaquer aux causes profondes de ce fléau.

    Le ministre a également rappelé les nombreuses contributions de l’Algérie visant à renforcer la coordination, la coopération et le renforcement des capacités des pays touchés, notamment dans la région sahélo-saharienne, ainsi que son engagement au niveau continental en tant que coordinateur des efforts collectifs des pays africains dans la lutte contre le terrorisme. et l’extrémisme violent.

    Cette rencontre, qui s’est déroulée sous la présidence tournante de la République arabe d’Egypte représentée par son ministre des Affaires étrangères, M. Sameh Shoukry, a vu la participation d’un certain nombre de ministres des Etats membres du Conseil et de représentants de la Commission de l’Union africaine. et des institutions continentales pertinentes telles que le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme en Algérie, ainsi que des représentants des Nations Unies.

    La réunion du Conseil se déroule dans des circonstances particulières dictées par l’évolution rapide de la menace terroriste sur l’arène continentale au regard de son extension géographique et du danger croissant pour les peuples africains, ce qui oblige les pays du continent à renforcer leurs efforts collectifs pour prévenir et combattre ce fléau en s’appuyant sur le bilan des pays qui ont réussi à atteindre cet objectif.

    Le Rréveil d’Algérie, 16/11/2021

  • La France officielle patauge en Afrique

    La France officielle patauge en Afrique

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron – La France officielle patauge en Afrique

    Tout laisse à penser qu’Emmanuel Macron, le président le plus jeune que la France ait eu et qui n’a pas connu la colonisation ni les grandes guerres ne comprend rien du tout à la mondialisation de l’Afrique et parvient avec beaucoup de mal à faire pardonner les atrocités dans lesquelles son pays a entraînés les Africains, malgré des postures de contrition forcées, mais insuffisantes.

    Quand le cœur n’y est pas, la parole coince. Comme on peut le noter sur la vidéo ci-dessous, sur le plan français, l’arrogance de Paris est transmise par les gènes. Et à l’image des Algériens qu’ils l’ont compris il y a fort longtemps qu’aucune forme de partenariat heureux ne peut avoir lieu avec l’hexagone tant l’ego est surdimensionné, le président béninois montre poliment aux Français que le geste que Macron croit grand est très faible.

    Du rafistolage lâche et calculé, voilà les quatre années de Macron et sa politique africaine, qui n’a pas fini de le tourmenter.

    Aldjazair.org, 10/11/2021

  • Pourquoi le Maroc agit en éclaireur en Afrique pour Israël

    Pourquoi le Maroc agit en éclaireur en Afrique pour Israël

    Tags: Maroc, Israël, Afrique – Pourquoi le Maroc agit en éclaireur en Afrique pour Israël

    Le Maroc agit en éclaireur en Afrique au profit d’Israël. Là où le premier peut poser pied, il déblaie le terrain pour le second. Parfois même, les officiers du renseignement israéliens, sous une forme ou une autre, sont présents au sein même des délégations marocaines officielles qui visitent les pays africains.

    Bien avant les accords faussement appelés d’Abraham, entre 15 000 et 20 000 israéliens d’origine marocaine prenaient l’avion de Tel Aviv à Rabat, disposant facilement d’un visa à l’entrée sur le territoire marocain. C’est un expert juif des relations israélo-marocaines qui le confirme.

    Et là où les israéliens sont dominants, ils poussent les dirigeants des pays mis sous influence à se positionner sur la politique marocaine. Cela a été vérifié au Soudan, au Ghana, au Sénégal, dans les instances dirigeantes de l’Union Africaine, etc.

    Dans toutes ces menées visibles et invisibles, l’argent marocain a agi comme un agent dissolvant et facilitateur. Provenant en sommes ébouriffantes des saisies annuelles de drogue, il est mis dans les « caisses noires » dont dispose le renseignement marocain pour rabattre, rameuter, soudoyer et corrompre. Toutes les pseudo-élites européennes passent à la trappe corruptrice : journalistes, eurodéputés, politiciens et patrons d’entreprises. On a vu comment les journalistes travaillant pour « Le Point » étaient achetés à 6000 euros l’article. Soit pour encenser le Maroc, ou, à l’inverse, critiquer l’Algérie et le Front Polisario. Cette politique se maintient à ce jour avec plusieurs journaux, et non des moindres, lorsque Patrick Drahi, qui a fait main basse sur la presse en France, ne suffit pas.

    L’« accord de compromis » entre Hassan II et Israël, au début des années 1960 prévoyaient déjà une présence d’Israël au sein de la Ligue arabe. Dans un article qui sera publié ultérieurement, des détails de cette « promesse » marocaine seront détaillés.

    Le renseignement israélien travaille en sous-sol, là où le Maroc est visible : écoutes, armement et coopération sont les trois outils qui permettent à Israël de tisser sa toile en Afrique. Encouragé par les avancées faites au Maghreb arabe grâce au Maroc, ainsi que la sous-région sahélienne, le nouveau patron du Mossad, David Barnea, a préparé tout un plan pour l’Afrique.

    L’Express, 15/11/2021

    #Maroc #Israël #Afrique

  • La place de l’Algérie dans le développement en Afrique

    La place de l’Algérie dans le développement en Afrique

    Tags : Algérie, Afrique, développement – La place de l’Algérie dans le développement en Afrique

    L’Algérie est en mesure de jouer un rôle important en Afrique, et elle a tout à gagner si elle s’engage davantage dans la perspective de développement, tant économique que commercial dans le continent. Ainsi, la Confédération Générale des Finances, présidée par Me Karim Mahmoudi, organise aujourd’hui (14 juillet 2021), la 17ème édition de son colloque annuel, sous la thématique: «Quelle place économique et commerciale pour l’Algérie dans le continent Africain?», pour essayer d’apporter des réponses à cette problématique, avec la présence d’ambassadeurs africains et d’experts économistes Algériens.

    Le colloque qui se veut une occasion de mettre en évidence l’opportunité d’investir en Afrique, présente trois marchés attractifs dans le continent africain, l’un francophone, l’autre anglophone et le troisième lusophone, selon Me Mahmoudi qui note que l’objectif est de mettre en évidence «les avantages et les possibilités d’avoir des parts du marché et d’investissements pour les entreprises africaines», dans un marché en plein essor.

    Ainsi, des communications seront données conjointement par, respectivement, les représentants diplomatiques de trois pays africains en Algérie, à savoir Serine Dieye, ambassadeur du Sénégal, Mohammed Abdullahi Mabdul, ambassadeur du Nigeria et Toko Diakenga Serao, ambassadeur de l’Angola. Le débat qui sera modéré par Lyazid Khaber, directeur de la publication du quotidien Eco Times, sera focalisé sur les opportunités d’investissement que présente chacun des pays représentés.

    Dans le même cadre, des experts auront à intervenir sur des thématiques précises, à savoir notamment celle inhérente aux«capacités de production et la qualité des services des entreprises algériennes pour pouvoir exporteret faire face à la concurrence sur le terrain», une thématique qui sera développée notamment par Yacine Ould Moussa, membre du directoire de GRFI filahainnov, économiste, Algérie, et Fayçal Senator, Président de New Deal, ancien cadre supérieur à la banque d’Algérie.

    Accompagner les entreprises Algériennes désireuses d’investir en Afrique

    A cette occasion il sera également question de débattre de l’opportunité d’adapter la réglementation bancaire, des changes, douanière et du Commerce extérieur aux réalités du terrain, de l’apport de l’innovation et de la modernisation pour rendre la production plus attractive, et de la mise en place d’un réseau bancaire, d’assurances, de transport, de logistique, de conseils et d’assistance multiples pour accompagner les entreprises Algériennes désireuses d’investir en Afrique.

    Autre problématique posée : «Les entreprises algériennes ont-elles besoin d’un réseau d’experts financiers, et commerciaux, d’avocats d’affaires, de l’ouverture de shows room, de l’ouverture d’agences bancaires, de nouvelles rotations aériennes, maritimes, pour prendre des parts du marché face à une forte concurrence, avec le soutien actif de notre diplomatie localement?, ou d’une agence de coopération et d’un schéma sécuritaire à l’ancien système?» A ce sujet, Nasr Eddine Lezzar, Avocat d’affaires, expert en arbitrage commercial, Brahim Guendouzi, Professeur en sciences économiques à l’université de Tizi ouzou, Mokhtar Djouad, PDG de l’institut el Qalam, Annaba, et MeKarim Mahmoudi, avocat d’affaires, président de l’africain holding Investment à Dakar, auront à abordé les questions techniques inhérentes à cette problématique, tout en traitant d’autres questions d’actualité, à savoir : «La zone de libre-échange continentale Africaine (Zlecaf), quelle stratégie pour l’Algérie?, et «l’interculturel et le spirituel, quel rôle pour la diplomatie économique algérienne? Cas de la zaouïa Tijania».

    Enfin, il est prévu à la fin des travaux de ce colloque qui coïncide avec la célébration du trente-deuxième anniversaire de la Confédération générale des finances, la remise du prix professionnel, feu Docteur Ahmed Francis.

    Des opportunités oui, mais…

    Les opportunités d’affaires, les investissements et les échanges commerciaux entre les différents pays du continent africain, étaient au menu d’un débat de fond, hier à Alger, organisé sous la bannière de la Confédération générale des finances (CGA), et à laquelle plusieurs diplomates, hommes d’affaires et expert économistes ont pris part.

    Abordant les différents aspects du développement économique en Afrique, dans une conjoncture particulière marquée par la pandémie de la Covid-19, les participants à la 17ème édition du colloque annuel de la CGA, tenue hier, au niveau du club de Tennis de Ben Aknoun (Alger), ont tour à tour évoqué tant les opportunités d’affaires offertes que les difficultés rencontrées sur le terrain.

    Les ambassadeurs du Nigéria et du Sénégal, MM. Mohammed AbdullahiMabdul et Serine Dieye, qui ont animé le premier panel, ont tous les deux exposé les possibilités d’investissement tant dans leurs pays respectifs que dans d’autres pays de la région. Louant les énormes potentialités du continent africain, ainsi que les facilités accordées aux investisseurs étrangers, ils n’ont pas manqué d’inviter les Algériens à s’y investir.

    Il est évident que des difficultés subsistent encore, notamment au niveau des moyens de communication, les services financiers ou encore en matière de juridiction, mais les intervenants estimaient qu’avec l’entrée en vigueur de l’accord sur la Zlecaf, un développement substantiel est attendus à l’avenir.

    Les experts ayant eu à intervenir par la suite se sont attelé à présenter les possibilités offertes à travers l’ensemble du continent africain, estimant au passage que beaucoup reste toutefois à faire pour l’Algérie qui «doit revoir sa réglementation et miser sur les privés qui doivent désormais constituer la locomotive des investissements à l’étranger et particulièrement en Afrique».

    En ce sens, Me Karim Mahmoudi, président de la CGF, estime que contrairement aux ressortissants d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’Egypte, les Algériens sont moins présents dans le continent africain.

    A cette occasion, des expériences pratique et des analyses ont été exposée aux présent, notamment par Fayçal Senator, président de New Dealet ancien cadre supérieur à la banque d’Algérie ; Nasr Eddine Lezzar, Avocat d’affaires et expert en arbitrage commercial, Algérie, ainsi que Brahim Guendouzi, professeur en sciences économiques à l’université de Tizi Ouzou. Les trois intervenants ont, chacun de son côté, présenté des cas pratiques et proposé des solutions qui permettraient à l’Algérie d’occuper une bonne place dans l’investissement en Afrique. «Une perspective possible, à condition que les conditions soient réunies», s’accordent-ils à dire.

    Ecotimes

    #Algérie #Afrique #Développement #Economie #Commerce

  • Afrique, la France commence le désengagement de Barkhane. Deux scénarios s'ouvrent pour le Sahel

    Afrique, France, Mali, Sahel, Barkhane, Takuba,

    La France a commencé le désengagement militaire de l’opération Barkhane au Sahel. Les troupes seront réduites de 5 100 à 3 000, mais la composante aérienne sera maintenue.
    La France a officiellement commencé à réduire ses troupes de l’opération Barkhane au Sahel. C’est ce qu’a annoncé l’état-major de Paris, en publiant une vidéo sur la mission. Elle concerne en particulier les militaires stationnés dans le nord du Mali. Selon les plans, d’ici la fin de l’année, les bases de l’armée française à Kidal, Tessalit et Tombouctou seront remises aux forces locales et le contingent français sera réduit d’environ 5 100 à 3 000 personnes. Pour le moment, cependant, la composante aérienne à Niamey, au Niger et à N’Djamena, qui fournit un appui aérien rapproché (CAS) contre les djihadistes de l’ISGS et du JNIM, un groupe terroriste affilié à Al-Qaïda, devrait rester inchangée. Celle-ci comprend sept Mirage 2000 C et D, entre six et dix avions de transport tactique et stratégique, ainsi que trois drones Predator-B Reaper. Il est flanqué de trois Ch-47 britanniques et de deux Merlin danois pour les hélicoptères de troupes.
    Le retrait des soldats français ouvre deux scénarios dans la région africaine. Soit l’UE entrera dans le jeu, soit la Russie deviendra un protagoniste.
    Le désengagement des forces françaises de Barkhane ouvre deux scénarios au Sahel. La première prévoit un rôle croissant pour les entrepreneurs russes du groupe Wagner, qui ont déjà signé des accords avec le Mali dans la lutte contre l’ISGS et le JNIM. Dans le second, en revanche, l’UE deviendra un protagoniste, compensant la sortie de Paris. Soit dans le cadre de la Takuba Task Force, qui pourrait être renforcée et ne pas se limiter aux seules forces spéciales, soit avec une nouvelle mission ad hoc qui opère sur la base des accords de l’Alliance pour le Sahel avec le groupe G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Tchad et Niger). Cette question est discutée à Bruxelles depuis un certain temps, mais jusqu’à présent, il n’y a rien de concret. Le délai pour une décision se resserre toutefois. En fait, Moscou est déjà prêt à intervenir et n’attend qu’une demande officielle des pays de la région africaine, qui ne tardera pas si l’Union européenne ne réagit pas rapidement.
    Difesa & Sicurezza, 29/10/2021
  • Belhimer: L’Afrique recherche des partenariats plus équilibrés

    Belhimer: L’Afrique recherche des partenariats plus équilibrés. Emergence à l’échelle continentale d’un panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique.

    Le ministre algérien de la Communication est revenu dans une interview accordée à l’AA sur les relations algéro-turques et sur l’émergence à l’échelle continentale d’un panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique ».

    Les relations entre l’Algérie et la Turquie n’ont cessé de se renforcer notamment durant la dernière période, dans quel sens va cette coopération et dans quelles perspectives ?

    Les relation algéro-turques n’ont cessé de se développer, particulièrement depuis le début du siècle. Ce développement s’inscrit dans une sorte de partenariat d’exception qui, en très peu de temps, propulsa la Turquie au rang de 5ème partenaire commercial et de premier investisseur étranger en Algérie.

    Ces relations privilégiées trouvent-elles leur source dans l’histoire commune des deux pays ? Dans des objectifs partagés ?

    Il y a en effet ce que vous appelez « une histoire commune » aux deux pays pour des objectifs partagés que des conditions historiques ont rendu nécessaires. Contrairement aux lectures erronées qui sont faites par certains, elle ne s’inscrit nullement dans ce qui est prétendu être « une colonisation ottomane ».

    Au début du XIVe siècle, l’emprise religieuse sur les entités étatiques et leurs alliances est prééminente. L’Islam comme le Christianisme ont inspiré ces entités, les ont fait collaborer dans des affrontements ininterrompus.

    Les coreligionnaires turques ont répondu présent à la demande autochtone d’assistance pour éloigner la menace espagnole qui pesait sur certaines villes côtières.

    C’est ainsi que Barberousse partit pour Jijel en 1523. Elle sera la première ville délivrée de la menace espagnole par l’assistance ottomane.

    De Jijel partirent les autres campagnes qui allaient libérer les autres villes : Béjaia, puis Alger aux portes de laquelle se retrouvent dès 1526 les forces réunies à chaque étape, pour chasser les occupants espagnols. Le 21 mai 1529 les forces communes s’emparent de forteresse de Pénon, face à Alger.

    L’expédition s’opère sous l’étendard qui représente aujourd’hui une pièce importante du musée de la marine à Besiktas à Istanbul où une aile entière abrite un hommage à ce moment particulier des rapports entre l’Algérie et la Sublime Porte.

    La France, « fille ainée de l’Eglise», tentera de reprendre pied à Jijel, là où les Espagnols ont été chassés. Le 2 juillet 1664 sur ordre du roi de France Louis XIV, un corps expéditionnaire de 6500 appareille de Toulon sous le commandement du duc de Beaufort. Trois semaines plus tard il est au large de Jijel pour une opération qui tourna au fiasco.

    Lors du défilé du 14 juillet dernier, les Algériens ont été surpris de voir un engin militaire français estampillé de la mention « Djidjelli 1664 », y voyant une surprenante commémoration d’une défaite.

    La coopération économique entre les deux pays est-elle satisfaisante ou peut-elle encore être renforcée ?

    La coopération économique peut être élargie encore davantage. Elle comporte deux volets : les échanges commerciaux et les investissements directs

    Les échanges commerciaux appelés à atteindre les 5 milliards de dollars à la fin de cette année demeurent encore insuffisants au regard des potentialités recensées non encore exploitées. Ce niveau place déjà la Turquie comme cinquième partenaire du pays.

    Les investissements turcs évalués à 5 milliards de dollars couvrent 400 projets d’investissements portés par 1300 entreprises pour un effectif d’environ 30000 salariés.

    La Turquie est, à c e titre, le premier investisseur étranger chez nous.

    L’agriculture, le tourisme et les services sont les vecteurs privilégiés de la relance de la coopération souhaitée par les deux parties.

    Qu’envisagez-vous au niveau de la coopération bilatérale pour reconstruire et stabiliser la Libye?

    L’Algérie a ouvert sa frontière terrestre avec la Libye après avoir abrité une rencontre d’hommes d’affaires de ce pays voisin, frère et ami. Elle n’épargnera aucun effort pour contribuer à sa reconstruction dans le sens d’une consolidation de sa souveraineté, de son unité territoriale, sa stabilité, loin de toute ingérence, intervention ou présence étrangères, dans un climat de dialogue et de réconciliation comme base d’un vivre ensemble harmonieux dans une société démocratique ​​​​​​​

    Le rapprochement Alger-Bamako inquiète la France, qu’en est-il au juste ? Comment analyser l’affolement de la France

    Comme je l’ai déclaré à RFI le 15 juillet dernier, la doctrine militaire française qui a projeté l’opération barkhane au Mali est inappropriée, voir est contre-productive. Elle prétend anéantir militairement les forces du terrorisme qui frappe la France. Ce faisant, elle instaure une sorte de «tutorat» qui méprise les forces locales, réduites à des supplétifs pour la protection des sources d’uranium nécessaires au complexe nucléaire français. Si l’intention était noble, ces moyens colossaux déployés auraient constitué un atout pour le développement économique, social et culturel de ce pays – seule réponse durable à l’extrémisme et à l’obscurantisme si tant est qu’ils constituent une préoccupation réelle pour la France.

    Pensez-vous que ce qui se passe actuellement au Mali notamment le rejet du protectionnisme français serait le début d’un processus de désengagement vis-à-vis de la France à l’échelle continentale ?

    Il y a, en effet, un regain évident et salutaire de panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique ».

    Toute l’Afrique subsaharienne, l’Afrique de l’Ouest et Sahel notamment, ressent la présence française comme une humiliation. Il semble bien que les rapports de domination-soumission post-indépendances qui se sont substitués aux rapports dominant-dominé qui ont prévalu à l’époque coloniale arrivent bel et bien à leur terme, au profit d’un partenariat plus équilibré porté par les nouveaux partenaires émergents que sont la Turquie, la Chine et la Russie.

    *Ammar Belhimer est un enseignant en droit public et journaliste algérien, devenu ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Djerad le 4 janvier 2020. Il est le fondateur de quatre journaux, et a une expérience d’éditorialiste et chroniqueur.

    Anadolou

  • Sophie Wilmès au Rwanda pour préparer le sommet UE-UA

    Sophie Wilmès au Rwanda pour préparer le sommet UE-UA. La Belgique devrait prêter une attention particulière à la région des Grands Lacs et au Sahel.

    La ministre belge des Affaires étrangères Sophie Wilmès se rend de lundi à mercredi au Rwanda pour la seconde réunion ministérielle de préparation du sommet UE-Union africaine, programmé en février prochain à Bruxelles.La réunion est placée sous la présidence conjointe du ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula, dont le pays préside actuellement l’UA, et du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Elle abordera les sujets de sécurité, de gouvernance et de migration, ainsi que des investissements dans le développement durable du continent, sans oublier l’accès équitable à la vaccination contre le Covid-19.

    La Belgique devrait prêter une attention particulière à la région des Grands Lacs et au Sahel. Grosse productrice de vaccins, elle devrait aussi plaider pour accélérer leur distribution et augmenter leur production. Des bilatérales sont en outre prévues pour la ministre Wilmès avec ses homologues du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, d’Angola et du Sénégal. Mme Wilmès avait par ailleurs reçu M. Lutundula vendredi dernier encore à Bruxelles. Une bilatérale avec le Rwanda est également envisagée, mais pas encore confirmée.

    Bruxelles et Kigali vivent un moment de tension diplomatique depuis la condamnation le 20 septembre dernier, à 25 ans de prison, de Paul Rusesabagina, ancien hôtelier belgo-rwandais dont l’histoire a inspiré le film « Hotel Rwanda », et qui est devenu un féroce critique du président Paul Kagame. Connu pour avoir permis le sauvetage de plus d’un millier de personnes durant le génocide de 1994, M. Rusesabagina, 67 ans, a été reconnu coupable « d’avoir fondé et d’appartenir » au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d’avoir mené des attaques meurtrières au Rwanda en 2018 et 2019.

    Arrêté dans des circonstances troubles, à la descente d’un avion qu’il pensait être à destination du Burundi, M. Rusesabagina « n’a pas bénéficié d’un procès juste et équitable, particulièrement en ce qui concerne les droits de la défense », avait dénoncé Mme Wilmès, de même que les États-Unis où l’intéressé vivait aussi. Le Rwanda avait répliqué en annulant une rencontre bilatérale prévue en marge de l’assemblée générale des Nations unies à New York, mais une rencontre avec l’ambassadeur du Rwanda à Bruxelles avait eu lieu quelques jours plus tard. Entre-temps, le ministère public a annoncé qu’il irait en appel de la condamnation pour réclamer la perpétuité contre M. Rusesabagina.

    De son côté, M. Borrell avait demandé de « ne pas ignorer non plus les accusations graves portées contre l’accusé et l’ensemble des éléments de preuve portés par l’accusation, dont une grande partie ont été fournis par la coopération des autorités judiciaires d’un État membre », sous-entendu la Belgique.

    Le Parlement européen, lui, a réclamé le rapatriement humanitaire, « sans préjuger de sa culpabilité ou de son innocence », de Paul Rusesabagina, dont l’état de santé nécessite des soins. « Rien ne pourra être fait sans la collaboration des Rwandais. On essaie de garder un maximum de canaux ouverts pour aider au maximum Paul Rusesabagina », avait de son côté expliqué Mme Wilmès à la Chambre.

    A Kigali, la cheffe de la diplomatie belge se rendra également au mémorial du génocide, ainsi qu’au camp Kigali où dix Casques bleus belges avaient été tués le 7 avril 1994, au début des massacres qui ont fait 800.000 morts, selon l’ONU, principalement des Tutsi. (Belga)

    DH Les sports, 25/10/2021

  • L’escalade du ciel et les contradictions

    L’escalade du ciel et les contradictions. Mali, Sahel, Libye, Yémen, Sahara, Syrie et plusieurs pays africains et d’autres encore dans des contrées très éloignées les unes des autres sont dans des turbulences notables.

    Mali, Sahel, Libye, Yémen, Sahara, Syrie et plusieurs pays africains et d’autres encore dans des contrées très éloignées les unes des autres sont dans des turbulences notables. De mémoire, l’Histoire dans le catalogue de ses repères marquants ne présente pas autant de déflagrations guerrières pour prouver que le monde n’a jamais été aussi mal en point à part les bouleversements catastrophiques qu’il a connus au cours des deux grandes guerres.

    Il est devenu difficile, voire impossible d’entrevoir quelques perspectives d’espoir dans un futur proche et il est patent de se rendre compte que l’énorme malaise a des répercussions de plus en plus visibles dans la plus simple évolution aujourd’hui contrariée de l’ensemble des peuples. Il y a comme une évidente malédiction qui a frappé l’espèce humaine pour laisser entendre que l’Homme n’était peut-être pas digne de consommer son existence.

    Dans l’instant présent, les peuples en guerre, en désaccord, en soulèvement, en manque de paix et de sérénité ne sont finalement, chacun dans son mal de vie que le reflet de l’incapacité de l’humanité d’atteindre le niveau supposé lui avoir été programmé.

    Partout entre la paix et la guerre se fige de plus en plus fort la difficulté d’exister et la réflexion et la préoccupation se limitent aux moyens de supporter l’existence quotidienne sans toujours se référer aux profondes causes qui déstabilisent la probable fatidique évolution de l’espèce humaine.

    La mêlée du prix des matières premières, du blé et des nécessités quotidiennes avec les escalades par satellites du ciel a quelque chose de contradictoire quand le progrès technique et les grandes inventions technologiques ne sont pas conformes à une aisance de vie pour tous les hommes. La maldonne est souvent si sidérante prête à laisser penser que le dérèglement a une large empreinte de folie.

    Toutes les guerres et les conflits armés aujourd’hui devraient prouver que si l’homme a appris à naviguer dans la galaxie, il ne sait toujours pas aligner ses pas sur terre.

    Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 25/10/2021