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  • L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne pour le Sahara

    L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne pour le Sahara

    Algérie, Espagne, Sahara Occidental, Maroc,

    Le traité d’amitié entre les deux pays a été abandonné après le récent revirement du gouvernement espagnol sur l’autonomie du Sahara occidental

    Mercredi, le Premier ministre Pedro Sánchez a défendu le récent revirement de son gouvernement sur l’autonomie du Sahara occidental devant le parlement espagnol, et le président algérien a rapidement suspendu le traité d’amitié entre les deux pays en vigueur depuis 2002, affirmant que l’Espagne le soutien au plan du Maroc est « injustifiable ».

    Cela semble avoir été la goutte d’eau pour Abdelmadjid Tebboune car il y a eu des tensions entre l’Algérie et l’Espagne depuis mars, lorsque le Palais Royal du Maroc a publié une partie d’une lettre dans laquelle Sánchez a exprimé son soutien à la proposition marocaine.

    La rupture pourrait avoir des conséquences économiques, car en 2019 l’Espagne a exporté 2,7 milliards d’euros de marchandises vers l’Algérie, mais l’effet sur l’approvisionnement énergétique est également préoccupant : avant l’invasion russe de l’Ukraine, l’Algérie fournissait 40 % du gaz espagnol et bien que la quantité est maintenant tombé à 23,4 %, il reste important.

    Tebboune rejette fermement la faute sur la porte de Sánchez, mais il tient bon. Il y a donc maintenant un bras de fer diplomatique, et un bras de fer qui risque d’être difficile à résoudre.

    SUR, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Les raisons de la crise entre l’Espagne et l’Algérie

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    Pourquoi l’Algérie a-t-elle suspendu le traité bilatéral de coopération et de bon voisinage qu’elle avait avec l’Espagne depuis octobre 2002 ?

    Même s’il est difficile d’expliquer en peu de temps les interactions complexes qui se produisent sur des tableaux comme l’Euro-Maghreb ou l’énergie internationale, je vais au moins essayer de limiter les principaux éléments diplomatiques, économiques et stratégiques qui influencent cette situation.

    Sensibilité algérienne

    Il pourrait sembler que la question du Sahara Occidental n’est pas une affaire intérieure de l’Algérie. Mais il ne faut pas oublier les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, territoire algérien.

    Il faut aussi rappeler que l’Algérie a accédé à l’indépendance (1962) par un processus d’autodétermination après une longue guerre anticoloniale contre la France, et qu’elle a fait de ce droit une orientation essentielle de sa politique étrangère.

    Par ailleurs, la présidence algérienne souligne dans son annonce du 8 juin que l’Espagne est la puissance administrante du Sahara occidental et qu’en reconnaissant tacitement la nature marocaine du territoire contesté, elle « viole le droit international » auquel le préambule fait allusion du traité, en plus de la neutralité qui lui est demandée en tant qu’ancienne puissance coloniale.

    D’autre part, le Maroc soutient que le Sahara occidental fait partie de ses provinces du sud, qui ont été colonisées par l’Espagne et devraient être restituées au royaume alaouite. La rétrocession existe en droit international mais elle ne s’applique qu’aux enclaves ou petits territoires qui, par guerre et/ou traité, ont été enlevés à l’État dans lequel ils étaient insérés et avec lesquels ils partageaient des caractéristiques et un gouvernement communs.

    Les cas de rétrocession, résolus ou non, sont connus : Hong Kong, Gibraltar , les Malouines et même le territoire d’Ifni , rétrocédé par l’Espagne au Maroc en 1969. L’Etat qui demande la rétrocession doit prouver que le territoire revendiqué lui appartenait, était au sein d’un autre plus grand avec lequel il partage une identité et une forme de gouvernement, mais signe un traité qui l’oblige à le céder.

    Le Sahara Occidental ne répond à aucun de ces critères. La Cour internationale de justice, en 1975, dans son avis consultatif , était déjà chargée de préciser que :

    « (…) les éléments et informations mis à leur disposition ne démontraient pas l’existence d’un quelconque lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara Occidental, d’une part, et le Royaume du Maroc ou le complexe mauritanien, d’autre part.

    Par conséquent, il est nécessaire de poursuivre le processus d’autodétermination du territoire sahraoui. Bref, il n’est pas possible de rendre (revenir) ce que l’Etat qui prétend aujourd’hui n’avoir jamais possédé.

    Parvenir à l’autodétermination

    Le processus d’autodétermination permet de s’interroger, par le biais d’un référendum organisé par les Nations Unies, sur différentes options possibles : indépendance, intégration dans un autre pays (avec ou sans autonomie), libre association. C’est la raison pour laquelle la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental, MINURSO , a été créée en 1991.

    L’autonomie est l’une des options possibles, mais toujours dans le cadre d’un processus international d’autodétermination. Or, ce que le Maroc essaie d’obtenir par tous les moyens possibles, éthiques ou non, c’est que les puissances et les pays concernés acceptent une simple décentralisation comme bonne. C’est-à-dire un statut autonome sans plus tarder, oubliant les autres options disponibles, et confirmant sa souveraineté.

    Improvisation

    Un message important que nous avons compris de ces épisodes diplomatiques est, d’une part, le haut niveau d’improvisation et de manque de calcul (erreur humaine) et, d’autre part, le traitement différent que le gouvernement espagnol a accordé au Maroc et à l’Algérie ( la perception).

    Le langage négligent de la lettre du président du gouvernement espagnol au monarque marocain reconnaissant son plan d’autonomie au Sahara, et la surprise manifestée par la réponse de l’Algérie confirment qu’il y a eu une série d’erreurs enchaînées. Quant au deal, l’Espagne entend que l’Algérie accepte sans plus tarder les thèses marocaines et la rend responsable de la suspension commerciale.

    Le gouvernement espagnol a porté la question à Bruxelles au lieu de s’asseoir pour négocier, et l’Algérie a déclaré concernant la réponse de Bruxelles que l’UE s’est empressée de ne pas entendre ses arguments et qu’elle continuera à fournir du gaz à l’Espagne.

    En revanche, lorsque le Maroc a utilisé l’ assaut de Ceuta en 2021 comme instrument de coercition pour obtenir un avantage sur le Sahara (selon un rapport du CNI ), la réponse de l’Espagne n’a pas été de suspendre le traité de coopération bilatérale avec le Maroc, mais de donner placet à son plan d’autonomie des territoires sahraouis.

    Pourquoi avez-vous négocié avec le Maroc et ne pas le signaler à l’UE pour une violation flagrante du traité bilatéral et des droits de l’homme ?

    Le rôle de l’énergie

    Quel rôle l’évolution rapide du marché international du gaz et les investissements de l’Union européenne dans la sécurité énergétique jouent-ils dans ce domaine ?

    Un fait à méditer : depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Espagne, profitant de ses infrastructures de regazéification de gaz naturel liquéfié et de son interconnexion physique avec la France et virtuelle avec l’Italie, réexporte plus de gaz vers l’Europe qu’elle n’en entre pour le gazoduc avec l’Algérie.

    The Conversation, 12 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #UnionEuropéenne #UE

  • Crise avec l’Espagne : Alger réitère sa position

    Espagne, Algérie, Russie, Maroc, Sahara Occidental,

    Le ministère des affaires étrangères a démenti à travers un communiqué parvenu à notre rédaction, aujourd’hui 15 juin, des informations « relayées par El Makhzen marocain qui prêtent l’échec de l’Algérie pour réunir les soutiens suffisants afin d’organiser une réunion extraordinaire de ligue arabe dans le but de rendre public un communiqué de solidarité avec elle ».

    « L’Algérie dément ses informations erronées qui ne relatent pas la vérité, et qui sont en totale contradiction avec les valeurs de la diplomatie algérienne qui exerce sa mission en toute transparence et toute souveraineté » ajoute la même source qui « confirme encore une fois, la crise qui règne entre l’Algérie et l’Espagne à cause des manquements du gouvernement espagnol à ses devoirs pour l’arrêt de l’occupation du Sahara Occidental comme le stipule les lois internationales ».

    Par Bouzid ICHALALENE

    Inter-lignes, 15/06/2022

    #Algérie #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Russie

  • Entre précarités, y a-t-il une issue à la crise algérienne ?

    Entre précarités, y a-t-il une issue à la crise algérienne ?

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Union Européenne,

    -La surenchère, la précipitation et l’absence de calcul ont été le point commun de la politique étrangère d’Alger, de Rabat et de Madrid au cours des deux dernières années.

    -Alger et Madrid sont pris dans un imbroglio dont aucune des parties ne peut se sortir à court terme.

    Il y a des fronts où rien de pertinent ne semble se produire pendant des années et des semaines – dans ce cas, quatre jours ont suffi – où l’histoire (avec des lettres minuscules, oui) appuie sur la pédale d’accélérateur. Le temps écoulé entre la note dans laquelle la Présidence algérienne a annoncé ce mercredi la suspension du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération signé avec Madrid en 2002 et la deuxième réprimande du régime algérien à l’UE pour sa défense des intérêts de l’Espagne ce samedi a été suffisant pour confirmer que le soutien espagnol au Maroc au Sahara Occidental a déclenché une crise permanente avec l’Algérie dont ni le régime militaire ni l’Exécutif Sánchez ne savent probablement comment sortir.

    Indépendamment du fait que la décision d’accorder du crédit à la proposition d’autonomie de Rabat pour le Sahara Occidental soit la bonne pour les intérêts stratégiques à long terme de l’Espagne ou non, à en juger par ses résultats, la manière de résoudre la crise avec le Maroc a conduit à une quantité considérable de conséquences imprévisibles. Il est difficile de croire que le gouvernement n’a pas envisagé la possibilité que l’Algérie, principal soutien du mouvement indépendantiste sahraoui, réagisse par une rebuffade et profite de l’occasion pour exploiter ce qui s’est passé (et tenter ainsi de gagner de l’oxygène sur le front intérieur). Une chose différente serait que l’exécutif de Pedro Sánchez ait adopté la décision qu’il a prise en mars, conscient de ce qui allait se passer. En l’absence d’informations honnêtes et détaillées de la part des représentants espagnols, nous évoluons toujours sur le terrain de la spéculation. « On ne peut pas faire pire. Le gouvernement a fait preuve d’ignorance et de peu de professionnalisme. Je le vois mal », confesse à NIUS un ancien haut représentant de la représentation espagnole à Alger. Un avis similaire est émis par le professeur de relations internationales de l’université d’Exeter, Irene Fernández-Molina. « Il sera difficile de sortir de cette flaque », prédit à NIUS cette spécialiste de la politique nord-africaine.

    Jouer les désemparés

    L’impression est désormais que le gouvernement Sánchez et le régime algérien lui-même ont été entraînés dans un imbroglio qui, à court et moyen terme, n’a pas de solution. L’exécutif espagnol ne peut plus revenir sur son soutien à Rabat, car cela pourrait entraîner un nouveau séisme avec le Maroc, et Alger n’est pas non plus en mesure de faire marche arrière. Aussi bien dans le communiqué publié par la représentation algérienne devant l’UE ce vendredi que dans la note du MAE ce samedi, l’apparente rectification d’Alger ressemble à un jeu d’omission. Dans la note, l’ambassade d’Algérie à Bruxelles dément un boycott commercial que les hommes d’affaires espagnols subissent depuis des semaines. L’instruction d’Alger est signée à titre personnel par le DG de l’Association professionnelle des banques et entités financières ; il n’est pas un représentant de l’État. En outre, la communication incite à « geler les domiciliations » dans les opérations commerciales dont la destination et l’origine sont en Espagne et non à boycotter le commerce avec notre pays. Quoi qu’il en soit, de nombreux dommages peuvent être causés aux intérêts commerciaux espagnols. Et personne ne sait quelle sera la prochaine idée des autorités algériennes à cet égard.

    Une lune de miel avec le Maroc ?

    En attendant, la toute nouvelle étape des relations avec le Maroc est loin d’être une lune de miel. Pour l’instant, au-delà du fait que le contact entre les administrations a été rétabli -ce qui n’est pas rien, bien sûr-, la seule chose tangible aujourd’hui -presque trois mois après l’envoi de la lettre de Sánchez à Mohamed VI- pour le gouvernement est la réouverture des frontières de Ceuta et Melilla, la tranquillité dans celles-ci et le retour des ferries entre le Maroc et l’Espagne. Les fronts ouverts et non résolus dans les négociations bilatérales ne sont pas petits, de la décision finale sur les douanes commerciales dans les villes autonomes à la délimitation des eaux territoriales. En somme, ce vendredi, Rabat est entré en scène pour donner une cape à Pedro Sánchez, assurant que la feuille de route convenue le 7 avril à Rabat « progresse à un rythme très satisfaisant ».

    Comme si cela ne suffisait pas, la situation entre les deux voisins nord-africains ne traverse pas exactement son meilleur moment. Tout a commencé à se détériorer en octobre 2020, lorsque le POLISARIO a déclaré rompu le cessez-le-feu avec le Maroc, en vigueur depuis 1991. Il est vrai que les tensions entre les deux pays n’ont pas conduit à une confrontation ouverte pendant tout ce temps. Après des mois d’accusations mutuelles – notamment d’espionnage -, Alger a rompu en août dernier ses relations diplomatiques avec Rabat. Ce jeudi, l’Algérie a de nouveau porté plainte contre ses voisins, les accusant de mener une « sale guerre » contre l’Espagne par le biais d’espionnage avec le cheval de Troie Pegasus et de pressions migratoires. Comme on peut le voir, des accusations graves, des ponts brisés, une guerre verbale ouverte. Le pire scénario pour la diplomatie espagnole est de tenter de réorienter la situation en exerçant une médiation entre Alger et Rabat.

    Y a-t-il une solution à court terme ?

    L’apparente rectification algérienne ne convainc personne et des mois difficiles sont à venir. « Il ne faut pas croire que la crise avec l’Algérie est loin d’être résolue. La suspension des opérations avec les entreprises espagnoles s’est poursuivie depuis avant l’annonce du 8 juin, les entreprises espagnoles sont bloquées et l’arrivée de petites embarcations augmente en croyant qu’il n’y aura pas de rapatriement », déclare sur Twitter le professeur de relations internationales à l’Université Complutense de Madrid et spécialiste des questions algériennes Rafael Bustos. « Ce n’est pas le jeu de l’oie qui peut revenir à la case départ. Même s’il sera possible de revenir à un point d’engrenage », affirme l’ancien haut fonctionnaire espagnol à Alger déjà cité. Outre le problème commercial, la plus grande crainte du gouvernement – qui continue à faire l’éloge de la collaboration algérienne, comme l’a fait jeudi le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska – est qu’Alger joue le tour migratoire dans les prochains mois, coïncidant également avec l’arrivée du beau temps en Méditerranée. La vérité, cependant, est que la plupart des migrants qui arrivent irrégulièrement sur le sol espagnol continuent de le faire par la route marocaine et non par la route algérienne. La succession de décisions – la plupart hâtives -, d’emportements et de mauvais calculs des gouvernements espagnol, algérien et marocain depuis un an et demi n’est rien d’autre que la preuve de la précarité de la situation pour tous après une longue pandémie et une crise économique accentuée par la guerre en Europe de l’Est. Dis-moi ce dont tu te vantes et je te dirai ce qui te manque. Le gouvernement espagnol, qui fait face à une grave crise économique, a dû une fois pour toutes normaliser ses relations avec le Maroc après plus d’un an de désaccord, motivé en premier lieu par la nécessité de rétablir la coopération sur la question migratoire.

    Avec son principal partenaire et sponsor – la Russie – embarqué dans une guerre à l’horizon incertain, une opposition intérieure croissante et la nécessité de maintenir de bonnes relations commerciales avec l’UE – à un moment où son gaz est un atout essentiel pour le Vieux Continent -, l’Algérie n’est pas pour faire trop de bruit. Alger sait combien l’enjeu est important si l’UE finit par adopter des mesures contraires à ses intérêts, aussi mesurera-t-elle la réaction de l’Espagne dans les mois à venir. En résumé, ce qui s’est passé sur le front maghrébin depuis la fin de l’année 2020 donne une leçon à Sánchez et aux gouvernements à venir : pour traiter avec les deux voisins nord-africains, il faut bien plus que des bonnes paroles et des éloges sur l’amitié et le bon voisinage. Une profonde compréhension de la psyché collective des deux pays et de leurs systèmes politiques est nécessaire, qui doit commencer par l’anticipation des mouvements possibles des partis et des scénarios. En tenant pour acquis l’exagération, les pratiques politiques – si différentes de celles des partenaires européens – et la posture de Rabat et d’Alger, il semble clair que le gouvernement a péché d’une inexpérience indéniable dans ses relations avec ses voisins du sud. Et le pire est peut-être encore à venir.

    El Confidencial, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #UnionEuropéenne

  • Ugarte: « Les dégâts causés par Sanchez dépassent nos capacités »

    Ugarte: « Les dégâts causés par Sanchez dépassent nos capacités »

    Algérie, Espagne, PSOE, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Javier Jimenez Ugarte, Maroc,

    Les répliques du séisme politico-diplomatique provoqué par le revirement de la position espagnole sur la question sahraouie et les gestes inamicaux envers l’Algérie, se font encore sentir au niveau du gouvernement de Pedro Sanchez.

    Eu égard aux erreurs stratégiques qu’il a commises, ce gouvernement est de plus en plus sous les feux des critiques de toute la classe politique, -à l’exception du PSOE- et d’ex- diplomates et dirigeants des gouvernements précédents. À commencer par l’ancien ambassadeur d’Espagne en Algérie, Javier Jimenez Ugarte qui assure que la crise diplomatique née consécutivement avec Alger est «d’une ampleur inimaginable».

    «C’est une crise d’une ampleur inimaginable. A mon âge, c’est la première fois que je vis une telle crise», a reconnu Javier Jimenez Ugarte sur la chaîne de télévision espagnole Antena 3, ajoutant que «les dommages sont supérieurs à ce que l’on pouvait penser (…) les dégâts dépassent nos capacités».

    «Il a nui à notre amitié avec l’Algérie»

    L’ancien ambassadeur a regretté que «les choses ont très mal tourné pour nous (…) Il y a eu un manque de dialogue et de concertation à tous les niveaux avant la décision du chef de gouvernement Pedro Sanchez (de changer la position politique de l’Espagne envers le Sahara occidental, ndlr)». Et ce, avant de souligner que ce revirement a nui à «l’amitié que nous entretenions avec l’Algérie depuis de nombreuses années».

    Auparavant, c’était José Manuel García Margallo, député européen et ancien ministre des Affaires étrangères, de souligner les erreurs dans la gestion de la politique étrangère espagnole du gouvernement de Pedro Sanchez, qu’il décrit comme «le plus grand désastre diplomatique en Espagne depuis 1975».

    Margallo laissé entendre que le gouvernement n’a rien gagné de son revirement sur le Sahara occidental, puisque il n’y a eu depuis, aucune reconnaissance au sujet de la souveraineté de Ceuta et Melilla de la part du Maroc. De même que l’approvisionnement en gaz ne sera pas coupé, mais le prix pourrait monter en flèche.

    A ce propos aussi, l’’ancien président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar qualifie ce qui s’est passé avec l’Algérie de «ridicule colossal» et prévient que l’Espagne est dans une «situation délicate».
    «Il est difficile de trouver une plus grande erreur dans la politique espagnole» qui «démontre, malheureusement, l’état de fragilité» dans lequel, le pays est plongé, dit l’ancien chef du gouvernement Jose Maria Aznar.

    L’Algérie aujourd’hui, 15/06/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Les Renseignements espagnols impliquent le Maroc

    Les Renseignements espagnols impliquent le Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Fadel Breica, CNI, Brahim Ghali, espionnage, Pegasus,

    «Les renseignements marocains sont derrière la plainte déposée par Fadel Breika qui prétend avoir subi des tortures par le Front Polisario», précise le quotidien espagnol.

    Fadel Breika «s’est rendu dans les camps des réfugiés sahraouis pour provoquer le commandement du Polisario et le pousser, ainsi, à le détenir», selon des sources médiatiques espagnoles qui affirment que les revenus de cet individu proviennent exclusivement des services marocains.

    Selon Publico, les deux rapports élaborés par les services de renseignements espagnols mettent en évidence la relation directe entre Breika et la Direction générale des études et de la documentation (DGED), relevant des services de renseignements marocains.

    D’après la lettre de l’avocat du SG du Polisario, M. Manuel Ollé, «ces rapports classifiés» prouvent que les «services de renseignements marocains ont recouru à une double stratégie (judiciaire et médiatique) pour harceler Ghali, limiter ses déplacements et obtenir le soutien de l’opinion publique espagnole vis-à-vis des affaires intentées à son encontre».

    Les deux rapports ont été établis en pleine crise déclenchée entre le Maroc et l’Espagne en mai 2021.

    Un rapport daté du 24 juin 2021 avait accusé Breika d’être membre de l’Initiative sahraouie pour le changement, avant de rallier le «Mouvement sahraoui pour la paix», «deux organisations vitrines pour les renseignements marocains», précise Publico.

    Le Maroc continue d’acheter les consciences pour faire la promotion de sa thèse coloniale.

    Il ne s’agit pas de l’unique scandale dévoilé par les médias espagnols, le quotidien El Pais ayant cité récemment dans son rapport des tentatives marocaines d’acheter les consciences pour faire la promotion de sa thèse coloniale au Sahara Occidental.

    Le quotidien a affirmé, dans ce sens, que «le mouvement sahraoui pour la paix» avait reçu, à l’instar de personnalités et d’autres organisations, des fonds colossaux des services de renseignements marocains pour faire la promotion des thèses coloniales (Maroc) au Sahara Occidental.

    Selon le quotidien espagnol, ledit mouvement fondé par l’ancien diplomate Hadj Ahmed est une simple couverture des activités des services de renseignements marocains.

    Parmi les actions menées par le mouvement en question en faveur du régime marocain, ses actions juridiques et médiatiques pendant le séjour du Président sahraoui en Espagne dans le cadre des soins médicaux.

    Les services de renseignements espagnols ont rappelé dans leur rapport que les services de renseignements marocains ont lancé une stratégie juridique et médiatique pendant le séjour de Ghali en Espagne, note le journal, précisant que l’objectif était de «déranger», voire «d’immobiliser» Ghali et de «créer une certaine opinion chez la presse espagnole à son égard».

    Le document établi en juin dernier, montre que Rabat a utilisé «plusieurs ressources, y compris économiques pour relancer toutes les plaintes et actions intentées contre le Front Polisario et son dirigeant devant la justice espagnole».

    APS

    La Nouvelle République, 14 juin 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #BrahimGhali #Espionnage #Pegasus #FadelBreica

  • L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    Algérie, Espagne, Allemagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    Pour Berlin et Rome, les sanctions prises par l’Algérie contre l’Espagne n’affecteront nullement les relations entre Alger et Bruxelles.

    Il s’agit d’une nouvelle gifle au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez qui avait tenté d’impliquer l’Union Européenne dans son récent conflit diplomatique avec l’Algérie, né suite à l’alignement de Madrid à la position coloniale de Rabat sur la question de décolonisation au Sahara Occidental, en violation du droit international, dont celui affirmé par la Cour Européenne interdisant l’exploitation des territoires sahraouis occupés.

    Le premier désaveu européen de Madrid vient de Berlin via Katja Keul, secrétaire d’Etat allemand des affaires étrangères, reçue ce lundi par le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. « L’Algérie est un acteur important dans la résolution des conflits régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il est donc important pour moi d’intensifier le dialogue politique avec les responsables algériens », a déclaré Keul, politiquement lié aux Verts. Et d’ajouter « Je proposerai au gouvernement algérien une coopération plus étroite pour développer nos relations énergétiques. Je suis convaincu que nous devons tirer davantage parti du potentiel des énergies renouvelables pour nos relations bilatérales ».

    Pour sa part, le ministère italien des affaires étrangères a annoncé ce lundi qu’il prépare activement la tenue de la rencontre de haut niveau intergouvernemental avec l’Algérie qui se tiendra le mois prochain, destinée à la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays. Selon la même source, le secrétaire général du ministère transalpin et l’ambassadeur d’Algérie à Rome ont abordé « la situation en Méditerranée, les conséquences de la guerre en Ukraine, la sécurité énergétique et alimentaire ».

    Algérie54, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Allemagne #Italie

  • Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie-Espagne: La « main de Moscou » ou le délire d’Albares

    Algérie, Espagne, Russie, Ukraine, Sahara Occidental, Pedro Sanchez, Jsé Manuel Albares,

    La «main de Moscou» invoquée dans la crise avec l’Algérie : L’Espagne perd la tête

    Dans sa fuite en avant, le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez s’est non seulement réfugié sous le parapluie de Bruxelles, mais aussi invoqué la «main de Moscou» pour tenter de mobiliser son pays contre la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié entre les deux pays, et, de là, à défendre sa nouvelle position sur le Sahara occidental.

    La trouvaille d’Albares

    Pour une trouvaille, c’en est une. Sanchez et son chef de la diplomatie Albares, croyaient certainement avoir trouvé une parade, susceptible de les aider à recoller les morceaux de la coalition gouvernementale et la sauver du désastre politico-économique auquel elle fera face dans pas longtemps.

    Mais, la couleuvre est grosse à faire avaler, y compris dans son camp. Car, comment expliquer que l’Algérie ait subi la pression russe pour suspendre un Traité d’amitié ou pour rompre les contrats commerciaux, sans se faire démentir ? La réalité du terrain voudrait que l’on ait plutôt recours au gaz comme moyen de pression, un produit qui a acquis son importance stratégique à l’aune de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

    Or, de ce côté là, l’Algérie a rassuré par la voix de sa plus haute autorité politique que les contrats d’approvisionnement en gaz seront respectés. Mais, comme le ridicule ne tue point, le MAE espagnol a voulu faire avaler la couleuvre à son entourage, groupes parlementaires et chefs de partis en inventant de toutes pièces le complot russe qu’il a endossé à la communauté européenne. C’est en fait l’histoire de l’homme qui a vu l’ours. Parce que de «complot», il n’en était guerre question dans le dernier communiqué de l’ensemble européen, mais pour Albares uniquement qui le rapportait.

    Délirium

    A son retour de Bruxelles, le chef de la diplomatie espagnole a, en effet, insinué que Poutine a encouragé Alger à prendre des mesures contre les entreprises espagnoles, une hypothèse à laquelle les experts ne croient guère. Moscou entend « déstabiliser » le flanc sud à la veille du sommet de l’Otan à Madrid, a-t-il affirmé en citant des sources communautaires européennes, qui arguent du fait que «les visites de Lavrov et de Maduro ces dernières semaines sont essentielles » pour expliquer ce mouvement.

    À son retour de Bruxelles, vendredi soir, en effet, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a tenté de rameuter tout le monde contre l’Algérie : groupes parlementaires et homme d’affaires espagnols ayant des intérêts en Algérie, entre autres. Lors de sa tournée téléphonique nocturne, il a déclaré avoir été informé lors de sa virée bruxelloise, où il a rencontré Valis Dombroyskis, vice-président de la Commission européenne en charge de la politique commerciale, et Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, que l’Algérie avait été poussée par la Russie à attaquer l’Espagne, notamment son tissu commercial.

    Difficile d’y croire puisque l’ambassade d’Algérie auprès de l’UE avait démenti vendredi dans sa réponse à la Commission européenne que le commerce avec l’Espagne avait été interdit. Mais, Albares n’a fourni aucune donnée précise sur l’impulsion supposée donnée par Moscou à Alger. Il a souligné que l’objectif du dirigeant russe, Vladimir Poutine, était, au fond, de briser l’UE par le sud, opposant l’Espagne à l’Italie. Ce pays où Abdelmadjid Tebboune, a effectué une visite d’Etat de trois jours à Rome en mai.

    Le ministre a fini par lâcher le morceau devant certains de ses interlocuteurs, qu’a défaut de soutenir le gouvernement face à l’Algérie, il réclamerait de l’aide pour les entreprises qui risquaient de perdre un marché et qui en 2019, avaient vendu des produits «made in Spain» pour 2,75 milliards d’euros, rapportent les médias espagnols. Une pirouette à laquelle personne ne croit, venant d’un chef de la diplomatie qualifié de tous les noms, au sein des couloirs des AE espagnols. «Voyou», «incendiaire» ou directement «incompétent», sont les quolibets qui collent désormais à Albares qui est qualifié de «risée de l’Europe», comme l’a affirmé un diplomate espagnol dans des déclarations au journal El Independiente.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 13 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Russie #Ukraine #OTAN #SaharaOccidental


  • Chronique d’une série d’erreurs du gouvernement espagnol

    Chronique d’une série d’erreurs du gouvernement espagnol

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, Pegasus, espionnage,

    Chaque pas que Sánchez a fait dans cet incident international a approfondi un peu plus le conflit territorial entre le Maroc et l’Algérie.

    L’Algérie a déclaré la guerre commerciale à l’Espagne. C’était la réaction logique au changement brusque de position de la Moncloa sur le conflit territorial sahraoui. Les Algériens menacent de fermer le robinet du gaz et, accessoirement, d’annuler toutes les transactions commerciales, une mesure qui pourrait coûter aux Espagnols, en gros, 3 milliards d’euros de contrats dans divers domaines industriels. La presse sanchiste, toujours aussi optimiste et condescendante à l’égard du gouvernement de coalition, s’efforce ces jours-ci de nous convaincre que trois milliards, ce n’est pas grand-chose, une petite fête, une broutille qui, comparée à notre immense PIB, ne représente que quelques miettes. Cependant, malgré ce que peut dire la presse officialiste, la poêle à frire algérienne nous fera mal. Beaucoup de dégâts.

    Pour commencer, certaines compagnies d’électricité tremblent déjà et préparent des augmentations drastiques des factures d’électricité. L’injustice faite aux expulsés sahraouis aura, tôt ou tard, des répercussions dans les poches des Espagnols. Mais le conflit dépasse les questions économiques pour prendre les proportions d’une crise internationale aiguë. Ces dernières heures, la situation a atteint un niveau de tension maximale et le régime d’Alger menace déjà de lancer une flottille de petits bateaux contre les côtes espagnoles avec quelques milliers de clandestins à bord afin de générer une autre crise démographique grave semblable à celle organisée par le roi du Maroc à la frontière de Tarajal en mai 2021. Quel que soit le point de vue, cette fois, Pedro Sánchez a fait une erreur. Chaque mesure prise par le gouvernement espagnol au cours de l’année dernière sur l’épineuse question du Sahara occidental a été erratique et plus dommageable que la précédente. Toute l’affaire s’est révélée désastreuse, et ce qui est encore plus inquiétant : tout a été mal expliqué au public espagnol. Si l’objectif était d’offrir une assistance médicale pour des raisons humanitaires au chef du Front Polisario, Brahim Gali, il aurait été préférable de faire connaître l’opération, et non de le faire entrer en cachette par la porte arrière d’un hôpital de La Rioja, avec une intention malveillante et de nuit. Il n’aurait pas non plus été inutile de téléphoner au roi Mohammed VI pour tenter de le rassurer sur le fait que l’opération Gali ne constituait pas un changement radical de position sur le Sahara ou une démarche hostile à l’égard de nos amis marocains. Le tact et le respect mutuel sont la base d’une bonne diplomatie. Mais cela a été fait de la manière dont cela a été fait et à partir de là, les choses sont allées de mal en pis.

    Après l’avalanche humaine à la frontière de Tarajal, cruelles représailles du satrape de Rabat, vint le scandale de l’espionnage Pegasus, qui laisse à ce jour de nombreuses questions sans réponse. Les Espagnols ne savent toujours pas si le téléphone de M. Sánchez a été mis sur écoute et piraté par des agents secrets marocains, de la CIA ou du CNI, et nous craignons que l’affaire reste encore longtemps entourée de mystère. Pendant ce temps, les États-Unis nous ont fait asseoir de force à une table de négociation pour signer l’accord d’autonomie de Trump pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, une véritable trahison d’un peuple frère envers lequel l’Espagne continue d’avoir des responsabilités en tant que puissance décolonisatrice. Nous avons ainsi désobéi aux résolutions de l’ONU sur la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination et laissé 267 000 personnes vivant dans cette zone désertique abandonnées à leur sort, si ce n’est aux mains de la dictature alaouite. Beaucoup d’entre eux ont encore leur carte d’identité espagnole, s’ils ne l’ont pas déjà déchirée après la supercherie de Moncloa.

    Si Sánchez a été contraint d’avaler le plan américain (un cadeau emballé sous cellophane de l’administration américaine à son allié traditionnel marocain), le président aurait dû le communiquer au peuple espagnol. S’il y avait des pressions de Washington et de l’OTAN pour que l’Espagne conclue l’accord le plus rapidement possible, donnant ainsi une leçon à l’Algérie pour ses alliances avec Poutine – la Russie aurait l’intention d’ouvrir des bases navales dans le pays d’Afrique du Nord, menaçant l’Occident et mettant gravement en danger la stabilité régionale – le Premier ministre aurait dû en parler au peuple espagnol. Et si, en fin de compte, la seule raison ici était le pragmatisme, c’est-à-dire le besoin du premier ministre socialiste de se débarrasser d’un problème, la patate chaude sahraouie, le président aurait dû le dire au peuple espagnol.

    Quoi qu’il en soit, l’affaire méritait à tout le moins que le locataire de la Moncloa vienne au Parlement et s’explique au grand jour, car un moment historique pour notre pays est en train de se produire. La logique aurait voulu que les partis avalisent l’accord ou, mieux encore, que les Espagnols soient appelés aux urnes pour se prononcer par référendum sur l’avenir de ce qui n’a été pendant si longtemps qu’une province de plus. Mais dans ce pays, consulter les citoyens sur des questions transcendantes relève de la science-fiction. Sánchez a décidé de prendre la décision à ses risques et périls, en tant que caudillo, comme Franco l’aurait fait en 1975, puis de passer à autre chose. Il croyait qu’en se comportant comme un bon garçon, en faisant ce que les Américains, les Marocains, l’UE et l’OTAN lui disaient, il résoudrait le problème. Mais un énorme abus avait été commis contre nos frères sahraouis et rien de ce qui est construit sur le mortier de l’injustice ne peut durer. Et c’est ce qui s’est passé. Au final, la crise a fini par exploser en Algérie, un pays avec lequel nous avions d’importantes relations commerciales et qui nous refile aujourd’hui la facture, une facture que les Espagnols devront inévitablement payer sous forme de tarifs d’électricité.

    Petit à petit, la boule de neige s’est agrandie. Sánchez commence à se rendre compte de l’énorme fiasco et a ordonné à son ministre des affaires étrangères Albares d’annuler son voyage au sommet des Amériques et de se précipiter à Bruxelles, sans perdre une seule minute, pour demander l’aide de l’UE. Jusqu’à présent, l’UE a répondu comme prévu à la demande d’aide et d’assistance de l’Espagne et, bien qu’elle ait catégoriquement rejeté le chantage comme étant inacceptable – avertissant que les membres du club de l’UE réagiront avec force contre le régime d’Alger face à « tout type de mesure coercitive » qu’il adopterait à l’encontre d’un État membre comme l’Espagne – elle exhorte les Espagnols et les Algériens à trouver une solution négociée au conflit. Heureusement, nous sommes en Europe et la pagaille de Sánchez sera en partie amortie par le parapluie souple de Bruxelles. Mais on ne peut s’empêcher de se demander, en jouant à l’histoire-fiction, ce qui se serait passé si notre pays ne faisait pas partie du club sélect européen. Aujourd’hui, nous serions seuls et embarqués dans une guerre aux conséquences imprévisibles entre Marocains et Algériens. Pour une fois, la chance s’est alliée à nous, l’emportant sur la toujours désastreuse diplomatie nationale.

    Diario 16, 11 juin 2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Espagne-Algérie. Don Quichotte, ce Pedro de la Mancha

    Espagne-Algérie. Don Quichotte, ce Pedro de la Mancha

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    Pauvre Pedro! Comme son compatriote Don Quichotte de la Mancha qui s’en est allé combattre des moulins à vent, Sanchez mène l’Espagne tout droit vers une embouchure infestée de harragas, un nouveau type de squales, vivant quelque part au pays de la fumette pas bien loin de Ceuta et Mellila.

    Bien que séparés par près de cinq siècles, le Don Quichotte des temps modernes croit lui aussi voir des êtres maléfiques au fin fond du désert supposé royal qu’il doit combattre pour protéger les « opprimés » du roi de la schnouff. Il ignorait, comme son compatriote, qu’il puisse exister une Nation, un État et un peuple sahraoui vivant paisiblement sur ses terres. Mais il faut déjà être lucide.

    Et tout comme le pauvre Hidalgo de la Mancha, Sanchez a la vue troublée par les effets toxiques du chanvre au point de se tromper de cible et d’amis. Il cessera jusqu’à entendre les cris de détresse de ses propres compatriotes navrés de perdre, par la faute de leur chimérique Don Quichotte, une belle amitié, une vraie celle-là.

    Mais le pauvre Pedro qui refuse d’entendre, d’écouter, préfère « lâcher la proie pour l’ombre » comme il se dit, et tant pis pour l’amitié des peuples ! Au royaume de la came tout est beau, tout est sublime, fût- ce un mirage.

    La Sentinelle, 09/06/2022

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