Le représentant du Front Polisario aux Nations unies (ONU), Sidi Mohamed Amar, a affirmé que la cause sahraouie avait pris un nouveau tournant depuis le 13 novembre en poursuivant la lutte armée, ajoutant que l’adhésion à toute opération de négociation était tributaire des développements sur le terrain et du sérieux du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU.
Étiquette : Donald Trump
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Sahara occidental : Le Polisario réitère son droit intangible à la liberté et à l’indépendance
Lors d’une conférence de presse organisée sous la présidence de la RASD, sur l’actualité de la cause sahraouie suite à la reprise de la lutte armée, M. Sidi Amar a indiqué que «le peuple sahraoui mise sur sa résistance et sa volonté pour arracher ses droits à part entière», ajoutant que la «cause sahraouie a entamé une nouvelle phase après le 13 novembre suite à la violation par le Maroc de l’accord du cessez-le-feu et la poursuite de la lutte armée». «Toute adhésion à n’importe quelle opération de négociation reste tributaire des développements sur le terrain et du sérieux du conseil de sécurité et de l’AG de l’ONU», souligne-t-il. «La seule solution du conflit sahraoui consiste en la garantie à notre peuple à son droit intangible à la liberté et à l’indépendance», insiste le diplomate sahraoui, affirmant qu’il «n’y a actuellement aucune opération de négociation».Par ailleurs, il a imputé le retard accusé dans la nomination d’un nouvel envoyé du SG de l’ONU au Sahara Occidental, à la position de l’occupant marocain. M. Sidi Amar a réitéré, par cette occasion, le droit du Front Polisario à se défendre par tous les moyens légitimes dont la lutte armée, ajoutant que le Front reste ouvert à toute éventuelle solution pacifique assurant le respect ferme du droit du peuple sahraoui à l’indépendance». Au sujet de la situation des droits de l’homme induite par la violation constante de ces droits par le Maroc dans les villes occupées. Le responsable sahraoui a pointé du doigt la France qui, selon lui, «entrave la mise en place d’un mécanisme onusien pour les surveiller». A l’échelle internationale, la déclaration de Trump sur le Sahara occidental fait toujours l’objet de vives condamnations.La Russie et la Norvège ont exprimé leur inquiétude quant à la situation qui prévaut au Sahara occidental, évoquant «une escalade» et «une situation tendue» dans ce territoire occupé par le Maroc. «Malheureusement, la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord reste compliquée, notamment en raison du manque de régulation des crises graves souvent provoquées par des interférences extérieures», a indiqué le représentant permanent de la Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la coopération entre l’ONU et la Ligue arabe. Evoquant la situation au Sahara occidental, le diplomate russe a déclaré que «nous assistons à une escalade», réaffirmant, ainsi, la position de la Russie qui rejette la décision unilatérale du président américain sortant, Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.Le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Mikhail Bogdanov avait déclaré que la décision «unilatérale» de Trump sort complètement du cadre du droit international. «La décision ne respecte pas non plus les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d’accord», avait ajouté le responsable russe.De son côté, la représentante permanente de la Norvège à l’ONU, Mona Yol, estime que «la situation au Sahara occidental est plus tendue maintenant qu’elle ne l’a été depuis longtemps», assurant que «la situation politique et sécuritaire dans la région Mena (Afrique du Nord et Moyen-Orient) reste profondément complexe et instable, dans plusieurs pays».Les déclarations de la Russie, membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU ainsi la Norvège, un pays connu pour le respect des droits de l’homme, constituent un désaveu pour le Maroc qui continue de nier l’existence d’un conflit armé l’opposant au Front Polisario.Horizons, 22 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Western Sahara, Donald Trump, Joe Biden, -
Communiqué de presse de l’EUCOCO concernant la nouvelle position de l’administration Biden sur le conflit au Sahara occidental
La Task Force de la Coordination des Comités européens de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) se réjouit de la décision du nouveau Président des Etats-Unis J. Biden de geler la décision prise par son prédécesseur de reconnaitre la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara Occidental.
Pour mémoire, le 10 décembre 2020, Donald Trump a annoncé que les États-Unis reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, en affirmantqu’ « un Etat sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit ». Cette position du gouvernement états-unien constitue une flagrante violation du droit international car le Sahara Occidental est inscrit sur la liste des territoires non autonomes, établie par les Nations Unies, et son peuple doit bénéficier du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies (notamment la résolution 2229 du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour Internationale de Justice rendu en 1975. En violation de ces principes, la majeure partie du territoire du Sahara Occidental a été envahie militairement par le Maroc en 1975. Cette présence marocaine a été qualifiée d’« occupation » par l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 34/37 du 21 novembre 1979).Aujourd’hui, nous actons la « marche arrière » de la nouvelle administration états-unienne et espérons qu’il s’agit là d’un témoignage de son retour vers le respect de la légalité internationale et des droits fondamentaux du peuple sahraoui.Le large mouvement international de solidarité avec le peuple sahraoui appelle le Président Biden à annuler définitivement la décision prise par l’ancien président D. Trump, et à concourir à la mise en œuvre du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.Fait à Bruxelles, le 21 janvier 2021Tags : Sahara Occidental, Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, Western Sahara, Israël, Normalisation, -
Robert Malley, ex-conseiller diplomatique d’Obama : « Pour Joe Biden, il sera difficile de remonter la pente »
Entretien |À l’heure de l’investiture de Joe Biden, de grandes voix dressent leur bilan des quatre années écoulées. Pour Robert Malley, démocrate, président de l’International Crisis Group, « parfois, les questions [que Trump] a posées étaient bonnes, mais il a apporté de mauvaises réponses ». Et à quel prix !
Robert Malley est aujourd’hui président de l’International Crisis Group. Il a été conseiller diplomatique pour Barack Obama et Bill Clinton, pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Ancien membre du Conseil National de Sécurité américain, il a aussi participé aux négociations sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Avocat, politologue et spécialiste du conflit israélo-palestinien, il tire le bilan des années Trump, un président qui a mené « une politique qui a fait fi de toutes les valeurs ». À ses yeux, les États-Unis ont perdu une partie de leur crédibilité. Un défi pour la diplomatie de Joe Biden.
Le président Trump a profondément bouleversé la vie politique américaine ces quatre dernières années. Il restera à jamais le premier président à avoir été mis en accusation à deux reprises en raison des violences survenues au Capitole le 6 janvier 2021. Va-t-il laisser une trace indélébile dans l’histoire des États-Unis ?
Même avant les événements au Capitole, il était difficile d’imaginer qu’on puisse effacer facilement son empreinte. Trump aura été un président très peu orthodoxe et dangereux à beaucoup d’égards.
Mais il est vrai qu’une procédure de destitution à quelques jours d’une fin de mandat, c’est extraordinaire. On peut supposer que l’idée des démocrates, c’est non seulement de faire en sorte que l’on décourage des pratiques pareilles à l’avenir, qu’on mette un point final à cette présidence, mais aussi de lui interdire de se présenter à nouveau à une élection. On sait qu’il pourrait se porter candidat en 2024. Or, s’il est condamné, une sanction pourrait être qu’il ne puisse plus être éligible.
La vie politique américaine doit-elle se débarrasser de Donald Trump ?
Je ne sais pas, je suis partagé et je sais qu’en France, c’est un débat également de savoir si le fait de le priver de Twitter, de Facebook est une bonne idée, tout comme de le fait de l’interdire de se présenter à nouveau à une élection.
Évidemment, il a fait tellement de mal et ses paroles ont été tellement toxiques que cela peut sembler pertinent. Mais c’est aussi le candidat à la présidentielle qui a reçu le plus grand nombre de voix dans l’histoire après Joe Biden. Aucun autre candidat démocrate ou républicain jusqu’en 2020 n’avait rassemblé autant de suffrages. Donc il a une popularité. Peut-être a-t-elle été érodée par les événements récents du Capitole, mais on sait qu’il y a un socle important de gens qui croient toujours en lui et qui estiment qu’ils n’ont jamais été écoutés avant Trump.
Si ces gens constatent qu’un président ou un ancien président ne peut pas s’exprimer en toute liberté sur les réseaux sociaux, et si en prime cet homme ne peut plus se présenter à une élection présidentielle, j’ai peur des effets que cela peut produire sur cette partie importante de la population qui s’estimait punie, marginalisée. Donc je comprends l’instinct, je comprends ce qui est derrière cet effort de faire en sorte qu’il ne puisse plus faire de mal, mais parfois je crains que le remède ne soit pire que le mal.
En dehors de ces événements au Capitole, que retenez-vous des années Trump ? Si on vous demande de choisir un moment, que ce soit en politique intérieure ou en politique internationale, à quoi pensez-vous ?
Je pense que le président Trump restera d’abord dans les livres d’histoire pour ses performances aux États-Unis. En politique internationale, il y a eu beaucoup de choses extrêmement nocives, extrêmement dangereuses. Il a chambardé toutes les alliances traditionnelles de la politique américaine.
Parfois, les questions qu’il a posées étaient bonnes, mais il a apporté de mauvaises réponses. En résumé, son bilan en politique extérieure est négatif, mais il n’est pas comparable à son bilan en politique intérieure.
Ce que l’on retiendra avant tout, ce sont ses discours, après certains événements graves, notamment des événements à relents racistes. Souvent, il a exprimé de la sympathie pour la mouvance extrémiste ou raciste.
On retiendra aussi sa gestion désastreuse de l’épidémie de Covid-19.
Mais je pense que l’image qui restera, à tort ou à raison, c’est son discours du 6 janvier 2021, où il appelle ses partisans à avancer sur le Capitole. On peut débattre du fait qu’il les a incités ou non à la violence, mais cette image-là restera en raison du lien plus ou moins direct entre ses paroles et ce qui s’est passé après. Est-ce vraiment ce qu’il a fait de plus scandaleux ? On a malheureusement l’embarras du choix, mais je pense que les historiens qui regarderont l’époque et l’épopée Trump retiendront ce point d’exclamation final, ce discours, son appel à ses partisans et, évidemment, les évènements qui ont suivi.
En matière de politique internationale, on retient aussi des années Trump le slogan « America First », proclamé le jour même de l’investiture en 2017, qui a abouti notamment au retrait des États-Unis de nombreuses institutions internationales…
« America First », je ne sais pas très bien ce que cela veut dire parce que dans chaque pays, chaque dirigeant pense d’abord à ses concitoyens. Au final, cela aura consisté en une politique transactionnelle, une politique unilatéraliste, une politique qui a fait fi de toutes les valeurs.
Je suis très critique de la politique étrangère américaine, y compris celle conduite par les administrations auxquelles j’ai pu participer. Par exemple, dire que les États-Unis ont été un défenseur cohérent des droits de l’homme ou de la démocratie à travers le monde, c’est évidemment faux. Mais le président Trump s’est distingué par sa politique du troc, une sorte de marchandage permanent où les transactions sont faites non pas sur le plan des valeurs mais sur le plan des intérêts matériels.
Il a donc pu faire énormément de mal simplement parce qu’il a privilégié ce qui est à son bénéfice personnel, au bénéfice de tous ceux qui l’entourent, au mépris de toutes les valeurs, des normes, des alliances internationales des États-Unis, de la stabilité à travers le monde.
On peut lui savoir gré d’avoir évité de s’empêtrer dans une nouvelle guerre. C’est vrai que le président Trump, à son actif, n’a pas déclenché de guerre. Il a réussi à rompre le tabou du dialogue avec les talibans en Afghanistan, le tabou des négociations directes avec le dirigeant nord-coréen. Ce sont des choses qui resteront et dont, peut-être, le président Biden pourra se servir. Mais l’image des États-Unis en a pâti. En termes de résolution des conflits, en termes de respect des normes internationales, que ce soit sur le dossier israélo-palestinien, sur le fait qu’il a rompu l’accord de Paris sur le climat ou l’accord sur le nucléaire iranien, sa politique n’a pas été au service d’une vision positive, elle a servi une vision transactionnelle ou une vision hyper idéologique, notamment au Moyen-Orient.
On retiendra donc de cette époque que les États-Unis ont vu leur réputation, leur influence, leur capacité de mobiliser la communauté internationale s’effriter et se dissoudre. Maintenant, espérons que le président Biden pourra renverser la vapeur et apprendre les leçons des échecs des administrations américaines qui ont précédé Trump et qui ont, d’une certaine manière, facilité son ascension au pouvoir.
Quel bilan tirez-vous en particulier de la politique menée par Donald Trump au Moyen-Orient avec deux dossiers majeurs que vous avez mentionnés : l’Iran et le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne sur le nucléaire, et le conflit israélo-palestinien où les avancées ont été minimes ?
C’est un bilan globalement négatif parce qu’il a contribué à exacerber, à renforcer la polarisation dans la région. D’abord, il a pris part au dossier israélo-palestinien en étant à 100 % du côté israélien.
Il a tout de même réussi, il faut le reconnaître, à obtenir des accords de normalisation entre quatre pays arabes et Israël. Il l’a fait en payant des prix qui, à notre sens, ont été parfois excessifs.
Par exemple la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange d’une normalisation entre le Maroc et Israël, cela n’a pas de sens et ça a un impact négatif sur ce dossier du Sahara occidental.
Au Proche-Orient, sa politique pro-israélienne à outrance a rompu non seulement avec le consensus international mais aussi avec le consensus américain bipartisan en vigueur depuis pas mal de temps. Il a essayé de bouger les lignes, mais il l’a fait dans un sens qui ne peut pas fonctionner parce que les Palestiniens ne s’y résoudront pas. Il a compliqué, évidemment, dans ce dossier, la recherche de la paix. Ses prédécesseurs n’y étaient pas parvenus non plus mais il a aggravé les choses.
Et puis dans le reste de la région, Donald Trump a fait une fixation sur le dossier iranien. Ces derniers jours, l’administration Trump a même mis en avant un axe Al-Qaïda-Iran qu’aucun spécialiste du renseignement ne confirme. Et elle a en effet retiré le pays de l’accord sur le nucléaire, ce qui a conduit à imposer à nouveau des sanctions qui ont fait énormément souffrir les citoyens iraniens.
Cette politique a été risquée. Elle aurait pu provoquer une guerre catastrophique entre d’un côté les États-Unis et ses alliés dans la région, et de l’autre l’Iran. Tout cela a entraîné une grande polarisation au Moyen-Orient. Les États-Unis se sont rapprochés d’Israël et de certains pays sunnites arabes, l’Arabie saoudite en tête. On peut comprendre ces alliances, ces partenariats. Des prédécesseurs de Trump ont adopté la même stratégie.
Mais suivre une voie à sens unique, sans équilibre, sans essayer de jouer le rôle de médiateur, a causé beaucoup de tort et a porté atteinte à l’image de la diplomatie américaine.
Projetons-nous sur les années Biden. Avez-vous le sentiment que les décisions les plus significatives des années Trump sont réversibles ?
La proximité avec certains alliés, avec certaines valeurs, est également réversible. Des décisions du président pourront être remises en question, comme la sortie de l’accord de Paris sur le climat. Je pense que le président Biden pourra très vite changer de politique et renouer avec cet accord. La sortie de l’accord sur le nucléaire iranien est aussi réversible, même si ce sera difficile. Le fait de s’identifier avec certains alliés, avec certaines valeurs, est également réversible.
Dans d’autres dossiers, ce sera difficile de remonter la pente parce qu’il y a un héritage qu’il va falloir surmonter.
L’image des États-Unis dans le monde s’est dégradée. On a vu un pays, un gouvernement, incapables de gérer la question de la Covid-19, incapables de gérer la question des tensions raciales. Et maintenant nous sommes confrontés à une crise politique avec une partie de l’électorat qui, à cause de Trump, ne reconnaît pas la légitimité du président élu.
Pour toutes ces raisons, le monde extérieur porte un regard différent sur les États-Unis. Le président Biden ne pourra pas totalement effacer cet héritage.
Et puis il y a un autre héritage. Désormais, les pays qui vont traiter avec les États-Unis vont toujours se poser cette question : les engagements américains, les engagements du président des États-Unis, durent-ils plus d’un ou deux mandats ?
Est-on entré dans une ère où les États-Unis vous disent une chose, à l’instar des engagements pris vis-à-vis de l’Iran, et quatre ans plus tard, un nouveau président entre en fonction et ces engagements ne valent rien du tout ? La perte de la réputation de fiabilité des États-Unis coûte cher. Et je ne sais pas si le président Biden pourra y remédier parce que personne ne sait si, dans quatre ans ou huit ans, on n’aura pas un président Trump bis, que ce soit lui-même ou un de ses successeurs, pratiquant la même politique.
Franck MathevonSource : France Culture, 20 jan 2021
Tags : Donald Trump, Joe Biden, Sahara Occidental, Maroc, Proche Orient, Israël, Palestine, Normalisation, Franck Mathevon, International Crisis Group,
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Trump s’en va en laissant derrière lui une épaisse fumée
Les Etats-Unis d’Amérique ont peur d’eux-mêmes
Pour la première fois, les Etats-Unis d’Amérique ont peur d’eux-mêmes et de leur volonté de puissance depuis qu’ils se sont incarnés en un nouveau Néron : Donald Trump.
En attisant le feu de la discorde parmi ses concitoyens et en créant un climat qui fait craindre une nouvelle guerre de sécession entre ses blancs et ses coloriés, Donald Trump a en quelque sorte brûlé l’Amérique.
Même si, aujourd’hui, Joseph Robinette Biden entrera victorieux à la Maison Blanche en tant que 46e président des Etats-Unis, il mettra du temps à dissiper les fumées des incendies, même symboliques, que son prédécesseur a allumés ici et là.
Son incroyable pays qui est né dans la guerre, a grandi dans la guerre et s’est imposé par la guerre, a, pour la première fois de son histoire, peur de sa force puisqu’elle risque de se retourner, à tout moment, contre lui.
Même s’il est abusif de croire à un début de guerre civile ou interraciale aux Etats-Unis, il est évident que le God Bless America ne fait plus vibrer les cœurs à l’unisson et à la même fréquence dans les cinquante et un Etats de l’Union.
Une chose s’est brisée aux tréfonds de la nouvelle Rome. Une grande partie de ses habitants a été traitée, pendant quatre ans, comme un ramassis de barbares. Depuis la fin de la ségrégation, aucun président américain ne s’est permis de croiser le fer avec des citoyens qui n’avaient pas la même couleur que lui, les mêmes croyances que lui.
Pour conquérir le pouvoir et tenter de le conserver, Donald Trump a tout au long de ses deux campagnes électorales et de son mandat gratté des accords dissonants sur les cordes de la suprématie d’un groupe au détriment des autres.
L’a-t-il fait de manière consciente pour servir un agenda politique ? A-t-il répondu à l’appel profond qui traversait les 75 millions de poitrines qui lui ont donné leur voix ? Est-il fou ? Ou est-il, à son insu, le signe avant-coureur d’une période de violence planétaire qui gonfle à l’horizon ?
Quoi qu’il en soit, le passage de l’ouragan Trump qui a connu son épilogue avec l’émergence d’une autre catastrophe, la pandémie du coronavirus, a répandu un parfum d’étrangeté sur la Terre.
La décennie qui commence pâtira des retombées des deux bouleversements et bien malin celui qui sait ce que demain nous réserve.
Mohamed BadaouiLa Nation, 19 jan 2021
Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, républicains, démocrates, racisme,
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Biden «pourrait annuler» la déclaration de Trump sur la marocanité du Sahara occidental, d’après le Washington Post
Les décisions de politique extérieure prises par Trump, notamment celle concernant la marocanité du Sahara occidental, sont «en cours de révision, et la nouvelle administration rendra un verdict basé exclusivement sur un critère qui est celui de l’intérêt national», a déclaré un responsable de l’équipe de Joe Biden au Washington Post.
Lors d’une déclaration au Washington post, un responsable de l’équipe de transition de Joe Biden a affirmé sous couvert d’anonymat que toutes les décisions de dernière minute prises par Donald Trump en matière de politique extérieure, dont celle de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, étaient «en cours de révision».«Nous avons pris note de ces manœuvres de dernière minute», informe-t-il, soulignant que «chacune est en cours de révision, et la nouvelle administration rendra un verdict basé exclusivement sur un critère qui est celui de l’intérêt national».Dans ce sens, le Washington Post estime que «tous ces changements peuvent être annulés, mais chacun complique les défis auxquels le Président Biden sera confronté pour donner sa propre direction à la politique extérieure des États-Unis».Piéger l’administration Biden?Outre le conflit au Sahara occidental, Donald Trump a réinscrit Cuba sur la liste des pays sponsors du terrorisme international. Le mouvement Houthi au Yémen a été également classé comme organisation terroriste. Le Président américain a approuvé des ventes d’armes controversées, notamment des avions de 5e génération F-35 aux Émirats arabes unis, et instauré de nouvelles sanctions à l’égard de l’Iran.Toujours selon le responsable, «beaucoup semblent avoir été prises pour cimenter les priorités de Trump [en vue d’une candidature en 2024, ndlr] et créer des obstacles à de nouvelles directions tracées par la nouvelle équipe Biden».Quid du rôle de Jared Kushner?Concernant les ventes d’armes à Abou Dhabi et la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, le Washington Post souligne le rôle du gendre et conseiller du Président sortant pour le Moyen-Orient dans la prise de ces décisions.«Jared Kushner a fait pression pour des décisions récentes sur des questions telles que la reconnaissance par Trump de la marocanité du Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et Israël», écrit le journal, ponctuant qu’il «était également derrière les ventes d’armes aux Émirats arabes unis en guise de récompense pour avoir accepté de normaliser leurs relations avec Israël».Lors de la signature de l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël le 22 décembre à Rabat, les États-Unis, qui ont reconnu la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara occidental, ont promis des investissements à hauteur de cinq milliards de dollars dans le pays et la vente de quatre drones de type MQ-9B Skyguardian.Sputnik, 19 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Donald Trump, Joe Biden, -
L’Amérique de Biden à l’épreuve de la légalité
L’Amérique retient son souffle. Elle est suspendue à l’investiture de son 46e Président, marquée à jamais par le sceau de l’infamie de son prédécesseur, coupable du viol de la démocratie américaine et de la légalité internationale. L’image d’une Amérique forte et unie a été gravement ternie par les errements du «trumpisme», privilégiant l’unilatéralisme et le mépris des institutions nationales et multilatérales.
L’assaut lancé contre le temple de la démocratie, gravé à jamais dans la conscience américaine, et le deal de la honte en violation du principe fondateur de l’autodétermination, chère à l’Amérique souveraine et libre, sont les manifestations d’une dérive qui a porté atteinte aux symboles de la démocratie et de l’Etat de droit. Au cœur du Capitole en état de siège, le nouveau Président s’emploie, sous le signe de «l’Amérique unie», à restaurer une démocratie vacillante dans une Amérique divisée et affaiblie par une gestion chaotique de la pandémie.L’héritage est lourd pour la nouvelle Administration démocrate, appelée en urgence à mettre fin aux violences raciales, à s’engager dans une campagne massive de vaccination et à faire face aux retombées de la crise économique et sociale. Mais l’«Amérique de retour», proclamée par le président Biden, le 24 novembre, lors de la présentation des responsables qui conduiront la politique étrangère, traduit une volonté réelle de restaurer «le leadership moral et mondial» intimement lié au respect de la légalité internationale et à la gestion consensuelle des questions internationales.La nouvelle Administration est prioritairement interpellée par la décision de Trump de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, unanimement dénoncée par les hauts responsables et personnalités influentes, les écrivains, les chercheurs et les organisations internationales et mondiales, telles l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne.L’expression d’un consensus massif milite pour une annulation pure et simple de la proclamation de son prédécesseur. «Nous espérons simplement que l’Administration Biden défera cette violation historique du droit international», a déclaré le représentant du Front Polisario à Washington, Mouloud Saïd, espérant le retour d’une Amérique «sensible à la liberté, la démocratie et le droit fondamental de l’homme à l’autodétermination». Il s’agit, surtout, d’un retour à la légalité internationale en vecteur de la paix, de la stabilité dans une région des défis sécuritaires et des perspectives de coopération multiforme.Horizons, 19 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Etats-Unis, Joe Biden, Donald Trump, Maroc, -
Pompeo, qui a dirigé la mission de Trump au département d'État, part avec un héritage douteux
Alors que le secrétaire d’État Mike Pompeo envisage son avenir politique, son mandat mouvementé est caractérisé par des enquêtes sur son leadership et son éthique.
Par Lara JakesWASHINGTON – Rejeté par de nombreux alliés étrangers , ridiculisé par des adversaires , détesté par un nombre important de ses propres diplomates et essayant de préserver son avenir politique, le secrétaire d’État Mike Pompeo a offert la semaine dernière un aperçu de son héritage en tant que commandant de l’administration Trump. -earth politique étrangère en citant un moment charnière de son histoire personnelle.En 1983, alors que M. Pompeo était cadet à l’Académie militaire des États-Unis à West Point, une milice liée à l’Iran a bombardé la caserne des Marines à Beyrouth , au Liban, tuant 241 soldats américains. Selon son propre témoignage – «Ma vie ne serait plus la même après cela», a déclaré mardi M. Pompeo, dans son dernier discours public en fonction. – c’était un puissant endoctrinement pour un jeune soldat en formation pour protéger les ennemis mortels.Trente-cinq ans plus tard, après être devenu le 70e secrétaire d’État en 2018 , M. Pompeo a adopté la même mentalité militaire pour affronter le monde. Les politiques étrangères ont été décrites comme des «ensembles de missions» et sa femme, Susan , était un «multiplicateur de force» pour désarmer les dignitaires et les familles des employés du Département d’État.M. Pompeo a rejeté le pouvoir de persuasion, essayant plutôt de renforcer les dirigeants européens, narguant les dirigeants en Chine et en Iran, et s’efforçant de maintenir les dictateurs en déséquilibre, notamment en négociant avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un mais pas avec le président Nicolás Maduro. au Venezuela.Mais en rejetant le rôle traditionnel de la diplomatie prévisible et en reflétant le style du président Trump, la stratégie de M. Pompeo s’est retournée contre lui, selon des analystes de politique étrangère et une large cohorte du département d’État.Alors qu’il quitte ses fonctions, M. Pompeo, 57 ans, a été étiqueté par un certain nombre de responsables et d’analystes avec la distinction douteuse du pire secrétaire d’État de l’histoire américaine . Cela reviendra le hanter alors qu’il envisage de se présenter à la présidence en 2024 ou de chercher un autre poste élu , comme il le fait généralement.«Le verre est bien plus vide qu’il n’est plein», a déclaré Richard Fontaine, président du Center for a New American Security et ancien diplomate qui a conseillé la campagne présidentielle du sénateur John McCain en tant que candidat républicain en 2008.M. Fontaine a noté que l’ Iran est maintenant plus proche de la construction d’une bombe nucléaire et que la Corée du Nord possède plus d’armes nucléaires qu’elle n’en avait au début de l’administration Trump. Les relations avec les principaux dirigeants européens, les Nations Unies et les autres alliances diplomatiques et économiques sont dans un état plus difficile. Les États-Unis sont moins bien placés pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme dans le monde qu’il y a quatre ans, selon de nombreux diplomates de carrière.Et le rôle de M. Pompeo dans la mise en place de la politique étrangère parallèle du président en Ukraine – sape des années de soutien des États-Unis pour conjurer l’agression militaire russe – a soulevé des inquiétudes parmi les législateurs lors des audiences de destitution de la Chambre fin 2019 sur le point de savoir si sa loyauté envers M. Trump l’emportait sur la sécurité américaine. intérêts.M. Pompeo n’est pas le premier militaire à devenir le principal diplomate du pays: Colin L. Powell avait pris sa retraite en tant que général de l’armée quatre étoiles avant de devenir secrétaire d’État du président George W. Bush en 2001. Le mandat de M. Powell a été à jamais taché par sa citation d’intelligence défectueuse pour exhorter l’invasion de l’Irak en 2003 – ce qu’il a appelé «douloureux» et une «tache» dans son dossier – mais il est largement considéré comme un homme d’État plus que M. Pompeo.À des fins politiques, M. Pompeo pourrait espérer rester dans les mémoires comme un acteur clé de l’administration de M. Trump – une désignation beaucoup plus ternie à l’étranger que pour les républicains purs et durs qui se soucient peu de la politique étrangère lors des élections. Cependant, après la prise du Capitole par les partisans de M. Trump ce mois-ci, un nombre croissant de responsables républicains ont cherché à se distancer du président sortant.Notamment, M. Pompeo ne l’a pas fait, même si des personnes proches de lui se sont déclarées consternées par l’attaque. Au lieu de cela, il a continué un barrage de publications quotidiennes sur Twitter qui a commencé le 1er janvier pour annoncer ce qu’il a appelé ses succès en politique étrangère, faisant écho aux slogans de campagne de M. Trump .M. Pompeo a été à l’avant-garde de la répression de l’administration Trump contre la Chine, l’Iran et le Venezuela, utilisant un mélange de sanctions économiques et de changements de politiques provocateurs pour remodeler la stratégie mondiale contre chacun.C’était particulièrement le cas pour la Chine, puisque M. Pompeo est devenu le critique le plus virulent de l’administration à l’égard de Pékin. Il a profité de chaque occasion pour mettre en lumière les violations des droits humains commises par la Chine contre les musulmans ouïghours et d’autres minorités ethniques et, en guise de séparation, il réfléchit maintenant à l’opportunité de les déclarer actes de génocide.Il a également conduit la condamnation mondiale des ambitions expansionnistes et de l’ oppression de Pékin à Hong Kong , à Taiwan et dans la mer de Chine méridionale. D’autres pays, cependant, ont refusé de suivre le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé , qui a dépouillé le financement de l’agence des Nations Unies pendant la pandémie de coronavirus, que M. Pompeo a insisté pour appeler le « virus de Wuhan », faisant à nouveau écho à M. Trump. .En traitant avec le Venezuela, M. Pompeo a rassemblé une soixantaine de pays contre M. Maduro après des élections contestées et a frappé le gouvernement de Caracas avec des sanctions . Mais M. Maduro est resté au pouvoir.En Europe, M. Pompeo est reconnu pour avoir aidé à renforcer l’OTAN en tant que rempart contre la Russie, notamment par une augmentation des dépenses militaires . Alexander R. Vershbow, ancien secrétaire général adjoint de l’OTAN qui était également ancien ambassadeur des États-Unis en Russie et en Corée du Sud et secrétaire adjoint à la Défense, a déclaré que M. Pompeo avait aidé à protéger l’OTAN du « mépris des alliés et de l’intimidation de M. Trump tactique. «M. Pompeo a également déployé une diplomatie de navette pour réchauffer les relations entre Israël et les États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans le cadre des accords d’Abraham , la signature de la politique étrangère de l’administration. Mais ces pactes de paix ont été largement négociés par Jared Kushner, conseiller principal et gendre du président.M. Pompeo a fermement soutenu Israël en défiant les normes internationalement reconnues, comme en déplaçant l’ ambassade américaine en Israël à Jérusalem et en déclarant la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan et la légitimité des colonies de Cisjordanie . En tant que chrétien évangélique – un groupe qui constitue une circonscription politique conservatrice clé – M. Pompeo a parfois formulé des actions contre l’Iran en termes religieux liés à Israël et à la prophétie biblique.Les accords d’Abraham faisaient partie d’une campagne de pression visant à isoler l’Iran avec des sanctions et des menaces militaires qui a commencé après le retrait de M. Trump d’un accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran en mai 2018, quelques semaines seulement après que M. Pompeo a rejoint le département d’État après avoir exercé ses fonctions. le directeur de la CIA.Au cours des deux années suivantes, il a critiqué à plusieurs reprises les efforts déployés par d’autres puissances mondiales pour maintenir intact l’accord nucléaire de 2015 . M. Pompeo était visiblement motivé par des joutes avec des responsables iraniens sur Twitter: «Vous savez que vous êtes du côté des anges quand cela se produit», a-t-il tweeté mardi, des mois après que Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, l’ait appelé le « Secrétaire de la haine . »M. Pompeo faisait partie des conseillers de M. Trump qui ont poussé à des frappes militaires contre l’Iran, auxquelles le président a résisté en juin 2019 mais a permis en janvier 2020 de tuer un haut général iranien qui se trouvait en Irak. Pourtant, M. Pompeo s’est renversé en novembre, parmi un groupe de hauts fonctionnaires – dont le vice-président Mike Pence; Christopher C. Miller, le secrétaire à la Défense par intérim; et le général Mark A. Milley, le président des chefs d’état-major interarmées – qui a répondu à la demande du président pour des options de grève contre l’Iran en avertissant que cela pourrait facilement dégénérer en un conflit plus large au cours des dernières semaines de la présidence de M. Trump.M. Pompeo s’est décrit comme un disciple du « réalisme, de la retenue et du respect » – une approche préconisée par son bailleur de fonds de longue date, Charles G. Koch, un milliardaire conservateur dont le réseau de donateurs a donné plus de contributions de campagne à M. Pompeo qu’à aucun autre candidat au Congrès du pays lors de quatre élections législatives de 2010 à 2016.En tant que secrétaire d’État, M. Pompeo n’a guère été secret sur son avenir politique – d’abord en regardant une campagne au Sénat depuis le Kansas, son État d’origine d’adoption, puis en alimentant les attentes selon lesquelles il pourrait se présenter aux élections de gouverneur en 2022 ou de président en 2024 . Son mandat mouvementé au département d’État a été caractérisé par une série d’ enquêtes , dont certaines se poursuivent , notamment sur la question de savoir s’il a violé les lois sur l’éthique en s’engageant dans des activités politiques au travail .Pourtant, le soutien financier continu de M. Koch est loin d’être assuré. En mettant l’accent sur la diplomatie du soft power plutôt que sur la guerre, l’Institut Charles Koch – sa fondation politique – verse 7 millions de dollars en nouvelles subventions à deux think tanks de gauche, le Carnegie Endowment for International Peace et l’International Crisis Group, qui avoir de l’influence dans l’administration Biden.Le soutien de M. Pompeo à l’expansion de l’OTAN, à la frappe de l’Iran et au maintien des troupes américaines dans les zones de conflit n’a pas été oublié, a déclaré Will Ruger, vice-président de la fondation pour la politique et la recherche.«Je ne pense pas que le secrétaire soit un réaliste et un modérateur de cartes», a déclaré M. Ruger, que M. Trump a désigné en septembre pour être son ambassadeur en Afghanistan.Dans un message d’adieu, M. Pompeo a précisé que l’armée était primordiale sous sa direction.«À la tête de @CIA & @StateDept, je me suis constamment concentré sur la protection de notre grande armée et de tous les Américains», a-t-il tweeté jeudi. «Si rien d’autre, nos ennemis le savaient: attaquez nos soldats et vous paierez.»The New York Times, 18 jan 2021 -
Le Foreign Office bat en brèche les ‘’élucubrations’’ de Trump : Londres réitère son plein soutien à l'autodétermination du peuple du Sahraoui
Camouflet retentissant que celui infligé par le Royaume Uni au Président US sortant, Donald Trump, qui avait décrété au mépris de toute éthique diplomatique, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.De fait et dans une déclaration faite lundi et répercutée par des médias anglais, le ministre d’Etat britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Foreign and Commonwealth Office, James Cleverly (Photo- DR), a soutenu mordicus que le Royaume-Uni soutenait «pleinement» l’autodétermination du peuple Sahraoui, et les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique durable au Sahara Occidental.Cleverly qui donnait une réponse écrite à une question d’Alex Sobel, membre travailliste du parlement britannique, qui l’avait interpellé sur le statut légal du Sahara Occidental et la situation des droits de l’homme dans ce territoire occupé, a assurer suivre «de près» la situation au Sahara occidental, appelant les parties en conflit «à revenir à l’accord de cessez-le-feu et au processus politique dirigé par l’ONU», rapportent les mêmes sources.Le responsable britannique a conclu, affirmant que la position du Royaume Uni, » telle que réitérée par le chef de la diplomatie britannique le 11 décembre dernier, demeurait inchangée» dira-t-il, enfonçant le clou de par une position tranchée : «Nous continuons de considérer le statut du Sahara occidental comme indéterminé et soutenons les efforts menés par l’ONU pour parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a, ainsi, insisté le ministre d’Etat britannique.Algérie1, 18 jan 2021Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, -
USA : Brett McGurk nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient et Afrique du Nord
Il est attendu de ce diplomate qu’il défende une nouvelle vision sur l’issue du conflit au Sahara occidental : Brett McGurk nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient et Afrique du Nord
L’abandon des options diplomatiques prônées par l’administration Trump dans la région de l’Afrique du Nord se dessine-t-elle à mesure que l’on se rapproche de l’avènement officiel de l’ère de son successeur Joe Biden dont l’intronisation est prévue le 20 janvier ? En tout cas et avant même que le règne Biden ne commence, des indicateurs laissent entrevoir une intention du nouveau président américain à marquer une rupture avec le «style» Trump.Parmi ces indicateurs, la nomination par Biden d’un nouvel responsable des dossiers Moyen-Orient / Afrique du Nord (MENA) en la personne de Brett McGurk augure, on ne peut mieux, d’un très probable retour aux «normes» de la politique étrangère américaine dans la région.Pour des observateurs, cette nomination à un poste clé de la diplomatie américaine ouvre davantage la voie au scénario de voir Joe Biden revenir sur la décision du président américain sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.Des universitaires américains estiment, à ce propos, que ce scénario n’aura pas de «conséquence sur le plan stratégique», selon Jospeh Huddleston, Harshana Ghoorhoo, Daniela A. Maquera Sardon, trois chercheurs de l’université Setan Hall (Etats-Unis) spécialisés dans les questions de politique internationale, auteurs d’une analyse cosignée dans le magazine américain Foreign Policy.Sur la faisabilité de la démarche qu’aurait Biden, les universitaires soulignent qu’il «n’y a aucune raison stratégique empêchant Biden d’annuler, dès son investiture, le revirement impétueux de Trump».Ils estiment, dans leur réflexion, que l’un des éléments les plus frappants dans la proclamation de Donald Trump (faite le 10 décembre dernier) est le fait qu’elle ait été liée à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. «Une normalisation qui a été le prix à payer par le Maroc pour ‘’gagner’’ la reconnaissance du président américain sortant, notent les universitaires, qui relèvent que la décision de Trump «a été rendu publique alors que le Maroc et le Front Polisario, le mouvement de libération sahraoui, s’engageaient dans un conflit armé actif».Les universitaires rappellent également «le caractère illégal» de la présence marocaine au Sahara occidental, en vertu des résolutions des Nations unies et des verdicts prononcés par plusieurs cours internationales.«Ceci signifie que les activistes défendant le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) et le Front Polisario ne sont pas des séparatistes comme cela a été mentionné dans le Washington post et le New York Times, mais plutôt un mouvement de décolonisation», ont-ils souligné.Pour les mêmes universitaires, le fait que les Etats-Unis «prennent position en faveur de l’occupation démontre que la politique étrangère de ce pays privilégie désormais le pouvoir à la loi et les actions unilatérales à la coopération», estimant néanmoins, que «tout n’était pas perdu» et que «l’annulation de la décision de Trump serait aussi facile à faire qu’une rature sur un texte». Quelle serait la conséquence pour les concernés dans le cas où Biden acterait l’abandon du legs de Trump dans ce chapitre ?«En théorie, le gouvernement marocain pourrait réagir au changement de la position américaine en rompant ses relations diplomatiques avec Israël, mais il paierait un prix plus élevé que les Etats-Unis notamment sur le plan économique», prédisent les universitaires. Ces derniers ajoutent qu’il s’agit d’une «crise mais c’est aussi une opportunité pour les Etats-Unis et les Nations unies», expliquant qu’une administration Biden «engagée en faveur d’une justice anticoloniale et considérant la coopération internationale comme une voie pour résoudre les conflits pourrait donner la possibilité au Conseil de sécurité de l’ONU de mettre enfin en œuvre le référendum qui résoudra le conflit une fois pour toutes».Sabri Boukadoum dès aujourd’hui en Afrique du SudLe ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, entamera à partir de lundi 11 janvier 2021, une visite de travail de deux jours en Afrique de Sud, a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.Durant cette visite, M. Boukadoum aura des rencontres avec son homologue sud-africaine, Mme. Naledi Pandor, et sera reçu en audience par les hautes autorités de ce pays ami, en vue de procéder à une évaluation approfondie de la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, commercial et culturel.Cette visite sera, en outre, l’occasion pour un échange de vues et d’analyses dans le cadre de la tradition de concertation entre les deux pays sur les différentes questions liées à la paix et à la sécurité en Afrique et dans le monde, de même qu’elle permettra de renforcer la coordination sur les questions importantes liées aux thématiques politiques et sécuritaires au sein des organisations régionales et internationales.ReportersDZ, 11 jan 2021Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, Joe Biden, -
MAROC : Le Commandeur des croyants piégé par ses errements
Piégé par la normalisation de ses relations avec l’entité israéliènne et la vague de contestation qu’elle a suscitée dans son pays, le roi Mohammed VI veut reprendre la main en usant de coups de « bluff », à l’égard de l’État hébreu et de la nouvelle administration américaine.
Ce dernier espère calmer, d’une part la vague de contestation qui refuse toute relation diplomatique avec Israël, et d’une autre se présenter en sa qualité de président du comité El-Qods, comme le grand défenseur de la ville sainte occupée. Le quotidien israélien Maariv, a annoncé, dans son édition de lundi dernier, que le roi du Maroc, invité par le Premier ministre israélien pour se rendre à Tel Aviv, a conditionné sa visite par la reprise du dialogue de paix entre palestiniens et israéliens. C’est un coup de Jarnac estiment les observateurs qui rappellent que le Maroc n’a jamais œuvré pour l’ouverture d’un dialogue de paix entre les palestiniens et l’entité sioniste, se contentant tout juste d’applaudir les initiatives de paix, avortées par l’entêtement israélien.Aussi bien M6 que son père Hassan II, n’ont jamais assumé leur responsabilité morale à l’égard de la Palestine ou la ville sainte d’El-Qods. Des spécialistes qui ont fait du comité éponyme une coquille vide qui n’a jamais milité pour la préservation du caractère de la ville, reconnue capitale de l’État hébreu par le président américain sortant, Donald Trump. M6 espère également lancer un message à la nouvelle direction américaine qui n’écarte pas l’idée de revenir sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.Le Maroc qui se réjouit d‘avoir gagné le soutien d’un autre membre du Conseil de sécurité, après la France, à ses thèses expansionnistes, craint une volte-face de Joe Biden qui n’a pas manqué, lors de ses meetings électoraux d’annoncer qu’il envisage une révision de fond en comble de la politique étrangère menée par son prédécesseur. En annonçant qu’il conditionnait sa visite à l’état hébreu par la reprise des négociations de paix palestino-israéliennes, et par une rencontre avec le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le roi du Maroc ne fait que proférer un effet d’annonce, destiné à la consommation locale sans changer à ses plans qui prévoient une visite à Tel Aviv au cours du second semestre de l’année 2021.Israël, qui ne déroge pas à la nature de M6, espère également dépoussiérer son image écornée et regagner l’estime de ses sujets qui ont pris l’habitude, ces derniers jours, d’occuper la rue pour dénoncer les errements de la diplomatie marocaine qui a commis l’irréparable en normalisant les relations du pays avec Israël. Pour le pays du commandeur des croyants, c’est une véritable fumisterie politique qui risque de provoquer d’autres remous au Maroc empêtré dans les sables du Sahara occidental dans une guerre d’usure qu’il subit depuis qu’il a « trucidé » le plan de paix onusien garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.Slimane BenL’EUCOCO accuse l’ONU de complaisance avec le MarocLe Groupe de travail de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) a interpellé l’ONU pour son « rôle négatif » dans l’accomplissement de sa mission et de son engagement à mettre fin à la colonisation du Sahara occidental, en tolérant « les provocations répétées du pays occupant, le Maroc, qui ne cesse de faire fi du droit international et des résolutions onusiennes ». Lors de sa réunion tenue en visioconférence, l’EUCOCO a réaffirmé sa solidarité et son soutien inconditionnel en faveur du peuple sahraoui, de sa juste cause et de son « droit légal d’établir un État libre et indépendant au Sahara occidental, après 45 ans de lutte permanente, sous la direction du Front Polisario, reconnu par la communauté internationale, et les multiples résolutions du Conseil de sécurité affirmant le droit des Sahraouis à l’autodétermination et à l’indépendance ».Le groupe de travail a salué la position de la RASD, suite à l’agression militaire de l’armée marocaine contre les civils sahraouis dans la brèche illégale d’El-Guerguerat, le 13 novembre 2020, estimant que la démarche du Front Polisario « s’inscrit dans le cadre de l’exercice de son droit légitime à la défense et la protection de ses citoyens ». L’EUCOCO a en outre condamné « la répression brutale et les violations des droits de l’Homme auxquelles s’adonne le régime marocain et le pillage effréné des ressources naturelles dans les territoires sahraouis occupés », appelant à « mettre fin au pillage et à l’oppression quotidienne qui se sont dernièrement exacerbés en raison de l’état de guerre, et à libérer tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines ».Le groupe de travail a exhorté l’ONU et l’Union européenne (UE) ainsi que les gouvernements espagnol et français à intervenir et à mettre un terme à l’occupation marocaine « sanglante », ajoutant que le peuple sahraoui subit « un génocide honteux ». L’EUCOCO a par ailleurs appelé à renforcer la coopération humanitaire en faveur des réfugiés autour des questions fondamentales telles la santé, l’éducation et les services publics de base, au regard de la propagation de la pandémie de Covid-19 qui a aggravé la situation.Des participants de la RASD, du mouvement de solidarité d’Algérie, de Mauritanie, d’Italie, de France, d’Allemagne et de Belgique, ont pris part à cette réunion consacrée à l’évaluation de l’action menée en 2020 et à l’examen et la prise d’initiatives qui devraient être lancées tout au long de l’année 2021.M. BendibLe Courrier d’Algérie, 19 jan 2021Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation,