Étiquette : Espagne

  • Espagne: Le PSOE désavoue son ancienne ministre promarocaine

    Espagne: Le PSOE désavoue son ancienne ministre promarocaine

    Espagne, PSOE, María Antonio Trujillo, Ceuta, Melilla,

    Le PSOE désavoue l’ancien ministre Trujillo pour avoir déclaré que l’espagnolité de Ceuta et Melilla offense le Maroc

    Le PSOE n’est pas intéressé par l’ouverture de débats internes sur la territorialité de Ceuta et Melilla après le virage diplomatique sur le Sahara Occidental et le rapprochement avec le Maroc. Les propos de l’ancienne ministre socialiste María Antonio Trujillo défendant que les villes autonomes sont un « affront à l’intégrité territoriale » du pays voisin et sont « des vestiges du passé qui interfèrent avec l’indépendance économique et politique de ce pays et en bonnes relations  » avec l’Espagne a eu une réponse hier à la direction du parti socialiste. Le porte-parole du groupe parlementaire socialiste, Patxi López, a répondu que le gouvernement ne partage « pas du tout » les réflexions de Trujillo, les a encadrées dans son « opinion particulière » et a ajouté que l’exécutif « ne doute pas de l’espagnolité » de ses deux enclaves en Afrique du Nord.

    L’écho des paroles de l’ancien ministre du Logement lors de l’exécutif de Rodríguez Zapatero, entre 2004 et 2007, a également eu une réponse de Melilla. Le PSOE local a déclaré qu’ »elles sont fausses et inacceptables » et a assuré que la souveraineté nationale « est incontestable ».

    Lors d’une conférence tenue à Tétouan, l’ancienne ministre de l’Éducation à l’ambassade d’Espagne au Maroc jusqu’en mai — date à laquelle elle a été licenciée sur fond de reproches des professeurs d’espagnol pour son geste — a également souligné que « face aux effets néfastes des frontières insalubres, la réponse politique est le dialogue. La revendication marocaine est pleinement justifiée, inscrite dans son idéologie nationale et est inaliénable », a-t-il déclaré.

    Diario de León, 05/09/2022

    #Maroc #Ceuta #Melilla #Espagne #Maria_Trujillo

  • L’Algérie et le Général Hiver

    L’Algérie et le Général Hiver

    Algérie, Russie, exercices militaires, gaz, Sahara Occidental, Maroc, Espagne, France,

    Enrique Juliana
    09/04/2022 00:30
    La Russie a commencé jeudi dernier des exercices militaires à grande échelle dans l’extrême est du plus grand pays du monde. Démonstration de force et démonstration d’alliances en Sibérie orientale. Cinquante mille soldats de treize pays, 140 avions et 60 navires de guerre répartis sur sept zones d’entraînement, dont la mer du Japon et, plus au nord, la mer d’Okhotsk, séparée de l’océan Pacifique par la péninsule du Kamtchatka et les îles Kouriles. Mercredi prochain, Vladimir Poutine sera présent aux exercices Vostok 2022.

    La participation de la Chine et de l’Inde à ces exercices, ainsi que des troupes de dix autres pays amis, vise à faire passer le message que la Russie n’est pas isolée six mois après le début de l’invasion de l’Ukraine. La République populaire de Chine a déjà participé aux dernières manœuvres Vostok, menées en 2018, mais à cette occasion sa présence envoie un avertissement clair aux États-Unis et à Taïwan : la Russie et la Chine ne se séparent pas. Plus remarquable encore est la présence de troupes indiennes en Sibérie. L’Inde est le rival historique de la Chine en Asie et participe à la Quad Alliance, avec les États-Unis, le Japon et l’Australie, qui tente de contrer la force de la Chine dans l’océan Indien et le Pacifique. L’Inde n’est pas une amie de la Chine, mais elle ne veut pas trop s’éloigner de la Russie. L’Inde nationaliste joue des deux côtés.

    En Sibérie orientale, il y a aussi l’Algérie. L’armée algérienne a envoyé une unité de combat aux manœuvres de Vostok, en guise d’apéritif aux exercices militaires qui auront lieu en novembre près de la ville de Béchar, à 50 kilomètres de la frontière avec le Maroc, sous le nom pompeux de Bouclier du désert. Des parachutistes et de l’infanterie mécanisée russes participeront à ces manœuvres, qui simuleront une opération anti-terroriste. Ce sera la première fois que les troupes russes effectueront officiellement des exercices militaires sur le sol algérien.

    Desert Shield est une réponse à African Lion, les gigantesques manœuvres militaires que le Maroc et les États-Unis réalisent chaque année, avec la participation d’autres pays invités. Le Lion d’Afrique de cette année a déployé plus de 7 000 soldats au Maroc en juin pour des exercices tactiques près de la frontière algérienne. L’Espagne n’a finalement pas participé aux manœuvres, malgré le fait que sa présence avait été annoncée par le commandement nord-américain.

    L’Algérie ne s’est pas séparée de la Russie depuis que, dans les années 1960, l’Union soviétique a apporté son plein soutien à l’indépendance de la plus grande colonie française d’Afrique. Les principaux commandants militaires et les hauts responsables du puissant service de renseignement algérien parlent russe, puisqu’ils ont reçu une formation à Moscou. Poutine s’intéresse beaucoup à l’Algérie, comme il s’intéresse aussi à la désastreuse Libye, comme il s’intéresse à l’Italie, où la Russie dispose d’un important réseau d’influence, comme nous le verrons dans les temps à venir en fonction du résultat des élections législatives du 25 septembre.

    L’Algérie reste le principal allié de la Russie en Méditerranée et la Russie est le premier fournisseur d’armes de l’armée algérienne, considérée comme la deuxième plus puissante d’Afrique, après l’Egypte. C’est le marché.

    L’Algérie ne se sépare pas de la Russie sur le plan militaire et on se demande si elle s’éloignera de Moscou dans la guerre de l’énergie, le vrai nom de la guerre en Ukraine. Le Général Hiver approche et il n’y a pas d’opinions concordantes parmi les experts du marché du gaz qui connaissent bien l’Algérie. Les plus optimistes estiment qu’en cas de coupure totale des approvisionnements russes vers l’Europe, l’Algérie fera passer ses intérêts commerciaux avant l’alliance politico-militaire avec la Russie et restera fidèle aux contrats signés avec l’Italie, l’Espagne et la France. L’entreprise publique algérienne Sonatrach n’a jamais déçu ses clients. L’Algérie veut maintenir son amitié avec la Russie, qui garantit l’approvisionnement en armes de son armée, mais la guerre en Ukraine lui ouvre aussi la possibilité d’augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe. (Avec une précision : pour exporter plus de gaz vers l’Europe, l’Algérie a besoin d’investissements importants dans les techniques d’extraction).

    Les observateurs les plus pessimistes craignent que l’Algérie ne puisse prendre complètement ses distances avec la Russie si le général Winter met à exécution ses pires menaces. Dans ce scénario, l’Espagne serait dans une situation très exposée après la crise diplomatique sur le Sahara Occidental et la réconciliation avec le Maroc. L’Italie et la France ont courtisé l’Algérie ces derniers mois, mais les téléphones entre Madrid et Alger ne fonctionnent plus. Peut-être un jour le gazoduc Medgaz (Algérie-Almería) rencontrera-t-il des problèmes « techniques », comme en a à plusieurs reprises le gazoduc Nord Stream 1 qui envoie du gaz russe en Allemagne. La presse algérienne a rappelé ces derniers jours qu’un accord n’a pas encore été conclu entre Sonatrach et ses clients espagnols sur les nouveaux prix du gaz. Ils négocient depuis des mois.

    Un problème « technique » sur le gazoduc Medgaz pourrait compliquer la vie en Espagne

    Depuis la fin de l’année dernière, depuis la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (décision algérienne de punir le Maroc), l’Espagne achète moins de méthane à l’Algérie, mais sa part d’approvisionnement ne descend pas en dessous de 24% à cette heure. Un problème « technique » dans le Medgaz ne serait pas une mince affaire en hiver. Pour cette raison, Pedro Sánchez a déclaré mardi dernier à Berlin qu’il aimerait aussi se rendre prochainement à Alger, comme Mario Draghi et Emmanuel Macron l’ont fait ces derniers mois. Le problème est que les téléphones fonctionnent à peine.

    Dans ce contexte, l’Espagne et l’Allemagne poursuivront les discussions avec la France sur Midcat, le gazoduc oublié.

    La Vanguardia, 04/09/2022

    #Algérie #Union_Européenne #UE #Russie #Gaz #Espagne #Sahara_Occidental

  • L’Algérie contre l’arrivée de De Mistura dans un jet espagnol

    L’Algérie contre l’arrivée de De Mistura dans un jet espagnol

    Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Algérie, Staffan de Mistura, ONU, Pedro Sanchez,

    L’Algérie met son veto au médiateur de l’ONU au Sahara Occidental pour qu’il ne vole pas dans un avion espagnol

    Alger fait valoir que l’Espagne a été « disqualifiée » pour transporter le médiateur de l’ONU au Sahara en s’alignant sur le Maroc

    Par Ignacio Cembrero

    L’Algérie a opposé son veto au diplomate de 75 ans, Staffan de Mistoura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, voyageant dans la région dans un avion de l’armée de l’air espagnole, comme il est de coutume depuis des décennies lors des tournées d’autres émissaires des Nations Unies. « Etant donné qu’elle a adopté une position partielle » face au conflit, « l’Espagne a été disqualifiée et ne peut en aucun cas être associée aux efforts de relance du processus politique » visant à trouver une solution, a déclaré un haut responsable du gouvernement algérien. « L’envoyé personnel ne peut avoir aucune dette envers un pays qui a renié sa position de neutralité traditionnelle sur la question du Sahara occidental », a-t-il ajouté.

    Cette décision algérienne souligne que, pour l’instant, il n’y a pas eu de rapprochement entre Madrid et Alger malgré la volonté de se rendre en Algérie affichée mardi dernier par le président Pedro Sánchez, lors d’une conférence de presse près de Berlin. La diplomatie algérienne soumet le début de la normalisation avec l’Espagne au gouvernement en précisant qu’il ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole, une mesure que Sánchez hésite à franchir pour ne pas irriter le Maroc.

    De Mistura est arrivé à Tindouf (sud-ouest algérien) samedi à l’aube pour rencontrer le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, et visiter l’un des camps de réfugiés sahraouis dans le désert. Il s’y est rendu sur un vol régulier d’Air Algérie, s’adaptant à son emploi du temps. Le veto algérien complique les déplacements de De Mistura dans la région, et après Tindouf il s’envolera pour Alger pour rencontrer les autorités algériennes, et enfin pour Nouakchott, où il sera reçu par le président mauritanien Mohamed Ould El Ghazouani.

    Depuis qu’il a été nommé par Antonio Guterres, en novembre dernier, c’est le deuxième voyage dans la région de De Mistura. Le 2 juillet, il était à Rabat dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lui a fait attendre de longues heures avant de le recevoir. Il prévoyait de se rendre au Sahara occidental plus tard, mais compte tenu des restrictions imposées par les autorités marocaines, qui contrôlent le territoire, il a renoncé le 4 juillet à effectuer ce voyage.

    Ne pas pouvoir se rendre à El Aaiun dans les conditions qu’il souhaitait était la deuxième déception vécue par De Mistura depuis son entrée en fonction. La première a été donnée par Sánchez lorsqu’il a envoyé, le 14 mars, une lettre au roi Mohamed VI du Maroc dans laquelle il s’alignait sur la solution prônée par Rabat depuis 2007 pour régler le différend sur le Sahara : accorder aux Sahraouis une autonomie limitée sous la souveraineté marocaine.

    Ce changement de position de l’Espagne « complique son travail » d’envoyé personnel car il ne peut plus compter sur le soutien du gouvernement espagnol vu, par l’une des parties – le Polisario et l’Algérie – comme un allié du Maroc, d’après des sources diplomatiques non officielles. Aux yeux des Nations unies, l’Espagne est la puissance administrante du Sahara occidental, bien qu’elle ne puisse exercer ce rôle. Cela a été souligné, par exemple, par l’avis du chef du conseiller juridique de l’ONU, Hans Corell, en 2002.

    La lettre de Sánchez au monarque alaouite a déclenché la crise avec l’Algérie. Son président, Abdelmajid Teboune, a convoqué son ambassadeur à Madrid, Said Moussi, pour des consultations le 19 mars. Le 8 juin, il a dénoncé le traité d’amitié entre les deux pays en vigueur depuis 2002, puis les exportations espagnoles vers l’Algérie ont été suspendues.

    El Confidencial, 04/09/2022

    #Sahara_Occidental #De_Mistura #ONU #Maroc #Algérie #espagne #Pedro_Sanchez

  • Ancienne ministre du PSOE « livre» Ceuta et Melilla au Maroc

    Ancienne ministre du PSOE « livre» Ceuta et Melilla au Maroc

    Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, María Antonia Trujillo, PSOE, José Luis Rodriguez Zapatero,

    L’ancienne ministre espagnole María Antonia Trujillo a assuré lors d’une conférence dans la ville marocaine de Tétouan que Ceuta et Melilla « représentent un affront à l’intégrité territoriale du Maroc » et que leur incorporation au royaume alaouite est un objectif et une « justification » et  » « revendication » indispensable.

    Selon la socialiste, qui a occupé le portefeuille du Logement avec José Luis Rodríguez Zapatero à la présidence du gouvernement entre 2004 et 2007, le caractère espagnol des deux places d’Afrique du Nord « sont des vestiges du passé qui interfèrent » dans les relations avec le Maroc , dit-elle, ignorant le fait que les deux font partie de l’Espagne depuis les XVe (Melilla) et XVIIe (Ceuta) siècles, des centaines d’années avant l’existence du pays marocain, constitué au milieu du XXe siècle.

    Se référant à l’existence d’un différend sur la souveraineté de Ceuta et Melilla, la professeur de droit constitutionnel a déclaré que « le poids des arguments historiques et juridiques (en faveur de l’espagnolité de ces territoires), qui existent et sont pertinents , cédent devant l’évolution des faits qui exigent une réponse politique, éthique, raisonnable et acceptable pour les deux pays à travers un dialogue ouvert et sincère ».

    Dans la lignée de ces déclarations, selon le PSOE de Melilla, « elles sont fausses et inacceptables » et assure que pour le PSOE la souveraineté nationale sur les deux villes espagnoles d’Afrique du Nord « est incontestable ». Pour le PSOE de Melilla « les opinions personnelles exprimées par María Antonia Trujillo sur Melilla et Ceuta ne représentent personne au sein du PSOE et, de plus, elles sont fausses et inacceptables ».

    Trujillo, qui en mai a été démise de ses fonctions de conseillère de l’éducation d’Espagne à Rabat, a participé au I Congrès international « Relations hispano-marocaines : présent et futur », organisé par l’Escuela Normal Superior de Tétouan en collaboration avec l’Université Abdelmalek Essaadi et le Centre Marocain d’Etudes et de Recherche en Economie et Développement Durable. Sur la liste des conférenciers invités figure également l’ancien président José Luis Rodríguez Zapatero, qui l’avait eue comme ministre.

    Trujillo vivait à Rabat depuis 2018 avec son compagnon, un socialiste marocain, décédé en 2021.

    Huelva24, 03/09/2022

    #Espagne #Maroc #Ceuta #Melilla #PSOE #Trujillo #Zapatero

  • Espagne-Algérie: Sanchez se met à plat ventre

    Espagne-Algérie: Sanchez se met à plat ventre

    Espagne, Algérie, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,

    Coincé, Sanchez, aidé par ses alliés à l’UE, fait des pieds et des mains pour se sortir du marais dans lequel il s’est mis en décidant unilatéralement de changer la position historique de l’Espagne sur le Sahara occidental pour se rallier aux thèses du Makhzen. Si, comme l’a si bien dit Tebboune, l’Algérie n’a aucun problème avec l’Espagne et les Espagnols, ce revirement brutal et inexpliqué du chef du gouvernent ibérique a fait de lui une persona non grata à Alger qui, à travers son ministre des Affaire étrangères, a conditionné le retour à la normale des relations entre les deux pays par le départ de l’actuel patron de la Moncloa.

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exprimé hier depuis l’Allemagne son «souhait d’être reçu en Algérie», confirmant sa volonté de reprendre langue avec Alger, comme le lui ordonne l’Union européenne, en vue de pallier le manque d’approvisionnement énergétique en prévision de l’hiver prochain suite à la menace de la Russie de fermer les robinets du gaz qui alimentaient l’Europe.

    «Je dirais que j’aimerais être cette personne qui va en Algérie», a, en effet, déclaré Pedro Sanchez hier, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz, après avoir assisté en tant qu’invité à une réunion de l’autorité exécutive allemande sur la stratégie de sécurité et d’autres questions telles que la garantie de l’approvisionnement énergétique. Ce souhait du PM espagnol d’être reçu en Algérie conforte la volonté de l’UE de mettre fin à la crise diplomatique née il y a 5 mois due revirement de sa position à l’égard du conflit du Sahara occidental en s’alignant sur les thèses marocaines et s’éloignant du droit international. Ce que lui reproche Alger, qui a décidé de suspendre immédiatement le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu avec l’Espagne le 8 octobre 2002.

    La pression de Scholz

    Pour mieux comprendre la sortie de Sanchez, que beaucoup d’observateurs qualifient d’aveu de défaite, il est important de mettre les choses dans leur contexte. En effet, Pedro Sanchez a reçu hier en Allemagne le «plein soutien» d’Olaf Scholz pour le projet de construction d’un gazoduc d’acheminement du gaz de l’Espagne vers le cœur de l’Europe.

    «La sécurité des approvisionnements fait partie de la sécurité nationale, allemande et européenne», a déclaré le Chancelier allemand, qui ajoute : «L’exécutif allemand travaille déjà sur une stratégie de sécurité nationale, qui envisage la possibilité de faire de l’Espagne un pays de transit pour le gaz de l’Afrique du Nord vers l’Europe du Nord».

    Après quoi, Sanchez a rappelé que «le projet d’étendre le réseau ibérique au-delà des Pyrénées fait partie d’un vieil engagement non tenu envers l’Union européenne», bien qu’il ait évité de blâmer directement la France «pour le goulot d’étranglement» qui empêche l’Allemagne et d’autres pays de l’UE à se libérer du diktat du président russe Vladimir Poutine.

    Cependant, il y a deux façons d’étendre les interconnexions de l’Espagne et du Portugal au reste de l’Europe. L’une passe par la France et l’autre par l’Italie. Et il se trouve que l’une comme l’autre passent par l’Afrique du Nord, plus précisément l’Algérie, premier fournisseur espagnol de gaz naturel qui, en raison de la politique de Sanchez, s’est tournée vers l’Italie. La référence au rôle clé de l’Algérie dans l’approvisionnement en gaz du sud vers le nord de l’Europe a été brève mais frappante dans l’apparition de Scholz et Sanchez devant la presse.

    Lorsqu’un journaliste a demandé s’ils prévoyaient tous les deux de se rendre dans ce pays, Sanchez a répondu: «J’aimerais être celui qui va en Algérie.»

    L’UE s’en mêle

    L’Union européenne, qui s’est mêlée de ce conflit qui concerne un de ses membres, a dès l’entrée de jeu blâmé Sanchez pour avoir créé cette crise diplomatique, en lui ordonnant de relancer le dialogue avec l’Algérie afin de résoudre la crise qui s’annonce pour le prochain hiver, suite à la menace de la Russie de couper les approvisionnements en gaz et surtout à l’incapacité de l’Espagne de répondre aux besoins énergétiques de certains des membres de l’UE, notamment l’Allemagne.

    Le haut représentant de la politique étrangère, Josep Borrell, a pris sur lui d’aider et l’Europe à s’approvisionner en gaz et Sanchez à sortir de la crise qu’il engendrée depuis cinq mois avec l’Algérie et dont les conséquences économiques pèsent lourdement sur l’exécutif espagnol.

    En soutenant que l’Espagne partagerait la position de l’Europe des vingt-sept pour la tenue d’une consultation à même de permettre au peuple sahraoui de s’exprimer au sujet de son avenir, le haut représentant de l’UE agissait en fait pour le compte de Sanchez.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 31/08/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez

  • Algérie-Espagne : Changement de climat dans la crise

    Algérie-Espagne : Changement de climat dans la crise

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,

    Les efforts diplomatiques tentent d’avancer dans le dégel sans résultats en vue

    Après une période de découragement généralisé, la diplomatie espagnole s’emploie à reconstruire les ponts rompus avec l’Algérie à la suite du changement de politique du président Pedro Sánchez concernant le conflit du Sahara occidental. « J’aimerais être celui qui va à Alger », a déclaré Sánchez cette semaine avec un clin d’œil. Les gestes de bonne volonté ne sont pas seulement publics, mais aussi privés. Désormais, personne ne s’attend à des résultats substantiels à court terme, mais c’est plutôt le début d’un long chemin vers la réconciliation.

    Ce changement de dynamique bilatérale commence à faire son chemin dans les deux capitales. Des sources proches de La Moncloa assurent que des efforts sont en cours et qu’il règne une atmosphère d’optimisme renouvelé quant à l’avenir des relations entre les deux pays, qui entretiennent depuis des décennies un partenariat productif. A Alger aussi s’ouvre une timide porte, du moins vers la détente. « On perçoit un changement d’attitude de la part de Madrid », glisse une source diplomatique algérienne, qui préfère être prudente dans l’évaluation des chances de succès des efforts espagnols.

    Ce nouveau temps représente une amélioration par rapport à la situation début juin. A cette époque, un mois et demi après avoir retiré son ambassadeur de Madrid, le gouvernement algérien a décidé de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, qui réglait les relations bilatérales depuis deux décennies. En pratique, cela signifiait le gel des échanges bilatéraux, à l’exception du secteur du gaz naturel. Puis, de la part de la légation diplomatique d’Alger, il a été ouvertement reconnu aux entreprises espagnoles concernées que toutes les voies de communication « étaient rompues ».

    La normalisation des relations commerciales pourrait être le premier fruit de l’amélioration des relations, si les étapes précitées venaient à se concrétiser. Cependant, le retour au statu quo d’avant la crise semble compliqué. « Pour revenir au niveau antérieur des relations, l’Espagne devrait inverser son virage incompréhensible sur la question du Sahara occidental, une question de sécurité nationale algérienne, et qui représente un soutien clair au makhzen [État profond] marocain », commente-t-il. , membre de la commission des affaires étrangères du parlement algérien. « Les récentes tentatives de Madrid ne peuvent aboutir qu’à une amélioration relative », dit-il.

    « L’Algérie n’a aucune incitation à tourner la page. La guerre en Ukraine a renforcé sa position sur la scène internationale et elle se sent forte », déclare Miguel Larramendi, professeur d’études arabes et islamiques à l’Université de Castilla-La Mancha. Le fait qu’une majorité parlementaire ait rejeté le changement de politique envers le Sahara a créé l’attente à Alger que le nouvel exécutif issu des urnes l’année prochaine pourrait renverser le pari de Sánchez en faveur du Maroc.

    Selon Larramendi, avoir placé le conflit du Sahara Occidental au centre de la politique espagnole envers le Maghreb est délicat car « c’est un jeu à somme nulle ». Or, c’était une situation qu’il n’était pas facile d’éviter, puisque Rabat a appliqué une politique plus agressive ces deux dernières années, basée sur le principe du « vous êtes avec moi ou contre moi ». L’Algérie et le Maroc se livrent une lutte acharnée pour l’hégémonie régionale depuis près de six décennies, mais leurs tensions ont atteint un point d’ébullition l’été dernier, lorsqu’Alger a décidé de rompre les relations diplomatiques.

    Avec les caisses pleines grâce à la hausse du prix des hydrocarbures, et le sentiment d’être l’objet de convoitise des puissances européennes, on ne voit pas bien ce que l’Espagne peut offrir à Alger pour panser une plaie qui était profonde. « Certaines déclarations, comme celles qui accusaient l’Algérie d’être suivie par la Russie, n’ont pas aidé », se souvient Larramendi. Le député Abdessalamn Bashaga partage cette idée : « Il y a eu des déclarations provocatrices de Madrid contre le président [Abdelmajid] Tebun et le gouvernement algérien qui ont rendu les choses plus difficiles ».

    Les institutions algériennes ont la réputation d’être fières et de ne pas prendre les insultes à la légère. Par exemple, contrairement à ses voisins maghrébins, l’Algérie applique une politique de stricte réciprocité dans l’octroi des visas. Par conséquent, il n’est pas facile pour les citoyens européens d’obtenir un permis de voyage dans le pays, ni pour les Algériens de visiter l’UE.

    « Une voie d’ouverture possible pourrait être à travers l’histoire, puisque l’Espagne a aidé l’Algérie dans des moments difficiles, comme dans la guerre de libération nationale. Ou encore stimuler la coopération entre les sociétés civiles des deux pays », suggère Larramendi. La célébration le 5 juillet du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie a représenté une occasion manquée, puisque la diplomatie espagnole a envoyé des félicitations sans âme et tardives.

    Demain samedi, les autorités algériennes auront l’occasion de répondre publiquement aux gestes envoyés depuis Madrid. La nouvelle année parlementaire est inaugurée et plusieurs membres du gouvernement devraient se présenter devant la presse. Les relations avec l’Espagne ont récemment fait les gros titres des médias algériens, les journalistes vont donc sûrement poser des questions à ce sujet. Il faudra voir s’ils décident de répondre, et quel sera le sens de leur réponse.

    El País, 02/09/2022

    #Algérie #Espagne #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez #Maroc

  • Sahara Occidental: Zapatero soutient Sanchez

    Sahara Occidental: Zapatero soutient Sanchez

    Sahara Occidental, Maroc, Espagne, José Luis Rodríguez Zapatero, Pedro Sanchez,

    Zapatero soutient Sánchez sur le Sahara, une « responsabilité » de l’Espagne
    Rabat, 2 sept (EFE) – L’ancien Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero a réitéré vendredi son soutien au gouvernement actuel, Pedro Sánchez, dans son revirement sur le Sahara occidental, un conflit dans lequel l’Espagne, a-t-il souligné, « a une responsabilité et un engagement particuliers ».

    Dans son discours d’ouverture de la conférence « Relations entre le Maroc et l’Espagne, hier et aujourd’hui », organisée par l’Université Abdelmalek Essaadi de Tétouan, M. Zapatero a fait l’éloge de la position de M. Sánchez, qui soutient l’autonomie proposée par le Maroc sur ce territoire, en litige entre le pays maghrébin et le Front Polisario.

    Pour l’ancien dirigeant espagnol, qui a déjà soutenu à plusieurs reprises en avril le changement de position de Sánchez sur l’ancienne colonie espagnole, ce changement « n’a pas seulement sa valeur dans les relations entre l’Espagne et le Maroc, mais dans toute la communauté internationale » car « l’Espagne est un pays qui a une responsabilité et un engagement particuliers dans ce domaine ».

    En ce qui concerne les relations entre les deux pays, M. Zapatero a déclaré que « les sociétés espagnole et marocaine ont besoin de plus de compréhension, de dialogue et de rapprochement, et de moins de stéréotypes, afin de pouvoir bénéficier l’une de l’autre ».

    Bien que, a-t-il souligné, il y ait eu au cours des deux dernières décennies des « moments difficiles » dans ces relations, ils étaient « très limités dans le temps » et il n’y avait « aucune volonté de confrontation ». « C’est pourquoi les eaux reprennent rapidement leur cours et nous sommes face à un horizon positif, de compréhension et de bonnes relations, a-t-il ajouté.

    Et il a fait référence à la dernière crise entre les deux pays, qui a commencé en avril 2021 avec le voyage en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Gali, pour être soigné dans un hôpital, et qui s’est terminée en avril dernier avec le revirement de Sánchez concernant le Sahara occidental.

    « Malgré les dernières difficultés survenues récemment, le commerce a continué à se développer, les importations et les exportations ayant augmenté plus qu’avant la pandémie », a-t-il déclaré.

    Pour M. Zapatero, l’Espagne et le Maroc sont « des pays géographiquement proches qui entretiennent des relations étroites et peuvent contribuer à la construction de la communauté internationale pour atteindre le développement et la paix ».

    Dans leurs relations, a-t-il ajouté, « la résolution des conflits, la coopération entre les peuples et les nations et le respect de la diversité, de l’égalité et de la souveraineté des pays » devraient être primordiaux.

    « Il n’y a pas une culture supérieure à une autre, pas une nation supérieure à une autre, pas une religion supérieure à une autre, elles existent toutes pour se comprendre », a-t-il ajouté.

    Accompagné de l’ambassadeur d’Espagne au Maroc, Ricardo Díez-Hochleitner, et de l’ancienne ministre du logement, María Antonia Trujillo, qui vit dans le pays du Maghreb, M. Zapatero a loué dans son discours le traitement qu’il a toujours reçu au Maroc.

    « Les mots d’affection que j’ai toujours entendus pour moi au Maroc, depuis mon premier voyage, et je voudrais réitérer cette gratitude », a-t-il déclaré. EFE

    Swissinfo, 02 septembre 2022 – 13:1302 septembre 2022

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Zapatero

  • Révision des prix du gaz: Alger attend une “réponse rapide” de Madrid

    Révision des prix du gaz: Alger attend une “réponse rapide” de Madrid

    Algérie, Espagne, gaz, révision des prix,

    Un journal espagnol –citant de hauts responsables algériens- a indiqué que l’Algérie attendait une réponse rapide de la part de la société énergétique espagnole “Naturgy” au sujet de la révision des prix du gaz exporté vers ce pays européen.

    “Dans les négociations sur le prix du gaz, Naturgy traîne les pieds. Elle doit répondre rapidement tant sur l’acceptation du nouveau prix que sur la durée du nouveau cahier des charges. Les Italiens (ENI) et les Français (Engie) l’ont déja accepté”, aurait appris le média espagnol auprès de hauts responsables algériens qu’il n’a pas cités.

    “Les négociations pour la révision des prix se poursuivent. Les relations avec Sonatrach, ajoute la même source, sont bonnes et c’est un partenaire fiable de Naturgy depuis des décennies”.

    D’autres sources consultées par le journal espagnol et ayant connaissance des négociations supposent que Naturgy tente de retarder la signature de la renégociation afin d’obtenir un meilleur prix.

    Madrid paie la plus lourde facture de gaz de son histoire

    Un journal espagnol a indiqué que la facture de gaz du pays a dépassé la barre des 30 milliards d’euros en 2022, soit la plus élevée de son histoire.

    Le quotidien Información –citant certaines sources- a rapporté que les autorités ont importé pendant les premiers mois de l’année des quantités du gaz naturel pour 12.3 milliards d’euros, soit 328% de plus qu’a la même période de l’an 2021.

    Selon la même source, la facture pourrait s’élever a 40 milliards d’euros, a laquelle s’ajoutent les importations en pétrole et en charbon et dérivés qui constitueront un lourd fardeau.

    L’Espagne a importé 43 millions d’euros de produits énergétiques durant le premier semestre 2022, soit 140% de plus que la moyenne annuelle. Ce qui n’est pas sans entraîner un déficit de la balance commerciale de 25 milliards d’euros durant cette même période (janvier-juin 2022).

    Contrairement a la France et l’Allemagne, l’Espagne n’a pas d’alternative au gaz d’où elle s’efforce d’obtenir des quantités supplémentaires du gaz algérien en dépit d’un différend diplomatique entre les deux pays.

    Rappelons que l’Espagne s’approvisionne essentiellement en gaz algérien via le gazoduc Medgaz reliant l’Algérie et ce pays ibérique.

    Reprise des opérations commerciales algéro-espagnoles..première réaction de Madrid

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a réagi vendredi soir a la décision des autorités algériennes portant la levée du gel des domiciliations bancaires des opérations du Commerce extérieur de et vers l’Espagne, en déclarant que son pays aspire a des relations normales avec l’Algérie comme c’est le cas avec tous les pays voisins.

    L’Agence de presse espagnole “EFE Noticias” a indiqué, citant le chef de la diplomatie espagnole, que Madrid souhaite que “les relations avec l’Algérie soient exactement les mêmes qu’avec tous les pays voisins et qu’elles soient basées sur ‘l’amitié’, ‘l’avantage’ et ‘le respect mutuel’, ‘l’égalité souveraine’ et ‘la non-ingérence’ dans les affaires intérieures”.

    A l’issue d’une réunion qu’il a eue avec la ministre de la Politique territoriale et les responsables des communautés autonomes pour préparer la présidence espagnole de l’UE au deuxième semestre 2023, Albares a déclaré avoir pris note de la normalisation des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, ajoutant “Nous souhaitons que cela se traduit le terrain”, a ajouté la même source.

    L’Association Professionnelle des Banques et des Etablissements Financiers (ABEF) a adressé, ce jeudi 28 juillet 2022, une correspondance aux directeurs généraux des établissements bancaires dans laquelle elle a annoncé que “les mesures conservatoires citées en objet ne sont plus de mise” faisant référence ainsi aux mesures de “gel des domiciliations bancaires des opérations du Commerce Extérieur de produits et services de et vers l’Espagne”, décidé le 9 juin dernier.

    Le Congrès espagnol demande le rétablissement des relations avec l’Algérie

    Le Congrès des députés espagnols a adopté ,jeudi, un projet de motion non contraignante demandant le rétablissement d’une relation amicale avec l’Algérie.

    Les députés espagnols ont adopté un projet de motion non contraignante demandant le retour de l’Espagne a sa position de neutralité sur le Sahara occidental et le rétablissement d’une relation amicale avec l’Algérie, ont rapporté des médias locaux.

    Ce projet de motion a été voté lors d’une séance plénière par 193 voix pour, 110 contre et quatre abstentions.

    “Un projet de motion sur la politique extérieure de l’Espagne comportant 15 points a été présenté par le groupe parlementaire du Parti populaire (PP). Le 13e point concerne le rétablissement des relations entre l’Espagne et l’Algérie et le respect de la position historique de l’Espagne vis-a-vis du Sahara occidental dans le cadre du droit international et des résolutions des Nations unies”, a précisé le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdellah El-Arabi dans une déclaration a l’APS.

    Pour rappel, le 7 avril dernier, le Parlement espagnol avait déja voté une proposition réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui a l’autodétermination, conformément aux résolutions des Nations unies.

    Les députés espagnols avaient alors approuvé une proposition non-législative soumise par trois blocs parlementaires dénonçant le changement de position “illégal” de Madrid concernant le conflit au Sahara occidental.

    Une position réitérée le 27 mai, lorsque le Congrès espagnol avait adopté une résolution réaffirmant la nécessité de conclure le processus de décolonisation du Sahara occidental, dans le respect scrupuleux de la légalité internationale et le cadre des résolutions de l’ONU, et exprimé son rejet de la décision de Madrid d’adhérer au pseudo plan d’”autonomie” du Makhzen sur le dossier du Sahara occidental.

    Elections régionales: nouveau revers pour le parti de Pedro Sanchez

    Les socialistes du premier ministre espagnol Pedro Sanchez ont essuyé dimanche un nouveau revers électoral dans leur ancien fief d’Andalousie (sud), un scrutin régional clé qui place la droite en position de force a un an et demi des prochaines élections nationales.

    Selon des résultats quasi définitifs, le Parti Populaire (PP, droite) — dont le candidat Juan Manuel Moreno préside la région depuis 2018 — a plus que doublé son score d’il y a quatre ans et obtenu la majorité absolue au parlement andalou avec 58 sièges sur 109.

    Le Parti socialiste (PSOE) a lui obtenu 30 sièges contre 33 en 2018, le pire résultat de son histoire dans la région, tandis que la gauche radicale, avec qui il gouverne a Madrid, s’est effondrée (7 sièges contre 17), selon plusieurs médias.

    Cette victoire « historique » du PP en Andalousie va lui permettre de ne pas avoir a dépendre de l’extrême droite et place son nouveau chef, le modéré Alberto Núñez Feijóo, en position de force en vue des prochaines élections nationales prévues fin 2023.

    «Ce triomphe est celui de la modération et d’une autre façon de faire de la politique et c’est une très bonne chose pour toute l’Espagne», a lancé la numéro deux du parti conservateur, Cuca Gamarra.

    En gagnant en Andalousie, le PP inflige un troisième revers consécutif a la gauche espagnole lors d’un scrutin régional, après celui de Madrid en mai 2021 et celui de Castille-et-Léon en février.

    « Coup dur » pour Sanchez

    Région la plus peuplée du pays, avec 8,5 millions d’habitants, l’Andalousie est un ancien bastion historique des socialistes qui l’ont gouvernée sans interruption de 1982 aux dernières élections régionales de 2018.

    Eclaboussés par un scandale de corruption, ils avaient alors été chassés du pouvoir par une coalition formée par le PP et les centristes de Ciudadanos, et soutenue au parlement régional par la formation d’extrême droite Vox.

    Ce nouveau revers en Andalousie est un « coup dur » pour le PSOE après lequel Pedro « Sanchez pourrait faire face a une bataille difficile pour être réélu» fin 2023, soulignait, avant le scrutin, Antonio Barroso, analyste au cabinet de conseil Teneo.

    Le forum d’affaires Maroc-Espagne a Dakhla va rendre la situation encore pire

    Amar Belani, Envoyé personnel chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb arabe a critiqué la tenue du forum d’affaires Maroc-Espagne dans la ville sahraouie occupée de Dakhla.

    “Organiser le forum d’affaires Espagne-Maroc dans la ville sahraouie occupée de Dakhla va rendre la situation encore pire avec l’Espagne”, a soutenu Amar Belani.

    Les autorités marocaines ont indiqué ,dans un communiqué, que le forum se tiendra les 21 et 22 juin en cours dans le but de consolider les relations économiques entre Rabat et Madrid.

    La pire chose que fait l’Espagne, c’est d’être hostile envers son fournisseur principal en gaz

    Le ministre de l’économie et des finances espagnol Javier Fernandez-Lasquetty a indiqué que « la pire chose que l’Espagne puisse faire c’est d’être hostile envers son principal fournisseur en gaz », en faisant référence a l’Algérie.

    “Au moment où tout l’Occident est confronté a la crise des prix de l’énergie, la pire chose que l’Espagne puisse faire c’est de provoquer son principal fournisseur en gaz, comme l’a fait Pedro Sanchez”, a déclaré Javier Fernández-Lasquetty a une chaîne de télévision locale.

    “Je pense que cette décision entièrement irresponsable et hostile du gouvernement Pedro Sanchez envers l’Algérie va coûter cher et pour les citoyens et pour les entreprises”, a soutenu le responsable espagnol.

    “L’Espagne ne pourra pas, estime-t-il, changer sa position vis-a-vis du Sahara occidental du jour au lendemain, sans pour autant donner des explication sur cela”.

    “Quand vous êtes en plein crise d’approvisionnement en gaz, tout ce qui peut se passer relève de la responsabilité du gouvernement qui n’a consulté personne avant de prendre sa décision”, insiste-t-il.

    Sanchez en “isolement politique” a cause du Sahara occidental et de l’Algérie

    Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait opéré un revirement sur la question du Sahara occidental et de son indépendance en mars dernier qui lui a valu un isolement politique. Et ce au grand dam des Sahraouis et de l’Algérie.

    Pedro Sanchez, conscient de son isolement politique sur la question, ne voulait pas se rendre ce mercredi au congrès des députés pour y expliquer le revirement de l’Espagne dans ses relations avec le Maroc, le Sahara occidental et l’Algérie, selon Le Figaro. Mais une majorité hétéroclite de parlementaires de la droite (Parti populaire, PP), de l’extrême droite (Vox), du centre libéral (Ciudadanos) et de forces régionales qui soutiennent habituellement l’exécutif ont forcé le président du gouvernement a rendre compte du revirement historique de la position espagnole.

    Sur twitter, la secrétaire générale du PP Cuca Gamarra a réclamé la “comparution urgente du ministre Albares devant le Parlement”. “Les Espagnols méritent des explications”.

    Camarra a également condamné “la prise de décisions unilatérales [gouvernement Sanchez] », affirmant que “la où il y a un problème, au lieu de le résoudre, Sanchez en génère trois”, rapporte le grand espagnol El-Mundo.

    En mars dernier, le Maroc diffusait une lettre de Sanchez adressée au roi Mohammed VI dans laquelle le chef de l’exécutif qualifiait le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental – qui exclut de fait l’exercice du droit a l’autodétermination du peuple sahraoui – de «base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du contentieux».

    La prise de position a amené Rabat a mettre fin a un conflit diplomatique long de dix mois…

    Pegasus: une ex-ministre espagnole accuse Rabat d’avoir procédé a des ‘écoutes’

    Une ex-ministre espagnole des affaires étrangères a accusé, mardi 7 juin, le Maroc d’avoir procédé a des « écoutes » en 2021 durant la brouille diplomatique avec Madrid provoquée par l’accueil en Espagne de Brahim Ghali pour raisons médicales.

    «Tout a été utilisé durant cette crise pour couvrir de boue cette aide humanitaire» envers Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, a déclaré Arancha Gonzalez Laya dans un entretien publié par le quotidien El Periodico de España. «Et quand je dis tout, c’est tout: des écoutes, des plaintes, des campagnes, et notamment des campagnes de presse», a-t-elle ajouté, interrogée sur le piratage, révélé début mai par le gouvernement espagnol, de téléphones de certains de ses membres, dont celui du premier ministre Pedro Sanchez, au printemps 2021 durant la crise diplomatique ayant opposé les deux pays, selon Le Monde.

    Le gouvernement de gauche espagnol a assuré que ces piratages au moyen du logiciel israélien Pegasus étaient une «attaque externe», mais a toujours affirmé ne pas savoir qui en était a l’origine, alors que nombre de médias espagnols ont évoqué l’implication de Rabat.

    Selon des médias espagnols, le portable de Mme Gonzalez Laya, qui a quitté le gouvernement lors d’un remaniement en juillet 2021, avait également subi une tentative de piratage au moyen de Pegasus. L’ancienne ministre a refusé dans l’interview de répondre aux questions sur ce point.

    Soudain revirement

    L’arrivée en Espagne dans le plus grand secret, en avril 2021, de Brahim Ghali pour y être soigné du Covid-19 avait provoqué une grave crise diplomatique avec Rabat, qui a pris fin en mars grace a un soudain revirement de Madrid sur le dossier sensible du Sahara occidental.

    Mettant fin a des décennies de neutralité de l’Espagne, le gouvernement espagnol reconnaît désormais publiquement le plan d’autonomie proposé par Rabat pour cette ancienne colonie espagnole comme la base « la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre ce « différend ».

    Sanchez espionné: les responsables des services secrets auditionnés

    Le gouvernement espagnol a donné son feu vert aux services de renseignement en collaboration avec la justice de mener des enquêtes sur l’espionnage dont ont fait l’objet nombre de ministres, y compris le Premier ministre Pedro Sanchez.

    Madrid avait annoncé, il y a trois semaines, que le chef du gouvernement Pedro Sanchez, sa ministre de la Défense Margarita Robles et son ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska avaient été espionnés par le logiciel israélien Pegasus.

    Le chef de la diplomatie espagnole, lui, avait déclaré qu’il était probable qu’un pays étranger aurait espionné des officiels espagnols.

    Le juge ,José Luis Calama, chargé d’enquêter sur l’affaire qui continuer de faire couler beaucoup d’encre, avait demandé l’aval du gouvernement pour auditionner l’ancienne patronne des services secrets Paz Esteban –licenciée le 10 mai dernier- ainsi que des responsables du Centre national du renseignement.

    Une demande a laquelle le gouvernement a répondu favorablement ce mardi, selon Europe press.

    Le parlement espagnol épingle le gouvernement pour des frais d’une “fête annulée” au Maroc

    L’ambassade d’Espagne au Maroc a annulé a la dernière minute une fête a l’occasion de la visite reportée du ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares a Rabat, c’est qu’a rapporté le journal “Larazon“.

    Un événement qui n’a pas d’ailleurs laissé indifférent le parlement espagnol qui a demandé des explications au gouvernement Sanchez.

    Le déplacement d’Albares au Maroc a été reporté, ajoute la même source, après une conversation téléphonique entre le chef du gouvernement Pedro Sanchez et le roi du Maroc Mohamed VI en avril dernier.

    Lors de cet entretien, il a été convenu que la visite de Sanchez devrait précéder celle de son chef de la diplomatie, selon toujours la même source.

    La coalition ‘Compromís’ au parlement espagnol a fait savoir que l’ambassade d’Espagne au Maroc s’apprêtait a recevoir quelque 1500 personnes a l’occasion du voyager que devait effectuer Albares a Rabat le 1er avril dernier.

    Toutefois, le pouvoir exécutif a refusé de répondre aux questions liées au sort des dépenses destinées a l’organisation de ladite fête.

    Un député du Compromís a en effet interrogé le gouvernement sur la partie qui a financé cette fête et s’il ne s’agissait pas de l’argent public.

    D’après La Razon, les questions posées début avril dernier restent sans réponse.

    En effet, le gouvernement s’est contenté de répondre simplement sur les raisons de l’annulation de la fête, a savoir que la visite de Sanchez dans ce pays du Maghreb devrait avoir lieu avant celle de son ministre des Affaires étrangères.

    Ancien agent espagnol: chantage de Sanchez par ‘El Mekhzen’ via sa femme

    Un colonel des renseignements espagnols a la retraite a accusé les services secrets marocains d’avoir usé du chantage a l’encontre du premier ministre espagnol Pedro Sanchez a travers les activités commerciales de son épouse Begoña Gómez.

    Le journal “Periodista digital”-citant l’officier supérieur a la retraite- a indiqué que les services de renseignements marocains étaient au courant des activités de la femme de Pedro Sanchez que ce dernier tentait de dissimuler.

    Quelques jours après la divulgation de cette histoire, l’analyste politique Alvise Pérez est revenu en détails sur l’implication de l’épouse du Premier ministre espagnol dans des activités douteuses.

    “Le gouvernement marocain a créé un réseau d’affaires regroupant Begoña Gómez et Pedro Sanchez lui-même”, a fait savoir l’analyste.

    Ainsi, Pedro Sanchez avait été sommé par Rabat ou de céder le Sahara occidental au profit du Maroc ou de procéder a la dissolution dudit réseau commercial, ce qui entraînera des répercussions sur le couple ‘Sanchez’, selon le journal.

    L’Espagne assure ne pas livrer du gaz algérien au Maroc

    L’Espagne a assuré que le gaz qu’elle acheminera vers le Maroc ne proviendra pas d’Algérie, pays qui a menacé de rompre son contrat avec l’Espagne si celle-ci déviait du gaz algérien «vers une destination tierce».

    Alors qu’Alger a cessé fin octobre d’alimenter le Maroc en gaz via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), sur fond de crise diplomatique entre les deux pays autour du dossier du Sahara occidental, l’Espagne a décidé de permettre au Maroc de se fournir a travers ce même tuyau reliant l’Algérie a l’Espagne via le Maroc. Concrètement, Rabat va pouvoir acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) sur les marchés internationaux, se le faire livrer en Espagne où il sera regazéifié avant d’être acheminé au Maroc via le GME.

    Près d’un quart du gaz importé par l’Espagne provenait d’Algérie

    “En aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne”, a affirmé mercredi soir le ministère espagnol de la Transition écologique, selon Le Figaro. “L’activation de ce mécanisme a été discutée avec l’Algérie ces derniers mois et communiquée aujourd’hui [mercredi, ndlr] au ministre algérien” de l’Energie, a-t-il ajouté.

    L’Algérie a menacé mercredi par la voix du ministre de l’Energie Mohamed Arkab de rompre le contrat de fourniture de gaz a l’Espagne si cette dernière venait a l’acheminer “vers une destination tierce”, une référence implicite au Maroc. Si la dépendance de l’Espagne vis-a-vis du gaz algérien a diminué ces derniers mois, près d’un quart du gaz importé par l’Espagne provenait toujours d’Algérie au premier trimestre contre plus de 40% en 2021, selon le gestionnaire du réseau gazier espagnol.

    Ce gaz est livré a l’Espagne par le groupe Sonatrach a travers le gazoduc sous-marin Medgaz qui relie directement les deux pays.

    En réaction, Alger a rappelé son ambassadeur en Espagne tandis que Sonatrach n’a pas exclu d’augmenter les prix du gaz livré a l’Espagne. Samedi, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié le revirement de Madrid sur le Sahara d’”inacceptable moralement et historiquement” tout en assurant que l’Algérie ne “renoncerait jamais a ses engagements de fourniture de gaz a l’Espagne”.

    Voici les conditions du retour de l’ambassadeur d’Algérie a Madrid

    L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb a indiqué, lundi, que le retour de l’ambassadeur d’Algérie a Madrid “sera tranché souverainement par les autorités algériennes dans le cadre de clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée”.

    Dans une déclaration a l’APS, Amar Belani a affirmé que “le retour de l’ambassadeur d’Algérie a Madrid sera tranché souverainement par les autorités algériennes dans le cadre de clarifications préalables et franches pour reconstruire une confiance sérieusement abîmée sur la base de principes clairs, prévisibles et conformes au droit international”. S’agissant de ceux qui spéculent naïvement sur “une colère passagère de l’Algérie, ils ne sont pas en phase avec la réalité”, a-t-il répondu.

    S’exprimant par la même occasion au sujet de la dernière déclaration du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, l’Envoyé spécial a déclaré: “Il s’agit de propos formulés avec une légèreté déconcertante, qui correspondent a la volonté de s’auto-absoudre de la lourde responsabilité personnelle dans l’adoption de ce surprenant revirement sur la question du Sahara occidental qui rompt avec la position d’équilibre traditionnelle de l’Espagne”.

    Et de poursuivre: “En se dédouanant, de manière aussi candide, il a laissé entendre que la nouvelle position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et qu’elle s’aligne également avec la position d’autres pays. En ce faisant, il semble oublier que l’Espagne a une responsabilité particulière, tant sur le plan moral que juridique en sa qualité de puissance administrante de juré (statut rappelé en 2014 par l’Audiencia nacional) et en sa qualité de membre du Groupe des amis du Sahara occidental auprès du Secrétaire général des Nations unies”.

    En outre, ajoute le diplomate, la démarche qui consiste a relativiser la gravité de ce changement de la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental en la comparant avec la position de certains pays sur l’autonomie est “abusive et ne reflète pas la réalité”. Il rappelle que l’administration américaine évoque “une approche potentielle”, quand la France indique que c’est “une base” et que le gouvernement allemand s’est exprimé sur cette option en la qualifiant de “base possible”.

    Pour Amar Belani, “on est bien loin de l’affirmation péremptoire au sujet de l’autonomie qui serait la base la plus sérieuse, réaliste et crédible, ce qui équivaut a la reconnaissance indue de la marocanité du Sahara occidental, un territoire non autonome dont le statut final reste a déterminer et qui est éligible a l’autodétermination conformément a la légalité internationale”.

    Une proposition réaffirmant le droit du peuple sahraoui a l’autodétermination votée par le parlement espagnol

    Le Parlement espagnol a voté, jeudi, une proposition réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui a l’autodétermination conformément aux résolutions des Nations Unies, dénonçant de surcroît le revirement “unilatéral et illégal” du Premier ministre Pedro Sanchez sur le Sahara occidental.

    Les députés espagnols ont approuvé une proposition non-législative soumise par trois blocs parlementaires dénonçant le changement de position “unilatéral et illégal” de Sanchez concernant le conflit au Sahara occidental. Une résolution qui appelle a une “correction” de cette position et a appuyer les résolutions des Nations Unies devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit a l’autodétermination.

    Au cours d’intenses débats sur le Sahara occidental, les groupes parlementaires ont vivement dénoncé la position défendue par le Premier ministre, Pedro Sanchez, la qualifiant de “trahison” du peuple sahraoui, et exigé qu’il transmette un message “clair” au roi du Maroc Mohamed VI que “le seul cadre que l’Espagne puisse défendre est celui de la légalité internationale soutenant le droit inaliénable du peuple sahraoui a l’autodétermination”.

    La proposition, qui a été présentée et votée, indique sans ambiguïté qu’”une partie du gouvernement espagnol, -le Parti socialiste ouvrier espagnol-, a modifié unilatéralement sa position concernant le conflit sahraoui, en opposition aux résolutions des Nations Unies et du droit international lui-même”.

    Ce vote coïncide avec la visite qu’effectue Pedro Sanchez, accompagné de son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a Rabat.

    Pedro Sanchez “rompra le jeûne” chez Mohamed VI ce jeudi!

    Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sera reçu jeudi 7 avril a Rabat par le roi du Maroc, une visite marquant la fin de la crise entre les deux pays et rendue possible par le virage de Madrid sur le dossier sensible du Sahara occidental.

    « Le chef du gouvernement se rendra jeudi après-midi au Maroc […] où il s’entretiendra avec le roi du Maroc », a déclaré mardi le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a l’issue du conseil des ministres.

    Cette visite a été confirmée par le palais royal marocain, qui a indiqué dans un communiqué que Mohammed VI « aura des entretiens officiels » avec Sanchez et « offrira également un iftar », repas de rupture du jeûne du ramadan, « en l’honneur » de son « illustre hôte », selon Le Monde. L’invitation a la rupture du jeûne est vue a Madrid comme « un signe d’amitié très fort », a assuré Albares, qui a précisé que cette visite, qui devrait permettre notamment la reprise des connexions maritimes entre les deux pays, se prolongera vendredi.

    La normalisation des relations entre les deux voisins a été rendue possible par la décision de l’Espagne, le 18 mars, de soutenir publiquement le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, que Madrid considère désormais comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit dans l’ex-colonie espagnole.

    Quand Madrid cède aux chantages de Rabat!

    Le revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental est dû a l’attitude du premier ministre Pedro Sanchez qui a fini par céder aux menaces et aux chantages des dirigeants marocains, selon des médias espagnols.

    La volte-face du gouvernement espagnol de Pedro Sanchez en faveur du plan marocain d’autonomie a choqué le peuple sahraoui mais aussi le peuple espagnol. Pedro Sanchez a renié la neutralité historique de l’Espagne en tournant le dos a la Constitution espagnole et a la légalité internationale. Son attitude pèse sur la conscience espagnole, selon Le Monde Afrique.

    Le journal espagnol El Pais a publié l’intégralité du message envoyé par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, au roi du Maroc, Mohammed VI. En substance, cette lettre considère que la proposition marocaine d’autonomie, qui date de 2007, «est la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour la résolution du contentieux sahraoui». Pedro Sanchez fait donc cavalier seul en décidant de s’aligner sur la position marocaine. A en croire El Pais, Madrid a bel et bien cédé aux menaces et chantages marocains en rapport avec l’émigration clandestine et d’autres sujets sensibles.

    C’est un troc, mais il a été désavoué par la classe politique et la société civile en Espagne, qui ont qualifié la volte-face du chef du gouvernement de « honteuse » et « scandaleuse ». Une opposition sérieuse a l’initiative de Sanchez s’organise en effet au sein du gouvernement et au Parlement. Il est question de présenter une proposition de loi défendant le peuple sahraoui et son droit inaliénable a l’autodétermination et a l’indépendance, conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies.

    Territoire occupé de force

    Le peuple sahraoui n’est pas dupe. Il se souvient de l’accord tripartite signé le 14 novembre 1975 a Madrid entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie, aux termes duquel le territoire sahraoui, ancienne possession espagnole, avait été partagé comme un gateau entre Rabat et Nouakchott. Cet accord pernicieux n’a d’ailleurs jamais été inscrit dans le journal officiel espagnol.

    Il faut rappeler que le droit du Sahara occidental a l’autodétermination est profondément ancré dans les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies. Il découle en particulier de la résolution 1514 des Nations unies de 1960 sur «l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux». Ce droit n’a pas été supprimé par l’accord tripartite de Madrid de 1975, qui a violé la procédure d’exercice du droit a l’autodétermination déterminée par l’Assemblée générale des Nations unies. L’accord n’a reçu ni l’approbation de la communauté internationale ni celle du peuple sahraoui.

    L’Algérie suspend les rapatriements d’immigrants irréguliers depuis l’Espagne

    L’Algérie a suspendu “sine die” tous les rapatriements d’immigrants irréguliers arrivant en Espagne depuis ses côtes, selon des sources officielles algériennes.

    Cette décision est une conséquence de ce qu’ils considèrent a Alger comme l’alignement de Pedro Sanchez sur les thèses marocaines dans le conflit du Sahara occidental. A cette action s’ajoute le veto pour qu’Iberia vole entre Madrid et Alger. Air Algérie ne fonctionnant plus depuis le début de la pandémie, c’est la première fois depuis les années 1970 qu’il n’y a pas de liaison aérienne entre les deux capitales.

    Les rapatriements avec l’Algérie se faisaient uniquement par bateau, en théorie deux fois par semaine, d’Alicante a Oran et, en haute saison, également d’Almería a Ghazaouet. Cette périodicité convenue entre les Ministères de l’Intérieur des deux pays n’a pas toujours été respectée. L’an dernier, 11 335 Algériens, 13 218 Marocains et 15 106 Subsahariens ont débarqué sur les côtes espagnoles.

    L’annulation des rapatriements fait partie de ce que les autorités algériennes qualifient de réponse “globale” et “multiforme a plusieurs niveaux” qu’elles veulent apporter au soutien exprimé par Sanchez a la proposition d’autonomie marocaine pour régler le différend sur le Sahara , qui fut colonie espagnole jusqu’en 1975. Le roi Mohamed VI du Maroc a révélé, le 18 mars, avoir reçu une lettre du président espagnol apportant son soutien a cette solution prônée par Rabat depuis 2007.

    Rapatriements au Maroc

    Contrairement a l’Algérie, les rapatriements avec le Maroc, pratiquement a l’arrêt depuis mars 2021, vont désormais être réactivés. Pendant quatre mois, entre décembre 2020 et mars de l’an dernier, Rabat n’a autorisé leur transport par avion des îles Canaries a El Aaiún, la capitale du Sahara, qu’a raison de 80 par semaine. Comme dans le cas de l’Algérie, les expulsions sont bien inférieures aux arrivées, mais aux yeux de l’Intérieur elles sont d’une grande importance car, révélées, elles dissuadent d’autres jeunes d’émigrer en barque.

    La première phase de la réponse algérienne a l’abandon de la neutralité espagnole au Sahara s’est déroulée le 19 mars, avec l’appel a consultations de son ambassadeur a Madrid, Saïd Moussi. Plus tard, des sources officielles algériennes ont souligné la semaine dernière a El Confidencial que leur pays faisait le pari, désormais, de faire de l’Italie le “centre névralgique de l’énergie” du sud de l’Europe. Alger entretient en effet depuis des années des relations très étroites avec Rome.

    De passage a Rome lundi dernier, Chakib Kaid, secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, a annoncé au journal de Bilbao ‘El Correo‘ que “l’Algérie va revoir tous les accords avec l’Espagne, dans tous les domaines, pour voir comment relation se développe a l’avenir ». La plupart des contrats gaziers expirent en 2030. Kaid s’est également plaint que les autorités de son pays aient appris le changement de la position espagnole par la presse.

    Représailles contre Air Algérie?

    En plus d’annuler les rapatriements, l’aviation civile algérienne a opposé son veto a Iberia qui dessert Alger depuis Madrid. Depuis peu de temps après le début de la pandémie, Air Algérie avait cessé d’exploiter cette route et la compagnie espagnole était en situation de monopole, ce qui lui permettait de facturer des tarifs très élevés aux hommes d’affaires et techniciens du secteur des hydrocarbures qui constituaient la plupart de ses passagers.

    Reste a savoir maintenant si le gouvernement espagnol va, a son tour, riposter et permettre a Air Algérie de continuer a relier Alger a Barcelone, la seule ville espagnole vers laquelle elle a volé. Avant le début de la pandémie, ses avions ont également atterri a Palma de Majorque et Alicante, en plus de Madrid et Barcelone.

    Face a la réaction algérienne, les critiques s’intensifient a l’encontre du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, parmi les diplomates et responsables d’autres instances qui suivent de près la politique étrangère espagnole. Sa détermination a clore au plus vite la crise avec le Maroc, sans pratiquement aucune compensation, a généré un nouveau conflit avec l’Algérie.

    SG du MAE: l’Algérie va revoir tous les accords signés avec l’Espagne

    L’Algérie va procéder a la révision de tous les accords conclus avec l’Espagne en réponse au revirement de la position de cette dernière vis-a-vis de la question de la décolonisation du Sahara Occidental.

    C’est ce qu’a déclaré lundi a la presse, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Chakib Kaïd lors d’une visite a Rome.

    “Il est évident que l’Algérie revoie l’ensemble des accords signés avec l’Espagne dans tous les domaines”, a indiqué Chakib Gaïd, selon des médias espagnols.

    Le SG du ministère des Affaires étrangères a affirmé que Madrid n’a pas informé Alger de ce qu’elle qualifie de “déviation de l’Espagne de sa politique extérieure”.

    “Nous sommes extrêmement surpris par ce revirement injustifié”, a souligné le responsable algérien.

    Voici le contenu du message de Pedro Sanchez a Mohamed VI

    Le journal espagnol ” El País” a publié ce mercredi l’intégralité du message envoyé par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez au roi du Maroc Mohamed VI dans lequel il lui a assuré son appui au plan d’autonomie proposé par Rabat quant a la décolonisation du Sahara occidental.

    Selon le quotidien espagnol, le message qui date du 14 mars 2022, soit quatre jours avant l’annonce faite par le palais royal marocain, Pedro Sanchez a commence d’abord par saluer le roi du Maroc et lui transmettre des idées importantes pour entamer une nouvelle étape dans la relation entre Madrid et Rabat.

    “Nous entamons une nouvelle étape dans notre relation avec le Maroc basée sur le respect mutuel, le respect des accords, l’absence d’actions unilatérales et la transparence et la communication permanente”, a écrit le gouvernement espagnol dans un communiqué.

    El País a expliqué que Pedro Sanchez a invité dans son message Rabat a ne pas entreprendre des actions unilatérales en faisant allusion a la fermeture par les autorités marocaines du bureau de douane de Melilla l’été 2018 et son intention d’élargir ses eaux territoriales pour contenir les îles Canaries.

    Pour ce qui est des défis communs entre les deux pays, Sanchez entend par la “la coopération en matière de gestion des flux migratoires en mer Méditerranée et en océan Atlantique”.

    En outre, le dirigeant espagnol a appelé a “un retour total a la vie normale concernant la circulation des personnes et de la marchandise au bénéfice des deux peuples et ce pour garantir une stabilité et une paix régionales pour les deux pays”.

    Quant a la paix régionale entre l’Espagne et le Maroc, l’auteur du communiqué paru dans les colonnes El País a précisé que Madrid insistait sur sa souveraineté indiscutable sur les deux enclaves Ceuta et Melilla.

    Sahara Occidental: l’ONU réagit a la déclaration du Premier ministre espagnol

    L’ONU a rappelé ce lundi que le conflit au Sahara Occidental doit être résolu avec un “engagement total (des parties) dans le processus politique facilité par l’ONU”.

    Il s’agit de la première réaction officielle de l’ONU a l’annonce par le gouvernement espagnol de se ranger du côté du Maroc en faveur de l’autonomie du Sahara Occidental.

    Interrogé par l’agence de presse ” EFE”, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric a également exhorté toutes les parties intéressées a soutenir les efforts de l’envoyé personnel pour le Sahara, Staffan de Mistura, “visant a reprendre le processus politique de négociation entre les parties au conflit [Le Front Polisario et le Maroc]”.

    La décision du gouvernement espagnol est “indigne et dangereuse”

    La position du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, qui s’aligne sur la politique colonialiste du Maroc continue de susciter des réactions.

    Saïd Ayachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui a dénoncé, ce lundi, une “décision indigne, dangereuse et irresponsable”.

    S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III, Ayachi a condamné vigoureusement ce “revirement contraire a la légalité internationale” qui, selon lui, “conduira a l’isolement de l’Espagne et au renforcement de l’insécurité dans la région”.

    “C’est une décision grave qui perpétue l’instabilité dans la région dans le sens où elle conforte la politique marocaine du fait accompli (…) et déclasse l’Espagne au regard de la communauté internationale”, a-t-il déclaré en saluant, toutefois, le peuple espagnol qui “demeure dans son écrasante majorité solidaire avec le peuple sahraoui”.

    A en croire l’analyse de Ayachi, ce revirement dans la politique de Sanchez, qui a scandalisé une grande partie de la classe politique et de la société civile espagnole, a été imposé, a la fois, par “le chantage marocain qui brandit la menace de l’immigration clandestine, de la drogue et du terrorisme ainsi que par l’interférence des lobbies économiques, de l’entité sioniste et d’une partie de classe politique espagnole corrompue a la Solde du Makhzen”.

    Réitérant sa solidarité avec la revendication du droit a l’autodétermination, l’interlocuteur affirme que l’alignement du gouvernement Sanchez sur la position colonialiste du Maroc n’altérera en rien la détermination du peuple sahraoui.

    Echourouk Online, 31/08/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #Gaz #Pegasus

  • Le conflit du Sahara conduira-t-il le Maroc à sa perte?

    Le conflit du Sahara conduira-t-il le Maroc à sa perte?

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Espagne, Algérie, Mauritanie, MINURSO,

    Lhoucine BENLAIL

    Depuis l’organisation en 1975 de la fameuse Marche verte par Hassan II, marche à laquelle participèrent pas moins de 350.000 marocains, la monarchie qui a fait de ce dossier un champ privé, s’est conduite d’une manière pour le moins curieuse pour ne pas dire amateure.

    – Déjà en 1975, le défunt roi Hassan II qui avait pris les devants au moment où le régime franquiste était à l’agonie, décida de partager avec la Mauritanie, ce territoire revendiqué par le Front Populaire de la Seghia Hamra et le Rio de Oro (P.O.L.I.S.A.R.I.O)

    L’etat mauritanien n’était demandeur d’aucun pouce du Sahara occidental.

    Ce partage fut acté par le traité tripartite de Madrid (Maroc, Espagne, Mauritanie)

    Les guérilleros du F.Polisario qui étaient déjà engagés depuis 1973, date de la création de leur mouvement, dans la lutte armée contre les troupes espagnoles présentes au Sahara occidental, dénoncèrent ce traité et décidèrent de retourner leurs armes contre les troupes marocaines qui avaient remplacé les militaires espagnols à l’issue de la Marche verte et de la signature des accords de Madrid.

    – La Mauritanie qui ne disposait guère d’une force militaire apte à faire face aux attaques du Polisario contre sa très modeste armée, dut se résoudre quelques années plus tard, à renoncer à ce cadeau empoisonné que lui avait offert Hassan II.

    – Le retrait de la Mauritanie en 1979 de ce conflit armé l’opposant à un Polisario armé par l’Algérie, obligea le Maroc à se déployer sur les territoires abandonnés par les militaires mauritaniens.

    – Ce retrait mairitanien fut accompagné de la reconnaissance de la RASD (République arabe sahraouie democratique) proclamée en 1976 par la direction du F.POLISARIO.

    – Vu l’immensité et l’étendue du Sahara occidental, le redéploiement marocain ne put couvrir l’ensemble du territoire sahraoui et seule la partie considérée par le Maroc comme utile pour son économie fut investie par l’armée royale marocaine.

    Cette partie couvrant essentiellement les zones (voir carte ci-dessus) comprenant les gisements phosphatiers et les côtes atlantiques donnant accès aux eaux de l’océan riches en ressources halieutiques.

    – L’accentuation des attaques du Front Polisario contre les troupes marocaines présentes au Sahara pour assurer la sécurité de ces gisements, conduit le roi Hassan II à décider l’érection d’un immense mur de sable, séparant de facto, la partie riche en minerais du Sahara de celle sur laquelle s’installèrent les combattants du Polisario, la considérant comme libérée.

    Ce mur appelé par les uns (Polisario) Mur de la honte et par les autres (Maroc) Mur de défense fut construit entre 1980 et 1987.

    – En 1984, pour protester contre la présence du Front Polisario au sein de l’OUA (Organisation de l’unité Africaine, Hassan II se retire de cette instance africaine. Ceci constituera une grave erreur, car le départ du Maroc permit à l’Algérie et au Polisario de prendre une influence considérable au sein de l’OUA et plus tard, dans les instances de l’UA (Unité africaine).

    RASD fut, en l’absence du Maroc, l’un des etats fondateur de la nouvelle structure africaine.

    A noter que, se rendant compte de l’erreur commise par son père par le retrait de l’OUA, l’actuel monarque marocain reviendra sur cette décision et demandera l’adhésion du Maroc à l’UA.

    Ce faisant, il fut obligé de ratifier la charte de l’instance africaine, laquelle charte contraint le Maroc à respecter les frontières des États membres de l’unité africaine en cela celles compris la RASD.

    – les instances internationales qui considéraient les affrontements militaires au Sahara comme un conflit de basse intensité ne s’étaient guère préoccupées de cette guerre larvée opposant le Maroc au Polisario.

    – Néanmoins, plusieurs batailles d’importance se déroulèrent sur ce territoire contesté.

    Déjà en 1976, des affrontements violents opposeront dans la région d’Amghala, l’armée marocaine aux combattants du F.Polisario soutenus par l’armée algérienne.

    – Ces affrontements prirent de l’intensité et amenèrent les Nations unies en 1991, à proposer un cessez le feu entre les belligérants.

    Cet armistice qui est accepté par les deux parties en conflit est assorti d’un accord signé tant par le Maroc que le F.Polisario, accord préconisant la nécessité de l’organisation d’un référendum d’autodetermination à travers lequel, les populations sahraouies devront choisir entre l’indépendance de leur patrie ou le rattachement au Maroc.

    Une force onusienne d’interposition entre les troupes marocaines et sahraouies (M.I.N.U.R.S.O) Mission des Nations unies pour un Référendum au Sahara occidental, prend ses quartiers sur ce territoire et entame les démarches en vue d’organiser cette grande consultation des sahraouis concernant leur avenir.

    Tant le Maroc que le Polisario signeront cet accord en 1991.

    – Depuis cette date, l’ONU, par le truchement de la MINURSO, s’emploie à favoriser des contacts directs entre le Maroc et le Polisario en vue de procéder à un recensement des populations sahraouies dont la majeure partie s’était réfugiée à Tindouf (Algérie).

    Le temps s’écoulant sans que les parties en conflit ne parvinrent à un accord au sujet de ce recensement indispensable pour l’organisation du référendum d’autodérmination au Sahara occidental.

    Si le Polisario estime que seuls les sahraouis recensés par l’Espagne avant 1975 sont éligibles pour participer à cette consultation, le Maroc, lui, exige la participation au référendum de toutes les personnes présentes sur ce territoire, en cela compris, celles établies au Sahara occidental après la Marche verte de 1975.

    Et c’est l’enlisement.

    – Pour donner une chance à ses efforts, l’ONU désignera un délégué du Conseil de sécurité pour le Sahara occidental dans l’espoir de trouver une solution à cette impasse.

    – Un deuxième puis un troisième et un quatrième représentant onusien sont envoyés vers les parties en conflit sans parvenir à dégager un consensus sur l’organisation du référendum d’autodetermination au Sahara.

    – Chaque partie accusant l’autre de saboter les efforts des envoyés spéciaux du Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’avancer vers la réalisation des objectifs préconisés par les Nations unies.

    – En 2007, radicalisant sa position et rejetant de facto le contenu de la résolution onusienne proposant un référendum d’autodetermination, l’état marocain estimera que le Sahara occidental est un territoire marocain non négociable avec qui que soit.

    Dans le même temps, il informe les différents états membres de l’ONU de sa décision d’accorder aux sahraouis un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine.

    Il allait de soit que ce plan appelé « Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara », fut rejeté tant par le Polisario que par l’Algérie.

    – Depuis cette initiative prise par le Maroc, c’est le blocage total.

    Et même si le Maroc hésite encore à se retirer du processus décidé par l’ONU en 1991, l’état marocain fait tout pour s’éloigner des résolutions des Nations unies, leur substituant son plan d’autonomie qu’il peine à « vendre » aux puissances occidentales.

    – Fin 2020, Donald Trump, soumis à rude pression par le lobby sioniste et l’AIPAC pro israélien, prend l’initiative de proposer au Maroc, une reconnaissance de la souveraineté de ce pays sur le Sahara occidental, reconnaissance conditionnée par la normalisation des Relations entre le Maroc et Israël.

    – Cette normalisation va nettement plus loin que ce qu’espéraient les USA et Israël puisque le roi Mohammed VI a ouvert tous les secteurs névralgiques de l’état marocain (armée, police, économie, etc) à la pénétration israélienne.

    – S’appuyant sur cette reconnaissance US qui reste aléatoire, le roi Mohammed VI durcit sa position et exerce un chantage très dur sur son voisin espagnol à travers l’encouragement par le Maroc de l’émigration clandestine.

    Ainsi, en mai 2021, des milliers de jeunes et d’adolescents marocains envahissent la ville espagnole de Ceuta dans une passivité flagrante des forces de sécurité marocaines.

    – Augmentant sa pression sur le gouvernement espagnol pour l’obliger à reconnaître la marocanité du Sahara, le monarque marocain autorisa ses services d’espionnage à mettre sur écoute le premier ministre espagnol via le dispositif logiciel Pegasus.

    La pression est tellement forte sur Pedro Sanchez, que celui ci n’a d’autre option que de faire les louanges du plan marocain d’autonomie. Un projet catégoriquement rejeté par le Polisario et son parrain algérien.

    – Convaincu que le chantage, la menace et les opérations d’espionnage paient et constituent la voie « royale » pour amener les pays occidentaux à manifester leur soutien à la thèse marocaine au sujet du Sahara occidental, Mohammed VI a lancé dans son discours du 20 août 2022, un avertissement clair aux pays qui hésitent à reconnaître le caractère marocain du Sahara occidental.

    Désormais, a dit le roi, nous conditionnerons notre amitié et notre partenariat avec les autres pays, en fonction de la seule attitude de ces états en rapport avec notre souveraineté sur le Sahara occidental.

    – Considérant ses rapports à l’Algérie et fort de l’appui israélien à sa politique militaire dans la région, le roi ne cesse d’acquérir des armements de plus en plus sophistiqués pour se mettre à l’abri de toute supériorité algérienne dans ce domaine.

    – Il n’est pas sûr que ce chantage et ces menaces exercés par Mohammed VI à l’encontre des pays européens produira les effets espérés par le roi du Maroc.

    Les relations internationales ont leurs règles, dont le chantage ne fait pas forcément partie.

    Sawt El hakika, 22/08/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Espagne #Mauritanie #Algérie #MINURSO #ONU

  • La crise entre le Maroc et la Tunisie n’augure rien de bon

    La crise entre le Maroc et la Tunisie n’augure rien de bon

    Maroc, Tunisie, Algérie, Sahara Occidental, Maghreb, Union Européenne, Espagne, Union Africaine, TICAD 8,

    Ali Lmrabet

    Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb

    Un malheur, dit-on, n’arrive jamais seul. Et le régime marocain en a eu son lot la semaine dernière. Plusieurs, d’un seul coup, et d’une espèce qui ébranle certains fondements vite établis.

    Lors de son discours radio-télévisé du 20 août, le roi Mohammed VI s’était voulu explicite et même menaçant. « Je voudrais adresser un message clair à tout le monde : le dossier du Sahara [occidental] est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit. »

    En résumé, le souverain alaouite expliquait qu’il ne pouvait y avoir de demi-mesure dans le conflit du Sahara occidental et que les États étrangers devaient prendre leur parti : pour ou contre le Maroc.

    Or, quelques jours plus tard, alors qu’il était interviewé par la télévision publique espagnole, TVE, le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne (UE), l’Espagnol Josep Borrell, déclarait que « la position du gouvernement espagnol était et reste celle de l’UE, c’est-à-dire défendre la tenue d’une consultation pour que le peuple sahraoui puisse décider de la manière dont il souhaite son avenir ».

    Incompréhension et grosse colère à Rabat, dont le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a annulé dans la foulée une rencontre prévue avec le diplomate européen au mois de septembre.

    Le Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne étant espagnol, du même parti que celui de Pedro Sánchez (PSOE), et de plus l’un de ses proches, parlait-il au nom du gouvernement espagnol ?, se demandèrent les Marocains.

    Selon la presse espagnole, Bourita a appelé directement Josep Borrel pour exiger de lui qu’il rectifie sa déclaration. Le diplomate européen s’est exécuté non sans quelques contorsions linguistiques indéchiffrables. Puis il a fait de même avec le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, obligé d’aller à la radio pour réaffirmer le soutien officiel espagnol à la proposition d’autonomie marocaine considérée comme la « plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre le conflit le conflit.

    Punition
    Mais ce à quoi le Maroc ne s’attendait pas, c’est d’avoir à croiser le fer avec un pays du Maghreb autre que l’Algérie. Et c’est pourtant ce qui a eu lieu la même semaine.

    En déroulant littéralement le tapis rouge au président de la République arabe démocratique sahraouie (RASD) et du Front Polisario, Brahim Ghali, venu participer à Tunis à la huitième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui s’est tenue à Tunis les 27 et 28 août, la Tunisie a provoqué la colère du Maroc sur le même sujet que celui de l’Espagne.

    Le président Kais Saied ne s’est pas contenté de recevoir personnellement M. Ghali à l’aéroport, comme il le fait d’ailleurs avec le reste des délégations invitées, il l’a reçu comme un chef d’État.

    Au grand dam de Rabat, qui n’a pas tardé à réagir en faisant publier par son ministre des affaires étrangères un dur communiqué contre cette Tunisie qui aurait « multiplié récemment les positions et actes négatifs à l’égard du Royaume du Maroc et de ses intérêts supérieurs ».

    La presse alaouite s’est chargée de rappeler que la Tunisie s’était abstenue, le 29 octobre 2021, lors du vote du Conseil de sécurité des Nations unies sur la résolution onusienne sur le Sahara occidental.

    En guise de punition, le Maroc a décidé d’annuler sa participation à la TICAD et de rappeler pour consultation son ambassadeur à Tunis.

    Selon certains observateurs, c’est le traitement de chef d’État réservé à Brahim Ghali plus que son invitation qui a fâché les Marocains.

    Que le Mozambique traite M. Ghali comme un chef d’État, comme ce fut le cas en 2017 lors de la même conférence TICAD, qui a provoqué tout de même une foire d’empoigne entre diplomates marocains et policiers mozambicains, peut être surmonté, mais la Tunisie est un État maghrébin dit « frère » avec lequel le Maroc a des relations étroites et historiques.

    Pour résoudre ses conflits diplomatiques, le Maroc parie souvent sur la traditionnelle position de la vierge effarouchée : on se fâche, on menace, voire on coupe quelques ponts, et on attend que l’autre partie fasse le premier pas pour résoudre la crise. Cette tactique lui réussit bien en Europe, habituée à ses mouvements brusques en raison de sa position de gendarme musclé, et sans pitié comme on l’a vu à la frontière de Melilla.

    Avec la Tunisie, autrefois gouvernée par « l’ami » et obligé Moncef Marzouki, dont le père est enterré au Maroc, Rabat est tombé sur un os. En fait, sur un régime qui lui ressemble, dans les domaines de l’autoritarisme et des susceptibilités.

    Dans sa réponse, le ministère des Affaires étrangères tunisien a rejeté catégoriquement le contenu du communiqué marocain, qu’il a accusé de « porter préjudice à la République tunisienne », rappelé l’historique des rencontres de la TICAD où la présence de Brahim Ghali n’a pas posé des problèmes insurmontables, et réaffirmé avec insistance la position de « neutralité » adoptée par la Tunisie quant à la question du Sahara occidental. Le communiqué se termine par le rappel pour consultation de l’ambassadeur tunisien à Rabat. Œil pour œil.

    Une certaine forme de désarroi

    La coutumière campagne de presse marocaine qui s’est déclenchée depuis contre la Tunisie exprime certainement un dépit, mais également une certaine forme de désarroi. Comme si le Maroc prenait conscience qu’il risquait de se retrouver isolé internationalement.

    Avec l’Espagne, en dépit de quelques gestes de bonne volonté de part et d’autre, Rabat n’a toujours pas finalisé sa réconciliation. Madrid soupçonne le Maroc de laisser traîner certaines décisions pour obtenir plus de concessions.

    Les relations avec l’Algérie sont totalement coupées et au moindre faux pas, la région risque de se retrouver embourbée dans un conflit armé que personne ne souhaite.

    Avec la France, dont le président a paradé pendant trois jours en Algérie sous les applaudissements de ses hôtes, les accointances passées ne sont plus ce qu’elles étaient.

    Le refus de visa à des élites marocaines, dont des anciens ministres, prouve que l’Élysée n’a pas encore pardonné au royaume chérifien d’avoir espionné son président et la moitié de son gouvernement via le logiciel espion israélien Pegasus.

    Enfin, en remettant en cause l’existence de la Mauritanie, l’érudit musulman marocain Ahmed Raïssouni, qui, contrairement à ce que débite la presse algérienne, n’est pas un proche du Makhzen (Palais royal), a provoqué une inopportune secousse diplomatique avec Nouakchott. Une fâcheuse sortie qui a fini par coûter à ce alem (savant) respecté la présidence de l’Union internationale des savants musulmans.


    Tout le monde le sait à Rabat. La crise maroco-tunisienne n’augure rien de bon. Le Maroc a déjà un ennemi irréconciliable dans la région, l’Algérie honnie. S’il faut ajouter la Tunisie, taxée par la presse marocaine de nouvelle alliée d’Alger, Rabat va se retrouver totalement isolé au Maghreb.

    Et le Maghreb, ce n’est pas l’Europe ni l’Occident. C’est l’essence même de l’être marocain.

    Middle East Eye, 29/08/2022

    #Maroc #Tunisie #Algérie #Espagne #UE #Maghreb #Sahara_Occidental