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  • Les USA, Maroc, Israël et Otan veulent intimider l’Algérie

    Les USA, Maroc, Israël et Otan veulent intimider l’Algérie

    Algérie, Etats-Unis, Maroc, Israël, OTAN, exercices militaires, Espagne, Sahara Occidental,

    Les Etats- Unis, le Maroc, l’Entité sioniste et l’OTAN dans le plus large exercice militaire en Afrique : intimidations au grand jour contre l’Algérie ?

    Nourredine Bouteldja

    Les Etats-Unis et le Maroc, pays hôte, ont lancé lundi à Agadir l’exercice militaire « African Lion 2022 », le plus large sur le continent africain, notent des observateurs.

    L’ampleur géographique du terrain des exercices, incluant le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Ghana, servent d’alibi apparent pour masquer les desseins inavoués des concepteurs de manœuvres militaires qui auront ratissé large.

    En effet, et selon le communiqué du commandement américain pour l’Afrique (Africom) l’opération mobilise plus de 7 500 soldats originaires de dix nations, dont le Brésil, le Tchad, la France et le Royaume-Uni ainsi que des observateurs militaires en provenance de l’Otan et d’une quinzaine de «pays partenaires dont, pour la première fois, Israël» a précisé l’Africom.

    Autant dire, que c’est par là une ‘’expédition en règle’’ dans le but de monter du muscle à l’égard de l’Algérie, baignant en pleine tension avec le royaume chérifien, d’une part, et, d’autre part, au regard de sa position jugée avenante à l’égard de la Russie, par l’occident et ses sherpas dans la région.

    Cela même si les promoteurs d’une telle action aux allures tout autant belliqueuses que bellicistes avérées tentent de la saupoudrer par le soporifique objectif de «renforcer des capacités communes de défense pour contrer les menaces transnationales et les organisations extrémistes violentes».

    Un leitmotiv-bateau éculé que vient éventer, non seulement le profil des partenaires de l’opération, tous souscrivant à la normalisation avec l’Entité sioniste et son lieutenant au Maghreb mais aussi- et surtout- le lieu du déroulement de l’essentiel de ses exercices, à savoir à Mahbès frontalière de l’Algérie ou encore à la lisière du Sahara occidental, non loin de Tindouf.

    Il est à noter qu’initialement partante pour ces manœuvres, l’Espagne, frappé de disgrâce par l’Algérie en raison de son revirement sur la cause sahraouie et mal en point économiquement depuis, a dû se retirer d’un tel conglomérat de va-t-en-guerre.

    AL24News, 21 juin 2022

    #Algérie #EtatsUnis #OTAN #Israël #Maroc #Exercices_Militaires #Espagne #SaharaOccidental

  • Espagne : Visite en catimini d’El Hammouchi

    Espagne, Maroc, Abdellatif El Hammouchi, services secrets, Etats-Unis, CNI, DGSN, France, Espionnage, Pegasus, FBI,

    Hammouchi, l’architecte de l’espionnage marocain avec Pegasus, a rencontré le directeur du CNI.
    Le gouvernement espagnol a dissimulé sa visite en Espagne, qui a été diffusée par la presse marocaine, afin de rencontrer Esperanza Casteleiro. « Il est venu pour aplanir les différences », indiquent des sources familières de la réunion.

    Les autorités marocaines ont accepté de donner des explications à l’Espagne sur leur utilisation du programme malveillant Pegasus. Abdellatif Hammouchi, l’homme qui a encouragé l’espionnage depuis le Maroc avec ce programme malveillant de fabrication israélienne, était à Madrid les 16 et 17 juin pour rencontrer Esperanza Casteleiro, la nouvelle directrice du Centre national de renseignement (CNI), selon une source au courant de la réunion. « Il est venu pour aplanir les différences », a-t-il dit.

    Les informations sur sa « visite de travail » à Madrid ont été reprises la semaine dernière par la presse marocaine. Il a rencontré ses homologues de la « sécurité et du renseignement », selon l’hebdomadaire « L’Observateur du Maroc », dirigé par Ahmed Charai, un collaborateur des services secrets extérieurs marocains (DGED), selon plusieurs documents découverts en 2014 et une décision de justice en 2015. Le ministère espagnol de l’Intérieur assure qu’il n’avait pas de rendez-vous à son siège. Au CNI, son nouveau responsable de la communication n’a pas répondu aux appels.

    Si le responsable marocain a donné des explications à Madrid, niant probablement sa culpabilité, il reste maintenant aux autorités israéliennes à le faire. Pegasus est fabriqué par la société israélienne NSO, liée à ses services secrets (Mossad et Shinbet) et, comme il s’agit d’une cyber-arme, le ministère de la défense du pays hébreu doit autoriser son exportation. Le magistrat José Luis Calama, de l’Audiencia Nacional, qui enquête sur le cyberespionnage dont ont été victimes plusieurs membres du gouvernement espagnol, a envoyé une commission rogatoire à Israël et à une autre commission judiciaire, le 7 juin, qu’il dirigera lui-même. Il veut interroger, entre autres, le président de NSO. Il n’a pas encore de date pour sa visite. M. Hammouchi, 56 ans, a fait escale à Madrid en provenance de Washington, où il avait rencontré les directeurs de la CIA, William Burns, et du FBI, Christopher Wray. Au Maroc, il dirige à la fois la Sûreté nationale, qui est la police classique, et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), l’organe secret qui, outre la lutte contre le djihadisme, poursuit les opposants, dont les journalistes. Jamais auparavant un chef de police n’avait exercé autant de pouvoir au Maroc.

    Forbidden Stories, un consortium de 17 grands médias, a révélé le 18 juillet dernier que quelque 10 000 téléphones portables dans le monde avaient été ciblés en 2019 et peut-être au-delà par les services de renseignement marocains, qui ont utilisé Pegasus pour les espionner. La majorité – quelque 6 000 – étaient algériennes, mais il y avait aussi un millier de françaises – dont celle du président Emmanuel Macron et de 14 de ses ministres – et quatre espagnoles, celle du journaliste marocain Ali Lmrabet, celles de deux Sahraouis, Aminatou Haidar et Brahim Dahane et, la première à apparaître dans l’ordre chronologique, celle de ce journaliste qui écrit. Deux cents autres ont été ciblés par les services secrets marocains, comme l’a rapporté le Guardian le 3 mai, mais la liste n’est pas encore connue. « Aldellatif Hammouchi, l’espion marocain qui met la France en difficulté », titrait l’hebdomadaire parisien « Le Point » le 21 juillet 2021 à sa une, en désignant le haut fonctionnaire de police. « Abdellatif Hammouchi, le super-flic marocain au cœur du scandale Pegasus », affirme le lendemain le quotidien numérique « Mediapart ». « Pégase fait sortir de l’ombre le tout-puissant chef des services de renseignement marocains et remet en cause le rôle de ce haut fonctionnaire du palais que la France redoute désormais », ajoute-t-il.

    Les autorités marocaines ont ensuite démenti dans un communiqué avoir acheté et utilisé Pégase, mais de hauts responsables français ont confirmé, lors de conversations informelles avec des journalistes rapportées par la presse française, que la cyber-attaque sur les téléphones mobiles provenait du Maroc. Dans une interview accordée au quotidien « Le Monde », publiée le 27 décembre, il a été demandé au ministre israélien des affaires étrangères, Yaïr Lapid, si Israël avait retiré la licence d’exploitation du Pegasus au Maroc. Il n’a pas nié que les services marocains l’avaient. Il a répondu au journal : « C’est une licence très stricte : nous avons exposé tout le matériel dont nous disposions aux autorités françaises ». Israël a donné des explications à la France. La relation France-Israël a ensuite connu un ralentissement, mais celui-ci a été surmonté en mars, lorsque le président français Emmanuel Macron a accompagné son homologue israélien, Yitzhak Herzog, à Toulouse pour honorer la mémoire de plusieurs enfants juifs assassinés il y a dix ans par un terroriste. Les relations de Paris avec Rabat sont toujours entachées par cet épisode d’espionnage. Preuve en est que Mohammed VI n’a pas félicité personnellement Macron pour sa réélection à la présidence. Le monarque est arrivé en vacances dans la capitale française le 1er juin et Macron ne l’a pas encore rencontré. Lors de ses précédentes visites privées à Paris, il a toujours été reçu en audience au palais de l’Élysée.

    Bien qu’il ait promis la « transparence », M. Bolaños n’a pas révélé combien de téléphones portables de hauts fonctionnaires ont été testés positifs lors de l’examen du CCN-CERT. Dans l’atmosphère de « froid polaire » qui caractérise les relations franco-marocaines, comme le décrit la publication « Africa Intelligence », Paris refuse d’accorder des visas Schengen à des cadres marocains de haut rang. Selon la publication, les derniers à avoir été sanctionnés ce mois-ci sont 10 cadres de l’Office Chérifien des Phosphates, la plus grande entreprise publique du Maroc. Ils n’ont pas obtenu le précieux document pour participer à la foire technologique Vivatech dans la capitale française. Les Marocains contournent fréquemment l’obstacle français en demandant des visas aux consulats espagnols au Maroc, selon « Africa Intelligence », information confirmée par des sources diplomatiques espagnoles non officielles.

    L’infiltration par Pegasus des téléphones portables du président Pedro Sánchez et de ses ministres de la défense et de l’intérieur – ainsi que la tentative d’espionnage de celui du ministre de l’agriculture – a eu lieu en mai/juin de l’année dernière, au plus fort de la crise hispano-marocaine, bien qu’elle n’ait été découverte qu’en avril dernier, comme l’a révélé le 2 mai le ministre de la présidence, Félix Bolaños. Bien qu’il ait promis la « transparence », M. Bolaños n’a pas révélé combien d’autres téléphones portables de hauts fonctionnaires, qui ne sont pas ministres, ont été testés positifs lors de l’examen approfondi réalisé au printemps par le Centre national de cryptologie, qui fait partie du CNI.

    Le gouvernement espagnol n’a pas désigné le Maroc comme la puissance à l’origine de l’espionnage – le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, l’a même publiquement disculpé – mais il sait qu’il est responsable, et pas seulement en raison des dates auxquelles la cyber-attaque a eu lieu. C’est ce qu’indiquent les rapports confidentiels du CNI. Il a également été indiqué à la ministre des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, que son téléphone portable avait été analysé en juin de l’année dernière et avait été testé positif aux logiciels malveillants. Dans une interview publiée le 8 juin par « El Periódico de España », l’ancienne ministre a déploré que tout ait été utilisé contre elle « dans la crise avec le Maroc : écoutes, dénonciations et campagnes de presse ». L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), une prestigieuse ONG œcuménique française, a déposé deux plaintes en France contre Hammouchi pour des tortures perpétrées au Maroc, ce qui explique que le super-flic marocain n’ait pas officiellement mis les pieds en France depuis le 20 février 2014. Ce jour-là, un juge d’instruction parisien l’a convoqué lors d’une visite de travail dans la capitale française, et il a fui précipitamment le pays.

    Hammouchi a toujours été choyé par les autorités espagnoles, que le gouvernement soit dirigé par le Parti populaire ou le PSOE. En octobre 2014, huit mois après sa fuite précipitée de France, le ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Jorge Fernández Díaz, annonce qu’il a été décoré de la croix honorifique du mérite policier. En septembre 2019, le chef de ce portefeuille, Fernando Grande-Marlaska, a fait approuver par le Conseil des ministres l’attribution de la Grande Croix de l’Ordre du Mérite de la Garde civile, la plus haute décoration de cette institution.

    El Confidencial, 21 juin 2022

    #Maroc #Espagne #EtatsUnis #ElHammouchi #Services_secrets #CNI #FBI #Espionnage #Pegasus

  • Elections andalouses : nouveau revers pour le PSOE  

    Elections andalouses : nouveau revers pour le PSOE  

    Espagne, élections régionales, Andalousie, PSOE, PP, Pedro Sanchez,

    Les socialistes du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez ont essuyé dimanche un nouveau revers électoral dans leur ancien fief d’Andalousie (sud), un scrutin régional clé qui place la droite en position de force à un an et demi des prochaines élections nationales.

    Selon des résultats quasi définitifs, le Parti populaire (PP, droite) – dont le candidat Juan Manuel Moreno préside la région depuis 2018 – a plus que doublé son score d’il y a quatre ans et obtenu la majorité absolue au Parlement andalou avec 58 sièges sur 109.

    Le Parti socialiste (PSOE) a lui obtenu 30 sièges contre 33 en 2018, le pire résultat de son histoire dans la région, tandis que la gauche radicale, avec qui il gouverne à Madrid, s’est effondrée (sept sièges contre 17).

    Cette victoire « historique » du PP en Andalousie va lui permettre de ne pas avoir à dépendre de l’extrême droite et place son nouveau chef, le modéré Alberto Nunez Feijoo, en position de force en vue des prochaines élections nationales prévues fin 2023.

    « Ce triomphe est celui de la modération et d’une autre façon de faire de la politique et c’est une très bonne chose pour toute l’Espagne », a lancé la numéro deux du parti conservateur, Cuca Gamarra.

    En gagnant en Andalousie, le PP inflige un troisième revers consécutif à la gauche espagnole lors d’un scrutin régional, après celui de Madrid en mai 2021 et celui de Castille-et-Léon en février.

    APS

    #Espagne #Elections_régionales #Andalousie #PSOE #PedroSanchez

  • Conflit Alger-Madrid: Paris et Berlin partagent le butin

    Conflit Alger-Madrid: Paris et Berlin partagent le butin

    Algérie, Espagne, Allemagne, France, Union Européenne, Sahara Occidental, Maroc, Gaz, Maghreb,

    La France et l’Allemagne pressent la crise de l’Espagne avec l’Algérie au détriment de l’Europe
    La crise du Sahara occidental sert à repositionner les deux grandes puissances européennes au Maghreb, qui profitent du boycott algérien de Madrid pour se partager le butin.

    Eugenio García Gascón

    Ce n’est un secret pour personne que la politique étrangère européenne est un désastre lorsqu’il s’agit de l’occupation israélienne, de l’Iran et de l’Afrique du Nord, et que cela est dû au fait que Berlin et Paris font passer leurs intérêts nationaux de clocher avant ceux de l’Europe dans son ensemble, dictant des politiques clairement anti-européennes que les autres membres d’un Club de plus en plus en crise doivent taire pour ne pas déplaire aux dirigeants allemands et français.

    C’est le cas depuis des temps immémoriaux et ce sera le cas tant que Paris et Berlin maintiendront leurs positions cyniques et forceront leurs partenaires à sauter à travers des cerceaux, encore et encore, sans explication publique, bien que dans un langage non verbal clair et compréhensible. Un bon exemple en est les mouvements lugubres que l’on observe au Maghreb depuis un certain temps et qui deviennent particulièrement transparents aujourd’hui.

    La grave erreur commise par le président Pedro Sánchez avec le Sahara occidental a donné le signal de départ pour que d’autres pays se précipitent pour prendre la place de l’Espagne. Ces dernières semaines, de nombreuses capitales européennes ont commencé à prendre position pour partager le gâteau algérien, et parmi elles, outre la voisine Rome, se trouvent Berlin et Paris, ce qui n’est pas une simple coïncidence.

    Au lieu d’aider le partenaire espagnol à surmonter la crise avec l’Algérie, l’Allemagne et la France se sont lancées dans une chasse aux contrats que les entreprises espagnoles détenaient jusqu’à présent, signe que les deux grandes puissances mènent une politique de vautours. Les mêmes dirigeants qui font tout un foin lorsqu’ils parlent publiquement de l’unité de l’Europe profitent en fait effrontément d’une crise comme celle qui sévit en Espagne et en Algérie.

    Cette crise est la preuve que l’Europe est sur la mauvaise voie, et peut servir d’avertissement non seulement aux partenaires les plus faibles, mais aussi à l’axe Paris-Berlin, pour leur dire que leurs ambitions sèment des mines dans la construction d’une Europe qui peut encore être nécessaire, mais que si l’on regarde la façon dont les choses évoluent, y compris les élections législatives françaises du week-end, il est raisonnable de penser que de profonds changements attendent le continent, parmi lesquels un effondrement ne peut être exclu.

    Il ne faut pas ignorer que la chute de l’Europe est dans l’intérêt de grandes puissances telles que la Russie, les États-Unis et Israël, mais la partie la plus grave de l’équation est le comportement cynique de Paris et de Berlin, qui non seulement ne favorise pas une unité européenne progressiste et unie, mais aussi détricote un rêve qui a duré quelques décennies mais qui devient chaque jour plus flou et précaire.

    La crise du Sahara occidental a provoqué un rapprochement entre l’Allemagne et la France et l’Algérie, mais aussi un certain rapprochement, encore trop vague, entre l’Espagne et le Maroc, un pays qui a solidement démontré, et continue de démontrer, qu’il n’est pas un partenaire fiable. C’est comme si Madrid avait vu que Paris et Berlin lui prenaient ses affaires en Algérie sans sourciller et qu’elle cherchait à les remplacer par des affaires marocaines.

    Vendredi, le président Emmanuel Macron a téléphoné à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune précisément pour « développer les relations » entre les deux pays, étant entendu que ce sera principalement dans le domaine économique, étant donné la décision d’Alger de geler les relations avec l’Espagne. C’est un coup de poignard à Madrid, mais c’est aussi une réponse au jeu « suprémaciste » joué par Paris et Berlin, auquel les autres États européens doivent se plier sans protester.

    L’Algérie conditionne son rapprochement avec Madrid au départ de Pedro Sánchez de la Moncloa, ce qui prendra encore du temps. L’Allemagne, la France et l’Italie ont donc un temps précieux devant elles pour supplanter les entreprises espagnoles, et c’est ce qu’elles font. Cela révèle que l’Europe est sur la mauvaise voie, surtout maintenant que les partis les plus extrêmes de droite et de gauche viennent de montrer les dents lors des élections françaises.

    Paris tente de combler le vide de l’Espagne en Algérie au moment même où ses relations avec Rabat sont glaciales et où les visites de hauts responsables français et marocains dans l’autre pays sont depuis longtemps gelées. Macron n’a pas parlé à Mohammed VI au téléphone depuis près d’un an, et le roi du Maroc vient de se rendre à Paris pour une visite privée sans rencontrer le président français.

    L’intérêt du Maroc

    Selon le quotidien Al Quds al Arabi, cette situation explique pourquoi le Maroc souhaite relancer ses relations avec l’Espagne. Elle estime que la France ne s’est pas occupée de ses affaires pendant sa présidence de l’UE au premier semestre 2022. Mais il convient de souligner que Rabat n’a jamais été un partenaire fiable et que ses politiques ont fortement évolué d’un côté comme de l’autre lorsqu’il l’a jugé bon.

    Une politique européenne unie aurait probablement permis d’éviter les problèmes avec le Maroc et l’Algérie, mais ni Paris ni Berlin n’ont montré le moindre intérêt à cet égard, orientant plutôt leurs actions en fonction des performances économiques nationales.

    Pedro Sánchez semble en avoir pris note et renforce la coopération avec le Maroc, comme en témoigne l’achat de gaz naturel sur le marché international qui arrive à Huelva avant d’être acheminé vers le Maroc, qui a perdu le gaz algérien également à cause de l’imbroglio du Sahara occidental. Le contexte n’invite pas à l’optimisme à court, moyen et long terme.

    Sans aucun signe de volonté de Paris et de Berlin de changer de direction, et avec des nuages noirs s’accumulant après chaque élection européenne, il est probable que tous les Européens finiront bientôt par payer un prix élevé pour les décisions de la France et de l’Allemagne.

    Público, 21 juin 2022

    #Algérie #Espagne #France #Allemagne #Gaz #SaharaOccidental #Maroc #Europe #UE

  • Algérie: Texte intégral de l’interview d’Arkab avec Der Spiegel

    Algérie, Mohamed Arkab, énergie, gaz, Allemagne, Italie, Espagne, Europe,

    « Pourriez-vous livrer du gaz à l’Allemagne demain, Monsieur Arkab ? »
    Jusqu’à présent, l’Allemagne regardait surtout vers les Etats-Unis et le Qatar pour devenir moins dépendante du gaz russe. Mais l’Algérie dispose elle aussi d’importants gisements. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab explique ce que l’Allemagne doit faire pour obtenir ce gaz.
    Une interview de Monika Bolliger

    Alors que l’Europe se met à la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz pour devenir moins dépendante de la Russie, l’Algérie est également au centre de l’attention. Le pays méditerranéen dispose de riches gisements de gaz et fournit déjà l’Europe. Outre les installations de production de gaz naturel liquéfié (GNL), trois gazoducs relient le pays à l’Europe : Un gazoduc livre du gaz à l’Italie via la Tunisie, deux gazoducs mènent à l’Espagne ; un gazoduc directement, l’autre via le Maroc.

    Toutefois, le gazoduc marocain est actuellement hors service en raison d’une crise diplomatique entre les deux rivaux, le Maroc et l’Algérie, qui porte notamment sur le Sahara occidental contesté. A la place, l’Algérie a augmenté les livraisons vers l’Espagne via le pipeline direct, dont les capacités étaient auparavant sous-utilisées.

    Désormais, une crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne s’est également envenimée après que l’Espagne a changé de manière inattendue sa position sur le conflit du Sahara occidental. L’Algérie, qui soutient un mouvement d’indépendance au Sahara occidental occupé par le Maroc, a toutefois assuré que les livraisons de gaz n’étaient pas concernées.

    L’Algérie est traditionnellement un important fournisseur de gaz pour l’Europe, en premier lieu pour l’Espagne et l’Italie, qui ont respectivement acheté 14,3 et 23 milliards de mètres cubes de gaz à l’Algérie l’année dernière. Une augmentation des livraisons d’environ 40 pour cent jusqu’en 2023 vient d’être décidée avec l’Italie. Parallèlement, l’Algérie entretient des relations étroites avec la Russie, et Moscou devrait observer cette évolution avec scepticisme.

    Selon les experts, une nouvelle augmentation des capacités d’exportation n’est pas facile pour l’Algérie : premièrement, la consommation locale d’énergie augmente ; deuxièmement, des investissements importants sont nécessaires pour des livraisons supplémentaires, de nouveaux champs doivent être exploités et de nouvelles installations doivent être construites. Par le passé, la construction de tels projets en Algérie a souvent pris plus de temps que prévu, et le climat d’investissement est considéré comme très difficile en raison d’une bureaucratie galopante. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab affirme que l’Europe doit d’abord investir en Algérie afin de développer conjointement de nouveaux champs gaziers.

    SPIEGEL : M. Arkab, vous réjouissez-vous du nouvel intérêt européen pour le gaz algérien ?

    Mohammed Arkab : Notre marché traditionnel pour le gaz naturel a toujours été l’Europe. La majeure partie de nos exportations est destinée à l’Espagne et à l’Italie via deux gazoducs. Nous fournissons également du GNL. Nous avons tout intérêt à développer nos activités avec l’Europe et nous pouvons augmenter considérablement la production de gaz naturel en peu de temps. Environ la moitié de nos gisements de gaz ne sont pas encore exploités.

    SPIEGEL : Vous avez récemment convenu de livraisons supplémentaires avec l’Italie, une augmentation de 40 pour cent de la quantité actuelle. Pourriez-vous aussi vendre et livrer du gaz à l’Allemagne demain ?

    « Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, développez de nouveaux gisements avec nous ».

    Arkab : Nous disons : si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors développez de nouveaux gisements avec nous. Comme les Italiens avec le groupe ENI. Nous avons un programme ambitieux de développement de la production dans le secteur du pétrole et du gaz d’ici 2026, d’un montant de 39 milliards de dollars. Le groupe énergétique public Sonatrach fournira la majeure partie, pour le reste, nous cherchons des partenaires. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et nous laisseront seuls face aux investissements. Pendant longtemps, l’Europe a mis l’accent sur la protection de l’environnement et n’a pas fait de distinction entre le pétrole et le gaz. Cela a conduit à une absence d’investissements.

    SPIEGEL : Les entreprises étrangères ont également reculé devant les investissements en raison d’une bureaucratie excessive et de législations peu claires.

    Arkab : En 2020, une nouvelle loi sur la production de pétrole et de gaz naturel est entrée en vigueur. Nous y avons intégré des normes internationales pour la conclusion de contrats, la répartition de la production et les contrats à risque. Auparavant, les investisseurs devaient passer par différents organismes publics, et c’était un peu opaque. Maintenant, ils ont un interlocuteur clair et des procédures simplifiées. Avec notre partenaire italien ENI, nous avons signé les premiers contrats dans le cadre de cette nouvelle loi.

    SPIEGEL : Il existe également un partenariat avec le groupe russe Gazprom. Jusqu’où va la participation de Gazprom aux projets en Algérie ?

    SPIEGEL: Algerien steht in politischem Streit mit Spanien und mit Marokko. Die Gaslieferungen für Marokko haben Sie nach Auslaufen des Vertrages nicht erneuert. Muss auch Spanien so etwas befürchten?

    « Nous ne pouvons pas répondre à toute la demande européenne, mais nous avons des capacités qui restent inexploitées ».

    Arkab : Gazprom est l’une des nombreuses entreprises qui investissent en Algérie. L’entreprise n’est actuellement impliquée dans aucune production, seulement dans des travaux d’exploration.

    SPIEGEL : L’Algérie entretient depuis longtemps des relations étroites avec la Russie. Moscou n’est-elle pas mécontente de voir l’Algérie augmenter ses livraisons pour l’Europe ?

    Arkab : L’Algérie est l’amie de tous. Nous sommes un fournisseur fiable et sûr. Nous sommes libres de conclure des contrats avec des entreprises européennes si c’est dans l’intérêt des deux parties. Bien sûr, nous ne pouvons pas répondre à toute la demande européenne, mais nous avons des capacités qui ne sont pas du tout utilisées. Nous voulons inviter les entreprises européennes à investir dans cette production.

    SPIEGEL : L’ Algérie est en conflit politique avec l’Espagne et le Maroc. Vous n’avez pas renouvelé les fournitures de gaz pour le Maroc après l’expiration du contrat. L’Espagne doit-elle aussi craindre quelque chose comme ça ?

    Arkab : Nous avons prolongé les contrats avec l’Espagne et il n’y a eu aucun problème. L’Algérie honore ses obligations conventionnelles et les honorera toujours. Nous avons toujours été un fournisseur fiable pour l’Europe, même lorsque notre pays était en guerre.

    SPIEGEL : Allez-vous augmenter les prix du gaz pour l’Espagne ?

    Arkab : Les contrats d’approvisionnement sont réévalués tous les trois ans, tant en volume qu’en prix. Nous avons récemment renouvelé les contrats avec l’Italie et augmenté la capacité. C’est maintenant au tour de l’Espagne. Le prix mondial du gaz suit le prix du pétrole, et lorsque le prix du pétrole augmente comme il le fait actuellement, les prix du gaz font de même. Il est donc évident qu’une augmentation est en cours de discussion.

    SPIEGEL : Si l’on parvient à augmenter la production de manière significative, par quelles routes de transport le gaz arriverait-il en Europe ?

    Arkab : Nous avons des capacités pour les exportations de LGN, il y a en outre un projet de deuxième gazoduc vers l’Italie, qui est actuellement en suspens. Pourquoi devrions-nous construire un gazoduc si les Européens achètent leur gaz en Russie ? Le deuxième projet sur lequel nous travaillons actuellement est le gazoduc transsaharien, long de 4000 kilomètres, qui relie le Nigeria à l’Algérie via le Niger. De nombreuses infrastructures ont déjà été mises en place en Algérie. Le gazoduc peut être achevé en trois ans et nous pouvons transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz du Nigeria.

    SPIEGEL : Il existe un projet concurrent de gazoduc depuis le Nigeria via le Maroc. Certains pays européens semblent le préférer – parce qu’ils ne veulent pas dépendre uniquement de l’Algérie ?

    Arkab : Notre pipeline est plus sûr, et il est économiquement viable. L’autre pipeline doit traverser douze pays sur 6000 kilomètres, et une partie passerait par l’Atlantique. C’est infiniment plus compliqué. Et le financement n’est pas clair non plus. L’Algérie, en revanche, a les moyens et est prête à financer une grande partie du gazoduc transsaharien.

    « Nous voulons investir les revenus des ventes de gaz dans la transition énergétique. Pour cela, nous avons besoin de partenaires, de préférence l’Allemagne ».

    SPIEGEL : L’Algérie dispose également des troisièmes plus grands gisements de gaz de schiste au monde, qu’il faudrait toutefois exploiter avec des méthodes risquées comme la fracturation. Allez-vous bientôt exploiter aussi le gaz de schiste pour augmenter la production ?

    Arkab : Pour le gaz de schiste, nous n’en sommes qu’à la phase d’évaluation. Pour l’instant, nous travaillons encore sur le gaz conventionnel, 50 pour cent de nos gisements sont vierges. Il y a encore beaucoup de gisements de gaz conventionnel inexploités dans l’ouest de l’Algérie, jusqu’à présent nous avons travaillé presque uniquement à l’est. Et nous avons deux grands gisements inexploités en offshore.

    SPIEGEL : L’Algérie a également une stratégie pour la transition énergétique. Les tentatives précédentes de s’éloigner des combustibles fossiles n’ont pas avancé. La hausse des prix du pétrole et du gaz va-t-elle à nouveau retarder ce plan ?

    Arkab : Nous ne ferons pas l’erreur que nous avons déjà commise il y a dix ou quinze ans. Nous voulons investir les revenus des ventes de gaz dans la transition énergétique, c’est une priorité pour nous. Mais pour les technologies les plus récentes, nous avons besoin de partenaires, de préférence l’Allemagne. Nous avons construit la première installation photovoltaïque avec la participation de l’Allemagne dans le sud de l’Algérie. Et nous aimerions travailler avec l’Allemagne sur la production d’hydrogène vert. Nous pouvons devenir un partenaire en matière d’énergie renouvelable. L’Algérie a un ensoleillement de 3000 heures par an, et nous avons l’espace nécessaire pour le photovoltaïque. Avec des lignes électriques sous-marines à travers la Méditerranée, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie propre et renouvelable.

    Der Spiegel, 19.06.2022

    #Algérie #Europe #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Italie

  • Crise Algérie-Espagne : Le problème, c’est Sanchez

    Crise Algérie-Espagne : Le problème, c’est Sanchez

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Maroc, Sahara Occidental, José Manuel Albares, UE,

    «L’Espagne donne l’Image d’un pays incapable de gérer seul sa diplomatie en faisant appel à l’Union européenne ».

    La décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié avec l’Espagne suite à sa nouvelle position sur le Sahara occidental place le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez dans une situation fort inconfortable. Que faut-il faire pour mobiliser ses alliés de l’Union Européenne (UE) contre Alger ? Pedro Sanchez s’agite dans tous les sens pour trouver une issue honorable. Se plaindre à Bruxelles ? L’ancien ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Garcia-Margallo, a critiqué lundi les actions de l’actuel gouvernement de Pedro Sanchez, après son revirement dans le dossier sahraoui et la suspension par l’Algérie du Traité bilatéral d’amitié, de bon voisinage et de coopération, estimant que c’était « une erreur » d’aller se plaindre à l’Union européenne (UE).

    Dans son intervention lors d’une émission sur la chaîne espagnole ‘Telecinco’ concernant la crise diplomatique avec l’Algérie, Garcia-Margallo a critiqué les actions de l’Exécutif espagnol et déclaré ironiquement : « C’est un exploit diplomatique qu’aucun gouvernement n’a réalisé jusqu’à présent », soulignant toutefois que « le problème n’est pas l’Espagne, mais Sanchez ».

    L’ancien chef de la diplomatie espagnol affirme que « Les dernières démarches que le gouvernement a entreprises, comme se rendre à Bruxelles, me semblent être une erreur », expliquant que ce que l’Algérie a suspendu, c’est l’accord d’amitié, de bon voisinage et de coopération signé en 2002. Il poursuit et explique qu’ «Alger reproche à Madrid l’ingérence regrettable de l’UE et dissocie la suspension de l’accord, des engagements commerciaux avec l’UE » et a dans ce sens, blâmé le Premier ministre Pedro Sanchez d’avoir commis des erreurs au Maghreb, qualifiant cette crise avec l’Algérie de « plus grand désastre diplomatique en Espagne depuis 1975 « .

    C’est au lendemain de la décision souveraine de l’Algérie qui a suspendu le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, en réaction à la position réitérée du gouvernement de Pedro Sanchez de se ranger sur celle du Makhzen en ce qui concerne le statut légal du Sahara occidental, que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est allé dare- dare vers Bruxelles pour réclamer l’entité européenne à la rescousse.

    Le MAE espagnol a obtenu, le soutien du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell Fontelles, son compatriote et figure du Parti socialiste espagnol (PSOE) dirigé par Pedro Sanchez. La réponse de la représentation algérienne auprès de l’Union européenne n’a pas tardé. L’Algérie n’a jamais violé ses engagements.

    Un blasphème nommé «La main de Moscou » !

    Dans sa fuite en avant, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez en rajoute une couche en invoquant cette fois-ci, la «main de Moscou» pour tenter de mobiliser son pays contre la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié entre les deux pays. Rien que ça ! La main de Moscou”! , Le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, est en train d’insinuer que la crise entre Alger et Madrid, serait le fait de Moscou. Le ministre espagnol à court d’arguments n’hésite pas à faire dire que la Russie serait derrière la crise.

    Selon les medias, il a déclaré avoir été informé lors de sa virée bruxelloise, où il a rencontré Valis Dombroyskis, vice-président de la Commission européenne en charge de la politique commerciale, et Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, que l’Algérie avait été poussée par la Russie à attaquer l’Espagne, notamment son tissu commercial. Albares n’a fourni aucune donnée précise sur l’impulsion supposée donnée par Moscou à Alger.

    Il a souligné que l’objectif du dirigeant russe, Vladimir Poutine, était, au fond, de briser l’UE par le sud, opposant l’Espagne à l’Italie où Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite d’Etat de trois jours à Rome en mai. À son retour de Bruxelles, vendredi soir, en effet, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a tenté de rameuter tout le monde contre l’Algérie : groupes parlementaires et homme d’affaires espagnols ayant des intérêts en Algérie, entre autres.

    « Albares, la risée de l’Europe! »

    Le journal espagnol El Independiente souligne dans un article titré “Malestar en Exteriores: « Albares es el hazmerreír de Europa” (Malaise aux affaires étrangères: Albares est la risée de l’Europe ) que même dans les couloirs du ministère des affaires étrangères espagnol, on ne lésine pas sur les adjectifs pour dénoncer « l’incompétence d’Albares.” “De « voyou » à «pyromane » ou directement « incompétent ». « L’image que nous donnons en Europe, c’est que nous sommes entrés dans la catégorie des pays comme Chypre ou la Grèce, des pays qui ne savent pas gérer seuls leur diplomatie et recourent à l’Union européenne. C’est scandaleux. Albares est la risée de l’Europe », glisse un diplomate espagnol chevronné dans des déclarations à El Independiente. Une affaire à suivre et qui risque de bouleverser la situation géopolitique dans le pourtour méditerranéen.

    Khlail Ben

    Fil d-Algérie, 13 juin 2022

    #Algérie #Espagne #PedroSanchez #Maroc #SaharaOccidental

  • En Espagne, y aura-t-il une crise gazière à cause du Sahara?

    En Espagne, y aura-t-il une crise gazière à cause du Sahara?

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    L’Espagne sera-t-elle confrontée à une crise du gaz alors que le conflit du Sahara occidental éclate ?
    Le revirement de Madrid sur sa position autrefois neutre sur le conflit a fâché l’Algérie. Les relations commerciales ont été gelées unilatéralement et une coupure de l’approvisionnement en gaz de l’Europe pourrait être envisagée.

    Peut-être était-ce par hasard, mais la coïncidence n’en était pas moins frappante. Le jour même où l’Algérie a suspendu son traité d’amitié avec l’Espagne le 8 juin , quelque 113 réfugiés africains ont débarqué sur les côtes de l’île de vacances espagnole de Majorque. Le nombre de réfugiés, partis d’Algérie, a été le plus important enregistré en une seule journée sur l’île cette année.

    Immédiatement, le gouvernement espagnol a commencé à se demander si l’Algérie recourait désormais également à l’immigration illégale comme arme politique pour régler ses différends avec l’État membre de l’UE. Une tactique similaire a été appliquée par le voisin de l’Algérie, le Maroc, l’année dernière en mai, lorsque l’État nord-africain a ouvert ses frontières pour permettre à environ 6 000 réfugiés de nager jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta.

    Des enjeux importants pour l’UE

    Cependant, il y a plus en jeu dans la prise de bec entre l’Espagne et l’Algérie que de nouvelles querelles sur la politique migratoire. Dans l’Union européenne, on craint de plus en plus que le différend bilatéral ne provoque une crise d’approvisionnement en gaz à sa périphérie sud. Et cela à un moment où l’UE explore désespérément des ressources gazières alternatives pour réduire son énorme dépendance vis-à-vis des approvisionnements en provenance de Russie.

    L’Algérie est le deuxième fournisseur espagnol de gaz naturel et couvre environ un quart des besoins espagnols. Mais le pays d’Afrique du Nord est important pour l’ensemble de l’UE, fournissant un total d’environ 11% de la demande globale de gaz du bloc.

    Les diplomates occidentaux ont averti à plusieurs reprises que le gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune à Alger pourrait constituer un risque pour la sécurité de la politique énergétique de l’UE en utilisant le gaz comme arme politique, à l’instar des efforts actuels de Moscou pour contrer les sanctions de l’UE.

    Les derniers développements ont montré que les inquiétudes à Bruxelles ne sont pas sans fondement. En novembre 2021, Alger a fermé une canalisation du Gazoduc Maghreb-Europe (MEG) qui relie les champs gaziers algériens via le Maroc aux réseaux gaziers espagnols et portugais. Chaque année, environ 12 milliards de mètres cubes de gaz naturel transitent par le double gazoduc, le Maroc bénéficiant également d’un accord de gaz pour le transit.

    L’interminable différend sur le Sahara Occidental

    Ce qui se cache derrière les perturbations des flux de gaz en provenance d’Afrique du Nord est le différend en cours sur le Sahara occidental – un territoire occupé par l’Espagne jusqu’en 1975, date à laquelle le Maroc l’a annexé. Depuis lors, la région désertique est revendiquée par le Maroc et la population indigène sahraouie, dirigée par le Front Polisario et soutenue par l’Algérie. Le Polisario se bat pour un référendum sur l’indépendance et a le soutien des Nations Unies.

    Jusqu’à il y a trois mois, l’Espagne était restée neutre dans le conflit politique concernant son ancienne colonie. Mais en mars, le gouvernement espagnol dirigé par le socialiste Pedro Sanchez a fait un revirement politique surprise. Dans une lettre au roi Mohammed VI du Maroc, Sanchez a annoncé son soutien à une autonomie limitée sous souveraineté marocaine, qualifiant le plan de « base la plus réaliste » pour le Sahara occidental.

    Evidemment, Rabat applaudit, tandis qu’Alger fulmine. En représailles à la décision espagnole, le président algérien Tebboune rappelle son ambassadeur à Madrid et suspend un accord pour le rapatriement de milliers de réfugiés algériens en Europe. En outre, la société publique de gaz Sonatrach a déclaré que l’Espagne devrait désormais payer plus pour le gaz algérien.

    La réconciliation est-elle possible ?

    Il y a quelques jours, le président Tebboune a choisi d’aggraver la rupture en suspendant un traité d’amitié vieux de 20 ans avec l’Espagne. De plus, il a menacé de geler les échanges entre les deux pays, mais s’est abstenu de couper complètement l’approvisionnement en gaz. Il a fait valoir que la décision espagnole était une « violation du droit international » et que l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc « ne peut être tolérée ».

    La réconciliation avec Madrid n’était possible, a ajouté Tebboune, que si l’Espagne revenait au droit international et reconnaissait le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination.

    Le changement de politique de Madrid a non seulement plongé le gouvernement Sanchez dans un dilemme majeur, mais est susceptible de créer un nouveau conflit à la périphérie sud de l’Europe. Cela survient à un moment où le conflit gazier entre l’Europe et la Russie s’aggrave, avec une « nouvelle ligne de front émergeant dans le Sud », comme l’ a récemment écrit l’influent journal espagnol El Pais.

    Pendant ce temps, la Commission européenne est entrée dans la mêlée, mettant en garde Alger contre l’imposition d’un blocus commercial espagnol total. Le bras exécutif de l’UE a menacé de repousser avec des sanctions, ce qui a poussé le président Tebboune à céder et à annoncer que les contrats gaziers avec l’Espagne et l’Europe seraient honorés. Même le commerce bilatéral se poursuivrait sans interruption, a-t-il dit.

    Néanmoins, un blocus gazier reste l’éléphant dans la pièce alors que l’UE et l’Algérie cherchent à normaliser à nouveau leurs relations. Malgré la guerre de la Russie en Ukraine, Alger est resté un proche allié de Moscou et s’est jusqu’à présent abstenu de dénoncer publiquement l’invasion. Le géant gazier russe Gazprom est un acteur majeur des champs gaziers nord-africains grâce à ses multiples participations dans divers opérateurs nationaux.

    En fin de compte, personne ne peut dire à quel point le président russe Vladimir Poutine utilisera son puissant effet de levier dans la région.

    DW, 16.06.2022

    #Algérie #Espagne #UE #Russie #Gaz #Maroc #SaharaOccidental

  • Algérie: Macron veut des relations « à un niveau d’excellence »

    Algérie: Macron veut des relations « à un niveau d’excellence »

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Pedro Sanchez, Espagne,

    Le gouvernement français intensifie ses contacts avec l’Algérie depuis la crise avec Pedro Sánchez

    Le président français, Emmanuel Macron, intensifie les relations avec l’Algérie, en surmontant les conflits passés et pendant la crise du pays maghrébin avec le gouvernement de Pedro Sánchez. Alors que l’Espagnol a demandé le soutien de l’UE contre le gel des exportations vers l’Algérie, Macron a eu une conversation très positive ce samedi avec son homologue algérien.  » Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président de la République française, M. Emmanuel Macron, au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer pour leur approfondissement. « , a révélé l’Algérie dans un communiqué officiel.

    Loin d’évoquer des tensions, Tebboune et Macron ont relevé « le rapprochement des points de vue entre les deux présidents et leur grande convergence pour hisser ces relations à un niveau d’excellence, notamment après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat ». C’est ce que confirme le communiqué.

    Pendant ce temps, le gouvernement espagnol n’a pas encore réussi à obtenir de l’Algérie qu’elle désactive l’ordre donné aux banques de ce pays de geler les prélèvements automatiques nécessaires aux exportations espagnoles. Cela signifie, selon le bureau commercial espagnol en Algérie, que les ventes à ce pays sont impossibles.

    Selon l’Algérie, l’appel téléphonique leur a également permis de passer en revue « plusieurs questions, notamment le Sahel et la situation en Libye, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun. » La lutte contre le terrorisme au Sahel est une priorité pour Paris et l’alliance avec l’Algérie est essentielle. Dans leur déclaration, ils n’admettent pas avoir parlé de l’Espagne, comme l’a fait la ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna lundi dernier. Elle a révélé qu’elle avait parlé au téléphone avec le FM algérien Ramtane Lamamra, extérieur au gouvernement Sánchez, et elle a adopté une position équidistante.

    Au lieu de reprocher à l’Algérien la suspension des échanges avec l’Espagne, elle s’est limitée à rappeler, selon un communiqué officiel, son souhait de « bonnes relations entre nos partenaires européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée. » Et de se montrer « confiante que le dialogue permettra à l’Espagne et à l’Algérie de faire face aux défis communs ». La gestion de la médiation par M. Colonna a eu lieu sans que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en ait été préalablement informé, selon des sources gouvernementales auprès de ce journal.

    Par la suite, l’agence d’État algérienne a accusé Albares de traitement désobligeant et humiliant. Avec cette nouvelle ère de relations, Macron surmonte la crise que Tebboune lui a ouverte l’année dernière en raison de déclarations qu’il a jugées offensantes. Macron a mis en doute l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française et a critiqué le régime « politico-militaire » d’Alger.

    Tebboune a retiré l’ambassadeur à Paris pendant trois mois et a même fermé l’espace aérien à la France, bien qu’il n’ait pas bloqué le commerce entre les deux pays ni suspendu les traités d’amitié comme dans le cas de Sánchez, qu’il disqualifie pour son embardée sur le Sahara occidental.

    La bonne relation avec la France -après celle déjà renforcée avec l’Italie- contraste avec la version de la première vice-présidente, Nadia Calviño, selon laquelle l’Algérie agit contre les partenaires européens sous l’influence du président russe Vladimir Poutine.

    El Mundo, 18 juin 2022

    #Algérie #France #Macron #Espagne #PedroSanchez

  • L’UE, Sanchez, le Makhzen et …les autres

    L’UE, Sanchez, le Makhzen et …les autres

    Union Européenne, Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    L’Algérie est un partenaire clé pour l’Europe en ce sens qu’elle est un partenaire fiable lui assurant une part non négligeable de ses besoins énergétiques …

    Rien ne va plus entre Alger et Madrid. Le revirement du gouvernement de Pedro Sánchez sur la question du Sahara occidental chamboule les relations entre les deux pays du pourtour méditerranéen, par ricochet le partenariat avec l’Union Européenne et pourrait changer la donne géopolitique et stratégique de la région euro-méditerranéenne. C’est une sidération qui a saisi l’Espagne et les membres de l’UE par la riposte en haute intensité de l’Algérie qui sont surpris par son offensive diplomatique. Et d’une, la crise s’installe dans la durée, dont les conséquences ne sont pas mesurables à court terme et d’autre part, l’Algérie est un partenaire clé pour l’Europe en ce sens qu’elle est un partenaire fiable lui assurant une part non négligeable de ses besoins énergétiques par sa proximité géographique, elle assure aussi la stabilité de la région, notamment sur les questions de sécurité et d’immigration, outre celles liées au domaine économique.

    La stratégie du gouvernement Sanchez est de se poser en victime politique d’Alger. En premier lieu, il a cherché à obtenir le soutien de Bruxelles. Ce qu’il a arraché. La riposte forte d’Alger n’a pas tardé. Le ministère des affaires étrangères a dénoncé, dans une sévère mise au point rendue publique le samedi 11 juin, « le parti pris » de l’Union Européenne en faveur de l’Espagne dans le différend politique qui l’oppose à l’Algérie, qualifiant de « fantaisistes » les insinuations de la commission européenne s’agissant des contrats gaziers liant Alger à Madrid.

    Après s’être plaint à Bruxelles, Pedro Sanchez évoque, avec ridicule, la « main de Poutine » derrière la décision algérienne. Une grossière manœuvre qui ne passe pas auprès de l’opinion publique espagnole, ni les allégations émanant du Makhzen sur une «prétendue réunion extraordinaire de la Ligue arabe en vue d’en sortir avec une déclaration de solidarité avec l’Algérie ».

    La répartie d’Alger est aussi cinglante que forte pour ceux qui doute de la diplomatie algérienne à faire face à ces assertions. «L’Algérie, qui est convaincue du bien-fondé de sa position et de la justesse des décisions politiques souveraines qu’elle a prises à cet égard, se passe de l’obtention des positions de soutien, que ce soit des pays frères ou amis ou des organisations internationales », souligne un communiqué du ministère des affaires étrangères qui dément formellement ces allégations, en contradiction totale avec les valeurs de la diplomatie algérienne qui exerce ses fonctions en toute transparence et souveraineté.

    Il rappelle une nouvelle fois le caractère strictement bilatéral et politique de la crise actuelle avec le gouvernement espagnol actuel en raison du manquement de ce dernier à ses devoirs envers la décolonisation du Sahara Occidental selon le droit international.

    Fil d’Algérie, 19 juin 2022

    #Algérie #Espagne #PedroSanchez #SaharaOccidental #Maroc #UE

  • Maroc: Départ des exercices African Lion 2022

    Maroc: Départ des exercices African Lion 2022

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    Le Maroc et les États-Unis entament les manœuvres militaires African Lion 2022

    Environ 7 500 soldats du Maroc, des États-Unis et de plusieurs pays alliés prendront part à ces manœuvres, qui se dérouleront également en partie en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, et auxquelles l’Espagne ne participera pas.

    Les armées du Maroc et des États-Unis (US) organisent dès lundi et jusqu’au 30 juin les manœuvres militaires « African Lion 22 », les plus importantes du continent, avec des exercices dans différentes régions du pays et près du Sahara occidental.

    Environ 7 500 soldats du Maroc, des États-Unis et de plusieurs pays alliés participeront à ces manœuvres, qui se dérouleront également en partie en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, et auxquelles l’Espagne ne participera pas.

    Au Maroc, les exercices se dérouleront dans des zones d’entraînement à Kenitra (nord) et dans le sud du pays à Agadir, Tan Tan, Tarudant et Greir Labouhi – une ville située sur la frontière avec le Sahara occidental – où ces manœuvres sont organisées pour la deuxième année consécutive.

    Le choix des zones d’entraînement a suscité beaucoup d’attente lors de la précédente édition de « African Lion 21 » en raison de l’incertitude jusqu’au dernier moment de savoir si elles incluraient pour la première fois le territoire du Sahara, puisque ces manœuvres ont eu lieu quelques mois après l’annonce, en décembre 2020, du président américain de l’époque, Donald Trump, de reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole.

    L’armée américaine a annoncé à l’époque que les exercices devaient avoir lieu à Greir Labouhi, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest des camps de Tindouf (en territoire algérien) contrôlés par le Front Polisario.

    Le Commandement central des forces armées américaines pour l’Afrique (AFRICOM) a expliqué que l’édition actuelle d’African Lion22 comprendra des manœuvres interarmées dans différentes zones opérationnelles sur terre, dans les airs et en mer, ainsi que d’autres opérations de décontamination des risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique).

    Les exercices « African Lion » sont, selon les experts, une démonstration de la force de la coopération militaire entre les États-Unis et le Maroc, qui a adopté ces dernières années une feuille de route pour la modernisation des équipements de son armée, avec la France et les États-Unis comme principaux fournisseurs.

    El Faro de Melilla, 19 juin 2022

    #Maroc #EtatsUnis #AfricainLion #ExercicesMilitaires