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  • Maroc-Espagne : Les cris étouffés de Melilla

    Maroc-Espagne : Les cris étouffés de Melilla

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    La dissimulation médiatique en Espagne et dans le reste de l’Europe du massacre qui a eu lieu ce vendredi 24 juin à Melilla dénonce haut et fort la collusion existante entre les entreprises de médias, l’establishment politique et les monarchies espagnole et marocaine.

    Si chaque année, des crises sont annoncées à la frontière entre l’Espagne et le Maroc, la tragédie vécue par les immigrants africains qui tentent d’atteindre le territoire européen est quotidienne et n’est diffusée sur aucune chaîne, sauf si la situation dépasse l’écran de fumée imposé au spectre des informations.

    À Ceuta et Melilla, deux villes subsahariennes qui constituent encore la juridiction espagnole, la sécurité est élevée pour l’immigration et on assiste généralement à des avalanches, des asphyxies, des passages à tabac et des bousculades non seulement de la population migrante mais aussi des « porteuses » (femmes commerçantes de tissus, sous-payées et pratiquement asservies) en raison de la précarité du système qui y est établi.

    Le poste frontalier Tarajal II de Ceuta, ouvert en 2017, est par exemple considéré comme la septième frontière la plus inégalitaire du monde, au-dessus du poste Mexique-États-Unis, selon un rapport d’El Confidencial, et selon un rapport du chercheur Íñigo Moré, c’est l’un des points de passage frontaliers où les droits de l’homme sont les plus violés. Melilla fait également partie de cette catégorie dans l’analyse de Moré.

    Pour 2017, la contrebande à Ceuta, Melilla et au Maroc avait une valeur estimée à 1 milliard d’euros par an (soit l’équivalent de la moitié de toutes les exportations déclarées de l’Espagne vers le Maroc). La gendarmerie marocaine à ces points frontaliers s’est montrée vexatoire et le massacre de Melilla, qui a fait au moins 30 morts selon des sources non officielles, confirme cette caractéristique.

    Les gouvernements espagnol et marocain affirment que plus de 500 personnes ont pris d’assaut la clôture qui sépare leurs deux pays, de la ville africaine de Nabor à Melilla. Cela a produit une irrégularité qui s’est produite auparavant, avec les mêmes conséquences violentes, bien que dans une moindre mesure.

    Sauter la clôture est courant malgré sa nature dangereuse, car elle est constituée de lames. La clôture a réussi à réduire le nombre de migrants, mais « au prix de la violation de leurs droits humains », a dénoncé en 2020 le militant Rafael Lara, l’un des responsables de l’Association andalouse des droits de l’homme (APDHA).

    De 2018 à 2019, les migrants subsahariens en Espagne ont chuté d’environ 50 %, ce qui coïncide avec une augmentation du nombre de personnes tuées sur la route migratoire. Il est fatal d’oser franchir les frontières maroco-espagnoles vers un avenir supposé meilleur dans l’Union européenne (UE).

    D’ici 2020, comme le souligne la Lara précitée, la pression exercée par les forces de police marocaines dans le nord du pays a provoqué une telle baisse des immigrés subsahariens, mais en même temps, cela permet de comprendre pourquoi un grand nombre de personnes ont tenté de franchir violemment la clôture de Melilla le vendredi 24 juin :

    « La zone a été ratissée et les migrants ont été massivement arrêtés et emmenés dans la zone sud », a assuré Lara. Cela a conduit, assure-t-il, au « démantèlement des camps de migrants près des villes autonomes de Ceuta et Melilla » où les Subsahariens se préparaient à sauter la clôture des deux villes. Précisément, à proximité de ces villes, du côté marocain, une triple clôture de barbelés a été installée, selon l’organisation, alors que le ministère de l’Intérieur espagnol a commencé à les retirer de ses frontières terrestres il y a trois mois.
    Cette pression policière a pu provoquer une crise au sein des migrants, qui a conduit à l’avalanche qui a fait l’objet d’une réponse annihilante, conformément au comportement habituel de la gendarmerie locale, comme cela a été dénoncé.

    Et, selon les rapports de mai, la baisse de l’immigration a eu un effet de rebond. L’Espagne a enregistré l’entrée irrégulière de 50 000 migrants par ses côtes, Ceuta et Melilla depuis mai 2021.

    La coercition exercée sur les migrants subsahariens s’est traduite par un nombre croissant de  » fence-jumpers  » à Melilla :

    Les dernières données de l’Intérieur sur cette question, qui correspondent aux entrées illégales en Espagne entre le 1er janvier et le 15 mars 2022, font état de 8 276 entrées, dont le dernier saut à la clôture de Melilla le 3 mars, au sujet duquel le gouvernement a manifesté sa « préoccupation ». À cette occasion, plus de 800 migrants ont traversé dans la ville autonome, l’un des chiffres les plus élevés enregistrés.
    Un communiqué signé par cinq organisations marocaines affirme que « le drame de cette triste journée est la conséquence d’une pression planifiée contre les exilés » :

    Depuis plus d’un an et demi, les personnes qui migrent vers Nador se voient refuser l’accès aux médicaments et aux soins médicaux, leurs camps sont incendiés et leurs biens volés, leur maigre nourriture détruite et même le peu d’eau potable dont ils disposent dans les camps confisqué.
    Ces expéditions punitives ont entraîné une spirale de violence des deux côtés. Une violence à condamner quelle que soit son origine, mais qui rappelle la violence systémique subie par les migrants à Nador depuis des années par les forces de l’ordre espagnoles et marocaines. Ces pratiques ont été condamnées à plusieurs reprises par des organismes nationaux, régionaux et des Nations unies.
    Le contexte du massacre de Melilla est clair : il s’agit d’une conséquence des politiques migratoires entre le Maroc et l’Espagne-UE. C’est un échec en matière de droits de l’homme, bien qu’il soit lucratif pour les trafiquants européens.

    Rappelons, par ailleurs, que l’État espagnol (un pays de l’OTAN) a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur les territoires du Sahara occidental, mettant ainsi à mal la lutte du Front Polisario pour l’indépendance et l’autonomie de ses peuples.

    Les témoignages recueillis par Público à Madrid, lors d’une manifestation en faveur de la légalisation des migrants africains en Espagne et en rejet du massacre du dimanche 26 juin, disent ne pas être « surpris » par « cette honte » tout en déplorant les événements.

    Un migrant, activiste et acteur, Thimbo Samb, a déclaré aux médias que la politique migratoire de l’Union européenne (UE) est « hypocrite, sale et éhontée » car, selon lui, les gouvernements occidentaux tentent de donner des « leçons » de respect des droits de l’homme tout en faisant « le pire », et suggère que, si l’UE veut freiner l’immigration, ce qu’elle doit faire, c’est « arrêter de piller les ressources » de l’Afrique.

    Pour l’Europe, le continent africain a été, depuis l’époque coloniale, une mine de matières premières et de main-d’œuvre esclave et semi-esclave. À propos de ce massacre, et conformément à l’histoire coloniale de l’Espagne, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a remercié les efforts de « la gendarmerie marocaine [qui] s’est engagée à fond pour tenter d’empêcher cette violente agression ».

    Ainsi, les cris d’inégalité, de précarité et de violence de l’Afrique, et par extension, de l’ensemble du Sud, sont une fois de plus réduits au silence à un moment global où le Nord (qu’il soit américain ou européen) cherche à écraser toute dissonance anti-hégémonique tout en exploitant les ressources par le pillage ou l’imposition financière.

    La main sanglante est assumée d’avance dans les couloirs migratoires de la mort d’un bout à l’autre du monde.

    Misión verdad, 27 juin 2022.

    #Marruecos #Espana #Melilla #InmigrantesAfricanos

  • Maroc-Espagne : Horreur et mort à Melilla

    Maroc-Espagne : Horreur et mort à Melilla

    Maroc, Espagne, Melilla, Migrants africains, Sénégal, Tchad, Mali, Guinée,


    Carlos Girbau

    Trente-sept morts, des dizaines de blessés sans soins, des gens entassés sur le sol, battus, frappés, lapidés, poursuivis et renvoyés au Maroc dans le feu de l’action. C’est le résultat de la tentative de deux mille personnes, en grande majorité des Subsahariens, de franchir les cinq clôtures (deux marocaines et trois espagnoles) d’une hauteur pouvant atteindre 10 mètres qui entourent le périmètre de 11,5 kilomètres de la ville de Melilla. Un acte dantesque, inhumain, qui a violé toute légalité internationale, a coûté des vies et n’a pas respecté un seul des droits de ceux qui, privés de tout dans leur pays et sur leur continent, cherchent à trouver un endroit où ils peuvent réaliser leur projet de vie.

    Le président Sánchez n’a pas hésité à féliciter la police marocaine et la Guardia Civil pour un tel exploit, et à saluer la collaboration entre les deux. Dans la même déclaration, il a qualifié la tentative de saut d’ »agression violente » et a imputé les décès aux « mafias qui trafiquent les êtres humains ». Enfin, il a qualifié l’action des migrants d’ »attaque contre l’intégrité territoriale de notre pays de manière violente ».

    Le ministre de la Justice et de l’Intérieur de la Communauté de Madrid du PP, Enrique López, a profité de l’occasion pour réclamer plus de gardes civils, de policiers, plus de moyens pour eux et même un renfort de l’armée. M. Abascal, président de Vox, a de nouveau défendu le renvoi de tous les sans-papiers et la persécution légale des ONG travaillant sur l’immigration et l’asile. Pour sa part, la zone internationale de Podemos a souligné que « ignorer le droit international en bradant, entre autres, les droits du peuple sahraoui et en faisant confiance à des gouvernements qui violent systématiquement les droits de l’homme a des conséquences ». La troisième vice-présidente, Yolanda Díaz, ajoute que « personne ne devrait mourir comme ça », avoue avoir été choquée par les images et demande que « ce qui s’est passé soit clarifié ». Íñigo Errejón, de Más País, déclare notamment qu’il est « horrible que la police marocaine soit félicitée. »

    La frontière sud

    Deux jours avant le sommet de l’OTAN à Madrid (29 et 30 juin), dans les coups, les mauvais traitements et les morts, nous avons vu le sens pratique et concret des paroles du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, lorsqu’il a expliqué que le gouvernement fait confiance à ses alliés atlantiques pour accorder une attention particulière au flanc sud et a souligné que l’Afrique connaît une situation préoccupante de famine due au manque de céréales à cause de la guerre en Ukraine.

    Un peu moins de quatre ans se sont écoulés entre les scènes de vendredi et le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » que 152 pays (dont les royaumes d’Espagne et du Maroc) ont signé à Marrakech sous les auspices de l’ONU. Il n’y a pas de migration sûre, il n’y a pas d’ordre et encore moins de passage régulier des frontières. Comme nous l’avons souligné dans l’article qui traitait de ce pacte dans Sin Permiso (ici) et comme le montre la réalité, il ne peut y en avoir. Dans un système (le capitalisme) qui déprend la nature, qui croît (beaucoup ou peu), mais toujours de manière incontrôlée, et qui, ce faisant, dépossède des millions d’êtres humains de tout sauf de leur capacité de travail, c’est impossible. La grande majorité de l’humanité est obligée de chercher sa subsistance en employant d’autres personnes, les propriétaires de l’argent et des moyens de production. Obligé de manger pour vivre et condamné à travailler pour manger, l’être humain sautera par-dessus les clôtures et les murs ; il peut y perdre la vie, il peut même vivre sans papiers, mais il cherchera toujours à survivre. Aujourd’hui, il y a plus de murs que jamais sur la planète, soixante-dix, mais aussi plus de migrations que jamais auparavant. Par conséquent, cela ne semble pas être le moyen de garantir autre chose que la souffrance.

    Seguridad y derechos

    Las vidas cercenadas en Melilla demuestran la dura realidad antes resumida y sus efectos en el mestizaje y la pluralidad que ya tiene la clase trabajadora en los países desarrollados. Que la llegada de esa masa humana expulsada de sus entornos, como lo fueron nuestros antepasados, plagando las ciudades del reino, no pueda ser ordenada, ni regular no quiere decir que no pueda ser segura para quienes arriban. La condición para que sea así radica precisamente en la extensión general de los derechos para toda la población. Justamente aquello que hoy se nos recorta en Europa (sanidad, educación, vivienda, derechos políticos y sociales).

    Millones de turistas llenado las playas y los bares demuestran que cruzar las fronteras representa una tarea perfectamente posible sin perder la vida en ello. La condición: un marco legal que lo permite. Por eso no hay “mafias” ni “tráfico” de turistas. La seguridad de una frontera no se mide por el número de muertos que suma, sino por su respeto a la legalidad internacional. Es esa legalidad la que la garantiza, tanto la de sus habitantes, como la de los que llegan.

    El negocio ilegal en la inmigración crece de la mano de las restricciones. Los pasadores de fronteras hacen su agosto con las medidas “legales” que prohíben el acceso a las personas migrantes o en aquellas que les impiden acceder a servicios básicos, como la ley de Extranjería en el reino de España. Ese marco normativo ampara un racismo institucional que lo único que favorece es la economía sumergida, el abuso y rebajar el conjunto de las condiciones de trabajo de la mayoría. La campaña a favor de un proceso de regularización extraordinaria de 500 mil personas que diversas entidades están desarrollando y que puede seguirse aquí así lo señala. La igualdad en derechos de todas las personas que viven en un determinado territorio y la garantía democrática de su extensión y ejercicio constituye el mejor remedio ante el abuso y muerte.

    Ante lo sucedido, habrá que investigar las muertes en el Congreso de los Diputados, ante la justicia, el Defensor del Pueblo y la propia Unión Europea. Reducir la posibilidad de que vuelva a ocurrir algo semejante exige un marco seguro basado en la legalidad internacional, en la regularización de quienes ya están aquí y en la derogación de leyes como la de extranjería.

    Si las fuerzas de progreso no se toman muy en serio esta tarea, solo quedará la política que se desprende del acuerdo con Marruecos, que niega el derecho de autodeterminación al pueblo saharaui y que se halla detrás de las vallas y el sufrimiento que, de nuevo, hemos contemplado en Melilla.

    Sinpermiso.info, 26/06/2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #MigrantsAfricains #Tchad #Soudan #Sénégal #Mali #Guinéee

  • Espagne: Ignacio Cembrero traduit en justice par le Maroc

    Espagne: Ignacio Cembrero traduit en justice par le Maroc

    Espagne, Maroc, Ignacio Cembrero, Espionnage, Pegasus, Forbidden Stories,

    QUATRIEME ACTION LEGALE DU PAYS ALAOUITE

    Le Maroc poursuit le journaliste Ignacio Cembrero pour l’avoir associé à Pegasus.
    Il l’accuse de lui porter préjudice diplomatiquement et économiquement pour avoir soupçonné l’État alaouite d’être à l’origine de diverses infections par le logiciel malveillant d’espionnage.

    Par Beatriz Parera

    Le fait que le Maroc soit soupçonné d’espionner via Pegasus différents téléphones portables, dont celui du président du gouvernement, n’est pas nouveau. Le royaume alaouite est apparu comme le coupable probable de l’infection des appareils presque dès le début, en raison du contexte géopolitique dans lequel le logiciel espion a été utilisé pour s’immiscer dans les terminaux de différentes personnes. Des rapports et des déclarations politiques, voire des articles de la presse internationale, n’ont cessé de le souligner depuis que le piratage téléphonique de masse a été révélé. Le Maroc a annoncé une action en justice et a engagé un avocat en Espagne. Il vient de poursuivre en justice le journaliste Ignacio Cembrero, spécialiste de l’information sur le Maghreb et victime de cette surveillance. Ce n’est pas la première fois. Forbidden Stories, une association regroupant 17 grands médias, a commencé à publier le 18 juillet 2021 que quelque 10000 téléphones portables avaient été ciblés par les services secrets marocains. Parmi eux, il y avait celui de Cembrero. Trois journaux – « Le Monde », « The Guardian » et « Le Soir » – ont publié son nom comme étant concerné par l’espionnage. Il a fait référence à cette étude dans différents médias où il a été interviewé ou a exprimé son opinion à ce sujet. Il s’agit de la première action en justice signalée en Espagne.

    Avec celle-ci, ils sont au nombre de quatre les plaintes déposées par le Royaume du Maroc contre le journaliste ou des personnes liées à lui. A cette occasion, le pays l’accuse au civil d’avoir fait « diverses déclarations » dans lesquelles il insinue que l’Etat alaouite pourrait être derrière l’espionnage. Dans presque tous les cas, il a cité Forbidden Stories comme source. Le Maroc affirme que ces déclarations et articles portent de « graves accusations » à son encontre, lui causant un préjudice. Conscient qu’en tant que personne morale de droit public, il ne peut pas demander la protection de son honneur, de sa vie privée et de son image, le plaignant a introduit « une action simplement déclaratoire » par laquelle il demande la reconnaissance de droits pour éviter que « son image soit ternie en Espagne et au niveau international ».

    Le Maroc évite la possibilité de réclamer une rectification des déclarations jointes à la plainte, en assurant, d’une part, que les propos du journaliste « dépassent le cadre de la critique politique légitime » et, d’autre part, en considérant que, dans ce cas, Cembrero se présente « comme une victime » et non comme un professionnel. « Le défendeur s’est placé juridiquement dans l’obligation de prouver que le Royaume du Maroc est responsable de l’espionnage allégué ou, au contraire, de le nier ou de le rétracter », affirme-t-il. Le plaignant se réfère à divers articles et déclarations du journaliste, dont une chronique également publiée dans ce journal.

    Bien que les « dommages » que le Royaume prétend avoir subis ne soient pas quantifiés, l’action en justice suggère qu’un haut niveau de compensation financière est recherché. Il affirme que la prétendue accusation « a le potentiel d’affecter les relations entre les peuples, les gouvernements et les relations diplomatiques » et même de provoquer un déclin « du tourisme intérieur ». Il nie être à l’origine de l’espionnage. « La réalité est que le Royaume du Maroc n’est pas responsable de l’espionnage d’Ignacio Cembrero, ou de tout autre citoyen. Le Royaume du Maroc ne dispose pas du programme Pégasus », précise-t-il.

    Quatre actions en justice

    Cela porte à quatre le nombre d’actions en justice engagées par les autorités marocaines contre le journaliste. Les trois précédents ont été classées. Au début de l’année 2014, il a été inculpé devant le parquet général de glorification du terrorisme pour avoir établi un lien dans un blog publié par  » El País  » (Orilla Sur) vers la première vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb consacrée au Maroc. L’intention était informative, puisque le leader d’Al-Qaïda, Abdelmalek Droukdel, a demandé aux Marocains d’ »émigrer vers Allah dans votre propre pays ».

    Lorsque le ministère public a classé l’affaire, le gouvernement marocain a déposé une plainte pour le même motif auprès de l’Audiencia Nacional en juin 2014, qui a connu le même sort. Des mois plus tard, en octobre 2015, Ahmed Charai, un homme d’affaires lié à la presse, l’accuse d’ingérence dans son honneur pour avoir révélé dans un article, publié en l’occurrence dans « El Mundo », qu’il était un proche collaborateur des services secrets étrangers marocains (DGED), tel que suggéré par de nombreux documents ayant fait surface sur Twitter à l’automne 2014.

    Selon le journaliste, en plus des procédures ouvertes, il a été suivi à Madrid dans le but de le photographier avec le prince Moulay Hicham, le cousin rebelle du roi du Maroc. La photo n’a pas été obtenue, mais un photomontage a été publié dans lequel il apparaît assis à côté du prince dans un autre lieu. En outre, il indique qu’il a été banni de divers organismes liés au ministère espagnol des affaires étrangères, comme la Casa Árabe de Madrid, qui ne lui a pas permis de présenter un livre dans l’une de ses salles.

    Les juristes consultés par ce journal décrivent l’action entreprise par le Royaume du Maroc comme faisant partie des techniques connues sous le nom de Strategic Lawsuits Against Public Participation (SLAPP), c’est-à-dire des actions visant à intimider les voix critiques ou gênantes pour ses intérêts. L’UE prépare une directive contre ce type de pratique, qui vise à déclencher de longues batailles juridiques devant les tribunaux, avec des coûts élevés pour le défendeur, qui s’éternisent pendant des années. Il y a plusieurs mois, le Royaume du Maroc a engagé les services du cabinet Ernesto Díaz-Bastien y Abogados, SLP (EDBA) pour se défendre devant les tribunaux espagnols contre les accusations de Pegasus. L’avocat a commencé avec Cembrero à exécuter l’ordre, visant à couper « la publication et la diffusion répétées de nouvelles malveillantes et calomnieuses ».

    El Confidencial, 03/07/2022

    #Maroc #Espagne #IgnacioCembrero #Pegasus #Espionnage #Presse #Journaliste

  • Le MAE espagnol n’exclut pas une intervention de l’OTAN au Mali

    Le MAE espagnol n’exclut pas une intervention de l’OTAN au Mali

    Espagne, José Manuel Albares, OTAN, Mali, Sahel,

    MADRID, 30 juin (Reuters) – Le ministre espagnol des Affaires étrangères Jose Manuel Albares a déclaré jeudi qu’il n’excluait pas une intervention de l’OTAN au Mali si nécessaire, après que le sommet de l’alliance à Madrid a mentionné le terrorisme parmi les « menaces hybrides » que des puissances hostiles peuvent utiliser pour porter atteinte à sa stabilité.

    Interrogé sur une intervention de l’OTAN au Mali, il a déclaré à la radio locale RNE : « Non, nous ne l’excluons pas ».

    « Si c’était nécessaire et si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions », a-t-il ajouté.

    Le nouveau concept stratégique de l’OTAN mentionne le terrorisme et les migrations comme des éléments à surveiller au cours de la prochaine décennie, et désigne le flanc sud comme une nouvelle source de risque pour la stabilité.

    Déclaration d’Albares à la Radio Nationale d’Espagne

    Reuters, 30 juin 2022

    #Espagne #Mali #OTAN #Albares

  • De Lesbos à Nador, violence ordonnée des Etats

    De Lesbos à Nador, violence ordonnée des Etats

    Maroc, Melilla, Nador, Espagne, migrants africains,

    A nouveau l’actualité nous rappelle de manière brutale que les frontières existent pour certains groupes de personnes, racisées, avec leurs conséquences néfastes et que les acteurs étatiques impliqués sont plus que prêts de passer outre les droits humains pour imposer leur sélection arbitraire des personnes désirées et des personnes non-désirées.

    Par Pauline Fischer

    Il est à peu près 6 heures du matin le 25. Juin 2022. Dans les transports, je survole l’actualité de la veille sur l’écran de mon téléphone portable. Je m’arrête sur une publication aux images violentes : il s’agit d’informations concernant un affrontement entre personnes en migration et forces de l’ordre marocaines et espagnoles à la frontière de Béni Ensar et Melilla. Rapidement je comprends l’ampleur des évènements, les images sont d’une violence incroyable : des corps d’hommes racisés noirs, entassés, allongés par terre dans ce qui ressemble à des cages, des barrières.

    Le sol, on ne peut même plus l’identifier, tellement il est couvert de corps ; des agents des forces de l’ordre marocains leur donnent des coups de bâton au lieu de les aider; une autre vidéo qui laisse supposer, que ces personnes, parmi lesquels, je comprends maintenant, se trouvent aussi de nombreux cadavres, se sont font écrasé par une lourde barrière et que à nouveau personne ne leur vient à l’aide.

    Dans les heures qui suivent, d’autres photos et vidéos me parviennent, mais je ne peux pas toutes les regarder, elles contiennent trop de violence. Je comprends que le massacre continu qui a lieu depuis des décennies au niveau des frontières de l’Union européenne, trouve une nouvelle apogée. – Et je ne peux outre que penser à la douleur de la mère qui découvre la mort de son enfant sur l’une de ces vidéos qui parcourent le monde d’ores et déjà.

    Un système sélectif de migrant-e-s désirées

    La catégorie au sein de laquelle se trouvent les personnes non-désiré·e·s, souvent mineur·e·s, est déterminée par un racisme profond qui continue à être véhiculé par les temps coloniaux aux temps néocoloniaux. Les motifs racistes derrière ce système de sélection également raciste, s’affichent de façon flagrante lorsqu’on observe les deux- poids- deux- mesures qui s’appliquent aux personnes qui cherchent à entrer sur le territoire de l’Union européenne dans l’objectif de trouver une protection.

    Si l’Union européenne s’est félicitée d’humanité ainsi que d’unité dans l’accueil des ressortissant-e-s ukrainien-ne-s fuyant la guerre en Ukraine, ce sont les nécro-politiques et le laisser-mourir imposées aux personnes racisées originaire des pays d’Afrique et d’Asie qui font unité, nonobstant du respect des droits humains et de la dignité humaine.

    Dans le cas du massacre du 24 juin, de la situation à la frontière biélorusse- polonaise, turco- grecque ou sur la « route des Balkans » il ne suffira cependant plus de parler de laisser-mourir, mais d’un acte de mise à mort, car on empêche des personnes activement de passer une frontière au péril de leurs vies, s’il le faut. Ce qui divise au sein de l’UE et dans les relations avec les Etats voisins, c’est la question géopolitique à savoir qui doit effectuer la violence ordonnée ; ici encore une fois des motifs racistes et coloniaux émergent.

    Lire la suite depuis la source : Enass.ma

    #Maroc #Nador #Melilla #Espagne #MigrantsAfricains



  • Une éventuelle intervention militaire de l’OTAN au Mali?

    Une éventuelle intervention militaire de l’OTAN au Mali?

    OTAN, Mali, Sahel, Espagne, José Manuel Albares,

    Le MAE espagnol évoque une éventuelle intervention militaire de l’OTAN au Mali

    La réunion de l’OTAN jeudi à Madrid marque un tournant dans la conception de la menace de l’organisation atlantique. La nouvelle doctrine militaire de base de l’OTAN qualifie le terrorisme et la migration de « menaces hybrides » et inclut le flanc sud comme une nouvelle source de risque pour la stabilité des pays membres.

    Le conclave de l’OTAN à Madrid a été l’occasion pour le très contesté ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares, de menacer les pays du sud de nouvelles interventions militaires.

    Interrogé par des journalistes en marge du sommet de l’alliance, le diplomate ibérique, a déclaré, le jeudi 30 juin, qu’ « une intervention militaire de l’OTAN au mali n’est pas exclue ». Les propos du chef de la diplomatie espagnole, rapportés par la station de radio locale RNE, engage l’OTAN dans une nouvelle ère et risque de créer des vagues sur le continent africain déjà en colère contre les interventions étrangères. « Si c’était nécessaire et si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions », a répondu clairement José Manuel Albares.

    Nouveau concept stratégique

    Incluant le terrorisme et les migrations comme « menaces hybrides » que des « puissances hostiles pourraient instrumentaliser pour nuire à la stabilité » des pays membres de l’Alliance, l’OTAN compte désormais renforcer ses capacités de défense et étendre son champ d’action vers le sud. D’ailleurs, la déclaration du MAE espagnol intervient au moment de l’adoption du nouveau « concept stratégique » de l’OTAN qui implique la zone du Sahel et l’ensemble du flanc sud dans ses nouveaux plans stratégiques. Pour l’alliance, cette région représente un intérêt stratégique pour les pays membres, mais aussi elle peut être « source de menaces potentielles » à cause d’une instabilité sécuritaire devenue chronique en Afrique.

    Influence russe
    Cette nouvelle vision de l’OTAN renseigne sur les objectifs de l’actualisation de la doctrine militaire de l’organisation atlantique en se tournant vers le sud notamment l’Afrique. L’influence russe en Afrique est constamment évoquée. Madrid qui abritait ce sommet de l’OTAN, avait appelé le 25 mai dernier, par le biais de sa ministre de la Défense, Margarita Robles, l’OTAN à prendre en charge les inquiétudes des européens concernant « l’influence croissante des russes en Afrique ». Quelques heures avant l’ouverture du sommet des pays membres de l’OTAN, c’est le chef de la diplomatie espagnol qui s’est alarmé de la « présence russe croissante en Afrique, et plus particulièrement en Afrique du Nord ».

    Cette offensive de l’OTAN en termes de vision militaire et d’appréciation des menaces qui visent l’Afrique et particulièrement l’Afrique du Nord semble être impulsée par les pays du sud de l’Europe notamment l’Espagne et la France, deux ex-puissances coloniales en perte de vitesse en Afrique.

    Il est, par ailleurs, utile de rappeler au MAE espagnol les dégâts de l’intervention militaire de l’OTAN en Lybie et les conséquences sécuritaires sur toute la région de l’Afrique du Nord et le Sahel. Cette logique d’intervention militaire n’a jamais été une solution aux crises de l’Afrique, au contraire elle creusera le faussé entre les partenaires occidentaux et les pays africains hostiles aux interventions étrangères.

    L’Algérie aujourd’hui, 01 jui 2022

    #Afrique #Sahel #OTAN #Espagne #Mali #Russie

  • Espagne: Les secteurs des machines et de papier ibériques touchés

    Espagne: Les secteurs des machines et de papier ibériques touchés

    Espagne, Algérie, entreprises espagnoles, crise diplomatique,

    Par : Hamid Mecheri

    Avec des échanges commerciaux d’une valeur de 7 000 millions d’euros par an, l’inquiétude apparaît dans au moins deux secteurs clés de l’économie basque (nord de l’Espagne), en raison de la crise diplomatique de l’Espagne avec l’Algérie. L’une est stratégique, celle des constructeurs de machines, et l’autre, l’industrie papetière, la plus touchée, est moins présente dans l’ensemble de l’économie basque, a révélé le site espagnole « Deia.es », citant les conclusions d’un rapport de l’Agence basque pour le développement des entreprises (Spri). Cette dernière, selon la même source, a souligné que le 8 juin, les autorités algériennes ont annoncé la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, signé entre l’Espagne et l’Algérie en 2002 et la L’ABEF (Association des banques et établissements financiers d’Algérie) a envoyé une lettre à ses associés demandant le gel des domiciliations pour le paiement des opérations de commerce extérieur avec l’Espagne.

    « La rupture commerciale avec l’Algérie met (au niveau de pays de Basque) en danger des échanges commerciaux d’une valeur de 7 000 millions d’euros par an, bien que 91 % des importations de l’Espagne depuis l’Algérie en 2021 aient été du gaz et d’autres combustibles, soit près de 4 400 millions d’euros en total », selon les données du Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme », recueillies par Spri.

    Ce rapport indique qu’en Euskadi (communauté autonome du Pays basque, nord de l’Espagne), la situation est alarmante, puisque le commerce basque avec l’Algérie en 2021 représente des chiffres nettement élevés. Plus précisément, les exportations basques vers l’Algérie ont représenté 66,8 millions l’année dernière et 7,6 millions d’importations , tandis qu’au premier trimestre de cette année, les exportations ont atteint 17,7 millions et les importations ont enregistré une augmentation notable jusqu’à 4,7 millions, plus de la moitié du volume total de 2021.

    L’an dernier, deux produits représentaient plus de 60 % des exportations : les papiers et cartons (28 millions) et les biens d’équipements mécaniques (12,3 millions). Ces deux produits sont également les plus importants au premier trimestre 2022, regroupant 67% des exportations basques. Concernant le démarrage de cet exercice, Spri note que les exportations stagnent en raison du « blocage » des paiements bancaires et que seules les exportations dont la domiciliation a eu lieu avant l’annonce de la suspension des domiciliations des opérations commerciales avec l’Espagne sont possibles.

    Selon des sources consultées par l’Agence basque pour le développement des entreprises, de nombreuses opérations, qui étaient en négociations et en clôture, ont été arrêtées « du jour au lendemain » après le choc diplomatique qui a conduit au changement de position de l’Espagne par rapport au Sahara occidental. L’alignement du gouvernement Sánchez sur la proposition de solution marocaine a ouvert une brèche dans les relations commerciales et politiques avec Alger. Cela fait craindre le pire pour les entreprises espagnoles, qui considèrent le marché algérien comme prioritaire, craignant ainsi d’être remplacées par d’autres entreprises notamment italiennes et françaises.

    Selon l’Icex, l’Institut du commerce extérieur, quelque 130 entreprises basques exportent régulièrement vers l’Algérie. En revanche, 14 entreprises basques ont des implantations en Algérie. Deux semaines après que l’Algérie a suspendu le traité d’amitié signé avec l’Espagne comme réaction au revirement brusque du gouvernement Sanchez sur la question de Sahara occidentale, atteignant au droit de peuple sahraoui à l’autodétermination, les entreprises espagnoles subissent les pires conséquences.

    « Nous sommes inquiets et, au bout d’une semaine, cette inquiétude s’est transformée en résignation. Nous ne recevons aucune information positive qui nous donne de l’espoir de la part de notre distributeur en Algérie », a confié la semaine passée Fernando Garay, PDG de Vitrinor, au journal « La Vanguardia ». « Nous sommes complètement paralysés depuis un peu plus d’une semaine. Toutes les entreprises espagnoles et algériennes qui peuvent fonctionner avec des produits espagnols en ce moment sont paralysées », a ajouté le PDG de cette entreprise espagnole qui entretient des relations d’affaires avec l’Algérie depuis 2010, pays avec lequel elle réalise un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Une situation qui tient les entrepreneurs et chefs d’entreprises espagnoles en haleine.

    La décision de l’ABEF de suspendre les domiciliation bancaires de et vers les deux pays a causé un manque à gagner de près de 2 000 millions d’euros que représente pour l’Espagne le commerce international avec l’Algérie. Dans le cas de Vitrinor, entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication d’ustensiles de cuisine (Casseroles, poêles et faitouts, Accessoires, Cocottes et plats de cuisson, cuiseurs vapeurs, …), les commandes qui étaient prévues pour fin juin, passées il y a deux mois et évaluées à environ 200 000 euros, ont été annulées.

    « En ce moment, il y a une décision politique ferme qui n’a pas changé pour le moment, et qui rend totalement impossible de travailler là-bas. Vraiment, ce sont les entreprises qui sont les plus pénalisées et, malheureusement, ce n’est pas quelque chose qu’il nous appartient de pouvoir résoudre », déclare le directeur général de Vitrinor, cité par des médias espagnols. De plus, il assure qu’ils ne sont pas particulièrement optimistes quant à la résolution de la situation à court terme, notamment avec le maintien du gouvernement de Sanchez, dont le bilan est plus que catastrophique pour l’Espagne.

    E-Bourse, 01 jui 2022

    #Espagne #Algérie

  • Le Maroc se trouve dans un état d’isolement sans précédent

    Maroc, Espagne, Melilla, Migrants africains, Algérie, Sahara Occidental, Migration,

    Mohamed Meslem

    Les caractéristiques de l’accord non déclaré entre le régime marocain du Makhzen et l’Espagne ont commencé à apparaître clairement à travers le massacre d’immigrants africains sur les murs de la ville occupée de Melilla, aux mains de la police et de la gendarmerie marocaines, sous les yeux des services de sécurité espagnols le « vendredi noir », qui a laissé dans un bilan infini 23 morts. Des centaines de blessés, alors que d’autres chiffres parlent de 49 morts dans le dernier bilan.

    Cet accord « dégoûtant » exige que le régime marocain du Makhzen joue le rôle du gendarme en affrontant les « infortunés Ghalabi africains » des immigrants illégaux, qui attendent avec impatience le rêve de traverser la mer Méditerranée, vers la rive nord, où les chances d’échapper à la pauvreté et la misère sont plus, croient-ils, en échange de changer la position du gouvernement Pedro Sanchez sur la question sahraouie sert la thèse du régime marocain du Makhzen concernant le Sahara occidental occupé.

    Les caractéristiques de ce deal « puant » sont évidentes dans la manière dont le gouvernement espagnol a traité le « massacre de Melilla », qui a cherché par tous les moyens à nettoyer la cour du régime du Makhzen de l’abomination de ce scandale sans précédent dans le traitement d’immigrés innocents et sans défense, ce qui ne s’est pas produit même en Turquie, qui a hébergé plus de six millions de Syriens de diverses nationalités, ni en Grèce ou en Italie, ni même en Hongrie, où l’extrême droite y tient les rênes du pouvoir.

    La complicité du gouvernement espagnol dans le « massacre de Melilla » est visible dans la déclaration du Premier ministre madrilène, Pedro Sanchez, qui a commencé à accuser ce qu’il a appelé « la mafia » d’être le cerveau de ce qui s’est passé, sans condamner le traitement brutal des services de sécurité du régime du Makhzen sous les yeux de leurs pairs les Espagnols, avec des milliers d’immigrants africains sans défense.

    Mais la réaction du gouvernement ne s’est pas fait attendre, selon la deuxième vice-présidente du gouvernement espagnol, la ministre du travail et de l’économie sociale, Yolanda Diaz, qui a appelé à « clarifier les faits et à respecter les droits de l’homme ».

    Dans un tweet qui lui a été adressé via « Twitter », Mme Diaz a déclaré : « Très choqué par les images sur la frontière de Melilla, il est nécessaire de clarifier ce qui s’est passé. Je parierai toujours sur l’immigration, et sur une politique qui respecte les droits de l’homme. Personne ne devrait mourir comme cela injustement ».

    Pour sa part, le politicien espagnol Pablo Ashnik a expliqué, via Twitter, que « les morts qui ont été victimes à Melilla, s’ils étaient des Européens blonds, il y aura des réunions d’urgence au plus haut niveau, des émissions de télévision spéciales sur leur vie et l’histoire de leurs familles, et une rupture totale des relations avec l’État dont l’action policière a provoqué cette hideuse tragédie ».

    Après que le scandale ait été révélé et que sa laideur soit devenue une question d’opinion publique internationale, l’Union africaine s’est précipitée pour exiger l’ouverture d’une « enquête immédiate » sur ce massacre odieux, tandis que la commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a décrit les événements comme une « tragédie » et s’est dite « extrêmement bouleversée par la perte de vies humaines », elle a également accusé implicitement Rabat d’utiliser la carte des immigrants illégaux pour servir des agendas politiques.

    Face à la pression internationale croissante sur le régime marocain du Makhzen, exigeant l’ouverture d’une enquête immédiate et approfondie pour déterminer les responsabilités, Rabat s’est empressé de rencontrer les représentants accrédités du corps diplomatique africain, pour les appeler à aider le Makhzen à surmonter le crime qu’il a commis contre des immigrés africains innocents, ce qui assombrirait son image dans le continent noir. À l’époque, il cherche à revenir sur le front africain, après l’avoir manqué pendant près de trois décennies avant 2017.

    Les fonctionnaires du ministère marocain des Affaires étrangères du Makhzen ont exhorté les ambassadeurs d’un certain nombre de pays africains à faire des déclarations louant ce qu’ils ont dit être la contribution de Rabat au soutien des migrants africains à l’initiative de Mohammed VI, malgré les victimes innocentes qui tentent de s’infiltrer à Melilla.

    Parmi les ambassadeurs qui ont essayé de blanchir le visage du sombre Makhzen, il y a l’ambassadeur du Gabon et le chargé d’affaires à l’ambassade de l’Union des Comores, qui sont des pays connus pour leurs relations distinguées avec le régime du Makhzen et qui se comptent sur les doigts d’une main, alors que le reste des pays du continent brun, qui dépassent les cinquante pays, ont pris du retard, ce qui signifie que le régime du Makhzen du Maroc est devenu plus isolé à cause de son crime horrible dans le massacre de Melilla.

    Echouroukonline, 27/06/2022

    #Maroc #SaharaOccidental #Algérie #Espagne #Melilla #MigrantsAfricains

  • Sanchez n’a pas réussi à mobiliser l’OTAN contre l’Algérie

    Sanchez n’a pas réussi à mobiliser l’OTAN contre l’Algérie

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, OTAN, gaz, Maroc, Sahara Occidental, gazoduc Maghreb-Europe,

    La réunion de l’OTAN, qui s’est tenue dans la capitale espagnole Madrid, s’est terminée sans référence aux propositions que le gouvernement de Pedro Sanchez a tenté d’inclure dans l’agenda de ce sommet, en plus de la considération de l’emploi de la carte de gaz comme une menace pour la sécurité des États membres de cet organisme. En revanche, il a été fait référence à l’immigration clandestine, mais sans mesures concrètes.

    Le premier jour du sommet de l’OTAN, le gouvernement espagnol a inversé le flux de gaz vers le Royaume du Maroc, à travers le gazoduc Maghreb-Europe, qui était suspendu depuis le 1er novembre dernier, après que l’Algérie ait décidé de ne pas renouveler le contrat de fourniture de gaz à travers celui-ci, vers l’Espagne via les terres marocaines.

    L’Algérie avait averti les autorités espagnoles, par l’intermédiaire de plus d’un fonctionnaire, que la réexportation de gaz algérien vers le Maroc pouvait être considérée comme une violation des contrats conclus entre Sonatrach et son partenaire espagnol, Naturgy, ce qui pouvait entraîner la résiliation des contrats conclus avec l’Espagne. Madrid a répondu qu’elle n’exporterait pas une seule partie du gaz algérien vers le voisin occidental, et a confirmé la présentation des documents nécessaires en toute transparence, mais cela n’a pas dissipé les doutes de la partie algérienne.

    Pendant le sommet de l’OTAN, aucune déclaration n’a été émise par le Premier ministre espagnol, ou dans sa déclaration finale, indiquant une condamnation de l’utilisation du gaz comme carte politique dans les différends entre pays, et tout ce que Sanchez a dit n’a pas dépassé le fait de parler de la possibilité d’une intervention de l’OTAN au Mali, car il s’agit d’une zone d’instabilité dans la région du Sahel qui contribue à augmenter le phénomène de l’immigration clandestine, qui est une réelle préoccupation pour les pays du sud de l’Europe, en particulier l’Espagne.

    Selon le journal espagnol El Mundo, les dirigeants de l’OTAN sont rentrés dans leur pays sans pratiquement répondre à la demande de Pedro Sanchez. Le journal ajoute que « les chefs militaires regrettent que l’OTAN ait évité de déployer ses forces dans la région du Sahel malgré le chaos qui s’y déroule. »

    El Mundo explique que, malgré l’engagement de l’OTAN à aborder le dossier de la frontière sud, pour l’instant, il ne s’agit que de « recommandations sur le papier et sans détails précis du plan opérationnel, dans le document stratégique qui a été approuvé lors du sommet. »

    Le dossier de l’immigration clandestine n’aurait pas été évoqué au sommet de l’OTAN s’il n’y avait pas eu le crime odieux commis par les forces de sécurité marocaines du Makhzen contre des centaines d’immigrés africains sur les murs de la ville occupée de Melilla devant leurs homologues espagnols, la semaine dernière, ce qui soulève plus d’une question sur la réalité de la spontanéité des événements, car de nombreux observateurs et experts ont établi l’hypothèse qu’il a été géré par le gouvernement de Madrid et le régime marocain du Makhzen pour l’inclure dans les discussions du sommet de l’OTAN, et le dépeindre comme un danger imminent visant les frontières sud de l’alliance, qui commence à partir des frontières de l’enclave occupée de Melilla, comme l’ont conclu les décisions du récent sommet de Madrid.

    L’autre élément qui renforce la crédibilité de cette hypothèse est que le gouvernement Sanchez a inversé le flux de gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe vers le Royaume du Maroc, le premier jour du sommet atlantique de Madrid. L’objectif de cette décision est clair à travers son timing, qui est de pousser l’Algérie à prendre une décision décisive de couper le flux de gaz vers l’Espagne, comme elle l’avait prévenu auparavant, en pleine réunion du sommet de l’OTAN, ce qui faciliterait la tâche de Sanchez pour soulever la question de l’utilisation de la carte de gaz pour des considérations géopolitiques, dans l’espoir de sortir avec une condamnation de l’Algérie. Pourtant, l’OTAN a laissé passer l’orage pour s’occuper de Madrid en toute commodité.

    La question qui se pose ici, tout simplement et objectivement : Le problème est-il lié à une belle coïncidence ? Quand un massacre horrible de milliers de migrants africains se produit, juste trois jours avant le sommet de l’OTAN, et puis le premier jour du sommet lui-même, Madrid pompe du gaz vers le Royaume du Makhzen après des mois d’anticipation, deux papiers que le gouvernement Sanchez avait essayé d’inclure dans la réunion des dirigeants de l’OTAN, mais il n’a réussi à inclure qu’un seul d’entre eux, qui est le dossier de l’immigration illégale.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 01/07/2022

    #Algérie #Espagne #OTAN #Maroc

  • L’Espagne accuse l’Algérie de couper ses relations commerciales

    L’Espagne accuse l’Algérie de couper ses relations commerciales

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Jose Manuel Albares,


    L’Espagne a accusé hier l’Algérie de bloquer la quasi-totalité du commerce bilatéral, à l’exception de ses exportations de gaz, à la suite d’une importante impasse diplomatique entre les deux pays au sujet du Sahara occidental contesté.

    « Malgré les déclarations de l’Algérie selon lesquelles il s’agit de fantasmes mal intentionnés imaginés par l’Espagne, il y a effectivement un blocage des opérations », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à la radio officielle espagnole RNE.

    En juin, l’association bancaire algérienne a annoncé des restrictions sur les transactions avec l’Espagne, quelques heures seulement après avoir suspendu un traité d’amitié avec Madrid.

    En réponse, l’Union européenne a mis en garde l’Algérie contre les répercussions des restrictions qu’elle impose à l’Espagne, prévenant qu’elles constitueraient une « violation de l’accord d’association UE-Algérie, notamment dans le domaine du commerce et des investissements ».

    L’Algérie nie le bien-fondé de ces accusations.

    Cette escalade intervient après que le gouvernement espagnol a changé de position sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    Auparavant, l’Espagne avait soutenu l’indépendance du Sahara Occidental. Cependant, suite aux tensions diplomatiques accrues avec le Maroc l’année dernière, le gouvernement a été persuadé d’accepter la position selon laquelle le Sahara Occidental devrait être une région autonome avec le Maroc.

    L’Algérie, fervente partisane de l’indépendance du Sahara occidental, a qualifié le revirement de l’Espagne de « trahison ».

    Monitor de Oriente, 01/07/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental