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  • Algérie : «Nul ne peut imposer ses diktats au peuple» (Tebboune)

    «En ma qualité de président et de citoyen, je crois résolument à l’article 7 de la Constitution stipulant que le peuple est la source de tout pouvoir, qui l’exerce à travers ses élus», souligne le chef de l’Etat.

    Smaïl ROUHA

    «Qu’importe le taux de participation, pourvu que ceux qui sortiront de l’urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra, demain, d’exercer le pouvoir législatif» a affirmé le président de la République Abdelmadjid Tebboune, s’inspirant ainsi d’Alfred de Musset. Pour le chef de l’Etat, les chiffres comptent peu, l’essentiel réside dans l’«intégrité» et la «transparence» du scrutin, relevant que le taux de participation aux élections législatives est «souvent inférieur à celui enregistré lors des élections présidentielles ou d’autres échéances».

    Lors d’une visite, effectuée jeudi, au siège de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), à l’invitation de son président, Mohamed Charfi, le chef de l’Etat avait, déjà, affirmé que «quel que soit le taux de participation aux élections, nous exigeons qu’elles soient intègres, transparentes et fassent ressortir celui qui mérite la confiance du peuple», insistant sur le fait que «le 12 juin, le citoyen sera souverain dans le choix de ses représentants à la prochaine Assemblée populaire nationale», réitérant ainsi son engagement quant à la régularité et à la transparence de ce scrutin que manqueront les partis de la mouvance démocratique.

    Une mise en garde réitérée aux partisans du boycott et du report des élections, hier, au sortir du bureau de vote au niveau de l’école Ahmed aroua à Staouéli (Alger Ouest) où il a accompli son devoir électoral. «Ceux qui ont choisi le boycott, c’est leur droit, à condition qu’ils n’imposent pas leur décision aux autres», car «tout le monde est libre dans ce pays, mais dans le respect de l’Autre» a-t-il indiqué. «Des personnes cherchent à imposer leurs diktats sans que nous sachions qui elles représentent. Aucune personne ni aucun groupe ne peut imposer ses diktats à un peuple tout entier», a martelé le chef de l’Etta, ajoutant que «ceux-là sont libres dans leurs déclarations, mais le peuple voulait ces élections et elles ont eu lieu».

    Dans ce contexte, il a évoqué l’un des principaux fondements de la démocratie qui «veut que la majorité respecte la minorité, mais la décision demeure entre ses mains», tout en rappelant que voter se veut «un devoir national». Estimant que les élections législatives constituent une étape dans le processus «du changement et d’édification d’une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen qu’avant», le président Tebboune a affirmé que «je pense que nous sommes sur la bonne voie» en attendant la tenue «prochainement», a-t-il poursuivi, des élections locales (APW et APC), qui se veulent «le dernier jalon» de ce processus.

    Concernant justement la composition du nouveau gouvernement, le chef de l’Etat a indiqué que quels que soient les résultats des élections, avec une majorité pour l’opposition ou les pro-gouvernementaux, il prendra des décisions conformes à la démocratie. «La Constitution a tranché à ce sujet, c’est-à-dire en cas de majorité parlementaire ou présidentielle, et dans les deux cas, nous allons prendre une décision consacrant la véritable démocratie» a-t-il précisé. L’article 103 de la Constitution stipule que le gouvernement doit être dirigé par un «Premier ministre dans le cas où les élections législatives aboutissent à une majorité présidentielle ou un chef du gouvernement dans le cas où les élections aboutissent à une majorité parlementaire».

    L’Expression, 13 juin 2021

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  • Algérie : Ce qu’il faut retenir

    Les élections législatives se sont déroulées sans incidents notables. Le climat apaisé et la bonne organisation qui se sont vérifiées heure après heure en ce samedi 12 juin, ont permis aux citoyens d’effectuer leur devoir dans les meilleures conditions et ont surtout été derrière le nombre toujours croissant des votants qui, après une matinée plutôt mitigée, ont été plus nombreux à se rendre aux urnes en soirée.

    Un changement qui a permis au taux de participation de connaître une évolution significative atteignant selon le président de l’Anie le très respectable taux de participation de plus de 30%. Il faut aussi dire que l’intervention du président de la République juste après avoir effectué son devoir de citoyen, a aussi eu un impact sur les Algériens qui ont pu suivre tout au long de la journée l’intervention du chef de l’Etat qui a encore une fois martelé sa ferme intention et sa volonté inébranlable d’édifier la nouvelle Algérie et de consolider le choix démocratique du peuple algérien auquel reviendra les décisions suprêmes de choisir ceux qui auront à gérer sa destinée pendant le temps d’un mandat démocratique.

    Il est peut être prématuré de tirer des enseignements définitifs de ce scrutin parlementaire. Mais on peut d’ores et déjà retenir que pour la première fois, la route n’était pas toute ouverte pour ceux qui avaient pris l’habitude de recourir aux moyens détournés pour se faire élire en usant de l’argent sale et d’achat des siéges. Le phénomène n’est peut être pas totalement éradiqué, mais il est clair que nous sommes dans le bon chemin, et les listes des jeunes ont pour la première fois trouvé écho et place pour prétendre être dans les assemblées élues du pays. L’autre enseignement de ces joutes électorales, c’est la percée en force de la société civile qui commence enfin à prendre sa place dans les rouages de la République qui n’est plus la chasse gardée d’une caste qui a vampirisé tous les postes de responsabilités qu’ils soient élus ou désignés. Un rendez-vous électoral nouveau qui signe en quelque sorte la fin des dinosaures députés qui ont régné, grâce au système des quotas et autres subterfuges,, sans partage sur le parlement depuis de longues décennies et qui se voient aujourd’hui dégagés par de nouvelles forces politiques plus jeunes et plus décidées à servir la nation d’une toute autre manière.

    Bien sûr, il est encore tôt pour tirer toutes les conclusions qui s’imposent, mais il est certain qu’une fois la composante de la nouvelle APN connue, on aura une idée plus précise sur les changements intervenus, mais aussi et surtout sur les changements qui seront à attendre.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 14 juin 2021

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  • Algérie : Il était…«Urne» fois

    « En vrac » par Madjid Khelassi : Il était…«Urne» fois

    Les algériens boudent les urnes, raz de marée abstentionniste , Alger à la recherche de votants…Les titres de la presse quotidienne, font à peu près la même «Une», au sujet des élections législatives de ce samedi 12 juin 2021.

    Les algériens et l’urne….Vieille histoire pas toujours mémorable et ce depuis l’indépendance. Histoire qui a toujours suscité des quiproquos et malentendus et engendrer des discordes et des leurres.

    1962 , Ben Bella est porté au pouvoir via la magie de l’indépendance qui exonéra le premier président de l’Algérie de toute discussion quant à ce plébiscite moral.

    1965, Ben Bella est renversé et l’Algérie s’installe dans une mécanique électorale qui échappe au peuple. Boumedienne régna sans se soucier de l’alternance jusqu’à sa mort.

    Chadli qui inaugura une sorte d’ouverture ( Infitah disait-on) politique et social, qui permit aux algériens de voyager en toute liberté vers d’autres contrées , gouverna presque avec l’aval du peuple malgré des scores à la soviétique dans les différentes consultations électorales.

    Puis vint Zeroual qui claqua la porte d’un pouvoir qui ne lui convenait pas.

    Et puis Boutef et re- Boutef pendant 20 ans, avec une urne presque funéraire, tellement toute velléité de contestation électorale fut inexistante .

    Février 2019…Boutef est renvoyé par la rue algérienne sans passage par les urnes.

    Et Urne…fois n’est pas coutume, c’était le peuple qui démettait le Président .

    Hirak , Covid , élection de Tebboune , révision constitutionnelle…L’urne maigrelette comme jamais fut encore la règle d’airain.

    Parlement dissous, trouble et état thymique quant à la suite. Campagne de vaccination du peuple et campagne des législatives des postulants.

    12 juin 2021, Tebboune déclare -en accomplissant son devoir électoral- : « le taux de participation ne m’intéresse pas, et ce qui m’ importe c’est que ceux qui sortiront de l’urne détiendront la légitimité populaire qui leur permettra demain d’exercer le pouvoir législatif ».

    La messe est dite…L’urne, même rachitique prévaudra.

    Quid de la future assemblée , de la couleur de ses représentants….mystère et boule de gomme.

    La future chambre basse sera- t-elle un patchwork de parlementaires dissertant sur de fugaces épiphanies politiques ? Ou ira-t-on jusqu’à dire : il était…Urne fois , un parlement qui ne représente que lui-même ? Le diable est dans le moindre détail .

    La Nation, 14 juin 2021

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  • Algérie : L’urne de la légitimité

    Le cap du changement est brillamment franchi pour mettre sur orbite la nouvelle Algérie de la légitimité populaire. Ni les appels au boycott et aux marches lancés sur les réseaux sociaux ni les tentatives de troubles rapidement contenues par les unités républicaines de sécurité n’ont eu raison de la volonté populaire, en symbiose avec les valeurs de civisme et de pacifisme hautement proclamées par le hirak originel.

    La légalité a prévalu. Le bon déroulement de l’opération électorale, attesté par les représentants de partis politiques, des candidats indépendants et de la délégation de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), conforte les acquis du scrutin de la régularité, favorisés par la maîtrise totale du processus électoral aux plans organisationnel, matériel et logistique.

    L’apport de l’Anie est incontestable dans la consolidation de l’édifice institutionnel représentatif du choix des citoyens. L’ère de la fraude massive, des quotas et de l’argent sale est désormais révolue dans la nouvelle Algérie. Le taux de participation appréciable de plus de 30% est en soi une avancée notable au regard notamment des conditions sanitaires contraignantes.

    Dans quelques jours, le visage du Parlement démocratiquement élu sera connu à l’issue de la proclamation des résultats électoraux prorogée de 24 ou de 48 heures, conformément aux dispositions du code portant régime électoral. La complexité de l’opération de dépouillement qui impose l’examen des listes pour déterminer le nombre de sièges et la révision ensuite des bulletins de vote pour sérier les voix obtenues par chaque candidat l’exige. Mais, par-delà les aspects techniques inhérents au régime électoral, les signes avant-coureurs d’un changement en profondeur caractérisent la volonté des électeurs de contribuer à l’émergence d’une nouvelle élite jeune et compétente appelée, particulièrement à la faveur des prochaines élections communales et de wilaya, à s’investir dans la consolidation de l’Algérie proche des citoyens.

    Dans cette étape importante du renouvellement des institutions nationales, la «véritable démocratie», incarnée par une majorité parlementaire ou présidentielle, est en marche pour basculer dans l’ère de la représentativité réelle garante de la stabilité et du développement équilibré.

    Horizons, 14 juin 2021

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  • Algérie : Et maintenant !

    Les élections législatives qui se sont déroulées hier sont, sans aucun doute, le premier véritable test des urnes depuis le 22 février 2019. Un rendez-vous qui arrive près de deux ans et quatre mois plus tard. Certes, entre-temps, il y a eu l’élection présidentielle de décembre de la même année (2019) et le référendum du 1er novembre dernier, mais la conjoncture est bien différente.

    Reste à savoir si la «différence» va se «matérialiser» concrètement dès l’annonce des résultats. Il s’agit en premier lieu du primordial paramètre qu’est le taux de participation. Le 12 décembre 2019, il était aux environs de 40%. Onze mois et 12 jours après, le référendum enregistrait un taux de participation bien moindre. Il n’avait pas atteint les 24%.

    Evidemment, ces élections législatives seront très attendues pour d’autres aspects, aussi bien importants. Qui seront les nouveaux députés, les premiers de «l’Algérie nouvelle» ? Quels seront les partis politiques qui vont se «distinguer» à travers les urnes ? Et bien d’autres interrogations se sont imposées depuis la dissolution de l’ancienne législature.

    La nouvelle APN qui naîtra de ces élections est, quels que soient les résultats définitifs, d’avance inédite. La prédominance des listes d’indépendants suggère qu’ils seront probablement très nombreux au sein de l’Assemblée. Il est même probable qu’ils seront majoritaires.

    C’est la notion de «vote-sanction» qui va peut-être avoir une nouvelle forme cette fois. Après tout ce qui s’est passé depuis février 2019, les partis politiques de l’ex-«Alliance» vont probablement se retrouver (au moins) minoritaires. La disparition latente du FLN et du RND pourrait s’annoncer dès maintenant.

    Il y a également la place que prendra la mouvance islamiste dans l’Hémicycle qui suscite de nombreuses spéculations. Et comment oublier Jil Jadid et ce qu’il compte apporter comme plus-value à la prochaine assemblée ? Et qu’est-ce qui changera dans le gouvernement avec cette nouvelle configuration ? D’innombrables questions pour des réponses encore «floues». Ah oui, il reste aussi à évoquer les «forces» du boycott ! Mais cela est une autre histoire…

    Reporters, 13 juin 2021

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  • Algérie : Tebboune rassure quant à la composition du futur gouvernement

    Le président de la République rassure quant à la composition du futur gouvernement dont accouchera la nouvelle composante de la chambre basse du parlement à l’issue des élections législatives anticipées d’hier. Abdelmadjid Tebboune a, en effet, indiqué dans un point de presse en marge de l’accomplissement de son devoir électoral, au sujet de la composition du nouveau gouvernement, qu’une décision sera prise «consacrant la véritable démocratie». Un gouvernement qui sera issu d’une majorité soit parlementaire soit présidentielle. Soit, a-t-il encore précisé, en conformité avec la Constitution qui, selon lui, «a tranché à ce sujet», c’est-à-dire en cas de majorité parlementaire ou présidentielle, et «dans les deux cas, nous allons prendre une décision consacrant la véritable démocratie».

    Estimant que les élections législatives constituent une étape dans le processus du changement, M. Tebboune a déclaré : «A l’instar de tous les citoyens, j’ai accompli mon devoir électoral. C’est un deuxième jalon dans le processus de changement et d’édification d’une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen qu’avant», en attendant la tenue «prochainement», a-t-il poursuivi, des élections locales (APW et APC) qui se veulent «le dernier jalon» de ce processus.

    Le chef de l’Etat a également affirmé, concernant les parties qui ont opté pour le choix du boycott, que «ceux qui ont choisi le boycott, c’est leur droit, à condition qu’ils n’imposent pas leur décision aux autres car tout le monde est libre dans ce pays, mais dans le respect de l’autre». Et de rappeler que l’un des principaux fondements de la démocratie «veut que la majorité respecte la minorité, mais la décision demeure entre ses mains».

    Soutenant, par ailleurs, que le taux de participation «ne l’intéressait pas», M. Tebboune a avoué que ce qui lui importait était que «ceux qui sortiront de l’urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra, demain, d’exercer le pouvoir législatif». Ceci même s’il s’est dit «optimiste quant à la participation populaire, en s’appuyant sur les échos des journalistes qui couvrent le déroulement du scrutin à travers plusieurs wilayas du pays, lesquels font état d’une affluence des jeunes et des femmes à ces échéances». Car, a-t-il encore expliqué, «le taux de participation aux élections législatives est souvent inférieur à celui enregistré lors des élections présidentielles ou d’autres échéances».

    A. K.

    L’Est Républicain, 13 juin 2021

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  • Algérie : Le MSP revendique la victoire aux législatives

    Le mouvement de la Société pour la Paix (MSP) a revendiqué ce dimanche, la victoire aux législatives annonçant être à la tête des résultats dans la plupart des wilayas du pays.

    « Nous saluons les citoyens qui ont voté pour nos listes à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a annoncé Abderrezak Makri dans un communiqué publié sur la page Facebook du MSP.

    « Cependant, nous avertissons qu’il y a de nombreuses tentatives pour changer le résultats en fonction des comportements antérieurs, ce qui aura des conséquences néfastes pour le pays et l’avenir du processus politique et électoral », a mis en garde le président du MSP.

    Il a appelé le président de la République à «protéger la volonté du peuple, qui s’exprime effectivement, conformément à ce qu’il a promis».

    Le Jeune Indépendant, 13 juin 2021

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  • L’Algérie nouvelle, alea jacta est !

    par El-Houari Dilmi

    Les Algériens ont voté, hier, pour se doter d’une nouvelle législature qui aura pour « mission historique » d’ancrer le pays dans l’ère de la démocratie, la vraie de vraie espère-t-on. L’occasion de voir si les « vieux partis », legs d’une ère honnie par les Algériens, vont encore recycler leurs « militants » dans le nouveau paysage politique du pays ?

    Ni la mise à sac «programmée» des richesses du pays, ni les terribles bouleversements que connaissent les pays de la même sphère géopolitique, ni les malheurs innommables causés par des régimes qui marchent sur des cadavres pour rester sur place, ne semblent convaincre ceux qui ont « libéré » le pays à sortir de cet enfermement psychiatrique : celui de croire mordicus que personne n’est digne de présider au destin menacé du pays que ce «Front», devenu le « colon » après avoir longtemps été le « colonisé ».

    Pour l’Algérien lambda, qu’il s’intéresse à la politique ou pas, les choses ne risquent pas de changer tant que ces noms « éléphantesques » continuent à rôder autour de la sphère politique, nourrissant le sentiment tenace que la politique et son corollaire le pouvoir restent un gigantesque marché de dupes où les gagnants d’un jour sont les perdants de toujours.

    L’on sait très bien que la mise en « ordre serré » qu’induit l’élection du nouveau Parlement, risque d’envoyer au tapis une bonne partie de la classe politique dite « traditionnelle », ce qui ne serait pas une mauvaise chose pour le pays. C’est que l’avenir du pays n’est pas plus dans un homme, fût-il un thaumaturge des temps modernes, comme il est dans la capacité d’un pays à sortir du vieux mythe du père-tutélaire, tant le monde d’aujourd’hui a appris à cultiver son blé plutôt que de manger du pain fabriqué par les mains calleuses des autres.

    De nombreux drames auraient pu être évités si ceux qui se prennent pour les « aînés » de la République ne prenaient pas encore et toujours les (éternels) mineurs (que nous sommes), pour des « artichauts ». Parce que la maturité n’étant pas dans l’âge de son corps, mais dans l’épaisseur de ses idées, le pays risque de rester coincé, encore pour longtemps, aussi longtemps que les politiques, les anciens comme les nouveaux, continueront à nous vendre des idées reçues, à défaut d’offrir de vraies pensées. Sinon, il faudra penser, peut-être, à « vendre » le pays ou l’envoyer carrément au musée… !

    Le Quotidien d’Oran, 13 juin 2021

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  • Algérie: L’essentiel est dans la pérennité du processus électoral

    L’Algérie a vécu, hier, un jour particulier. Le jour de vote constitue, en effet, pour toute République moderne un moment fort, puisqu’il renvoie aux fondements même de la nation et réaffirme le pouvoir qu’a le peuple sur sa destinée. Voter est un acte de citoyenneté, mais aussi un geste par lequel la société exerce son pouvoir légitime, celui de choisir ses gouvernants. En un mot comme en mille, les élections sont l’expression la plus moderne de la gouvernance, pour la simple raison qu’il y a dans cet acte une notion de réversibilité au sens où tout mandat est limité dans le temps. Fondamentalement donc, le scrutin législatif d’hier est véritablement un rendez-vous crucial comme l’ont été les précédents et comme le seront les prochains.

    Cela pour dire qu’il n’y a pas d’alternative aux élections dans n’importe quel pays au monde et notamment en Algérie. Rappelons-nous, au cœur même de la tempête sécuritaire des années 90, c’était par le vote lors de la Présidentielle de 1995 que le peuple a dit son mot et rejeté l’islamisme radical et son pendant, le terrorisme sauvage. Aujourd’hui, la situation est différente, l’Algérie est apaisée et surtout confortée par un éveil politique exceptionnel matérialisé par le mouvement populaire qui a su dire stop à la présidence à vie. Depuis l’avènement de la nouvelle République, la société entrevoit son avenir avec sérénité malgré les petits problèmes du quotidien. Mais cela n’enlève rien à l’importance du rendez-vous électoral, car c’est à travers des actes pareils que se construisent les grandes nations.

    La réalité du terrain n’est pas aussi idyllique, loin s’en faut. Les critiques fusent de partout, le boycott annoncé d’une partie de la classe politique est une donnée constante de la scène nationale et la crédibilité des élus des précédentes assemblées était quelque peu entamée par le faible taux de participation enregistré tout au long des deux dernières décennies. Mais dans tout cela, il convient de souligner que l’Algérie a vécu trois semaines de campagne électorale où l’on a vu des jeunes hommes et des jeunes femmes sortis du Hirak, entrer en politique et croire en leur capacité de changer les choses dans leur pays. Ils risquent peut-être de ne pas convaincre lors de la prochaine législature. Mais qu’à cela ne tienne, d’autres essayeront en 2026. L’essentiel est dans la pérennité du processus électoral. Le reste viendra avec les luttes politiques.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 13 juin 2021

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  • Algérie : Le Parlement de tous les suspenses

    LÉGISLATIVES DU 12 JUIN / LE TAUX DE PARTICIPATION NATIONAL ÉTAIT DE 14,47 À 16H00 : L’Assemblée de tous les suspenses

    Les Algériens étaient convoqués hier pour élire les représentants de la future Assemblée populaire nationale issue de l’Algérie nouvelle prônée par le président de la République depuis son élection à la tête de l’État. Une révolution des mœurs politiques nationales pour un rendez-vous électoral qui a engagé, pour la première fois, un nombre incalculable de listes indépendantes (1 208) devançant de loin les partis politiques (1 080 listes).

    Cette recomposition de fond comme de forme de la deuxième Chambre du parlement national se voit déjà attribuée le qualificatif commun de « mosaïque politique ». Ceci, dans la mesure où, hormis les traditionnels partis dits nationalistes d’un côté et islamistes de l’autre, les Algériens auront à découvrir de nouvelles têtes sous la bannière de la société civile. « Apolitiques » pour les plus critiques et « technocrates » pour les voix modérées.

    Au-delà de l’aspect politique, c’est aussi le déroulement du scrutin qui tient en haleine l’opinion publique, sachant que jusqu’à 16H00 de cette longue journée empreinte de suspense, le taux de participation était de 14,47% à l’échelle nationale et de seulement 4,09 % pour la communauté nationale à l’étranger. Une participation « faible » qui a fait comprendre d’ailleurs au président de l’Autorité nationale indépendante des élections, Mohamed Charfi, qu’il serait plus judicieux de prolonger l’opération de vote d’une heure dans l’ensemble des wilayas du pays. Alors qu’ils devaient être fermés à 19H00, les bureaux de vote ont été laissés ouverts jusqu’à 20H00. Le chef de l’ANIE a motivé cette décision par « les conditions climatiques sévères » qui sévissent dans certaines régions du pays.

    Pour rester un peu dans la logique des chiffres, l’évolution du taux de participation a fait que l’on est passé d’un niveau arrêté à 3,78 % à 10H00 à 10,02% arrêté 13H00 pour atteindre 14,47% à 16H00. Soit, en termes des électeurs, 3 402 720 voix sur un total d’inscrits de 23 522 322. Pour la communauté nationale à l’étranger, les premiers chiffres communiqués par Mohamed Charfi, depuis le QG de l’ANIE élu à Club des Pins, à l’ouest d’Alger, 3,11% de nos ressortissants ont voté dans la matinée, contre 3,70% de participation enregistrée à 13H00.

    S’agissant de la répartition du niveau de participation dans chaque wilaya, il convient de souligner qu’elle reste mitigée d’une région à une autre. Voire même une différence de taille entre les wilayas du Nord et celles du Sud. Bien que la comparaison reste aléatoire, dans la capitale par exemple, à 16H00 le taux de participation était de 8,54% alors qu’il était beaucoup plus à Illizi (44,13%) ou encore Tindouf (44,64%).
    Enfin, il convient de souligner que les résultats préliminaires de l’élection législatives de ce 12 juin devront être communiqués à partir d’aujourd’hui par l’ANIE.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 13 juin 2021

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