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  • Comment l’anglais devient une option populaire en Algérie

    Comment l’anglais devient une option populaire en Algérie

    Algérie, France, colonisation, anglais, enseignement, langue,

    Dans notre série de lettres de journalistes africains, Maher Mezahi écrit sur la dernière décision de l’Algérie de prendre ses distances avec la France, l’ancienne puissance coloniale.

    Les trois rues principales du centre de la capitale algérienne partent toutes de la Grande Poste, un édifice néo-mauresque qui surplombe la baie majestueuse de la ville.

    De la poste centrale, ils quittent la Méditerranée vers le nord et mènent à l’est, à l’ouest et au sud d’Alger.

    Tout au long des 132 années de colonisation française, les rues étaient respectivement connues sous le nom de rue d’Isly, boulevard Michelet et rue Sadi Carnot.

    Après l’indépendance, les gouvernements algériens ont fait des efforts acharnés pour effacer ces vestiges de la domination française.

    Dès lors, les trois rues centrales d’Alger prennent des noms de révolutionnaires : Didouche Mourad remplace Michelet, la rue d’Isly devient Larbi Ben M’Hidi et Sadi Carnot cède sa place à la jeune héroïne Hassiba Ben Bouali.

    Alors que les Algériens prenaient « Didouche » ou « Hassiba », j’ai toujours été curieux que la majorité des locaux s’en tiennent à appeler « Rue d’Isly » ​​par son nom colonial.

    Il n’y a pas de rime ni de raison qui explique pourquoi certains lieux prennent de nouveaux noms et d’autres pas – c’est juste la preuve que la langue est un organisme vivant qui ne se conforme pas toujours aux diktats officiels.

    Plus d’un demi-siècle après les grands mouvements de décolonisation des années 1950 et 1960, les politiques linguistiques restent d’actualité.

    Le mois dernier, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé que la nation nord-africaine passerait de l’enseignement du français à l’anglais comme deuxième langue dans les écoles primaires publiques au cours de la prochaine année scolaire.

    « C’est une réalité que l’anglais est la langue internationale », a-t-il déclaré.

    Pourtant, pour de nombreux Algériens, cette décision historique renvoie à l’inefficacité des années 1970, lorsque le président socialiste algérien Houari Boumediene a poursuivi une politique agressive d’ »arabisation », qui a complètement transformé le système juridique et éducatif du pays en un arabe standardisé.

    Pour compenser le manque d’arabophones classiques, l’Algérie a rapidement importé des milliers de professeurs de langues d’Égypte et d’Irak, qui se heurtaient parfois culturellement aux Algériens.

    Bien que le linguiste algérien Abderrazak Dourari refuse de porter un jugement de valeur sur la décision de privilégier l’anglais sur le français, il s’inquiète du manque d’enseignants qualifiés et de matériel pédagogique.

    « On ne peut pas faire revenir un traducteur et dire qu’il est enseignant. Ce n’est pas possible, ça n’a aucun sens », a-t-il déclaré au site d’information Internet Tout sur l’Algérie.

    Mais parmi les classes populaires et politiques en Algérie, il semble y avoir une réelle volonté de s’éloigner de l’influence politique, économique et culturelle de la France.

    L’Algérie n’a récemment pas renouvelé les contrats publics avec des entreprises françaises dans des secteurs tels que les transports et la gestion de l’eau, les confiant à des entreprises locales.

    Et culturellement, les Algériens sont aujourd’hui beaucoup plus attirés par les feuilletons turcs ou les services de streaming américains comme Netflix que par les programmes de télévision français traditionnels.

    Instagram et TikTok ont ​​de jeunes Algériens conversant en anglais dans les cafés de Didouche.

    La perception générale est que le français est la langue élitiste de la classe supérieure d’âge moyen.

    L’arabe maghrébin – qui comprend beaucoup de mots amazighs, français et espagnols – domine la conversation informelle, tandis que l’arabe classique est réservé aux journaux et aux affaires judiciaires.

    Je peux témoigner personnellement de l’enthousiasme des jeunes Algériens pour apprendre l’anglais.

    Chaque fois que j’ai travaillé dans une start-up informatique ou dans la production vidéo, nous parlions presque exclusivement en anglais.

    Dans un monde de plus en plus globalisé, la décision de se tourner vers l’anglais comme langue seconde a probablement du sens.

    Mais son succès sera déterminé par la manière dont il sera mis en œuvre et si l’Algérie peut obtenir suffisamment d’enseignants d’anglais qualifiés et de matériel d’apprentissage.

    BBC News, 18/08/2022

  • Algérie. Un destin commun

    Algérie, éducation, enseignement, BAC,

    Les résultats du bac ont été communiqués ce samedi 16 juillet. Bien sûr, et comme à chaque année, il y eut des bonheurs incommensurables et des chagrins inconsolables. C’est le lot des étudiants algériens depuis soixante ans. Depuis que le pays a recouvré son indépendance et que l’emblème national flotte sur toutes les institutions du pays.

    L’éducation en Algérie a été de tout temps, le secteur auquel les pouvoirs publics accordent le plus grand intérêt.

    Un intérêt qui place l’Algérie parmi les pays les plus considérés dans le monde, en ce domaine. Car on sait et on est convaincu que ce sont bien ces jeunes bacheliers qui auront la lourde tâche de faire gravir au pays tous les échelons du progrès et du développement
    La donne est encore plus importante dans cette nouvelle Algérie qui est en train de se construire. Et le président de la République en félicitant les jeunes bacheliers met un peu plus en évidence ce souci des hautes autorités du pays à former cette jeunesse cultivée à laquelle échouera la lourde tâche de changer le visage du pays et de lui garantir des lendemains meilleurs.

    Une société de savoir et de connaissance qui remet l’éducation au centre de tous les intérêts.

    La réussite au bac, n’est pas uniquement la réussite d’un destin individuel, mais la réussite du destin collectif de toute la nation. Ces architectes, ces médecins, ces administrateurs, ces juristes de demain, ce sont eux qui continueront, et en mieux, l’édification du pays. L’Algérie, en ces moments particuliers, a besoin de tous ses enfants chacun dans son domaine, pour contribuer à l’effort national qui s’engage sur d’autres bases et d’autres critères plus justes et plus performants.

    Ces bonheurs et ces chagrins qui ont traversé tout le pays ce samedi 16 juillet mettent du baume au cœur, car ils indiquent que le savoir a encore sa place dans notre société, que les études restent toujours le meilleur moyen pour réussir dans sa vie professionnelle.

    Autrement dit, l’échelle des valeurs est encore respectée en Algérie et l’effort consenti dans la formation de la jeunesse algérienne pèse toujours et est un socle commun entre les gouvernants et les gouvernés. C’est aussi le signe que la société algérienne vit et croit en la portée du savoir et le rôle central des études pour avancer sur le plan individuel mais aussi et surtout sur le plan collectif de ce destin commun qui lie tous les Algériens.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 18/07/2022

    #Algérie #Enseignement #Education #BAC

  • Algérie. Dans un monde globalisé et sélectif

    Algérie. Dans un monde globalisé et sélectif – économie, société, modernité, éducation, enseignement, formation, développement, chômage,

    Par B. Chellali

    Malgré les énormes contraintes du passé, l’action multiforme et croissante dans le domaine social conjointement avec la démarche de renforcement des forces de production nationale a créé au fur et à mesure une situation, en grande partie nouvelle qui a permis le règlement, des problèmes qui se posent à ce secteur. La phase de construction d’une société moderne à laquelle est arrivée l’Algérie et inscrite désormais dans la Constitution ne doit pas faire oublier les insuffisances inéluctables de l’action menée, compte tenu de l’ampleur et de la gravité des problèmes sociaux du pays légués par la tragédie nationale des années 90, compte tenu également du succès même des programmes lancés et des grandes réalisations enregistrées dans tous les secteurs qui suscitent à leur tour des problèmes nouveaux. Ces problèmes qui permettent de mesurer le chemin qui reste à parcourir permettent aussi d’évaluer les progrès accomplis.

    Parmi les autres enseignements qui se dégagent avec force de l’analyse de l’action passée, il faut noter l’importance plus particulière encore dans le domaine social de la communauté d’objectifs et de démarche qui est un élément aussi essentiel que les réalisations effectuées, dans l’application du bilan d’une politique sociale, car elle constitue le garant de la cohérence et de la continuité de cette politique.

    L’inspiration est identique qui mêle étroitement les préoccupations économiques et sociales abordées dans une perspective plus large de transformation de la société. Il en est de même de l’utilisation des ressources de la loi transformées en autant d’outils aux mains des travailleurs et des fellahs pour la satisfaction de leurs aspirations et de la défense de leurs intérêts. Unité de démarche, mais aussi et surtout unité d’objectifs donnent ainsi leur signification aux mesures sociales en tenant compte de l’impératif de respect des acquis sociaux et de leur promotion, dans un souci d’amélioration constante du niveau de vie de la population à l’effet de conforter la volonté manifeste des pouvoirs publics d’ancrer la société dans la modernité.

    Ces efforts ajustés sont susceptibles de favoriser la résorption des disparités territoriales et la promotion d’une démarche de développement intégré et équilibré entre toutes les régions du pays. Encore faudra-t-il, appuyer qualitativement la formation du capital humain pour renforcer avec efficacité les rendements de l’économie nationale et favoriser l’insertion de la société algérienne dans l’économie moderne.

    Dans cet esprit, le développement économique et social est aujourd’hui un impératif primordial qui doit reposer sur l’ensemble de la Nation afin de construire un nouveau système économique structuré et solide, orienté vers l’économie moderne ambitionnée à travers l’investissement dans l’homme dans son génie créateur.

    Cet investissement devra se traduire encore par de nouveaux efforts, notamment, pour le système d’éducation, d’enseignement supérieur et de formation et qui ont pour but d’assurer les qualifications nécessaires à l’évolution de l’économie vers la performance et la compétitivité, dans un monde globalisé et sélectif. C’est, en effet, par l’éducation que l’Algérie pourra atteindre ses objectifs de développement, tout en menant une lutte efficace contre le chômage.

    B. C.

    Lemaghreb.dz, 25/04/2022

    #Algérie #Economie #Société #Développement #Chômage #Modernité

  • Maroc : Actions de protestation et grèves dans l’enseignement 

    Maroc : Actions de protestation et grèves dans l’enseignement 

    Maroc : Actions de protestation et grèves dans l’enseignement – Fédération nationale de l’enseignement, FNE, Education,

    Confrontés à la répression des autorités  marocaines et à la non satisfaction de leurs revendications socio-professionnelles, les enseignants au Maroc ont décidé de renouer avec  la protestation en appelant à une « semaine de colère » à partir de lundi et à des grèves tout au long du mois de mars.

    Dans un communiqué publié à l’issue de son Conseil national extraordinaire, tenu vendredi, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) a appelé à des actions de protestation dans le cadre d’une « semaine de la colère », du lundi 14 au samedi 19 mars, pour protester contre la  condamnation injuste de 45 enseignants contractuels qui réclamaient de meilleures conditions socio-professionnelles.

    Le syndicat annonce également une grève générale nationale, les 17 et 18 mars, accompagnée de sit-in devant les directions régionales de l’Education le deuxième jour de grève, en plus d’autres actions pour protester contre le retard dans la résolution des problèmes (du secteur), la répression des manifestations et pour exiger l’arrêt des poursuites judiciaires.

    Le même document parle de 70 poursuites judiciaires visant des professeurs de différentes régions du Maroc. Le communiqué note en outre que la fédération a aussitôt réagi aux condamnations injustes prononcées à l’encontre de 45 professeurs exerçant sous contrat, notant que ces décisions ont été précédées par « une vague d’arrestations, de restrictions  et d’une répression dépassant tout entendement », après le rassemblement national organisé à Rabat les 2, 3 et 4 mars derniers et auquel a appelé la Coordination nationale des enseignants contractuels.

    La fédération estime que « cette campagne effrénée contre la dignité des femmes et des hommes de l’éducation, et les atteintes contre les libertés syndicales et les droits démocratiques, s’inscrit dans le cadre des tentatives de freiner les protestations et les luttes de la Coordination, et de faire taire toutes les voix libres réclamant le droit au travail, au logement et à l’éducation ».

    Elle condamne aussi « les campagnes d’agressions, d’abus, d’arrestations et de procès sans précédent qui ont touché les femmes et les hommes de l’éducation, et les peines injustes et sévères prononcées à leur encontre », appelant à « l’annulation des peines, l’abandon de toutes poursuites contre eux, et la libération de tous les détenus politiques et prisonniers d’opinion au Maroc ».

     Elan de solidarité avec les enseignants contractuels  

    Jeudi, plus de 40 enseignants marocains ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis pour avoir manifesté en faveur d’une réforme de leur statut professionnel, une crise qui paralyse l’enseignement public au Maroc depuis 2019.

    La Coordination nationale des enseignants contractuels avait exprimé son indignation quant à ces peines prononcées par le tribunal de première  instance de Rabat, annonçant la prolongation de la grève nationale des cadres des académies régionales de l’éducation et de la formation  professionnelle, jusqu’à ce dimanche.

    Pour la coordination, ces jugements interviennent alors que l’Etat poursuit « sa politique tyrannique (visant à) éradiquer tous les mouvements contestataires qui résistent à sa politique impopulaire ». Elle pointe une « attaque contre tous les acquis du peuple marocain, pour lesquels les hommes et les femmes libres de ce pays se sont battus, pour leur refus de l’humiliation et de l’esclavage ». Ainsi, la coordination a exprimé sa « ferme condamnation de tous les jugements injustes rendus » contre les enseignants contractuels, en assurant qu’elle tient à  l’abrogation inconditionnelle du schéma de contractualisation et à l’intégration dans la fonction publique.

    L’instance exhorte aussi la promotion 2022 à boycotter les stages, coordonner avec les bureaux régionaux et interagir avec le programme de lutte organisé selon les spécificités de chaque centre.

    Pour sa part, la Coordination nationale des enseignants de « La cellule 10 » a annoncé qu’elle comptait entamer une grève nationale, les 16, 17 et 18 mars, pour dénoncer les « atermoiements » du ministère de tutelle et son « manque de sérieux » par rapport à la satisfaction des revendications de  larges catégories des fonctionnaires du secteur.

    Cette grève de 72 heures sera accompagnée d’un sit-in devant le siège du ministère de l’Education nationale lors du deuxième jour de ce débrayage,  ainsi que d’une marche de protestation.

    #Maroc #Enseginement #Grèves

  • Maroc: 83% des jeunes mécontents de leurs conditions de vie

    Maroc: 83% des jeunes mécontents de leurs conditions de vie

    Maroc: 83% des jeunes mécontents de leurs conditions de vie – ONDH, PNUD, chômage, enseignement, éducation,

    Plus de 83 % des jeunes marocains ne sont pas ou peu satisfaits de leur vie, et 70 % d’entre eux sont tenté par l’émigration, constate un rapport de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) du Maroc en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).

    Le rapport sur le développement humain au Maroc intitulé « Etre jeune au Maroc de nos jours », présenté mardi dernier, estime que 83,3% des jeunes marocains (15-29 ans) ne sont pas ou peu satisfaits de leur vie, 71,3% de leurs conditions de logement et 81,6% de leur travail ».

    En parallèle, la jeunesse marocaine affiche fortement son projet d’émigration, selon le rapport, qui précise que 7 jeunes sur 10 sont tentés par l’émigration, ce qui représente le taux le plus élevé de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

    La jeunesse marocaine participe faiblement à la création de la richesse et au développement du pays, regrette-t-on.

    Cela s’explique par « la faiblesse de la population active — le taux d’activité est de 35,1% en 2019 — et une grande partie d’entre eux souffre du chômage, du sous-emploi et du travail informel.

    Selon le même document largement relaté par la presse locale, la difficile transition des jeunes à la vie active et au marché du travail s’explique par une demande d’emploi relativement faible en raison, en partie, du manque d’opportunités d’emploi et des modestes performances en matière de l’éducation.

    La baisse tendancielle du taux d’activité des jeunes marocains pourrait entraîner une perte de création de richesses, une dépréciation de leurs connaissances et de leurs compétences et l’apparition de comportements à risque compliquant leur intégration économique et sociale, met en garde les rédacteurs du rapport.

    « La mobilisation des jeunes dans le processus de prise de décision est l’un des déterminants de succès des programmes et des politiques publiques, et ce, à travers l’institutionnalisation du dialogue entre les jeunes et les pouvoirs publics », concluent l’ONDH et le PNUD.

    APS

    #Maroc #Jeunesse #ONDH #PNUD #Chômage #travail #Education #Enseignement

  • Maroc: l’UGEM condamne la répression du soulèvement estudiantin

    Maroc: l’UGEM condamne la répression du soulèvement estudiantin – Enseignement, âge de candidature

    L’Union générale des étudiants marocains a dénoncé « la répression excessive » des forces de sécurité contre les étudiants dans les différents établissements universitaires du Royaume du Maroc après avoir manifesté contre la décision du ministère de l’Education marocain sur le plafonnement de l’âge de candidature aux concours d’enseignement à 30 ans, brandissant la menace d’escalade des protestations.

    Dans un communiqué rendu public dimanche, l’organisation estudiantine a indiqué « suivre avec grande inquiétude » les décisions gouvernementales actuelles marquées par « la précipitation, l’ambiguïté et la confusion », faisant fi aux droits, aux libertés fondamentales et à plusieurs acquis matériels et moraux pour la concrétisation desquels la société marocaine, toute catégorie confondue, a payé le prix fort.

    Elle a également dénoncé « la décision injuste prise par le ministère de l’Education marocain qui entend plafonner l’âge de candidature aux concours du secteur de l’éducation à 30 ans, aussi bien que d’autres conditions et critères arbitraires et subjectifs visant l’exclusion directe et méthodique d’une large catégorie des chômeurs diplômés ».

    Le Royaume marocain est plongé depuis deux semaines environ dans une situation marquée par des manifestations massives des étudiants universitaires à travers toutes les régions du pays, pour dénoncer les décisions arbitraires dans le domaine de l’éducation et les conditions de vie difficiles que traverse le peuple marocain.

    #Maroc #UGEM #Etudiants #Age_candidature

  • Maroc : un crime majeur de normalisation

    Maroc : un crime majeur de normalisation

    Maroc, Israël, enseignement, normalisation – Maroc : un crime majeur de normalisation

    La visite du ministre de la Défense israélien, mercredi, au Maroc est un « crime majeur de normalisation », intervenant dans la succession de crimes de normalisation enregistrés récemment, dénonce le Groupe d’action marocain pour la Palestine, appelant le peuple marocain à œuvrer pour faire échouer la normalisation . »La visite du ministre de la Défense sioniste terroriste, Benny Gantz au Maroc constitue un pas extrêmement dangereux quant à la position et à la responsabilité de l’Etat marocain, envers la cause palestinienne et la présidence du Comité El-Qods mais aussi envers la position du peuple marocain qui rejette catégoriquement la normalisation », déplore le Groupe d’action dans un communiqué.

    Pour lui, la visite du ministre sioniste à Rabat pour « doter » le Maroc des technologies terroristes sionistes dans le cadre de conventions militaires , »est une démarche inadmissible », d’autant que l’entité sioniste a échoué à se protéger de la résistance palestinienne en dépit des moyens modestes de ses résistants.Le Groupe a condamné énergiquement cette visite, appelant les Marocains à une forte mobilisation en vue de déjouer l’agenda de normalisation et protéger la souveraineté populaire soutenant la cause palestinienne.

    Les universités livrées à l’entité sioniste

    Le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au Maroc (Snesup) a dénoncé l’accélération de la normalisation entre les universités marocaines et leurs homologues de l’entité sioniste.

    Il relève que «cette démarche est en train d’ouvrir grandes les portes aux criminels de guerre en vue de propager leur culture, sous prétexte des échanges et visites académiques».
    Dans un communiqué rendu public, le Snesup a indiqué qu’«il suivait avec une grande inquiétude la tendance croissante du phénomène de la normalisation parmi certaines universités marocaines réputées pour leur servitude et allégeance au régime en place, avec des universités de l’entité sioniste sous prétexte d’échanges et visites académiques», soulignant que «cette façon de faire est inacceptable sous toutes ses formes».

    Rejet de la soumission
    Selon le syndicat marocain, «cette normalisation n’a d’autres objectifs que celui de casser l’immunité historique de l’université marocaine contre le sionisme et de salir sa réputation». «L’université marocaine demeurera fidèle à ses positions et ses principes en faveur de la cause palestinienne et de toutes les causes justes et refusera toute initiative de normalisation avec l’entité sioniste sous toutes ses formes», a ajouté le Snesup, dénonçant «ceux qui œuvrent en catimini dans les médias ou financièrement dans le but de renforcer et généraliser la normalisation avec l’entité sioniste.»

    Une trahison
    Avant d’ajouter que «toute démarche ou initiative allant dans le sens de favoriser la normalisation avec l’entité sioniste est une atteinte grave à la Terre, aux Marocains et à l’histoire et une trahison pour la Nation musulmane et la cause palestinienne». Remerciant, par ailleurs, toutes les universités, intellectuels et sportifs qui continuent à dénoncer et refuser la normalisation avec l’entité sioniste sous toutes ses formes, le Syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a déclaré qu’«il organisera prochainement une série d’activités en faveur du peuple palestinien et de sa juste cause».

    Il a félicité, enfin, les Palestiniens pour leur lutte contre les sionistes et leur croyance en leur objectif, à savoir l’établissement d’un État indépendant.

    APS

    #Maroc #Israël Enseignement #Universités

  • Algérie/ “Alimentaire”, mon cher !

    Quelques années avant sa disparition, le sociologue Ali El-Kenz avait consacré une de ses chroniques à la brève histoire de l’Institut de mathématiques de la Fac centrale où étaient revenus travailler gracieusement des enseignants qui y dispensaient des cours avant l’indépendance. Gracieusement, parce qu’ils aimaient ce pays, les mathématiques et ne voulaient pas abandonner ce pays à l’ignorance. Ils feront long feu. Sans motif.

    Ou tout simplement parce que leur initiative est perçue, par l’arabo-baâthisme ambiant de l’époque, suspecte. Ils seront tout simplement renvoyés chez eux. La suite est connue et est de plus en plus visible dans l’école qui poursuit sa descente vers l’abîme. Dominée et minée par l’idéologie panarabiste chère au président Boumediène qui en fit un levier de promotion personnelle dans la sphère arabe, l’enseignement “colonial” adapté par les premiers enseignants postindépendance a subi plusieurs couches de désalgérianisation jusqu’à devenir un système éducatif bâtard alimenté d’emprunts épars et de “formules” importées après avoir éprouvé leur échec ailleurs.

    Même le projet de réforme de l’éducation de la commission Benzaghou n’a pas échappé au “saucissonnage”, pour reprendre une terminologie alliant le général alimentaire au détail de la charcuterie pour résumer le sort réservé à la mise en œuvre de son projet. Et l’école en désastre endémique se met à glisser dans le sens de la tendance quasiment alimentaire, si l’on peut dire, l’enseignant allant prodiguer le savoir aux élèves comme on va rejoindre le matin un atelier, une usine ou une administration. Et c’est tout naturellement que des cours seront dispensés dans des garages. Avec la complicité des parents qui financent cette perversion éducative qui ne profite nullement à leur progéniture. Et face à un gouvernement qui a choisi une alliance tacite avec les islamistes, et pas pressé de réparer le sinistre par une véritable réforme qui rendrait à l’école sa vocation, les syndicats dans leur éparpillement tentent de parer au plus urgent et de sauver les meubles.

    Leurs meubles, avant tout. En attendant l’administration du prochain “corticoïde” pour le corps malade de l’école, un ersatz de réforme, les élèves pourraient écouter et réécouter la chanson Qu’as-tu appris à l’école mon fils de Greame Allwright, entre deux cours de garage.

    Liberté, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, enseignement, éducation,

  • Algérie/ Torts partagés (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Ainsi une grande partie des élèves se sont vus enjoints à élargir leurs vacances à cause des grèves répétées décrétées par leurs enseignants après la longue mise en indolence imposée par la pandémie. Il est certain qu’une autre année scolaire s’est évaporée et l’école algérienne continue de cultiver un flop que personne ne peut nier.

    Cependant, moins visibles que les turbulences et le mécontentement du corps enseignant, les signes d’une mue profonde s’installent au cœur de ce monde très particulier et ce sont les enfants algériens qui devront en payer le prix. Le bras de fer opposant les syndicats de l’éducation et le gouvernement n’est probablement que l’onde de choc depuis un certain temps renouvelée illustrant l’état des lieux d’un corps névralgique de la société algérienne. Les retouches et les réformettes initiées jusque-là se sont avérées inopérantes pour une importante institution qui réclamait une véritable révolution.

    Il n’est pas concevable que ce soit l’élève qui achète la craie pour sa maitresse aux frais de ses parents, comme il est criminel pour un enseignant de survoler ses cours en classe et demander aux disciples qui n’ont pas compris de se plier à ses cours payants.

    Entre autorités politiques à quelque niveau qu’elles soient et enseignants, les torts sont partagés. La prise en charge d’une classe de plus de 50 élèves par un éducateur relève de l’idiotie et celui-ci peut avoir les raisons objectives de s’investir en épouvantail dans une garderie. Il ressemblera à des égards préconçus aux maîtres des lieux des vieilles écoles coraniques.

    Tant que le rôle de l’école n’est pas sérieusement et franchement défini, l’éducation nationale continuera à se nourrir de spasmes et de quiproquos à l’infini pour alimenter les politiques désaxées.

    La question essentielle est de savoir si l’école a pour rôle d’endoctriner et de former l’enfant pour en faire un outil et un militant docile d’avant-garde pour le futur ou de lui enseigner un savoir-faire et une compétence pour qu’il puisse affronter avec bonheur la vie de demain ? Cette question une fois réglée avec l’intelligence et le positivisme nécessaires clarifiera le reste. De sa résolution dépendent les histoires de salaires et de conditions de travail car l’exigence de la performance de l’enseignant sera mise en avant.

    A défaut, on s’orientera irrémédiablement vers deux écoles. Une privée et une publique. Une pour les riches et une pour les pauvres. Les enjeux de l’heure sont probablement à ce niveau.

    Le Quotidien d’Oran, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, enseignement, éducation, école publique, école privée,

  • Espagne : Des visages connus s’élèvent contre la suppression de l’arabe à l’école de langues d’El Ejido.

    Mercedes Milá, Carme Chaparro ou Eduardo Bandera, entre autres, se joignent à la campagne promue par les professeurs de langue arabe de toute l’Andalousie.

    Mercedes Mila, Carme Chaparro, le journaliste Fernando Ramos, la personnalité de la télévision Amor Romeira, le présentateur Eduardo Bandera, le collaborateur et présentateur de Mediaset, Víctor Sandoval… De nombreux visages connus ont élevé la voix sur les réseaux sociaux pour exprimer leur rejet de la décision du ministère de l’éducation du gouvernement andalou de supprimer le département de langue arabe de l’école officielle d’El Ejido.

    Une campagne promue par Íñigo González, qui, avec les professeurs de langue arabe des écoles officielles et des écoles secondaires d’Andalousie, ont envoyé une lettre au ministère régional de l’éducation dans laquelle ils soulignent l’importance de l’arabe dans les classes andalouses, et en particulier dans la ville d’El Ejido à Almería.

    Dans la lettre, ils affirment que « sous les effets transitoires de la pandémie de COVID 19 qui touche l’enseignement non obligatoire, l’heure n’est pas à la suppression totale des groupes et encore moins des départements ». Pour les professionnels de l’éducation, « l’offre de la langue arabe dans les centres éducatifs d’Andalousie se fonde sur le principe de l’interculturalité en tant que réponse à la nécessité sociale d’établir des liens basés sur le dialogue et l’égalité avec la communauté arabe vivant dans nos villes, et contribue à une meilleure intégration des filles et des fils des familles arabes qui ont décidé d’émigrer vers notre terre ».

    ILS SOUTIENNENT QUE L’ENSEIGNEMENT DE L’ARABE ENRICHIT LA VIE SOCIALE ET CULTURELLE.

    Ils font valoir auprès du ministère de l’éducation que « l’arabe est l’une des six langues des Nations unies et compte 300 millions de locuteurs. Son enseignement contribue non seulement à accroître la possibilité d’élargir les horizons professionnels des Andalous, mais aussi à enrichir la vie sociale et culturelle ».

    Ainsi, ils soulignent que la promotion de l’enseignement de l’arabe contribue à améliorer et à renforcer les étroites relations humaines, culturelles, économiques et diplomatiques qui ont uni et continuent d’unir l’Andalousie au monde arabe en général et aux pays du Maghreb en particulier, notamment au Maroc.

    Pour le collectif d’enseignants « le succès de la part du ministère régional de l’éducation pour implanter la langue arabe dans les écoles secondaires d’El Ejido est tronqué par la suppression de cette même langue dans l’EOI de la même municipalité, et les étudiants ne peuvent pas terminer l’étude ou certifier ces connaissances ».

    ILS DEMANDENT À L’ÉDUCATION DE REVENIR DE TOUTE URGENCE SUR LA DÉCISION DE SUPPRIMER LE NIVEAU DE BASE.

    Pour toutes ces raisons, ils demandent à l’Education de « révoquer de toute urgence la décision de supprimer le niveau de base et donc le département d’arabe de l’école de langue officielle d’El Ejido ».

    Pour l’Assemblée de la nation andalouse d’Almeria, dans les villes d’Almeria, comme El Ejido, où est installée une importante communauté arabophone, « il est essentiel d’enseigner l’arabe, car cela permet d’améliorer et d’établir des relations humaines, sociales, de travail, culturelles et de toute nature entre la population autochtone et immigrée ».

    « Mais il est clair que les institutions, y compris la Junta de Andalucía, ne s’intéressent qu’à assurer le profit économique des multinationales et l’exploitation de la classe ouvrière et, d’autre part, elles se fichent des gens, de la coexistence et du bien-être des classes laborieuses », ont-ils condamné.

    Diario de Almería, 02 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Andalousie, langue arabe, enseignement, Ecole de Langue, El Ejido,