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  • Le dangereux litige entre l’Algérie et l’Espagne sur le Sahara

    Le dangereux litige entre l’Algérie et l’Espagne sur le Sahara

    Sahara Occidental, Algérie, Union Européenne, Gaz, Espagne, Italie,

    Giorgio Cafiero

    L’absence de médiateur dans la crise du Sahara occidental risque, sur le long terme, de nuire aux relations entre l’Algérie et l’Union européenne

    Ces dernières années, les gouvernements occidentaux et arabes se sont rapprochés des positions et des discours du Maroc sur le conflit au Sahara occidental.

    Cette tendance suscite la colère de l’Algérie, principal soutien étatique du Front Polisario. En mars, l’Espagne, ancienne puissance coloniale au Sahara occidental, a approuvé le plan d’autonomie marocain de 2007, alignant ainsi les positions de Madrid et Rabat.

    En réponse, l’Algérie a pris une série de mesures en guise de sanctions, puis, le 8 juin, a suspendu le traité d’amitié et de coopération signé avec l’Espagne en 2002, une information que l’Algérie a ensuite démentie. Il a par ailleurs été rapporté que l’Algérie serait allée encore plus loin en suspendant les relations commerciales avec l’Espagne, ce qui est faux.

    En revanche, l’État algérien a cessé de faciliter les opérations de change pour les entreprises algériennes pratiquant différents commerces de marchandises avec l’Espagne, ce qui a entraîné la suspension de la quasi-totalité des importations et exportations, à l’exception des contrats à long terme existants, notamment les importations espagnoles de gaz naturel.

    Cette décision est considérée comme une sanction contre l’Espagne pour avoir abandonné sa neutralité vis-à-vis du Sahara occidental, ce qui constitue selon Alger une « violation [des] obligations légales, morales et politiques » de Madrid.

    L’UE a deux options
    Dans le sillage de la guerre en Ukraine, l’Italie et d’autres pays de l’Union européenne (UE) ont commencé à considérer l’Algérie comme un géant de l’énergie qui pourrait les aider à se sevrer rapidement des hydrocarbures russes.

    Étant donné que les pays européens développeront probablement une plus grande dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz algériens, et alors que les tensions entre l’Occident et la Russie demeurent vives, les membres de l’UE doivent examiner attentivement les risques liés à des mesures susceptibles de contrarier Alger dans le contexte géopolitique actuel.

    Ces circonstances placent l’UE, qui maintient officiellement sa neutralité dans le conflit au Sahara occidental, face à un dilemme délicat, puisque le bloc de 27 membres doit convenir de la réponse à apporter à ce litige entre Alger et Madrid.

    L’UE a deux options : elle pourrait publier un communiqué pour réprimander l’Algérie – sans aller plus loin – et attendre que les tensions se calment. Autrement, le bloc pourrait exprimer une forte solidarité avec l’Espagne et faire pression sur Alger en vue d’un abandon de ses moyens de pression sur Madrid.

    « J’imagine que l’UE préférera l’Espagne, simplement parce que l’Algérie a la réputation d’être un pays très raisonnable », indique à Middle East Eye Jalel Harchaoui, chercheur spécialiste de la Libye.

    Les pays européens considèrent l’Algérie comme un pays qui évite traditionnellement l’escalade des tensions avec les membres de l’UE.

    « En général, dans de telles situations, l’Algérie ne se montre pas déloyale. Le Maroc est plus enclin à menacer l’État espagnol – et l’Europe indirectement – avec des questions liées à la sécurité et aux flux migratoires lorsqu’il ne répond pas aux objectifs [de Rabat] », explique à MEE Leticia Rodriguez, chercheuse à l’université de Grenade.

    « Ainsi, maintenant que les Algériens expriment leur colère, le bloc européen sera tenté de se montrer assez dur envers l’Algérie en la dépeignant comme une nation déraisonnable parce qu’on attend d’elle une très bonne attitude », ajoute Jalel Harchaoui.

    Il convient d’examiner les ramifications potentielles de cette querelle diplomatique du point de vue de la coopération entre l’Algérie et l’UE en matière de sécurité.

    En ce qui concerne les flux migratoires et la surveillance des risques sécuritaires, l’Algérie comme le Maroc échangent des informations cruciales avec les pays d’Europe du Sud.

    « L’Algérie est l’un des pays les plus impliqués dans la lutte contre le terrorisme au Sahel », précise Leticia Rodriguez. « La moitié des opérations menées ces dernières années l’ont été grâce à des échanges d’informations entre les services de renseignement européens et algériens. »

    Comme l’a souligné la crise de Ceuta en mai 2021, qui a mis à mal les relations entre le Maroc et l’Espagne, les membres de l’UE n’ont jamais considéré la coopération de Rabat comme acquise.

    Relation avec la Russie
    Selon Jalel Harchaoui, la décision de l’Espagne d’abandonner sa position de neutralité au Sahara occidental est probablement liée à la crainte d’un chantage du Maroc autour des flux migratoires et d’autres questions.

    En revanche, les pays européens n’ont pas les mêmes craintes vis-à-vis de l’Algérie. « L’Algérie n’aime pas utiliser le chantage, ce que l’on appelle “linkage” dans le milieu de la diplomatie : “Si vous ne me donnez pas ceci, j’arrêterai de vous donner cela.” Ce n’est pas dans l’ADN de l’Algérie », souligne Jalel Harchaoui.

    Même sans faire de chantage aux pays européens sur la question du Sahara occidental, la suspension par l’Algérie de son traité de 2002 avec l’Espagne est un développement significatif.

    Compte tenu de l’instabilité géopolitique croissante résultant de la guerre en Ukraine et de l’accroissement du clivage est-ouest, cette querelle se déroule dans un contexte où la diabolisation des pays africains jugés « trop proches de la Russie » s’intensifie en Occident.

    L’Algérie et la Russie entretiennent effectivement une relation spéciale remontant à la guerre froide.

    Le pays d’Afrique du Nord achète la plupart de ses armes à la Russie. Moscou a effacé 4,7 milliards de dettes algériennes et lors du mouvement de protestation de 2019 en Algérie, le régime s’est tourné vers le Kremlin pour obtenir un soutien.

    Il existe par ailleurs un discours, vendu et exploité par le Maroc, qui affirme qu’Alger est redevable envers le Kremlin et constitue un « intermédiaire » de la Russie au Maghreb.

    Par ailleurs, compte tenu de la recrudescence des tensions entre l’Algérie et le Maroc à la suite de l’adhésion de Rabat aux accords d’Abraham en vue d’une normalisation israélo-arabe en 2020, l’Algérie a considéré sa coopération avec Moscou comme essentielle pour contrer la position géopolitique du Maroc au Maghreb.

    Néanmoins, l’Algérie est loin d’être un « intermédiaire » de la Russie, comme le soulignent le refus d’Alger d’autoriser les Russes à établir une base navale sur son territoire et l’approfondissement des relations économiques et énergétiques entre l’Algérie et les adversaires européens de la Russie.

    Début mars, l’Algérie – au contraire de la Syrie – n’a pas voté contre la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies rédigée par les États-Unis et condamnant l’agression russe en Ukraine. Elle a été le seul État arabe à s’abstenir. De plus, dans la guerre civile libyenne de 2014 à 2021, l’Algérie n’a pas suivi la position pro-Haftar de la Russie.

    Pourtant, cette nuance ne parvient pas aux spectateurs occidentaux dans le discours sur les relations russo-algériennes.

    L’absence de médiateur
    « Il n’y a pas d’armée de journalistes, de propagandistes, de trolls ou de sociétés de conseil à Washington pour défendre l’image de l’Algérie », poursuit Jalel Harchaoui, qui ajoute que l’Algérie ne dispose pas des lobbies et du soft power que l’on attribue davantage à des pays comme Israël, le Maroc et les Émirats arabes unis.

    Le conflit au Sahara occidental manque actuellement d’un médiateur, ce qui présente un danger. Pendant des décennies, le soutien des États-Unis au Maroc a menacé leurs prétentions à servir de médiateur neutre en vue de la paix.

    Les choses ont fini par être claires en décembre 2020 lorsque l’administration Trump a adopté la position de Rabat et reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Aujourd’hui, l’administration Biden semble avoir la ferme intention de maintenir cette position.

    L’Espagne a renoncé à sa neutralité en mars. La France, la Turquie et d’autres pays membres de l’OTAN ne peuvent pas servir d’États neutres compte tenu de leurs positions pro-Rabat.

    Avec la crise ukrainienne qui affaiblit considérablement la crédibilité de l’ONU, cette dernière n’est pas en mesure de contribuer à la résolution de la crise au Sahara occidental. Ainsi, comme l’affirme Jalel Harchaoui, « cette crise va probablement s’aggraver avant que les choses ne s’améliorent ».

    – Giorgio Cafiero est le PDG de Gulf State Analytics (@GulfStateAnalyt), une société de conseil en risques géopolitiques basée à Washington. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @GiorgioCafiero.

    Middle East Eye, 10/08/2022

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Gaz #Espagne #Italie #UE

  • Dans le Rif et ailleurs au Maroc, l’eau potable est rare.

    Dans le Rif et ailleurs au Maroc, l’eau potable est rare.

    Maroc, Rif, sécheresse, Espagne, France,

    Remplissez les seaux rapidement avant que le robinet ne soit à sec
    « Merde, apportez les seaux rapidement. Il n’y a presque plus d’eau », crie Fadma dans la maison à 19 h 30, alors qu’elle est sur le point de remplir la bouilloire. Un léger filet d’eau coule du robinet de la cuisine d’une spacieuse villa à Nador, une ville rifaine du nord-est du Maroc.

    Fadma et sa famille viennent de rentrer d’une longue journée à la plage, ils doivent encore se doucher et manger, mais ce sera difficile sans eau. Des seaux, des bouteilles vides et des canettes de différentes tailles apparaissent partout. « Encore ?! » crie son petit-fils Salahedin, venu de Belgique. « Hier, je n’ai pas pu tirer la chasse d’eau et j’ai dû tout emporter avec un seau », grogne-t-il irrité. « Comme si nous vivions au Moyen Âge », acquiesce son neveu Redouan.

    La scène dans la maison Jilali n’est pas unique aux montagnes du Rif. Dans presque toute la région, les ménages sont confrontés à des pénuries d’eau ; dans certains villages, l’eau ne sort pas du robinet pendant des heures. Il y a aussi une pénurie d’eau ailleurs au Maroc. Les autorités municipales et nationales prennent des mesures. A Nador, par exemple, l’eau est officiellement fermée de sept heures du soir jusqu’à minuit. En pratique, l’approvisionnement en dehors de ces heures est également peu fiable.

    État d’urgence
    Le Maroc connaît son année la plus sèche depuis des décennies. L’équilibre entre l’offre et la demande en eau devient de plus en plus difficile à maintenir. La demande en eau (potable) augmente, tandis que les sources d’eau, les rivières et les puits se vident. Une « urgence de l’eau » a été déclarée en juillet, alors que les approvisionnements avaient déjà chuté de 85 %. Pour étoffer ces stocks, le gouvernement veut tripler la capacité de dessalement d’ici 2030. En outre, la répartition inégale des ressources en eau doit être abordée et la surexploitation des eaux souterraines doit être examinée.

    Nous y sommes habitués et pouvons facilement nous adapter. La génération qui a toujours eu l’eau courante grince différemment

    Le gouvernement marocain a lancé une campagne de sensibilisation au gaspillage de l’eau. « Chaque goutte est importante, donc l’utilisation responsable est devenue une tâche pour nous tous », a déclaré le ministre Nizar Baraka (Logistique, Installations et Eau).

    A la campagne – y compris dans les montagnes du Rif – les habitants sont plus créatifs avec le rationnement. Mennana arrose rapidement ses plantes et ses arbres avec un tuyau d’arrosage. Elle a des plants de menthe, des poivrons, des figuiers et des oliviers. « Sinon, je perdrai aussi ma récolte. »

    Experts par expérience
    Le tuyau est relié à une conduite d’eau qui peut se tarir à tout moment. Mennana, vêtue d’une keshaba verte (une robe de maison), marche avec le tuyau d’arrosage à la main jusqu’au puits. « Je vais le remplir rapidement, car l’eau ne s’écoule pas ici », rigole-t-elle. « Traîner des seaux et des bouteilles est trop compliqué pour moi. Maintenant, tout ce que j’ai à faire est de laisser le tuyau dans le puits jusqu’à ce que l’eau s’arrête. Lorsque Mennana ou ses proches ont besoin d’eau, ils peuvent l’obtenir au puits. Mais ce n’est pas idéal.

    « Nous avons rationné tout l’été et il n’y a aucune perspective d’amélioration. Nous sommes experts par expérience, l’eau courante ici dans le Rif n’allait pas de soi », raconte Fadila, la sœur de Mennana. « Mais nous sommes maintenant des années plus loin et soi-disant développés », interrompt Mennana. « Nous y sommes habitués et pouvons facilement nous adapter. Je pense que la génération qui a toujours eu l’eau courante grince différemment.

    Français sur la ration

    Lac asséché Lac des Brenets à la frontière de la France et de la Suisse.
    En France, le mois de juillet a été le plus sec depuis le début des mesures à la fin des années 1950. Il est également possible qu’un record de sécheresse soit battu en août. La sécheresse persistante a entraîné des pénuries d’eau potable dans des dizaines de communes ; dans 93 des 96 départements, il existe des restrictions sur l’utilisation de l’eau potable.

    Les mesures vont de l’interdiction d’arroser les pelouses à des quotas d’utilisation par personne. Par exemple, les habitants de la commune de Saillans dans le département méridional de la Drôme ne sont pas autorisés à consommer plus de 150 litres d’eau potable par jour. Si cette limite est dépassée, la municipalité viendra installer un dispositif assurant la coupure de l’eau après 150 litres, écrit jeudi le journal Le Monde. Dans certaines communes côtières, l’eau de mer est également dessalée et l’eau est pompée de certains lacs pour la production d’eau potable.

    Floor Bouma

    En Andalousie, les réservoirs sont presque vides

    En Espagne et au Portugal, les canicules extrêmes de cet été et les hivers exceptionnellement secs ont également créé un problème avec les réservoirs d’eau. En Espagne, en moyenne, seulement 39 % environ du stockage est rempli. Dans la région d’Andalousie, ce n’est même que 25 %. Au Portugal voisin, le niveau dans les réservoirs atteint environ 40 %. Ces dernières années, l’Espagne a investi dans la construction de barrages pour fournir de l’eau aux agriculteurs et aux villes. Mais en raison de l’augmentation de l’irrigation, du blocage du cours naturel des rivières et de l’insuffisance des précipitations, les barrages menacent de s’assécher complètement. Cela alors que l’agriculture a besoin de beaucoup d’eau, notamment pour les fruits et légumes produits pour le marché européen.

    Selon les experts, les habitants des deux pays utilisent l’eau utilisable de manière inefficace dans leur vie quotidienne. Par exemple, l’eau est gaspillée en remplissant les piscines, en arrosant les terrains de golf et en prenant de longues douches. Afin de limiter les pénuries imminentes, les tarifs ont été relevés au Portugal et les entreprises sont invitées à prendre des mesures de réduction des coûts.

    En Espagne, le « recyclage de l’eau » est encouragé. En coupant l’approvisionnement en eau tard dans la nuit dans certaines parties du pays, en interdisant le remplissage des piscines et en fermant les robinets des douches de plage, le gouvernement espagnol espère réduire la consommation. Cependant, les experts craignent que les seules mesures en Espagne ne soient insuffisantes. Sous l’influence du changement climatique en cours, pensent-ils, la vadrouille au robinet restera ouverte.

    Oumaima Abalhaj

    NRC, 11/08/2022

    #Maroc #Rif #Sécheresse #Espagne #France

  • Rien n’arrête le flux de migrants vers les îles Canaries

    Rien n’arrête le flux de migrants vers les îles Canaries

    Espagne, Iles Canaries, Maroc, Dakhla, Immigration, subsahariens,

    -Les îles Canaries, une route migratoire de plus en plus populaire
    -Les Africains qui arrivent se souviennent des horreurs de leur voyage en mer.
    -Le nombre de migrants augmente alors que la guerre en Ukraine aggrave la faim dans le monde.

    GRAN CANARIA, 11 août (Reuters) – Dans un cimetière de bateaux abandonnés, Mohamed Fane ramasse un franc ouest-africain sur le sol et frémit au souvenir traumatisant de son voyage du Sénégal aux îles Canaries.

    Après un voyage terrestre ardu et des mois d’attente, des passeurs ont fait monter ce charpentier de 33 ans avec deux douzaines d’autres personnes sur un bateau en bois fragile qui devait partir de la ville marocaine de Dakhla, mais qui est tombé en panne de carburant loin de l’archipel espagnol.

    Un homme affamé et assoiffé est mort à bord, tandis qu’un bateau de sauvetage espagnol a sauvé les autres. Fane, qui a à peine mangé pendant trois jours en mer et a utilisé sa bouteille d’eau pour renflouer le bateau qui fuyait, a pleuré comme jamais lorsqu’il a atteint Gran Canaria.

    « C’est la chose la plus difficile qui me soit arrivée, je ne le referai jamais », a-t-il déclaré.

    Ces expériences horribles sont monnaie courante sur l’une des routes les plus fréquentées et les plus périlleuses vers l’Europe pour les Africains qui fuient la pauvreté, les conflits et la faim, accentués par la pandémie de COVID-19 et les répercussions de la guerre en Ukraine.

    Selon les données gouvernementales, deux tiers des migrants africains entrant en Espagne passent désormais par les Canaries. Quelque 9 589 d’entre eux y sont arrivés jusqu’à présent en 2022, soit une augmentation de 27 % par rapport à la même période l’année dernière.

    Sur une carte, les sept îles ne sont que des points d’épingle dans le vaste Atlantique au large de l’Afrique de l’Ouest. Les pêcheurs guident des bateaux précaires équipés de moteurs souvent inadaptés. Beaucoup se perdent ou coulent.

    Au moins 1000 personnes sont mortes dans ces eaux depuis le début de l’année, selon l’organisation caritative Walking Borders. Les dizaines de milliers de touristes européens qui affluent aux Canaries ne sont guère conscients des tragédies qui se déroulent si près de leurs vacances.

    « Il y a de la panique parmi les gens en Afrique après la pandémie, la guerre en Ukraine et l’inflation, car ils sont très dépendants de la nourriture venant de l’extérieur », a déclaré Sukeina Ndiaye, un responsable d’un réseau de soutien aux migrants sur l’île de Tenerife.

    « Je crains que beaucoup d’autres ne prennent le risque ».

    Désespoir en mer

    Un autre qui l’a fait est le pêcheur Elhadji Diouf : il a pris un bateau avec 67 autres personnes du sud du Sénégal qui a atterri sur une plage de Tenerife six jours plus tard. Il a déclaré qu’il honorait le souhait de son père, qui souhaitait que sa famille échappe à la pauvreté causée par des prises toujours plus maigres dues à la pêche industrielle.

    Parfois, dit-il, les migrants perdent la tête après des voyages épuisants depuis l’Afrique intérieure, puis des journées de chaleur torride en pleine mer. « Certains n’en peuvent plus et sautent dans la mer. Le bateau ne peut pas tourner, ou s’arrêter, pour éviter de chavirer, il est donc impossible de les secourir. »

    La déshydratation, le mal de mer et l’hypothermie sont courants.

    Pourtant, la route courte qui traverse le détroit de Gibraltar et les autres voies d’accès au sud de l’Europe par la Méditerranée étant mieux surveillées, les îles Canaries sont un choix de plus en plus populaire pour les migrants désespérés, malgré les dangers.

    Le Maroc a endigué son flux dans le cadre d’un accord avec l’Espagne, mais de nombreux migrants viennent encore du Mali, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Nigeria, selon les militants.

    Dans un rapport publié cette semaine sur la route migratoire en plein essor des îles Canaries, les Nations unies ont indiqué que 150 conducteurs de bateaux avaient été arrêtés l’année dernière, mais que les gangs criminels qui les soutiennent sur la côte africaine étaient rarement visés.

    De nombreux décès passent inaperçus, ajoute le rapport, soulignant que les bateaux empruntent souvent des itinéraires détournés pour éviter les zones de recherche et de sauvetage et les réseaux de téléphonie mobile, mais qu’ils peuvent ensuite être pris dans de forts courants qui les entraînent vers les Caraïbes.

    Les chiffres pourraient augmenter avec des eaux plus calmes à partir de septembre.

    « Personne ne peut les arrêter », se dit Fane sur l’île de Gran Canaria, où des bateaux de migrants colorés et abandonnés contiennent des chaussures délabrées, des boîtes de sardines, des bouteilles en plastique et un gilet de sauvetage.

    « Je perds espoir dans mon continent, l’Afrique. Ce qui se passe vous oblige à partir (…) J’ai entendu certaines personnes dire qu’arriver ici presque mort est mieux que de rester en Afrique. »

    Le même jour, les services de secours espagnols recherchaient un bateau perdu en mer au large de la Mauritanie avec 100 personnes signalées à bord. Quelques jours plus tard, un autre bateau a été secouru avec 61 personnes près de l’île : un garçon de 19 ans a été retrouvé mort à bord.

    Reuters

    #Espagne #Maroc #Immigration #Iles_Canaries

  • La politique étrangère de l’Algérie: A la croisée des chemins

    La politique étrangère de l’Algérie: A la croisée des chemins

    Algérie, Etats-Unis, Russie, Espagne, Europe, Gaz, énergie, Pétrole, Chine,

    par Vasilis Petropoulos

    La guerre en cours en Ukraine, avec sa recristallisation des allégeances, peut fournir à l’Algérie l’occasion de revenir d’un virage vers la Russie et la Chine à une relation plus équilibrée avec les grandes puissances.

    ÉTATS-UNIS : Du partenariat stratégique à l’insignifiance

    À bien des égards, les relations étrangères les plus directes de l’Algérie avec les États-Unis et les pays d’Europe occidentale sont carrément axées sur ses voisins du nord, l’Espagne et la France. Pourtant, en tant que superpuissance inégalée de ces trois dernières décennies, les États-Unis ont eu un certain type d’impact sur les décisions de politique étrangère de presque tous les pays. Les investissements étrangers directs, l’aide militaire et l’accès à la technologie américaine ne sont que quelques-uns des outils utilisés par Washington pour séduire ses partenaires et façonner leurs politiques à l’étranger. Dans de nombreux cas, l’obtention de ces « cadeaux » est devenue le moteur de la politique étrangère de nombreux pays, faisant progressivement grandir le camp « pro-américain ».

    L’Algérie, bien qu’elle n’ait jamais été clairement « pro-américaine » ou officiellement alignée sur l’Occident, n’échappe pas à cette règle. Après avoir épousé une « neutralité subjective » à l’époque de la guerre froide – penchant pour le bloc communiste tout en restant dans le mouvement de non-alignement – l’Algérie a suivi la vague du monde unipolaire post-soviétique et a approfondi ses liens avec l’Occident.

    Cette décision s’explique moins par un changement idéologique que par les opportunités économiques dont elle avait grand besoin dans les années qui ont suivi la guerre civile algérienne (1991-2002). Capitalisant sur sa position géostratégique, son cachet régional en tant qu’exemple de lutte révolutionnaire contre la domination coloniale, et ses capacités militaires considérables, l’Algérie a ensuite démontré sa valeur géostratégique à Washington. Alger a joué un rôle important en fournissant des renseignements et en participant aux opérations antiterroristes visant Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et, plus tard, ISIS, jouant ainsi un rôle central dans la « guerre contre le terrorisme ».

    En retour, Alger a reçu de grandes quantités d’aide financière et de formation de la part de son partenaire transatlantique et la relation entre les États-Unis et l’Algérie semblait être sur la pente ascendante. Au lieu de cela, la neutralisation de la menace de Daesh en 2017, couplée à l’arrivée de Trump au pouvoir et à l’approche  » America First  » de son administration axée sur les partenaires et rivaux historiques a constitué une conjoncture défavorable pour l’Algérie.

    La relation s’est clairement dégradée lorsque Trump a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental face aux revendications du Front Polisario, allié stratégique de l’Algérie pour contrôler le Maroc. En retour, le Maroc a adhéré aux Accords d’Abraham, reconnaissant ainsi Israël, l’allié crucial de Washington au Moyen-Orient. Les décisions américaines et marocaines ont frappé au cœur des préoccupations d’Alger en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. L’agitation intérieure concomitante du mouvement Hirak en 2019 n’a pas laissé beaucoup d’espace pour les priorités de politique étrangère, laissant le nouveau gouvernement avec peu de capital politique pour donner une réponse concrète à cet échec diplomatique massif selon les normes d’Alger.

    Contrairement aux attentes algériennes selon lesquelles l’administration Biden changerait de cap, aucun revirement de cette décision n’a émergé, et les relations aigres entre Washington et Alger ne se sont pas améliorées depuis 2020. En fait, il n’est pas exagéré de dire qu’elles sont actuellement à leur point le plus bas. Ce nadir, conjugué à la récente brouille avec la France et à la rupture simultanée avec l’Espagne au sujet du passé colonial de la première et de la nouvelle approche de la seconde sur la question du Sahara occidental, a conduit Alger à un isolement sans précédent du monde occidental. En retour, cet isolement a conduit l’Algérie à renforcer ses liens avec les puissances révisionnistes et à dévaloriser ceux avec l’Occident, comme en témoignent l’attitude punitive et l’intransigeance croissante d’Alger envers la France et l’Espagne.

    La Russie et la Chine : Les bras ouverts

    Au cours des deux dernières années, l’alliance informelle de la Russie et de la Chine s’est avérée heureuse de rapprocher l’Algérie en réponse, offrant à l’Algérie un ticket pour la « désisolation ». Ces liens remontent à plusieurs décennies ; Alger et Moscou ont partagé un lien fort depuis l’indépendance de la première et ont construit un partenariat étroit. Dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2006, la société russe Gazprom a également aidé la société publique algérienne Sonatrach à développer sa production de GNL.

    Les relations en matière de sécurité sont particulièrement étroites ; l’Algérie est tributaire des importations d’armes russes, puisqu’elle a acheté 81 % de ses équipements militaires à la Russie au cours des trois dernières années et qu’elle est le troisième importateur d’armes de la Russie, après l’Inde et la Chine. Au cours des années 2010, les exportations d’armes russes ont augmenté de 129 % par rapport à la décennie précédente. En 2022, l’Algérie est le troisième client d’armes de la Russie, juste derrière l’Inde et la Chine. L’Algérie et la Russie ont mené des exercices militaires conjoints dans des zones contestées, comme l’Ossétie du Sud en octobre 2021, et ont convenu d’effectuer une activité similaire sur les frontières algériennes avec le Maroc en novembre 2022 – un accord conclu lors de l’invasion russe de l’Ukraine.

    Non seulement Alger a acquiescé à cet exercice militaire lors de l’invasion russe de l’Ukraine, mais ses diplomates ont également refusé de condamner Moscou à l’ONU en mars, malgré l’adhésion historique de l’Algérie au principe de la souveraineté des États. En échange, la Russie soutient l’Algérie dans la question du Sahara occidental – ce qui est compris comme un moyen de contrer l’alliance du Maroc avec les États-Unis – et elle a annulé des milliards de dollars de dette algérienne.

    À l’instar des liens russo-algériens, les relations chaleureuses avec la Chine remontent à l’époque de la guerre froide, et plus particulièrement à la période Mao Zedong. Récemment, les ambitions mondiales de Pékin, renforcées par son gigantesque projet d’initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative, BRI), ont amené la Chine aux portes de divers pays du monde avec des propositions de partenariat et d’investissement. L’Afrique du Nord a été incluse dans la portée mondiale de la Chine et l’Algérie est disposée à étendre davantage l’empreinte de Pékin en tant que partenaire régional le plus précieux de cette dernière.

    La Chine a déjà fortement investi dans les infrastructures en Algérie et les flux commerciaux entre les deux vieux amis sont montés en flèche au cours de la dernière décennie. Les entreprises chinoises des secteurs de l’énergie et de la construction se multiplient sur le sol algérien, tandis qu’Alger est partie prenante du projet BRI. Dans le cadre de ce projet en Algérie, Pékin et Alger ont convenu d’un projet de 3,3 milliards de dollars pour la construction du premier port en eau profonde en Algérie dans la ville côtière de Cherchell, à l’ouest de la capitale algérienne. Le port d’El Hamdania sera le deuxième plus grand port en eau profonde d’Afrique. Enfin, mais c’est important, la Chine devient progressivement un important exportateur d’armes vers l’Algérie. Depuis 2018, l’Algérie a reçu ou commandé une vingtaine de drones de reconnaissance et de combat chinois de classes assorties. En 2018 par exemple, cinq drones Rainbow CH-3 et cinq Rainbow CH-4 ont été livrés à l’Algérie et pas plus tard qu’en janvier 2022, cette dernière a commandé six drones chinois Rainbow CH-5 qui constituent la version la plus avancée de la série.

    En résumé, l’intérêt de l’Algérie pour ses relations avec la Chine et la Russie ne sont pas des faits nouveaux. Cependant, la perception par l’Algérie du fait que Washington soutient ouvertement et continuellement le Maroc au détriment de lui-même pousse l’Algérie à se rapprocher de la Russie et de la Chine et à distendre ses anciens liens avec l’autre camp. Les deux États sont heureux d’exploiter la déception et le sentiment d’isolement d’Alger. En puisant dans les anciens liens de la guerre froide, ils se sont montrés désireux de rompre la politique d’équilibre de l’Algérie entre eux et l’Occident et de faire entrer fermement Alger dans le camp révisionniste. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits jusqu’à présent : L’Algérie s’affirme davantage dans ses relations avec l’Occident, comme le montre la crise diplomatique actuelle avec l’Espagne.

    Rééquilibrage : Opportunités et défis

    Alors que l’Algérie tente d’endiguer l’instabilité intérieure et de naviguer dans un paysage géopolitique en mutation, il existe des opportunités et des défis diplomatiques qu’elle devrait prendre en considération avant d’être aspirée par l’inertie dans ce camp révisionniste.

    Pour commencer, l’invasion russe en Ukraine a peut-être déclenché de nombreux effets d’entraînement au niveau mondial, tels que l’insécurité alimentaire, mais elle a également créé des opportunités pour Alger qui pourraient l’aider à faire face au « défi de l’isolement » auquel elle a été confrontée avec les États occidentaux ces dernières années.

    Au lendemain de l’invasion, l’Occident a fait preuve de plus d’unité qu’à tout autre moment après l’effondrement de l’Union soviétique. La réponse à l’acte d’agression de Poutine a été si uniforme et si radicale que les pays occidentaux ont semblé se rallier autour d’un objectif commun : sauvegarder l’ordre international libéral de l’après-guerre froide contre le révisionnisme affirmé de la Russie. Cependant, d’autres acteurs tels que la Chine et l’Iran ont adhéré à ce révisionnisme et soutiennent la Russie, de manière explicite ou implicite.

    Dans son effort pour contrer ce bloc révisionniste, l’Occident a besoin de tous les alliés possibles et l’Algérie peut utiliser cette carte pour gagner sur les deux tableaux. L’Algérie a l’opportunité de redevenir pertinente aux yeux des États-Unis tout en gardant les canaux de communication ouverts avec la Russie, la Chine et l’Iran, en même temps. En d’autres termes, l’Algérie peut adopter une politique étrangère semblable à celle employée avec succès par l’Inde, c’est-à-dire une politique sans entrave et non alignée.

    En outre, la guerre en Ukraine offre à l’Algérie de nombreuses opportunités liées à l’énergie. La flambée des prix du pétrole et du gaz a contribué à générer des rentes élevées pour l’économie algérienne dépendante de l’énergie, qui a souffert de la chute des prix du pétrole pendant la pandémie de Covid-19. L’Europe a clairement indiqué qu’elle entendait remplacer les importations de pétrole et de gaz russes par des importations de GNL (gaz naturel liquéfié) et de pétrole brut provenant d’autres partenaires, avec de nombreux projets de terminaux GNL à l’horizon.

    L’Algérie, exportateur d’énergie de longue date vers l’Europe du Sud, a donc la possibilité d’augmenter considérablement ses ventes à l’ensemble du continent. Ce faisant, Alger bénéficiera d’un avantage à la fois économique et diplomatique, puisqu’elle acquerra une importance renouvelée dans l’agenda de Washington en tant que partenaire crucial de la quête d’indépendance énergétique de l’Europe, une priorité de longue date pour les États-Unis. En fait, l’Algérie a déjà exploité cette nouvelle dynamique en signant un accord énergétique gigantesque avec l’Italie en avril 2022. Cet accord fera de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie, supplantant ainsi la Russie qui occupait cette position depuis de nombreuses années.

    Outre le problème de son isolement en Méditerranée, Alger doit rétablir ses liens avec la France et l’Espagne au profit de la fragile économie du pays. Il lui faut de toute urgence accéder aux grands marchés européens pour profiter de la flambée des prix de l’énergie et exploiter les aspirations de l’Occident à mettre fin au quasi-monopole de la Russie sur les exportations d’énergie vers l’Europe. Ce dernier point ramènera également l’attention de Washington sur la région. La ligne est mince : l’Algérie doit également s’attaquer à la dépendance excessive de son économie vis-à-vis du secteur pétrolier et à la précarité économique qui en découle. Comme d’autres victimes du « syndrome hollandais », les exportations deviennent plus chères et les importations moins chères, ce qui entraîne le déclin d’autres secteurs cruciaux de l’économie.

    Le défi de l’Algérie dans la gestion de ses exportations énergétiques est également lié à la demande intérieure galopante en énergie. Les conditions sont idéales pour qu’Alger se lance dans un rallye des exportations d’énergie afin de se remettre complètement de la régression économique déclenchée par Covid-19, mais elle doit le faire sans négliger l’augmentation considérable de la population du pays chaque année, qui se traduira par une demande énergétique croissante au niveau national.

    Néanmoins, une remise à zéro avec les voisins du nord d’Alger s’impose. Pour qu’un tel rapprochement avec la France et l’Espagne ait lieu, l’Algérie devrait tempérer le discours nationaliste qui imprègne sa politique étrangère par du pragmatisme et mettre l’accent sur les avantages qu’elle peut tirer de la conclusion d’accords commerciaux plus solides avec ses partenaires énergétiques européens. Le dégel des relations franco-espagnoles-algériennes ne peut pas non plus être un effort unilatéral. De leur côté, Madrid et Paris devraient également apaiser Alger en s’abstenant de soulever des questions controversées et sensibles, à l’encontre de ce dernier, et en ne prenant pas publiquement parti pour le Maroc sur la question du Sahara occidental.

    Dans le cas de la France, les Champs Elysées semblent comprendre cela et semblent prêts à prendre des mesures pour apaiser les tensions. Le récent appel du président Macron à son homologue algérien démontre la volonté française de rapprochement. À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne, le dirigeant français a envoyé une lettre au président Tebboune appelant au « renforcement des liens franco-algériens déjà forts ».

    L’Algérie traverse peut-être la période la plus critique de son histoire diplomatique depuis la fin de la guerre civile dans les années 1990. Des défis pressants d’un côté et des opportunités prometteuses de l’autre constituent l’environnement géopolitique actuel. L’Algérie doit le reconnaître, et alors que la guerre en Ukraine continue de remodeler les relations multilatérales au sens large, Alger doit déterminer si elle maintient sa neutralité ou dérive davantage vers le camp révisionniste – une décision qui affectera sa position dans les systèmes régionaux et internationaux.


    Washington Institute for Near East Policy, 09/08/2022

    #Algérie #Etats_Unis #Russie #Chine #Espagne #Europe #Gaz #Pétrole

  • Les marocains interceptent-ils des navires à Melilla?

    Les marocains interceptent-ils des navires à Melilla?

    Maroc, eaux de Melilla, patrouilleurs marocains, Espagne,

    Il a présenté une question au gouvernement au Congrès
    Il a soumis une question au gouvernement pour savoir « s’il est au courant de ces actions de la police ou de l’armée marocaine » et s’il adoptera une mesure « pour protéger le droit des Espagnols de profiter de leurs eaux côtières ».

    Le député national de Melilla, le populaire Fernando Gutiérrez Díaz de Otazu, a souligné hier dans un message enregistré que des cas ont été récemment détectés dans lesquels des patrouilleurs marocains ont intercepté des navires espagnols privés dans les eaux côtières espagnoles, comme la falaise d’Aguadú ou dans le proximité de l’accès au port lui-même, sur le brise-lames d’entrée des installations portuaires de Melilla.

    Face à cette situation, il a annoncé avoir posé une question au gouvernement pour savoir s’il est au courant « de ces actions policières ou militaires marocaines » et « s’il envisage de mener une quelconque action pour protéger le droit des citoyens espagnols de jouir ses eaux côtières en des termes absolument licites et auxquels il a droit ».

    En outre, il a déclaré qu’il y a « quelques difficultés dans l’utilisation et l’emploi des bateaux de plaisance privés dans les environs de Melilla » en raison de « une augmentation de la présence de bateaux de la police marocaine exigeant que les propriétaires de bateaux de plaisance espagnols présentent des documents qui avaient n’a pas été demandée auparavant », et qu’il faut environ six heures de traitement pour l’obtenir.

    Selon le député, il est nécessaire d’effectuer ces formalités « à chaque fois qu’un navire privé de Melilla souhaite naviguer dans les environs de Cabo de Tres Forcas, ce qui rend pratiquement impossible la réalisation de cette activité ».

    Otazu demande également dans son initiative « s’il y a une quelconque limitation à l’action du Service de Sauvetage Maritime par tout accord établi avec le Service de Sauvetage Maritime du pays voisin », puisque l’intervention en cas de navires rencontrant des difficultés mécaniques à proximité. de Melilla doit être « clarifié par un processus de consultation » entre les services de secours des deux pays pour voir si le Marocain « est en meilleure position pour fournir cette assistance ».

    Melilla Hoy, 09/08/2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Aguas_territoriales

  • Maroc: Des politiciens invités par des capos de la drogue

    Maroc: Des politiciens invités par des capos de la drogue

    Maroc, Espagne, trafic de drogue, capos,

    Des politiciens marocains passent leurs vacances dans le sud de l’Espagne invités par des barons de la drogue
    Un journal de Casablanca dénonce qu’ils dépensent d’énormes sommes d’argent dans les casinos de la région

    Selon La Razón, les élus et hommes politiques marocains passent leurs vacances dans le sud de l’Espagne aux dépens des barons de la drogue, qui leur fournissent villas, chalets et autres avantages, selon le quotidien casablancais « Assabah ».

    « Les zones touristiques du sud de l’Espagne sont devenues la destination préférée des Marocains pour passer leurs vacances d’été. Les familles des classes aisées et moyennes préfèrent se rendre dans le sud de l’Espagne au lieu de se rendre à l’intérieur du Maroc », précise-t-il.

    D’après la même source, « les sources du journal indiquent que parmi ces privilégiés figurent des élus et des hommes politiques locaux, dont certains passent leurs vacances aux dépens des barons de la drogue. Ces derniers n’hésitent pas à leur fournir leurs propres villas et chalets dans les villes côtières espagnoles ».

    Il ajoute que « les mêmes sources indiquent que les invités des trafiquants de drogue passent la plupart de leur temps dans le sud de l’Espagne, fréquentant les casinos des villes de Mijas, San Pedro Alcántara, Costa del Sol et autres. Ils se rendent dans d’autres lieux de divertissement où ils dépensent des dizaines de milliers d’euros sachant que les règles de change n’autorisent qu’une dotation touristique de 100 000 dirhams par personne pour les voyages à l’étranger ».

    « D’autres chefs d’administrations régionales et centrales ont des résidences secondaires en Espagne où ils passent habituellement leurs vacances. Les Marocains sont devenus les étrangers qui achètent le plus de biens immobiliers en Espagne en référence aux barons de la drogue qui ont la nationalité espagnole. Les données publiées par le Conseil général des notaires d’Espagne indiquent que l’acquisition par les Marocains de maisons ou d’appartements a augmenté de 20% au premier semestre de l’année dernière par rapport à l’année précédente », affirme le journal espagnol.

    « Le nombre de propriétés acquises dans ce pays en six mois par nos compatriotes a dépassé les 3 000 unités. D’autres responsables politiques ou administratifs, retraités, passent la majeure partie de leur temps dans le sud de l’Espagne. Ils sont choyés par des barons de la drogue pour intervenir en leur nom pour mener à bien des projets au Maroc, conclue le média espagnol.

    #Maroc #Espagne #Trafic_de_drogue

  • L’Algérie dément le retour des relations commerciales avec l’Espagne

    Algérie, Espagne, relations commerciales,

    L’agence de presse algérienne (APS) a confirmé que les allégations promues par certaines parties sur une prétendue régression de l’Algérie concernant ses relations commerciales avec l’Espagne sont fausses, car aucune information officielle à ce sujet n’a été annoncée par les autorités ou institutions compétentes.

    L’APS a ajouté que les décisions liées aux questions financières et commerciales qui engagent l’Etat par le Conseil des ministres, le ministère des Finances ou la Banque d’Algérie sont annoncées par les voies officielles.

    #Algérie #Espagne #Commerce

  • Une instruction de la banque d’Algérie a compromis toute une stratégie

    Algérie, ABEF, commerce, Espagne,

    Insoutenable incompétence dans le secteur bancaire!!!

    Il y va même du…crédit de la république !
    Comment une ancienne instruction de l’autorité monétaire ( Banque d’Algérie) datant de 2017 et signée par l’ex gouverneur de la banque des banques , Mohamed Loukal ( en prison actuellement ) a compromis totalement l’application d’une décision éminemment politique ( officiellement non déclarée) consistant à imposer des restrictions commerciales à l’Espagne ?

    Conséquence de cette incompétence : Tout un beau monde bloqué : Opérateurs économiques domestiques en business avec l’Espagne, banques , douanes et ABEF!!!
    Pour cause: Sur quelle base allait on laisser rentrer des marchandises acquises en Espagne et déjà réceptionnées aux ports Algériens ?

    La date de l’entrée en vigueur de l’interdiction ayant été fixée le 9 juin dernier, les marchandises continuaient néanmoins d’arriver en Algérie bien après cette date. Soit en provenance d’Espagne. Soit de pays autres que l’Espagne mais d’origine espagnole.

    Le casse tête ( primaire) auquel était confronté tout ce beau monde ( qui gère nos flux avec l’étranger ) consistait à définir lesquelles des marchandises ouvraient droit à dédouanement ? L’Abef répondra près de 2 mois après que seules celles embarquées avant le 9 juin étaient éligibles à l’admission.
    Autrement dit on a pris pour référence la date d’expédition de la marchandise.

    Grave erreur technique !!!
    Et tout le monde essaye de dissimuler ce cas flagrant d’inaptitude professionnelle !

    Comment prendre comme référence la date d’expédition de la marchandise alors que suivant l’instruction banque d’Algérie de 2017 , un opérateur économique algérien peut LÉGALEMENT, continuer à recevoir sa marchandise plusieurs semaines, voire plusieurs mois après la date de…. domiciliation !!!

    Au registre des importations de produits destinés à être revendus en l’état,selon les termes de l’instruction de Loukal, il est fait obligation à tout importateur de domicilier sa facture au minimum 30 jours avant l’expédition des marchandises !!! Au Minimum, il y a 30 jours donc entre la domiciliation et l’expédition ! Mais le maximum de jours n’a pas été défini !!!

    Et c’est là où l’ABEF et la banque d’Algérie se font piéger . Par leur propre réglementation !

    Exemple pratique : Un importateur algérien qui a domicilé 24 heures avant l’entrée en vigueur de l’interdiction ( le 9 juin) est en droit de réceptionner la marchandise espagnole bien au delà de ces délais . L’expédition peut avoir lieu en juillet ,Août ou septembre etc…

    C’est ce qui a contraint au final l’ABEF à se rétracter. Mais quelques heures avant le recul de l’ABEF, la Banque d’Algérie a essayé de sauver son « honneur» en émettant une instruction en ce 28 juillet pour abroger les dispositions de l’instruction de Loukal.

    Au final, perdus dans une tourmente qu’ils ont eux mêmes créée , ces établissements de premier ordre ont fini par jeter l’éponge. Et le discrédit…

    Officiellement c’est l’ABEF qui est derrière toute cette affaire de suspension commerciale avec l’Espagne. Il n’existe bien sûr aucune trace d’instructions données par les hautes autorités du pays…

    L’ABEF une simple organisation professionnelle qui ne dispose d’aucun pouvoir de décision s’est retrouvée, malgré elle , exposée à un exercice qui dépasse de loin le petit jeu d’écriture comptable ou de lecture de bilan…

    Il s’agit là du crédit de tout un pays.

    Karim A.

    ABNews, 30/07/2022

    #Algérie #Banque_d_Algérie #Espagne #Commerce #ABEF

  • Economie mondiale : Les prévisions sombres du FMI

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    L’économie mondiale est en berne et l’avenir s’annonce sombre. Le diagnostic est signé du Fonds monétaire international qui révise à la baisse ses prévisions de croissance et alerte sur le risque d’une récession mondiale. Ainsi cette année, il ne faudra pas s’attendre à une croissance supérieur à 3,2% , soit 0,4 point de moins que les dernières prévisions.

    « L’économie mondiale est encore sous le choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine. Nous sommes maintenant confrontés à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. La croissance de la production mondiale a été révisée à la baisse à 3,2 % cette année et à 2,9 % l’année prochaine, tandis que l’inflation a été révisée à la hausse à 6,6 % dans les économies avancées et à 9,5 % dans les économies émergentes et en développement. Les trois plus grandes économies du monde, les États-Unis, la Chine et l’Europe sont au point mort » explique Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef au FMI.
    La prévision de croissance des Etats-Unis pour cette année est abaissée de 1,4 point par rapport à avril, à 2,3%.

    Et la probabilité que la première économie du monde échappe à la récession est désormais faible, a averti M. Gourinchas lors d’une conférence de presse: « l’environnement actuel suggère que la possibilité que les Etats-Unis échappent à la récession est mince en effet (…) C’est un chemin très étroit ».

    La Chine a, elle, enregistré « un ralentissement pire que prévu », avec 3,3% de croissance projetée (-1,1 point) à cause des fermetures liées au Covid-19 et de « l’aggravation de la crise immobilière ».

    Quant à la zone euro, la prévision de croissance est abaissée de 0,2 point, à 2,6%, plombée par l’Allemagne, la France et l’Espagne, en conséquence, entre autres, de la guerre en Ukraine.

    La Russie en revanche, qui fait face à une vague de sanctions internationales, devrait s’en sortir mieux que prévu en 2022, enregistrant un plongeon de son PIB de 6%, et non de 8,5% comme anticipé il y a trois mois, ce qui reste « une récession très sévère », a commenté le chef économiste.

    Les prix ne cessent de grimper, partout dans le monde. L’inflation devrait atteindre 8,3% cette année à l’échelle mondiale. La guerre en Ukraine fait flamber les coûts de l’alimentation et de l’énergie. Des prix qui pourraient encore augmenter ; » l’arrêt complet des exportations de gaz russe vers les économies européennes en 2022 ferait largement augmenter l’inflation dans le monde » prévient le FMI.

    Face à cela, les Banques centrales, dont la Fed aux Etats-Unis et la BCE en Europe, ont commencé à refermer le robinet des liquidités pour restreindre la consommation et desserrer la pression sur les prix.

    Et elles doivent continuer, « parce qu’il est nécessaire de planter les graines de la stabilité macro-économique future », a commenté Pierre-Olivier Gourinchas.

    Mais cela ne se fera pas sans mal: « une politique monétaire plus stricte aura inévitablement des coûts économiques, mais tout retard ne fera que les exacerber ».

    El Khabar, 26/07/2022

    #FMI #Economie #Croissance

  • Huit migrants noyés au large du Maroc

    Maroc, migration, Tarfaya, Iles Canaries, migrants africains, Espagne,

    Les autorités marocaines affirment avoir récupéré les corps de huit migrants noyés en tentant de rejoindre les îles Canaries.

    Les corps de huit migrants ont été récupérés par les autorités marocaines le 25 juillet, rapportent diverses agences de presse, dont Reuters, l’Agence France Presse (AFP) et l’agence de presse d’État marocaine MAP .

    Les migrants se seraient noyés après que leur bateau se soit échoué au large des côtes du sud du Maroc, dans la province de Tarfaya. Les autorités pensent que le groupe se dirigeait vers les îles espagnoles des Canaries, l’archipel de l’océan Atlantique, à un peu plus de 100 kilomètres au large des côtes marocaines.

    Les corps des huit personnes ont été emmenés à la morgue d’un hôpital local à Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental, selon le journal français Le Figaro.

    18 migrants interpellés pour interrogatoire
    Dix-huit autres migrants, qui seraient originaires d’Afrique subsaharienne, ont été arrêtés par les autorités après des raids dans la zone proche du naufrage du navire. Il n’était pas immédiatement clair si les 18 étaient également à bord du bateau. Cependant, l’AFP a rapporté qu’ils avaient survécu au naufrage et avaient été « détenus pour interrogatoire ».

    Selon Le Figaro, « une enquête a été ouverte pour déterminer qui est à l’origine de cette opération d’immigration clandestine », le journal citant les mêmes sources marocaines anonymes de Tarfaya.

    Le Maroc un point de transit clé

    Alors que le conflit et les rapports de mauvais traitements infligés aux migrants en Libye s’aggravent, il semble que de plus en plus de migrants se tournent vers ses voisins, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie comme nouveaux pays de transit vers l’Europe.

    Certains migrants tentent de pénétrer dans les enclaves espagnoles du continent africain, Melilla et Ceuta, directement depuis le territoire marocain, d’autres tentent de traverser la Méditerranée depuis la côte nord du Maroc, vers l’Espagne.

    Mais alors que les patrouilles le long de ces frontières se sont intensifiées, de nombreux migrants se tournent vers la côte ouest du Maroc et le Sahara occidental dans l’espoir d’embarquer sur des bateaux traversant l’Atlantique en direction des îles espagnoles des Canaries.

    Décès en 2022

    En juin, entre 23 et 37 migrants seraient morts en tentant d’escalader la barrière frontalière vers Melilla. L’organisation caritative espagnole Caminando Fronteras (Walking Borders) a estimé que près de 1 000 migrants sont morts ou ont été portés disparus en mer sur diverses routes vers l’Espagne au cours des six premiers mois de 2022 seulement.

    Le projet Missing Migrants de l’agence des Nations Unies pour les migrations évalue les chiffres à environ 312 au cours des six premiers mois de 2022 sur la route des îles Canaries, et environ 18 décès pour diverses raisons enregistrés autour des côtes de l’Afrique du Nord au cours de la même période.

    Cependant, l’OIM indique également que le nombre réel de décès peut être beaucoup plus élevé car de nombreuses personnes ne préviennent pas leurs amis ou leurs proches lorsqu’elles sont sur le point d’embarquer pour une traversée.

    De plus, de nombreux décès surviennent également avant même que les migrants n’atteignent les côtes. Par exemple, dans le désert du Sahara au Niger et au Mali, plusieurs groupes de migrants ont été récemment abandonnés par des passeurs et retrouvés morts après avoir été exposés à des températures pouvant dépasser 40 degrés dans la journée, avec peu ou pas d’eau ou de nourriture à conserver. ils vont.

    Avec AFP, Reuters

    Info Migrants, 26/07/2022

    #Maroc #Migration #Iles_Canaries #Sub_sahariens