Étiquette : Algérie

  • Algérie/ La détresse psychique du planning psychotique de la djoumouaâ !

    par Hakim Laâlam

    Vouloir dédiaboliser Rachad, c’est comme de tirer le diable par la queue.

    Lubrique, le diable n’en demandait pas tant !

    Ces constats qui ne me feront pas aimer ! Tout de suite, d’entrée, ces précisions sur ma conception de l’amour. Je n’en manque pas, al-hamdoulillah ! Je ne me lève pas le matin en me disant de manière fébrile et fiévreuse « combien d’amis virtuels et de like vais-je gagner ce jour ? Et à combien se montera mon capital affection le soir, au coucher ? » Si c’était le cas, ma place serait sur un divan, allongé, à répondre aux questions d’une ou d’un psy, ou des deux à la fois, mon cas étant décidément désespéré !

    Donc, ma définition de l’amour et de l’affect ainsi posée, passons à ces questions qui ne me feront pas aimer et qui me feront sortir du confort de la reconnaissance et de la considération des barricades : en Suède, les sujets du royaume sont-ils soumis à l’obligation d’une autorisation pour manifester ? Oui !

    Dans cet autre royaume, le Danemark, des manifestants doivent-ils communiquer à l’avance, au moins 48 heures avant, l’itinéraire de leur manifestation ? Oui ! En Allemagne, qui n’est pas un royaume, mais un État fédéral, les manifestants des différents lands doivent-ils souscrire obligatoirement et légalement à la double obligation de l’autorisation de défiler et de la communication du trajet de la manif ? Là aussi, oui ! Oui ! Oui ! Et re-oui !

    Alors, pourquoi ceux qui appellent à l’établissement — enfin — d’un État de droit crient-ils comme des gorets à la dictature parce que Djidji applique enfin le principe républicain de l’autorisation de manifester ? Autre question. La revendication essentielle, pour ne pas dire l’unique revendication, celle du départ de Abdekka ayant été satisfaite depuis longtemps, se résume à un slogan : «Yetnahaw gaâ !» C’est le slogan le plus débilitant qu’il m’ait été donné d’entendre proférer ! Non ! Ma yet’nahawouch gaâ ! Parce que sinon, ça serait injurieux et profondément insultant pour toutes ces femmes et hommes, cadres et commis de l’État qui travaillent honnêtement depuis des lustres et qui ont souffert à leur niveau du règne des Bouteflika’s. Ou alors, si on veut jouer à ce jeu-là du « Yetnahaw gaâ », alors yetnahaw gaâ aussi ceux de la içaba du Hirak.

    Ceux qui s’y sont introduits par effraction religieuse et opportuniste et en ont quasiment pris le contrôle depuis. Ceux qui en vivent et en font un fonds de commerce qu’ils monnayent dans les chancelleries. Tu veux jouer ? Jouons ! Mais à fond, et de fond en comble, h’bibi ! Et puis dernière question : que faire de ces vendredis lorsqu’on ne sort pas balancer « fils de pute et prostituées à des flics femmes et hommes » ? Pour cette dernière question, peut-être la plus dramatique, je peux toujours refiler l’adresse de mes psys aux plus désespérés du planning soudain vide de la djoumouaâ ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

    Le Soir d’Algérie, 11mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, Rachad, Issaba, marches, manifestations,

  • Maroc-Algérie : Les taupes du Makhzen traquées

    TEBBOUNE ORDONNE LA RUPTURE IMMÉDIATE DES CONTRATS CONCLUS AVEC DES ENTREPRISES MAROCAINES ESPIONNES : L’Algérie traque « les taupes » du Makhzen

    En établissant des relations contractuelles avec ces sociétés étrangères, marocaines en particulier, mises à l’index pour « graves atteintes » à la sécurité nationale, les entreprises algériennes ne savaient peut-être pas, qu’au-delà l’objectif économique, leurs « partenaires » jouent des agences de renseignement au profit des services du pays d’origine.
    C’est ainsi que dans un contexte régional explosif à nos frontières, les derniers mouvements opérés entre Rabat et Tel-Aviv avec sur le fond une manœuvre qui vise le dernier rempart contre l’expansionnisme makhzano-sioniste, l’Algérie à savoir, fait exacerber la situation sécuritaire. Mais bien derrière ces événements d’apparence, une entreprise d’espionnage à grande échelle qui, comme révélé par les rapports sécuritaires émanant de la présidence de la République-dont nous détenons une copie- a ciblé les données et les informations sensibles de notre pays à travers des entreprises d’origine marocaine.

    « De nombreux rapports ont convergé vers la Présidence de la République dans lesquels il a été relevé de graves atteintes à la sécurité nationale par le fait d’entreprises économiques nationales, publiques et privées, qui ont noué des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considérations des intérêts économiques et stratégiques du pays. »

    Voilà, en effet, l’objet d’une instruction présidentielle datée du 25 avril dernier et adressée aux Premier ministre, membres du gouvernement et responsables des entreprises du secteur public marchand, dans laquelle le président Tebboune himself a donné ordre immédiat de mettre fin aux contrats conclus avec les entreprises étrangères hostiles aux intérêts supérieurs de l’Algérie. Le chef de l’État a même cité les entités algériennes ciblées par ces contrats qui présentent des failles qui profitent au renseignement des pays ennemis à l’Algérie. Il s’agit entre autre des assureurs SAA et la CAAR qui « ont établi des contrats avec des entreprises d’origine marocaine » ou encore celui de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy « dont la publicité est assurée par des sociétés proches de lobbies étrangers haineux vis-à-vis de l’Algérie ».

    Et de poursuivre que ces relations, engagées sans concertation, « se traduisent- on peut s’en douter – par la mise à la disposition d’entités étrangères de données et d’informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité », avertit le chef de l’État.

    Outre, le préjudice de ces contrats est aussi économique qu’ils constituent un moyen détourné de faire sortir les dividendes du territoire national pour les faire profiter au pays d’origine. Surtout pour des prestations que des entreprises locales peuvent prendre en charge.

    Partant de ce constat, pouvait-on y lire, et eu égard aux effets négatifs de ces pratiques qui ont tendance à se généraliser, j’instruits tous les responsables concernés des entreprises nationales à l’effet de mettre un terme à ce type de rapports dans un délai maximum de dix jours et de faire preuve, à l’avenir, de plus de responsabilité et de circonspection dans leurs relations avec leurs partenaires étrangers en veillant, en toutes circonstances, à la préservation des intérêts supérieurs de l’État.

    Chemin faisant, le Président a donné instruction du ministre des Finances d’interdire tout transfert des dividendes à l’étranger de ces entreprises étrangères dont les contrats doivent être immédiatement résiliés.

    Enfin, met en garde le chef de l’État, toute défaillance dans l’application des termes de son instruction et laquelle défaillance sera considérée de « concussion » et de « complicité » avec les parties étrangères ciblées.

    Farid Guellil

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Djezzy, SAA, CAAR,

  • Algérie : des entreprises sommées de rompre leurs contrats avec des sociétés étrangères

    Des entreprises algériennes ont reçu ordre du président Abdelmadjid Tebboune de rompre leurs contrats avec des sociétés étrangères, notamment marocaines, susceptibles de « porter atteinte » au pays et « à sa sécurité », ont rapporté des médias locaux

    « Il a été révélé de graves atteintes à la sécurité nationale du fait d’entreprises publiques et privées qui ont noué des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considérations des intérêts économiques et stratégiques du pays », écrit le chef de l’État dans une missive datée du 25 avril mais seulement évoquée ce début de semaine par la presse locale.

    Ces contrats, selon la même source, mettent « à la disposition d’entités étrangères » des « données » et « informations sensibles », est-il indiqué.

    Il est ainsi accordé un délai de dix jours à ces entreprises pour se conformer à l’instruction du président Tebboune, faute de quoi des poursuites seront engagées contre les responsables pour « concussion et complicité ».

    Dégradation des relations avec le Maroc
    Cette instruction présidentielle, initialement révélée par le groupe médiatique privé Ennahar, est adressée au « Premier ministre, aux membres du gouvernement et aux responsables des entreprises du secteur marchand ».

    Elle fait suite à « de nombreux rapports » adressés à la présidence, mais également au recensement de transfert de devises vers l’étranger pour des « prestations » qualifiées d’ « à peine moyennes », alors que le pays traverse une crise économique.

    Face à cette crise, le président Tebboune a ordonné dès mars 2020 aux entreprises publiques de ne plus avoir recours à des cabinets d’expertise étrangers afin d’économiser jusqu’à sept milliards de dollars par an.

    Quelques sociétés seulement sont nommées dans cette nouvelle instruction présidentielle, dont Djezzy, un opérateur de téléphonie mobile détenu à 51 % par l’État algérien. C’est aussi le cas de deux sociétés publiques d’assurance (la Société nationale d’assurance SAA et la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance CAAR), accusées d’avoir « signé des contrats avec des entreprises d’origine marocaine ».

    Traditionnellement difficiles, les relations entre l’Algérie et son voisin marocain ont connu une récente dégradation, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

    Le Maroc considère cette ancienne colonie espagnole comme faisant partie intégrante de son territoire tandis qu’Alger soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario et la tenue d’un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU.

    Ces derniers mois, Alger a aussi fustigé la normalisation des relations de Rabat avec Israël, dénonçant des « manœuvres étrangères » visant à la déstabiliser.

    Middle East Eye, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Djezzy, SAA, CAAR,

  • Algérie : Nouvelle cargaison d’oxygène pour la Tunisie

    Près de sept camions chargés de 140 mille litres d’oxygène importés de l’Algérie pour approvisionner les hôpitaux publics dans les différentes régions du pays ont été réceptionnés dimanche au passage frontalier à Bouchebka de la délégation de Feriana (gouvernorat de Kasserine), rapporte l’agence de presse tunisienne TAP.

    Le ministre de la Santé, Faouzi Mehdi, a indiqué dans une déclaration à l’agence TAP, que la « situation épidémique actuelle dans le pays est encore grave et peut s’aggraver davantage et être suivie par une quatrième vague avec l’apparition du variant sud africain mais aussi à cause du non respect des précautions sanitaires préventives par les citoyens et des exigences du protocole sanitaire lors du confinement total ».

    Le ministre a évoqué qu’une commission a été créée par anticipation à une éventuelle quatrième vague, chargée d’analyser toutes les hypothèses possibles, appelant tous les citoyens à contribuer aux efforts nationaux pour lutter contre le virus au cours de cette période coïncidant avec l’Aïd en vue de limiter la propagation du virus.

    De son côté le directeur général des structures sanitaires publiques au ministère de la santé, Nawfel Somrani a fait savoir que le rythme de l’importation de l’oxygène médical depuis l’Algérie s’accélère du jour en jour afin d’éviter la pénurie enregistrée dans les établissements hospitaliers publics au cours des 10 derniers jours.

    Il a rappelé qu’au début de la semaine courante, entre 60 et 40 mille litres d’oxygène médical ont été importés alors qu’aujourd’hui la quantité s’élève à 140 mille litres en cette matière.

    Somrani a évoqué également le doublement de la capacité d’accueil des lits de réanimation destinés aux personnes contaminées par le virus de 90 lits en mars dernier à plus de 400 unités avec le doublement des lits d’oxygène, de 800 lits avant la pandémie jusqu’à 2300 lits actuellement.

    Il a fait observer que la pression s’accentue sur les hôpitaux (près de 90% pour les lits de réanimation et 72% pour les lits d’oxygène), à l’heure de l’augmentation continue des cas de contamination par le Covid-19.

    Challenges Algérie.com, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Tunisie, oxygène, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Maroc: en brouille avec Madrid et Berlin et maintenant avec Téhéran

    A qui le tour? Depuis quelque temps, le Maroc connaît une série de brouilles diplomatiques avec nombre de capitales. D’abord avec Berlin, ensuite avec Madrid, et cette fois-ci avec Téhéran, avec en toile de fond le conflit du Sahara occidental occupé par le royaume depuis 1975.

    Jeudi, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a accusé devant le lobby pro-sioniste (AIPAC), l’Iran de » vouloir mener des activités de déstabilisation en Afrique du Nord ».

    En réaction à ces déclarations, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a déclaré samedi qu’ « en raison de son incapacité à résoudre ses problèmes régionaux, le gouvernement marocain, tout en soutenant le régime criminel sioniste, a une fois de plus répété ses accusations fausses et sans fondement contre la République islamique d’Iran ».

    Selon le même responsable, « de telles accusations non fondées contre l’Iran ne font que contribuer aux complots américains et israéliens dans la région et travaillent contre les partisans de la juste cause palestinienne ».

    « Il est dommage que le gouvernement marocain, qui occupe actuellement la présidence du Comité Al-Qods (de l’OCI), détourne l’attention du principal problème du monde islamique, à savoir la lutte contre la nouvelle agression à Al Qods et la défense des droits de la nation palestinienne, alors que le monde musulman a plus que jamais besoin d’unité et de solidarité », a-t-il ajouté.

    Avec l’Espagne, le Maroc qui utilise plutôt la carte de l’immigration clandestine pour faire pressions sur ce pays afin qu’il reconnaisse ses revendications illégitimes au Sahara occidental semble avoir franchi un nouveau pas après l’hospitalisation, en Espagne, du président sahraoui et SG du Front Polisario, Brahim Ghali.

    Des médias espagnols ont annoncé, ces derniers jours, que la justice espagnole avait engagé une procédure contre le président sahraoui pour de présumés « crimes contre l’humanité ».

    Une fausse information démenti par le Haut tribunal espagnol, tandis que la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez Laya a déclaré que le SG du Polisario devait quitter l’Espagne au terme de son hospitalisation.

    L’Allemagne est un autre pays avec lequel le Maroc ne s’entend plus en raison de la question sahraouie. Depuis le 1er mars, date à laquelle le Maroc a décidé de « suspendre tout contact » avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, les deux pays ne trouvent toujours pas un terrain d’entente. En réaction à la dernière décision du Maroc de rappeler son ambassadrice à Berlin, le ministère allemand des Affaires étrangères a fait part de son étonnement, jeudi 6 mai, expliquant qu’il n’avait pas été informé à l’avance de la décision prise par le royaume.

    « Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous faisons des efforts constructifs avec la partie marocaine pour résoudre la crise », a déclaré un responsable du ministère allemand cité par des médias.

    Le Maroc, via son ministère des Affaires étrangères, avait justifié le rappel de son ambassadrice en évoquant, entre autres raisons, des actions entreprises par Berlin après la reconnaissance unilatérale de l’ex-président américain, Donald Trump, de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Cette décision largement condamnée à l’échelle internationale avait été soulevée par l’Allemagne au Conseil de sécurité de l’ONU où elle a appelé les Etats-Unis à « agir dans le cadre du droit international ».

    Cette accumulation de maladresses marocaines, traduit « la déception de l’occupant marocain, contraint d’ailleurs d’inventer à chaque fois des histoires pour faire chanter ces pays qui ont exprimé clairement leur attachement à la légitimité internationale », explique le représentant du Front Polisario en Europe et à l’Union européenne (UE), Abi Bouchraya Bachir, qui souligne que la politique « du mensonge et du chantage » est la seule constante définissant la politique étrangère du Maroc.

    Aujourd’hui, dira-t-il, le régime marocain s’en prend à tout le monde, d’abord au peuple sahraoui, puis à la Mauritanie, à l’Algérie à l’UA et à l’UE au point où il tente l’immixtion dans les affaires internes de l’Allemagne et de l’Espagne.

    Challenges Algérie, 10 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Espagne, Iran, Sahara Occidental,

  • Algérie/Clusters sociaux (Edito de Reporters)

    S’il fallait chercher un exemple concret de la tension sociale actuelle qui secoue l’Algérie, il suffit juste de voir ce qui se passe à l’Eniem (Entreprise nationale des industries de l’électroménager). Alors que le problème de l’usine de Tizi-Ouzou semblait être en voie de résolution, voilà que tout tombe à l’eau. L’Eniem va devoir suspendre ses activités à partir du 6 juin prochain. La raison invoquée par la direction (qui a précisé avoir pris la décision en accord avec le syndicat) est celle qui est à l’origine de toutes les difficultés de l’entreprise, en l’occurrence la rupture de stocks de matières premières. L’ancien ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali (écarté lors du remaniement gouvernemental de février dernier), en avait fait son cheval de bataille, mais point de réussite sur ce dossier. Son successeur, presque trois mois après son installation, ne semble pas avoir trouvé de solutions. La projection est simple. Il n’est pas surprenant de voir, peut-être même avant le 6 juin, un mouvement de grève des salariés de l’Eniem. Une action qu’ils avaient déclenchée il y a quelques mois et qui avait fait couler beaucoup d’encre.

    Le fait d’évoquer cet épisode dans cet espace, c’est essentiellement pour donner une idée sur l’étendue de la grogne sur le front social. Constater que l’Eniem replonge dans la crise, c’est un mauvais signe pour tous les autres «points noirs» de la contestation des salariés touchant différents secteurs. La carte sociale algérienne clignote au niveau de plusieurs endroits.

    Le plus récent des mouvements de protestation est d’ailleurs annonciateur de remous dont les conséquences toucheront une grande partie des Algériens, puisque cela concerne l’Education. Hier, c’était le premier jour de la grève déclenchée par l’intersyndicale des employés du secteur, et la tension, en cette fin du mois de ramadan, reste ainsi au paroxysme.

    Aux deux situations citées plus haut (Eniem, Education), il faut également ajouter la grogne du personnel du secteur de la santé, de la SNVI, ou encore ceux de Numilog. La trêve imposée par la Covid-19 n’aura tenu qu’un peu plus d’une année. Les crises sanitaire et économique ne semblent plus être des «remparts» devant les revendications des travailleurs. Chaud devant.

    Reporters, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Entreprise nationale des industries de l’électroménager, ENIEM, rupture de stocks de matières premières, pandémie, coronavirus, covid19,

  • Algérie/ Le Hirak malmené par des illuminés (Edito du National)

    Un vendredi tellement morose et des voix tellement muettes

    Noureddine Benouar

    Déjà que la fin du carême approche à grand pas et que les organismes humains sont au plus bas, car il y a éreintement, mais plus que cela, les poches sont bien vides et s’il en reste un peu de sou, ils ne seront destinés qu’aux enfants qui attendent un nouveau trousseau pour l’Aïd El Fitre, sans oublier la gente féminine qui n’attend que ces circonstances pour mettre à profit tout son savoir en pâtisserie avec tous les dégâts que cela suppose, sauf qu’en dehors, dans la rue, il y a encore certaines personnes qui continuent de battre le pavé, hurlant et criant sans retenue en usant d’un langage qui ne fait plus recette car les authentiques hirakistes ont compris que l’heure n’est plus à la parade, mais au travail et s’il y a bien un travail qu’il faut faire rapidement, c’est d’aller aux urnes et mesure son aura auprès du public.

    Gueuler, insulter, faire dans l’invective et la victimisation ou encore user de mensonges comme le font certains tires de la presse qui annoncent des centaines, oui, parce que on ne plus parler de milliers et que dire des millions qui ont commencé ce mouvement populaire qui a donné ses fruits et quels fruits.

    Aujourd’hui, les jeux sont fait, la transparence a pris le pas sur l’opacité et le règne du monopole de la presse a pris un sacré coup pour que, manipuler l’opinion publique n’est plus chose aisée, il en faut plus, mais ce qui est certain, c’est que toutes celles et tous ceux qui ont voulu jouer avec le feu en voulant accéder à la postériorité en faisant un séjour en prison, le jeu a été démantelé et si réduit à sa plus simple expression, que seuls, les ignares et les inconscients continuent d’espérer, ne serait-ce qu’une photo dans un canard de seconde zonr et c’est cela la perte cruelle de ces malheureux qui ont cru qu’une révolution c’est un jeu de hasard. Cela mérite une grande révision de leurs connaissances, même pour les plus instruits pour qu’ils ressassent leurs savoirs, sans doute ternis par un ego plus que surdimensionné.

    Avis aux amateurs qui croient que l’aura est une simple affaire de voix, de présence ou encore de fausses vérités, la donne a changé pour que nul ne peu flouer des gens qui sont en réalité plus intelligents qu’une élite, apparemment bien dépassée.

    Le National, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, manipulations, conspiration, transparence, démocratie,

  • Algérie/ Le prix de la désillusion (Edito de Liberté)

    Le contraste est saisissant : au moment où le régime s’emploie, la tête dans le guidon, à mener à bon port son entreprise de restauration autoritaire, des jeunes quittent le pays, par vagues successives et au moyen d’embarcations de fortune, en quête de cieux plus cléments sur l’autre rive de la Méditerranée. En l’espace de deux jours, pas moins de trente embarcations de harraga, ces “brûleurs de frontières”, sont arrivées sur les côtes espagnoles, selon la presse locale.

    Durant les deux premiers mois de l’année en cours, les deux tiers des migrants arrivés en péninsule ibérique sont des Algériens. En 2020, alors que le pays était en confinement total, dans le sens le plus large du terme, plus de 11 000 Algériens ont quitté le pays. Loin d’être exhaustifs, ces chiffres sont appelés à augmenter dans les prochaines semaines, étant entendu que la période estivale demeure la plus propice et la plus favorable pour les traversées. Et comme le redoutent, d’ailleurs, les autorités espagnoles, leur pays risque de faire face dans les prochains mois à la pire vague migratoire des dix dernières années.

    Ni la pandémie, ni la crise économique qui frappe l’Europe, ni les conditions drastiques de séjour, ni la traque des autorités, autant espagnoles qu’algériennes, encore moins la crainte de périr en mer ne semblent dissuader ces jeunes, de plus en plus nombreux, dont des femmes, de tenter l’aventure en quête d’un soupçon de bonheur qu’ils peinent à trouver dans leur pays.

    Cette recrudescence d’un phénomène, pourtant en net reflux durant la première année du Hirak populaire, signe, sans aucun doute, la désillusion qui a désormais gagné cette frange de la population précarisée, sans perspectives, dont la situation sociale s’est aggravée par les conséquences de la pandémie. Elle traduit aussi ce confus sentiment d’étouffement, d’absence de lisibilité et de projection sur l’avenir dans un contexte marqué par un statu quo mortifère.

    Faute d’offre politique à la mesure des aspirations pour le changement exprimé par les Algériens depuis février 2019 et à la mesure des espoirs suscités par la formidable mobilisation, le régime, par mépris, cécité, manque de clairvoyance ou par hostilité au changement, n’a pas réussi le pari de conforter cette espérance.

    Comment parviendra-t-il à rétablir la confiance, clé de voûte de la crise, à remobiliser ces jeunes qu’il n’hésite pas à tenter d’amadouer et à les convaincre que leur devenir est chez eux ? Sans changement de paradigmes de gouvernance, sans une véritable vision de rupture, la mission est quasi impossible. En attendant une hypothétique approche de nature à semer l’espoir, le pays continuera à dévorer ses enfants. Sur terre et en mer.

    Liberté, 10 mai 2021

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  • Le meurtre d’une Algérienne en France déclenche une polémique

    Le meurtre de l’Algérienne Chahinez par son mari il y a une semaine a choqué tant en Algérie qu’en France, suscitant partout les mêmes réactions d’indignation et de condamnation.

    Même si beaucoup en France se trompent encore une fois de cible, pointant du doigt les origines du meurtrier au lieu de s’en prendre à un phénomène de société qui n’est l’apanage d’aucune communauté, les violences conjugales ou les violences faites aux femmes.

    La victime, âgée de 31 ans, est morte dans des circonstances atroces. Son bourreau, lui aussi algérien, voulait la faire souffrir. Les circonstances du drame sont maintenant connues de tous, après les aveux faits par le meurtrier devant la police et la justice.

    Le meurtre est prémédité, minutieusement préparé. Mardi 4 mai, Mounir, 44 ans, se rend devant le domicile de sa femme, de laquelle il est séparé, et attend patiemment qu’elle rentre.

    Une fois sur place, il lui tire dessus plusieurs fois avec un fusil, et alors qu’elle gisait au sol, toujours vivante, il l’asperge d’essence puis met le feu. Il en fera de même avec la maison qu’il filmera en flammes pour poster la vidéo sur les réseaux sociaux.

    La presse française a consacré de larges espaces au drame, fouiné dans la vie du couple et dans son passé, et grâce aux informations livrées par le parquet, les portraits de la victime et du meurtrier sont dressés, ainsi que la trame de leur histoire tourmentée.

    Chahinez est arrivée d’Algérie il y a cinq ans, en compagnie de ses deux enfants, issus d’un précédent mariage. Mounir, lui, est un repris de justice qui a fait plusieurs séjours en prison pour des faits de violence et de vol.

    En juin 2020, il a été condamné à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis, pour violences conjugales. La victime, c’est toujours Chahinez. Il a été libéré en décembre de la même année, avec obligation de se soigner et de ne pas s’approcher de sa femme. Une mesure qu’il n’a jamais respectée, rodant dans le quartier où elle habite.

    39 féminicides en France en seulement 4 mois
    Dans tout ce qui a été rapporté concernant cette affaire, un détail ne pouvait échapper à la fachosphère. « Chahinez n’était pas libre. Son mari voulait qu’elle vive comme une Française en France, alors que son mari voulait qu’elle vive comme une Algérienne en Algérie. »

    La phrase, prêtée par le Figaro à « une source proche du dossier » est mise en grosse manchette par le journal puis largement reprise, notamment par une partie bien connue de la France, celle qui a l’habitude de tout mettre sur le dos de l’immigration.

    Suffisant pour déclencher un déchaînement d’amalgames comme on en a l’habitude à chaque attentat terroriste ou acte répréhensible commis par un individu immigré ou d’origine étrangère, spécialement un maghrébin ou un musulman.

    Sur les autres réseaux sociaux, les commentaires mettant en cause l’Islam, l’Algérie, la Charia, les Arabes, le Maghreb, les immigrés, foisonnent.

    Pourtant, il y a bien des défaillances dans cette affaire qui méritent qu’on s’y attarde.

    « Elle se savait en danger », témoignent les proches de la victime. La jeune femme n’a pas bénéficié d’un téléphone grand danger et son mari n’a pas été mis sous bracelet électronique malgré ses antécédents et les plaintes de sa femme.

    La justice a annoncé qu’elle se penchera sur ces dysfonctionnements, car c’est là le véritable problème. À quoi servent les lois et les procédures si elles ne sont pas appliquées ? Dans le cas de Chahinez, si les autorités avaient fait ce qu’elles avaient à faire, suivant la loi, le drame aurait peut-être pu être évité.

    L’occasion pour l’extrême-droite de tenter de récupérer l’affaire à son profit, notamment cette histoire de Bracelet. Il est vrai que la présidente du Front national (RN), Marine Le Pen, n’en a pas cette fois profité pour développer sa rhétorique anti-immigrés.

    Mais elle ne s’est pas empêchée d’utiliser le drame pour régler ses comptes avec le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, candidat aux régionales dans les Hauts-de-France, sur « les terres » de Mme Le Pen.

    « L’obsession d’Eric Dupond-Moretti à mon égard commence à devenir relativement étrange (…) Il paraît qu’il reste quelques bracelets anti-rapprochement en rab, je suis preneuse », a-t-elle ironisé.

    Autre sujet qui ne doit pas être éclipsé par les clichés anti-immigrés, le phénomène des féminicides.

    Les 39 meurtres de ce genre qui ont été commis en France ces quatre derniers mois seulement, et ceux plus nombreux enregistrés dans d’autres pays de l’Occident, montrent clairement que la violence conjugale n’a pas de nationalité, ni de religion.

    Mounir a tué sa femme non pas parce qu’il est Algérien ou musulman, mais parce qu’il est un mari violent, un délinquant, un dérangé.

    TSA-Algérie, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, crime, assassinat, Chahinez, stigmatisation,

  • Algérie/ Torts partagés (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Ainsi une grande partie des élèves se sont vus enjoints à élargir leurs vacances à cause des grèves répétées décrétées par leurs enseignants après la longue mise en indolence imposée par la pandémie. Il est certain qu’une autre année scolaire s’est évaporée et l’école algérienne continue de cultiver un flop que personne ne peut nier.

    Cependant, moins visibles que les turbulences et le mécontentement du corps enseignant, les signes d’une mue profonde s’installent au cœur de ce monde très particulier et ce sont les enfants algériens qui devront en payer le prix. Le bras de fer opposant les syndicats de l’éducation et le gouvernement n’est probablement que l’onde de choc depuis un certain temps renouvelée illustrant l’état des lieux d’un corps névralgique de la société algérienne. Les retouches et les réformettes initiées jusque-là se sont avérées inopérantes pour une importante institution qui réclamait une véritable révolution.

    Il n’est pas concevable que ce soit l’élève qui achète la craie pour sa maitresse aux frais de ses parents, comme il est criminel pour un enseignant de survoler ses cours en classe et demander aux disciples qui n’ont pas compris de se plier à ses cours payants.

    Entre autorités politiques à quelque niveau qu’elles soient et enseignants, les torts sont partagés. La prise en charge d’une classe de plus de 50 élèves par un éducateur relève de l’idiotie et celui-ci peut avoir les raisons objectives de s’investir en épouvantail dans une garderie. Il ressemblera à des égards préconçus aux maîtres des lieux des vieilles écoles coraniques.

    Tant que le rôle de l’école n’est pas sérieusement et franchement défini, l’éducation nationale continuera à se nourrir de spasmes et de quiproquos à l’infini pour alimenter les politiques désaxées.

    La question essentielle est de savoir si l’école a pour rôle d’endoctriner et de former l’enfant pour en faire un outil et un militant docile d’avant-garde pour le futur ou de lui enseigner un savoir-faire et une compétence pour qu’il puisse affronter avec bonheur la vie de demain ? Cette question une fois réglée avec l’intelligence et le positivisme nécessaires clarifiera le reste. De sa résolution dépendent les histoires de salaires et de conditions de travail car l’exigence de la performance de l’enseignant sera mise en avant.

    A défaut, on s’orientera irrémédiablement vers deux écoles. Une privée et une publique. Une pour les riches et une pour les pauvres. Les enjeux de l’heure sont probablement à ce niveau.

    Le Quotidien d’Oran, 11 mai 2021

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