Étiquette : Algérie

  • Le Maroc se met à dos l’Espagne et l’Allemagne

    Les relations diplomatiques entre le Maroc et les pays européens, notamment l’Allemagne et l’Espagne, continuent de se dégrader. Le royaume chérifien, après avoir fait du chantage à l’Espagne, se tourne vers l’Allemagne avec qui le froid s’est installé depuis plusieurs semaines. Plus récemment, Rabat a rappelé son ambassadrice à Berlin « pour consultation ».

    Ainsi, le torchon brûle toujours entre l’Allemagne et le Maroc. Le royaume chérifien a décidé, le 6 mai, de rappeler son ambassadrice à Berlin « pour consultation ». Le Maroc a dénoncé, dans un communiqué officiel, les « actes hostiles » de l’Allemagne, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

    « La République fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère marocain des Affaires étrangères. Il est fait allusion à l’attachement de l’Allemagne à une solution politique juste, durable et acceptée entre les deux parties, sous les auspices des Nations unies, concernant le Sahara occidental.

    Le ministère allemand des Affaires étrangères a réagi à cette décision, en indiquant ne pas avoir été informé par avance de la décision marocaine. Le ministère a affirmé « ne pas comprendre les accusations » proférées par Rabat. Il a déclaré notamment : « Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous faisons des efforts constructifs avec la partie marocaine pour résoudre la crise ».

    L’Algérie est toujours citée
    Cette décision marocaine intervient quelques jours après les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères sur les relations qu’entretient son pays avec l’Espagne. Nasser Bourita avait remis en cause la solidité des rapports diplomatiques avec l’Espagne et s’était même demandé si l’Espagne souhaitait « sacrifier sa relation bilatérale » en raison de l’accueil, sur son territoire, du président de la RASD, Brahim Ghali.

    Le diplomate marocain avait ajouté que l’attitude espagnole pourrait lourdement affecter les relations entre les deux pays. Il avait rappelé que son ministère n’avait pas reçu de « réponses satisfaisantes et convaincantes » aux multiples questions adressées à son homologue espagnol.

    Pour les observateurs, cette attitude des Marocains relève surtout du chantage diplomatique. Le Maroc a décidé de mettre la pression contre ce pays européen aux positions tranchées concernant notamment le dossier du Sahara occidental. Dans la même optique, le Maroc reproche à ses « alliés » de consulter l’Algérie sur cette question. Bourita avait, à titre illustratif, reproché à l’Espagne de ne pas avoir pris le temps de consulter le Maroc, alors qu’elle a « coordonné » ses actions avec les « adversaires » du Royaume, allusion faite à l’Algérie. « Lorsqu’il s’agit de manigancer avec l’Algérie et le Polisario, le Maroc est en dehors des radars, mais lorsqu’il s’agit de parler de migration ou de terrorisme, le Maroc devient de nouveau important », accuse-t-il.

    ObservAlgérie, 09 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Espagne, Sahara Occidental, Algérie,

  • Algérie / Aspirer à mieux (Edito de Ouest Tribune)

    Qu’est ce qu’il aura été pénible ce ramadhan 2021 !Un long ramadhan caractérisé , comme jamais, par une rude bataille du couffin. Les Algériens ont peiné du début à la fin de ce mois pour remplir leur couffin et passer dans les meilleures conditions possibles ce mois connu pour sa frénésie de consommation à tous les niveaux.

    Un long mois où les prix ont pris l’ascenseur pour ne jamais en descendre. Malgré les assurances des responsables de tout bord, les légumes, les fruits et les viandes n’ont jamais redescendu pour que les petites et moyennes bourses se permettent, en quantité et en qualité, ce qu’elles avaient l’habitude de s’offrir les ramadhans passés. D’ailleurs, certains produits ont recommencé, ces jours ci, à connaître des augmentations insupportables à l’image de la viande de volaille dont le kilo se vend à plus de 450 dinars.

    Le dérèglement qui a frappé le marché algérien ces dernières semaines est unique en son genre, puisque le marché ne semblait répondre à aucune logique et plus grave encore, les mesures prises par les pouvoirs publics ne semblaient avoir aucun effet sur les prix. C’est comme si quelque chose s’était brisée dans la machine de régulation actionnée de tout temps par le ministère du Commerce, mais qui cette fois a marqué ses limites et n’a eu aucune incidence sur les prix.

    Ni le déstockage, ni la multiplication des points de vente étatiques, ni les autres moyens n’ont pu freiner la montée vertigineuse des prix. C’est comme si l’Etat avait perdu tout contrôle sur le marché, qui était désormais sous la main des spéculateurs de tous poils qui se sont retrouvés maîtres du jeu et ont réussi à imposer leur diktat, en manipulant les prix à leur guise et en diversifiant les produits à en commander les prix à leur guise.

    Ce mois de Ramadhan et tous les couacs qui l’ont caractérisés doivent être scrutés de près par les pouvoirs publics, appelés à tout mettre en œuvre pour ne pas avoir à revivre un cauchemar pareil dans l’avenir. Les Algériens ont eu un mois difficile à vivre, et en ces temps de troubles et de manipulations, le gouvernement est mis devant ses responsabilités pour revoir sa stratégie et reprendre la main dans un domaine qui touche de très prés le pouvoir d’achat de millions d’Algériens qui aspirent à vivre dans les meilleures conditions que permettent la conjoncture actuelle, et à ne pas être pris en otage par des spéculateurs qui ont causé un tort certain à tout un pays. Il est temps de reprendre les choses en main et de sévir contre ceux qui veulent appauvrir le peuple.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Ramadan, frénésie de consommation, hausse des prix, viande de volaille,

  • Algérie/ Fronts multiples (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Au vu de la situation financière du pays, il semble que la planche à billets sera appelée encore une fois à mettre un peu de mou dans la rigidité des obstacles économiques et sociaux. La loi de finances complémentaire en fin d’ébauche, en tenant compte du déficit budgétaire et des lourds soucis annonçant de dangereuses perturbations sociales ne pourra que se plier à un procédé déjà utilisé par la Banque centrale.

    Dans la logique du gouvernement, le recours au FMI est à écarter car il ne peut être question de se plier aux conditions draconiennes du fonds financier international dont la première et la principale sera de se départir sans rechigner de la politique du soutien des prix et en définitive faire table rase de la politique sociale suivie actuellement par le gouvernement. A fortiori quand il est constaté que malgré une évidente générosité financière gouvernementale en matière de politique des prix, discutable et discutée en permanence, des indicateurs démontrent chaque jour que le lourd malaise social n’est pas maîtrisé. Malgré une magnanimité gouvernementale visible à l’œil nu, des milliers de ménages ne paient plus leurs factures d’eau, de gaz et d’électricité et le chômage et le sous-emploi cruellement palliatif envahissent les rues.

    Les retraites sont péniblement honorées. Les salaires de la fonction publique n’ont pas une odeur de sainteté et la boucle est bouclée par les banques qui se dessaisissent de plus en plus de leurs réserves qui ne sont plus des chasses gardées. Cerise sur le gâteau, les réclamations salariales à cors et à cris se multiplient sans que l’on tienne compte de leurs répercussions classiques toujours occultées et qui souvent ne sont pas synonymes d’amélioration du niveau de vie.

    On voit mal le gouvernement se faire harakiri en adoptant des mesures somme toute objectives et sensées, et constituant le fondement élémentaire d’une saine économie, et nouer avec la vérité des prix. Les autorités politiques sont conscientes qu’à emprunter cette voie, c’est l’explosion sociale assurée et garantie. Pour elles, la multiplicité des fronts à affronter ne permet pas la latitude de se conformer à une normalité économique et qu’importent les moyens pour que la stabilité sociale soit préservée.

    Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, situation financière, économie, loi de finances complémentaire, déficit budgétaire, FMI, politique du soutien des prix, politique social, subventions, chômage,

  • Algérie/ Engouement

    Les élections législatives du 12 juin 2021 suscitent l’adhésion de la majorité des partis et des candidats indépendants. L’heure est à la mobilisation pour être fin prêts le jour «J». Cet intérêt n’est pas le fait du hasard. Des raisons objectives le corroborent. En dépit des difficultés dues à la propagation de la Covid-19, l’Algérie a pu organiser deux scrutins électoraux qui se sont soldés par l’élection du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et le référendum sur l’amendement de la Constitution. La transparence qui a prévalu dans leur préparation et leur déroulement est un message fort envoyé aux électeurs et à l’ensemble de la classe politique, attestant de la réhabilitation de l’acte de voter et d’un respect scrupuleux du libre choix des Algériens.

    C’est une rupture fondamentale avec les pratiques du passé, marquées par un autoritarisme présidentiel exacerbé qui a fini par provoquer un rejet inquiétant du devoir électoral. Une avancée qualitative dans la vie constitutionnelle et institutionnelle du pays se concrétise, en lieu et place d’un ordre politique obsolète fondé sur des oukases et sur le recours inconsidéré au fait accompli. Vues sous cet angle, les prochaines législatives augurent d’une saine compétition, où les programmes, les affrontements d’idées et les propositions des candidats sont le seul moyen de gagner les suffrages, en conférant une réelle crédibilité aux institutions qui sont effectivement l’émanation de la volonté du peuple et l’exacte réponse à ses aspirations. Des garde-fous juridiques sont mis en place pour dissuader toute tentative de fraude ou de malversation et faire échec à toute manœuvre occulte ou intervention délictueuse susceptible d’inverser le cours des élections et d’en altérer la portée.

    Il restera aux prétendants à la chambre basse du Parlement de compter sur la pertinence de leur programme de campagne et la qualité de leurs propositions, pour convaincre un électorat exigeant. Ce dernier ne peut nullement s’accommoder de promesses lénifiantes, de discours pompeux ni des sempiternelles surenchères.

    «Nous exhortons les candidats sur les listes de partis et indépendants à faire montre d’une compétition loyale et de respect de l’éthique de l’exercice politique, et appelons le peuple algérien à choisir ses représentants, hommes et femmes, au sein de l’Assemblée populaire nationale parmi ceux qui sont dignes de confiance, compétents et parfaitement au fait des affaires publiques, et de porter haut la voix de la démocratie et de la citoyenneté pour le changement avec la volonté souveraine du peuple algérien», a déclaré le Président Tebboune. L’époque encore récente où de nombreux Algériens furent, à des degrés divers, des victimes expiatoires de commis de l’État peu portés sur la notion de service public, n’a plus aucune raison d’exister. Même chose pour ces élus qui, aussitôt parvenus à leur fin, trahissent leurs électeurs, leur tournent le dos, demeurant sourds à leurs revendications, quand ils ne changent pas de chapelle politique au gré de leurs intérêts étriqués et de leurs ambitions.

    El Moudjahid, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, 12 juin,

  • L’Algérie va imposer des restrictions aux manifestations de rue

    L’Algérie interdira toute manifestation qui n’a pas reçu d’autorisation préalable, a-t-elle déclaré dimanche, une mesure visant apparemment les manifestations de masse hebdomadaires qui ont évincé un président vétéran en 2019, mais qui ont continué à exiger une purge plus approfondie de l’élite dirigeante.

    Le ministère de l’Intérieur a déclaré que toutes les manifestations auraient besoin d’un permis qui spécifie les noms des organisateurs et une heure de début et de fin des manifestations.

    « Le non-respect de ces procédures entraînera une violation de la loi et de la constitution, ce qui niera la légitimité de la marche, et il sera nécessaire de la traiter sur cette base », a déclaré le ministère.

    De telles restrictions, même si des autorisations étaient accordées, signifieraient que des individus spécifiques seraient désignés comme officiellement responsables d’un mouvement de protestation jusqu’ici sans leader.

    Ces mesures sont conformes à une clause de la nouvelle constitution approuvée par les électeurs algériens en novembre de l’année dernière, lors d’un référendum qui n’a attiré que 25 % de participation, qui exige que les organisateurs donnent des informations préalables aux manifestations.

    Certains manifestants estiment que les restrictions visent à mettre fin à toutes les manifestations de rue. « Ils cherchent des raisons pour justifier toute décision d’interdire les marches », a déclaré Ahmed Badili, membre du mouvement de protestation sans leader connu sous le nom de Hirak.

    Ces restrictions interviennent avant les élections législatives anticipées du 12 juin que le président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 lors d’un scrutin boycotté par le mouvement de protestation, a promis d’organiser de manière équitable et transparente.

    Des milliers de personnes défilent chaque vendredi depuis février, après une interruption de près d’un an pendant laquelle les manifestations ont été interrompues en raison de la pandémie de COVID-19.

    Les manifestations de masse ont éclaté en février 2019 après que le président de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, a déclaré qu’il se présenterait pour un cinquième mandat, faisant descendre des centaines de milliers de personnes dans les rues.

    Bouteflika a démissionné en avril 2019, mais les manifestations se sont poursuivies, les manifestants exigeant le départ de l’ensemble de l’élite dirigeante, la fin de la corruption et le retrait de l’armée de la vie politique.

    Alors que Tebboune a publiquement salué les rassemblements comme un moment de renouveau national et proposé un dialogue avec le mouvement, les forces de sécurité ont détenu des manifestants, suscitant les critiques des organisations de défense des droits.

    Reuters, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, manifestations, restrictions, covid 19, coronavirus, pandémie,

  • Algérie / Les marches du Hirak désormais soumises à une déclaration

    Par Réda Merad

    Le ministère de l’intérieur a, dans un communiqué publié ce dimanche (9 mai), exigé que toute manifestation fasse l’objet d’une déclaration préalable, « conformément à la Constitution ».

    « Il a été constaté récemment que les marches hebdomadaires ont commencé à connaitre des dérapages et des déviations graves, ne prenant pas en compte les désagréments causés aux citoyens et les atteintes à leur liberté, à travers les agissements de certaines personnes qui changent la direction de leur manifestation à chaque fois, sous prétexte qu’ils sont libres de marcher dans la direction et la rue qu’ils veulent, ce qui est en contradiction avec l’ordre public et les lois de la République », souligne le ministère de l’intérieur.

    « Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler ce qui a été consacré par la Constitution de 2020, dans le domaine des marches, à travers une simple déclaration », ajoute le communiqué.

    « Ne pas respecter ces engagements, c’est enfreindre la loi et la Constitution, ce qui enlèverait toute légalité à la marche, qui sera traitée sur cette base », conclut le communiqué du ministère.

    Live News Algérie, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, déclaration, manifestation,

  • Algérie-France: M (Edito de Reporters)

    La nation pour être créée, ou pour se perpétuer, a toujours besoin de repères intangibles grâce auxquels l’union des citoyens est acquise. La mémoire (M) collective en est un, et la date historique célébrée hier a été une occasion de le rappeler. Le 8 mai 1945 ne peut pas, et ne doit pas, être un événement anodin, que certains négligent pour, souvent, des raisons futiles. Les milliers de victimes du colonialisme français liées à ce jour ne peuvent être mis de côté ou oubliés. Même si cette date a souvent été instrumentalisée par les officiels, cela n’enlève pas de son importance. La mémoire est collective, et elle touche tous les Algériens. Il est impératif d’insister, pour ceux qui l’auraient oublié, qu’il s’agit d’un effroyable crime contre l’humanité dont étaient victimes des milliers d’Algériens. Le sang versé est loin d’être un « détail » de l’histoire du pays.

    Même si cela reste malheureusement dans un sens vertical, en provenance du pouvoir, mais il est tout à fait louable de commémorer, hier, la Journée nationale de la mémoire. Une première depuis l’Indépendance. Ce sera ainsi toujours lié au 8 mai, et tant mieux. Il faut surtout espérer que les célébrations de cette journée, pour les prochaines années, se feront en dehors des cérémonies officielles. Il est primordial que tout le monde apprenne à se mettre dans le « bain ». Il s’agit de faire partager cette journée à tous les citoyens, et à tous les niveaux. La journée nationale de la mémoire ne peut pas être limitée aux festivités des officiels, dont les effets n’ont jamais dépassé le cadre des salles ou des monuments funéraires.

    D’ailleurs, la chaîne de télévision (lancée le 1er novembre dernier) dédiée à la Mémoire est loin d’être suffisante. Après six mois d’existence presque rien d’intéressant n’a été retenu des programmes diffusés.

    Tout ce qui a été fait, et ce qui se fera, n’aura que peu d’impact tant que les citoyens ne se sentent pas concernés. Les fautifs sont des deux « bords ». D’un côté, des officiels qui n’arrivent pas à suivre toutes les mutations mondiales et internes, et ne savent toujours pas comment interagir avec les Algériens. D’un autre côté, les citoyens sont gagnés par la sinistrose depuis longtemps et ont du mal à en sortir.

    Le dossier mémoriel est avant tout interne, algéro-algérien. Le valoriser à ce niveau est bien plus important que toutes les autres démarches.

    Reporters, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, mémoire collective, colonisation, massacres, 8 mai 1945, crimes coloniaux,

  • « L’Algérie a sauvé la Tunisie d’une grande catastrophe », affirme un ministre tunisien

    Faouzi Mehdi, ministre tunisien de la Santé, a remercié chaleureusement, une nouvelle fois, le peuple et le gouvernement algériens des quantités d’oxygène médical exportées vers ce pays voisin durement touché par l’épidémie de coronavirus.

    Les déclarations du ministre tunisien, qui s’est exprimé devant des médias locaux ce dimanche, sont claires comme l’eau de roche. « L’Algérie a évité à la Tunisie une grande catastrophe en raison du dépassement des besoins quotidiens en oxygène (dans les hôpitaux) les capacités de production », a-t-il affirmé.

    En raison de la flambée de l’épidémie, le besoin en oxygène médical a atteint, en effet, 170 000 litres par jour alors que la Tunisie ne produit que 100 000 litres par jour.

    Jeudi, le directrice générale de Calgaz Algérie, une société privée productrice de gaz industriel, filiale du groupe K3A, a annoncé avoir exporté 500 000 litres d’oxygène vers la Tunisie. Une quantité qui va doubler pour atteindre un million de litres dans les prochains jours.

    Fin avril, Faouzi Mehdi avait indiqué que la pénurie d’oxygène médical avait été dépassée grâce à l’Algérie.

    Skander Boutaiba

    La Patrie News, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Tunisie, oxygène médical, covid 19, coronavirus, pandémie,

  • Algérie, Maroc, Tunisie : le point sur les conditions de voyage

    Fermeture des frontières

    Un double coup porté à la diaspora et à l’économie

    La fermeture des frontières a empêché des millions d’émigrés algériens de rentrer au pays et a privé, par ailleurs, le trésor public d’importantes sommes en devises fortes.

    Smaïl ROUHA

    Soulagement. Après quinze mois, la mort dans l’âme, le vent semble tourner pour des millions d’Algériens bloqués à l’étranger. Le gouvernement a annoncé l’ouverture partielle des frontières à partir du 1er juin. Cette ouverture se fera de façon progressive. Une lueur d’espoir. Coincés à l’étranger depuis mars 2020 à cause de la crise sanitaire, les ressortissants algériens voient s’approcher un peu plus la perspective de rentrer chez eux.

    La fermeture des frontières n’a guère plu à la communauté nationale à l’étranger qui s’est toujours insurgée contre cette situation. Le mal du «bled» se fait terriblement ressentir au même titre que les conséquences de la fermeture des frontières. Or, la réouverture des frontières, même partiellement, permettra un sursaut socio-économique énorme. Le «blocus» a eu de lourdes répercussions, en dépit de la sonnette d’alarme tirée par les professionnels quant à l’impact économique de la fermeture des frontières.. D’innombrables secteurs ont été victimes (compagnies aériennes, les commerces, restaurants, hôtels…) qui vivent du tourisme. La fermeture de la frontière a entraîné la «mort théorique» de centaines d’entreprises.

    Lors d’une conférence organisée, en mars dernier, Hamid Afra, délégué national aux risques majeurs auprès du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a dévoilé qu’un million d’emplois ont été perdus en Algérie suite à la crise sanitaire, dont 500000 postes de travail directs.

    Ce sont les familles à revenus modestes, qui ont été les plus touchées par cette grande perte. Or, selon une enquête menée par l’Office national des statistiques (ONS), il s’est avéré que plus de 35% de la population active ont un statut précaire. Tandis que le confinement a obligé l’industrie du voyage à, notamment renoncer pour l’essentiel, le long-courrier, même si, à l’heure actuelle, aucun pays ne peut s’aventurer à prédire une reprise prochaine des voyages internationaux, qu’il faudra probablement repenser de fond en comble.

    Les vols annulés par la compagnie nationale aérienne Air Algérie ne se comptent plus tant ils sont nmbreux. Ainsi, l’impossibilité pour la diaspora algérienne de venir passer ses vacances en Algérie, a privé le pays de recettes substantielles en devises étrangères. Selon des estimations non-officielles, près de 7 millions d’Algériens résidant à l’étranger, dont 5 millions en France seulement, quelque 150 000 en Espagne et 60 000 au Royaume-Uni. Le compte est bon, mais pas pour Air Algérie qui aurait subi des pertes, en raison de la fermeture des frontières depuis mars 2020, à hauteur de plus de 450 millions de dollars, soit l’équivalent de 60 milliards de dinars algériens. Pareil pour le secteur du tourisme, pris dans le tourbillon de la crise sanitaire. En mars dernier, le directeur général du tourisme, au ministère du Tourisme, Moussa Bentamer, a révélé que le déficit budgétaire de son département s’élevait à 300 millions de dinars mensuellement.

    Parallèlement aux incidences économiques, les conséquences ont été sociales, du moment que des milliers de membres de la diaspora ont été empêchés d’assister à des fêtes ou à des funérailles en Algérie. Autant de conséquences que devra corriger la réouverture, même limitée, des frontières. 

    L’Expression, 26 mai 2021

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  • Mohamed-Seddik Benyahia, l’homme d’Etat dévoué et le diplomate infatigable

    L’homme politique et ancien ministre Mohamed Seddik Benyahia, décédé dans un accident d’avion le 3 mai 1982, incarnait l’homme d’Etat dévoué et le diplomate infatigable qui a fait connaitre la Guerre de libération dans le monde et servi le pays avec abnégation et humilité après l’indépendance.

    Né le 30 janvier 1932 à Jijel, Mohamed Seddik Benyahia, cet « homme hors normes », comme le qualifiait son compagnon de lutte, Rédha Malek, et au parcours irréprochable, avait marqué par son courage et son sens du sacrifice l’histoire du mouvement national et celle de l’Algérie combattante et indépendante. Le jeune militant qui a côtoyé plusieurs personnalités à l’image de Belaid Abdesselam et Lamine Khene, au lycée Albertini à Sétif, faisait déjà ses preuves en étant un membre actif et animateur de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) et est l’un des partisans de 19 Mai 1956 qui a vu des centaines d’étudiants et de lycéens abandonner les amphis et les salles de classes pour rejoindre la Révolution.

    Diplômé en droit en 1954 de l’université d’Alger, le jeune Benyahia s’est fait remarquer sur la scène politique et s’est vu même confier d’importantes missions à l’étranger, à l’instar de la conférence de Bandung en 1955 à laquelle l’Algérie, qui était en guerre contre le colonialisme, avait pris part en tant que pays observateur. Benyahia, alors âgé de 23 ans, faisait partie de la délégation algérienne présidée par Ait Ahmed et M’hamed Yazid. Après la création de l’UGEMA, les autorités coloniales avaient lancé un mandat d’arrêt contre Benyahia et Lakhdar Ibrahimi, qui se trouvaient à l’époque à Jakarta. Pour assurer leur protection, les dirigeants du FLN avaient décidé de les affecter au bureau local du FLN en Indonésie.

    Le jeune militant a vite imposé son charisme et gravi les échelons dans la hiérarchie de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) en devenant le secrétaire général de la présidence du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), et membre de la délégation algérienne aux négociations des Accords d`Evian en 1962. Il avait également représenté, aux côtés de Rédha Malek, le GPRA lors d’une rencontre de négociations le 28 octobre 1961 à Bâle, en Suisse. Ses compagnons de lutte, dont les témoignages ont été recueillis lors de différentes commémorations de sa disparition, n’avaient cessé de brosser le profil d’un grand militant nationaliste et d’un diplomate au talent avéré et dont la mort était une grande perte pour l’Algérie. L’ancien Chef de Gouvernement et ami de lutte de Mohamed Seddik Benyahia durant la Guerre de libération nationale, lors d’une journée d’étude organisée en 2017 à l’université de Jijel, évoquait un homme « hors norme » qui a marqué de son emprunte les négociations d’Evian. Rédha Malek qui relatait le parcours révolutionnaire et diplomatique du militant nationaliste, affirmait que ses réalisations avaient « contribué au développement de l’histoire de l’Algérie contemporaine ». Il avait également mis en avant le rôle de Benyahia dans les négociations d’Evian, soulignant « ses compétences tactiques » et « son intelligence diplomatique » durant les négociations entre le Front de libération nationale (FLN) et la délégation française. Lors d’une cérémonie commémorant le 34e anniversaire de la disparition de Mohamed Seddik Benyahia, feu Zoheir Ihadadène avait évoqué les qualités d’un homme « nationaliste, intègre et compétent « , ajoutant qu’il était aussi un « fin politicien, doublé d’un diplomate et juriste aux talents avérés ». A l’indépendance, le moudjahid avait assumé plusieurs postes d’ambassadeur et de ministre, notamment ministre de la culture, de l’enseignement supérieur, ministre de l’information et celui des affaires étrangères.

    Désigné à la tête de la diplomatie algérienne en 1979, Mohamed Seddik Benyahia était au service de la paix dans le monde. L’historie retient encore aujourd’hui, 39 ans après sa disparition dans un tragique accident d’avion, son rôle dans le dénouement de la crise des 52 américains retenus otages pendant 444 jours au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, en amenant les deux parties à signer l’accord d’Alger le 19 janvier 1981. Le ministre des Affaire étrangères poursuivait sa mission de paix et s’était engagé, quelques mois après l’affaire des otages américains, dans le bourbier irako-iranien voulant à tout prix mettre un terme à une longue guerre dévastatrice. Après avoir échappé à la mort dans un crash d’avion en 1979 au Mali, il trouvera la faucheuse, avec 13 autres cadres du ministère, le 3 mai 1982, dans un autre crash de l’avion qui le transportait en direction de l’Iran où il était en mission de médiation dans le conflit frontalier entre Téhéran et Baghdad. Dans une lettre adressé au Martyr Benyahia, publiée au lendemain de son enterrement dans le quotidien El Moudjahid, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salah Dembri, rendait hommage à un homme d’une « conscience aigue de l’injustice et cette foi nationaliste profonde qu’il sut toujours offrir aux influences harmonieuses et salutaires du devenir universel, sans jamais l’enfermer dans une crispation stérilisante, ni dans un quelconque rabougrissement desséchant ». « Il aimait à rappeler que l’indépendance n’est pas une fin en soi, mais qu’elle devait, dans cette conjonction du passé et du présent, favoriser le transfert indispensable de la Nation à la société et l’émergence de citoyens nouveaux, d’Algériens totalement libres et totalement libérés », poursuivait feu Dembri, dans sa dernière lettre à Benyahia (APS)

    APS

    Etiquettes : Algérie, Mohamed Seddik Benyahia, diplomatie, Iran, Irak, Etats-Unis,