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  • Mohammed VI intervient pour faire barrage au PJD -Wikileaks-

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    Le roi du Maroc a agi en 2009 lors de la nomination des maires pour écarter le parti islamique et aider le parti de son ami Fouad Ali el Himma, selon les États-Unis.

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, intervient dans le processus électoral, parfois même de manière abrupte (un aspirant maire s’est retrouvé dans le coma) avec un objectif : freiner les islamistes qui bénéficient d’un statut légal. Si le Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste modéré, n’a pas aujourd’hui de maires à la tête des grandes villes, c’est en grande partie grâce aux manœuvres du monarque et de son ami intime Fouad Ali el Himma, selon des rapports de l’ambassade américaine à Rabat et du consulat à Casablanca.

    Himma, 48 ans, a surpris tout le monde en démissionnant de son poste de vice-ministre de l’intérieur en août 2007, alors qu’il était en fait le véritable chef du département ministériel le plus puissant du Maroc. Auparavant, ce proche du souverain alaouite, avec qui il a étudié au collège royal de Rabat, était son directeur de cabinet lorsqu’il était prince héritier. « Il est souvent considéré comme la personne la plus influente au Maroc après le monarque », a noté l’ambassadeur américain à Rabat, Thomas Riley, dans un rapport rédigé en février 2008.

    Peu après sa démission, Himma a fondé une organisation, le Mouvement de tous les démocrates (MTD). « La principale raison de sa création est l’inquiétude du palais royal face à la montée en puissance de l’islamisme à travers le PJD », notait Riley en août 2008. Il a prédit que le mouvement deviendrait une formation politique et il avait raison. « Si cette technique s’est avérée efficace pour réprimer les menaces, les partis du palais ont également échoué » au Maroc à « réaliser les réformes politiques promises », a-t-il averti.

    La « menace » était le PJD, le parti le plus voté aux élections législatives de 2007, mais pas celui qui a remporté le plus de sièges car la conception des circonscriptions le désavantage. Les islamistes modérés sont la principale force d’opposition au Parlement, mais peut-être pas dans la rue. Riley a rencontré Himma en février 2008. Il le surprend en lui disant qu’il a démissionné du ministère de l’intérieur, « non pas pour devenir député, mais pour retourner dans la petite ville poussiéreuse et rurale où il est né [Benguerir, près de Marrakech] et passer plus de temps avec sa famille ».

    Une fois sur place, il décide cependant « de ne pas se reposer et de travailler dur pour améliorer le sort de sa communauté. » « Il a conclu que la meilleure chose qu’il pouvait faire était de représenter la province [de Kelaat Es-Sraghna] au Parlement ». L’ambassadeur n’a pas cru à ce changement d’avis. Peu après, Himma a fondé le Parti authenticité et modernité (PAM) et, après une courte période de candidature, a remporté le plus grand nombre de sièges au conseil municipal lors des élections municipales de juin 2009. Il est susceptible de remporter une majorité relative lors des élections législatives de 2013. Les élections municipales ont été « relativement transparentes », a expliqué le chargé d’affaires Robert Jackson dans une note datée du 15 juillet 2009, mais « l’élection ultérieure des maires par les conseillers peut représenter un recul de la démocratie marocaine ».

    Contrôle des mairies

    Un ancien ministre, l’ambassade de France à Rabat et deux autres sources ont informé Jackson que « le roi Mohamed VI a ordonné que le PJD ne soit pas autorisé à prendre le contrôle des conseils municipaux de plusieurs villes marocaines telles que Tanger, Oujda », Casablanca et Salé où il a obtenu une majorité relative. « L’intervention du palais royal était plus flagrante à Oujda » qu’ailleurs. Dans cette ville d’un demi-million d’habitants de l’est du Maroc, « le gouverneur nommé par le ministère de l’Intérieur a empêché, le 25 juin 2009, un vote qui aurait porté au pouvoir une coalition menée par le PJD. « … la police et les agents des services de renseignement ont intimidé les partisans de la coalition du PJD et ont battu le leader local du PJD jusqu’au coma.

    Le candidat islamiste à la mairie d’Oujda a été battu par les « agents de sécurité » et a subi une hémorragie cérébrale, tandis que nombre de ses partisans étaient retenus en otage par les forces de sécurité pour les empêcher de voter. Le PAM, le parti de l’ami du roi, a également joué son rôle pour bloquer la montée en puissance de ses opposants islamistes. Il l’a fait avec l’approbation du palais. « Non satisfait du résultat admirable et propre des élections, le PAM de Fouad Ali el-Himma a eu recours à des pressions extra-politiques (il a même invoqué le nom du roi) pour contraindre les autres partis à entrer dans des coalitions » dirigées par lui après les avoir dissuadés de participer à celles dirigées par les islamistes.

    Selon M. Jackson, le parti d’Himma « a terni sa réputation de parti réformateur et renforcé la critique selon laquelle il est un outil du palais royal ». Quant aux islamistes modérés, ce qui s’est passé, dit l’ambassadeur par intérim, « les frustrera, mais ne sera probablement pas suffisant pour les chasser du jeu politique ». Ils peuvent se consoler d’avoir pris le contrôle des conseils municipaux des villes de second rang comme Tétouan et Kenitra. « Le résultat de tout cela peut être d’éroder davantage le soutien populaire au processus démocratique au Maroc (…) », prévient Jackson.

    La marche triomphale d’Himma déplaît aux formations politiques traditionnelles. Driss Lachgar, l’un des principaux dirigeants socialistes marocains, a avoué en janvier 2008 au conseiller politique de l’ambassade des États-Unis à Rabat que la création du nouveau « parti d’État officiel (…) représente une menace sérieuse pour la démocratie au Maroc ». « Nous y résisterons avec tous les moyens à notre disposition ». Curieusement, la principale personne à avoir été blessée par l’entrée en politique d’Himma, Abdelillah Benkiran, leader du PJD islamiste, s’est montrée plus prudente lors de sa rencontre avec l’ambassadeur Riley en août 2008. « Le roi a décidé d’introduire un parti de palais pour combler le vide que les autres partis sont apparemment incapables de remplir », a déclaré Benkiran. Le faible taux de participation (37%) aux élections législatives de 2007 a montré, selon lui, qu’il y avait un vide.

    « Malgré les bonnes intentions qui ont présidé à la création » du parti d’Himma, « Benkiran était d’avis qu’il manque de racines et ne pourra pas gagner l’appréciation de l’homme de la rue. » Benkiran « a été très dédaigneux de la menace que [Himma] représentait pour le PJD (…) ». Le chef du parti islamiste a fait ces commentaires à l’ambassadeur avant les élections municipales de 2009, que le « parti du roi » a remportées. Il n’est pas certain qu’il les ait répétées par la suite. Dans son bilan, peu après les élections municipales, des dix premières années du règne de Mohammed VI (1999-2009), le chargé d’affaires américain, Robert Jackson, est néanmoins bienveillant : le roi « a fait des progrès fructueux en matière de réformes sociales et économiques (…) mais a peu fait pour promouvoir des changements démocratiques structurels », écrit-il le 17 août 2009. Pourtant, conclut M. Jackson, « nous pensons que la plupart des Marocains conviennent que le roi est sincère dans son désir exprimé de voir le Maroc devenir un État démocratique ».

    A côté des islamistes modérés et légaux du PJD, première force d’opposition parlementaire, il existe un autre courant islamiste au Maroc, Justice et Charité, qui a la plus grande capacité de mobilisation dans la rue, selon l’universitaire américain John Entelis. Justice and Charity est illégale, mais Rabat « tolère ses activités tant qu’elle ne met pas en avant la question de la légitimité du roi ou n’essaie pas de mobiliser ses partisans contre le régime », a écrit le conseiller politique du consulat américain à Casablanca en décembre 2008 après avoir rencontré deux responsables de cette organisation. Elle est illégale parce qu’elle ne reconnaît pas le roi Mohammed VI comme le Commandeur des croyants, c’est-à-dire le chef spirituel des musulmans marocains. C’est le principal obstacle à sa légalisation.

    « L’incorporation de Justice et Charité dans le système [politique] pourrait avoir un effet majeur sur la stabilité du Maroc à un moment où il est sous pression en raison de la récession économique mondiale », a déclaré le conseiller politique. Dans son rapport, il déclare que « toutes les preuves tendent à soutenir l’engagement de Justice et Charité à éviter la violence ». « Le gouvernement marocain prétend régulièrement qu’il est impliqué dans des activités terroristes, comme il l’a apparemment été en Italie, mais il n’a produit aucune preuve », conclut-il. Faut-il craindre que le ministère de l’Intérieur légalise cette grande force islamiste fondée par le cheikh Abdessalam Yassin ? « Cela augmentera l’influence de l’islamisme sur la politique, le poids de Justice et Charité s’ajoutant à celui du PJD », note le rapport. « Mais même si le PJD et Justice et Charité unissent leurs forces, les islamistes resteront une minorité » dans le spectre politique marocain.

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  • Au Maroc, le parti islamiste de gouvernement fragilisé à l’approche des légistatives

    Le parti islamiste PJD, à la tête d’une coalition gouvernementale au Maroc depuis une décennie, est fragilisé par une nouvelle loi électorale adoptée contre son gré qui vise à l’écarter du pouvoir même s’il gagne les législatives de l’automne, selon des experts.

    Longtemps cantonné dans l’opposition, le Parti justice et développement (PJD) avait remporté un succès électoral historique fin 2011 durant le Printemps arabe, s’imposant à la tête d’un gouvernement aux prérogatives toutefois limitées face au pouvoir du roi.

    Cinq ans plus tard, le PJD était parvenu à conserver sa place grâce à un nouveau succès aux législatives. Mais, cette année, son avenir est plus incertain.

    Une nouvelle législation a été votée au parlement mi-mars par tous les partis présents dans l’hémicycle, à l’exception du PJD.

    Le nouveau calcul déterminant le quota d’élus vise tous les partis. Mais, en tant que première formation politique du pays, le constat est sans appel pour le PJD: en réalisant le même score qu’en 2016, il n’obtiendrait, selon les estimations, que 80 à 85 sièges (sur 395), contre 125 à l’époque.

    « L’objectif du nouveau quotient électoral est d’empêcher le PJD de prendre la tête du prochain gouvernement », analyse Ahmed Bouz, professeur en Sciences politiques, selon qui ce mode de calcul « n’existe dans aucun autre pays ».

    « Le principal enjeu est la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et la formation d’une majorité. Le PJD est le grand perdant car il reste le favori des prochaines élections », confirme le politologue Mustapha Sehimi.

    – « Isolé » –

    Pour justifier leur vote en faveur de la nouvelle loi électorale, les sept autres formations du parlement –dont quatre sont représentées au gouvernement– ont fait valoir qu’elle permettrait aux petits partis d’accéder à l’hémicycle.

    « Nous pensons que la démocratie doit donner la parole aux petits partis et aux minorités », a argué après le vote le député Mohamed Hjira, du parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition).

    Quelle leçon tirer de l’épisode?

    « Le PJD est isolé, il n’a plus de majorité politique », tranche M. Sehimi.

    Impuissant à bloquer la réforme, le chef du gouvernement et patron du PJD Saad-Eddine El Othmani a dénoncé un « recul démocratique qui affaiblit les institutions de manière inédite dans l’histoire du Maroc ».

    Elle « vise les chances électorales du PJD », a-t-il récemment accusé lors d’une session extraordinaire du conseil national de son parti qui, dans l’espoir de changer la donne, a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle.

    En 2016, malgré son triomphe, ce parti islamiste modéré –il existe une autre mouvance islamiste au Maroc, qui ne participe pas au jeu politique– avait déjà eu le plus grand mal à former une majorité.

    A l’époque, le roi Mohammed VI avait limogé le chef historique du PJD, Abdelilah Benkirane, un orateur né, et désigné comme chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, un personnage plus lisse et plus consensuel.

    – Israël et cannabis –

    A ce titre, la politique de M. Othmani a suscité des dissensions internes, entre une ligne pragmatique dite « de « gouvernement », caractérisée par ses compromis », et « une autre plus attachée aux fondamentaux », note M. Sehimi.

    Ces divisions se sont récemment cristallisées sur deux dossiers majeurs: la normalisation des relations avec Israël –historiquement une « ligne rouge » pour les islamistes– et le projet de légalisation du cannabis thérapeutique –dénoncée par M. Benkirane comme une « légalisation de la drogue ».

    Le président du conseil national du parti, Driss El Azami, a annoncé début mars sa démission, refusant « de tout accepter et tout justifier » –avant de revenir sur sa décision. M. Benkirane a gelé son adhésion au parti.

    Alors que la presse locale a multiplié les analyses sur la « crise interne » du PJD, la formation s’est attachée à afficher son unité lors de la réunion extraordinaire de son conseil national.

    Le PJD table sur la fidélité de sa base, même si tous les partis peinent à mobiliser leur électorat.

    En 2016, le taux de participation avait plafonné à 43%. A ce jour, selon deux récents sondages, 60% des Marocains ne font pas confiance aux partis et ils sont 64% à dire qu’ils ne voteront pas aux prochaines élections.

    DB, 30 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, élections, PJD, islamistes, cannabis, Israël, normalisation,

  • Macron accuse la Turquie de tenter d’interférer dans les élections françaises de 2022

    Le président a fait cette affirmation lors d’un débat sur la télévision publique française.

    Emmanuel Macron est convaincu que la Turquie tentera d’interférer dans les élections de l’Élysée de 2022. Le président français a fait cette dénonciation gr ave, mardi soir, dans une émission spéciale de la chaîne publique France 5 intitulée « Erdogan, le sultan qui défie l’Europe ». Le documentaire de deux heures, suivi d’un débat, a également fait intervenir l’ancien président Nicolas Sarkozy et l’ancien Premier ministre Manuel Valls, qui ont tous deux exprimé leur inquiétude face à l’agressivité du régime d’Ankara.

    « Il y aura des tentatives d’ingérence dans la prochaine élection », a admis Macron, sans hésiter, lorsque la question lui a été posée. Il est écrit. Les menaces ne sont pas cachées ». Analysant les fortes tensions entre lui et Erdogan, pour diverses raisons, le président français a déclaré qu’il y avait « une offensive en règle » contre sa personne et contre la France dans le monde musulman. Il a déploré « une politique de mensonges d’Etat, diffusée par des organes de presse contrôlés par l’Etat turc et par certaines grandes chaînes contrôlées par le Qatar ».

    Dans un communiqué, le ministère turc des affaires étrangères a qualifié hier les propos de M. Macron d’ »inadmissibles », ainsi que de « regrettables » et d’ »incohérents » dans un contexte d’effort visant à « restaurer une relation pacifique et amicale ».

    En effet, malgré ses graves reproches à l’encontre d’Erdogan, Macron a souligné la nécessité de poursuivre le dialogue et de travailler avec lui, par simple pragmatisme, car des questions vitales telles que la lutte contre le terrorisme et la gestion de l’immigration sont en jeu. Le chef de l’Elysée a reconnu que, ces derniers temps, son interlocuteur s’est montré plus conciliant.

    « Il y a un besoin de dialogue avec la Turquie, il y a un besoin de faire tout ce qui est nécessaire pour qu’elle ne tourne pas le dos à l’Europe et qu’elle n’aille pas vers plus d’extrémisme religieux ou vers des choix géopolitiques négatifs pour nous. » Macron a été franc quant aux conséquences de claquer la porte à Ankara. « S’ils ouvrent les portes, nous allons avoir trois millions de réfugiés syriens qui vont arriver en Europe », a-t-il prévenu.

    Offensive contre Paris
    « Il y a eu une politique de mensonges de la part de l’État, de la Turquie et des réseaux qataris ».

    La volonté de Macron de ne pas rompre la relation en tout cas, malgré les provocations, n’empêche pas Paris d’exiger d’Erdogan qu’il soit un allié digne de ce mot. « Nous devons clarifier la place de la Turquie dans l’OTAN », a déclaré le président français, qui a défendu sa position ferme de l’été dernier en soutien à la Grèce lors du dernier conflit avec la Turquie sur la souveraineté dans les eaux de la mer Égée.

    L’émission de France 5 a rappelé la partition de l’île de Chypre – le dernier mur sur le territoire européen – pour illustrer que les désaccords avec la Turquie remontent à loin. La carrière politique d’Erdogan, son utilisation de la religion comme instrument pour consolider son pouvoir et son rêve expansionniste de nostalgie ottomane ont été passés en revue. Tant les opposants que les partisans du régime ont été interrogés. Certaines des raisons qui ont contribué à l’animosité croissante d’Erdogan à l’égard de l’Europe n’ont pas été cachées, parmi lesquelles le comportement hypocrite consistant à offrir à la Turquie, au début du 21e siècle, une future adhésion à l’UE – sans réelle volonté de le faire – et l’ambiguïté des dirigeants européens lorsque le dirigeant turc a subi une tentative de coup d’État en juillet 2016. Ces deux événements ont provoqué une déception et un ressentiment que les autorités turques ont instrumentalisés.

    L’année dernière, les crises se sont accumulées entre la Turquie et l’Europe, et plus particulièrement entre Ankara et Paris. Macron a assumé un leadership européen pour lequel il paie un prix. Lors des escarmouches entre Grecs et Turcs en mer Égée – au sujet de l’exploitation de gisements d’hydrocarbures – Paris a envoyé des frégates et des chasseurs-bombardiers Rafale pour renforcer la capacité de dissuasion grecque. Elle a ensuite vendu 18 de ces appareils à Athènes. D’autres points de friction avec Ankara sont son intervention en Syrie, la présence militaire turque en Libye et l’achat de missiles russes, un affront à l’Alliance atlantique.

    En France, le harcèlement de la communauté arménienne de Décines-Charpieu, une banlieue de Lyon, il y a quelques mois par des nationalistes turcs extrémistes a suscité l’indignation. Cela a conduit à la mise hors la loi du groupe radical des Loups gris, qu’Erdogan courtise souvent.

    Pragmatisme
    Macron considère que la collaboration avec Erdogan sur l’immigration et la lutte contre le terrorisme est inévitable

    Pour l’ancien président Sarkozy, qui continue d’être présent dans le débat public malgré sa récente condamnation à une peine de prison pour corruption, l’entrée de la Turquie dans l’UE était et reste impossible en raison de sa forte population et du fait que, selon lui, ni sa culture ni son histoire ne sont européennes. « Cela aurait été la négation de l’ensemble du projet européen », a-t-il déclaré. Et concernant les insultes constantes à l’encontre de Macron et de la France, il a prévenu qu’il en supportait trop. « L’Europe est une puissance et doit être respectée », a-t-il souligné.

    La Vanguardia, 23 mars 2021

    Tags : France, Emmanuel Macron, Turquie, Tayyip Erdogan, élections,

  • Fin de la révision exceptionnelle des listes électorales : Retrait de près de 1.000 formulaires de candidature

    Par : Saïd B.


    Alors que la révision exceptionnelle des listes électorales en prévision des élections législatives du 12 juin prochain a été clôturée mardi, au moment où l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a enregistré le retrait de près de 700 formulaires de candidature par les partis politiques et 300 autres par les candidats indépendants, cette même autorité a affirmé, dans un communiqué, au sujet des formulaires de souscription des signatures, que la liste des candidats aux législatives du 12 juin doit être appuyée « expressément » par le nombre des signatures.

    Ainsi et selon la même source, c’est-à-dire le communiqué de l’ANIE, les listes des candidats présentées au titre d’un parti politique « doivent être appuyées par, au moins, vingt-cinq mille (25.000) signatures individuelles d’électeurs inscrits sur les listes électorales. Ces signatures doivent être recueillies à travers, au moins, vingt-trois (23) wilayas dont le nombre de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à trois cent (300) signatures » et ce, conformément aux dispositions de l’article 316 de la loi organique relative au régime électoral. Quant aux listes indépendantes, chacune d’elle  » doit être appuyée, pour chaque siège à pourvoir par, au moins, cent (100) signatures des électeurs de la circonscription électorale ».

    L’ANIE a tenu à souligner que « les partis politiques peuvent retirer les formulaires au niveau de toute délégation de wilaya de l’ANIE ainsi que du siège de celle-ci sis Club des Pins ».

    Concernant les circonscriptions électorales à l’étranger, « la liste de candidats est présentée soit au titre d’un ou de plusieurs partis politiques, soit au titre d’une liste indépendante appuyée d’au moins deux cents (200) signatures pour chaque siège à pourvoir parmi les électeurs de la circonscription électorale concernée ».

    Le retrait des formulaires pour les listes indépendantes s’effectue au niveau des délégations des wilayas de l’ANIE, tandis qu’à l’étranger, le retrait se fait au niveau des délégations de l’ANIE auprès des représentations diplomatiques ou consulaires ».

    Par ailleurs et s’agissant des modalités de signature des imprimés, le communiqué a précisé que « ces imprimés doivent porter une signature avec apposition de l’empreinte de l’index gauche et sont légalisés auprès d’un officier public ».

    « Aucun électeur n’est autorisé à signer ou à apposer son empreinte pour plus d’une liste. Dans le cas contraire, la signature est considérée comme nulle et expose son auteur aux sanctions prévues à l’article 301 de la loi électorale », a poursuivi la même source.

    De plus, il est bien précisé que l’officier public doit, avant la légalisation, s’assurer de la présence physique du signataire accompagné des documents justifiant son identité et la qualité d’électeur, à travers la présentation de la carte d’électeur ou l’attestation d’inscription sur la liste électorale. Ledit agent doit également vérifier sous sa responsabilité que le signataire est inscrit sur la liste électorale de la circonscription électorale concernée.
    Les imprimés des signatures individuelles doivent être accompagnées d’une fiche d’information comportant les coordonnés des signataires et présentées au président la commission électorale de la circonscription électorale territorialement compétente, à savoir le juge, président de la commission électorale de wilaya, au siège de la Délégation de wilaya de l’ANIE, 12 heures, au minimum, avant l’expiration du délai accordé pour le dépôt des listes de candidatures fixé le jeudi 22 avril 2021.

    Enfin, « le président de la commission électorale de la circonscription électorale concernée surveille les signatures, s’assure de leur validité et élabore un procès-verbal à cet effet, dont une copie sera remise au représentant de la liste des candidats, légalement qualifié », a conclu le communiqué de l’ANIE.

    Il est utile de rappeler que pas plus tard que dimanche dernier que le président de l’ANIE, Mohamed Charfi, a indiqué que l’ANIE est déterminée à organiser des élections législatives où les voix des électeurs sont protégées, avant d’ajouter que « le nouveau mode de scrutin a mis en place toutes les garanties au profit de l’électeur pour dessiner les contours de la carte politique du pays ».

    Concernant les listes qui ne comportent aucune indication de candidats, le même responsable a assuré qu’une voix sera attribuée à chaque candidat de la même liste, comme le prévoit le nouveau mode de scrutin, qualifiant cette procédure de « solution juste et équitable » au lieu d’annuler le bulletin. L’ANIE œuvrera à la définition des modalités de distribution des voix obtenus dans ces cas.

    L’ANIE avait invité, en outre, les citoyens non-inscrits sur les listes électorales, en particulier ceux âgés de 18 ans le jour du scrutin, à s’inscrire au niveau de la commission communale de révision des listes électorales dans la commune de leur résidence.

    Quant aux citoyens résidant à l’étranger, ils ont été invités, pour leur part, à se rapprocher des commissions de révision des listes électorales au niveau des représentations diplomatiques ou consulaires pour leur inscription.
    S.B.

    Le Maghreb, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, ANIE, élections, candidatures,

  • Une Algérie nouvelle de façon créative

    Les ennemis de l’Algérie regardent avec inquiétude sa sécurité, la stabilité et son développement socio-économique mais aussi un front national uni autour de la refondation de l’Etat et la  » décolonisation  » de la parole du peuple mais aussi une armée populaire, républicaine et disciplinée dont les rapports avec le peuple s’inscrivent dans une structure novembriste préservant et pérennisant les acquis de la Révolution de Novembre 54 et le legs des Chouhada au service de la Nation tout entière. Un précieux legs que le Haut Commandement de l’ANP fait de sa préservation sa préoccupation majeure et une mission fondamentale pour l’armée pleinement engagée à s’en acquitter de la manière la plus judicieuse et la plus correcte au sens le plus large d’une armée républicaine, en toutes conditions et circonstances.

    Cet engagement républicain et conforme à ses prérogatives constitutionnelles, dérange énormément les ennemis de la Patrie à l’intérieur comme à l’extérieur. Depuis la reprise du Hirak, ces ennemis excellent dans la saisie de ces marches pour pêcher dans les eaux troubles.

    Les réalités nées au lendemain du mouvement populaire du 22 février 2019 inquiètent ceux et celles qui s’accrochent encore au statu quo du pays. Les politiques rationnels dans leur activisme ont pour seul objectif la perturbation et l’éparpillement de la cohésion nationale. Ils feignent d’oublier que dans le contexte actuel, la préoccupation nationale s’est tournée vers la sécurité intérieure et celle des frontières donc vers la stabilité et la mobilisation autour des défis de façon significative. Ces ennemis de l’intérieur et de l’extérieur ne tiennent pas dans leur entêtement à comprendre que le peuple algérien a de tout temps su sortir victorieux des dures expériences qu’il a vécues durant la Guerre de libération nationale, ensuite durant la décennie noire du terrorisme et enfin contre l’ancien pouvoir. Aujourd’hui, la société algérienne est enviée pour sa maturité, son patriotisme élevé à déjouer les complots de ceux qui guettent l’Algérie. Un peuple nationaliste qui depuis la nuit des temps ne craint guère les crises quelle que soit leur ampleur. En effet, à la différence de la classe politique, divisée et inefficace, les Algériens dans leur quasi-totalité se distinguent par une maturité remarquable d’unité. Ce qui explique que les radicaux du Hirak dévié de ses origines, les résidus de l’ex-FIS, les islamo-salafistes et les mercenaires qui remplissent les plateaux de la chaîne de télévision des fils d’Abassi Madani  » El-magharibya  » regardent et constatent avec une inquiétude croissante la stabilité du pays et le développement au fur et à mesure d’un Front national en mesure d’éliminer tous ces comploteurs contre la Patrie.

    Un rassemblement national qui va dans le sens d’enraciner et d’approfondir une véritable pratique démocratique afin d’aboutir à un modèle de démocratie participative permettant la consolidation et la préservation de l’unité nationale et ayant pour référent les glorieuses valeurs du 1er Novembre 54 et comme objectif majeur d’annihiler les visées de tous ceux et celles qui de l’intérieur et de l’extérieur tentent de porter atteinte à l’Algérie, à son peuple et à son armée.

    L’engagement de l’ANP et celui du triomphe de l’Algérie nouvelle de façon créatrice pour frayer un chemin à la nouvelle génération actuelle et future où le peuple sera le seul  » leader « , a créé son avenir et celui de ses enfants. Cette position populaire est indispensable pour enfin résoudre tous les problèmes posés conformément aux intérêts de la Nation. Chacun et tous devraient dans ces conditions défendre ce renouveau et s’acquitter de ses responsabilités en tant que « maîtres » de l’édification de l’Etat de droit. Pour remplir le rôle de maîtres de l’édification nationale, tous doivent maintenir une attitude créatrice.

    Etant une expression de la démocratie participative, elle exige un jeu efficace de l’ensemble de la société afin de provoquer la mobilisation massive et les canaux appropriés à la réalité et aux exigences du moment dans tous les domaines pour impulser fortement le renouveau national et l’édification de l’Etat de droit.

    Le principe à matérialiser un front interne et de recourir à la créativité populaire et de tenir compte de la situation nationale.

    Vers cet horizon, le général de corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chengriha ; a affirmé en plusieurs occasions que  » La défense nationale requiert la fédération et la conjugaison des efforts de tout un chacun, individus et institutions, y compris les médias nationaux, afin de contrecarrer toutes les menaces et les dangers qui guettent notre pays « .
    B. C.

    Le Maghreb, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, élections, transparence, démocratie,

  • Algérie : Le lamento lyrique de Louisa Hanoune

    Par Madjid Khelassi 

    Louisa Hanoune cheffe du parti des travailleurs (PT), a annoncé la non-participation de son parti aux législatives anticipées du 12 juin prochain, arguant le fait, que ce n’est pas une revendication populaire, et que les résultats de ces consultations sont connus d’avance.

    Réveil brutal d’une longue nuit de subterfuges politiques, ou dessein du bigot se faisant moine à la fin de sa vie ? Madame Hanoune, recordwoman de l’usure des sièges parlementaires (5 mandats) nous la baille belle cette fois-ci !

    «Les résultats sont connus d’avance», a dit Mme Hanoune…Comme si du temps de Boutef et bien avant, les consultations électorales baignaient dans la transparence et l’équité les plus absolues.

    Finis les commodités liées au koursi fut-il de pacotille : Logement au Club, chauffeur, cuisinier, gardes du corps…L’ex candidate aux présidentielles du statu quo, est décidée d’embrasser l’ascétisme politique.

    Cela pourrait s’intituler : retour chez les terriens. Avec vue attendrie sur le Hirak.

    Non madame Hanoune, même s’il n’est jamais trop tard pour s’amender, il n’est pas très élégant de renier aujourd’hui ce qu’on a adoré la veille.

    C’était comment les élections de votre temps? Propres et honnêtes? Transparentes et équitables? Depuis l’avènement du Hirak, beaucoup découvrent que l’humanité est mortelle. Alors on s’amende, on va à confesse. Et on se projettent même ermite.

    Madame Hanoune en mater dolorosa d’un peuple floué, après avoir été l’opposante de salon d’un système éminemment corrupteur mais si irrésistible ? Cela sonne un peu creux voire indécent.

    Il qu’il fallait dire les choses en leur temps, dire que « le clair de l’urne ne fut jamais entrevu», ou «l’urne dans le caniveau » quand ce n’était pas «fraude électorale en pleine…l’urne» !

    Louisa Hanoune , ajoute sans se démonter : «ces élections ne permettront même pas l’adoucissement et encore moins l’arrêt de la souffrance de la majorité du peuple»!

    Il y’a du…mère Thérèsa dans l’air ! Avec un lamento très lyrique, elle se reprocherait presque d’avoir longtemps abandonné le peuple. D’avoir préféré ses plaisirs à ses devoirs.

    L’histoire est implacable, c’est son métier. Louisa Hanoune en est elle un accident?

    La Nation, 17 mars 2021

    Tags : Algérie, élections, Louisa Hanoune, PT ,

  • Emmanuel Macron a-t-il perdu les Français (et la prochaine élection présidentielle)?

    La Macronie ferait des déçus. Selon une étude IFOP-Fiducial, les trois quarts des Français s’estimeraient lésés par la politique du chef de l’État. Pour le journaliste politique Alexis Poulin, l’exécutif paierait là les déconvenues dont il serait la cause. Du coup, rien ne garantit un renouvellement de bail au locataire de l’Élysée…

    La perspective d’une réélection inéluctable d’Emmanuel Macron, dépourvu du moindre concurrent sérieux, s’éloigne-t-elle? C’est le tour que semblent prendre les choses, à en croire un sondage réalisé par l’institut Ifop-Fiducial. C’est aussi ce que pense l’éditorialiste Alexis Poulin. Sollicité par Sputnik pour décrypter ces dernières tendances, celui-ci ne se montre guère surpris par ce qu’il perçoit comme les résultats d’une politique «qui ne fait que maltraiter les Français».

    Réalisée cette semaine sur un échantillon représentatif de la population française, l’enquête révélerait un sentiment d’abandon assez net face à la politique menée par l’actuel gouvernement. Ainsi, seules 27% des personnes interrogées se considéreraient «gagnantes» de la politique d’Emmanuel Macron, contre 73% qui s’estiment «perdantes». Un quart des mécontents se sentiraient même largement défavorisés par l’action menée depuis quatre ans. Chez ces irréconciliables insatisfaits, c’est sans surprise vers le Rassemblement national (34%) et La France insoumise (33%) que vont les affinités.

    Phénomène plus étonnant, bien qu’explicable par le sentiment de trahison envers les transfuges de leur parti, les adhérents du Parti socialiste seraient également 28% à se considérer spoliés par le quinquennat d’Emmanuel Macron. Enfin, ces trois sensibilités politiques s’estiment chacune perdante pour plus de 80% d’entre elles. Pour ce qui concerne le reste du spectre politique, parmi les sympathisants LR interrogés, le niveau d’insatisfaction est de 76%, ce taux atteint 73% chez EELV. Rien qui ne saurait surprendre Alexis Poulin, pour qui la politique actuelle ne sert que les intérêts d’une minorité prospère:
    «Emmanuel Macron n’est pas là pour gouverner dans l’intérêt des Français, mais dans celui des donneurs d’ordre qui l’ont mis là pour desserrer le carcan économique et rendre la France attractive aux yeux des investisseurs. C’est donc tout ce qu’il a fait. Et rien pour les travailleurs, les étudiants… pour qui ça a été une longue série de déceptions», tacle l’éditorialiste.

    Pour notre intervenant, ce n’est donc pas un hasard si les grands gagnants de ces quatre dernières années semblent être les dirigeants d’entreprise (68%) et les urbains, résidant dans les grandes métropoles (43%), tandis que les laissés pour compte se trouvent clairement du côté des retraités (84%), des classes moyens (81%) et des ruraux (80%). Une segmentation d’une logique implacable.

    Une base de fidèles insuffisante

    Ne resterait donc guère que les militants macronistes qui, malgré tout, semblent majoritairement satisfaits. Les sympathisants de La République en marche (LREM) interrogés dans le cadre du sondage s’estiment, de fait, à 76% bénéficiaires de la politique de leur leader.

    Ce socle d’irréductibles partisans ne sera toutefois pas suffisant pour les échéances électorales à venir, estime Alexis Poulin. Celui-ci voit de surcroît LREM se déliter à mesure que les scrutins approchent. Il subodore que les soutiens continueront à s’effriter. Comme le prouverait l’abandon progressif de l’étiquette du parti présidentiel: «C’est un fiasco total. Aujourd’hui, des cadres comme Stanislas Guerini envisagent de renoncer à l’étiquette En Marche. Ce mouvement est en train de s’effondrer sur lui-même. Ses membres savent bien que c’est un repoussoir à électeurs, car sa politique a fait perdre la plupart des Français. Pas seulement depuis la crise sanitaire. Rappelons-nous les violences infligées aux Gilets jaunes, aux opposants à la réforme des retraites…» S’il parvenait de nouveau à se faire élire, ce serait donc «à la marge, et encore… l’effet repoussoir étant énorme», poursuit notre interlocuteur.

    Faire monter le RN, une stratégie autodestructrice?

    Pour l’instant, le gagnant de ce désenchantement général semble être le Rassemblement national et Marine Le Pen. La présidente du parti d’opposition était ainsi donnée, dans un récent sondage Harris interactive, au coude à coude avec Emmanuel Macron (48 contre 52%) en cas de second tour entre les deux candidats. Une hypothèse qui est de plus en plus présentée comme une certitude, à mesure que l’échéance approche, déplore Alexis Poulin. La vieille stratégie mitterrandienne consiste à faire monter le parti nationaliste pour affaiblir les adversaires qui seraient, eux, capables de l’emporter dans le duel final. Cet artifice pourrait cette fois se retourner contre le pouvoir, estime le journaliste. Pour autant, à un an de l’élection et du second tour, cette issue n’aurait rien d’inéluctable: «Marine Le Pen a ses chances au détriment d’Emmanuel Macron. Mais on pourrait mettre n’importe qui face à Macron, même un tabouret, et il serait élu s’il fait la couverture du “Point” et de “L’Express” trois mois avant. Il faut arrêter de nous resservir leur duel comme un plat réchauffé», tacle Alexis Poulin. Plus récemment encore, un sondage Elabe établissait que près d’un Français sur deux jugerait possible une victoire de Marine Le Pen en 2022, soit une hausse de sept points depuis le dernier baromètre. Plus significatif encore, un Français sur trois serait prêt à voter pour la fille de Jean-Marie Le Pen. Elle serait même vue comme «plus courageuse», «dynamique» et «rassurante» que l’actuel hôte de l’Élysée.

    Des sondages à prendre néanmoins avec des pincettes, avertit Alexis Poulin:
    «Ces enquêtes, c’est une foire à l’andouillette. Nous vivons dans une république sondagière qui commande des sondages à tout va», rappelle-t-il avant d’ajouter: «On prend un échantillon soi-disant représentatif et on lui fait dire ce qu’on veut, il faut faire attention et surtout revenir à une véritable politique qui réponde aux enjeux, la dette par exemple.»

    Encore une affaire de «communication pure», juge donc l’éditorialiste
    Toute les 12 minutes, une arrivée en réanimation et grâce à Webedia l’épidémiologiste en chef va assurer le lancement de sa propagande pour 2022, tandis que son “parti” avec ses initiales s’effondre comme un château de cartes. Notre pays mérite mieux que cette opérette gore.
    Alarmants, de tels résultats n’auraient d’autre but que d’éveiller un sursaut républicain chez les citoyens et de ressusciter le fameux «barrage» contre le Rassemblement national. Un stratagème qui pourrait bien échouer cette fois. Après tout, «rien ne dit qu’Emmanuel Macron se représentera ni que Marine Le Pen sera au second tour», conclut Alexis Poulin.

    Le Maghreb, 14 mars 2021

    Tags : France, Emmanuel Macron, LREM, LR, Marine Le Pen, extrêm droite, élections,

  • Algérie : La classe politique partagée après la convocation du corps électoral

    par Nawal Imès

    La convocation du corps électoral pour le 12 juin prochain ne laisse pas la classe politique indifférente. Les partis politiques, sollicités pour commenter la décision du président de la République, sont partagés entre soutien inconditionnel à la démarche entreprise par ce dernier et un soutien conditionné pour certains partis qui émettent des réserves sur des aspects purement pratiques liés à la tenue des élections législatives.

    Mouvement El Binaa : « satisfait »

    Le président du mouvement El Binaa, Abdelkader Bengrina, affirme que « le mouvement accueille avec satisfaction la convocation du corps électoral pour le 12 juin. Le mouvement tiendra aujourd’hui une session de son madjliss echoura pour prendre les décisions adéquates pour une participation adéquate pour la réussite de ce rendez-vous électoral dans le respect de l’intérêt du peuple algérien et pour lui rendre son droit à choisir souverainement ses représentants ».

    Front de libération nationale (FLN) : « un engagement honoré »
    Le secrétaire général du FLN estime que «cela était prévisible. Pour nous, c’est une occasion pour la concrétisation de la démocratie et un des points sur lesquels le président de la République s’était engagé. Il avait promis aux Algériens un changement total et cela commence par les institutions. Cela est passé par la révision de la Constitution. La seconde phase, c’est les législatives. La volonté du président de la République de concrétiser ses engagements apparaît clairement et nous nous préparons à entrer en force dans ces législatives pour renforcer notre position et la défendre sur la scène politique ».

    Mouvement pour la société de la paix (MSP) : « le problème se pose aux niveau des pratiques »

    Nasser Hamda-douche, porte-parole du MSP, estime que « tout l’intérêt de ces élections, c’est à quel point elles peuvent répondre à des critères d’honnêteté afin qu’elles traduisent la volonté politique affichée par le président de la République et la volonté populaire de changement.
    Les changements introduits dans la loi électorale ne sont que des améliorations théoriques, il faudra attendre de voir si dans les faits, cela va se vérifier ou pas. Le problème qui se pose ne se situe pas au niveau des textes mais des mentalités et des pratiques des personnes chargées de superviser les élections.

    L’intérêt ne réside pas dans la parité, ni dans le système de quotas, ni dans le choix de certaines catégories pour pouvoir représenter le peuple, ni même dans le changement de mode électoral, il s’agit plutôt de placer le débat au niveau des compétences et de l’habilitation pour occuper ces postes à pourvoir ».

    Alliance nationale républicaine (ANR) : « des engagements honorés »

    Le président de l’ANR, Belkacem Sahli, assure : « Nous saluons la convocation du corps électoral par le président de la République pour deux raisons principales, la première, cela constitue un engagement électoral de la part du Président qui s’est engagé à renouveler les institutions élues. La deuxième raison, c’est qu’il s’agit d’une des revendications principales du mouvement populaire.

    Demain matin, nous organiserons un conseil national des cadres du parti pour prendre une décision officielle par rapport à la participation et par rapport à la forme avec laquelle on va participer : va-t-on y aller seuls ou dans le cadre d’une alliance ? En ce qui concerne la tenue des législatives et des locales jumelées, nous avions déjà émis des réserves à l’occasion de notre rencontre avec le président de la République.

    On était contre parce que ça aurait entraîné une lourde charge logistique sur les partis mais vu qu’il y a un nouveau code électoral et un nouveau mode électoral, on ne peut pas s’aventurer à le tester sur trois élections à la fois.

    On a, par contre, l’engagement du président de la République pour renouveler l’ensemble des institutions élues avant la fin de l’année y compris le tiers présidentiel au sein du Sénat .»

    Mouvement Ennahda : « pourquoi ce forcing ? »

    Abdelhafid Beghdali, vice-président du conseil consultatif et chargé de la communication au Mouvement Ennahda, considère que « sur le fond, c’est un point positif de savoir qu’il va y avoir des élections législatives. Dans le code électoral, nous saluons la suppression du seuil des 4% initialement exigés et son remplacement par des signatures. Dans la forme, nous à Ennahda, on se demande pourquoi ce forcing et le choix de la date du 12 juin.

    Jusque-là, l’autorité indépendante chargée de la gestion des élections n’est pas encore constituée. Les partis et les candidats libres disposeront-ils d’assez de temps pour récupérer les formulaires ? Deuxièmement, la campagne électorale va coïncider avec le mois du Ramadhan : est-ce que les citoyens seront réceptifs ? À cela s’ajoute la tenue des examens nationaux.
    On ne comprend pas cette précipitation. On aurait pu patienter encore un peu sauf si le Président pense utiliser le droit que lui confère la Constitution et procède à un changement de date. Il ne faut pas oublier que la grande majorité des citoyens sont totalement désintéressés et que les partis nagent à contre-courant.

    Si on organise des élections dans ce contexte, le taux de participation risque d’être très faible et reposera, encore une fois, la problématique de la représentativité du Parlement ».

    Le Soir d’Algérie, 13 marss 2021

    Tags : Algérie, élections,

  • Algérie/ 12 juin 2021: Une nouvelle étape ?

    Par Mohamed K

    En annonçant des élections législatives le samedi 12 juin prochain, le président de la République Abdelmadjid Tebboune vient de relancer d’une manière solennelle la vie politique dans le pays notamment dans la sphère partisane censé donner à lieu à une refondation totale de l’échiquier en cours vieux d’une vingtaine d’années.

    Un nouveau processus est désormais enclencher dans le prolongement de ce qui est communément appelé le “12/12” au milieu d’une contestation populaire résiliente.

    Il a débuté d’abord par la révision exceptionnelle des listes électorales dans quelques jours, par l’annonce des répartitions de sièges suite au récent découpage administratif, et une panoplie de textes législatifs concernant les modalités du vote, qui vient d’être changé par une ordonnance sur le régime électoral.

    En effet, le président de la République a convoqué ce jeudi les électeurs pour désigner les représentants de l’assemblée populaire (APN) le 12 juin prochain suite à la dissolution de la chambre basse du parlement en février dernier.

    “En vertu des dispositions de l’article 151, alinéa 02, de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd’hui 27 Rajab 1442, correspondant au 11 mars 2021, le décret présidentiel 96-01 relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée au samedi 12 juin 2021”, précise le communiqué de la Présidence.

    Le même jour jour, le président de la République “a également signé l’ordonnance 21-01 portant loi organique relative au régime électoral.

    Ces législatives anticipées sont une vieille revendication de la classe politique en général, ainsi qu’une large frange de la population. Lors des manifestations du hirak, les slogans étaient hostiles au parlement dissous.

    Ce dernier subissait de vives critiques et on le considérait comme un symbole de l’ancien régime corrompu et dictatorial. Avant d’annoncer la date du scrutin, Tebbounne avait lancer d’intenses consultations politiques avec plusieurs formations les plus en vue sur la scène.

    Plusieurs partis ont déjà entamé leurs préparatifs pour cette importante échéance. L’événement de la semaine aura été la création d’une coalition de plusieurs dizaines d’organisations de la société civile, regroupées autour d’une entité unique dénommée Nida el Watan.

    Cette dernière est déjà soupçonnée d’être la véritable assise électorale et politique du programme présidentiel, qui semble vouloir aller encore vers le renouvellement des assemblées élues au niveau des communes et des wilayas.

    En effet, il est fort probable que ces élections législatives devront être suivies par un scrutin pour le renouvellement des APC et APW avant la fin de cette année 2021, ce qui est souhaité également par la classe politique.

    Il est attendu dés la fin des législatives, dont on attend un meilleur taux de participation de l’électorat, par rapport au dernier référendum constitutionnel, la formation d’un nouveau gouvernement issu de la majorité parlementaire, qui devra relancer l’économie du pays, booster l’investissement et répondre aux besoins sociaux de la jeunesse, en proie à la précarité, au chômage et l’absence de perspective.

    Pour rappel, le 18 février dernier, Tebboune avait annoncé dans un discours à la nation la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, la tenue des élections législatives anticipées, un remaniement ministériel, ainsi qu’une grâce présidentielle de plusieurs dizaines de détenus du Hirak.

    La Grâce présidentielle avait touché 30 détenus définitivement condamnés avec libération immédiate avec l’élargissement de la mesure pour atteindre un total de 50 à 65 détenus. Le nombre total des détenus du hirak était de 69 selon leurs avocats. Il s’agirait d’une importante mesure d’apaisement.

    Dans la foulée de son discours prononcé à l’occasion de la journée du Chahid, le chef de l’Etat a aussi annoncé un remaniement du gouvernement de son Premier ministre Abdelaziz Djerad. Ce remaniement a toucheé plusieurs départements ministériels objets de vives critiques et d’insuffisances dans leurs gestions.

    Le Jeune Indépendant, 12 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, élections, Hirak,

  • Présidentielles françaises: Marine Le Pen en tête au 1er tour

    La présidente du Rassemblent national [parti d’extrême droite], Marine Le Pen pourrait surprendre tout le monde lors des présidentielles de 2022.

    Celle qui est réputée pour ses positions controversées et qui n’a de cesse de stigmatiser les musulmans engrangerait 26 à 27% des votes contre 23 à 24% pour le président sortant au premier tour du scrutin, selon un sondage.

    « A 15 mois de l’élection présidentielle, un sondage donne des premières tendances. Selon une enquête Harris Interactive, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen devancerait en effet d’une courte tête le président sortant Emmanuel Macron au premier tour du scrutin de 2022 », ont rapporté ce dimanche des médias français.

    Dans le détail, l’actuel locataire de l’Elysée rallierait 23 à 24% des suffrages au premier tour, en fonction des différents candidats potentiels à droite et à gauche, tandis que celle qui plaide pour l’interdiction du voile et de la djellaba engrangerait, elle, 26 à 27% des votes, selon toujours les mêmes sources.

    En 2017, Emmanuel Macron avait recueilli 24% des voix au premier tour, contre 21,3% à Marine Le Pen. Il l’avait emporté au second tour avec 66,1% des suffrages contre 33,9% à la présidente du Rassemblement national.

    De l’avis de nombreux français et étrangers établis dans ce pays, ce ne sera pas une bonne chose si Marine Le Pen réussit à l’emporter lors du scrutin 2022 car elle a tendance à diviser, à déchirer davantage la société française plutôt qu’à la rassembler.

    En tout cas, une nouvelle confrontation entre Macron et Le Pen n’est pas écarter eu égard aux résultats des sondages.

    Pour rappel, Macron -alors candidat à la présidentielle- avait annoncé en février 2017 lors d’une interview à Echorouk News en Algérie que la colonisation française est «un crime contre l’humanité» et «une vraie barbarie».

    Des propos qui lui ont valu de vives critiques de la part de nombreux responsables politiques français, entre autres Jean-Pierre Raffarin qui a estimé que «Ce n’est pas digne d’un chef d’État…», ou Marine Le Pen qui a jugé que «C’est grave d’aller à l’étranger pour accuser le pays qu’on veut diriger de crime contre l’humanité ».

    Echourouk, 25 jan 2021

    Tags : France, élections, Macron, Marine Le Pen,