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  • Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    Margallo: « La crise avec l’Algérie est une catastrophe diplomatique »

    Algérie, Espagne, José Manuel García-Margallo, Maroc, Sahara Occidental,

    L’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo, a qualifié la crise avec l’Algérie de «plus grand catastrophe diplomatique qui ait frappé l’Espagne depuis 1975».

    Dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Mundo José Manuel García-Margallo a indiqué que «depuis 1975, il n’y a pas eu de catastrophe diplomatique comme celle à laquelle nous assistons en ce moment. Parce que le gouvernement de Sánchez a réussi à mettre en colère le Maroc, l’Algérie et le Polisario en même temps, aucun gouvernement de démocratie n’y était parvenu».

    Dans ce contexte, García-Margallo a souligné qu’«il faut faire preuve d’une extrême prudence et plus encore en ces temps où l’inimitié entre le Maroc et l’Algérie est évidente, ce qui, entre autres causes, est une conséquence du conflit au Sahara».

    Selon l’interviewé, «l’Espagne a maintenu une position très claire, soutenue par tous les gouvernements et incarnée dans les deux stratégies d’action extérieure qui ont été approuvées, c’étaient des stratégies de quatre ans, j’ai fait celle de 2015». Ajoutant que «la même position a été exprimée que nous avons toujours prise à l’ONU. La formule canonique que j’ai convenue avec l’Algérie et avec Rabat disait que la solution devait être juste, durable, mutuellement acceptable et qu’elle reconnaissait l’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux principes de la charte des Nations unies. C’est ce que l’Espagne a soutenu à l’ONU conformément au droit international».

    Evoquant les répercussions de la crise avec l’Algérie, l’ancien ministre s’est dit convaincu que «la crise actuelle conduira à une augmentation des prix du gaz et de l’électricité pour les citoyens espagnols».

    «Les Espagnols, chaque fois qu’ils verront que la facture d’électricité augmente, ils ne pourront plus croire que ce n’est qu’une affaire de Poutine, c’est la responsabilité de la maladresse de Sánchez», a-t-il ajouté.

    Poursuit-il, «nous constatons également que les banques algériennes ont reçu l’ordre de ne pas effectuer de transactions entre l’Algérie et l’Espagne. L’Espagne est le cinquième fournisseur de l’UE. C’est une affaire très sérieuse».

    Evoquant les solutions pour sortir de cette crise, José Manuel García-Margallo a déclaré «nous allons nous tromper. Tout ce que nous faisons en Afrique du Nord nous place dans une position ridicule au sein de l’UE. L’UE a été sollicitée. Le problème à long terme est que Sánchez va laisser ce pays en lambeaux, et en matière intérieure, cela peut être résolu, mais en matière étrangère, cela prend beaucoup de temps. L’Espagne était dans une position privilégiée pour être le partenaire stratégique de l’Algérie dans l’exploitation des réserves de gaz pouvant approvisionner celles en provenance de Russie. Et celui qui s’est précipité là-dedans, c’est l’Italie, qui va maintenant devenir le partenaire stratégique de l’Algérie, la source prioritaire de gaz pour l’UE à notre place. C’est tellement absurde… S’ils devaient faire un tableau, El Bosco le peindrait. Il faut rester ferme, comme dans la vie. Vous devez être très sérieux et leur faire savoir que vous dites toujours la vérité».

    Pour sa part, le ministre espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, a indiqué aujourd’hui, que «les choses reviendront à la normale avec l’Algérie».

    Répondant aux questions des journalistes lors de sa visite d’une usine dans la ville de Zamora à la frontière avec le Portugal, Maroto a souligné que «les prochains jours apporteront de très bonnes nouvelles».

    La ministre a indiqué «l’Algérie est un pays stratégique et très important pour l’Espagne en termes de commerce».

    Maroto s’est appuyée sur la réponse de la mission algérienne auprès de l’Union européenne, qui a confirmé que «l’Algérie continuera à remplir tous les engagements qu’elle a pris dans ce cadre».

    Et elle a poursuivi : «Il faut parvenir à un accord au plus vite », notant que « les voies diplomatiques sont ouvertes à l’heure actuelle pour résoudre la crise avec l’Algérie et ses répercussions.»

    La ministre espagnol a ajouté que «le gouvernement espagnol est en contact avec des entreprises qui ont des relations directes avec l’Algérie».

    Maghreb Info, 11/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #FrontPolisario

  • Rapports Algérie-Espagne: Alger met le holà!

    Rapports Algérie-Espagne: Alger met le holà!

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Gaz,

    Intrusion européenne dans les rapports algéro-espagnols : Alger met le holà !

    L’Algérie a réagi avec vigueur et fermeté contre l’immixtion de l’Union européenne dans les tensions diplomatiques qui marquent aujourd’hui les relations entre l’Algérie et l’Espagne. L’Algérie défend une décision souveraine, prise pour des motifs parfaitement légitimes et dénonce une tentative vaine et malveillante de faire pression.

    Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a tenu à rappeler que le Traité d’amitié et de bon voisinage entre l’Algérie et l’Espagne est un accord bilatéral dont la suspension n’affecte pas les engagements de l’Algérie envers l’UE, que ce soit de manière directe ou indirecte. Il a également dénoncé avec force et vigueur les insinuations européennes sur l’approvisionnement en gaz algérien qu’il qualifie de « fantaisistes et malveillantes ».

    « La précipitation et le parti-pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s’agissant d’un désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’UE et ne nécessitant par voie de conséquence nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective », note le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Et de rappeler que « la décision de suspendre le Traité algéro-espagnol d’amitié, de bon voisinage et de coopération répond à des considérations légitimes, qui tiennent pour l’essentiel à ce que le partenaire se soit délié d’obligations et de valeurs essentielles inscrites dans ce Traité, prenant ainsi la responsabilité de vider cet instrument juridique de sa substance et de mettre en cause sa pertinence dans les relations entre les deux parties audit traité ». « Au vu de ce constat, le Gouvernement algérien a pris soin de préciser publiquement la portée de la mesure conservatoire qu’il a été amené à prendre pour préserver des intérêts suprêmes, d’ordre moral et stratégique, du pays face à des actes attentatoires à l’objet et à la finalité du Traité », souligne encore le département de Ramtane Lamamra.

    Un traité vidé de son contenu

    Il serait utile de rappeler dans ce contexte que le traité d’amitié et de bon voisinage signé entre l’Algérie et l’Espagne en 2002, dépasse le simple cadre commercial, et devait mettre en place un cadre de coopération global qui concerne la coordination entre les deux pays sur les questions diplomatiques, militaires de lutte contre le terrorisme et de coopération dans les domaines de l’investissement, de l’éducation et des médias. Plus important encore ce traité d’amitié est assis en premier lieu sur le respect de la légalité internationale. Engagement sur lequel le Gouvernement Sanchez s’est assis au regard de son revirement soudain et surprenant sur la question du Sahara occidental en contradiction avec le respect du droit international. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dénonce par ailleurs les déclarations de l’UE concernant la nature des rapports économiques entre l’Algérie et l’Espagne.

    « D’évidence, la prétendue suspension des relations commerciales et d’investissement avec l’Espagne, étalée dans lesdites déclarations officielles européennes, y est précipitamment invoquée sans aucun fondement, et les instances communautaires européennes ne disposent en l’occurrence d’aucune base juridique pour établir leur compétence en la matière », note le communiqué. Et d’ajouter que « cette intrusion malencontreuse est le fait d’une personnalité manifestement commise à l’amplification des thèses de sa diplomatie nationale au détriment de la préservation des intérêts bien compris de l’UE au sein de laquelle l’Algérie s’honore de compter de nombreux amis et partenaires fiables et responsables ». Et de poursuivre : « Cette intrusion est d’autant plus douteuse et paradoxale qu’elle prend la consistance d’une vaine tentative de pression sur un pays du Sud jaloux de son indépendance nationale lorsqu’on la compare avec la posture circonspecte de la Commission européenne dans le cas récent d’un contentieux commercial majeur concernant un État-clé de l’Union qui a été amené à rappeler ses ambassadeurs auprès de deux États développés non-européens avec lesquels il était en conflit d’intérêts ».

    « En tout état de cause, l’Algérie qui a toujours tenu ses engagements dans le cadre de son Accord d’association avec l’UE, s’attache légitimement à promouvoir tous les volets pertinents de ce cadre, dans la transparence, en dépit du caractère asymétrique de la structure des échanges commerciaux entre les deux parties et des déséquilibres empêchant le développement d’un partenariat économique mutuellement avantageux », rassure le ministère. Et d’ajouter : « L’Algérie rejette également, comme fantaisistes et malveillantes, les insinuations et interrogations relatives à la question de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz, alors même que le président de la République lui-même a eu à affirmer solennellement la détermination de la partie algérienne à s’acquitter de ses obligations contractuelles y afférentes ».

    Et de conclure : « Au demeurant, cette question qui concerne des entreprises des deux pays sur des bases strictement commerciales ne se pose nullement dans le contexte des relations énergétiques avec les autres acquéreurs de gaz algérien dans l’espace euro-méditerranéen qui s’acquittent de leurs obligations contractuelles avec la même bonne foi que l’Algérie ». Car si l’Algérie réaffirme ses engagements en tant que partenaire et fournisseur fiable de gaz naturel au marché européen, elle rappelle que cette fiabilité et respect des engagements doivent être réciproques en toute « transparence et bonne fois ».

    Pour rappel, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Espagnol Josep Borrell et le du vice-président exécutif en charge du commerce de l’UE, Valdis Dombrovskis, ont commis une tentative d’intimidation contre l’Algérie. Ils ont déclaré à l’issue d’une réunion tenue à Bruxelles avec le ministre espagnol des Affaires étrangère Manuel Albares que la Commission évalue « les implications des actions algériennes », dont l’instruction donnée aux institutions financières « d’arrêter les transactions entre les deux pays, qui semble être en violation de l’Accord d’association UE-Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement ». Et d’ajouter que l’UE est « prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un Etat membre » étant donné que la politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union.

    Chokri Hafed

    La Sentinelle, 12/06/2022

    #Espagne #Algérie #UnionEuropéenne #Gaz

  • UE-Algérie. Le beurre et l’argent du beurre

    UE-Algérie. Le beurre et l’argent du beurre

    Algérie, UE, Union Européenne, Espagne, Maghreb, Maroc, Sahara Occidental,

    Toujours preste à tenter de défendre ses intérêts, la Commission de l’Union européenne devrait comprendre que l’Algérie a aussi le droit de défendre les siens. De plus, quand une des nations de l’Union se rebelle et s’éloigne des directives et des décisions fixées et sort du rang de la communauté européenne, elle se plie à la rébellion d’Etats sans s’offusquer. Les exemples de la Hongrie et de la Pologne à ce titre sont indicateurs des positions contraires prises pour affirmer des libertés conformes à l’intérêt de leurs peuples. L’Algérie est loin de cet extrême, mais elle considère tout de même sur la base de cette vérité que dans des relations commerciales avec un pays tiers, elle ne peut légitimement accepter qu’on lui exige le beurre et l’argent du beurre.

    Les clarifications et les assurances apportées par la diplomatie algérienne à partir de Bruxelles vendredi sont de bon augure démontrant que l’Algérie n’est pas un Etat voyou. Loin s’en faut. Elle tient et respectera toujours ses engagements sauf que ses engagements ne peuvent avoir un sens que si ses interlocuteurs étrangers ne s’égarent pas dans des calculs et des arrière-pensées s’apparentant à de la flibusterie.

    Le gouvernement socialiste espagnol, dans des calculs qui lui sont propres, s’est arrogé le droit de passer outre la bienséance internationale et de bafouer les résolutions onusiennes et sa responsabilité historique. Libre à lui d’emprunter cette voie, mais il ne peut exiger de l’Algérie de le suivre sur ce chemin pour être prise en otage et être victime d’un proxénétisme qui ne dit pas son nom. La souveraineté de chacun est bien sûr sacrée, mais chacune ne peut être garantie au détriment d’une autre. Celui qui s’isole seul pour faire ses comptes, trouvera toujours un faux solde positif.

    A l’évidence, l’Espagne a changé ses options dans ses relations avec le Maghreb. Elle ne peut accuser l’Algérie d’en tenir compte bien que les Algériens gardent intacte leur entière disposition pour une coopération saine et équitable.

    par Abdou BENABBOU

    Le Quotidien d’Oran, 12/06/2022

    #Algérie #UE #Espagne #Maghreb #SaharaOccidental

  • L’Espagne vient de perdre l’Algérie

    L’Espagne vient de perdre l’Algérie

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    « Quarante-sept ans de conflit devraient suffire pour comprendre qu’il faut faire bouger nos positions. C’est l’explication la plus convaincante qui est sortie de la bouche du président du gouvernement hier lorsque, contraint par le PP, il a été contraint de comparaître devant la Chambre pour expliquer différents aspects de notre politique étrangère meurtrie et a dû mentionner la cas de nos relations avec le Maroc.

    Et avec cette phrase absurde, qui veut dire qu’avoir ou ne pas avoir une position politique légalement respectable est lié au nombre d’années que cette position est maintenue et s’il y a de nombreuses années, ce sera que nous n’avons pas raison mais s’il y en a peu c’est que nous l’avons eu, Pedro Sánchez a accepté l’un des virages les plus radicaux, sinon le plus, de la politique étrangère de l’histoire contemporaine de l’Espagne.

    Mais ce qu’il faisait avec cette phrase, c’était aussi reconnaître pour la première fois que, effectivement, notre pays avait changé de position même si tout son discours était enveloppé de références aux résolutions des Nations Unies.

    De nombreuses inconnues entourent la manière clandestine dont Sánchez a envoyé cette lettre mal écrite

    De nombreuses inconnues continuent d’entourer la manière clandestine dont Pedro Sánchez a envoyé cette lettre mal écrite, traduite du français, où le nom du ministère espagnol des Affaires étrangères n’apparaissait même pas correctement.

    Hier, c’est Aitor Esteban, le porte-parole du PNV, qui a mis le doigt sur le point sensible en présentant le changement par rapport au Sahara comme le résultat du chantage du Maroc et l’a lié à l’espionnage par le programme Pegasus sur le téléphone portable du président et son ministre de la Défense.

    Cela finira par savoir. Tôt ou tard, nous aurons des informations véridiques sur ce changement, qui ne répond pas seulement à la pression des États-Unis mais à quelque chose de plus en plus grave compte tenu de l’ampleur très anormale des événements.

    La seule chose que l’Espagne a accomplie, c’est que l’immigration en provenance du Maroc s’est arrêtée

    Mais la réalité, deux longs mois après cette énorme surprise, lorsque nous avons reçu des nouvelles, non pas du gouvernement mais de la maison royale marocaine, que l’Espagne acceptait le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara Occidental comme la solution « la plus sérieuse et la plus réaliste ». c’est que la seule chose que l’Espagne a accomplie, c’est que l’immigration en provenance du Maroc s’est arrêtée.

    Parce que nous n’avons pas, nous n’avons même pas le bureau de douane de Melilla complètement ouvert, et il n’y a pas non plus de nouvelles de la création d’un nouveau bureau de douane à Ceuta, qui devait être l’une des conséquences les plus immédiates de ce nouveau cadre des relations avec le Maroc. La réunion qui s’est tenue avant-hier à Madrid pour traiter de la question de la réouverture des frontières n’a abouti à aucun accord.

    Le président du gouvernement a assuré hier devant la Chambre, à l’étonnement de beaucoup, que la souveraineté espagnole sur Ceuta et Melilla « ne fait aucun doute ». Ah, très bien, comme nous sommes calmes. C’était juste que même cela n’était pas sûr. Mais si même l’Espagne n’a jamais défendu l’option, longtemps demandée par Ceuta, que les deux villes autonomes fassent partie de l’espace Shengen, avec ça tout est dit.

    Le Maroc a un peu ouvert la main quand notre président s’est personnellement agenouillé devant Mohamed VI

    Il a également précisé que le passage des personnes et des marchandises serait normalisé mais que la chose sera « progressive ». En d’autres termes, nous reviendrons « progressivement » à ce qu’il était avant que le Maroc ne mette la main sur le cou, une main qui ne s’est ouverte que maintenant un peu, un peu, lorsque notre président s’est personnellement agenouillé devant Mohamed VI.

    Et pendant ce temps, c’est l’Algérie qui commence à nous envoyer des immigrés. Hier plus de 100 personnes de nationalité algérienne sont arrivées sur la côte des Baléares à bord de six pirogues.

    Les gardes civils qui travaillent à la frontière de Ceuta et Melilla l’avaient déjà prévenu : s’ils n’arrivent pas du Maroc, ils arriveront d’Algérie. Dit et fait. Et cela ne fait que commencer car le gouvernement algérien est définitivement indigné par la décision personnelle de Pedro Sánchez qui a compromis l’Espagne comme elle l’a fait.

    Et, indépendamment du fait qu’Alger ne va pas couper l’approvisionnement en gaz déjà engagé envers l’Espagne parce que son gouvernement n’est pas intéressé à avoir une image internationale d’un pays « non fiable », ils feront tout ce qu’ils peuvent pour nuire aux intérêts de l’Espagne dans leur pays.

    C’était ridicule d’entendre le porte-parole socialiste au Congrès affirmer qu’il y avait un lien étroit avec l’Algérie

    C’est pourquoi il était ridicule d’entendre le porte-parole socialiste au Congrès, Héctor Gómez , affirmer qu’il existait un « lien étroit et une collaboration extraordinaire » entre l’Espagne et l’Algérie.

    Quelques heures plus tard, l’Algérie annonçait la « suspension immédiate » du traité d’amitié et de coopération avec l’Espagne, en vigueur depuis 20 ans. C’était la réponse à l’intervention de Pedro Sánchez ce matin au Congrès.

    Et pas seulement : le gouvernement algérien a « recommandé » aux industries du pays d’essayer de ne rien importer d’Espagne. Cette « recommandation » va être scrupuleusement suivie par le réseau commercial du pays, qui a déjà pratiquement suspendu les importations de viande espagnole.

    Et maintenant, quoi qu’en dise notre gouvernement, nous réduisons rapidement l’importation de gaz algérien, qui ne représente plus que 29 % du total des achats mensuels. Jusqu’à il y a un peu plus d’un an, c’était plus de 60 %.

    Le gouvernement connaît parfaitement les conséquences de l’erreur commise. Maintenant, nous achetons du gaz aux États-Unis

    En d’autres termes, le gouvernement connaît parfaitement les conséquences de l’erreur commise. Maintenant, nous achetons du gaz aux États-Unis, qui ont augmenté leurs exportations vers notre pays de 391,7 % en un seul mois. Mais oui, le gaz nord-américain est jusqu’à 50 % plus cher en raison de ses différents procédés de traitement.

    Des sources officielles algériennes justifient ces décisions, y compris le non-retour de leur ambassadeur, absent d’Espagne depuis mars, par ce qu’elles considèrent comme « une violation de leurs obligations légales, morales et politiques en tant que pouvoir administratif du territoire [sahraoui] qui pèsent sur le Royaume d’Espagne . » Pour l’Algérie, le changement radical de position historique de l’Espagne par rapport à son ancienne colonie est « injustifiable ».

    Rien de tout cela n’était nécessaire. Il suffisait que l’Espagne ait maintenu le difficile équilibre des années sans essayer d’imiter les États-Unis ou l’Allemagne

    Rien de tout cela n’était nécessaire. Il suffisait que l’Espagne ait maintenu l’équilibre très difficile des années entre ses responsabilités en tant que puissance administrante du Sahara occidental sans tenter d’imiter les États-Unis, encore moins la France et l’Allemagne. Notre rôle n’est pas le même, ce n’était pas le même.

    Et l’équilibre était obligatoire, c’était ce que nous faisions depuis ces 47 années qui semblaient trop longues pour que Sánchez continue à occuper le poste.

    Et maintenant nous n’avons ni une chose, ni une cession substantielle par le Maroc, ni l’autre, dans ce qui était une excellente relation commerciale et diplomatique et maintenant c’est déjà une perte définitive de nos anciens liens avec l’Algérie. Pendant ce temps, en cours de route, nous avons perdu notre dignité. Faites des affaires.

    El Independiente, 09/06/2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Pour l’OTAN, l’Algérie n’est pas un pays fiablec -rapport-

    Pour l’OTAN, l’Algérie n’est pas un pays fiablec -rapport-

    Algérie, Espagne, Maroc, OTAN, Gaz, Ukraine, Russie, gazoduc, GME,

    Parce que l’Algérie a menacé de couper le gaz comme la Russie : dans un rapport confidentiel, l’OTAN qualifie l’Algérie de risque pour la sécurité de l’Europe

    Lars Petersen, Joana Lehner

    -Depuis le début de la guerre en Ukraine, tous les pays européens tentent de réduire leur dépendance au gaz russe.

    -L’Allemagne mise pour cela sur de nouveaux fournisseurs de gaz comme le Qatar, un pays arabe, tandis que les pays d’Europe du Sud comme l’Italie misent sur l’Algérie, désormais troisième fournisseur de gaz en Europe.

    -Mais un rapport confidentiel de l’OTAN considère les livraisons de gaz algérien comme un risque pour la sécurité de l’Europe. En effet, en avril dernier, l’Algérie a utilisé ses livraisons comme moyen de pression politique sur l’Espagne. L’OTAN établit un parallèle avec la Russie.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays de l’UE essaient de remplacer de plus en plus de gaz russe par des importations d’autres pays. L’Allemagne a par exemple réduit sa dépendance vis-à-vis de la Russie de 20 pour cent au cours des derniers mois. Actuellement, 35 pour cent des importations de gaz proviennent encore de Russie, principalement grâce à de nouveaux accords de livraison avec le Qatar ou les Etats-Unis. Les pays d’Europe du Sud comme le Portugal, l’Espagne ou l’Italie comptent en revanche sur l’Algérie, le troisième fournisseur de gaz en Europe. Ce n’est qu’au début du mois d’avril que le Premier ministre italien Mario Draghi a commandé 40 pour cent de plus d’importations de gaz algérien.

    Comme la Russie, l’Algérie utilise les livraisons de gaz comme moyen de pression politique.

    Mais c’est précisément ce qui inquiète désormais sérieusement l’OTAN. Dans un rapport confidentiel de l’OTAN datant du début de la semaine, l’alliance militaire considère les livraisons de gaz algérien comme un risque pour la sécurité de l’Europe. Le contexte est une menace de l’Algérie fin avril de suspendre les livraisons de gaz à l’Espagne si Madrid vendait du gaz algérien à d’autres pays. Cette décision fait suite à une déclaration du gouvernement espagnol annonçant son intention de fournir du gaz au Maroc via le gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    Le gazoduc GME relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc. Pendant longtemps, l’Algérie a elle-même fourni du gaz à l’Espagne et au Maroc par ce biais, mais a cessé de le transporter en novembre 2021 après un différend diplomatique avec le Maroc. Au grand dam du Maroc, l’Espagne voulait désormais autoriser l’exploitation du gazoduc GME « dans le sens inverse ». Ce n’est que lorsque le gouvernement espagnol a souligné qu’il ne voulait pas livrer de gaz algérien via le gazoduc que l’Algérie a fait marche arrière en brandissant la menace.

    Mais pour l’OTAN, le cas est clair : concrètement, le rapport indique qu’il y a un risque que l’Algérie utilise ses livraisons de gaz comme moyen de pression politique, à l’instar de la Russie. Cela représenterait également un risque pour la résilience politique et économique de l’Europe. A long terme, cela menacerait le statut de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie pour l’Europe.

    Le document ne propose pas de solution. Mais le fait est que la sécurité énergétique est considérée depuis de nombreuses années comme un facteur important en matière de politique étrangère et de sécurité, y compris au sein de l’alliance militaire. Il ne s’agit pas seulement de la sécurité militaire des voies de transport. L’énergie est la base des sociétés occidentales prospères, raison pour laquelle l’approvisionnement en énergie peut également être utilisé comme arme stratégique. Sur le plan opérationnel, ce thème n’a toutefois joué qu’un rôle mineur au sein de l’OTAN jusqu’à présent. Au plus tard avec l’invasion de la Russie en Ukraine et l’arrêt des livraisons de gaz russe à la Pologne, au Danemark ou à Shell, ainsi que les menaces algériennes en direction de l’Espagne, cela pourrait désormais changer.

    Business insider, 10/06/2022

    #Algérie #Maroc #OTAN #Russie #Ukraine #Gaz

  • L’Espagne et l’Algérie se préparent pour la coupure du gaz.

    L’Espagne et l’Algérie se préparent pour la coupure du gaz.

    Algérie, Espagne, Maroc, Union Européenne, Commission Européenne, Gaz,

    L’Espagne et l’Algérie se préparent à une guerre juridique avec, en toile de fond, la coupure de l’approvisionnement en gaz.

    Le gouvernement s’apprête à dénoncer l’Algérie devant la Commission européenne, ce qu’il a toujours refusé de faire pour mettre fin aux abus du Maroc à Melilla et aux Chafarinas. L’Algérie accuse l’Espagne de « piétiner » les accords préalables.

    La Moncloa et les Affaires étrangères ont cessé de mettre en avant la crise qui a éclaté fin mars avec l’Algérie, que le président Pedro Sánchez et son ministre José Manuel Albares ont minimisée ou pratiquement ignorée, comme cela s’est produit mercredi au Congrès des députés lorsqu’ils ont évoqué la politique étrangère de l’Espagne au Maghreb. Pour qu’ils lui accordent l’importance qu’elle mérite, il a fallu qu’Alger adopte contre l’Espagne des représailles qu’elle n’a même pas prises avec la France dans les moments les plus tendus de sa relation avec l’ancienne métropole : en l’occurrence, elle a suspendu le traité d’amitié de 2002, puis coupé tout commerce entre les deux pays, à l’exception des exportations de gaz. Diverses indications suggèrent que si le gouvernement espagnol ne rectifie pas son alignement sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental dans les prochaines semaines, les autorités algériennes finiront également par fermer le gazoduc Medgaz – le seul encore en service entre les deux pays – et cesseront de fournir du gaz à l’Espagne.

    L’Algérie paralyse le commerce avec l’Espagne

    M. Albares et sa ministre des finances, María Jesús Montero, ont continué d’insister jeudi sur le fait qu’il n’y avait « aucun risque » que l’approvisionnement en hydrocarbures algériens soit interrompu, mais la vice-présidente de la transition écologique, Teresa Ribera, n’en était plus aussi sûre. Dans une interview sur Onda Cero, elle a clairement indiqué qu’en cas de problème, le gouvernement aurait recours aux tribunaux et aux mécanismes d’arbitrage international. Si la relation énergétique avec l’Espagne est rompue, les autorités algériennes n’envisagent pas de rompre les contrats qui expirent dans une décennie car elles savent que c’est illégal, selon des sources familières du secteur. Dans le cadre des négociations en cours sur la révision des prix, ils choisiraient d’augmenter les prix à tel point que leurs partenaires espagnols, notamment Naturgy, ne trouveraient plus rentable de s’approvisionner en Algérie.

    « Vers le non-renouvellement du contrat d’approvisionnement en gaz de l’Algérie avec l’Espagne », titrait mercredi la Une du journal numérique « Algérie Patriotique », propriété de Lofti Nezzar, fils du général Khaled Nezzar, ancien chef d’état-major et ministre de la Défense, et l’un des officiers militaires les plus influents du pays. En Algérie, les services en uniforme continuent d’avoir beaucoup de poids. Le président Abdelmajid Tebboune n’a pas pris seul la décision de sanctionner l’Espagne mercredi. Il l’a fait après avoir convoqué le Conseil supérieur de sécurité, qui comprend sept militaires, à commencer par le chef d’état-major, et six civils. « Une renonciation au contrat gazier par l’Algérie et la fermeture conséquente du gazoduc Medgaz créerait un contexte très délicat pour les pays européens », prévient le quotidien Algérie Patriotique. Pour éviter cela, elle invite « le roi Philippe, le parlement et l’opposition à pousser ce socialiste imprudent [Pedro Sánchez] vers la sortie avant que le pays tout entier ne soit plongé dans l’obscurité ». Cette phrase est en tout cas révélatrice de l’animosité que Sánchez suscite auprès des autorités algériennes au point de s’immiscer dans la politique intérieure espagnole pour réclamer son éviction du pouvoir.

    L’Algérie sait qu’aujourd’hui, alors que plusieurs pays européens tentent de réduire leur dépendance au gaz russe, elle n’aurait aucun mal à trouver d’autres clients. En Espagne, on sait, bien que cela n’ait pas été reconnu jusqu’à présent, que la spirale de la confrontation au Maghreb pourrait avoir des conséquences encore plus graves que la fermeture, en octobre 2021, du gazoduc Maghreb-Europe. En conséquence, les importations de gaz algérien ont chuté tandis que les importations de gaz nord-américain ont explosé. Jeudi, l’usine de Freeport au Texas, d’où est importée près de la moitié du gaz américain que l’Espagne consomme depuis le début de l’année, a pris feu. C’est une mauvaise nouvelle, mais de courte durée. L’usine de gaz naturel liquéfié devrait être réparée d’ici la fin du mois. La réaction de l’Espagne face à l’assaut algérien, a déclaré Albares, sera « sereine, constructive, mais ferme ». Le ministre a appelé le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, mercredi, pour lui demander son soutien, que l’UE s’est empressée de lui offrir. Un porte-parole de l’UE a déclaré que l’UE était « extrêmement préoccupée » et a exhorté Alger à revoir sa décision. Quelques heures plus tard, M. Albares a annulé son voyage à Los Angeles pour participer au sommet des Amériques. Il se rend à Bruxelles aujourd’hui, vendredi, pour rencontrer Valdis Dombrovskis, le commissaire européen chargé du commerce.

    L’Algérie rompt ses relations avec l’Espagne

    La diplomatie espagnole peut difficilement poursuivre l’Algérie en justice, car elle n’a pas une économie ouverte et n’est pas membre de l’Organisation mondiale du commerce, mais elle peut se plaindre auprès du conseil d’association UE-Algérie d’une double violation par Alger de l’accord qu’elle a signé avec Bruxelles en 2005. L’Algérie n’a pas le droit, selon l’article 17 de l’accord, d’imposer des restrictions quantitatives sur les importations de produits en provenance de tout État membre de l’UE. Un autre article, l’article 37, stipule également que l’Algérie est obligée d’autoriser les paiements en monnaies convertibles pour les transactions courantes, ce qu’elle a interdit dès jeudi, mais uniquement vis-à-vis de l’Espagne.

    Si, comme cela semble probable, la diplomatie espagnole dénonce l’Algérie, elle fera preuve d’un certain double standard. Depuis 2018, le gouvernement espagnol a eu de nombreuses occasions de porter le Maroc devant les instances communautaires ou les cours de justice. Elle aurait pu le faire pour la fermeture du bureau de douane de Melilla, pour le refus des douanes marocaines d’accepter le formulaire EUR 1 pour les exportations de cette ville, pour la discrimination en 2021 des ports espagnols en faveur des ports français (Marseille et Sète) et d’un port italien (Gênes), pour l’installation d’une ferme piscicole dans les eaux espagnoles de l’archipel des Chafarinas, pour l’approbation par la loi d’une zone économique exclusive qui chevauche celle demandée par l’Espagne pour les Canaries, etc. Elle ne l’a jamais fait pour ne pas entraver la réconciliation tant attendue avec Rabat. Si le 10 juin 2021, il y a un an aujourd’hui, la session plénière du Parlement européen a approuvé une résolution reprochant au Maroc son invasion migratoire de Ceuta, vers laquelle il a envoyé des milliers de mineurs, c’est parce qu’un député européen de Ciudadanos, Jordi Cañas, a pris l’initiative de la proposer. Les députés du PSOE n’ont pas joué un rôle actif, mais ils ne se sont pas non plus opposés et ont finalement voté pour.

    Comme elle sera éventuellement invitée par la Commission européenne à fournir des explications, la diplomatie algérienne a déjà commencé à préparer sa réponse. Elle tentera de prouver que c’est Sánchez qui a violé l’accord d’association et le traité d’amitié bilatéral, et que les mesures algériennes à l’encontre de l’Espagne ont un fondement juridique. « L’accord d’association n’est pas simplement commercial », explique un diplomate algérien accrédité à Bruxelles. « Elle prévoit expressément le renforcement du dialogue politique et souligne l’importance capitale du respect du droit international » conformément à la Charte des Nations unies, ajoute-t-il. « Le gouvernement Sánchez n’a pas respecté ces points », poursuit le document.

    « A aucun moment, Alger n’a été informé de l’intention ou de la décision de changer radicalement la position du gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental, contrairement à ce qui a été affirmé initialement par le ministre Albares, qui s’est ensuite rétracté de ses premières déclarations », rappelle le diplomate. « Il n’y a donc pas eu de dialogue politique avec l’Algérie, pays partenaire de l’UE et également touché par tout ce qui concerne le Sahara », regrette-t-il. « Deuxièmement, en ce qui concerne le respect du droit international, le gouvernement Sánchez l’a foulé aux pieds en ignorant l’arrêt de la Cour internationale de justice [octobre 1975] et les deux arrêts du Tribunal de l’Union européenne [septembre 2021], qui indiquent très clairement que le Sahara n’est pas le Maroc et ne peut être inclus dans les accords que l’UE signe avec Rabat. » « Nous ne pouvons donc pas non plus reconnaître, comme l’a pratiquement fait le président espagnol en mars, la souveraineté marocaine » sur cette ancienne colonie espagnole, aussi grande que le Royaume-Uni.

    « Sánchez a vidé les engagements pris par la partie espagnole lorsqu’il a ratifié l’accord d’association et, peu avant, le traité d’amitié. « La suspension du traité par l’Algérie et les mesures d’accompagnement ne sont que la conséquence logique de ces graves manquements », conclut le diplomate. L’Espagne et l’Algérie affûtent leurs armes pour mener une bataille juridique qui prolongera une crise qui pourrait encore s’aggraver si la première puissance économique du Maghreb interrompt ses approvisionnements en gaz.

    Ignacio Cembrero, 10/06/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #Maroc #SaharaOccidental

  • Crise algéro-espagnole: Alger répond à Bruxelles

    Crise algéro-espagnole: Alger répond à Bruxelles

    Algérie, Espagne, Union Européenne, Accord d’Association Algérie-Union Européenne, Commission européenne, Sahara Occidental,

    La réponse de la représentation algérienne auprès de l’Union européenne n’a pas tardé. L’Algérie n’a jamais violé ses engagements.

    Dans son communiqué, la représentation algérienne soutient que la suspension du traité d’amitié et de bon voisinage avec l’Espagne ne touche ni de manière directe ni indirecte “les engagements de l’Algérie” envers l’UE.

    « La mission de l’Algérie auprès de l’Union Européenne déplore la précipitation avec laquelle la Commission Européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l’Algérie d’un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne, sans s’assurer que cette mesure n’affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne », souligne la Mission dans un communiqué, rendu public ce vendredi 10 juin.

    Démentant l’arrêt des domiciliations bancaires, la mission algérienne soutient que “la prétendue mesure d’arrêt par le gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser”.

    La Mission algérienne auprès de l’UE est revenue aussi sur les questionnements à propos de la poursuite de livraison du gaz naturel à l’Espagne après la suspension du Traité d’amitié de 2002.

    “En ce qui concerne les livraisons de gaz à l’Espagne, l’Algérie a déjà fait savoir par la voix la plus autorisée, celle de Monsieur le Président de la République, qu’elle continuera à honorer tous ses engagements pris dans ce contexte, à charge pour les entreprises commerciales concernées d’assumer l’ensemble de leurs engagements contractuels”, note encore dans le communiqué de la représentation algérienne à Bruxelles.

    Bruxelles exprime sa “grande inquiétude” face à la suspension du traité Espagne-Algérie

    La Commission européenne a affirmé ce vendredi 10 juin que la décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne est « très préoccupante » et semble « violer » l’accord d’association entre l’Union Européenne et l’Algérie.

    “Nous évaluons les implications des décisions de l’Algérie, y compris l’instruction donnée aux institutions financières de suspendre les transactions entre les deux pays, qui, à première vue, semblent violer l’accord d’association entre l’UE et l’Algérie, en particulier dans le domaine du commerce et de l’investissement”, ont déclaré le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, et le vice-président de la Commission responsable de la politique commerciale de l’UE, Valdis Dombrovskis, dans un communiqué commun.

    “L’Algérie est un partenaire important de l’UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale. Nous espérons qu’au nom de notre partenariat solide et à long terme, une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d’investissement”; ont ajouté les deux responsables européens.

    Bruxelles a affirmé, de ce fait, “tendre la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation”, assurant “continuer de privilégier le dialogue pour résoudre les controverses”.

    Pour rappel, l’Algérie a décidé le 8 juin de suspendre le traité d’amitié avec l’Espagne. Une décision suivie par une instruction de l’ABEF émise dans la soirée du même jour pour suspendre les domiciliations bancaires de toutes les transactions commerciales de et vers l’Espagne.

    L’Algérie a expliqué ses décisions par l’engagement « des autorités espagnoles dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies ».

    Reporters, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne

  • Espagne: Le volte face de Sanchez, lié au scandale Pegasus ?

    Espagne: Le volte face de Sanchez, lié au scandale Pegasus ?

    Espagne, Pedro Sanchez, Maroc, Sahara Occidental, espionnage, Pegasus,

    Le volte face du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur la position de l’Espagne vis-à-vis du Sahara occidental serait-il lié au scandale d’espionnage Pegasus ? C’est ce qu’affirme en tout cas le Parti populaire espagnol (PP), cité ce vendredi par le média El Imparcial.

    Selon la même source, le député européen du PP Esteban Gonzalez Pons, l’une des figures les plus proches du chef du PP Alberto Núñez Feijóo, a lié le « volte-face » de Sanchez au Maghreb aux informations « volées » sur son téléphone portable.

    « Après l’inexplicable volte-face diplomatique de Sanchez à l’égard du Maghreb et les conséquences humiliantes qu’elle a pour l’Espagne, il est urgent que Sanchez clarifie si les informations privées volées sur son téléphone portable officiel ont conditionné son action erratique dans cette affaire ». Esteban Gonzalez Pons, député espagnol européen

    Après le révélations en juillet dernier sur le scandale d’espionnage via le logiciel espion Pegasus fabriqué par la société sioniste NSO et dont le Maroc serait le principal bénéficiaire, le gouvernement espagnol avait révélé avoir reçu deux alertes du centre de cryptologie l’informant de ces attaques qui se sont déroulées successivement en mai et en juin 2021 et durant lesquelles près de 11 GO (2,6 gigas de données du téléphone de Pedro Sanchez et neuf mégas de celui de Margarita Robles) d’informations ont été extraites.

    Le MAE espagnol se rend en urgence à Bruxelles

    Toujours selon la presse espagnole, la décision de l’Algérie de rompre son traité d’amitié avec l’Espagne et de suspendre les opérations de commerce extérieur avec cette dernière a complétement « chamboulé » l’agenda du MAE espagnol Pedro Sanchez .

    En en effet, José Manuel Albares, a annulé son voyage au Sommet des Amériques et s’est rendu à Bruxelles pour rencontrer le vice-président de la Commission et commissaire européen à la politique commerciale, Valdis Dombrovskis afin et discuter de la crise diplomatique avec l’Algérie, lit-on dans plusieurs médias ibériques.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 10 juin 2022

    #Espagne #PedroSanchez #Maroc #SaharaOccidental #Espionnage #Pegasus

  • Espagne-gaz: L’Algérie envisage de réviser les prix

    Espagne-gaz: L’Algérie envisage de réviser les prix

    Espagne, Algérie, prix du gaz, Union Européenne,

    La suspension du Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération décidée par Alger mercredi 8 juin, pour répondre à la haute trahison de Pedro Sanchez exprimée dans son alignement à la position coloniale de Rabat le 18 mars dernier, a un prix et ce prix sera la révision du prix du contrat à long terme signe en octobre 2010.

    Un contrat, il faut bien le préciser , lèse les intérêts de l’Algérie à la limite du bradage, avec un prix qui serait selon certaines indiscrétions fixé à 4 dollars le Mètre cube, causant un préjudice d’environ 10 milliards de dollars annuellement.

    L’attitude de trahison du gouvernement socialiste espagnol incite aujourd’hui les responsables de la Sonatrach à revoir le prix du gaz acheminé vers l’Espagne via le Medgaz, en brandissant une clause du contrat à long terme, d’octobre 2020, ce qui laisse à entendre que les prochains jours seront cruciaux sur ce dossier, sachant que le GNL américain est cédé aujourd’hui aux espagnols aux alentours de 28 dollars, avant sa regazéification nécessitant encore 7 à 8 dollars.

    Pour être plus précis le gaz naturel américain frôle aujourd’hui les 10 dollars et risque de flamber dans les prochains jours avec la mise à l’arrêt d’au moins de trois semaines du terminal gazier Freeport LNG, ajoutant le prix d’au moins de 7 dollars de sa liquéfaction, puis son transport, la marge bénéficiaire de l’entreprise et enfin sa regazéification et on aura un prix vacillant entre 35 à 40 dollars.

    Chute de la Bourse de Madrid

    Considérée comme le poumon de l’économie, la Bourse illustre bien la situation réelle de toute économie. Pour l’Espagne, la Bourse de Madrid et son indice Ibex 35 a réagi vite à la décision d’Alger de suspendre le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération ce mercredi avant sa clôture.

    L’indice Ibex 35 avait chuté 1,49% ce Jeudi 9 Juin et a continué sa dégringolade ce vendredi atteignant la case rouge avec -2,52% .

    Pour ce qui est des compagnies énergétiques ibériques, cotées en bourse , elles ont enregistré une baisse importante de -3,78% pour Repsol et -3,82% pour Naturgy. lire: https://algerie54.dz/2022/06/10/algerie-espagne-sanctions/

    Alger répond à Bruxelles

    Dans un communiqué rendu public, ce vendredi, la mission de l’Algérie auprès de l’Union Européenne a déploré« la précipitation avec laquelle la Commission Européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l’Algérie d’un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l’occurrence l’Espagne ».

    La commission de l’Algérie auprès de l’UE a précisé que la mesure prise «n’affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne. » S’agissant de la prétendue mesure d’arrêt par le Gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle précise qu’il « n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser. »

    Algérie54, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Gaz #UnionEuropéenne #UE

  • L’Algérie remet l’Espagne à sa place, selon Me Ksentini

    L’Algérie remet l’Espagne à sa place, selon Me Ksentini

    Algérie, Espagne, Me Farouk Ksentini, Sahara Occidental, Maroc,

    Algérie-Espagne, Me Farouk Ksentini, avocat, à El Moudjahid : «Une réaction extrêmement positive»

    Me Farouk Ksentini, avocat et président de l’ex-Commission nationale de protection et de promotion des droits de l’homme (CNPPDH) a applaudi la décision de l’Algérie de suspendre le Traité d’amitié avec l’Espagne.

    «C’est une très bonne décision à laquelle j’applaudis des deux mains. La réaction de l’Etat algérien à ce sujet est une réaction extrêmement positive qui remet les choses à leur place et qui remet surtout l’Espagne à sa place», a souligné Me Ksentini, dans une déclaration à El Moudjahid.

    Il dira, à ce propos, qu’il était convenu qu’on leur vende du gaz à eux et ils ont décidé de le revendre et de le rétrocéder au Maroc tout en reconnaissant la marocanité du Sahara occidental, ce que l’Algérie n’accepte pas parce que ça ne correspond à aucune réalité historique et géographique.

    Selon l’avocat, les Espagnols se sont comportés de manière arrogante et irresponsable et il fallait leur rendre la monnaie de leur pièce.

    «Le président de la République a fait le bon choix en prenant cette décision importante qui aura de lourdes répercussions sur l’Espagne», a-t-il dit, précisant que l’Espagne entretenait d’importantes relations économiques et commerciales avec l’Algérie.

    Selon lui, l’Espagne va perdre beaucoup sur le plan financier dès lors que le marché algérien lui sera quasiment fermé. Selon Me Ksentini, il est devenu nécessaire de rompre et de mettre fin au Traité d’amitié qui nous lie au gouvernement espagnol.

    L’avocat a indiqué que cette décision confirme une fois de plus la position de l’Algérie vis-à-vis de la cause sahraouie, de la cause palestinienne et de toutes les causes justes dans le monde.

    Et d’ajouter que la position de l’Algérie sur la question du Sahara occidental est fondée sur des principes de droits non négociables et indiscutables, c’est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

    «Cette décision démontre toute la vigueur reprise par notre pays sur le plan international et la façon de traiter les affaires avec les pays amis et avec lesquels nous avons des relations. La diplomatie algérienne vient de retrouver sa place», a conclu Me Ksentini.

    Kamelia Hadjib

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    Une décision logique et rationnelle

    La démarche d’Alger était prévisible compte tenu du virage à 180 degrés opéré par les autorités espagnoles qui, comme l’indique le communiqué officiel des autorités algériennes, «se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies». Le communiqué va droit au but et souligne «que ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante marocaine, s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux».

    Il y a quelques semaines, l’Algérie avait décidé le rappel avec effet immédiat de son ambassadeur à Madrid après le brusque revirement du chef du gouvernement Hugo Sanchez dans le dossier du Sahara occidental. C’était là des signes avant-coureurs de la dégradation des relations avec un partenaire que l’on croyait fiable. La sortie de M. Sanchez va à contresens des revendications du peuple sahraoui à l’autodétermination que l’Union africaine et l’ONU ont inscrite clairement comme principes juridiques dans leurs chartes respectives.

    Le Parlement espagnol a refusé de s’aligner sur la position jugée illégale du Premier ministre Sanchez, réaffirmant le droit inaliénable des Sahraouis à décider d’eux-mêmes, sur la base des résolutions pertinentes des Nations unies.

    La suspension du Traité d’amitié, conjuguée à l’intensification de la coopération avec d’autres partenaires historiquement beaucoup plus fiables et plus engagés dans leur amitié, à l’image de l’Italie, l’autre grand pays d’Europe, devrait faire méditer Madrid qui récolte ainsi le fruit de sa trahison. En clair, la décision d’Alger est logique mais surtout rationnelle.

    B. A.

    El Moudjahid, 10 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental