Étiquette : Algérie

  • Algérie/ Un terrain boueux (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    La giclée des revendications salariales émanant en même temps de plusieurs secteurs d’activités de la vie nationale met le gouvernement dans une situation embarrassante. Son inconfort et ses préoccupations risquent de s’étaler dans la durée car à l’horizon les clignotants n’annoncent pas des jours meilleurs. On observera que les remous dus à l’exigence d’une amélioration salariale parviennent surtout de la fonction publique et ses assimilés. Le reste, niches de revendications éparses, provient d’un secteur productif privé et public, s’en tient à la réclamation des impayés de salaires et n’en est pas à la demande de leur augmentation.

    Les deux approches différentes indiquent on ne peut mieux la difficulté pour les autorités gouvernementales d’atténuer la colère de la rue ne pouvant qu’appeler à la sagesse et à la pondération. Les syndicats sont dans leur rôle revendicatif et on ne peut leur reprocher de faire de la politique quand ils n’en font pas en développant leur impatience sans ménagement et sans tenir compte de la complexité de la situation économique du pays.

    L’actuelle sécheresse du monde productif, que l’alliance des crises économiques et sanitaires ont imposée, rend l’équation présente difficile à résoudre. Qui se nourrirait de qui quand le cordon qui liait le monde productif et censé lui servir de compagnon de route obligatoire est coupé ? Lequel est nourricier de l’autre et tant qu’à faire, quand le pétrole sera tari de quoi le Trésor public sera alimenté ?

    En chutant de façon spectaculaire, le dinar n’arrête pas de livrer des effets corrosifs sur une population qui pense à tort que le remède à son impossibilité à vivre décemment se résume à une histoire de salaires. Car personne n’est dupe. Quand on parle de meilleures conditions de travail, il s’agirait d’abord d’améliorer la fiche de paie. On ne se rend cependant pas compte de la mue profonde qui s’opère dans la société algérienne. L’enseignement se privatise de plus en plus, la santé aussi et il n’est pas écarté que la fonction publique change de veste pour se plier à une privatisation qui viendra s’installer pour se mettre à l’air du temps déjà annoncé.

    Si les enseignants, les médicaux, les postiers et un pan important de la fonction publique semblent occulter les très sérieuses contraintes de l’heure, pour le gouvernement il doit être question de priorités. Sauver les entreprises de production en grande difficulté presque toutes à l’arrêt, faire face au poids des retraites et satisfaire difficilement les émoluments du plus du million de fonctionnaires, est en tout point de vue un exercice pénible dans un terrain boueux.

    Le Quotidien d’Oran, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, salaires, situation économique, grogne sociale, revendications, syndicats, partenaires sociaux, chute du dinar, conditions de travail, fiche de paie,

  • Ennahda: les élections « moyen idéal et unique » pour satisfaire les revendications du Hirak

    ORAN – Le secrétaire général du mouvement Ennahda, Yazid Benaïcha a estimé samedi à Oran que les élections sont le « moyen idéal et unique pour satisfaire les revendications du Hirak ».

    « Nous participons à ces élections que nous considérons comme moyen idéal et unique, pour le peuple algérien, d’exprimer son opinion, de choisir ses responsables et concrétiser tout ce qui est soulevé comme mot d’ordre au sein du Hirak populaire authentique », a déclaré Yazid Benaïcha à l’ouverture d’une rencontre d’orientation des candidats de sa formation politique pour les prochaines élections dans l’Ouest du pays.

    « La participation de notre parti aux élections législatives émane d’une nette conviction pour contribuer à la consécration d’une volonté politique et au changement radical des pratiques du passé », a-t-il souligné.

    Le secrétaire général du mouvement Ennahda est revenu à la charge, à l’occasion de la journée nationale de la mémoire, pour rappeler les massacres perpétrés par le colonialisme français contre le peuple algérien le 8 mai 1945, de même que les explosions nucléaires à Reggane et les sinistres lignes Challe et Maurice qui continuent aujourd’hui de faire des victimes.

    Par ailleurs, Yazid Benaicha a dénoncé l’incursion des forces d’occupation sioniste dans la Mosquée Al Aqsa et les agressions contre les fidèles.

    APS, 08 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives, 12 juin, vie politique, changement radical,

  • Législatives: le Front El Moustakbal met en avant l’importance des prochaines échéances dans l’édification de l’Algérie nouvelle

    ALGER – Le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaid a mis en avant samedi à Alger l’importance des prochaines élections législatives dans l’édification de l’Algérie nouvelle.

    Animant une conférence de presse, M. Belaid a indiqué que son parti, qui a choisi « Votez El Moustakbal » comme slogan pour la campagne électorale, a pu collecter des formulaires de candidature dans 61 régions, dont quatre à l’étranger.

    Il a fait savoir que « 84,7% des candidats sont des universitaires, dont 32% des femmes », relevant certains problèmes auxquels s’est heurté le parti, telle l’exclusion de certains militants avec des motifs « illogiques ».

    A ce titre, les recours ont été déposés au niveau des wilayas et du Conseil d’Etat, en attendant la réponse de la justice dont « nous nous engagerons à respecter les décisions », a-t-il dit.

    Il a formé le vœu, par là même, de voir l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) élue et non pas désignée » à l’avenir, car « même si son travail est idéal, nous lutterons pour cet objectif dans le cadre de la démocratie ».

    Concernant la situation actuelle dans le pays, le président du parti a souligné que les problèmes auxquels se heurte l’Algérie interpellent tout un chacun à se mettre d’accord pour « mettre fin à la détérioration qui règne depuis 20 ans », relevant que « l’état désastreux » des institutions de l’Etat et le Hirak béni qui a duré plus d’un an ainsi que la pandémie qui a perturbé l’activité politique et économique sont autant de facteurs qui ont négativement impacté la société, au vu de « la hausse du taux de chômage et de la faillite des petites entreprises ».

    M. Belaid a également évoqué les forces étrangères qui « ne veulent pas de la stabilité pour l’Algérie », appelant à la nécessité d’y faire face.

    Aps, 08 mai 2021

    Etiquettes: Algérie, électiona législatives, 12 juin, Hirak,

  • Mettre au point une stratégie nationale unifiée pour faire face à la guerre médiatique contre l’Algérie

    ALGER – Des universitaires et des professionnels des médias ont mis en avant samedi à Alger, « l’importance » d’élaborer une « stratégie nationale unifiée et claire » pour faire face à la guerre médiatique qui cible l’Algérie, en « resserrant » les rangs, en « renforçant » le front intérieur et en se « dotant » de tous les moyens, notamment électroniques.

    Ces spécialistes s’exprimaient à l’occasion d’une conférence nationale sur le « Le rôle des médias nationaux face à la guerre médiatique contre l’Algérie » organisée par l’Union nationale des journalistes algériens (UNJIA) à la Faculté de l’information et de la communication de l’Université d’Alger -3-.

    Ils ont affirmé, dans ce cadre, que l’acharnement médiatique enregistrée ces derniers temps contre l’Algérie interpellent les différents médias nationaux à lutter contre les rumeurs, attaques hostiles et fakenews que certaines parties et Etats cherchent à répandre et à en convaincre l’opinion publique nationale et internationale.

    Ils ont été unanimes à souligner que cette démarche ne saurait aboutir qu’à la faveur de la mise en place d’une stratégie médiatique nationale unifiée qui suit le rythme des nouvelles technologies de l’information et de la communication et les exigences de la numérisation pour soutenir leurs capacités à répondre à l’acharnement et à la cyber-guerre médiatique contre le pays ».

    Cette démarche se concrétise -selon le recteur de l’Université Alger 3, Dr Mezrag- à travers « la mobilisation de tous les médias nationaux pour faire face à cette campagne féroce », notant que les ennemis de l’Algérie « se sont considérablement multipliés ces derniers temps et ont employé toutes leurs capacités financières et scientifiques pour dénaturer l’histoire du peuple Algérien et son présent ».

    A cette occasion, le recteur de l’université a souligné « le rôle majeur » que pourrait jouer l’établissement universitaire dans la lutte contre « la conspiration régionale et internationale » visant l’Algérie qui, dit-il, est l’une des « rares forteresses » qui continuent à faire face à l’hégémonie occidentale et sioniste ».

    Outre son rôle dans la formation et la recherche scientifique, l’université algérienne « est tenue d’affronter les ennemis d’hier et d’aujourd’hui, car dans certains cas, le mot est plus lourd que l’arme, notamment quand il s’agit des facultés spécialisées de journalisme, de communication et de sciences politiques », a-t-il poursuivi.

    Dans son allocution d’ouverture de la conférence, le président de l’UNJIA, Kadiri Mesbah a indiqué que l’Algérie est « exposée à une guerre médiatique et électronique féroce en raison de plusieurs facteurs, dont principalement ses positions fermes contre la normalisation et son soutien inconditionnel aux causes palestinienne et sahraouie, ce qui en a fait une cible directe pour de nombreux lobbies, parties et pays ».

    Ces parties, souligne-t-il, « ont mobilisé leurs médias de propagande pour déformer les informations et les faits dans des laboratoires spécialisés, afin de ternir l’image de l’Algérie, grâce au progrès technologique important et aux possibilités offertes par l’espace technologique en termes de déformation et de diffusion de fausses informations à plus grande échelle ».

    Face à cette situation, le président de l’UNJIA a précisé que les journalistes algériens « sont tenus de prendre conscience de la gravité de ce qui se trame contre l’Algérie et d’être un rempart solide qui défend avec force et professionnalisme notre sécurité nationale et médiatique ».

    Cette conférence, ajoute-t-il, qui coïncide avec la commémoration des massacres du 8 mai 1945 constitue  » une riposte directe aux ennemis de l’Algérie et un message claire de l’Union contre l’acharnement dont fait objet notre chère patrie, et que nous sommes à l’affût à toutes leurs tentatives désespérées de porter atteinte à l’Algérie ».

    Cette manifestation qui s’est déroulée en présence du président du Haut Conseil de la Langue Arabe (HCLA), Salah Belaid ainsi que le représentant du Conseil consultatif maghrébin, a vu la signature de d’une convention cadre entre l’université Alger- III et l’UNJIA, visant à renforcer leurs relations de coordination et de coopération dans les différents domaines.

    La convention stipule que l’UNJIA accorde toutes les facilités aux étudiants pour faire leurs recherches et stages pratiques. En contrepartie, l’université organise des cycles de formation et des rencontres au profit de l’Union, outre la participation aux différents jurys des compétitions locales et nationales.

    Les deux parties, œuvrent, selon la convention, à l’échange d’expériences basé sur la coordination et la coopération permanentes ainsi que l’échange des livres et publications scientifiques périodiques, en sus des thèses de doctorat et de magister.

    La convention porte également sur la création d’une commission mixte permanente chargée du suivi, de la coordination, de l’évaluation et de la mise en œuvre de cette convention d’une durée de 05 ans.

    APS, 08 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, guerre médiatique, fake news, désinformation,

  • Maroc, un allié encombrant

    Décidément, le monarque alaouite, qui préside aux destinées du royaume marocain depuis Juillet 1999, ne sait plus où donner de la tête !

    En effet, la campagne féroce menée par le Maroc contre l’Allemagne, qui n’a fait que s’accrocher au processus de paix onusien et à la légalité internationale, montre clairement l’ampleur des élucubrations de Mohamed VI, pour le moins inquiétantes pour la paix et la sécurité régionales.

    Aveuglé par la haine et la rancune nourries à l’encontre des sahraouis et de l’Algérie et alimentées par ses mentors revanchards français, israéliens et saoudiens notamment, le Makhzen tente de forcer la main aux européens avec la carte du terrorisme et la migration. Il les accuse, entre autres, d’être les instigateurs des soubresauts qui secouent régulièrement la vie politique, diplomatique, économique et sociale marocaine.

    Pourtant, ces soubresauts ne sont, en réalité, dus qu’à son onéreuse politique de prestige qui enlise le Maroc dans un endettement extérieur et intérieur alarmant, qui est la principale cause de l’austérité intenable, à laquelle font difficilement face le peuple marocain et les populations du Sahara Occidental, encore sous domination coloniale marocaine.

    Une situation qui s’est beacoup plus aggravé avec la pandémie et qui provoque des grèves et des manifestations récurrentes qui sont violemment réprimées par les forces de police marocaines.

    A l’instar de ceux, qui ont été promis par l’Arabie Saoudite à l’Egypte du Général Al Sissi et au Liban notamment, les milliards de dollars miroités au Maroc tardent à venir, tout comme les aides promises par le gouvernement français, lui même en proie à une crise économique et sociale durable.

    En tout état de cause, l’étau politique et social se resserre autour du gouvernement islamiste marocain, pro-royaumes et émirats du Golfe, dont il a rejoint les alliances militaires contre le Yémen et la Syrie, et la « sainte alliance » contre l’Iran chiite, qui devient l’ennemi n°1 de l’Arabie Saoudite, que le Maroc et les Etats Unis d’Amérique ont aidée à se rapprocher considérablement d’Israel.

    Au lieu donc de faire face objectivement à tous ces défis et contraintes, les autorités marocaines, roi et gouvernement, pratiquent une surenchère démagogique, qui enfonce le royaume voisin dans la crise multidimensionnelle, sous l’oeil vigilant de Washington et de l’Union Européenne, à l’exception de la France et de l’Espagne, dans une moindre mesure, qui réchignent à entériner officillement les divagations dangereuses de leur allié marocain, de plus en plus encombrant.

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Union Européenne, Allemagne, France, Espagne,

  • Algérie/ Le retour de l’importation des voitures moins de 3 ans se précise

    Le gouvernement fait volte-face sur l’importation des voitures d’occasion par les particuliers. En effet, après avoir écarté, au début de l’année, le retour à ce type activité, le gouvernement change d’avis et décide de rouvrir le dossier.

    Selon plusieurs médias nationaux, l’avant-projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2021, prévoit le retour sur le marché algérien des voitures d’occasion importées de l’étranger, et ce, avant la fin de l’année en cours.

    Les caractéristiques techniques des voitures d’occasion autorisées à l’importation n’ont pas été révélées.

    Maghreb Emergent, 8 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, automobiles, voitures, véhicules, importation,

  • Algérie : L’énigme des fosses communes du 8 mai 1945

    Dans le souvenir du 8-Mai 1945, hommage à nos chouhadas. |

    Bonjour. Voilà arrivé un événement douloureux, et qui sera célébré par tous les Algériens, en particulier les wilayas de l’EST.
    Le 8 mai 45, « la France, pays de liberté, égalité et fraternité, mais surtout démocratie », avait utilisé une répression, qui provoqua l’extermination d’au moins 45.000 civils.

    Pour les autorités coloniales de l’époque, il fallait frapper fort pour dissuader toute nouvelle tentative de révolte…

    Soixante seize ans après les faits, cet épisode sanglant reste gravé dans la mémoire collective et les fosses communes demeurent un thème sur lequel universitaires et historiens se sont penchés pour « déterrer » des victimes exécutées et enterrées sommairement.

    Des moudjahidine et des témoins de ces faits relatent toujours cette ambiance d’apocalypse que la France coloniale avait réservée à des milliers et des milliers d’Algériens qui rêvaient de liberté… Gloire et éternité à nos valeureux martyrs.

    ALLAH YARHAM ECHOUHADAS EL ABRAR. Bonne journée.

    Etiquettes : Algérie, 8 mai 1945, France, colonisation, crimes coloniaux, génocide, mémoire,

  • Le droit au séjour pour les algériens créateurs ou repreneurs d’entreprises en France

    Le droit au séjour des créateurs/repreneurs d’entreprise de nationalité algérienne en France expliqué en 2 minutes.

    Quelles personnes concernées ?

    Le droit au séjour concerne les personnes de nationalité algérienne qui dirigent de manière permanente (+ de 3 mois) une entreprise en France. Par direction, il faut entendre les gérants/ les présidents de sociétés françaises.
    Sont donc aussi concernés, les Algériens non titulaires de parts sociales dans la société qu’ils dirigent.

    En revanche, ne peuvent donc pas prétendre au droit au séjour en France, les personnes de nationalité algérienne qui sont seulement associées d’entreprises sans mandat de gérance/ présidence (y compris les investisseurs financiers).

    Quelles sont les activités possibles ?

    Toutes les activités peuvent être exercées par des personnes de nationalité algérienne. En effet, les Algériens peuvent exercer toute activité artisanale, commerciale, industrielle ou libérale en France.

    Toutefois, pour les activités réglementées, il faudra justifier d’une équivalence du diplôme voire obtenir une qualification professionnelle en France.
    Enfin, il faut noter le cas particulier des personnes algériennes souhaitant acquérir et diriger des entreprises considérées comme « stratégiques » en France et qui doivent obtenir une autorisation préalable des autorités françaises.

    Quelles sont les formalités préalables à la création ou la reprise d’une société en France ?

    Quelle que soit la procédure à suivre, les personnes de nationalité algérienne souhaitant reprendre ou créer une entreprise en France devront déposer un dossier complet démontrant la viabilité du projet d’entreprise.

    Pour les personnes de nationalité algérienne non présentes en France : le futur chef d’entreprise devra se présenter au consulat de France de son lieu de résidence en Algérie pour demander la délivrance d’un visa Long Séjour (qui devra être fourni dans le dossier de demande de carte de résidence).

    Pour les personnes de nationalité algérienne présentes en France : certaines préfectures autorisent les Algériens présents en France grâce à un visa Court Séjour à ne pas requérir de visa Long Séjour auprès des autorités consulaires et de déposer directement leur demande de résidence auprès de leur service compétent.

    Pour les personnes de nationalité algérienne souhaitant investir et diriger une entreprise à activité stratégiques en France : la prise de contrôle d’une entreprise dite « stratégique » doit faire l’objet d’une autorisation préalable du Ministère de l’Economie français. Une fois l’autorisation obtenue, le futur chef d’entreprise de nationalité algérienne pourra déposer une demande de résidence auprès des services de Préfecture.

    Quel titre et durée de séjour est-il possible d’obtenir ?

    Le dirigeant algérien peut demander selon qu’il soit salarié ou non :
    une carte de résidence mention « activité salariée » : au préalable, l’entreprise souhaitant recruter un gérant ou président salarié devra obtenir l’autorisation de la DIRECCTE.

    Malgré cette formalité complémentaire, en pratique, la carte de résidence mention « activité salariée » est plus facile à obtenir en pratique, une carte de résidence mention « activité non salariée » à défaut.
    Quelque soit la mention demandée, la carte de résidence est délivrée pour une durée d’un an renouvelable.

    Après trois ans de résidence continue en France, les personnes de nationalité algérienne peuvent prétendre à une carte de résidence de 10 ans valant autorisation de travail.

    Kahina BENNOUR, Avocat à la Cour

    Village-Justice, 19 avr 2019

    Etiquettes : Algérie, France, titre de séjour, entrepreneurs, homme d’affaires,

  • Mohamed Seddik Benyahia, un monument de la diplomatie algérienne au destin tragique

    Militant indépendantiste, homme d’État remarquable et brillant diplomate au destin tragique, Mohamed Seddik Benyahia était un illustre enfant de l’Algérie. Le 3 mai 1982, alors qu’il se trouve à bord d’un Grumman Gulfstream II, son avion est abattu par le tir d’un missile irakien, au dessus de la frontière irano-turque. Retour sur le parcours de celui qu’on a parfois nommé « le Talleyrand algérien ».

    De l’avocat au diplomate

    Né à Jilel le 30 janvier 1932, il est diplômé d’une licence de droit à l’université d’Alger, et s’inscrit au barreau de la capitale dès 1953. En sa qualité d’avocat, il défendit notamment Rabah Bitat, l’un des 6 fondateurs du FLN. En 1955 il participe à la fondation de l’UGEMA – Union générale des étudiants musulmans algériens – dont il prend la présidence, et qui rejoint le FLN en 1956. Il est l’un des instigateurs de la grève estudiantine lancée par l’UGEMA le 19 mai 1956, qui a été un succès pour le mouvement national. Il devient un cadre du FLN, rapidement il intègre les délégations diplomatiques chargées de représenter le parti à l’étranger, notamment chez les pays amis. Il va au Caire, à Jakarta, ou Accra, il participe à des conférences internationales, telle que celle de Bandung, sa carrière de diplomate est lancée.

    Proche collaborateur de Ferhat Abbas, il a notamment occupé la fonction de secrétaire général de la présidence du GPRA. Compètent, fin négociateur, humble et intègre, il joue un rôle majeur dans l’insertion de la cause indépendantiste dans l’agenda international. À ce titre il participe aux négociations des accords d’Évian – signés le 18 mars 1962 – en tant que membre de la délégation du GPRA. C’est à cette occasion que Louis Joxe – Ministre d’État aux affaires algériennes – lui donne le surnom de « renard du désert ». Ce dernier dira que pendant ces négociations la volonté de fer de Benyahia lui paraissait redoutable et fascinante. En mai 1962, il organise le congrès de Tripoli, véritable prélude à l’affrontement armé fratricide de l’été 1962 pour la conquête du pouvoir.

    Au service du jeune État algérien

    A l’indépendance de l’Algérie, le pouvoir du président Ben Bella fait appel à lui pour occuper la fonction d’ambassadeur à Moscou en 1963. Le 19 juin 1965, le président Ben Bella est renversé par le ministre de la défense, Houari Boumediène. Ce dernier dit-on, est autant séduit par le diplomate que méfiant à son égard, pragmatique cependant, il veut mettre ses compétences au service de l’État. Benyahia, toujours critique, préfère néanmoins être « à l’intérieur du système, car à l’intérieur on peut toujours faire quelque chose », disait Youcef Ferhi en rapportant ses dires.

    Seddik Benyahia est nommé ministre de l’information le 24 octobre 1966. Sa plus grande réalisation à la tète de ce ministère est l’organisation du festival panafricain d’Alger en 1969. Esprit éclairé, il est l’un des architectes du projet révolutionnaire algérien – malgré des divergences avec la ligne du président – en 1970, il écrivait pour Révolution africaine un article intitulé « Les mutations psychologiques dans la révolution algérienne », dont voici un extrait :

    « L’indépendance nationale n’est pas seulement un acte de libération politique et économique, mais la restauration d’une identité nationale qui donne à cette indépendance sa substance et sa dynamique. La décolonisation politique et économique serait inopérante sans une décolonisation des esprits »

    À la formation du gouvernement Boumediène III le 21 juillet 1970, il est nommé ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, poste qu’il occupa jusqu’en avril 1977. Il a la lourde tâche de construire ce ministère nouvellement crée et de bâtir l’université algérienne, cependant l’enseignement supérieur n’a pas atteint les objectifs qualitatifs escomptés. Quand le gouvernement Boumediène IV est formé en 1977 il devient ministre des finances, jusqu’en mars 1979.

    Outre ses fonctions de ministre, il a activement prit part à la construction de l’édifice institutionnel. Membre du Bureau Politique du FLN, il a participé à la rédaction de la charte d’Alger en 1964, puis à l’élaboration de la charte nationale adoptée en 1976, qui était le guide idéologique de l’Algérie socialiste. Enfin il était membre de la commission de rédaction de la constitution de 1976, promulguée en novembre de la même année.

    Ministre des affaires étrangères : Le Talleyrand algérien

    Le 9 février 1979, le colonel Chadli Bendjedid succède à Houari Boumediène – décédé le 27 décembre 1978 – au poste de président de la République. Le 8 mars 1979, Mohamed Seddik Benyahia devient ministre des affaires étrangères.

    Dès sa prise de fonction il entreprend des réformes au sein du ministère. D’abord il le dote d’un nouvel organigramme, d’effectifs plus importants et crée la fonction de chef de bureau. Révolutionnaire, il rompt avec les pratiques régionalistes au sein de l’institution, véritables mécanismes d’attributions des postes sous son prédécesseur.

    Il enregistre plusieurs succès aux affaires étrangères, notamment dans les relations algéro-françaises. Il entreprend un rapprochement entre Alger et Paris, malgré d’importants sujets de discorde (contrats gaziers, question de la libre circulation et des cartes de résidence, service militaire des binationaux). Le 3 février 1982, le contrat Sonatrach-Gaz de France est signé, il supporte un surcoût de 25 % en faveur de l’Algérie, le contrat favorable à cette dernière, avait fait scandale en France (Naoufel Brahimi El Mili, 2012). Cependant il ne s’agit pas du plus important succès du ministre des affaires étrangères, en effet, sa consécration internationale eut lieu un an auparavant.

    L’artisan des accords d’Alger de 1981

    Dans la crise des otages américains retenus à l’ambassade américaine de Téhéran, Alger tente de s’imposer en médiateur. Dans les faits, c’est même l’Iran qui a sollicité la médiation algérienne – lors d’un discours du guide suprême Khomeini en date du 12 septembre 1980 – comme le souligne Patrick Juillard en 1981, dans un article sur la médiation algérienne dans cette crise. Dans ce même écrit il indique que l’action de Benyahia était essentielle, et qu’il agissait comme une « centrale de renseignement ».

    Après des discussions et négociations s’étalant de novembre 1980 à janvier 1981, américains et iraniens parviennent à des accords le 19 janvier 1981, en partie grâce aux manœuvres algériennes pour faciliter certains arrangements (comme les modalités du transport des otages). Le 20 janvier, les 52 otages américains quittaient Téhéran à bord d’un Boeing d’Air Algérie.

    C’est un succès total pour le ministre Mohamed Seddik Benyahia, dont la signature est présente sur ces accords. Salah Benkobbi – ancien diplomate et membre fondateur de l’UGEMA – racontait le rôle primordial du défunt ministre : « C’est lui qui a rédigé l’accord et qui a réussi à le faire signer par les deux parties ». Il ajoutait également que c’était un coup de maître lui ayant valu le respect de la communauté internationale.

    3 mai 1982, une mort tragique

    Ce jour là, il est dans un avion volant en direction de Téhéran. Deux ans plus tôt, l’Irak lançait l’opération Qadisiya, déclenchant alors une guerre meurtrière contre l’Iran qui allait durer jusqu’en 1988. L’Algérie propose sa médiation, forte de son expérience dans le règlement des contentieux irako-iraniens (accords d’Alger, 1975). Seddik Benyahia s’active, il multiplie les passages à Bagdad et Téhéran, et tente d’imposer sa médiation à deux camps fermement résolus à continuer la guerre.

    Selon Pierre Razoux dans son ouvrage La guerre Iran-Irak, L’Algérie aurait discrètement torpillé le plan de paix de l’OCI d’avril 1982 (jugé trop favorable à l’Irak) ce qui aurait fait enrager Saddam Hussein, ce dernier accusant l’Algérie de favoriser systématiquement les iraniens. Le 3 mai 1982, alors que son avion (avec à son bord des cadres du MAE et d’autres ministères) survole la frontière turco-iranienne, un missile – d’abord d’une provenance non-identifiée – abat l’aéronef qui s’écrase à Qottour en Iran, le crash ne laissant aucun survivant.

    En Algérie, un deuil de trois jours a été décrété. L’émotion est considérable, plusieurs dizaines de milliers d’algérois se déplaçaient lors de ses obsèques le 7 mai, pour lui rendre hommage. Il était l’un des responsables politiques les plus populaires du pays.

    Un mystère dont l’histoire n’a pas encore dévoilé touts ses secrets

    Dans un premier temps, irakiens et iraniens s’accusent mutuellement, tandis qu’Alger, enrage envers les deux pays et ne sait pas qui accuser pour ce crime (Pierre Razoux, 2013). Très rapidement une commission d’enquête est formée, sous la direction de Salah Goudjil, ministre des transports.

    Les premiers éléments de l’enquête semblent disculper l’Iran, on comprend vite que le missile était irakien. De plus, l’absence de Tarek Aziz aux obsèques des défunts, contrairement au ministre des affaires étrangères iranien Ali-Akbar Velayati, ne fait qu’agacer d’avantage les responsables politiques algériens. La version officielle irakienne affirme que l’avion algérien a été prit pour un aéronef iranien, dans un contexte ou des combats aériens se déroulaient à ce moment, dans cette zone.

    Ahmed Taleb Brahimi – ancien ministre et compagnon de longue date de Benyahia – est revenu sur cette affaire dans ses mémoires publiées en 1999 (Mémoires d’un algérien – Tome 3). Il écarte les thèses du complot d’une fraction radicale du Baath irakien hostile à la paix ou de la responsabilité directe de Saddam Hussein. Pour d’autre, comme l’ancien ministre de la défense, le général à la retraite Khaled Nezzar (1990-1993), Saddam Hussein est bien responsable de cet assassinat. Rien ne permet de vérifier l’hypothèse d’un ordre de Bagdad, il est pour l’instant impossible d’avoir le fin mot de cette affaire. Les résultats de l’enquête n’ont jamais été rendus publics.

    Selon Ahmed Taleb Brahimi, l’affaire a été étouffée par le président Chadli Bendjedid, qui tenait les propos suivants lors d’une réunion du Bureau Politique du FLN le 1er septembre 1982 : « Si l’hypothèse du missile irakien se vérifiait, il sera difficile de dire la vérité au peuple algérien car cela risquerait de développer un sentiment anti-arabe, préjudiciable à notre soutien au peuple palestinien et à nos efforts pour une solution au Moyen-Orient ». Un autre témoignage vient renforcer la thèse de l’affaire étouffée, celui de Ahmed Al-Jebouri, qui rapportait à la chaîne Al-Jazeera en 2008, une conversation qu’il avait eu avec Salah Goudjil. Ce dernier était à Bagdad pour une réunion avec Al-Jebouri et Saddam Hussein. Le ministre algérien aurait dit aux deux irakiens que les résultats de l’enquête incriminant l’Irak ne seraient connus que par un nombre restreint de personnes, et qu’il s’agit des instructions du président algérien.

    Mohamed Seddik Benyahia était un homme dont l’intégrité et le sens de l’État avaient conquis le cœur du peuple algérien. Sa vivacité, ses talents de diplomate et sa finesse d’esprit avaient également marqué les responsables politiques étrangers qui l’ont vu à l’oeuvre. Benyahia est l’un des bâtisseurs de l’État, ainsi qu’un monument de la diplomatie algérienne, qui est incontestablement l’une des réussites de l’Algérie indépendante. Le 3 mai 2021, le ministère des affaires étrangères a décidé de baptiser son siège au nom de Mohamed Seddik Benyahia, un acte symbolique, qui permet à l’institution d’honorer son patrimoine.

    Kassaman Times, 4 avr 2021

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  • Algérie : La chaine dédiée à la Mémoire dévoilera la politique de la France coloniale

    Le chef de projet de la chaine dédiée à la Mémoire, Saïd Oulmi a déclaré que cette dernière «dévoilera par le son et l’image» la politique de la France coloniale, soulignant que son objectif est de simplifier au téléspectateur le legs historique pour contribuer à la promotion du lien intergénérationnel.

    Dans un entretien accordé à l’APS à la veille de la célébration de la Journée nationale de la Mémoire, M. Oulmi a souligné que cette chaine «dévoilera par le son et l’image la politique, exercées 132 ans durant par la France coloniale qui a fait usage de répression, d’outrage, de brutalité, de torture et de génocide», soulignant que les programmes qu’elle diffuse ont pour objectif de «simplifier à nos enfants le legs historique, de manière à promouvoir le lien intergénérationnel et partant établir une connaissance historique qui sert de base pour la citoyenneté».

    15 documentaires historiques, 23 documentaires sur le patrimoine, une série de 15 numéros de documentaires sur la religion et l’histoire, des portraits de moudjahidine et de chouhada, 08 films algériens, 5 feuilletons historiques, 06 émissions sur les grandes batailles, 35 programmes en langue française et plus de 300 autres courts programmes ont été diffusés sur cette chaine entre le 1er novembre 2020 et le 31 janvier 2021, a fait savoir le responsable.

    Oulmi a passé en revue des programmes de la chaine destinés aux enfants et aux jeunes, à l’instar de «Sur les traces de nos prédécesseurs», «Parlons histoire», «Apprends ton histoire» ainsi que d’autres programmes, dont «Des livres de mémoire», «Film et débat» et «Entre les lignes des traités».
    La chaîne «veille à simplifier l’information historique au grand public», a-t-il dit, considérant que les programmes diffusés sur la chaine «exigent du temps et une étude approfondie». Dans le traitement des sujets et des évènements, cette chaine a adopté une méthode académique qui se réfère aux témoignages vivants, aux documents, aux historiens, aux chercheurs et aux archives audiovisuels.

    La promotion du patrimoine matériel et immatériel étant une source vitale de la mémoire collective, le chef du projet de création de la chaîne dédiée à la mémoire collective, a salué les décisions prises par le président de la République, en l’occurrence l’institution du 8 mai journée nationale de la mémoire et la création d’une chaîne de télévision thématique dédiée à l’histoire et à la mémoire.

    Ces décisions «confirment la détermination de l’Etat à protéger et à préserver la mémoire et à lutter contre l’oubli», a-t-il soutenu. M.Oulmi s’est félicité de «l’adhésion du téléspectateur aux programmes de cette chaîne», notant que le quiz diffusé par la chaîne en ce mois de Ramadhan sous le thème «apprends ton histoire» a suscité une grande interactivité chez les téléspectateurs, avec un total de 35.000 à 40.000 participants/jour depuis le début du mois de Ramadhan».

    «Il s’agit là d’un point positif, d’autant que la chaîne en est encore à ses débuts et tente de s’imposer dans le domaine audiovisuel par la qualité de ses programmes», a-t-il ajouté. Dans une démarche visant à diffuser ses productions et programmes dans les fora internationaux, la chaîne compte contribuer à la création d’un festival du film documentaire, baptisé «médaille de la mémoire» pour «encourager la production de ce genre de films et créer un espace de rencontre pour les producteurs, les chercheurs et les historiens, outre des ateliers de production répondant aux standards internationaux», selon le même responsable.

    Revenant au programme de célébration de la journée nationale de la mémoire, prévue samedi, M. Oulmi a souligné que cette 8e chaîne de la télévision algérienne (TV 8) a élaboré une grille de programmes riche et diversifiée à laquelle le public peut participer via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

    A cette occasion, une journée ouverte sera organisée sous le thème «la mémoire nous unit» avec une diffusion en simultanée avec la chaîne III de la radio nationale, d’une durée de 30 à 45 minutes, axée sur le rôle du «système éducatif dans la simplification et la transmission de l’information historique», «le rôle de la recherche scientifique dans l’écriture de la mémoire collective» et «le rôle de la société civile, la presse, les musées et sites historiques dans la préservation de la mémoire».

    APS

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