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  • Révélations : Réseaux d’influence marocains en Espagne

    Espagne, Maroc, Sahara Occidental, lobbying, Le Mirage, La Mamounia, espionnage, Pegasus,

    Le modus operandi du Maroc est (presque) toujours le même, pour amener de nombreux pays à servir ses sombres desseins, et à se plier à ses complots et caprices. Ses méthodes se résument en trois maitres-mots. A savoir : infiltration, corruption et chantage. C’est de la sorte que le palace de Marrakech Mammounia a été rendu célèbre, et qu’un livre-brûlot lui a même été consacré. Beaucoup de hauts responsables et d’élus français, reçus à l’œil dans cet hôtel de luxe, ont été filmés à leur insu dans des attitudes indécentes et humiliantes. Objectif : les faire chanter par la suite, et leur dicter leurs positions et déclarations, notamment concernant le Sahara Occidental.

    Le recours outrancier par les services de renseignements marocains au logiciel espion Pegasus entre également dans les expédients où l’immoralité le dispute allègrement à la vénalité. S’agissant de l’Espagne, s’il est désormais pleinement établi que Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, est victime d’un odieux chantage marocain, pour avoir retourné sa veste concernant la question de décolonisation du Sahara Occidental, à cause des affaires de son épouse menées au royaume chérifien, nous apprenons que cet individu est loin d’être le seul, et que le Makhzen, des années durant, a tissé un réseau tentaculaire au sein des circuits décisionnels et politiques du royaume chérifien.

    Les révélations qui concernent l’Espagne, parlent de toute une légion en passe de mener son travail de récupération et d’infiltration. Celle-ci, enhardie par la trahison de Pedro Sanchez, tente de pousser ses pions de plus en plus loin, et d’étendre et de diversifier son réseau tentaculaire. Cette manière de procéder n’est pas sans rappeler la méthode prisée par le lobby sioniste depuis le congrès de Bâle de 1897. L’empreinte d’André Azoulay y est particulièrement visible. Conseiller spécial de Mohamed VI, ce juif sioniste, gère carrément le Maroc par procuration. Dans le privé, le roi l’appelle carrément « tonton », ce qui donne une idée assez précise de cette proximité particulièrement toxique.

    L’USFP, un parti marocain réputé proche du Makhzen, reconnait que sa propagande envers Madrid est menée aussi bien par des diplomates, des artistes, des hommes politiques, des associations que des agents du renseignement ainsi que des opérateurs économiques. Le Maroc se targue ainsi de disposer d’une diaspora estimée à près d’un million de sujets de Mohamed VI, ce qui n’est en effet pas négligeable, d’autant que c’est utilisé à très mauvais escient.

    « Cependant, la première et la plus importante source de soutien espagnol à la cause du Makhzen, se trouve chez ceux qui, à un moment ou à un autre, ont occupé les bureaux de Ferraz 70. La liste des Pro -Marocain dans le PSOE est long : les anciens présidents Felipe González et José Luis Rodríguez Zapatero sont rejoints par les anciens ministres des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos et Trinidad Jiménez ; l’ancienne vice-présidente María Teresa Fernández de la Vega ; anciens ministres José Bono et María Antonia Trujillo, figure mineure de « la famille socialiste » qui, en lot de consolation, devient ministre de l’Éducation nationale de l’ambassade d’Espagne à Rabat. Tous deux sont rejoints par leurs voyages sur l’autre rive de la Méditerranée, avec le corps d’un roi et sous l’invitation de la dictature marocaine ».

    Ces révélations ainsi que la longueur de cette liste donnent froid dans le dos. Le dernier voyage de Zapatero au Maroc a eu lieu la semaine dernière, en tant que l’une des vedettes d’un forum de dialogue entre les religions à Tanger. Nul doute qu’il s’agit là d’un vulgaire voyage d’agréments, et d’une forme de corruption qui ne dit pas son nom. L’importance des postes occupés par cette armée d’intrigants et de lobbyistes aussi. Et d’ajouter, sans surprise aucune que «Le lobby marocain en Espagne s’appelle PSOE», écrit le journaliste Javier Otazu dans ‘Le Maroc, l’étrange voisin’, republié ce mois-ci par Los Libros de Catarata.

    Otazu, ancien délégué de l’agence Efe à Rabat avec 16 ans de résidence et de travail dans le pays voisin, connaît le plus infime détail de la réalité marocaine aux multiples facettes. Otazu identifie même le cadre, le luxueux hôtel Le Mirage dans la charmante Tanger, où a commencé l’idylle du PSOE avec le Maroc, dont Pedro Sánchez et les ministres José Manuel Albares et Luis Planas sont aujourd’hui les dignes héritiers. Les cadres et élus du PSOE ont eux aussi leur palace de luxe, mais à Tanger, pas à Marrakech, où est situé le palace dédié aux dirigeants français.

    Le Mirage, réservé au PSOE ibérique, a dû en « ferrer « plus d’un à voir le peu d’empressement que met l’actuelle coalition gouvernementale à remettre à sa place Pedro Sanchez. Le Mirage compte en effet pas mal de gros poissons à son tableau de chasse. « José Luis Rodríguez Zapatero et Trinidad Jiménez y ont passé Noël en 2014 avec leurs familles, probablement sur les conseils de Felipe González, un habitué qui aimait tellement l’endroit qu’il a même acheté un manoir à proximité qu’il a gardé pendant plusieurs années et qu’il a ensuite revendu.

    Dans l’enceinte du Mirage, certaines des alliances les plus solides que le Maroc ait dans le monde se sont forgées », explique le journaliste. Certains des clients les plus illustres de l’hôtel, ajoute Otazu, « finissent par être récompensés par une invitation à la fête du trône, une somptueuse réception organisée dans un palais différent le 30 juillet de chaque année ». Parmi les lauréats figurent González et Zapatero, qui à leur tour ont été décorés de la « classe exceptionnelle Wisam Alaooui. Le même journaliste décrit Moratinos comme « le véritable factotum du lobby marocain en Espagne » . Or, les acquis marocains arrachés en Espagne ont beau paraitre impressionnants, ils n’en demeurent pas moins fragiles et éphémères, car obtenus par la tricherie, la corruption, le chantage et les mensonges.

    Mehdi Ghayeb

    La patrie news, 18 juin 2022

    #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Lobbying

  • Les entreprises espagnoles regrettent le marché algérien

    Les entreprises espagnoles regrettent le marché algérien

    Algérie, Espagne, commerce, Pedro Sanchez,

    Par : Hamid Mecheri

    Le gouvernement de Pedro Sánchez ne compte plus ses couacs et échecs diplomatiques aux ramifications politiques, mais surtout économique.

    Une semaine après que l’Algérie a gelé toutes les transactions bancaires avec les entreprises espagnoles, le ministère des Affaires étrangères de la péninsule ibérique tente toujours de décrypter l’ampleur et les conséquences d’une crise diplomatique qui menace de déborder. Alors que le chef de gouvernement espagnol s’accroche et persiste a impliqué les autres États de l’Union européenne (UE) dans son conflit avec l’Algérie, ces derniers ne semblent pas prêts à renoncer de l’amitié d’un pays qui a longtemps fait preuve de sérieux diplomatique et d’un partenariat de longues années et sans équivoque notamment dans domaine énergétique, pour céder aux caprices de Sánchez. Le gouvernement espagnol a cependant commencé à prendre conscience des conséquences désastreuses de ses aventures diplomatiques. « Le slogan qui se répète le plus au palais de Santa Cruz [siège du ministre des Affaires étrangères espagnol à Madrid, Ndlr], du moins face au public, est de rechercher « une solution négociée » et de s’accrocher à Bruxelles pour analyser si l’accord d’association entre le bloc et le pays maghrébin a été violé », a écrit le quotidien espagnol « Las Provincias ». Mais la réalité est que les « alliés européens » de Madrid sont beaucoup plus intéressés à ancrer davantage leur présence économique en Algérie, en lieu d’exacerber les choses, a décortiqué le même média. Ils ne veulent plus entendre parler de crise mais de partenariat renforcé avec l’Algérie.

    « Parmi les entreprises espagnoles qui commercent avec l’Algérie, la crainte a déjà commencé à se répandre que d’autres entreprises étrangères, notamment italiennes et françaises, ne prennent la place qu’elles ont provisoirement laissée vacante », a révélé « Las Provincias ».

    Dans une note adressée aux banques, l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) a annoncé le gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits de et vers l’Espagne à partir du jeudi 9 juin. L’Institution financière a expliqué cette mesure par la suspension par l’Algérie du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne. Un coup dur pour les échanges extérieurs bilatérales entre les deux pays, d’autant que beaucoup d’entreprises d’importation ou d’exportation activent sur cet axe. D’après Las Provincias, la CEOE (La Confederación Española de Organizaciones Empresariales), principale organisation patronale espagnole, s’est réunie mercredi dernier pour étudier la situation et ses membres se sont montrés très inquiets. Selon la même source, il va de soi chez les employeurs qu’ils vont perdre des clients algériens. Les opérations effectuées avant le 9 juin ne sont pas concernées et les paiements se font normalement, comme le rapporte les Affaires étrangères. Mais cela n’arrive pas avec celles menées à une date postérieure à la rupture du traité d’amitié entre les deux pays, a souligné le journal espagnol.

    Une entreprise espagnole a dû jeter plus de 30 tonnes de poissons

    32 000 kilos de poissons sont arrivés au port de Ribeira (La Corogne) mercredi dernier en provenance d’Algésiras (région d’Andalousie). Le produit a été déchargé d’un navire et stocké dans des conteneurs. Cependant, sa destination n’était pas le marché. C’était la poubelle, a rapporté hier, le site d’information espagnol « niusdiario.es ». Cette quantité de poissons faisait partie d’une cargaison que Pescados Moncho, une société basée à Ribeira, avait vendue à l’Algérie. Une marchandise qui, finalement, n’a pas pu être expédiée en raison de la suspension de la domiciliation bancaire des transactions commerciales. Cette entreprise est fortement affectée par la situation. Ses responsables a expliqué au site précité qu’ils vendent des marchandises à l’Algérie depuis quatre ans et que ces ventes représentent 50 % de son chiffre d’affaires. Elle leur fournit, principalement, du lys et du merlan. Une moyenne de 60 tonnes par semaine. « Il y a deux mois, nous avons commencé à remarquer des problèmes, mais la semaine dernière, les exportations ont été automatiquement interrompues », explique Ramón Fernández, le directeur de l’entreprise, cité par le média espagnol.

    Cet exportateur de poisson a vu comment mercredi dernier plus de 30 tonnes de lys ont été bloquées, malgré le fait que la marchandise était déjà vendue et prête à être envoyée en Algérie depuis Algésiras (Cadix). « Ils nous ont dit que la marchandise ne pouvait pas être expédiée car l’Algérie avait coupé les relations avec l’Espagne », explique-t-il. Sa valeur a atteint 68 000 euros. Enfin, toutes les marchandises sont retournées à Ribeira. Sa fin : finir transformé en farine de poisson.

    10 000 conteneurs de poisson en moins par jour

    La suspension des transactions en commerce extérieur avec l’Espagne cause des milliers d’euros de pertes uniquement dans ce port de La Corogne. Car le problème ne concerne pas seulement cette entreprise qui exporte du poisson, mais aussi toute la chaîne de production. Le ralentissement des exportations frappe aussi durement, par exemple, les fabricants de caisses en polystyrène. Andrés Pérez, responsable de Porexgal, affirme que 50 % des conteneurs qu’ils fabriquent sont destinés à l’Algérie. « Depuis que cela a commencé, j’ai arrêté de vendre environ 10 000 boîtes par jour. Pour nous, l’Algérie était un client prioritaire », dit-il, dans des propos rapportés par « niusdiario.es ». « Si cela n’est pas résolu, de nombreux emplois seront perdus, tant pour mon entreprise que pour les bateaux qui doivent transporter le poisson, pour ceux qui nous font l’emballage, le transport, celui qui nous approvisionne en glace, les palettes.. Tout est une chaîne », explique le gérant de Pescados Moncho.

    E-bourse, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Commerce #PedroSanchez

  • Comment le Maroc nous espionne sans réaction du gouvernement

    Comment le Maroc nous espionne sans réaction du gouvernement

    Espagne, Maroc, Pedro Sanchez, José María Aznar, Espionnage, Pegasus, Sahara Occidental,

    Incruster Pegasus dans le téléphone portable de Sánchez ou humilier Aznar, certaines de ses attaques

    Fernando Rueda

    Cette question rhétorique m’a été posée au cours d’une conversation détendue par un ami du monde du renseignement. Nous parlions de la manière dont le Maroc avait enfreint une règle non écrite entre pays amis et espionné le président Pedro Sánchez et plusieurs de ses ministres dans un geste totalement inamical. Le gouvernement a-t-il expulsé ou, du moins, pris des mesures punitives à l’encontre du délégué en Espagne de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), basé dans son ambassade à Madrid ?

    Les relations entre les services de renseignement espagnols et marocains ont toujours été compliquées, tout comme les relations entre leurs dirigeants politiques. Les voisins de l’autre rive se battent toujours pour obtenir davantage de concessions politiques, et ils le font avec toutes les armes à leur disposition, n’importe lesquelles. Ils savent que depuis l’avènement de la démocratie, les autorités espagnoles sont peu enclines à sévir lorsqu’ils sortent du rang.

    La revanche du Maroc sur Aznar

    Demandez à José María Aznar. En 2008, on a appris que la ministre française de la Justice, Rachida Dati, était enceinte, mais on ignorait qui serait le père de l’enfant. Le moulin à rumeurs a spéculé et spéculé, mais les noms des candidats supposés ne sont pas apparus. En septembre, le journal L’Observateur du Maroc a affirmé que le père était l’ancien président Aznar. Aznar a nié catégoriquement, mais certaines personnes ne l’ont pas cru.

    Il a été découvert par la suite que le rédacteur en chef de ce journal, Ahmed Charai, collaborait avec la DGED et avait participé à l’achat de journalistes américains, britanniques et français dans le but de leur faire publier des informations liant le Front Polisario au terrorisme djihadiste. Les experts ont ensuite confirmé leurs soupçons selon lesquels la nouvelle de la relation Datri-Aznar était une invention promue par Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, chargé de l’espionnage extérieur par le roi Mohammed VI, qui partageait avec lui le bureau de l’école et dont il dépend directement. Le motif n’est autre que l’humiliation qu’Aznar a fait subir au roi en juillet 2002 après qu’il ait ordonné l’invasion de l’île de Perejil, à un moment où les États-Unis, sous Bush, étaient plus proches de l’Espagne que du Maroc. Cette manipulation n’a eu aucune conséquence pour le Maroc.

    Le chef des espions du Maroc et le génocide

    Par ailleurs, en 2007, Mansouri est devenu la cible du juge Baltasar Garzón, toujours à l’Audiencia Nacional. Il s’est estimé compétent pour enquêter sur le génocide des opposants sahraouis par treize hauts fonctionnaires marocains, dont le directeur de la DGED. Dans ce cas, le directeur du CNI de l’époque, Alberto Saiz, était déterminé à freiner l’action pour ne pas déplaire à son collègue marocain, qui en est sorti indemne.

    Les efforts du CNI en 2013 pour que le gouvernement expulse d’Espagne le président de l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne, Noureddin Ziani, n’ont pas non plus eu d’impact sur les relations bilatérales. Les espions espagnols l’avaient laissé agir tout en sachant qu’il était payé par la DGED tous les mois. Mais il ne pouvait pas fermer les yeux lorsqu’il a établi des relations trop cordiales avec Convergencia Democrática de Cataluña, qui voulait qu’il s’implique pour gagner le vote des communautés islamiques en faveur de l’indépendance. Une ingérence très grave du Maroc dans un problème interne espagnol. Expulsé et c’est tout.

    Outre ces cas plus récents, d’autres plus anciens témoignent des efforts constants du Maroc pour nous espionner. Pour n’en citer qu’une, en 1990, on a découvert que leur espionnage avait une taupe au ministère des affaires étrangères. Elle a été révélée par une fuite du contenu d’une réunion secrète entre le ministre Francisco Fernández Ordoñez et le responsable des relations extérieures du Front Polisario, Bachir Mustafa Sayyed.

    Comme je l’ai dit au début, personne n’a mis un terme aux actions agressives du Maroc. Il n’y a même pas eu de fuite du mécontentement espagnol contre la DGED, ce que l’exécutif français de Macron a fait lorsque les espions de Mansouri ont planté Pégase sur eux.

    The Objective, 18 juin 2022

    #Espagne #Maroc #Espionnage #Pegasus #PedroSanchez #Aznar #SaharaOccidental

  • Alger-Madrid: De la fuite en avant du pyromane Albares

    Alger-Madrid: De la fuite en avant du pyromane Albares

    Algérie, Espagne, Sahara Occidental, Union Européenne,

    Voila près de trois mois maintenant, que les relations algéro-espagnoles vivent une crise sans précédent. Les récentes pérégrinations du chef de la diplomatie espagnole entre Madrid et Bruxelles, poussent à s’interroger sur les capacités d’un diplomate indigne de ce grand pays méditerranéen et de son grand peuple qui a toujours inspiré le respect.

    M. Albares, entré en diplomatie par effraction et jamais à cours de maladresses, a réussi (il faut le lui reconnaitre!) à manipuler un compatriote, camarade de parti, ancien ministre des affaires étrangères de son état et aujourd’hui à la tête des relations extérieures de l’Union européenne, à tristement entacher la crédibilité de cette très importante institution communautaire, par la publication d’un communiqué sans fondement à l’encontre de l’Algérie.

    A retenir également la déclaration guignolesque, faite le jour même sur le parvis de la Commission de l’UE, appelant, voire intimant aux autorités algériennes au dialogue, et ce avec un langage aux contours irrévérencieux et surtout indigne de sa fonction…

    Alger, par le biais d’un communiqué de sa Représentation à Bruxelles, a vite réagi pour déplorer l’incursion précipitée et maladroite de la Commission européenne dans cette affaire en écartant allégations et chimères concernant les risques encourus par les échanges commerciaux entre les deux pays.

    Cela n’a pas manqué! les médias affidés à l’exécutif espagnol de l’heure ont vite accouru pour sonner trompettes et victoires: l’Algérie recule!

    Quel sentiment de tristesse face au caractère grotesque du spectacle diplomatique de ce personnage aux allures contrastant avec les illustres diplomates et ministres des affaires étrangères de l’Espagne a inscrits dans le panthéon de la diplomatie internationale.

    Mais le burlesque de ce quidam qui s’st vu confier la lourde tâche de conduire la politique étrangère du Royaume d’Espagne et, de retour de Bruxelles, ledit pseudo diplomate a laissé entendre, qui veut l’entendre, que c’est ni plus ni moins la Russie, Poutine lui-même, qui serait à l’origine de cette crise. Pitoyable appel du pied aux Etats-Unis et à l’Otan pour secourir un petit ministre dépassé par ses propres turpitudes, après avoir vainement tenté de mobiliser l’Union européenne. De même, met-il également en avant l’épouvantail russe pour convaincre les pairs européens pour se tenir à ses côtés.

    Ainsi donc et pour ceux qui pouvaient encore douter de l’incompétence de ce ministre amateur, qui a réussi, avec de plaisantes inventions, à ridiculiser son gouvernement en l’isolant tant au sein du Parlement que de l’opinion publique espagnole, la fuite en avant amorcée dès le 18 mars passé par l’annonce de la trahison du consensus historique espagnol sur la question du Sahara Occidental (annonce faite par un pays tiers… Une première dans les annales!).

    La fuite en avant affichée par le pseudo-ministre des affaires étrangères espagnol qui ne cesse d’envenimer une crise qui, de l’avis de tous, des deux côtés de la Méditerranée, aurait pu être évitée, tranche avec l’approche sage et sereine adoptée par Alger, en tant que pays pivot, stabilisateur et conscient de ses responsabilités régionales et en tant que pays essentiel du Mouvement des Non-Alignés.

    Pour ceux qui pensaient que la trahison de la cause sahraouie et du consensus espagnol sur la question, ne susciterait qu’une colère épidermique passagère du côté d’Alger, c’est bien mal connaître l’Algérie, et sa défense de la légalité internationale et du droit des peuples et ce, parfois au détriment de ses propres intérêts.

    Aussi, l’histoire ne retiendra pas grand-chose d’Albares, car rien de grand ne naît de la petitesse. En exacerbant la crise entre l’Algérie et l’Espagne et en l’enveloppant dans un langage emprunté à la guerre froide ne grandit pas Albares non plus.

    Le Citoyen, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #JoseManuelAlbarec #SaharaOccidental

  • La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

    La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

    Algérie, Espagne, France, Emmanuel Macron, Italie, Pedro Sanchez,


    Macron convient avec l’Algérie d’améliorer les relations « à un niveau d’excellence » en plein blocus commercial espagnol

    Le président français Emmanuel Macron intensifie ses relations avec l’Algérie, surmontant les conflits passés et en pleine crise entre le pays maghrébin et le gouvernement de Pedro Sánchez. Alors que l’Espagnol a demandé le soutien de l’Union européenne contre le gel des exportations vers l’Algérie, Macron a eu une conversation très positive avec son homologue algérien samedi.

    « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président de la République française, M. Emmanuel Macron, au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer à leur approfondissement », a indiqué l’Algérie dans un communiqué officiel.

    Loin d’évoquer des tensions, Tebboune et Macron ont noté « le rapprochement des points de vue entre les deux présidents et leur grande convergence pour porter ces relations à un niveau d’excellence, notamment après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat ». C’est ce que dit le communiqué.

    Entre-temps, le gouvernement espagnol n’a pas encore réussi à obtenir de l’Algérie qu’elle désactive l’ordre donné aux banques algériennes de geler les débits directs nécessaires aux exportations espagnoles. Selon le bureau commercial espagnol en Algérie, cela signifie que les ventes vers l’Algérie sont impossibles.

    Selon l’Algérie, l’appel téléphonique leur a également permis de passer en revue « plusieurs questions, notamment le Sahel et la situation en Libye, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun ». La lutte contre le terrorisme au Sahel est une priorité pour Paris, et le partenariat avec l’Algérie est essentiel.

    Dans leur communiqué, ils ne reconnaissent pas avoir parlé de l’Espagne, comme l’a fait lundi la ministre française Catherine Colonna. Elle a révélé s’être entretenue au téléphone avec le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en dehors du gouvernement de Sánchez, et avoir adopté une position équidistante. Au lieu de reprocher à l’Algérien la suspension des échanges avec l’Espagne, elle s’est limitée, selon un communiqué officiel, à rappeler son souhait de « bonnes relations entre nos partenaires européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée ». Et de montrer « la confiance que le dialogue permettra à l’Espagne et à l’Algérie de faire face aux défis communs ».

    Selon des sources gouvernementales, les efforts de médiation de M. Colonna ont été faits sans que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en ait été préalablement informé, ont indiqué à ce journal des sources gouvernementales. Par la suite, l’agence d’État algérienne a accusé Albares de traitement méprisant et vexatoire.

    Avec cette nouvelle ère de relations, Macron surmonte la crise que Tebboune lui a ouverte l’année dernière à propos de déclarations qu’il a jugées offensantes. Macron s’est demandé s’il existait une « nation algérienne » avant la colonisation française et a critiqué le régime « politico-militaire » d’Alger. Tebboune a retiré l’ambassadeur à Paris pendant trois mois et est allé jusqu’à fermer l’espace aérien de la France, sans toutefois bloquer le commerce entre les deux pays ni suspendre les traités d’amitié comme dans le cas de Sánchez, qu’il disqualifie pour ses positions sur le Sahara.

    Les bonnes relations avec la France – après les relations déjà renforcées avec l’Italie – contrastent avec la version de la première vice-présidente Nadia Calviño selon laquelle l’Algérie agit vis-à-vis de ses partenaires européens sous l’influence du président russe Vladimir Poutine.

    El Mundo, 18 juin 2022

    #Algérie #France #Espagne #Italie #Macron #PedroSanchez

  • La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    Algérie, Espagne, Italie, Gaz, France, Allemagne, Pedro Sanchez,

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie en tant que plaque tournante du gaz européen dans le contexte de la crise énergétique.


    L’Italie, l’Allemagne et la France s’efforcent de renforcer leurs liens avec le pays d’Afrique du Nord, l’un des principaux producteurs de gaz au monde.

    De nombreuses inconnues entourent l’imbroglio entre l’Espagne et l’Algérie. L’une d’entre elles est de savoir si le gouvernement de Pedro Sánchez a mal calculé les conséquences du changement de sa position historique sur le Sahara Occidental. L’une des priorités du gouvernement espagnol pour faire face à la tempête a été d’essayer d’européaniser le conflit. La Commission européenne a serré les rangs avec l’Espagne, mais les principales puissances européennes ont pris leurs distances avec le conflit et ont lancé des offensives diplomatiques avec le pays du Maghreb pour réaffirmer leurs liens dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, économiques et énergétiques.

    En dehors de nos frontières, l’un des principaux bénéficiaires de cette crise diplomatique est les États-Unis, qui ont supplanté l’Algérie comme principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Alors que les exportations du pays maghrébin vers la péninsule ibérique ont chuté de 38 % depuis le début de l’année – selon les chiffres publiés par Agencia Efe – les approvisionnements en provenance d’outre-Atlantique se sont multipliés. Et ce, bien que le gaz nord-américain soit non seulement plus cher, mais aussi plus polluant, puisqu’il arrive par bateau, une voie plus polluante (90 % du gaz envoyé par l’Algérie est acheminé par gazoduc). Cependant, dans le triangle Rabat-Algérie-Madrid, le gouvernement espagnol semble avoir donné la priorité aux relations avec les États-Unis et le Maroc.

    Un mois et demi avant de quitter la Maison Blanche, l’ancien président Donald Trump a bouleversé le consensus international vieux de plusieurs décennies en déclarant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël. Une décision sur laquelle l’administration Biden n’est jamais revenue et qui a laissé le pays de Mohammed VI dans une situation privilégiée dont le zénith a été la capote du gouvernement espagnol considérant la proposition marocaine d’autonomie pour l’ancienne colonie espagnole comme la voie la plus réaliste.

    Le prix à payer n’est pas anodin. L’Espagne perd de son influence en tant que pont et lien de confiance au sein de l’UE dans son voisinage méridional. Elle prend part à un conflit dans lequel même la France, le grand allié du Maroc dans le bloc de l’UE, n’est pas allée aussi loin. En outre, la tension commerciale pourrait mettre en péril des milliers d’emplois espagnols et le pays rate l’occasion de devenir une plaque tournante européenne de l’énergie à un moment où l’UE cherche désespérément des marchés alternatifs pour se sevrer du charbon, du pétrole et du gaz russes.

    Les Européens ont décrété un embargo sur le charbon et le pétrole russes, mais diverses sources reconnaissent qu’après l’expérience acrimonieuse de l’approbation du dernier paquet – bloqué pendant un mois par le veto de la Hongrie – il n’y a aucun appétit pour proposer un septième ensemble de mesures punitives incluant le gaz.

    L’Italie, un partenaire privilégié

    Le contexte actuel place l’Italie comme le grand gagnant de la crise déclenchée par Madrid au sein de l’Union européenne. Si Alger a qualifié Madrid d’allié  » égoïste  » et le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, de  » pyromane « , elle a confirmé son virage vers une Italie  » amicale « ,  » constante  » et  » de bon sens « . Dans un contexte de marchés énergétiques volatils et de recherche désespérée d’alternatives au gaz russe, le pays transalpin s’est habilement et rapidement tourné vers l’Algérie. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a récemment conclu un accord visant à augmenter de 40 % les importations de gaz en provenance du pays du Maghreb, détrônant ainsi l’Espagne comme principal bénéficiaire de l’UE.

    L’Algérie est l’un des plus grands producteurs de gaz au monde et est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, derrière la Russie et la Norvège. La situation actuelle – marquée par la hausse des prix de l’énergie, la raréfaction des hydrocarbures face à une demande mondiale élevée et la course pour se débarrasser du gaz russe – la positionne comme l’un des principaux partenaires de l’UE, aux côtés d’autres pays comme les États-Unis, le Qatar et l’Azerbaïdjan.

    Mais ce n’est pas l’Espagne qui canalise cette opportunité. Les tensions entre l’Algérie et le Maroc en octobre dernier se sont soldées par la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (MEGP), qui passe en partie par le Maroc, mettant fin à l’un des deux gazoducs par lesquels le gaz algérien arrivait en Espagne. Aujourd’hui, seul le Megdaz est opérationnel.

    En revanche, en avril, Rome et Alger ont signé un traité qui montre que leurs relations sont au beau fixe. Grâce à cet accord, l’entreprise publique Sonatrach et le géant ENI augmenteraient leurs exportations vers l’Italie avec l’ambition, publiquement déclarée par la partie algérienne, de projeter l’Italie comme son client prioritaire. Un accord qui aurait déchaîné les nerfs de la délégation espagnole.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens via le gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens par le biais du gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    Publico, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Italie #France #Allemagne #Europe #Gaz

  • Espagne-Algérie: Une fuite en avant suicidaire

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    L’Algérie est dans son droit. Sa décision souveraine de suspendre le Traité d’amitié qui la liait avec l’Espagne répond à un manquement grave de la partie espagnole qui a failli au respect des cadres de ce traité notamment dans son volet politique. La volte-face de Madrid sur l’important dossier du Sahara occidental est un reniement historique de la position de l’Espagne, puissance administrante qui avait l’obligation de soutenir, plus que tout autre pays, les décisions de la communauté internationale et les résolutions onusiennes qui appellent toutes au règlement de ce conflit, qui oppose le Sahara occidental et le Maroc, par l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

    Pedro Sanchez, pour des raisons encore obscures, en a décidé autrement en allant s’aligner sur les thèses marocaines. Il faut dire qu’en Espagne plusieurs analystes avancent que ces décisions, qui engagent tout un pays, reposent au fond sur des raisons purement personnelles, dûes à une série de chantage qu’il faudrait aller chercher dans le téléphone du Premier ministre espagnol, qui a été soumis à des écoutes systématiques, à travers le logiciel israélien Pegasus, dont a usé et abusé le régime du Makhzen.

    Une situation dans laquelle s’est engluée Sanchez sans jamais trouver de solutions, et qui le pousse à trahir les intérêts suprêmes de son pays au grand étonnement de toute la classe politique et de l’opinion publique espagnoles.

    Les explications de Sanchez et les gesticulations indécentes de son ministre des affaires étrangères font pitié à voir. La dernière sortie d’Albares en est la parfaite illustration, lui qui a osé prétendre que la décision souveraine de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié lui aurait été soufflée par la Russie. Un amateurisme pitoyable pour un supposé diplomate entré par effraction dans un monde dont il n’en connaît absolument rien. Et sa tentative d’impliquer l’Union Européenne dans un différend qui concerne les relations entre deux pays, renseigne sur l’impasse face à laquelle est arrivée le gouvernement espagnol.

    L’Algérie qui répondait à des fake news du régime honni du Makhzen, a recadré les débats à travers un communiqué du son ministère des Affaires étrangères, où le département du ministre Lamamra rappelle que l’Algérie «réaffirme, encore une fois, le caractère bilatéral et politique de la crise actuelle avec le Gouvernement espagnol qui a manqué à ses obligations vis-à-vis de la décolonisation du Sahara occidental conformément à la légalité internationale», ajoutant que l’Algérie «qui est confiante quant à la justesse de sa position et au bien-fondé de ses décisions politiques souveraines à ce propos, n’a besoin d’aller chercher des positions en sa faveur, ni de la part de pays frères ou amis ni auprès d’organisations internationales».

    Une réponse claire et cinglante, tout autant pour le Maroc que pour l’Espagne, de la part de l’Algérie, qui est un pays incontournable dans le bassin méditerranéen, et connu pour son rôle stabilisateur dans la région et son engagement indéfectible pour la paix dans le cadre de son poids et sa position historique en tant que pays pesant dans le cadre du mouvement des Non-Alignés.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest tribune, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #PedroSanchez #Maroc #SaharaOccidental

  • Belani: « Pas de normalisation avec le gouvernement de Sanchez »

    Belani: « Pas de normalisation avec le gouvernement de Sanchez »

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, José Manuel Albares, Maroc, Sahara Occidental,

    L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a écarté toute possibilité de normalisation des relations bilatérales avec l’Espagne alors que le gouvernement de Pedro Sanchez est toujours aux commandes.

    Le diplomate algérien, ancien ambassadeur de l’Algérie à Bruxelles, très au fait des rouages de l’Union européenne, n’a pas manqué de rappeler que les déclarations irresponsables du chef de la diplomatie espagnole Jose Albares ont torpillé toute possibilité de normalisation entre l’Algérie et l’actuel gouvernement de Madrid, précisant dans une déclaration au journal espagnol « El Confidencial », « nous devons attendre l’avènement d’un nouveau gouvernement en Espagne pour aller vers une normalisation ».

    Poursuivant sa déclaration, il affirmera que « l’Espagne ne transgresse pas seulement les lois internationales mais a également foulé aux pieds les lois européennes qui ont établi que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts ». Il affirmera, dans ce contexte, qu’avec la fin du conseil législatif en Espagne, de nouvelles données prévaudront en Espagne notamment concernant le dossier du Sahara occidental.

    Très au fait des arcanes de l’Union europeenne, il n’écartera pas l’annulation de l’accord de partenariat et de pêche entre le Maroc et l’UE ce qui conduira à une crise entre ces deux parties. Il y a lieu de signaler que la Cour européenne avait annulé, au mois de septembre dernier, les accords de pêche conclus avec Rabat, car ils avaient englobé, dans les zones de pêche, le Sahara occidental. Et même si ce verdict a fait l’objet d’un recours introduit par l’appareil exécutif de l’UE, Belani, voit dans son maintien, une question de temps seulement.

    « À partir de là, les pays scandinaves, à leur tête la Suède, presseront l’UE et les États membres à se prononcer clairement sur leur respect des résolutions internationales », a-t-il indiqué, précisant qu’à partir de là aucun accord englobant les territoires du Sahara occidental ne sera signé et « il sera difficile pour les États membres de l’UE de soutenir la proposition marocaine pour le règlement du conflit ». Dans sa déclaration au journal El-Confidencial, Amar Belani n’a pas manqué de rappeler que l’Espagne, soutenant la proposition marocaine, a balayé d’un revers de la main sa responsabilité historique et morale, elle qui est considérée comme l’ancienne puissance administrative des territoires du Sahara occidental.

    « Ses tentatives de justifier son revirement dans le dossier du Sahara occidental ne l’exonèrent pas de sa responsabilité qui reste engagée, « tant que les Nations unis n’auront pas mené, à terme, le processus de décolonisation des territoires du Sahara occidental». Et en attendant, le gouvernement de Pedro Sanchez se trouve chaque jour un peu plus isolé sur la scène politique espagnole. Il pourrait faire l’objet, dans les prochains jours, d’une procédure de défiance de la part de certains députés qui continuent de voir qu’il a commis l’irréparable en se mettant à dos l’Algérie et son peuple.

    Aujourd’hui, plusieurs entreprises ibériques commencent à ressentir les effets de la rupture des échanges avec l’Algérie. L’économie espagnole, fortement impactée par l’épidémie et qui espérait une relance avec la reprise des vols et des rotations entre les deux rives de la méditerranée, a déchanté. Aujourd’hui, des personnalités politiques, des syndicalistes et des partis n’hésitent plus à dire que le salut du pays passe par le départ de Pédro Sanchez et son gouvernement.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #PedroSanchez #Maroc #SaharaOccidental

  • Sánchez, l’Europe et le Sahara occidental

    Sánchez, l’Europe et le Sahara occidental

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, Europe, OTAN, Etats-Unis, néocolonialisme, France, Maghreb,


    Jesus L. Garay
    Membre de l’Asociación de Amigos y Amigas de la RASD (Association des amis de la RASD)

    Nous avons besoin de toute la force de la solidarité et de toute la volonté politique démocratique pour arrêter ce coup néocolonialiste, pour démonter les arguments fallacieux d’opportunité politique et de fausse compassion humanitaire que le PSOE a déployés, et pour lancer une mobilisation sociale et politique efficace.

    Trois mois après la divulgation par le Maroc de la lettre de Pedro Sánchez dans laquelle le gouvernement espagnol modifie sa position officielle sur la question du Sahara occidental, les échos des réactions provoquées par ce revirement, loin de s’apaiser, continuent d’occuper le devant de la scène politique et médiatique, cette fois dans le sillage de la suspension par l’Algérie du traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne.

    La décision du gouvernement espagnol a sans aucun doute de nombreuses implications qu’il serait impossible d’aborder brièvement, tout comme il est impossible de traiter la multitude d’erreurs qui ont été et sont commises en commentant les différents aspects de cette question.

    Les implications de la position du gouvernement sur la politique interne de l’État ont surtout été discutées ; mais au-delà des déclarations et des motions génériques, si quelque chose est devenu clair sur cette question, c’est que les partis qui composent ou soutiennent ce gouvernement sont incapables – ou peut-être manquent-ils simplement de volonté réelle – de revenir sur la décision de reconnaître implicitement la souveraineté marocaine sur la colonie espagnole. De même, il semble que les organisations sociales n’aient pas été en mesure de canaliser la sympathie et la solidarité que la cause sahraouie suscite dans la grande majorité de la population en une expression claire de rejet ou d’indignation. Toutefois, comme le montre la décision de l’Algérie, il n’est jamais trop tard pour prendre l’initiative.

    Cependant, les dernières décisions de l’Algérie mettent en lumière une dimension qui a été presque étouffée par le bruit causé par les formes et le timing de la décision du gouvernement. En effet, au niveau international, les déclarations de soutien à l’occupation marocaine révèlent que la décision n’est pas le résultat d’un simple  » coup de chaud  » de M. Sánchez, comme certains médias tentent de le décrire – bien qu’il y ait clairement une part d’improvisation – ni, comme cela se fait notamment sur les réseaux sociaux, une simple capitulation devant le chantage brutal du Maroc – ce qui est également le cas.

    La position actuelle du gouvernement espagnol est le résultat d’un effort stratégique de grande envergure visant à consolider un équilibre des forces au Maghreb arabe qui soit définitivement favorable aux intérêts néocoloniaux de l’Occident capitaliste. Cet effort, mené initialement par les États-Unis, comme il sied à leur statut de puissance hégémonique, a trouvé son expression ultime dans la déclaration d’un président sortant, Donald Trump, acceptant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la restauration complète des relations entre le Royaume du Maroc et l’État d’Israël.

    Dans l’ordre international actuel, cependant, le contrôle géopolitique de cette région d’Afrique du Nord ne relève pas directement des États-Unis, mais de l’Europe. Non pas l’Europe des droits et des valeurs démocratiques qu’on veut nous vendre, mais l’Europe de la nécropolitique migratoire, filiale de l’OTAN et héritière du colonialisme le plus récent, qui a glissé ces dernières années vers l’extrême droite idéologique.

    Bon nombre des réactions des décideurs politiques à la rupture des relations entre l’Algérie et l’Espagne démontrent qu’au fond, le point de vue de l’Europe sur l’Afrique n’a guère changé depuis la conférence de Berlin de 1885 et que, comme les États-Unis avec l’Amérique latine, elle continue de traiter le continent africain comme son arrière-cour : une sorte d’immense domaine d’où extraire les ressources nécessaires à son développement économique et social et où les habitants et les dirigeants africains devraient se contenter de faire ce travail efficacement.

    La liste des assassinats, des coups d’État et des interventions militaires pour contrôler les mouvements indépendantistes ou simplement pour « modérer » des politiques jugées potentiellement dangereuses pour les intérêts de l’Europe n’est pas close. La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne s’efforcent ouvertement et clandestinement de conditionner la vie politique et économique des peuples d’Afrique, car l’orientation de l’économie européenne qu’ils dirigent en dépend largement.

    Certes, la pratique néocoloniale européenne est en contradiction ouverte avec le cadre juridique créé après la Seconde Guerre mondiale, la soi-disant légalité internationale, ce qui explique pourquoi, dans une large mesure, les interventions sont de type « secret » ou simplement passées sous silence par l’opinion publique. Et oui, l’Espagne, bien qu’elle soit le seul pays européen qui possède encore une colonie reconnue en Afrique, le Sahara occidental, joue un rôle marginal dans cette entreprise. Comme le maintien dans l’OTAN, cela fait partie du prix qu’elle a dû payer en échange de son adhésion à l’UE.

    Dans ce contexte, le Maghreb arabe est devenu l’un des théâtres les plus évidents de la confrontation entre les intérêts néocoloniaux et les droits des peuples africains, le Sahara occidental étant probablement le champ de bataille le plus décisif à cet égard. Si le Maroc parvient finalement à s’approprier le territoire stratégique du Sahara occidental et à contrôler ses actifs, l’Occident aura largement réussi à équilibrer la principale puissance de la région, qui est actuellement l’Algérie.

    Le seul problème est la résistance opposée par le petit peuple sahraoui, qui utilise le droit international en sa faveur. En effet, le peuple sahraoui, au moins depuis la création du Front Polisario, a fondé la légitimité de sa lutte sur le droit international. Cela a été un atout important pour affronter le colonialisme et réaffirmer leur volonté de réaliser le droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Ainsi, chaque fois que les forces néocoloniales ont tenté de justifier ou de perpétuer leurs méfaits, chaque organisme et tribunal international a ratifié la légitimité de la résistance sahraouie et condamné les pratiques coloniales.

    La soi-disant légalité internationale est, curieusement, une création de ceux qui soutiennent l’occupation du territoire, le pillage de ses ressources et la tentative d’anéantir la population d’origine. C’est-à-dire, le groupe politico-économique de gouvernements et de sociétés qui financent et fournissent les moyens et les armes pour l’occupation du Sahara Occidental. Dans ce lobby de la mort et du pillage, les gouvernements et les entreprises espagnols ont, pour des raisons historiques et géographiques, un rôle de premier plan.

    Cela fait 50 ans que l’équilibre est instable entre la légitimité et les intérêts économiques et géopolitiques. C’est une lutte dans laquelle aucun des deux camps ne peut être considéré comme le vainqueur définitif. Le néocolonialisme a tenté de faire capituler le peuple sahraoui par des bombardements de réfugiés civils, des disparitions massives, l’invasion de colons, le pillage massif des ressources, toutes sortes de tactiques pour retarder l’application des résolutions de l’ONU, les mensonges et le silence, et le soutien flagrant de l’Espagne, de la France et des États-Unis au régime génocidaire de Mohamed VI, mais la résistance sahraouie continue, soutenue par le droit international. La vente d’armes, le vol gigantesque de phosphates et de poissons, le business agricole avec le roi du Maroc, l’énergie fossile et verte du Sahara occidental exploitée par des entreprises comme Siemens-Gamesa, apparaissent ainsi comme des faits accomplis mais impossibles à justifier ou à légaliser.

    La clé pour sortir de cette cruelle impasse pourrait résider dans une série d’arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui, depuis 2016, réduisent la marge de manœuvre de ces pratiques coloniales, en déclarant nuls et non avenus les accords économiques avec le Maroc sur lesquels elles reposent. Tout au long de l’année 2023, il est prévu que la plus haute instance judiciaire européenne tranche définitivement le litige en faveur des arguments du Front Polisario, ce qui devrait amener l’UE à repenser ses relations avec le Maroc dans son ensemble. Non seulement les relations commerciales, mais toutes les questions touchant au territoire du Sahara occidental, que le Maroc considère comme sien et qui constitue non seulement la principale source de richesse du royaume alaouite, mais, comme nous l’avons expliqué, le seul espoir, tant pour le Maroc que pour l’Europe, de pouvoir affronter son principal rival sur l’échiquier du Maghreb.

    La décision du gouvernement espagnol s’inscrirait donc dans un plan visant à imposer la réalité de l’occupation par un consensus politique international, quelle que soit la décision des tribunaux européens. La construction d’un tel consensus dans le cas européen nécessite l’implication directe des deux principaux gouvernements, la France et l’Allemagne, et, dans le cas du Sahara occidental, de la puissance coloniale de référence, l’Espagne – comme le serait la Belgique dans le cas de la République du Congo ou le Portugal dans le cas du Mozambique. Une fois ce consensus de « realpolitik » construit, il serait facile de réunir la majorité des gouvernements européens – même si ce n’est peut-être pas aussi facile que dans le cas de la guerre en Ukraine – et, avec les États-Unis, d’imposer la loi du plus fort dans ce coin du monde.

    C’est pourquoi nous avons besoin de toute la force de la solidarité et de toute la volonté politique démocratique pour arrêter ce coup néocolonialiste, pour démonter les arguments fallacieux d’opportunité politique et de fausse compassion humanitaire déployés par le PSOE et pour lancer une mobilisation sociale et politique efficace. Car ce ne sont pas seulement la liberté et les droits d’un peuple africain qui sont en jeu, mais aussi la possibilité pour les gouvernements et les entreprises d’imposer leur volonté au-dessus de la loi, qu’ils prétendent eux-mêmes promouvoir.

    NAIZ, 10 juin 2022

    #SaharaOccidental #Maroc #Algérie #Espagne #Europe #OTAN #EtatsUnis #France #Néocolonialisme #Maghreb

  • L’Espagne « invite » la Russie dans son conflit avec l’Algérie

    L’Espagne « invite » la Russie dans son conflit avec l’Algérie

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, Melilla,

    « La décision de l’Algérie de suspendre un traité d’amitié avec l’Espagne le 8 juin n’est pas surprenante car Alger s’aligne de plus en plus sur la Russie », a estimé lundi dernier, la ministre espagnole de l’Économie, Nadia Calvino, dans une des déclarations les plus alambiquées qu’il nous a été donné d’entendre ses derniers jours.

    Nadia Calvino a déclaré qu’elle avait remarqué un net rapprochement entre l’Algérie et la Russie lors de la réunion de printemps du Fonds monétaire international, en avril dernier. « J’ai vu à l’époque que l’Algérie était de plus en plus alignée sur la Russie, donc cette (décision de suspendre le traité) ne m’a pas surprise », a déclaré la ministre dans un entretien accordée à Radio Catalunya.

    Soit que Madame Calvino, en est convaincue (et là, nous sommes en face d’une démagogue, mais ce ne semble pas être le cas) soit qu’elle répète des mots adoptés à l’interne (et c’est ce que nous pensons), la ministre espagnol a gravement écorné l’altitude que devez prendre une technocrate de l’Exécutif espagnol. Car il est établi que les alliances stratégiques existent de tout temps, et celle existant entre Alger et Moscou est connue de tous et n’a jamais fait l’objet d’un commentaire, chaque Etat ayant des objectifs à atteindre et des intérêts à défendre légitimement, et de ce fait, établi ses rapports en conséquence.

    Inviter la Russie pour expliquer le coup de froid entre Madrid et Alger avait été une idée des plus saugrenues, en même temps qu’elle dessert le gouvernement espagnol. Madame Calvino aurait été plus inspirée si elle avait pointé le curseur sur la fausse piste dans laquelle s’est fourvoyé celui qui l’a introduit à son gouvernement. Car cette fausse piste a été porteuse de plusieurs entorses au droit international, à l’amitié avec l’Algérie, et à l’avenir également. Car étant une puissance administrante aux yeux de l’ONU, l’Espagne devait accompagner le processus de décolonisation jusqu’à son aboutissement, ou au moins, accompagner des pourparlers directs Rabat-Polisario et faciliter une consultation référendaire sur l’indépendance du Sahara occidentale. Mais non, l’Espagne s’est extrait de sa mission de la manière la plus répréhensible.

    Pour l’Espagne, il y a là un préjudice causé au peuple sahraoui, premièrement, à son devoir politique et diplomatique, deuxièmement, et à l’amitié et aux privilèges dont elle bénéficiait en Algérie. Voilà les faits dont Madame Calvino aurait été instruite si elle en avait pris en ligne de compte les principes et les fondamentaux, car – répétons-le encore – le conflit diplomatique entre les deux pays fait suite à un revirement de l’Espagne sur la question du Sahara occidental : Madrid a apporté publiquement son soutien au projet d’autonomie du Maroc pour cette ancienne colonie espagnole, suscitant l’étonnement, la déception, puis la colère de l’Algérie.

    Maintenant, la question est de savoir qui, légitimement, a poussé dans cette direction. On sait que depuis l’accession de Pedro Sanchez, le Mossad a beau jeu à Madrid. On sait que le Maroc a déjà essayé la méthode forte avec l’Espagne pour lui tordre le bras, avec l’épisode des flux de migrants déferlant depuis Melilla et Ceuta sur les cotes andalouses. Mais on ne sait pas encore si l’Otan a quelque chose à y voir, cherchant à y fourrer Moscou par n’importe quel moyen. L’idée a été esquissée par plusieurs observateurs, dont l’analyste tunisien Riadh Sidaoui, dans une vidéo postée le 13 juin, et dans laquelle il pointe un doigt accusateur sur l’Otan, qui semble avoir actionné l’Espagne, membre important du Traité de l’Atlantique Nord, surtout dans le contexte actuel d’une guerre en Ukraine qui tend à s’internationaliser.

    Cette idée est d’autant plus vraisemblable que Madame Nadia Calvino a des relations discrètes mais très fortes avec l’Organisation de Traité Atlantique Nord. Ne perdez pas de vue que l’actuelle ministre espagnole de l’Économie et des Entreprises a été au centre d’une polémique en 1986. A cette époque-là, elle n’avait que 17 ans, et le fait en est qu’elle avait été filmée en train de voter lors du référendum sur le maintien dans l’OTAN, bien qu’elle n’ait que 17 ans et six mois. Le fait a été abondement rapporté par la presse espagnol, et peu après, son père a été relevé de ses fonctions, sur décision de Felipe González.

    L’Express, 15 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Ceuta #Melilla