Étiquette : CIA

  • Marruecos, mudo sobre la visita del americano Joshua Harris

    Etiquetas : Marruecos. Sahara Occidental, Frente Polisario, ONU, Staffan de Mistura, Joshua Harris, CIA, William Burns,

    Llegó ayer a Rabat, pero la prensa marroquí lo ignora. La visita de Joshua Harris no parece agradar a Marruecos que ya tuvo que tragar que el envíado especial de la ONU para el Sahara Occidental, Staffan de Mistura, visitara los territorios saharauis ocupados.

    Durante los dos años que ha estado en su cargo, De Mistura se había topado una y otra vez con la firme negativa del Makhzen de permitirle cualquier contacto con la sociedad civil saharaui. Pero, para desesperación y furia de Rabat, el Departamento de Estado estadounidense puso fin a la diversión y exigió que De Mistura pudiera hacer su trabajo sin obstáculos, y para rematarlo, envió al mismo tiempo a su subsecretario de Estado para el Norte de África, Joshua Harris, a Tinduf para reunirse con el presidente de la RASD, Brahim Ghali, altos representantes del Polisario, así como diversas personalidades y representantes de ONG.

    El enviado de la ONU atterizó en El Aaiún este lunes 4 de septiembre, mientras que Joshua Harris visitaba Tinduf el viernes, antes de llegar a Argel. Sin embargo, el Majzen logró que la ONU mantuviera en secreto el viaje oficial de De Mistura al Sáhara Occidental por temor a que los activistas saharauis se organizaran para recibir al responsble onusino con las banderas del Polisario. La ONU ni siquiera anunció esta visita, a pesar de su importancia, y Stéphane Dujarric, el portavoz del enviado especial de la ONU, llegó a negar el viaje, aunque ya estaba programado. Solo cuando el avión de De Mistura aterrizó en El Aaiún, la instancia internacional confirmó la visita de su emisario. ¿A cambió de qué aceptó Mohammed VI esta visita? Es bien sabido que Rabat es un experto en este tipo de mercadeos diplomáticos.

    Por supuesto, el reino alauita reforzó su dispositivo policial en esta ocasión, y se desplegó un contingente militar y paramilitar, con vehículos y cañones de agua, con el fin de evitar cualquier protesta ante el ilustre visitante de la ONU. Esto no impidió que los saharauis organizaran numerosas manifestaciones y ondearan su bandera nacional, desafiando a las fuerzas de represión marroquíes que, como es habitual, persiguieron a los activistas saharauis por las calles a porrazos. Aminatou Haidar declaró a El Confidencial que todos los activistas saharauis estaban siendo estrechamente vigilados por la policía colonial marroquí. El Frente Polisario insistió en que De Mistura pudiera ver con sus propios ojos cómo son tratados los activistas saharauis encarcelados y torturados en las sucias prisiones de la decadente monarquía marroquí.

    Es en la sede la MINURSO donde De Mistura escuchó las dolencias de los saharauis debido a la represión, la marginalización y la política de empobrecimiento seguida por la potencia ocupante para someter los saharauis a sus designios y sueños de grandeza imperial.

    Un hecho significativo que acompañó las visitas de Harris y De Mistura fue el intercambio por teléfono entre el Jefe des Estado Mayor argelino con el director de la CIA, William Burns. Poco se sabe del contenido de la llamada, que el comunicado de prensa oficial argelino presenta como « asuntos de interés común ». Un timing que lleva a pensar que, quizás, Washington, se entrega a fondo para poner a este conflicto que lleva casi 50 años y que impide la estabilidad en una región de extrema importancia para los yanquis.

    #Marruecos #Sahara #Occidental #Argelia #Estados #Unidos #EEUU #Staffan #DeMistura #CIA #William #Burns

  • CIA: Hassan II a consacré une grande partie de son temps au plaisir

    CIA: Hassan II a consacré une grande partie de son temps au plaisir

    Tags : Maroc, Etats-Unis, Armée, Hassan II, coup d’Etat, CIA,

    ESTIMATION SPECIALE DU RENSEIGNEMENT NATIONAL
    SNIE 61-1-72

    14 septembre 1972

    PERSPECTIVES POUR LA MONARCHIE MAROCAINE

    NOTE SOMMAIRE

    Cette estimation a été demandée par le Département d’État pour évaluer les perspectives de la monarchie marocaine à la lumière de la tentative de coup d’État du 16 août. Elle n’est pas destinée à remplacer NIE 61-72, « Les perspectives du Maroc », daté du 15 juin 1972, SECRET, car l’analyse des problèmes sociaux, politiques et économiques sous-jacents dans ce document reste généralement valable.

    Cet article conclut que le roi Hassan est dans une position sérieusement affaiblie et qu’une attaque réussie contre lui pourrait avoir lieu à tout moment. Il conserve certains atouts et est un habile manipulateur politique, mais il ne consacre pas suffisamment d’efforts à gouverner. La loyauté de l’establishment militaire, sur laquelle le trône s’est traditionnellement appuyé, est mise à rude épreuve et le roi ne peut plus compter sur son rôle hérité de chef religieux et temporel pour le soutenir.

    À court terme, une tentative contre Hassan est plus susceptible d’être un coup porté par une poignée d’officiers militaires déterminés à évincer un monarque qu’ils considèrent désormais comme un obstacle au progrès du Maroc. À plus long terme, une action contre Hassan pourrait s’inscrire dans le cadre d’une détérioration plus large du corps politique, y compris peut-être une rupture de l’ordre public ou le développement d’un mouvement révolutionnaire. Depuis que Hassan s’est isolé des sources de soutien les plus importantes du pays, il y a de fortes chances que l’une ou l’autre tentative contre lui réussisse.

    L’Estimation

    1. En un peu plus d’un an, il y a eu deux tentatives pour éliminer le roi Hassan. Les détails de l’attaque du 16 août contre son avion et la planification de celle-ci ne sont toujours pas clairs, mais il existe de bonnes preuves que le ministre de la Défense et homme fort des Forces armées marocaines, le général de division Mohamed Oufkir, était impliqué dans le complot. En tout cas, il est largement admis au Maroc qu’il a dirigé l’attentat et qu’il a été tué pour cette raison. Il ne semble pas y avoir d’officiers capables de remplacer Oufkir en tant que commandant fort des Forces armées marocaines. Le roi Hassan a aboli le poste de ministre de la Défense et a pris le contrôle direct de l’establishment militaire.

    2. Il convient de noter que la tentative de renversement du roi de juillet 1971 et celle d’août 1972 ont été menées par de petits groupes d’officiers militaires. Nous avons peu de preuves tangibles sur les croyances et les objectifs ultimes de ces hommes. Le Maroc a des problèmes sociaux et économiques fondamentaux, et le mécontentement grandit dans de nombreuses parties de la population, un état de malaise qui se reflète – bien que de manière plutôt inefficace – dans les partis politiques. Cependant, à notre connaissance, il n’y a pas eu de contacts entre les comploteurs et les dirigeants politiques civils. Les comploteurs militaires étaient presque exclusivement des Berbères ruraux conservateurs – l’élément majoritaire du corps des officiers. Les preuves disponibles indiquent que les prétendus régicides visaient à éliminer le roi et à se débarrasser de l’entourage corrompu et gaspilleur qui l’entoure. Les officiers ne semblaient pas déterminés à provoquer des changements sociaux et économiques radicaux, bien qu’ils aient cherché à restreindre au moins secrètement le pouvoir de la monarchie. Relativement peu d’officiers ont été directement impliqués dans chaque tentative, et parmi d’autres qui peuvent avoir eu des connaissances préalables, aucun ne semble avoir été suffisamment loyal pour signaler les plans au palais.

    3. Les deux tentatives ont eu lieu dans un isolement presque complet du grand public. Il y avait peu d’enthousiasme exprimé pour l’un ou l’autre, et peu parmi la population semblent se soucier de savoir si Hassan survit ou non. Au cours de ses 11 années au pouvoir, Hassan a dépensé une grande partie du capital politique qu’il a hérité de son père – la légitimité religieuse et politique d’une dynastie de trois cents ans, le rôle de premier plan du trône dans la lutte pour l’indépendance, et une mesure de considération populaire pour l’efficacité du monarque en tant que dirigeant.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #HassanII #Armée #Etats_Unis

  • CIA: Pour l’armée Hassan II était un obstacle au progrès du Maroc

    CIA: Pour l’armée Hassan II était un obstacle au progrès du Maroc

    Tags : Maroc, Etats-Unis, Armée, Hassan II, coup d’Etat, CIA,

    ESTIMATION SPECIALE DU RENSEIGNEMENT NATIONAL
    SNIE 61-1-72

    14 septembre 1972

    PERSPECTIVES POUR LA MONARCHIE MAROCAINE

    NOTE SOMMAIRE

    Cette estimation a été demandée par le Département d’État pour évaluer les perspectives de la monarchie marocaine à la lumière de la tentative de coup d’État du 16 août. Elle n’est pas destinée à remplacer NIE 61-72, « Les perspectives du Maroc », daté du 15 juin 1972, SECRET, car l’analyse des problèmes sociaux, politiques et économiques sous-jacents dans ce document reste généralement valable.

    Cet article conclut que le roi Hassan est dans une position sérieusement affaiblie et qu’une attaque réussie contre lui pourrait avoir lieu à tout moment. Il conserve certains atouts et est un habile manipulateur politique, mais il ne consacre pas suffisamment d’efforts à gouverner. La loyauté de l’establishment militaire, sur laquelle le trône s’est traditionnellement appuyé, est mise à rude épreuve et le roi ne peut plus compter sur son rôle hérité de chef religieux et temporel pour le soutenir.

    À court terme, une tentative contre Hassan est plus susceptible d’être un coup porté par une poignée d’officiers militaires déterminés à évincer un monarque qu’ils considèrent désormais comme un obstacle au progrès du Maroc. À plus long terme, une action contre Hassan pourrait s’inscrire dans le cadre d’une détérioration plus large du corps politique, y compris peut-être une rupture de l’ordre public ou le développement d’un mouvement révolutionnaire. Depuis que Hassan s’est isolé des sources de soutien les plus importantes du pays, il y a de fortes chances que l’une ou l’autre tentative contre lui réussisse.

    L’Estimation
    1. En un peu plus d’un an, il y a eu deux tentatives pour éliminer le roi Hassan. Les détails de l’attaque du 16 août contre son avion et la planification de celle-ci ne sont toujours pas clairs, mais il existe de bonnes preuves que le ministre de la Défense et homme fort des Forces armées marocaines, le général de division Mohamed Oufkir, était impliqué dans le complot. En tout cas, il est largement admis au Maroc qu’il a dirigé l’attentat et qu’il a été tué pour cette raison. Il ne semble pas y avoir d’officiers capables de remplacer Oufkir en tant que commandant fort des Forces armées marocaines. Le roi Hassan a aboli le poste de ministre de la Défense et a pris le contrôle direct de l’establishment militaire.

    2. Il convient de noter que la tentative de renversement du roi de juillet 1971 et celle d’août 1972 ont été menées par de petits groupes d’officiers militaires. Nous avons peu de preuves tangibles sur les croyances et les objectifs ultimes de ces hommes. Le Maroc a des problèmes sociaux et économiques fondamentaux, et le mécontentement grandit dans de nombreuses parties de la population, un état de malaise qui se reflète – bien que de manière plutôt inefficace – dans les partis politiques. Cependant, à notre connaissance, il n’y a pas eu de contacts entre les comploteurs et les dirigeants politiques civils. Les comploteurs militaires étaient presque exclusivement des Berbères ruraux conservateurs – l’élément majoritaire du corps des officiers. Les preuves disponibles indiquent que les prétendus régicides visaient à éliminer le roi et à se débarrasser de l’entourage corrompu et gaspilleur qui l’entoure. Les officiers ne semblaient pas déterminés à provoquer des changements sociaux et économiques radicaux, bien qu’ils aient cherché à restreindre au moins secrètement le pouvoir de la monarchie. Relativement peu d’officiers ont été directement impliqués dans chaque tentative, et parmi d’autres qui peuvent avoir eu des connaissances préalables, aucun ne semble avoir été suffisamment loyal pour signaler les plans au palais.

    3. Les deux tentatives ont eu lieu dans un isolement presque complet du grand public. Il y avait peu d’enthousiasme exprimé pour l’un ou l’autre, et peu parmi la population semblent se soucier de savoir si Hassan survit ou non. Au cours de ses 11 années au pouvoir, Hassan a dépensé une grande partie du capital politique qu’il a hérité de son père – la légitimité religieuse et politique d’une dynastie de trois cents ans, le rôle de premier plan du trône dans la lutte pour l’indépendance, et une mesure de considération populaire pour l’efficacité du monarque en tant que dirigeant.

    4. À la suite des deux tentatives de coup d’État, le roi Hassan a exprimé sa détermination à continuer à gouverner son pays comme avant, mais il ne sait pas qui lui est loyal et qui ne lui est pas fidèle. Les membres du corps des officiers ne peuvent être sûrs de leur propre position ou de celle de leurs frères en uniforme. Les ministres et les hauts fonctionnaires pour qui le service à Hassan a été la voie vers la richesse doivent se demander si leur fortune est désormais liée à une étoile déclinante. Les dirigeants politiques de l’opposition examineront si les événements récents ont rendu le moment venu pour eux de faire pression sur Hassan pour une part du pouvoir au gouvernement ou s’ils devraient attendre leur heure. Ces forces et d’autres – les étudiants, les organisations syndicales, les chefs religieux – joueront pour obtenir leur avantage dans les mois à venir.

    La position d’Hassan : passifs et actifs

    5. La question clé de l’effet que cette deuxième tentative de coup d’État aura sur Hassan lui-même reste sans réponse. Il a montré à deux reprises une capacité admirable à échapper à une pluie de balles et à prendre en main la situation. Il a également démontré au fil des ans une grande capacité de manipulation politique, équilibrant ce parti politique, cette clique ou cette personne les uns contre les autres. Mais il a aussi consacré une grande partie de son temps à la poursuite du plaisir. Si Hassan ne peut pas acheter la loyauté de ses officiers et administrateurs ni compter sur son rôle hérité de chef religieux et temporel pour lui gagner le soutien populaire, son avenir semblerait résider dans le fait de changer sa méthode de gouvernement et de donner au moins l’apparence d’avoir le bien-être de son peuple dans l’âme. La tentative de coup d’État de 1971 ne lui a rien appris à cet égard. La tentative de 1972 peut, mais nous en doutons fortement. Sa première réponse a été de blâmer pratiquement tout le monde au Maroc pour les conditions qui ont entraîné des tentatives d’assassinat. Il ne semble pas reconnaître que sa propre performance peut être blâmée ; c’est un monarque très traditionnel dans le sens où il croit que l’autorité lui appartient de droit et n’a pas besoin d’être gagnée par une gouvernance efficace de son royaume.

    6. Traditionnellement, l’establishment militaire marocain a été un pilier fondamental du trône, fournissant non seulement le pouvoir de maintenir la sécurité intérieure, mais aussi un cadre de personnes privilégiées à partir desquelles les nominations aux postes administratifs provinciaux clés ont été faites. Il y a sans aucun doute de nombreux officiers qui restent fidèles au roi, mais il ne peut pas être sûr de qui ils sont. Il a réagi à la déloyauté de quelques-uns en donnant un discours cinglant aux officiers supérieurs des Forces royales marocaines dans lequel il a mis en cause leur intégrité et celle de l’institution dont ils font partie. De plus, cette dénonciation a été diffusée à l’ensemble de la population. Il a repris la direction de l’establishment militaire au motif qu’il ne peut faire confiance à aucun de ses subordonnés militaires ; dans ces circonstances, la loyauté des militaires a été mise à rude épreuve.

    7. Puisque la confiance d’Hassan envers Oufkir (qui avait été proche du roi Hassan et de son père) s’est avérée déplacée, Hassan doit s’inquiéter profondément de la loyauté des autres. Avec la mort d’Oufkir, il y a un vide dans l’administration qui ne peut pas être facilement comblé. Provisoirement, le Roi a nommé le général Driss Ben Omar pour l’assister dans l’administration des forces armées. Mais le général n’est pas considéré comme une personne forte ; de plus, il n’est pas en bonne santé et a l’inconvénient supplémentaire d’être un Arabe à la tête d’un corps d’officiers en grande partie berbère.

    8. À la suite des deux tentatives de coup d’État, il y a eu un désherbage considérable des niveaux supérieurs des Forces armées marocaines. Contrairement aux 15 généraux en service en juin 1971, il n’y en a plus que quatre. Cependant, en purgeant l’échelon supérieur des forces armées, Hassan court également le risque de placer à des postes importants des officiers allant du major au colonel qui pourraient être encore plus mécontents de la monarchie. Les plus jeunes de ces hommes, souvent mieux formés et éduqués que leurs aînés, semblent s’être irrités sous le commandement de généraux plus âgés, dont beaucoup ont été choyés par le roi et ont été entachés par son style de vie dissolu. La purge a toutefois supprimé pratiquement tous les officiers supérieurs qui avaient des partisans, et il faudra peut-être un certain temps avant que de nouvelles personnalités de premier plan n’apparaissent et que des cliques ne se forment autour d’elles.

    9. Nous avons actuellement très peu de preuves directes sur les attitudes des individus ou des groupes au sein du corps des officiers marocains. Le fait que deux groupes, en l’espace d’un peu plus d’un an, aient pris les risques d’une tentative d’assassinat devrait être une preuve convaincante du profond mécontentement du corps des officiers face au régime de Hassan. Nous doutons que les purges d’Hassan aient éradiqué ce mécontentement. En effet, il y a des signes que ses coups de langue et le retrait de munitions des unités militaires ont retourné les autres contre lui. Les tentatives de 1971 et 1972 ont été faites par des officiers qui cherchaient évidemment un gouvernement plus efficace, mais qui étaient conservateurs dans leurs perspectives politiques. À mesure que les jeunes officiers gagnent en ancienneté, nous pensons que l’attitude des putschistes potentiels est susceptible de changer.

    10. Il y a plus de personnes d’origine arabe parmi les jeunes officiers et donc plus de chances qu’un individu donné soit influencé par les idées politiques d’autres États arabes. La Libye a fait l’éloge des comploteurs marocains, bien qu’il n’y ait aucune preuve de contact libyen avec les comploteurs de 1971 ou 1972. Les Libyens aident les exilés civils marocains, mais ils semblent n’avoir aucune relation de travail directe avec les dissidents à l’intérieur du Maroc. De plus, le régime de Kadhafi inspire peu de respect au sein des Forces armées marocaines. Les Algériens, qui sont plus susceptibles d’avoir de l’influence au Maroc, n’ont aucun amour pour Hassan ou la monarchie, mais craignent qu’un successeur ne soit pire de leur point de vue. Par conséquent, Alger sera prudent quant au soutien des éléments anti-Hassan.

    11. Hassan possède certains atouts. La campagne, fidèle à la monarchie de manière passive, offre une toile de fond de stabilité. Le roi ne peut cependant pas compter sur le soutien rural pour dissuader les initiatives de l’opposition. Le soutien qu’il tire de ces racines est diffus et désorganisé et, dans l’esprit du roi, probablement exagéré. De plus, la population rurale est largement désarmée et ne constituerait pas une contre-force efficace en cas de nouveaux coups portés contre lui.

    12. Il existe un nombre important d’huissiers de justice, de hauts fonctionnaires et de ministres, comme le Premier ministre Karim-Lamrani et les frères Benhima (ministres des affaires étrangères et de l’intérieur), qui doivent leurs positions et souvent leur fortune à la faveur d’Hassan. Certains d’entre eux le serviront bien, soit par conviction que sa voie est correcte, soit parce qu’ils ne voient pas d’autre alternative pour eux-mêmes que de soutenir son règne. D’autres s’éloigneront probablement quelque peu dans le but d’éviter la ruine si la maison royale est renversée. Mais pratiquement toutes ces personnes consacreront une certaine quantité de temps et d’énergie à s’assurer qu’elles semblent fidèles au roi Hassan, à évaluer la loyauté des autres et à ranger des actifs à l’étranger pour l’avenir. Ceci, plus Hassan’ L’hypothèse d’un contrôle plus direct des décisions au jour le jour entraînera probablement une baisse de l’efficacité gouvernementale. Le roi lui-même a fixé un niveau d’attention médiocre à l’administration, aux questions budgétaires, etc., et ne montre aucun signe de changement.

    13. L’appareil de renseignement du gouvernement est susceptible d’absorber une grande partie de l’attention du roi. Il n’a déjà pas réussi à l’alerter de deux coups potentiellement désastreux portés au trône et il doit essayer de s’assurer qu’il ne soit pas pris par surprise une troisième fois. Son principal officier de renseignement est l’expérimenté colonel Ahmed Dlimi qui dirige le service de renseignement du palais. Dlimi a servi Hassan dans divers postes de renseignement et de sécurité au cours des 10 dernières années. Nous présumons cependant que Hassan ne dépendra pas d’un seul service mais tentera également de placer des officiers fidèles en charge du service de renseignement militaire et de l’appareil de sécurité au sein du ministère de l’Intérieur.

    14. Le Roi cherchera à maintenir son contrôle en équilibrant diverses forces militaires et de sécurité. Il aurait l’intention de réduire la taille de l’armée régulière (aujourd’hui environ 50 000) et pourrait s’appuyer davantage sur la gendarmerie et d’autres forces de sécurité intérieure. À court terme au moins, Hassan pourrait probablement compter sur ces forces, qui totalisent 12 000 hommes répartis dans tout le pays, et sur diverses unités d’élite de l’armée pour réprimer les manifestations de désordre public. La gendarmerie a reçu un traitement plus favorable que les forces armées et n’a montré aucun signe de déloyauté lors des tentatives de coup d’État de 1971 ou de 1972.

    15. Hassan profite également du manque d’unité et d’objectif commun parmi ceux qui s’opposent à lui. Les partis politiques civils légaux au Maroc souhaitent partager une partie du pouvoir de Hassan. Ils ont peu de points communs avec l’establishment militaire. De plus, ni les politiciens ni les militaires ne sont susceptibles de croire qu’ils peuvent contraindre Hassan à jouer le rôle d’un monarque constitutionnel. Les partis, principalement l’Istiqlal et son émanation l’Union nationale des forces populaires, n’ont cessé de perdre en efficacité au cours des 10 dernières années environ. Ils n’ont guère réussi à attirer le soutien d’une population apathique. Leurs très mauvaises performances au pouvoir à la fin des années 1950 et au début des années 1960 ont permis à Hassan de les écarter relativement facilement avant même qu’il n’assume le pouvoir direct et suspende le Parlement en 1965.

    16. La technique d’Hassan a consisté à faire allusion à certaines réformes limitées, à dispenser certaines faveurs royales et à promettre une chance au pouvoir – et les avantages qui vont avec – aux dirigeants politiques disposés à collaborer ou à coopérer avec lui. Il a généralement tenu juste assez de promesses pour attirer les chefs de parti les plus vénaux et pour diviser les conseils de parti sur l’opportunité de le suivre. Et à au moins une occasion, il a doublé les partis en faisant un geste politique pendant une période où ils comprenaient qu’il attendait leur réponse sur une offre royale.

    17. Dans les circonstances actuelles, les dirigeants politiques sont confrontés à un dilemme. Si le roi leur offre un rôle au sein du gouvernement, comme il pourrait bien le faire s’il autorise des élections en vertu de la nouvelle constitution, ils risqueraient de s’aliéner certains de leurs partisans en acceptant, puisque Hassan ne leur offrirait presque certainement pas un pouvoir politique vraiment significatif, ni même une chance d’y parvenir par le biais d’élections libres. Si, d’un autre côté, ils choisissent de s’opposer ouvertement, par exemple en employant des tactiques de réunions publiques et de manifestations, ils risquent une répression sévère et violente de la part des forces de sécurité. Dans cette situation, notre meilleure estimation est que, si certains dirigeants politiques peuvent parvenir à un accord avec le roi, la plupart essaieront de chevaucher la clôture aussi longtemps que possible et feront en fait très peu, mais feront quelques remontrances verbales contre la monarchie.

    Hassan peut-il survivre ?

    18. Hassan sera disposé à employer toutes les armes de manipulation à sa disposition – y compris le réaménagement des liens étrangers – afin de maintenir son trône. Le Maroc a actuellement des liens étroits avec la France et les États-Unis. Le premier est la principale source d’investissement étranger et la principale influence culturelle étrangère au Maroc ; ce dernier fournit chaque année quelque 45 millions de dollars d’aide, principalement sous forme d’excédents alimentaires. Hassan lui-même est un francophile, et il est fondamentalement amical avec les États-Unis, mais les liens étrangers qu’il privilégie ne sont généralement pas populaires au Maroc. Avant la dernière tentative de coup d’État, il avait accru le rôle de la France dans son appareil de sécurité intérieure ; il peut maintenant tenter d’engager plus fermement les États-Unis dans la défense de son régime, en appelant à un soutien accru en matière de renseignement et à d’autres formes d’assistance dans le domaine de la sécurité,

    19. S’il en vient à sentir que les dirigeants des partis politiques font des progrès contre lui, cependant, il voudra probablement détourner l’attention vers d’autres questions. La manœuvre classique dans de telles circonstances est de se plier au sentiment xénophobe. Il pourrait bien choisir de s’opposer aux investissements français au Maroc ou de réaffirmer les revendications marocaines sur les territoires espagnols en Afrique du Nord. En outre, la présence militaire américaine au Maroc*, principalement les installations de communication de Kénitra, pouvait lui apparaître comme une cible particulièrement attrayante. Hassan soupçonne probablement que, d’une manière ou d’une autre, l’un des dizaines d’Américains présents à la mission d’entraînement à Kenitra aurait pu donner l’avertissement de troubles imminents le 16 août. En tout état de cause, il sait que les forces politiques civiles, notamment le parti Istiqlal, s’opposent à la présence militaire américaine.

    * La présence militaire américaine au Maroc consiste en une équipe de formation pour l’armée de l’air marocaine et une école de communication à Kenitra, ainsi qu’une installation de communication navale sur deux sites près de Kenitra, qui dessert la sixième flotte. Quelque 4 000 membres du personnel et leurs ayants droit sont présents dans le pays.

    20. Les éléments de la tragédie classique sont présents au Maroc. Certains monarques – Hussein et le Shah viennent à l’esprit – ont fait face à des situations tout aussi alarmantes et ont survécu. Mais ils avaient des atouts tels qu’un corps de subordonnés loyaux, une disposition à travailler dans le domaine du gouvernement et une volonté de faire du trône un agent de changement. Hassan a perdu le soutien des groupes les plus importants du pays et les gens sont généralement indifférents à son sort. De plus, il est dilettante, convaincu de sa propre droiture et semble incapable de comprendre que sa survie et celle de sa dynastie dépendent, à tout le moins, de l’adhésion de quelques groupes influents et d’une administration plus efficace du pays.

    21. Un autre effort pour retirer Hassan pourrait intervenir très prochainement ou être retardé pendant des années. À court terme, il est plus probable que cela se produise car ceux de 1971 et 1972 ont été frappés par une poignée d’officiers militaires déterminés à renverser un monarque qu’ils considèrent maintenant comme un obstacle au progrès du Maroc. Bref, d’autres coups portés au Roi paraissent certains ; il n’est pas de nature à abdiquer et à s’exiler. Il restera et tentera de parer les coups, même s’il n’y a aucun moyen de savoir quand ni où ils viendront. Mais comme Hassan s’est coupé des sources de soutien les plus importantes du pays, il y a de fortes chances que l’une ou l’autre tentative contre lui réussisse.

    22. Même si Hassan reste au pouvoir pendant un an ou deux, il existe des sources potentielles de troubles politiques redoutables au Maroc. Le chômage et la pauvreté sont endémiques et croissants dans les villes qui, avec leur grand nombre d’habitants pauvres des bidonvilles et d’étudiants et d’intellectuels frustrés, sont un terreau fertile pour la dissidence. Le travail organisé, les organisations étudiantes ou des groupes politiques radicaux tels que le Parti communiste illégal pour la libération et le socialisme peuvent en venir à croire que les récents coups montrent la faiblesse du roi Hassan. Ils pourraient essayer d’affaiblir davantage le roi par des tactiques révolutionnaires telles que des manifestations de masse, des grèves générales et des émeutes, et peut-être même en se tournant vers le terrorisme urbain. Hassan réagirait certainement à un tel développement avec vigueur. Il est possible que certaines des forces sur lesquelles il s’appuie pour maintenir l’ordre ne soient pas disposées à prendre de sérieux risques au nom d’un roi auquel elles ne sont plus fidèles. Et si la violence devait persister pendant une période prolongée, cela pourrait ajouter un élément très troublant au contrôle de Hassan, conduisant peut-être à une rupture de l’ordre public.

    Après Hassan ?

    23. Ce à quoi ressemblerait le Maroc sans Hassan est très difficile à définir à ce stade. La composition des forces qui l’ont renversé ferait bien sûr beaucoup pour déterminer la nature du régime qui lui succède. Un coup d’État réussi par un autre groupe d’officiers berbères conservateurs pourrait produire un gouvernement pas particulièrement différent dans les perspectives politiques de l’actuel, mais vraisemblablement moins corrompu et peut-être plus efficace. D’un autre côté, l’initiative pourrait être prise par des officiers plus socialistes des rangs moyens ou inférieurs. Leur orientation pourrait être fondamentalement « le Maroc d’abord » et réformiste, ou elle pourrait être d’une caste révolutionnaire et plus militante arabe.

    24. Tout gouvernement successeur, même une régence, rencontrerait une augmentation des tendances à la division caractéristiques du pays. Malgré toute l’extravagance et l’inattention d’Hassan aux rouages ​​du gouvernement, la maison royale a fourni une certaine orientation aux éléments disparates de la société marocaine.

    25. Compte tenu des problèmes auxquels il serait confronté, presque tout gouvernement qui succéderait à Hassan chercherait à accroître sa propre popularité par une victoire bon marché et facile. La présence étrangère au Maroc serait presque certainement attaquée. Inviter les États-Unis à quitter leurs installations de communications militaires serait une décision évidente pour tout gouvernement. Un nationaliste ferait presque certainement cela – et réduirait probablement aussi la présence française. Même un régime conservateur serait tenté de prendre des mesures anti-étrangers pour attirer le soutien des éléments politiques dans les villes. Dans presque toutes les circonstances imaginables, il y aurait beaucoup moins de volonté de permettre une présence militaire américaine continue que ce dont nous avons bénéficié depuis que le Maroc est devenu indépendant.

    Source : US Department of State, 14/19/1972

    #Maroc #HassanII #Armée #Etats_Unis


  • Congo: Il y a 62 ans, coup d’Etat contre Lumumba

    Congo: Il y a 62 ans, coup d’Etat contre Lumumba

    RDC, Congo, Patrice Lumumba, Belgique, Etats-Unis, CIA, impérialisme, colonialisme,

    En ce jour il y a 62 ans, un coup d’État soutenu par les États-Unis a eu lieu pour renverser Patrice Lumumba, le héros congolais de la libération, panafricaniste, et premier dirigeant démocratiquement élu et premier ministre de la République démocratique du Congo indépendante. L’anti-impérialisme de Lumumba et sa vision d’une nation unie ont fait de lui un ennemi à la fois pour la Belgique et les États-Unis. La CIA a ordonné son assassinat, mais lorsqu’ils n’ont pas pu terminer le travail par eux-mêmes, les États-Unis et la Belgique ont secrètement distribué de l’argent et de l’aide aux politiciens rivaux qui ont organisé le coup d’État, emprisonné, torturé.

      Suite à une victoire éclatante aux premières véritables élections auxquelles les Congolais ont participé, Patrice Lumumba est devenu premier ministre du Congo du 24 juin 1960 jusqu’à son renversement et son emprisonnement le 14 septembre de la même année par le militaire Joseph-Désiré Mobutu et ses soutiens. Ce dernier a ensuite dirigé le pays, d’abord en sous-main, puis de manière directe à partir de 1965 jusqu’à son renversement en 1997.

    Le 17 janvier 1961, Lumumba, ce grand combattant pour l’indépendance du Congo, pour la justice sociale et pour l’internationalisme a été torturé puis exécuté, en compagnie de plusieurs de ses camarades, par des dirigeants congolais complices des puissances occidentales ainsi que par des policiers et des militaires belges. Lumumba n’avait que 35 ans et aurait pu continuer à jouer un rôle très important, tant dans son pays, qu’en Afrique et au niveau mondial.

    Comme l’a écrit la journaliste Colette Braeckman :
    « Patrice Lumumba, Premier ministre congolais destitué en septembre, placé en résidence surveillée puis détenu à Thysville, avait été envoyé au Katanga le 17 janvier 1961. Cinq heures après son arrivée sur le sol katangais, il était mis à mort avec ses deux compagnons Maurice M’Polo et Robert Okito »1.

      Parmi les dirigeants congolais qui ont participé directement à la mise à mort de Lumumba, on trouve Moïse Tshombé président proclamé de la province congolaise du Katanga qui a fait sécession le 11 juillet 1960, à peine deux semaines après le début de l’indépendance que le Congo a obtenue le 30 juin 1960. La sécession du Katanga proclamée par Moïse Tshombe fut soutenue par la Belgique et des grandes entreprises privées minières belges très présentes dans cette partie du Congo, voir plus loin, afin de déstabiliser le gouvernement du premier ministre Patrice Lumumba.

      Au moins cinq policiers et militaires belges étaient également présents lors de l’assassinat. Joseph-Désiré Mobutu, un des principaux responsables congolais de l’assassinat de Lumumba, n’était pas présent sur place le jour de l’assassinat qui a eu lieu dans l’Est alors qu’il se trouvait à l’Ouest du pays dans la capitale.
      La responsabilité de la Belgique dans l’assassinat de Lumumba en janvier 1961 a été établie par plusieurs auteurs, notamment par Ludo De Witte dans L’Assassinat de Lumumba, et cela a fait l’objet des travaux d’une commission du parlement belge en 2001-2002. On pourra lire également l’interview donnée par Ludo De Witte au CADTM en 2018. Dans cette interview, Ludo De Witte résume simplement les causes de l’assassinat de Lumumba :

      « Lumumba a été la victime de l’impérialisme. En fait on voulait continuer l’impérialisme au Congo, remplacer un système colonial par un système néocolonial. Un système où il y aurait des noirs, des Congolais, qui seraient des politiciens et des ministres mais, en coulisse, ce serait toujours les pouvoirs occidentaux et leurs grandes sociétés qui domineraient le pays. C’est bien ça le néocolonialisme contre lequel Lumumba voulait lutter et c’est pour cela qu’il a été assassiné. ».

      Il convient de prendre connaissance du discours du premier ministre de la République du Congo, Patrice Lumumba face à Baudouin, roi des Belges. Baudouin avait déclaré dans son allocution :
      « L’indépendance du Congo constitue l’aboutissement de l’œuvre conçue par le génie du roi Léopold II, entreprise par lui avec un courage tenace et continuée avec persévérance par la Belgique ».

    Lumumba de la prison :
    « L’histoire aura un jour son mot à dire, mais ce ne sera pas l’histoire qui est enseignée à Bruxelles, Paris, Washington ou aux Nations Unies. Mais l’histoire qui sera enseignée dans les pays libérés de l’impérialisme et de ses marionnettes. « 

      Lors de la proclamation de l’indépendance du Congo le 30 juin 1960, le Premier ministre du Congo, Patrice Emery Lumumba, prononce un discours mémorable

      Lumumba dans son discours veut que justice soit rendue au peuple congolais, en voici une version intégrale sous forme vidéo et sous forme écrite :
      Discours prononcé au siège du parlement après ceux du Roi Baudouin et du Président Joseph Kasa-vubu, le jour de la proclamation de l’indépendance de la République démocratique du Congo.
      « Congolais et Congolaises,
      Combattants de l’indépendance aujourd’hui victorieux,
      Je vous salue au nom du gouvernement congolais.
      À vous tous, mes amis, qui avez lutté sans relâche à nos côtés, je vous demande de faire de ce 30 juin 1960 une date illustre que vous garderez ineffaçablement gravée dans vos cœurs, une date dont vous enseignerez avec fierté la signification à vos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté.

      Car cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique, pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier cependant que c’est par la lutte qu’elle a été conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang.

      Cette lutte, qui fut de larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. Ce que fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant, exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers.
      Nous avons connu les ironies, les insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « vous » honorable était réservé aux seuls Blancs ?

      Nous avons connu que nos terres furent spoliées au nom de textes prétendument légaux qui ne faisaient que reconnaître le droit du plus fort. Nous avons connu que la loi n’était jamais la même selon qu’il s’agissait d’un Blanc ou d’un Noir : accommodante pour les uns, cruelle et inhumaine pour les autres.
      Nous avons connu les souffrances atroces des relégués pour opinions politiques ou croyances religieuses ; exilés dans leur propre patrie, leur sort était vraiment pire que la mort elle-même.

      Nous avons connu qu’il y avait dans les villes des maisons magnifiques pour les blancs et des paillotes croulantes pour les Noirs, qu’un Noir n’était admis ni dans les cinémas, ni dans les restaurants, ni dans les magasins dits européens ; qu’un Noir voyageait à même la coque des péniches, aux pieds du blanc dans sa cabine de luxe.

      Qui oubliera enfin les fusillades où périrent tant de nos frères, les cachots où furent brutalement jetés ceux qui ne voulaient plus se soumettre au régime d’une justice d’oppression et d’exploitation ?
      Tout cela, mes frères, nous en avons profondément souffert. Mais tout cela aussi, nous que le vote de vos représentants élus a agréé pour diriger notre cher pays, nous qui avons souffert dans notre corps et dans notre cœur de l’oppression colonialiste, nous vous le disons tout haut, tout cela est désormais fini. La République du Congo a été proclamée et notre pays est maintenant entre les mains de ses propres enfants. Ensemble, mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener notre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la justice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir quand il travaille dans la liberté et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière. Nous allons veiller à ce que les terres de notre patrie profitent véritablement à ses enfants. Nous allons revoir toutes les lois d’autrefois et en faire de nouvelles qui seront justes et nobles.

      Nous allons mettre fin à l’oppression de la pensée libre et faire en sorte que tous les citoyens jouissent pleinement des libertés fondamentales prévues dans la Déclaration des droits de l’Homme.
      Nous allons supprimer efficacement toute discrimination quelle qu’elle soit et donner à chacun la juste place que lui vaudront sa dignité humaine, son travail et son dévouement au pays. Nous allons faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes, mais la paix des cœurs et des bonnes volontés.
      Et pour cela, chers compatriotes, soyez sûrs que nous pourrons compter non seulement sur nos forces énormes et nos richesses immenses, mais sur l’assistance de nombreux pays étrangers dont nous accepterons la collaboration chaque fois qu’elle sera loyale et ne cherchera pas à nous imposer une politique quelle qu’elle soit. Dans ce domaine, la Belgique qui, comprenant enfin le sens de l’histoire, n’a pas essayé de s’opposer à notre indépendance, est prête à nous accorder son aide et son amitié, et un traité vient d’être signé dans ce sens entre nos deux pays égaux et indépendants. Cette coopération, j’en suis sûr, sera profitable aux deux pays. De notre côté, tout en restant vigilants, nous saurons respecter les engagements librement consentis.

      Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le Congo nouveau, notre chère République, que mon gouvernement va créer, sera un pays riche, libre et prospère. Mais pour que nous arrivions sans retard à ce but, vous tous, législateurs et citoyens congolais, je vous demande de m’aider de toutes vos forces. Je vous demande à tous d’oublier les querelles tribales qui nous épuisent et risquent de nous faire mépriser à l’étranger.

      Je demande à la minorité parlementaire d’aider mon gouvernement par une opposition constructive et de rester strictement dans les voies légales et démocratiques. Je vous demande à tous de ne reculer devant aucun sacrifice pour assurer la réussite de notre grandiose entreprise. Je vous demande enfin de respecter inconditionnellement la vie et les biens de vos concitoyens et des étrangers établis dans notre pays. Si la conduite de ces étrangers laisse à désirer, notre justice sera prompte à les expulser du territoire de la République ; si par contre leur conduite est bonne, il faut les laisser en paix, car eux aussi travaillent à la prospérité de notre pays. L’indépendance du Congo marque un pas décisif vers la libération de tout le continent africain.

      Voilà, Sire, Excellences, Mesdames, Messieurs, mes chers compatriotes, mes frères de race, mes frères de lutte, ce que j’ai voulu vous dire au nom du gouvernement en ce jour magnifique de notre indépendance complète et souveraine. Notre gouvernement fort, national, populaire, sera le salut de ce pays.
      J’invite tous les citoyens congolais, hommes, femmes et enfants, à se mettre résolument au travail en vue de créer une économie nationale prospère qui consacrera notre indépendance économique.
      Hommage aux combattants de la liberté nationale !
      Vive l’indépendance et l’Unité africaine !
      Vive le Congo indépendant et souverain ! »

    Source : Mille babords

    Lumumba, combattant internationaliste

      Avant de devenir premier ministre, Lumumba a établi des liens solides avec une série de mouvements et de personnalités anti impérialistes, panafricanistes et internationalistes. En décembre 1958, il est présent à la Conférence des Peuples africains à Accra. Il y rencontre, entre autres, l’ Antillo-Algérien Frantz Fanon, le Ghanéen Kwame Nkrumah et le Camerounais Félix-Roland Moumié 2. Il y prononce un discours dans lequel il déclare :

      « Notre mouvement a pour but fondamental la libération du peuple congolais du régime colonialiste et son accession à l’indépendance. Nous fondons notre action sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme – droits garantis à tous les citoyens de l’humanité par la Charte des Nations Unies – et estimons que le Congo, en tant que société humaine, a le droit d’accéder au rang des peuples libres. ».

      Il le conclut en ses mots :
      « C’est pourquoi nous crions vivement avec tous les délégués : A bas le colonialisme et l’impérialisme. À bas le racisme et le tribalisme. Et vive la nation congolaise, vive l’Afrique indépendante. »
      À l’issue de cette conférence, Lumumba, est nommé membre permanent du comité de coordination, comme le rappelle Saïd Bouamama dans Figures de la révolution africaine 3. Lumumba était également proche de militants belges anticolonialistes et anticapitalistes comme Jean Van Lierde qui était engagé dans le soutien à la révolution algérienne et qui entretenait des liens étroits4 avec l’hebdomadaire La Gauche et avec son animateur principal Ernest Mandel.

      Quelques semaines après la conférence d’Accra, Lumumba et son mouvement organisent dans la capitale du Congo belge à l’époque, une réunion pour rendre compte des résultats de ce sommet anticolonialiste. Il y revendique l’indépendance du Congo devant plus de 10 000 personnes. Il décrit l’objectif du Mouvement National Congolais en évoquant « la liquidation du régime colonialiste et de l’exploitation de l’homme par l’homme » 5.

      Selon Le Monde diplomatique de février 1959, suite à cette conférence, une émeute éclata à Léopoldville à partir du 4 janvier 1959. Voici ce qu’en dit le mensuel français :
      « Le point de départ de l’émeute est en relation directe avec la conférence panafricaine d’Accra. C’est en effet au moment où les leaders du Mouvement national congolais — au premier rang desquels le président du Mouvement, M. Lumumba — s’apprêtaient à tenir une réunion publique sur ce sujet que les premiers troubles ont éclaté. Avec l’autorisation du gouverneur général du Congo belge, M. Cornelis, une délégation de nationalistes congolais, conduite par M. Lumumba, s’était rendue au Ghana en décembre. Et c’est un compte rendu de son voyage et de ses travaux qu’elle s’apprêtait à faire le 4 janvier, quand la police donna l’ordre aux conférenciers et à ceux qui étaient venus les entendre de se disperser » 6.

      Il faut préciser qu’au cours de l’année 1959, la répression organisée par la Belgique colonialiste a fait des dizaines, voire des centaines, de morts. Un exemple de l’ampleur de la répression : en octobre 1959, lors du congrès national du Mouvement national congolais (MNC) à Stanleyville, les gendarmes ont tiré sur la foule en faisant 30 morts et des centaines de blessés. Lumumba est arrêté quelques jours plus tard, il est jugé en janvier 1960 et condamné à 6 mois de prison le 21 janvier 1960.

      Mais les protestations sont telles qu’à Bruxelles, le pouvoir prend peur et décide de lâcher du lest en convoquant des élections locales auxquelles les Congolais sont invités à participer. Lumumba est libéré le 26 janvier quelques jours après sa condamnation. Finalement, après les élections locales, des élections générales sont organisées en mai 1960, les premières dans l’histoire du Congo belge. Le Mouvement national congolais (MNC) en sort vainqueur et, en conséquence, Lumumba est nommé premier ministre.


    L’enchaînement des évènements qui mène au coup d’État contre Lumumba et à son assassinat

      Suite au discours de Lumumba le 30 juin, le gouvernement belge, la monarchie et les patrons des grandes entreprises belges présentes au Congo décident d’écarter Lumumba et de provoquer la sécession du Katanga, la province la plus riche en matières premières.

      Tout de suite se présentent des complices congolais en la personne de Moïse Tshombé, proclamé président du Katanga le 11 juillet 1960, puis en la personne du président Joseph Kasa-Vubu qui révoque Lumumba en septembre 1960 sans en avoir le pouvoir constitutionnel, et en Joseph-Désiré Mobutu qui dirige quelques jours plus tard un coup d’État et fait arrêter Lumumba alors que ses ministres lui ont confirmé leur confiance et que son parti est le principal parti au parlement. Mobutu, qui a fait une carrière militaire pendant la colonie et est un ancien journaliste dans la presse congolaise pro-coloniale, a réussi à obtenir un poste de colonel dans la nouvelle armée et s’est retourné très vite contre le gouvernement congolais.

      Entretemps la Belgique avait envoyé au Congo dès juillet 1960, 11 000 soldats, ce qui est énorme, dont 9 000 au Katanga. Ces 11 000 soldats belges sont acheminés au Congo en dix jours, précédés par des troupes spéciales de paras-commandos. Cette intervention militaire constitue une véritable agression contre un État désormais indépendant. Il faut souligner que la Belgique, membre de l’ OTAN, a disposé jusque dans les années 1980, en Allemagne de l’Ouest, d’une zone militaire suréquipée s’étendant de la frontière belge au rideau de fer. L’état-major belge avait à sa disposition un arsenal militaire considérable, en partie d’origine américaine, et l’ OTAN lui a permis de déployer avions, transports de troupes et même des navires de la marine de guerre qui ont bombardé des positions congolaises dans l’estuaire du fleuve Congo.

      Le gouvernement des États-Unis et la CIA sont aussi à la manœuvre aux « côtés » de la Belgique, avec qui ils ont décidé d’assassiner Lumumba. Lumumba[fn] The Assassination Archives and Research Center, Interim Report : Alleged Assassination Plots Involving Foreign Leaders, III, A, Congo.

    . De même que la France. Dans un télégramme en date du 26 août 1960, le directeur de la CIA Allen Dulles indique à ses agents à Léopoldville au sujet de Lumumba :
      « Nous avons décidé que son éloignement est notre objectif le plus important et que, dans les circonstances actuelles, il mérite une grande priorité dans notre action secrète » 7.
      Soulignons que le 12 août 1960, la Belgique avait signé un accord avec Tshombé, reconnaissant de facto l’indépendance du Katanga. Les tentatives du gouvernement de Lumumba pour faire face à cette sécession étaient tout à fait légitimes, mais étaient combattues par les grandes puissances occidentales.
      Malgré son arrestation par Mobutu, Lumumba ne capitule pas et il garde le contact avec les ministres qui restent fidèles à leur engagement et avec ses camarades. Un gouvernement clandestin dirigé par Antoine Gizenga s’établit à Stanleyville. Lumumba réussit à échapper à ses geôliers le 27 novembre 1960 et cherche à rejoindre le gouvernement clandestin à Stanleyville, mais il est arrêté quelques jours plus tard en route.

      En janvier 1961, alors que Lumumba est toujours très populaire, Mobutu et les puissances occidentales craignent qu’une révolte populaire aboutisse à la libération du leader et décide de le faire exécuter. L’opération qui mène à l’exécution de Lumumba est directement accompagnée et dirigée par des Belges aux ordres de Bruxelles. De leurs lieux de détention, le 17 janvier 1961, Lumumba, Mpolo et Okito ont été emmené en avion, piloté par un équipage belge, à Élisabethville, capitale du Katanga, et livrés aux autorités locales. Ils ont ensuite été torturés par des responsables katangais, dont Moïse Tshombé, et par des Belges. Ils sont ensuite fusillés le soir même, par des soldats sous le commandement d’un officier belge.

      Selon le témoignage du Belge Gerard Soete, commissaire de police chargé à l’époque de mettre en place une “police nationale katangaise”, les trois corps ont été transportés à 220 kilomètres du lieu d’exécution, et ont été enfouis dans la terre derrière une termitière, en pleine savane boisée.
      L’Agence France Presse qui a recueilli le témoignage de ce commissaire de police belge rapporte que 3 trois jours plus tard, les corps ont de nouveau été déplacés afin de les faire disparaître définitivement. Gerard Soete a affirmé avoir été accompagné d’”un autre blanc” et de quelques congolais, quand ils ont découpé à la scie les corps des trois martyrs avant de les mettre à dissoudre dans de l’acide [9].

    Le soutien de la Belgique à la dictature de Mobutu
      L’armée belge est intervenue à deux reprises au Congo pour aider Mobutu et son régime dictatorial à mettre fin à des actions de résistance d’organisations lumumbistes, la première fois en novembre 1964 avec l’opération Dragon Rouge et Dragon Noir respectivement à Stanleyville et à Paulis. À cette occasion, l’opération a été menée conjointement par l’armée belge, l’armée de Mobutu, l’État-major de l’armée des États-Unis et des mercenaires parmi lesquels des Cubains anti-castrites.

      Dans un discours prononcé à l’assemblée générale des Nations unies en novembre 1964, Ernesto Che Guevara avait dénoncé cette intervention. Il l’a aussi dénoncée dans un discours prononcé à Santiago de Cuba en disant : « aujourd’hui, le souvenir plus présent, plus poignant que tout autre est certainement celui du Congo et de Lumumba. Aujourd’hui, dans ce Congo si éloigné de nous et pourtant tellement présent, il y a une histoire que nous devons connaître et une expérience qui doit nous être utile. L’autre jour, les parachutistes belges ont pris d’assaut la ville de Stanleyville », extrait du Discours de Che Guevara à Santiago de Cuba, le 30 novembre 1964, à l’occasion du 8e anniversaire du soulèvement de la ville mené par Frank País.

      La deuxième intervention de l’armée belge s’est déroulée à Kolwezi au cœur de la région minière du Shaba (Katanga) en mai 1978 en collaboration avec l’armée française et celle de Mobutu. La justice belge n’a toujours pas rendu de jugement sur l’assassinat de Lumumba. L’affaire n’a pas été classée grâce à l’action de tous ceux et de toutes celles qui veulent que justice soit rendue. La famille de Lumumba continue son action pour exiger la vérité. Un juge d’instruction belge est toujours en charge de l’affaire car l’assassinat a été qualifié de crime de guerre pour lequel il n’y a pas de prescription. Et comme le souligne l’avocat de la famille, Christophe Marchand, cité par la RTBF le 23 juin 2011 « les principaux commanditaires sont morts aujourd’hui (…) mais d’anciens conseillers et attachés de cabinet du ministère des Affaires étrangères sont toujours vivants ».

    Lumumba : une figure devenue emblématique
      La figure de Lumumba a traversé l’histoire et constitue encore aujourd’hui un exemple pour tous ceux et celles pour l’émancipation des peuples. Lumumba n’a jamais capitulé.
      Sa popularité était telle sous le régime du dictateur Mobutu que celui-ci a décrété en 1966 que Patrice Lumumba était un héro national. Non content de l’avoir renversé en septembre 1960 puis d’avoir été un des principaux organisateurs de son assassinat, il a essayé de s’approprier une partie de son aura. Le jour de son exécution, le 17 janvier, est un jour férié au Congo-Kinshasa.

      À Bruxelles, suite à des années d’action des militant·es anti-colonialistes, le conseil municipal de Bruxelles-Ville a voté le 23 avril 2018 la création d’une place Patrice-Lumumba, qui a été officiellement inaugurée le 30 juin de la même année, date du 58e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo.
      Cela est bien peu de chose.
      Au-delà de dire la vérité sur la lutte de Lumumba et d’exiger que justice lui soit rendue, l’important est de prolonger son combat et celui de tous les Congolais et Congolaises qui ont lutté et luttent pour qu’on mette fin à toutes les formes de spoliation, d’oppression et d’exploitation.

      C’est pourquoi, le CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde) considère que les autorités de la Belgique doivent :

    • Reconnaître publiquement et nommer l’ensemble des méfaits et crimes commis par Léopold II et le royaume de Belgique à l’encontre du peuple congolais, et de lui adresser en conséquence des excuses officielles ;
    • Approfondir un travail de mémoire, en impliquant les acteurs concernés, tant dans l’enseignement que dans les activités d’éducation populaire, en passant par les espaces institutionnels ;
    • Procéder à une restitution de l’ensemble des biens culturels congolais ;
    • Soutenir activement une remise en cause de tous les symboles colonialistes dans l’espace public belge ;
    • Réaliser à un audit historique de la dette afin de procéder à des réparations et rétrocessions financières inconditionnelles pour les montants perçus en conséquence de la colonisation du Congo ;
    • Agir au sein des instances multilatérales, Banque mondiale, FMI, Club de Paris, etc., afin que leurs membres procèdent à une annulation totale et inconditionnelle des dettes odieuses de la République démocratique du Congo ;
    • Soutenir publiquement tout moratoire sur le remboursement de la dette qui serait décrété par le gouvernement congolais afin d’améliorer le système de santé public et de faire face à l’épidémie de Covid-19 et d’autres maladies qui provoquent des décès qui sont tout à fait évitables si les dépenses de santé publique étaient nettement accrues.

      Le CADTM apporte son soutien aux différents collectifs qui en Belgique convoquent des actions dans la foulée de Black Lives Matter et tous ceux qui agissent sur le thème de la mémoire coloniale.
      Le CADTM apporte son soutien au peuple congolais pour faire face aux conséquences sanitaires, économiques et sociales de la crise du Covid-19. Malgré les diktats des créanciers et les graves manquements des gouvernements congolais successifs qui se traduisent par une sévère répression et un déni flagrant des droits humains fondamentaux, les mouvements sociaux congolais résistent. Le CADTM apporte son soutien à ces luttes qui visent à faire triompher la justice sociale.

    Cet article a été publié sur le site du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM).
    Lire hors-ligne :

    Références
    1. Colette Braeckman, « Congo La mort de Lumumba Ultime débat à la Chambre sur la responsabilité de la Belgique dans l’assassinat de Patrice Lumumba Au-delà des regrets, les excuses de la Belgique REPERES La vérité comme seule porte de sortie Van Lierde l’insoumis », publié le 6 février 2002 https://plus.lesoir.be/art/congo-la-mort-de-lumumba-noir-ultime-debat-a-la-chambre_t-20020206-Z0LGFG.html
    2. Félix Roland Moumié (1925-1960), dirigeant de la lutte anti colonialiste et anti impérialiste au Cameroun a été assassiné sur ordre de la France à Genève le 3 novembre 1960.
    3. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, 300 p.
    4. Voir le résumé de l’intervention de Jean Van Lierde lors d’une conférence publique réalisée à Bruxelles en octobre 1995 pour rendre hommage à Ernest Mandel http://www.ernestmandel.org/new/sur-la-vie-et-l-œuvre/article/dernier-hommage-a-ernest-mandel
    5. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, p. 160-177.
    6. Philippe Decraene, « L’Afrique noire tout entière fait écho aux thèmes panafricains exaltés à Accra » in Le Monde diplomatique, février 1959 https://www.monde-diplomatique.fr/1959/02/DECRAENE/22920
    7. Saïd Bouamama, Figures de la révolution africaine, La Découverte, 2014, p. 160-177.

    Source

  • Le trio Maroc-Mossad-CIA derrière les attentats en Europe ?

    Le trio Maroc-Mossad-CIA derrière les attentats en Europe ?

    Maroc, Israël, Europe, France, Mossad, attentas de Paris, CIA,

    INFO PANAMZA. « Responsable » officiel de la salle du Bataclan, Joël Touitou est le frère de David Touitou, célèbre rabbin israélien, antimusulman et antichrétien qui incite les juifs à quitter au plus vite la France pour venir renforcer Israël dans l’attente du Messie.

    La famille Touitou possédait le Bataclan depuis 1976. Le 11 septembre 2015, la salle de spectacle -transformée vendredi en scène de carnage- fut cédée au groupe Lagardère par ses ex-propriétaires engagés en faveur d’Israël.

    L’information provient de sources qu’il sera difficile de qualifier d’ »antisémite » ou de « complotiste » : The Times of Israel et l’Agence télégraphique juive.

    Les deux organes de presse rapportent des propos tenus par les frères Laloux (Pascal et Joël) et accordés à la seconde chaîne de télévision israélienne : ces deux hommes affirment avoir vendu le Bataclan le 11 septembre dernier (au groupe Lagardère qui a choisi de conserver ses gérants Jules Frutos et Olivier Poubelle) en raison de la récente émigration de l’un d’entre eux (Joël) en Israël.

    Soit deux mois avant la prise d’otages du 13 novembre qui causa la mort de plus de 89 spectateurs (sur la centaine de victimes fauchées au total par les attentats).

    Rappel : Michel Emsalem, propriétaire de l’Hyper Cacher, avait vendu son magasin la veille de l’acte terroriste au cours duquel quatre personnes –enterrées par la suite en Israël– ont été retrouvées mortes.

    Originaire de Tunisie et enterré (en 2000) à Jérusalem, le père des frères Laloux, dénommé Elie Touitou et surnommé Kahlaoui Tounsi, était un célèbre chanteurdans les années 60. En 1976, cet ex-associé d’Enrico Macias avait acquis la prestigieuse salle de spectacle du Bataclan. On peut noter sa ressemblance avec le roi du Maroc c’est presque son clone !

    Dès les années 80, ses deux fils se sont répartis la gestion du lieu : lemanagement pour Pascal et la programmation pour Joël.

    Si ce dernier est désormais installé en Israël, son frère Pascal est également investi dans le régime de Tel Aviv, notamment en raison d’ »obligations professionnelles » (non précisées) selon un article du Parisien paru le 21 décembre.

    Et il suffit de consulter le compte Facebook semi-public de Pascal Laloux,président du club ultra-sioniste de football UJA Maccabi, pour y découvrir sonsoutien politique envers Gil Taïeb (figure emblématique de la communauté juive, vice-président du Crif, ancien militant du Bétar aujourd’hui proche de la LDJ, fondateur de « l’association du bien-être des soldats israéliens » et époux de l’élue PS Karen Taïeb).

    En toute logique, Pascal Laloux affiche également sur le réseau social son « goût »pour l’armée israélienne.

    Nulle surprise, dès lors, à ce qu’un tel propriétaire du Bataclan ait organisé (avec l’association Migdal) des galas en faveur de cette armée d’occupation comme le dénoncèrent, le 13 janvier 2008, des militants propalestiniens non-violents.

    Pour les attentats en Espagne le Maroc a accusés des marocains innocents de préparer un attentat car ils étaient des opposants politiques et des jeunes parfois mineurs issus de familles révolutionnaires du Rif et réfugiés politiques !

    Oubliez l’histoire à dormir debout concernant des gamins de 17 et de 18 ans qui arrivent à louer un véhicule lourd sans permis de conduire valide, et, avec l’aide de petits jeunes à peine âgés de 22 et 24 ans, organisent une opération terroriste meurtrière en plein centre d’une grande ville touristique sous vidésurveillance.

    Il s’avère, de source sûre, que les véritables auteurs de cet attentat terroristes sont des professionnels qui sont parvenus à fausser les pistes et à quitter le territoire espagnol pour la France où ils sont pris en charge par une cellule spécialisée dans l’exfiltration.

    Au lendemain de leur fuite, des « forcenés » au couteau ont sévi à Wuppertal en Allemagne et à Turku dans la lointaine Finlande.

    Des spécialistes évoquent une coordination, une logistique, une capacité à fausser les pistes et une aptitude à la manipulation relevant des capacités d’un service de renseignement d’une puissance « alliée » et n’écartent aucune piste.

    L’un des suspects détenu par les autorités espagnoles, Idriss Oukabir (28 ans), a nié son implication en indiquant que ses papiers ont été utilisés par son petit frère Moussa, un mineur (né en 2000) pour la location d’un véhicule.

    Les services marocains, en se basant sur les informations contenues sur le compte Facebook d’Idriss Oukabir ont conclu qu’il s’agissait d’un terroriste pour la simple raison que certains de ces posts appelaient à un soulèvement armé dans la région du Rif, en proie depuis des mois à de sérieux troubles politiques. Ils ont ainsi transmis sa fiche avec la mention assez inhabituelle »terroriste rifain » à leurs homologues espagnols.

    Cependant, rien dans le parcours du jeune homme ne laisse entrevoir un quelconque déplacement en Libye ou au Levant ou encore en Irak. Plus encore, il n’avait aucun engouement particulier pour le fait religieux, même durant une période de détention en 2012.

    Plus troublant encore, aucun des gamins abattus par la police espagnole, n’avait le moindre antécédent judiciaire et encore l’équivalent de la fameuse fiche S.

    Indubitablement, la version officielle sur cet énième attentat à la voiture-bélier ne tient nullement la route.

    De toute évidence, il y aura encore des attentats de ce type en Europe dont l’objectif semble de semer le trouble et la division en pointant du doigt un bouc émissaire utile et ouvrir un nouveau conflit après l’échec total et patent de la guerre en Syrie et la guerre totale en cours au sommet de l’État U.S.

    Enfin lors des années noires du terrorisme le Maroc a inondé l’Algérie de drogue et alcool pour financer les GIA; les troupes du GIA avaient des camps d’entraînement au Maroc; le Maroc avec l’aide des occidentaux CIA et Mossad ont déstabilisés l’Algérie pour obliger les généraux à donner le Sahara et son pétrole aux compagnies pétrolières occidentales et ce gratuitement !

    Article du Jeune Indépendant à ce sujet:

    Le Maroc serait-il derrière les attentats commis en France et en Espagne ?

    Par Hocine Adryen

    11 sept. 2017

    Et si c’était le Maroc qui, dans un premier temps, entraînait et formait les futurs terroristes qui vont ensuite en Europe se faire exploser, et, dans un second temps, procédait à la surmédiatisation des attentats pour « vendre les tuyaux » aux services de renseignements européens pour se prévaloir de l’efficacité de ses services de renseignements.

    Pas un seul attentat n’a été commis en Europe ces trois dernières années sans que la presse marocaine n’ait sauté sur l’occasion pour évoquer le travail de coopération de ses services de renseignements dans la capture ou l’identification des terroristes.

    C’est là une piste plausible à ne pas écarter. C’est du moins ce que suggère le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb. Selon lui, les attentats terroristes qui ont secoué l’Espagne en août et la récente découverte d’un atelier d’explosifs à Villejuif, en banlieue parisienne, « pourraient bien avoir un lien » .

    Il faut savoir que les services de renseignements français « sont au courant » de l’utilisation du territoire espagnol comme « lieu de passage » par des filières terroristes qui « remonteraient du Maroc » . Ces filières auraient pour objectif de cibler des pays européens, notamment la France.

    « C’est peut-être possible (qu’il existe un lien entre des terroristes ayant commis les attentats à Barcelone et la découverte à Villejuif, ndlr) (…) Mais c’est possible aussi qu’il y ait eu des liens avec d’autres personnes » , a-t-il expliqué. Et d’affirmer : « On sait que l’Espagne, aujourd’hui, est un lieu de passage pour des filières qui remonteraient du Maroc » .

    Le ministre français de l’Intérieur n’est pas le seul à parler de l’existence de ces filières terroristes marocaines. Lundi dernier, soit deux jours avant la découverte de Paris, l’eurodéputé espagnol, Javier Nart, a soutenu que « la plupart des terroristes » qui menacent l’Europe « sont Marocains ou d’origine marocaine » .

    Pour lui, il s’agit d’une situation « extrêmement grave qu’il faut prendre en compte, notamment du fait que de nombreux Marocains ont rejoint les rangs du groupe autoproclamé Daech » .
    Selon les services de renseignements européens, 1 600 Marocains auraient rejoint les rangs de l’organisation terroriste Daech en Irak et en Syrie.

    L’Europe craint le retour de ces terroristes, qui risquent de commettre des attentats au royaume et en Europe. Les déclarations du ministre français interviennent alors que les autorités marocaines ne cessent de vanter les mérites de leurs services de renseignements en matière de lutte antiterroriste.

    A chaque attentat, la presse marocaine, plus vite que l’éclair, relaie une information faisant état d’un échange de renseignements crucial entre les services marocains et leurs homologues français. Un échange qui aurait carrément évité « un bain de sang » à la France, selon eux.

    En effet, selon le site d’information le360.ma, proche du palais royal, l’arrestation de trois personnes en lien avec la découverte de Villejuif aurait été effectuée grâce à des informations fournies par le renseignement marocain.

    Dernièrement, la presse marocaine s’extasiait après l’arrestation d’un groupe qui se préparait à commettre un attentat en Espagne. Et là encore, « bizarrement » , le « tuyau » serait marocain…

    Peut-on être aussi naïfs pour croire que la DGED marocaine, qui n’a aucune expérience dans la lutte antiterroriste mondiale, pourrait avoir des informations de « première main » alors que son activité se résume à l’arrestation d’éléments de seconde catégorie opérant sur son sol ou encore des groupes liés au trafic de cannabis et autres drogues dures ? Le Maroc, pour déstabiliser l’Algérie au Sahel, avait le Mujao, un groupe terroriste aujourd’hui complètement anéanti.

    Cette expérience aurait-elle donné des idées à son service de renseignements pour jouer dans la cour des grands ? Mais le boomerang risque un jour, pas si lointain que ça, de se retourner contre lui. Et fatalement, la DGED sera mise à l’index par les partenaires européens pour n’avoir pas su « contenir » ses monstres.

    Le roi du Maroc, la monarchie marocaine depuis 1961, depuis Hassan II en tous les cas, ça c‘est sûr, collabore avec Israël, le Mossad, main dans la main, avec les sionistes. Enfin je ne dévoile pas un secret, c‘est connu et reconnu. Qui a formé les agents de la sécurité du palais ? Les gens du Mossad. Qui a formé les officiers marocains ? Les officiers sont entrainés, formés en Israël ! L’un des premiers chefs d’« Etat arabe » à avoir accueilli un chef sioniste, c’était le Maroc, avant tout la monde, au vu et au su de tout le monde, c’était en 1986 , il avait reçu Yitzhak Rabin et Shimon Perez, alors que la Palestine était sous occupation. Que fait le Maroc contre la judaïsation ? Le soit disant président du COMITE AL QODS ? Mais c’est bidon, c’est de la propagande, c’est des mots, des mots et des mots ! La plus haute autorité marocaine : le roi, la monarchie, marche main dans la main avec Israël, avec le Mossad.André Azoulay ne joue que le rôle de facilitateur, parce que c’était un ancien banquier, il a beaucoup d’amis dans la banque à New York, à Paris, etc… Grâce à lui, il tisse des relations pour aider le Maroc et aide Israël par la même occasion. Le roi (du Maroc) se frotte les mains pour cela, mais c’est magnifique, il n y a pas de problème.

    Le Maroc cherche des appuis auprès de qui ? Auprès de l’Amérique, et de la France en particulier et au Moyen Orient, auprès de l’Arabie saoudite et du Qatar. Les monarchies du Golfe sont les meilleurs alliés d’Israël et de l’Amérique…

    André Azoulay joue un rôle de Sayan ? On m’a demandé en quoi consiste ce rôle de Sayan ? Ce rôle de Sayan consiste à faire en sorte que Israël gagne une légitimité auprès des « pays arabes » c’est très important, gagne une certaine reconnaissance internationale une légitimité, sans rien concéder et il a réussi. C’est un Sayan parfait ! Il a remplit sa fonction d’une manière extraordinaire. Le Maroc est un pays qui a pratiquement déroulé le tapis rouge à Israël.

    Il ne faut pas croire quand on dit qu’« on va rompre les relations, on va les geler…» Tout cela c’est pour amuser la galerie, de toutes façons ils sont obligés de faire cela, parce que l’opinion publique est remontée contre cela, mais en sous-main on fait tout pour faciliter la pénétration d’Israël dans le « monde arabe » sans rien concéder, encore une fois c’est ça qui est important. Ils ont fait cela en Tunisie et ils ont fait cela en Mauritanie. La Mauritanie, il y a quelques années a accepté d’ouvrir les relations diplomatiques avec Israël. Qu’est ce que la Mauritanie à avoir la Mauritanie avec Israël ! ? Et bien parce qu’on a dû lui dire, aller voir le chef, « Tu veux un prêt du FMI, et bien {Ils faut normaliser les relations avec Israël…} Le Maroc on ne peut pas lui dire cela, parce que c’est trop gros.

    Le Comité Al QODS est là, probablement avec la bénédiction d’Israël et américaine, pour freiner tout ce qui peut contrarier les projets israéliens.
    Enfin qu’elle est la technique arabe qui jusqu’a présent celles des dictateurs arabes qui sont complices ? Aboyer très fort et laisser les choses passer concrètement. Aboyer très fort ça c’est très fort contre l’annexion de Jérusalem, la judaïsation, surtout ne rien faire ,surtout laisser Israël s’emparer de Jérusalem.

    Jacob CohenFranchement quand on voit 50 pays islamiques lutter contre la judaïsation de Jérusalem et quand on voit Jérusalem aujourd’hui, alors ou les 22 pays arabes ne valent rien ou alors il y a une complicité est flagrante, tous les pays arabes n’ont pas intérêt à avoir un Etat palestinien. Les pays arabes veulent un Etat arabe croupion et qu’ils ferment leurs gueules et qu’ils s’aplatissent devant Israël. Si on n’a pas compris cela, on n’a pas compris grand-chose à la politique. Les pays arabes détestent l’Etat palestinien. Ils ont toujours détesté les palestiniens, ils n’ont jamais cessé de les contenir, de les enfermer, de leur mettre les bâtons dans les roues, de les affamer … ! Quand on voit l’état des palestiniens, vous croyez que les Etats arabes ne peuvent pas trouver un milliard de dollars, pour aller les soulager ? Un milliard ? C’est quoi un milliard ? Ils ne payent même pas l’argent qu’ils ont promis à l’autorité palestinienne. Ils n’en ont rien à fiche ! Ils veulent amener les palestiniens et à accepter les conditions des israéliens, et qu’ils ferment leurs gueules.

    De quoi ont peur les Etats arabes, du potentiel révolutionnaire que représentaient la Palestine et ça ils en avaient la trouille. Ils se sont très entendus avec l’Egypte de Moubarak, avec la Jordanie du Roi Hossein, etc… pour canaliser enfermer les palestiniens, mais il faut parler, les champions du verbe ce sont les dirigeants arabes, les dictateurs c’est magnifique…

    Abnormal report, 17 sept 2017

    #Maroc #Israël #Mossad #Europe #France


  • Secret visit d’El Hammouchi to Spain

    Secret visit d’El Hammouchi to Spain

    Spain, Morocco, Abdellatif El Hammouchi, FBI, CIA, Intelligence services, DGSN,

    Hammouchi, the architect of Moroccan espionage with Pegasus, met with the director of the CNI.
    The Spanish government has concealed his visit to Spain, which was aired by the Moroccan press, in order to meet with Esperanza Casteleiro. « He came to iron out the differences, » say sources familiar with the meeting.

    The Moroccan authorities have agreed to give explanations to Spain about their use of the malicious Pegasus programme. Abdellatif Hammouchi, the man who promoted espionage from Morocco with this malicious Israeli-made programme, was in Madrid on 16 and 17 June to meet with Esperanza Casteleiro, the new director of the National Intelligence Centre (CNI), according to a source familiar with the meeting. « He came to iron out differences, » he said.

    Reports of his « working visit » to Madrid were picked up last week by the Moroccan press. He met with his counterparts from « security and intelligence », according to the weekly ‘L’Observateur du Maroc’, directed by Ahmed Charai, a collaborator of the Moroccan foreign secret service (DGED), according to several documents uncovered in 2014 and a court ruling in 2015. The Spanish Ministry of the Interior claims that he did not have any appointments at its headquarters. At the CNI, its new communications officer did not respond to calls.

    If the Moroccan responsible has given explanations in Madrid, probably denying his guilt, it now remains for the Israeli authorities to do so. Pegasus is manufactured by the Israeli company NSO, linked to its secret services (Mossad and Shinbet) and, as it is a cyber-weapon, the Ministry of Defence of the Hebrew country must authorise its export. The magistrate José Luis Calama, of the Audiencia Nacional, who is investigating the cyber espionage suffered by several members of the Spanish government, sent a rogatory commission to Israel and another judicial commission, on 7 June, which he himself will head. He wants to interrogate, among others, the president of NSO. He does not yet have a date for his visit. Hammouchi, 56, stopped in Madrid from Washington, where he had met with the directors of the CIA, William Burns, and the FBI, Christopher Wray. In Morocco, he heads both the National Security, which is the conventional police force, and the General Directorate of Territorial Supervision (DGST), the secret body that, in addition to fighting jihadism, pursues opponents, including journalists. Never before has a police chief wielded so much power in Morocco.

    Forbidden Stories, a consortium of 17 major media outlets, revealed on 18 July last year that some 10,000 mobile phones around the world had been targeted in 2019 and perhaps beyond by Moroccan intelligence, which used Pegasus to spy on them. The majority – some 6,000 – were Algerian, but there were also some 1,000 French ones – including that of President Emmanuel Macron and 14 of his ministers – and four Spanish ones, that of Moroccan journalist Ali Lmrabet, those of two Sahrawis, Aminatou Haidar and Brahim Dahane and, the first to appear in chronological order, that of this journalist who writes. A further 200 were targeted by the Moroccan secret services, as reported by the Guardian on 3 May, but the list is not yet known. « Aldellatif Hammouchi, the Moroccan spy who is putting France in trouble, » headlined the Parisian weekly ‘Le Point’ on 21 July 2021 on its front page, pointing to the senior police officer. « Abdellatif Hammouchi, Morocco’s supercop at the heart of the Pegasus scandal », said the following day the digital daily ‘Mediapart’. « Pegasus brings the all-powerful head of the Moroccan intelligence services out of the shadows and calls into question the role of this high-ranking palace official whom France now fears, » it added.

    The Moroccan authorities then denied in a statement that they had bought and used Pegasus, but senior French officials confirmed in informal conversations with journalists reported in the French press that the cyber-attack on mobile phones originated in Morocco. In an interview with the daily ‘Le Monde’, published on 27 December, Israeli Foreign Minister Yaïr Lapid was asked whether Israel had withdrawn the licence to operate Pegasus from Morocco. He did not deny that the Moroccan services had it. He replied to the newspaper: « It is a very strict licence: we have exposed all the material we had to the French authorities ». Israel gave explanations to France. The France-Israel relationship then hit a speed bump, but this was overcome in March, when French President Emmanuel Macron accompanied his Israeli counterpart, Yitzhak Herzog, to Toulouse to honour the memory of several Jewish children murdered a decade ago by a terrorist. Paris’s relationship with Rabat is still soured by this espionage episode. Proof of this is that Mohammed VI did not personally congratulate Macron on his re-election as president. The monarch arrived on holiday in the French capital on 1 June and Macron has yet to meet with him. On previous private visits to Paris, he has always been received in an audience at the Elysée Palace.

    Despite promising « transparency », Bolaños has not revealed how many high-ranking officials’ mobile phones tested positive in the CCN-CERT review. In the atmosphere of « polar cold » that characterises the Franco-Moroccan relationship, as described by the publication ‘Africa Intelligence’, Paris refuses to grant Schengen visas to high-ranking Moroccan executives. According to the publication, the latest to be punished this month were 10 executives of L’Office Chérifien des Phosphates, Morocco’s largest public company. They did not get the precious document to participate in the Vivatech technology fair in the French capital. Moroccans frequently circumvent the French obstacle by applying for visas at Spanish consulates in Morocco, according to ‘Africa Intelligence’, information confirmed by unofficial Spanish diplomatic sources.

    The Pegasus infiltration of the mobile phones of President Pedro Sánchez and his ministers of Defence and Interior – as well as the attempt to spy on that of the Minister of Agriculture – occurred in May/June last year, the height of the Spanish-Moroccan crisis, although it was only discovered last April, as revealed on 2 May by the Minister of the Presidency, Félix Bolaños. Despite promising « transparency », Bolaños has not revealed how many more mobiles of high-ranking officials, who are not ministers, tested positive in the extensive review carried out this spring by the National Cryptology Centre, which is part of the CNI.

    The Spanish government has not pointed to Morocco as the power that launched the espionage – the foreign minister, José Manuel Albares, has even publicly exculpated it – but it does know that it is responsible, and not only because of the dates on which the cyber-attack took place. This is indicated by confidential reports from the CNI. It was also indicated to the then Foreign Affairs Minister, Arancha González Laya, when her mobile phone was analysed in June last year and tested positive for malware. In an interview published on 8 June with ‘El Periódico de España’, the former minister lamented that everything was used against her « in the crisis with Morocco: eavesdropping, denunciations and press campaigns ». Action by Christians for the Abolition of Torture (ACAT), a prestigious French ecumenical NGO, filed two complaints in France against Hammouchi for torture perpetrated in Morocco, which is why the Moroccan supercop has not officially set foot in France since 20 February 2014. On that day, a Parisian investigating judge summoned him during a working visit to the French capital, and he hurriedly fled the country.

    Hammouchi has always been pampered by the Spanish authorities, whether the government is led by the Popular Party or the PSOE. In October 2014, eight months after his hasty flight from France, the Ministry of the Interior, then headed by Jorge Fernández Díaz, announced that he was awarded the Honorary Cross of Police Merit. In September 2019, the head of this portfolio, Fernando Grande-Marlaska, had the Council of Ministers approve the awarding of the Grand Cross of the Order of Merit of the Civil Guard, the highest decoration of this institution.

    El Confidencial, 21 June 2022

    #Morocco #ElHammouchi #Spain #USA #Intelligence #CIA #FBI

  • Les services secrets infiltrent les médias et les journalistes

    Les services secrets infiltrent les médias et les journalistes

    services secrets, journalistes, médias, presse, espionnage, hacker Chris Coleman, Maroc, DGED, journalistes français, CIA, services de renseignement, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Par Nydia Egremy/Mejico Global

    Que ce soit par la corruption ou le harcèlement, les journalistes qui collaborent avec les agences de renseignement diffusent ou taisent des contenus afin de cacher la vérité. Dans ce sale jeu, les communicateurs sans scrupules ne remplissent pas leur fonction sociale de porte-parole du pouvoir : ils ne confirment pas la véracité des faits et détruisent les réputations tout en disqualifiant les gouvernements légitimes. Cette symbiose séculaire vise le contrôle social et ternit le travail des journalistes engagés et critiques qui exposent leur vie en couvrant fidèlement les conflits et les crises.

    Cacher la vérité et entraver l’exercice du droit à l’information, voilà ce qui se cache derrière l’utilisation des journalistes et des médias par les services de renseignement du monde entier pour désorienter, attiser les divergences et déformer les faits. On ne sait pas combien de journalistes sont employés par ces services, quels pays sont les plus pénétrés et quels services ils fournissent aux pouvoirs en place. Ce qui est confirmé, c’est que ce lien s’exprime par des textes et des images trompeurs et biaisés, basés sur des sources douteuses, des chiffres peu fiables et des euphémismes qui déforment la réalité.

    Bien que les gouvernements et les agences nient qu’ils emploient des journalistes et des médias à leur service, il est courant qu’ils versent des pots-de-vin pour diffuser des informations qui leur conviennent. L’opération Mockingbird, par exemple, a été conçue au milieu du siècle dernier par la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis pour infiltrer la presse écrite et électronique, les journalistes et les écrivains de même sensibilité en échange de pots-de-vin.

    Avant de diriger la CIA, Richard Helms a travaillé comme journaliste à l’United Press International (UPI) et a agi comme agent de renseignement. Grâce à ces réalisations, Zenzontle était si efficace que le copropriétaire du Washington Post, Phillip Graham, a déclaré : « On peut toujours trouver un journaliste moins cher qu’une prostituée de luxe.

    C’est encore vrai aujourd’hui. L’analyste Jason Simpkins rappelle que l’administration de George W. Bush, dans sa guerre contre le terrorisme, a falsifié des données sur le succès supposé de la guerre en Irak et les a diffusées sur 77 chaînes de télévision. C’est un fait qu’au moins 20 agences fédérales, dont le département d’État, produisent et distribuent des informations manipulées aux médias. C’est le triomphe de la propagande sur l’information légitime, conclut Simpkins.

    Journalisme dirigé

    Cette complicité perverse a été analysée par le lauréat du prix Pulitzer Carl Bernstein dans son texte The CIA and the Media, publié en octobre 1977. Dans le sous-titre, Bernstein décrit comment les médias américains les plus puissants ont travaillé, gants en main, avec cette agence et que la mission des journalistes cooptés était de servir d’yeux et d’oreilles à la CIA ; de rapporter ce qu’ils avaient vu ou entendu dans une usine d’Europe de l’Est, lors d’une réception diplomatique à Bonn ou dans le périmètre d’une base militaire au Portugal.

    En d’autres occasions, leur mission était plus complexe : ils semaient subtilement des éléments de désinformation fabriqués par les services secrets, réunissaient des espions étrangers avec des agents américains ou organisaient des déjeuners ou des dîners au cours desquels les journalistes étrangers étaient informés de la propagande qu’ils devaient répéter. Il était également courant de leur fournir des hôtels et des bureaux pour obtenir des informations sensibles, a déclaré Bernstein.

    Alors que cette complicité néfaste semblait appartenir au passé, en novembre 2014, les souvenirs de l’opération Mockingbird ont refait surface, lorsqu’un rapport du Sénat américain a révélé que la CIA avait donné aux médias et aux journalistes des informations manipulées sur les mérites supposés de ses techniques d’interrogatoire sur les suspects de terrorisme pour produire des articles, des livres et des émissions. Ce faisant, l’agence a cherché à détourner les critiques publiques concernant l’échec de son programme de détention et d’interrogatoire, que beaucoup ont qualifié de torture pure et simple.

    Le rapport ajoute que depuis 2005, des journalistes et des médias ont accepté de promouvoir la fausse version de la CIA sur l’efficacité de la torture ; l’un d’entre eux était le journaliste Douglas Jehl du New York Times (NYT). En juin de la même année, et grâce au témoignage d’anciens agents, le réseau NBC maintient la fausseté de la version de Jehl ; ce faisant, le réseau ne cherche pas l’intérêt public mais à sauver son image face au rejet croissant du rôle des médias par la société.

    Le rapport ajoute que fin 2002, le vice-président de l’époque, Richard Cheney, et d’autres responsables de la CIA ont convaincu le NYT de censurer dans un article le nom d’un pays (la Thaïlande) qui avait accepté d’accueillir une prison secrète de la CIA. Ces informations ont été révélées grâce au travail de journalistes attachés à la vérité.

    Lire aussi : Maroc, des journalistes français sous influence

    Une confession surprenante

    Le quotidien allemand Frankfurter Allgemaine Zeitug (FAZ) a la plus grande diffusion à l’étranger (148 pays) et sa ligne éditoriale de centre-droit ou libérale-conservatrice est définie par une coopérative de cinq rédacteurs. L’un d’entre eux était Udo Ulfkotte. En octobre dernier, M. Ulfkotte a admis qu’en échange de pots-de-vin, il avait publié des articles rédigés par la CIA et d’autres services de renseignement, notamment allemands, ainsi que ceux de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

    Dans sa confession inédite, Ulfkotte déclare : « J’ai menti, j’ai désinformé, j’ai manipulé la vérité en échange d’argent. L’ancien conseiller du gouvernement allemand explique qu’il l’a fait parce qu’il a été élevé pour mentir, trahir et ne pas dire la vérité au public ; il admet qu’il en a eu assez d’être pro-américain et que l’Allemagne soit une colonie américaine. Et il avoue que la couverture actuelle de la crise ukrainienne par la presse occidentale – et la FAZ – est, en plus d’être biaisée, un « exemple clair de manipulation de l’opinion publique ».

    Il semble que les rédacteurs et les journalistes aient mis des casques insonorisés virtuels pour publier que la Russie préparait une guerre imminente, souligne M. Ulfkotte. Dans son livre Journalistes achetés, il note que, comme lui, de nombreux collègues désinforment sur ordre des agences de renseignement et affirme que le magazine allemand Der Spiegel a publié que le Boeing malaisien abattu au-dessus de l’Ukraine (juillet 2014) l’a été par un missile russe. Une telle affirmation, admet-il, était sous la dictée des services secrets car il n’y avait aucune preuve.

    Avant la confession d’Ulfkotte, les documents divulgués par Edward Snowden en juillet 2013 ont révélé les relations étroites entre la presse d’entreprise et les agences de renseignement. Cependant, dans les trois mois qui ont suivi cette révélation, Robert Vargas, du Telegraph, a demandé : « Pourquoi les médias ignorent-ils la relation entre la National Security Agency (NSA) et les services de renseignement allemands ? Contrairement à l’hypothèse selon laquelle ils seraient désireux d’aborder la question, M. Vargas a souligné que les médias américains, britanniques et allemands n’avaient rien publié.

    Calomnie par slogan

    Depuis le triomphe de la révolution cubaine, les agences de renseignement américaines ont monté des campagnes de distorsion massives contre l’île. À cette offensive systématique des médias américains s’ajoute la récente fuite d’un rapport de cinq pages du Federal Bureau of Investigation (FBI) sur l’ingérence présumée de la Direction cubaine du renseignement (DI) dans le milieu universitaire américain.

    Dans son article Jugando a la noria. Journalismo recalentado y refritos del FBI, le journaliste Miguel Fernández Díaz expliquait en septembre dernier que le chroniqueur de sécurité nationale du Washington Post, Bill Gertz, s’est empressé de le commenter sans en vérifier la véracité et que Fox News a immédiatement reproduit le document, ce qui a exacerbé l’opposition cubaine.

    Le plus grand cas de manipulation des médias par le gouvernement et les agences américaines s’est produit entre 1999 et 2001, lorsque la presse américaine s’est jointe à la campagne acharnée contre les cinq antiterroristes cubains injustement poursuivis pour espionnage. Des documents officiels obtenus par le mécanisme de transparence américain (FOIA) confirment que des journalistes et des médias ont reçu d’importantes sommes d’argent pour influencer le jury et l’opinion publique.

    Parmi ceux qui ont écrit pour le compte de tiers, citons Oficina de Transmisiones Cuba – qui exploite Radio et TV Martí – en échange de 37 millions de dollars par an ; Ariel Remos du Diario Las Américas (qui a reçu quelque 25 000 dollars) ; le journaliste du Miami Herald Wilfredi Cancio Isla (22 000 dollars) ; le rédacteur en chef du Diario Las Américas Herren Fele (5 800 dollars) et l’animateur de Radio Mambí Enrique Espinosa (10 000 dollars).

    Carlos Alberto Montaner a reçu plus de 40 000 dollars pour avoir attaqué les Cinq dans sa colonne du Miami Herald et le journaliste du Nuevo Herald, Pablo Alfonso, a reçu des paiements totalisant 252 325 000 dollars. Tous ont glissé de faux liens entre les accusés et l’espionnage, fait allusion à des preuves fallacieuses, omis des preuves en leur faveur et déformé les faits.

    D’autres cas de médias et de cadres payés par des services de renseignement ont été révélés dans le monde entier. Un câble de WikiLeaks a révélé que le directeur d’Al Jazeera, Wadah Khanfar, a manipulé des informations pour satisfaire l’agence de renseignement de la défense américaine (DIA) et a été contraint de démissionner. Lorsque l’agence a protesté contre la couverture négative de la chaîne, Khanfar a modifié l’information.

    Le hacker Chris Coleman a affirmé que la Direction générale des études et de la documentation (le service de renseignement extérieur du Maroc) payait des journalistes étrangers pour leurs articles et reportages liant le Front Polisario de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au terrorisme djihadiste. C’est ce que révèle l’article WikiLeaks del maizen : les graves secrets du régime marocain exposés, par le professeur espagnol Carlos Ruiz Miguel.

    Dans son blog Desde el Atlántico, Ruiz cite Coleman qui affirme que l’agence a payé des journalistes tels que Richard Miniter (NYT, The Washington Post et Forbes), ainsi que le journaliste Joseph Braude, qui ont véhiculé dans leurs bureaux la fausse impression que les Sahraouis du Front Polisario étaient liés au terrorisme djihadiste.

    Le journalisme infiltré

    L’avocate Eva Golinger a dénoncé le financement par le département d’État de la presse et des journalistes de l’opposition au Venezuela et a prévenu que des programmes similaires existent dans d’autres pays d’Amérique latine. De son côté, le journaliste américain Jeremy Bigwood affirme que des agences américaines, telles que le très controversé Broadcasting Board of Governors, financent secrètement des médias et des journalistes sous prétexte de soutenir le développement des médias dans plus de 70 pays.

    Entre 1993 et 2005, les services secrets allemands (BND) ont recruté des journalistes pour surveiller leurs collègues : les sujets sur lesquels ils enquêtaient, leurs sources et leur vie privée. Selon l’ancien espion Wilhelm Dielt, qui a travaillé pour le magazine Focus en échange de 380 000 dollars sous le nom de code Dali, d’autres rédactions ont été infiltrées, notamment Der Spiegel, Stern, Berliner Zeitung et Süddeutsche Zeitung.

    En 2012, le journaliste du NYT Mark Mazzett a envoyé une copie d’un article de sa collègue chroniqueuse Maureen Dowd à la porte-parole de la CIA Marie Harf. L’article de M. Dowd portait sur une fuite de l’agence à Hollywood concernant le film Zero Dart Thirty (sur Oussama Ben Laden).

    En août 2013, le rédacteur et éditeur Wayne Madsen a cité le fait que les agents de renseignement opérant sous couvert de la presse prennent des rôles différents et travaillent pour les services de renseignement. Les médias infiltrés comprennent Radio Free Europe, Radio Free Liberty, Radio Free Asia, Alhurra, Radio Sawa, Radio et TV Marti, ainsi que Voice of America. D’autres médias signalés comme étant des façades de la CIA sont le Kyuv Oistm Cambodia Daily et Lidove Noviny à Prague.

    Il existe de nombreux journalistes qui, sous couvert d’être « indépendants », obtiennent des financements et des autorisations pour accompagner l’armée et la marine américaines dans leurs opérations, en échange d’articles bienveillants. Pour Martin Edmonds, analyste britannique au Centre for Defence and Security Studies, cette subordination est inacceptable, car elle affecte leur rôle dans la démocratie et ils perdent toute crédibilité et indépendance, dit-il.

    Correspondants, journalistes indépendants, rédacteurs, directeurs de l’information, chroniqueurs et commentateurs sont désormais dans le collimateur des services de renseignement. Les documents de Snowden confirment que le Centre de communication du gouvernement (GCHQ), l’une des trois principales agences de renseignement britanniques, classe les journalistes d’investigation comme une menace similaire aux terroristes, aux pirates informatiques et aux criminels. En outre, elle et d’autres agences envoient des messages de spam, surveillent les médias sociaux et utilisent des outils sophistiqués pour manipuler les sondages, les statistiques et les chiffres en ligne.

    En conclusion, il convient de souligner que cette relation trouble accroît la méfiance du public à l’égard des médias et que personne n’est tenu pour responsable.

    Miradas encontradas, 25 mars 2015

    LIRE AUSSI : Marocleaks et les journalistes français à la solde du Maroc

    #ServicesSecrets #Rensignement #Presse #Journalistes #Médias #Espionnage #HackerChrisColeman #Maroc #SaharaOccidental #JournalistesFrançais

  • Agencias de inteligencia infiltran medios y periodistas

    Servicios secretos, periodistas, medios de comunicación, prensa, espionaje, hacker Chris Coleman, Marruecos, DGED, periodistas franceses, CIA, servicios de inteligencia, Sáhara Occidental, Frente Polisario,

    Por Nydia Egremy/Mejico Global

    Ya sea mediante el soborno o el acoso, los periodistas que colaboran con agencias de inteligencia difunden o silencian contenidos para ocultar la verdad. En ese juego sucio, comunicadores inescrupulosos incumplen su función social para transformarse en voceros del poder: no confirman la veracidad de los hechos y destruyen reputaciones al tiempo que descalifican a gobiernos legítimos. Esa añeja simbiosis busca el control social y empaña el trabajo de periodistas comprometidos y críticos que exponen su vida al cubrir fielmente conflictos y crisis.

    Ocultar la verdad y subvertir el ejercicio del derecho a la información es lo que está detrás del uso de periodistas y medios de comunicación por cuenta de los servicios de inteligencia del planeta que desorientan, atizan las diferencias y tergiversan los hechos. Se ignora cuántos periodistas están en las nóminas de esos servicios, qué países están más penetrados y cuáles son los servicios que prestan al poder. Lo que sí se confirma es que ese vínculo se expresa en textos e imágenes engañosos y tendenciosos a partir de fuentes dudosas, cifras poco confiables y eufemismos que distorsionan la realidad.

    Aunque los gobiernos y las agencias niegan que integren en su nómina a reporteros y medios, es usual que paguen sobornos para difundir información a modo. Destaca la Operación Zenzontle (Mockingbird, cuyo canto engaña a otras aves), que a mediados del siglo pasado fue ideada por la Agencia Central de Inteligencia (CIA) de Estados Unidos (EE. UU.) para infiltrar a medios impresos y electrónicos, periodistas y escritores afines, a cambio de sobornos.

    Antes de dirigir la CIA, Richard Helms se desempeñó como periodista en la agencia United Press International (UPI) y actuó como agente de inteligencia. Con estos logros, Zenzontle fue tan efectiva que el copropietario de The Washington Post, Phillip Graham, expresó: “Siempre puedes encontrar a un periodista más barato que una prostituta de lujo”.

    En la actualidad esto sigue vigente. El analista Jason Simpkins señala que el Gobierno de George W. Bush, en su guerra contra el terrorismo, falsificó datos sobre el supuesto éxito en la guerra de Irak y los transmitió en 77 canales televisivos. Es un hecho que al menos 20 agencias federales, incluido el Departamento de Estado, producen y distribuyen información manipulada a los medios. Es el triunfo de la propaganda sobre la información legítima, concluye Simpkins.

    Periodismo direccionado

    Esa perversa complicidad fue analizada por el Premio Pulitzer Carl Bernstein en su texto La CIA y los Medios, publicado en octubre de 1977. Ahí explicaba el tráfico de influencias y compromisos editoriales entre el poder político y los medios; en el subtítulo, Bernstein describía que los más poderosos medios estadounidenses trabajaban, guantes en la mano, con esa agencia y que la misión de los periodistas cooptados consistía en servir de ojos y oídos para la CIA; reportar lo que habían visto o escuchado en una fábrica del este europeo, en una recepción diplomática en Bonn o en el perímetro de una base militar en Portugal.

    En otras ocasiones, su misión era más compleja: plantar sutilmente piezas de información errónea fabricadas por los servicios secretos, reunir a espías extranjeros con agentes estadounidenses u ofrecer almuerzos o cenas donde se aleccionaba a periodistas extranjeros con propaganda para que la repitieran. También era usual dotarlos de hotel y oficinas para obtener información sensible, citaba Bernstein.

    Aunque esa nefasta complicidad parecía cosa del pasado, en noviembre de 2014 resurgió el recuerdo de la Operación Mockingbird, cuando un informe del Senado de EE. UU. concluyó que la CIA dio a medios y periodistas información manipulada sobre las supuestas bondades de sus técnicas de interrogatorio en sospechosos de terrorismo para que elaboraran artículos, libros y emisiones. Con ello, la agencia buscaba aminorar las críticas públicas tras conocerse el fracaso de su Programa de Detención e Interrogatorios, calificado por muchos de abierta tortura.

    Lea también : Marruecos: un wikileaks con periodistas extranjeros a sueldo

    El informe agrega que desde 2005 periodistas y medios aceptaron promover la falsa versión de la CIA sobre la eficiencia de la tortura; uno de ellos fue el reportero de The New York Times (NYT) Douglas Jehl. En junio de ese año, y con testimonios de ex agentes, la cadena NBC sostuvo la falsedad de la versión de Jehl; con ello, la cadena no buscaba el interés público sino salvar su imagen ante el creciente rechazo de la sociedad a este rol de los medios.

    El informe añade que a fines de 2002, el entonces vicepresidente Richard Cheney y otros funcionarios de la CIA convencieron al NYT para censurar en un artículo el nombre de un país (Tailandia) que aceptó albergar una prisión secreta de la CIA. Esa información salió a la luz por el trabajo de periodistas comprometidos con la verdad.

    Una sorprendente confesión

    El diario alemán Frankfurter Allgemaine Zeitug (FAZ) es el de mayor distribución diaria en el extranjero (148 países) y su línea editorial de centro-derecha o liberal-conservadora es definida por una cooperativa de cinco editores. Uno de ellos era Udo Ulfkotte. En octubre pasado Ulfkotte admitió que a cambio de sobornos publicó artículos redactados por la CIA y otros servicios de inteligencia, incluidos los alemanes, así como de la Organización del Tratado del Atlántico Norte (OTAN).

    En su inédita confesión, Ulfkotte afirma: “Mentí, desinformé, manipulé la verdad a cambio de dinero”. El también ex asesor del Gobierno alemán explica que actuó así porque fue educado para mentir, traicionar y no decir la verdad al público; admite que se hartó de ser pro estadounidense y de que Alemania sea una colonia de EE. UU. Y confesó que la actual cobertura de la prensa occidental –y de FAZ– en la crisis de Ucrania es, además de sesgada, un “claro ejemplo de manipulación de la opinión pública”.

    Parecía que editores y periodistas se pusieron cascos virtuales impermeables al sonido para publicar que Rusia preparaba una guerra inminente, destaca Ulfkotte. En su libro Periodistas comprados reseña que como él, muchos colegas desinforman a solicitud de las agencias de inteligencia y afirma que la revista alemana Der Spiegel publicó que el Boeing malasio derribado sobre Ucrania (julio de 2014) fue por un misil ruso. Tal afirmación, admite, fue bajo el dictado de los servicios secretos pues no había pruebas.

    Antes de la confesión de Ulfkotte, los documentos filtrados por Edward Snowden en julio de 2013 revelaron la estrecha relación entre la prensa corporativa y las agencias de inteligencia. Sin embargo, a tres meses de esa revelación, el periodista Robert Vargas, de The Telegraph, preguntaba: ¿Por qué los medios ignoran la relación entre la Agencia de Seguridad Nacional (ASN) con la inteligencia alemana? Contra lo que se supondría de que estarían ansiosos por abordarlo, Vargas subrayaba que medios estadounidenses, británicos y alemanes no habían publicado nada.

    Calumniar por consigna

    Desde el triunfo de la Revolución Cubana las agencias de inteligencia estadounidenses han gestado masivas campañas de tergiversación contra la isla. A esa sistemática ofensiva de los medios de ese país, se suma la reciente filtración de un informe de cinco páginas de la Oficina Federal de Investigación (FBI) sobre la presunta injerencia de la Dirección de Inteligencia (DI) cubana en el ámbito académico de EE. UU.

    En su artículo Jugando a la noria. Periodismo recalentado y refritos del FBI, el periodista Miguel Fernández Díaz explicaba en septiembre pasado que el columnista especializado en seguridad nacional en The Washington Post, Bill Gertz, se apresuró a comentarlo sin cotejar la veracidad y enseguida Fox News reprodujo el documento que exacerbó a la oposición cubana.

    El mayor caso de manipulación mediática por el Gobierno y las agencias estadounidenses ocurrió entre 1999 y 2001, cuando la prensa de aquel país se sumó a la feroz campaña contra los cinco antiterroristas cubanos procesados injustamente por espionaje. Documentos oficiales obtenidos por el mecanismo de transparencia estadounidense (FOIA), confirman que periodistas y medios recibieron fuertes sumas para influir en el jurado y la opinión pública.

    Entre quienes escribieron por consigna figuran la Oficina de Transmisiones Cuba –que opera Radio y TV Martí- a cambio de 37 millones de dólares anuales; Ariel Remos, del Diario las Américas (quien recibió unos 25 mil dólares); el reportero del Miami Herald, Wilfredi Cancio Isla (22 mil dólares); la editora del Diario Las Américas, Herren Fele (5 mil 800 dólares) y el conductor de Radio Mambí Enrique Espinosa (10 mil dólares).

    Carlos Alberto Montaner recibió más de 40 mil dólares por atacar a Los Cinco en su columna del Miami Herald y el reportero del Nuevo Herald Pablo Alfonso que recibió pagos totales por 252 mil 325 mil dólares. Todos deslizaron falsos vínculos de los acusados con el espionaje, aludieron evidencias espurias, omitieron pruebas a su favor y tergiversaron los hechos.

    En el mundo han salido a la luz otros casos de medios y directivos pagados por los servicios de inteligencia. Un cable de WikiLeaks reveló que el director de Al Jazeera, Wadah Khanfar, manipuló información al gusto de la Agencia de Inteligencia de Defensa (AID) estadunidense y tuvo que dimitir. Cuando esa agencia protestó por la cobertura negativa del canal, Khanfar retocó la información.

    El hacker Chris Coleman afirmó que la Dirección General de Estudios y Documentación (el servicio de inteligencia en el exterior de Marruecos) pagó a periodistas extranjeros para que sus artículos y reportajes vincularan al Frente Polisario, de la República Árabe Saharauí Democrática (RASD), con el terrorismo yihadista. Así se revela en el artículo WikiLeaks del maizen: graves secretos del régimen marroquí al descubierto, del catedrático español Carlos Ruiz Miguel.

    En su blog Desde el Atlántico, Ruiz cita a Coleman cuando afirma que esa agencia habría pagado a periodistas como Richard Miniter (NYT, The Washington Post y Forbes), así como al periodista Joseph Braude, que transmitían en sus despachos la falsa impresión de que los saharauís del Frente Polisario se vinculaban con el terrorismo yihadista.

    Periodismo infiltrado

    La abogada Eva Golinger ha denunciado el financiamiento del Departamento de Estado a prensa y periodistas opositores en Venezuela y ha advertido que programas similares existen en otros países de América Latina. A su vez, el periodista estadounidense Jeremy Bigwood sostiene que agencias estadounidenses, como el muy polémico Consejo Superior de Radiodifusión (Broadcassting Board of Governors), financian en secreto a medios y periodistas con el argumento de apoyar el desarrollo de los medios en más de 70 países.

    Entre 1993 y 2005 la inteligencia de Alemania (BND) reclutó a periodistas para vigilar a sus colegas: qué temas investigaban, sus fuentes y vida privada. Según el ex espía Wilhelm Dielt, que trabajó para la revista Focus a cambio de 380 mil dólares bajo el nombre clave Dalí, otras redacciones infiltradas fueron Der Spiegel, Stern, Berliner Zeitung y Süddeutsche Zeitung.

    En 2012, el periodista del NYT Mark Mazzett envió copia de un artículo de su colega la columnista Maureen Dowd, a la vocera de la CIA Marie Harf. El artículo de Dowd se refería a una filtración de la agencia en Hollywood sobre la cinta Zero Dart Thirty (sobre Osama bin Laden).

    En agosto de 2013, el editor y redactor Wayne Madsen citaba que agentes de inteligencia que operan bajo cobertura periodística asumen distintos roles y trabajan para los servicios de inteligencia. Los medios donde se infiltran son Radio Free Europe, Radio Free Liberty, Radio Free Asia, Alhurra, Radio Sawa, Radio y TV Martí, así como en La Voz de América. Otros medios señalados como fachada de la CIA son Kyuv Oistm Cambodia Daily y Lidove Noviny de Praga.

    No son pocos los periodistas que, amparados en la imagen de “independientes”, logran financiamiento y autorización para acompañar al Ejército y la Armada de EE. UU. en sus operaciones, a cambio de artículos benevolentes. Para el analista británico del Centro de Estudios para la Defensa y la Seguridad, Martin Edmonds, esa subordinación es inaceptable, pues afecta su rol en la democracia y pierden toda credibilidad e independencia, afirma.

    Corresponsales, periodistas independientes, editores, directivos de canales informativos, columnistas y comentaristas están hoy en la mira de los servicios de inteligencia. Documentos de Snowden confirman que el Centro Gubernamental de Comunicaciones (GCHQ), una de las tres principales agencias de inteligencia británicas, clasifica a los periodistas de investigación como amenaza similar a los terroristas, hackers y criminales. Además, ésa y otras agencias envían mensajes spam, monitorean medios sociales y usan sofisticadas herramientas para manipular por internet encuestas, estadísticas y cifras.

    A modo de conclusión, cabe subrayar que por esa oscura relación aumenta la desconfianza ciudadana en los medios y nadie rinde cuentas.

    Miradas encontradas, 25 mars 2022

    #ServiciosSecretos #Inteligencia #Prensa #Periodistas #Medios #Espionaje #HackerChrisColeman #Marruecos #Sáhara Occidental #PeriodistasFranceses



  • CIA : Juan Carlos a livré le Sahara pour sauver son trône

    CIA : Juan Carlos a livré le Sahara pour sauver son trône

    Sahara occidental, Maroc, Espagne, Juan Carlos de Borbón, Marche verte, Hassan II, Henry Kissinger, États-Unis, CIA, documents déclassifiés,

    Juan Carlos aurait pu secrètement convenir les termes de la Marche Verte avec Hassan II

    Le prince de l’époque accepta le retrait des troupes et l’entrée de 50 Marocains à El Aaiún. La révélation d’un gâchis médiatique de jupes avec une vedette aurait été un écran de fumée pour couvrir l’impact de la déclassification des documents de la CIA qui prouveraient le rôle de Juan Carlos.

    Cette semaine, de nouveaux documents de la CIA ont été déclassifiés. Quelque 12 500 entrées sont destinées à l’Espagne et contiennent des rapports secrets des services secrets américains sur la Transition, le roi Juan Carlos et la politique intérieure du pays jusqu’aux années 1990.

    Dans cette documentation se trouvent les conversations entre le roi Juan Carlos et l’ambassadeur des États-Unis, Wells Stabller. Selon les journalistes d’El Español Araluce et de Sainz, il serait prouvé que le roi émérite ne s’est pas limité à servir de médiateur dans le grave conflit du retrait de l’armée espagnole du Sahara, mais qu’il se serait mis d’accord avec les États-Unis et le Maroc sur les termes de la Marche Verte. Les raisons? Sécurisez votre couronne. La mise au jour récente d’un bordel de jupe avec une vedette aurait été orchestrée pour que ce fait, infiniment plus pertinent, passe inaperçu.

    Le conflit sahraoui est l’un des chapitres de l’histoire récente qui embarrasse le plus de nombreux Espagnols. Un embarras politique et militaireet que cela signifiait l’abandon cruel des citoyens de la 53e province de l’État, une ville avec un DNI espagnol accepté par ses lois et sa protection.

    L’Espagne, obéissant aux ordres de Juan Carlos, s’inclina devant une armée bien inférieure et quitta lâchement le champ de bataille sans tirer un seul coup de feu et en remettant casernes et armes à son ennemi.

    Luis Rodríguez de Viguri, secrétaire général du gouvernement du territoire jusqu’à son départ d’Espagne, a déclaré : « Maintenant, nous ne pouvons penser qu’aux responsabilités historiques. L’intérêt de liquider les aventures colonialistes au prix du génocide des indigènes a prévalu, ce qui est le cas du peuple sahraoui ».

    La marche Verte

    Franco avait annoncé en 1974 qu’il organiserait un référendum d’autodétermination. Le Maroc a lancé tous ses rouages ​​pour l’éviter et avant le différend, l’ONU a commandé un avis au Tribunal de La Haye. Conclusion : le Sahara Occidental n’avait aucun lien souverain avec le Maroc ou la Mauritanie. Le 6 octobre 1975, les services de renseignement de l’armée espagnole avaient informé Franco, déjà très malade, des projets du roi marocain de s’emparer du Sahara. Un territoire vital d’un point de vue géostratégique, riche en phosphates, fer, pétrole et gaz.

    Franco mourant et le prince Juan Carlos ont assumé les fonctions de chef de l’État. La situation était critique. Juan Carlos s’est inquiété de la situation au Sahara, alors que l’affaire portugaise était toute récente. S’il n’y parvenait pas correctement, il pourrait perdre sa couronne avant d’être ceint.

    Jusqu’à présent, il y avait des soupçons fondés selon lesquels Juan Carlos avait demandé la médiation des États-Unis dans cette crise. Kissinger aurait accepté et intercédé auprès de Hassan II et de cette demande émergerait un pacte secret par lequel Juan Carlos s’engagerait à céder le Sahara espagnol au Maroc en échange d’un plein soutien politique américain lors de son prochain mandat de roi d’Espagne. Des faits que les documents déclassifiés pourraient corroborer et qui pourraient qualifier le comportement du roi émérite de Haute Trahison.

    Et c’est que la loi organique 10/1995, du 23 novembre, du Code pénal prévoit au titre XXIII : des crimes de trahison et contre la paix ou l’indépendance de l’État et relatifs à la défense nationale, les articles 581 et 582 chapitre I : crimes de trahison. à une puissance étrangère de déclarer la guerre à l’Espagne ou de s’entendre avec elle dans le même but, sera puni d’une peine d’emprisonnement de quinze à vingt ans. Article 582. L’Espagnol qui facilite l’entrée de l’ennemi en Espagne, la saisie d’une place, d’un poste militaire, d’un navire ou d’un aéronef d’État, d’un quartier-maître ou d’entrepôts d’armement.

    De la loi de succession, Don Juan Carlos a essayé de s’assurer la loyauté de l’armée avec laquelle il avait une relation magnifique. Mais quelques heures avant l’épisode, il n’hésite pas à faire semblant aux militaires qui y sont stationnés : « L’Espagne ne reculera pas, elle remplira tous ses engagements, elle respectera le droit des Sahraouis à être libres ». Pour ajouter l’insulte à l’injure, il a dit : « Ne doutez pas que votre commandant en chef sera là, avec vous tous, dès que le premier coup de feu sera tiré. Quelques heures plus tard, on pouvait parler d’une trahison du peuple espagnol, des Sahraouis et de l’ONU elle-même.

    L’astucieux Hasan Hasan II, déterminé à s’emparer du territoire, organise un mouvement massif de milliers de citoyens marocains contraints d’envahir le Sahara Occidental, connu sous le nom de « Marche verte » se faisant passer pour d’anciens habitants de la région. Avec un fort caractère religieux et patriotique, ils ont exhibé des drapeaux marocains, des portraits de leur roi, Hasan II, et le Coran… : « Nous n’avons d’autre choix que de récupérer notre Sahara, dont les portes nous ont été ouvertes », a déclaré Hassan avec un certain sarcasme… En fait, il avait convenu que seulement 50 entreraient.

    Alors que les civils descendaient Tarfaya, 25 000 soldats marocains des Forces armées royales (FAR) sont entrés par l’est. Détails consultables dans les livres de José Luis Rodríguez Jiménez » Agony, Betrayal Escape. La fin du Sahara espagnol » de José Ramón Diego Aguirre, « Guerre au Sahara » ou « Histoire interdite du Sahara espagnol » de Tomás Bárbulo.

    L’ONU, mal à l’aise et ne sachant pas ce qui se passait, a exhorté Hassan II à se retirer et à respecter le droit international. Tandis que l’Espagne assistait stupéfaite et, l’armée était déconcertée. Mais le prince voulait assurer sa couronne et s’était déjà mis d’accord avec l’Alaouite. Il a même envoyé le ministre de la Présidence en visite de courtoisie dans les campements marocains de la Marche verte.

    Enfin, le 14 novembre 1975 : La déclaration de Madrid cède au Maroc toute la partie nord de l’ancienne province espagnole : 200 000 kilomètres carrés d’une grande importance géostratégique, très riches en minerais de toutes sortes, gaz et pétrole. La Mauritanie (qui les a abandonnés sous la pression du Maroc) se voit transférer 70 000 kilomètres carrés du sud, pauvres et improductifs.

    Le 26 février 1976, l’Espagne retire ses troupes et abandonne la population sahraouie, qui devient domaine marocain. Le Maroc a immédiatement occupé le Sahara. 70 000 Sahraouis ont fui vers les territoires de Tindouf, à 800 kilomètres du désert. Ils les ont bombardés de napalm, femmes, enfants et vieillards. D’autres sont restés au Sahara occidental, où le régime marocain continue d’imposer une stricte occupation militaire.

    Quelques soldats et des dizaines de légionnaires ne les ont pas abandonnés et sont restés au Sahara après la trahison et ont combattu aux côtés du Polisario jusqu’à la fin de la guerre en 1991 ». Et l’ONU qui a promis un référendum d’autodétermination qu’ils attendent depuis 25 ans.

    Pertes pour l’Espagne, à court et à long terme

    La conclusion de Rodríguez Jiménez est que la fuite de l’Espagne du Sahara était une décision peu favorable aux intérêts de notre pays, avec « des conséquences économiques, diplomatiques, de sécurité et de défense ».

    Avec l’abandon de l’ancienne colonie, «l’Espagne a perdu un grand allié», affirme Rodríguez Jiménez. « Un allié dont les liens d’amitié auraient assuré l’accès aux riches ressources naturelles du territoire : « les phosphates [les gisements les plus importants du monde s’y trouvent], le banc de pêche, les mines d’uranium, de cuivre et d’or, ainsi que le pétrole , ben il y avait déjà des sondages avec des signes positifs », « Les accords avec la nation sahraouie auraient pu ressembler à ceux du Commonwealth. Cela nous aurait été bénéfique en termes de sécurité, pouvoir être un État pour contenir l’islamisme radical et un allié en termes de migration ». Mais surtout, nous aurions épargné à nos anciens compatriotes des décennies de souffrance.

    Situation actuelle

    Le roi marocain a ignoré de manière récurrente les résolutions de la plus haute instance de juridiction universelle (l’ONU) et d’une certaine manière fait pression et fait chanter en permanence les dirigeants espagnols. Il a toutes les cartes en sa faveur : le soutien qu’il reçoit des USA, l’hostilité de la gauche pour augmenter notre puissance militaire et dernièrement il menace d’arrêter de contenir les masses d’immigrés à la frontière, pour tout cela on lui accorde toutes sortes de privilèges en termes de collaboration et de développement.

    A cela s’ajoute l’infiltration massive des Marocains en territoire sahraoui et l’évolution démographique de ceux-ci qui ferait gagner le Maroc si le référendum était envisagé.

    Témoignages de soldats ayant vécu le conflit

    Selon les mots de soldats stationnés dans la région à cette époque, comme Diego Camacho, capitaine des troupes nomades du Sahara « C’était la page la plus honteuse que notre nation ait signée en matière internationale »,

    José Taboada, actuel président du CEAS Sahara et militaire à El Aaiun dans la troupe du Génie. « Ce fut une trahison pour le peuple sahraoui qui continue encore aujourd’hui à subir avec l’occupation et l’exil le manque de dignité de l’Espagne » et « Une humiliation pour les militaires qui y étaient stationnés et qui avaient vécu aux côtés des Sahraouis, nos frères et amis ».

    « Nous, soldats, étions convaincus que nous défendrions le Sahara contre l’armée marocaine. En fait, nous avons posé 60 000 mines pour empêcher la Marche verte d’entrer sur le territoire, mais nous avons ensuite reçu l’ordre de les retirer », explique Taboada.

    Le magazine Le nouvel Afrique Asie a publié qu’en 1979, le roi Juan Carlos Ier avait même offert à feu Hassan II la « livraison » de Ceuta au Maroc lorsque Gibraltar a été transféré à l’Espagne par Londres. L’article était signé par le journaliste marocain Selim Malek. A noter qu’au Maroc personne n’ose publier des nouvelles liées à la monarchie alaouite sans son acquiescement.

    Le roi Juan Carlos et Hassan II ont cultivé une profonde amitié pendant des années. On se souvient encore des mots qu’il s’est exclamés entre les larmes lors de ses funérailles : « Hassan II était mon frère aîné ».

    María Fidalgo Casares
    Docteur en histoire, analyste sociale et critique d’art et de littérature. Docteur en histoire de l’Université de Séville, elle écrit dans MUNDIARIO et est universitaire en histoire de l’Andalousie.


    Mundiario, 26/01/2017

    #Sahara occidental #Maroc #Espagne #CIA #Documents déclassifiés #JuanCarlos #Marcheverte

  • CIA : Juan Carlos entregó el Sáhara para salvar su trono

    Sahara Occidental, Marruecos, España, Juan Carlos de Borbón, Marcha Verde, Hassan II, Henry Kissinger, Estados Unidos, CIA, documentos desclasificados,

    Juan Carlos pudo haber pactado en secreto los términos de la Marcha Verde con Hassan II

    El entonces príncipe acordó el repliegue de las tropas y la entrada de 50 marroquíes en El Aaiún. La revelación de un mediático lío de faldas con una vedette habría sido una cortina de humo para tapar el impacto de la desclasificación de documentos de la CIA que probarían el papel de Juan Carlos.

    Esta semana se ha procedido a la desclasificación de nuevos documentos de la CIA. Unas 12.500 entradas tienen por objeto España y albergan informes secretos de la inteligencia americana sobre la Transición, el rey Juan Carlos y la política interior del país hasta los años 90.

    En esta documentación se hallan las conversaciones entre el Rey Juan Carlos y el Embajador de EE UU, Wells Stabller. Según los periodistas de El Español Araluce y Sainz, quedaría probado que el rey emérito no se limitó a mediar en el grave conflicto de la retirada del Sáhara del Ejército español, sino que habría pactado con EE UU y Marruecos los términos de la Marcha Verde. ¿Motivos? Asegurarse su corona. La reciente salida a la luz de un lío de faldas con una vedette se habría orquestado para que este dato, de una relevancia infinitamente mayor, pasara desapercibido.

    El conflicto saharaui es uno de los capítulos de historia reciente que más avergüenza a muchos españoles. Una vergüenza política, militar y que supuso el cruel abandono de los ciudadanos de la 53 provincia del estado, un pueblo con DNI español acogido a sus leyes y a su protección.

    España, acatando las órdenes de Juan Carlos, se doblegó ante un ejército muy inferior y abandonó cobardemente el campo de batalla sin pegar un solo tiro y entregando a su enemigo acuartelamientos y armamento.

    Luis Rodríguez de Viguri, secretario general del Gobierno del territorio hasta la salida de España, afirmaba: « Ya sólo se puede pensar en responsabilidades históricas. Ha primado el interés de liquidar las aventuras colonialistas a costa del genocidio de los autóctonos, que es el caso del pueblo saharaui ».

    La Marcha Verde

    Franco había anunciado en 1974 que celebraría un referéndum de autodeterminación. Marruecos puso en marcha toda su maquinaria para evitarlo y ante la disputa, la ONU encargó un dictamen en el Tribunal de la Haya. Conclusión: el Sáhara Occidental no tenía vínculos de soberanía ni con Marruecos ni con Mauritania. El 6 de octubre de 1975, los servicios de Inteligencia del Ejército español habían informado a Franco, ya muy enfermo, de los planes del rey de Marruecos de apropiarse del Sahara. Un territorio vital desde el punto geoestratégico, rico en fosfatos, hierro, petróleo y gas.

    Franco moribundo y el Príncipe Juan Carlos asumía en funciones la jefatura de Estado. La situación era crítica. A Juan Carlos le preocupaba la situación en el Sahara, cando estaba muy reciente el caso portugués. Si no lo gestionaba bien, podría perder su corona antes de ceñirla.

    Hasta la fecha, había fundadas sospechas que Juan Carlos habría pedido en esta crisis la mediación de Estados Unidos. Kissinger habría aceptado e intercedido ante Hassan II y de esta petición surgiría un pacto secreto por el que Juan Carlos se comprometería a entregar el Sahara español a Marruecos a cambio del total apoyo político americano en su próxima andadura como rey de España. Hechos que los documentos desclasificados podrían corroborar y que podrían calificar el comportamiento del rey emérito de Alta Traición.

    Y es que la Ley Orgánica 10/1995, de 23 de noviembre, del Código Penal contempla en el título XXIII: de los delitos de traición y contra la paz o la independencia del estado y relativos a la defensa nacional., los artículos 581 y 582 capítulo I: delitos de traición. a una potencia extranjera a declarar la guerra a España o se concertare con ella para el mismo fin, será castigado con la pena de prisión de quince a veinte años ». Artículo 582. El español que facilite al enemigo la entrada en España, la toma de una plaza, puesto militar, buque o aeronave del Estado o almacenes de intendencia o armamento.

    Desde la Ley de Sucesión Don Juan Carlos intentaba asegurarse la lealtad del ejército con el que mantenía una magnífica relación. Pero apenas horas antes del episodio, no tuvo reparo en fingir con los militares allí destacados, “España no dará un paso atrás, cumplirá todos sus compromisos, respetará el derecho de los saharauis a ser libres” . Para mayor escarnio dijo “No dudéis que vuestro comandante en jefe estará aquí, con todos vosotros, en cuanto suene el primer disparo”. Horas después, podríamos hablar de una traición al pueblo español, a los saharauis y a la propia ONU.

    El hábil Hasan Hasan II, decidido a apropiarse el territorio, organiza un movimiento masivo de miles de ciudadanos marroquíes forzados para invadir el Sáhara Occidental, conocido como  »Marcha Verde » que se harían pasar por antiguos habitantes de la zona. Con un marcado carácter religioso y patriótico exhibían banderas marroquíes, retratos de su rey, Hasan II, y el Corán,..: « No nos queda más que recuperar nuestro Sáhara, cuyas puertas se nos han abierto ».. dijo Hassan con cierta sorna. De hecho, había pactado que entrarían sólo 50.

    Al tiempo que los civiles de la marcha se movilizaban bajando por Tarfaya, 25.000 soldados marroquíes de las Fuerzas Armadas Reales (FAR) penetraron por el este. Detalles que pueden consultarse en los libros de José Luis Rodríguez Jiménez  » Agonía, Traición Huída. El final ded Sahara español » de José Ramón Diego Aguirre, « Guerra en el Sáhara » o el de Tomás Bárbulo « Historia prohibida del Sahara español ».

    La ONU, incómoda y sin saber qué sucedía, urgía a Hassan II a retirarse y a respetar la legalidad internacional. Mientras España asistía atónita y, el ejército estaba desconcertado. Pero el Principe quería asegurarse su corona y ya había pactado con el alauita. Hasta envió al Ministro de la Presidencia en visita de cortesía a los campamentos marroquíes de la Marcha Verde.

    Por fin, el 14 de noviembre de 1975: La Declaración de Madrid hace entrega a Marruecos toda la parte norte de la antigua provincia española: 200.000 Kms cuadrados de gran importancia geoestratégica, muy ricos en toda clase de minerales, gas y petróleo. A Mauritania (que los abandonara presionada por Marruecos) se le transfieren 70.000 Kms cuadrados del sur, pobres e improductivos.

    El 26 de febrero de 1976 España retira sus tropas y abandona a la población saharaui que pasa a ser de dominio marroquí. Marruecos ocupó inmediatamente el Sahara. Huyeron 70.000 saharauis hacia los territorios de Tindouf, que está a 800 kilómetros de desierto. Les bombardearon con napalm, a mujeres, niños y ancianos. Otros quedaron en el Sáhara Occidental, donde el régimen marroquí sigue imponiendo una férrea ocupación militar.

    Algunos militares y decenas de legionarios no los abandonaron y, permanecieron en el Sáhara tras la traición y lucharon junto al Polisario hasta que finalizó la guerra en 1991”. Y la ONU que prometió un referéndum de autodeterminación que llevan esperando 25 años.

    Pérdidas para España, a corto y largo plazo

    La conclusión de Rodríguez Jiménez es que la huida de España del Sáhara fue una decisión poco favorable a los intereses de nuestro país, con « consecuencias económicas, diplomáticas y en materia de seguridad y defensa ».

    Con el abandono de la ex colonia, « España perdió un gran aliado », afirma Rodríguez Jiménez. “Un aliado cuyos lazos de amistad hubieran asegurado acceso a los ricos recursos naturales del territorio: « fosfatos [allí se encuentran los yacimientos más importantes del mundo], el banco de pesca, minas de uranio, cobre y oro, además de petróleo, pues ya había prospecciones con indicios positivos », « Los acuerdos con la nación saharaui podrían haber sido como los de la Commonwealth. Nos habría beneficiado en materia de seguridad, pudiendo ser un Estado de contención del islamismo radical y un aliado en materia de migración ». Pero sobre todo, hubierámos ahorrado a nuestros antiguos compatriotas décadas de sufrimiento.

    Situación actual

    El rey marroquí ha desoído recurrentemente las resoluciones del máximo órgano de jurisdicción universal (la ONU) y en cierta manera presiona y chantajea permanentemente a los dirigentes españoles. Tiene todas las cartas a su favor: el apoyo que recibe del EEUU, la hostilidad de la izquierda a incrementar nuestra potencia militar y últimamente amenaza con dejar de contener las masas de inmigrantes en la frontera ,Por todo ello se le conceden todo tipo de prebendas en materia de colaboración y desarrollo.

    Junto a esto, la infiltración masiva de marroquíes en territorio saharaui y la evolución demográfica de éstos que harían ya que de plantearse el referendum, ganara Marruecos.

    Testimonios de militares en el conflicto

    En palabras de militares destinados entonces en la zona como Diego Camacho, capitán de las tropas nómadas del Sahara “ Fue la página más vergonzosa que nuestra nación haya suscrito en materia internacional”,

    José Taboada, actual presidente de CEAS Sahara y soldado en El Aaiún en la tropa de Ingenieros. “Fue una traición para el pueblo saharaui que todavía hoy sigue sufriendo con la ocupación y el exilio la falta de dignidad de España” y “Una humillación para los militares que estábamos allí destinados y que habíamos convivido codo con codo con los saharauis, nuestros hermanos y amigos”.

    « Los soldados estábamos convencidos de que defenderíamos el Sáhara frente al ejército marroquí, de hecho pusimos 60.000 minas para evitar que la Marcha Verde entrara en el territorio, pero luego recibimos la orden de retirarlas“, cuenta Taboada.

    La revista Le nouvel Afrique Asie ha publicado que el Rey Juan Carlos I llegó a ofrecer en 1979 al difunto Hassán II la “entrega” de Ceuta a Marruecos cuando Gibraltar fuese transferido a España por Londres. El artículo fue firmado por el periodista marroquí Selim Malek. Destacar que en Marruecos nadie osa publicar noticias relacionadas con la monarquía alauita sin su aquiescencia.

    El Rey Juan Carlos y Hassan II cultivaron durante años una profunda amistad. Todavía se recuerdan las palabras que exclamaba entre lágrimas en su entierro: « Hassan II era mi hermano mayor ».

    María Fidalgo Casares
    Doctora en Historia, analista social y crítica de Arte y Literatura. Doctora en Historia por la Universidad de Sevilla, escribe en MUNDIARIO y es académica de la Historia de Andalucía.

    Mundiario, 26/01/2017

    #SaharaOccidental #Marruecos #España #CIA #Documentosdesclasificados #JuanCarlos #MarchaVerde