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  • Un juge veut interroger le chef du groupe qui a créé Pegasus

    Un juge veut interroger le chef du groupe qui a créé Pegasus

    Espagne, Pegasus, NSO Group, Israël, espionnage, Pedro Sanchez, Margarita Robles,

    Le juge chargé d’enquêter sur l’espionnage du président et de plusieurs membres du gouvernement espagnol a demandé à se rendre en Israël pour recueillir la déposition du directeur général de la société NSO Group, qui a créé le logiciel Pegasus, a indiqué mardi un tribunal de grande instance.

    Ce magistrat de l’Audiencia Nacional – qui est la juridiction chargée des affaires d’importance nationale ou internationale – a convoqué le ministre Félix Bolaños, très proche du président du gouvernement, Pedro Sánchez, pour qu’il témoigne le 5 juillet dans le cadre de son enquête sur cette affaire très sensible.

    « Le magistrat a accepté de prolonger la commission rogatoire envoyée en Israël afin qu’une commission judiciaire dirigée par lui puisse se rendre dans ce pays pour prendre à témoin le PDG de la société qui commercialise le programme Pegasus », a indiqué l’Audiencia Nacional.

    Ce type de demande doit toutefois être approuvé par les autorités israéliennes, ce qui peut prendre des mois.

    Jusqu’à présent, la commission rogatoire a seulement demandé des informations à l’ONS « sur différents aspects de cet outil logiciel ».

    « NSO opère dans un cadre juridique strict et est confiant que ce sera la conclusion de toute enquête gouvernementale », a déclaré à l’AFP un porte-parole de NSO.

    Pegasus – qui peut accéder aux données ou aux services de messagerie d’un téléphone mobile, et même activer ses caméras et ses microphones – et NSO ont fait l’objet d’allégations d’espionnage ces dernières années.

    Le juge José Luis Calama a ouvert son enquête à la suite d’une plainte du gouvernement espagnol le 2 mai, lorsqu’il a révélé que les téléphones du président et de la ministre de la défense Margarita Robles avaient été espionnés avec Pegasus.

    L’exécutif, qui a ensuite inclus le téléphone portable du ministre de l’intérieur parmi les appareils touchés, a affirmé qu’il s’agissait d’une « attaque externe », mais qu’il ne savait pas qui en était l’auteur.

    Plusieurs médias espagnols ont ensuite pointé du doigt le Maroc, qui traversait une crise diplomatique complexe avec l’Espagne au moment de l’incident.

    Dans son communiqué, l’Audiencia Nacional a également indiqué que le juge avait déjà entendu le témoignage de l’ancien chef des services de renseignement espagnols (CNI), Paz Esteban, qui a été licencié le 10 mai à la suite de la controverse.

    Le scandale a explosé le 18 avril, lorsque Citizen Lab, un projet de cybersécurité de l’Université de Toronto, a publié un rapport identifiant plus de 60 partisans indépendantistes dont les téléphones portables avaient été attaqués entre 2017 et 2020 avec le logiciel israélien.

    Peu après, le gouvernement a reconnu que M. Sánchez et le ministre Robles avaient été espionnés en mai et juin 2021 dans le cadre de ce programme.

    Metro libre, 07 juin 2022

    #Espagne #Pegasus #NSOGroup #Espionnage #PedroSanchez

  • Algérie-Espagne : A Madrid, ils n’ont rien compris!

    Algérie-Espagne : A Madrid, ils n’ont rien compris!

    Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Pedro Sanchez,

    Quand l’Algérie leur racontait comment traiter les affaires avec elle, les autorités espagnoles n’ont visiblement rien compris!

    Un communiqué de le présidence de le république a fait part de le décision de l’Algérie de procéder à le suspension « immédiate » de traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle avait conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d’Espagne ; ce dernier encadrait le développement les relations entre les deux pays.

    Selon la même source ; cette décision intervient suite à la position exprimée par les autorités espagnoles concernant le dossier sahraoui ; « une position en violation de leurs obligations juridique, morale et politique », note la présidence.



    D’ailleurs, le communiqué de le présidence ne manque pas de rappeler « le revirement injustifiable » de la position de gouvernement espagnol ; annoncé le 18 mars dernier ; et à travers lequel « il a apporté son plein soutien à le formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par le puissance occupante ».

    Ainsi, l’Algérie estime que l’attitude de gouvernement espagnol « est en violation avec le légalité internationale » ; et « contribue directement à le dégradation de le situation au Sahara occidental et dans le région » ; d’où la décision d’Alger de suspendre le traité d’amitié avec Madrid.

    Les 8 principes généraux signés dans le Traité d’Amitié, de Bon Voisinage et de Coopération entre les deux pays, et aucuns d’eux n’a été respecté par le voisin et partenaire espagnole.

    1. Respect du droit international : Les Hautes Parties contractantes réitèrent leur engagement à se conformer de bonne foi aux obligations qu’elles ont contractées conformément aux principes et normes du droit international et aux traités ou autres accords, conformes au droit international, dans lesquels elles font partie.

    2. Égalité souveraine : Les Hautes Parties contractantes respecteront mutuellement leur égalité souveraine, ainsi que tous les droits inhérents à leur souveraineté, y compris le droit à l’égalité juridique, à l’intégrité territoriale et à la liberté et à l’indépendance politique. Ils respecteront également le droit de chaque partie de choisir et de développer librement son système politique, social, économique et culturel.

    3. Non-ingérence dans les affaires intérieures : Les Hautes Parties contractantes s’abstiendront de toute intervention directe ou indirecte, individuelle ou collective, dans les affaires intérieures de l’autre partie. Elles s’abstiendront donc, en toutes circonstances, de tout acte de coercition militaire, politique, économique ou autre, visant à subordonner l’exercice des droits inhérents à la souveraineté de l’autre Partie à leur propre intérêt.

    4. S’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force : Dans leurs relations bilatérales, les Hautes Parties contractantes s’abstiendront, conformément à la Charte des Nations Unies, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de l’autre Partie, ou tout autre acte incompatible avec les buts et objectifs des Nations Unies. Par conséquent, aucune considération ne peut être invoquée pour justifier le recours à la menace de la force ou l’emploi direct ou indirect de la force.

    5. Règlement pacifique des différends : Conformément à l’esprit du présent Traité, les Hautes Parties contractantes régleront les différends qui pourraient s’élever entre elles par des moyens pacifiques, afin que la paix et la sécurité internationales ne soient pas mises en danger. Ils s’engagent, dans un esprit de confiance, à parvenir à une solution équitable de tous les différends bilatéraux conformément au droit international.

    6. Coopération pour le développement : Les Hautes Parties contractantes s’efforceront d’œuvrer au développement des potentialités de la coopération bilatérale dans un cadre d’échange visant à la réduction progressive des écarts de développement. En ce sens, ils prendront en compte la nécessaire instauration d’un nouveau climat de solidarité économique et financière susceptible d’ouvrir la voie à un approfondissement de la coopération dans les différents domaines, économique, scientifique et technologique, environnemental, social, culturel et humain.

    7. Respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales des personnes : Les Hautes Parties contractantes réitèrent leur respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. En ce sens, ils favoriseront l’exercice effectif des droits et libertés civils, politiques, économiques, sociaux et culturels et de l’ensemble des droits et libertés inhérents à la dignité de la personne humaine et indispensables à son libre et plein épanouissement.

    8. Dialogue et compréhension entre les cultures et les civilisations : Les Hautes Parties contractantes favoriseront toutes les actions visant à créer un espace culturel commun, en s’inspirant de leurs traditions, de leurs liens historiques et humains et de leur appartenance à une même culture méditerranéenne. Ils trouveront dans les principes de tolérance, de coexistence et de respect mutuel le guide qui nous permettra de tisser un patrimoine commun solide et fructueux. Dans ce contexte, les deux Parties s’efforceront de promouvoir une connaissance mutuelle accrue et renforcée et de développer une meilleure compréhension entre leurs citoyens et leurs peuples.

    « En conséquence, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays », a conclu la Présidence de la République.
    C’est le cas depuis des siècles. C’était le cas hier et c’est le cas aujourd’hui.

    La raison est simple, il y a des tombes de martyrs et de cimetières aux quatre coins du pays. Dans une forêt, dans une steppe, à la lisière d’un village. Quel que soit l’endroit où vous creusiez, vous verriez les traces de ceux qui paient le prix à payer pour faire de l’Algérie une patrie-nation.

    Nous avions toujours été une nation de grandes revendications, d’idéaux et de grandes luttes. Ils ont essayé de nous détruire, pendant que nous nous efforcions de reconstruire l’histoire et de renforcer l’Algérie.

    Nous avions toujours aimé et savions jouer dans la cour des grands. Nous n’avions jamais aspiré à une histoire facile.

    Voici l’une des nombreuses raisons pour lesquelles l’alliance mondiale avec son front d’intervention international en particulier n’admettraient jamais que l’Algérie réorganisera son État et son emblème de pérennité pour atteindre ses objectifs les plus ambitieux!

    Le destin de notre nation, de notre patrie nous a, toujours donné l’occasion de recommencer et de rouvrir de nouvelles portes pour un nouveau départ, envers un nouveau idéal.

    Le nouveau départ a été donné et une nouvelle ère de remontée a commencé. C’est pourquoi nous sommes attaqués de tous les côtés. Regardez très attentivement autour de vous, à gauche et à droite, vous verrez clairement qui prend position en fonction de l’ordre du jour caché, du discours qu’il promeut et du front sur lequel il se tient. Il suffit de regarde attentivement.

    La pérennité pour le peuple algérien, n’est pas quelque chose qui se produit uniquement en période d’effondrement, les périodes de remontées sont également façonnées sur la pérennité. C’est ainsi que nos combats se dérouleront aujourd’hui et demain.

    La pérennité est la langue de la résistance de l’Algérie
    La pérennité est la langue majoritaire, de la résistance de notre population, pas la langue de la tutelle et du « Parti d’ingérence interne » Elle est également le fondement de la liberté de la majorité du peuple algérien jaloux de son indépendance et de sa capacité d’affronter le monde. Elle-même se poursuit sans interruption depuis l’époque des croisades.

    C’est la découverte de la conscience, la Renaissance de cette mémoire, la reconstruction de cette identité politique, dont les pays agresseurs ne veulent pas qu’elle se concrétise en Algérie ça a toujours été une évidence.
    Nous ne sacrifierons pas l’Algérie pour nos ennemis !
    A qui le prochain tour ?

    Tarek Benaldjia

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Pedro Sánchez sur la pointe des pieds devant le Parlement

    Pedro Sánchez sur la pointe des pieds devant le Parlement

    Espagne, Pedro Sanchez, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Parlement espagnol,

    Les égarements se payent cash. Surtout en politique. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a fait, ce matin, la sourde oreille. Aucun mot sur la crise qu’il a provoquée avec l’Algérie. Convoqué au Parlement espagnol pour s’expliquer sur sa décision « unilatérale » » de soutenir la pseudo-marocanité du territoire du Sahara occidental et ses conséquences sur les relations avec l’Algérie, le « nouvel ami » du Makhzen a éludé la deuxième partie de la question se contentant de défendre ses « maîtres-chanteurs».

    Loin de prendre au sérieux les menaces algériennes d’augmenter le prix du gaz et de boycotter les produits espagnols, Pedro Sanchez, se voulant droit dans ses bottes, s’est contenté d’affirmer qu’ « il n’ y a aucun problème d’approvisionnement ». Une attitude critiquée par la porte-parole du Parti du Peuple, Cuca Gamara, qui a estimé que « Perdo Sanchez et son gouvernement sont complètement déconnectés de la réalité ».

    Dans la foulée, Cuca Gamarra a exhorté le Premier ministre à « réparer le désordre dans les relations avec l’Algérie qui affecte nos relations commerciales ». D’autant que Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines a été catégorique.

    « Tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols », a indiqué le ministère de l’Energie et des mines dans un communiqué. Tandis que le président de la République Abdelmadjid Tebboune l’a qualifié d’ « inacceptable moralement et historiquement ».

    La patrie news, 08/06/2022

    #Espagne #Maroc #Algérie #SaharaOccidental

  • Algérie-Espagne: Les négociations sur le prix du gaz se poursuivent

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    Si le prix du gaz algérien livré à l’Espagne est appelé à augmenter, conformément aux accords conclus entre les deux pays, les négociations sur ce dossier restent toujours difficiles à mener par la partie espagnole dont le groupe énergétique Naturgy est en train de manœuvrer dans une position inconfortable face à la guerre en Ukraine qui a chamboulé le marché et, surtout, face à des relations politiques algéro-espagnoles frappées par la crise depuis le revirement du Premier ministre de ce pays dans la question du Sahara occidental.

    Le groupe espagnol, partenaire de Sonatrach dans la gestion des approvisionnements à travers le gazoduc Medgaz, ne manifeste, certes, aucune inquiétude sur la sécurité des approvisionnements de son pays, dont la consommation gazière dépend grandement du gaz qui lui est acheminé par l’Algérie. Sur ce registre des relations commerciales entre les deux pays, le Président de Naturgy, Francisco Reynés, se montre plutôt rassurant auprès de ses clients locaux. Ce dernier vient d’ailleurs de s’exprimer à nouveau sur la garantie de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien en évoquant les contrats qui lient son groupe à Sonatrach jusqu’à 2032.

    Mais sur le volet des nouveaux prix qui accompagneront ces contrats, M. Reynès affiche plutôt de la retenue, et ne cache pas la complexité qui caractérise les négociations. Celles-ci portent sur une période de trois années allant de 2022 à 2024, et elles ont déjà débuté depuis l’automne dernier, dans une période où l’Espagne jouissait encore d’un traitement de faveur de la part de l’Algérie, aussi bien en matière de livraisons qui allaient être renforcées par voie du Medaz après la fermeture du gazoduc GME, qu’en matière de prix maintenus sans augmentation.

    Mais ces négociations, menées dans une atmosphère d’amitié et de coopération énergétique exemplaire entre les deux pays, n’ont pu résister à l’impact du changement de cap du chef de gouvernement espagnol dans la question sahraouie. Elles se sont retrouvées quasi-inévitablement embarquées dans le froid diplomatique entre les deux pays, même si les hautes autorités espagnoles tentent de minimiser cet impact, répétant qu’il est question simplement d’une révision du contrat déjà conclu avec l’Algérie.

    Dans cette période où l’ensemble des pays européens tentent de trouver de nouvelles opportunités d’approvisionnement gazier pour s’affranchir de la dépendance russe, le patron Naturgy se réjouit qu’«à court terme, en Espagne, nous avons des avantages. L’un est un important potentiel de regazéification et l’autre une liaison privilégiée avec l’Algérie».

    Mais M. Reynès ne manque pas d’évoquer les conséquences géopolitiques de l’heure sur ces avantages.

    Il précise néanmoins que l’évolution des prix obéit à d’autres facteurs. En ce sens, si la durée des contrats est garantie sur le long terme, selon la formule «take or pay», la courbe des prix appliqués est régie par un accord révisable tous les trois ans. «Cela se fait en raison de la volatilité à laquelle les prix sont soumis, même avant la crise actuelle. Nous avons commencé à travailler sur la renégociation du contrat pour la période de janvier 2022 à décembre 2024, en novembre 2021», a-t-il expliqué, ajoutant que «cela n’a rien à voir avec l’invasion de l’Ukraine ou du Maroc», et qu’«un travail avait déjà été fait, mais s’accorder sur un scénario de prix comme celui-ci n’est pas chose aisée, car les références changent de jour en jour», a-t-il insisté.

    Par Feriel Nourine

    Reporters, 08/06/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz

  • L’Algérie suspend le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne

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    ALGER – L’Algérie a décidé de procéder à la suspension « immédiate » du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne, a indiqué mercredi une déclaration de la Présidence de la République.

    « Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies », a précisé la même source.

    « Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux », a ajouté la déclaration.

    « Cette attitude du gouvernement espagnol s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations Unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région », poursuit la Présidence de la République.

    « En conséquence, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays », a conclu la Présidence de la République.

    APS

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Guariglia: « L’Italie ne veut pas nuire à l’Espagne en Algérie »

    Guariglia: « L’Italie ne veut pas nuire à l’Espagne en Algérie »

    Algérie, Italie, Espagne, Russie, Midcat, Medgaz, Europe,

    Riccardo Guariglia (Chicago, 1961) est l’ambassadeur d’Italie en Espagne. Il est arrivé avec le bateau de Gênes au port de Barcelone il y a deux ans, au pire moment de la pandémie. De Barcelone à Madrid en voiture sur des routes désertes. Peu de gens seront entrés en Espagne de cette manière. Guariglia, d’origine napolitaine, a été ambassadeur en Pologne et chef du protocole diplomatique de l’État. Il mesure très bien les réponses et ne recule devant aucune question.

    L’Italie frappe à la porte de l’Algérie pour étendre les contrats d’achat de gaz naturel dans le but de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. L’Italie offre des investissements technologiques à l’Algérie pour développer sa capacité d’extraction de gaz. L’Italie s’est proposée à l’Algérie comme plate-forme pour la distribution de son gaz au reste de l’Europe. L’Italie essaie-t-elle de profiter de la crise des relations entre l’Espagne et l’Algérie ?

    Je nie catégoriquement cette hypothèse. Il n’y a aucune intention de ce genre de la part de l’Italie. Notre pays essaie seulement de devenir indépendant des approvisionnements russes [40% en ce qui concerne le gaz naturel]. L’Italie est beaucoup plus dépendante de la Russie que l’Espagne. Que fait l’Italie ? L’Italie rend visite à ses autres fournisseurs pour prolonger les contrats. Je parle de l’Azerbaïdjan, de l’Egypte, du Mozambique, du Congo, de l’Angola et de l’Algérie. Avec l’Algérie, nous avons un gazoduc qui ne fonctionne pas à pleine capacité depuis des années [le gazoduc Enrico Mattei-Tramsmed, qui traverse la Tunisie et atteint la Sicile par un pipeline sous-marin] et nous avons proposé de l’utiliser davantage. Je ne pense pas que cela nuise à l’Espagne.

    Q. En avez-vous discuté avec le gouvernement espagnol ?

    Je sais que le gouvernement espagnol le comprend. Nous n’essayons pas du tout d’influencer les relations entre l’Algérie et l’Espagne. Nous ne voulons nuire à personne, et je dois ajouter que les relations entre l’Italie et l’Espagne sont dans un de leurs meilleurs moments.

    L’Italie soutient-elle la reprise du Midcat, le gazoduc qui devait renforcer la connexion avec le reste de l’Europe à travers les Pyrénées catalanes, paralysée il y a plus de trois ans ?

    A. L’Italie soutient la reprise du Midcat. [La SNAM, société publique qui gère le réseau gazier italien, détient 40% de Téréga, société qui gère le réseau gazier du sud de la France].

    Le gouvernement italien a-t-il parlé avec les Français de la reprise du Midcat ?

    En tant qu’ambassadeur en Espagne, je ne peux pas vous le préciser, mais je peux vous dire que nous sommes en communication avec le gouvernement espagnol au sujet des interconnexions. L’Italie a également proposé la possibilité d’un gazoduc offshore entre Barcelone et le terminal italien de Livourne (Toscane). Une étude de faisabilité est en cours sur ce gazoduc, qui est cité dans le dernier document de l’UE sur la politique énergétique (plan Repower EU). Parallèlement, on travaille sur l’hypothèse d’un corridor maritime reliant Barcelone et les usines de Livourne et de La Spezia par une chaîne de petits navires de transport de GNL. Avec huit usines de regazéification de GNL [sept en Espagne et une au Portugal], la péninsule ibérique dispose d’une grande capacité. C’est un fait important. L’objectif est que l’Europe soit aussi indépendante que possible du gaz russe. Toute initiative visant à ouvrir de nouvelles routes et à obtenir de meilleurs approvisionnements doit être considérée comme stratégique.

    Revenons à l’Afrique du Nord. L’Italie et l’Espagne partagent-elles les mêmes critères sur la politique à développer par rapport à l’Afrique du Nord ?

    Les deux pays sont deux acteurs principaux de la Méditerranée. L’Italie a toujours voulu renforcer la stabilité dans cette région, en développant des relations économiques et politiques entre les deux rives de la Méditerranée qui soient mutuellement avantageuses. Nous sommes très impliqués dans la recherche de la stabilité en Libye [un pays en état de guerre civile depuis dix ans] et nous recherchons également la stabilité au Sahel, une région clé pour la lutte contre le terrorisme et l’action contre la migration illégale. L’Afrique du Nord est, à son tour, un groupe hétérogène de pays et ses spécificités doivent être prises en compte. L’Italie considère qu’il est très important, par exemple, de promouvoir les investissements dans la production d’énergies renouvelables en Afrique du Nord et dans la fabrication d’hydrogène vert, qui sera l’un des vecteurs énergétiques du futur. Nos objectifs sont sûrement très similaires à ceux de l’Espagne.

    Nous parlions auparavant des relations entre l’Italie et l’Espagne. Vous avez affirmé qu’elles sont meilleures que jamais. Il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a eu des moments de froideur manifeste. Romano Prodi a fini par se fâcher avec José María Aznar. On ne peut pas dire que Silvio Berlusconi et José Luis Rodríguez Zapatero aient été en communion. Matteo Renzi et Mariano Rajoy se sont ignorés…

    Je pense qu’aujourd’hui nous sommes face à une relation très consolidée. Ces deux dernières années, il y a eu un véritable saut qualitatif. Dans la situation très délicate que nous vivons, l’Italie et l’Espagne ont mûri la conviction de faire un front commun sur de nombreux aspects. Lors de la négociation des plans européens de nouvelle génération (pandémie), l’Espagne et l’Italie ont agi conjointement. Maintenant, il y a une collaboration étroite avant la guerre en Ukraine. Il y a beaucoup de communication entre les deux gouvernements.

    La Vanguardia, 07/06/2022

    #Espagne #Italie #Algérie #RiccardoGuariglia #Russie

  • Le Maroc finance des groupes anti-Polisario en Espagne-CNI-

    Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, CNI, MSP, ASADEH, ACAVITE, DGED

    La pression exercée par le Maroc après la réception du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne, est passée par deux canaux, l’un judiciaire et l’autre médiatique. Un rapport « confidentiel » du Centre National d’Intelligence (CNI) indique que durant les relations tendues entre Madrid et Rabat, les services de renseignement marocains ont « harcelé » Ghali afin d’ »entraver sa mobilité » et de « créer dans la presse un état d’esprit conforme à leurs intérêts ». Le document, auquel El País a eu accès, affirme que le Maroc a alloué « des ressources considérables, y compris des ressources économiques » pour réactiver les procès en cours contre le Front Polisario en Espagne et pour harceler le gouvernement de Pedro Sánchez afin qu’il prenne parti pour le Maroc dans la résolution du conflit sahraoui.

    Dans le dossier annexé au rapport, le CNI inclut une liste d’associations et de groupes qui collaboreraient avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), c’est-à-dire le service de renseignement extérieur marocain. Le document affirme que Rabat fournit des fonds à certains groupes opposés au Front Polisario en Espagne et indique, entre autres, l’Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite), le Mouvement sahraoui pour la paix (MSP) et l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (Asadedh).

    Selon le rapport des services secrets espagnols, la présidente d’Acavite, Lucía Jiménez, a demandé une aide financière au Maroc en 2012 pour « dénoncer le Front Polisario pour les crimes commis contre les Espagnols entre 1973 et 1988 ». Mme Jiménez dément catégoriquement ces propos et nie que l’association ait « jamais » reçu de l’argent du Maroc. « C’est une intoxication fausse et nuisible pour les victimes », se défend la présidente d’Acavite, qui affirme ne pas savoir pourquoi le CNI a pu les mêler à Rabat. Elle estime également « indécent » que les victimes soient utilisées dans des stratégies géopolitiques. Mme Jiménez, qui rejette catégoriquement toute relation avec le pays voisin, annonce qu’elle intentera une action en justice contre ceux qui prétendent qu’Acavite est financée par le Maroc ou lié à lui de quelque manière que ce soit.

    Hach Ahmed impute la rédaction du rapport à un « loup solitaire » du service de renseignement espagnol.

    Le secrétaire général du Mouvement sahraoui pour la paix, Hach Ahmed Baricalla, s’étonne de la « pauvreté » du rapport du CNI, car selon lui, il ne comprend qu’une liste de personnes qui se sont montrées opposées au Front Polisario. « Il s’agit d’un travail d’archives de journaux, ce n’est pas une enquête de renseignement », déclare Baricalla, qui souligne que le contenu « n’est pas très sérieux et ne correspond pas au prestige d’une institution comme le CNI ». Il estime que ce document pourrait avoir été produit par « un loup solitaire » du CNI et doute qu’il s’agisse d’un rapport authentique du service de renseignement espagnol, car « il n’apporte rien de nouveau ».

    Le rapport précise que le MSP agit comme une « façade » pour les services secrets marocains. Hach Ahmed, qui est un ancien représentant du Front Polisario en Espagne, reconnaît qu’ils ont pu infiltrer son organisation, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit « la façade de qui que ce soit ». Il exprime également sa préoccupation quant à la possibilité que derrière le document se trouvent « des secteurs conservateurs qui sont mal à l’aise avec la nouvelle position du gouvernement espagnol et la possibilité de résoudre le conflit au Sahara Occidental », parce qu’ils veulent que le Maroc « continue à être impliqué dans une guerre avec les Sahraouis ».

    Le CNI rappelle que Fadel Breica, blogueur et militant sahraoui appartenant au MSP, a dénoncé avoir été torturé par le Front Polisario en juin 2019 dans les camps de réfugiés de Tindouf. Selon le rapport, Breica a effectué ce voyage sur instructions du Maroc dans le but de « provoquer » la direction du Polisario et de forcer son arrestation. En outre, le document affirme que les « seuls revenus » de l’activiste proviennent du service de renseignement extérieur marocain. Le secrétaire général du MSP précise que ces événements ont eu lieu un an avant la création de son organisation, il ne peut donc y avoir de lien entre les deux événements.

    #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #FrontPolisario #BrahimGhali #CNI #MSP #ASADEH

  • Espagne: Les services secrets déchaînés contre le Maroc

    Espagne: Les services secrets déchaînés contre le Maroc

    Maroc, Espagne, Front Polisario, Brahim Gali, Mouvement Sahraoui pour la Paix, MSP, Hach Ahmed, Sahara Occidental, Fadel Breica, ASADEH, DGED,

    Gonzalez Laya affirme que tout a été utilisé dans la crise avec le Maroc : les écoutes, les dénonciations et les campagnes de presse.

    -Un rapport du CNI révèle les manœuvres du Maroc en Espagne pour encourager une offensive judiciaire et médiatique visant à harceler Brahim Ghali et à créer un état d’esprit dans la presse favorable à ses intérêts.
    -Rabat a utilisé des ressources économiques pour réactiver toutes les plaintes et les procès intentés devant les tribunaux espagnols contre le Front Polisario et son leader.
    -L’ancien ministre des affaires étrangères insiste sur le fait que l’Espagne, qui doit avoir la capacité d’exercer une politique étrangère autonome, a été claire dans la recherche d’une solution pour le Sahara Occidental en accord avec le droit international.

    L’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, qui a été démise de ses fonctions au lendemain de la crise avec le Maroc après que le leader du Front Polisario, Brahim Gali, ait été accueilli pour un traitement Covid-19 en Espagne, affirme que tous les moyens ont été utilisés à l’époque.

    L’ancienne ministre, dans des déclarations à El Periódico de España sur la question de savoir si l’Espagne a cédé au Maroc, d’abord dans son licenciement et ensuite avec le soutien au plan d’autonomie pour le Sahara occidental, n’entre pas dans des considérations et dit seulement qu’elle est « extrêmement respectueuse du principe de loyauté » envers le gouvernement dans lequel elle a servi. En ce qui concerne ce que Pedro Sánchez lui a dit quand il l’a licenciée, elle répond que « c’est une question de discrétion entre le président et ses ministres », et en ce qui concerne la possibilité que l’espionnage de son téléphone ait été fait avec Pegasus, un système dont dispose le Maroc, que « cette question doit être adressée à la personne appropriée ».

    Arancha González Laya a fait cette déclaration le jour même où El País a révélé un rapport du Centre national d’intelligence qui a averti le gouvernement des manœuvres du Maroc en Espagne après l’accueil du leader sahraoui, contre lequel il a encouragé une offensive « judiciaire et médiatique » dans le but de « harceler » Ghali, « d’entraver sa mobilité et de « créer un état d’opinion dans la presse conforme à ses intérêts ».

    Le document du CNI, daté du 24 juin 2021, indique que Rabat a utilisé « des ressources considérables, y compris financières » pour « réactiver toutes les plaintes et actions en justice » déposées devant les tribunaux espagnols contre le Front Polisario et son chef, « ainsi que de nouvelles plaintes et actions », et pour « mobiliser la colonie marocaine » afin qu’elle manifeste contre la décision de prendre Gali, dans le but de « faire pression sur le gouvernement espagnol pour obtenir une position favorable au Maroc dans le conflit du Sahara occidental ».

    Collaborateurs des services secrets marocains

    Le document comprend une annexe avec l’identité de personnes et d’organisations qui collaboreraient en Espagne avec la DGED, le service de renseignement extérieur des forces armées marocaines, parmi lesquelles l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme (ASADEDH), qui en 2007 a déposé une plainte contre Ghali et d’autres dirigeants du Polisario pour « génocide ». Le CNI affirme que cette association est dirigée par la DGED via son président, Ramdan Mesaud Larbi ». Ce dernier a tout démenti à El País.

    Le rapport cite également l’Asociation Canarienne de Victimes du Terrorisme (Acavite), dont la présidente, Lucia Jiménez, nie ces faits, ainsi que d’autres personnes qui auraient collaboré avec les services secrets marocains, dont plusieurs avocats.

    Un autre des collaborateurs présumés mentionnés dans le rapport d’El Pais est Fadel Breica, membre du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), fondé par l’ancien responsable du Polisario Hach Ahmed, que le CNI désigne comme une « façade » pour les services secrets marocains. Ce mouvement a été décrit par l’ancien Premier ministre José Luis Rodríguez Zapatero – défenseur de la thèse marocaine sur le Sahara occidental -, qui a participé par vidéoconférence à son congrès en octobre 2020, comme le grand espoir du peuple sahraoui. Breica et Ahmed nient tous deux tout lien avec la DGED.

    Le même média a révélé un jour plus tôt que les services de renseignement avaient conclu que l’entrée de milliers d’immigrants clandestins à Ceuta en mai de l’année dernière faisait partie de la stratégie de « pression » du Maroc pour amener Madrid à reconnaître sa souveraineté sur l’ancienne colonie.

    Cependant, le journaliste Ignacio Cembrero, spécialiste du Maghreb, affirme sur son compte Twitter que le CNI n’a pas informé correctement le gouvernement de Pedro Sánchez de la crise migratoire à Ceuta et des relations avec le Maroc, puisque la crise avec le Maroc n’a pas commencé en avril 2021 avec l’accueil de Ghali en Espagne. Il affirme que « cela a commencé le 10/12/2020 lorsque Rabat a annulé le sommet avec le gouvernement espagnol et a laissé partir des milliers de migrants vers les îles Canaries ».

    Écoutes, plaintes et campagne de presse

    Lorsqu’on a demandé à González Laya si le Maroc avait transformé l’accueil de Ghali en un élément de confrontation contre l’Espagne et contre elle, alors que le problème était le manque de soutien du gouvernement au changement de position de Donald Trump sur le Sahara, l’ancienne ministre a déclaré que « tout a été utilisé à l’époque pour brouiller une décision humanitaire envers un citoyen espagnol, qui avait besoin d’une aide immédiate ». « Et quand je dis tout, il y a eu tout : écoutes, plaintes, campagnes, y compris de presse. C’était évident », dit-il.

    Elle ajoute que cette aide humanitaire a une longue tradition dans la politique étrangère espagnole « aux Sahraouis et à de nombreuses autres nationalités », et que « nous devons la défendre bec et ongles car elle fait partie de notre identité en tant que pays ».

    Sur la question de savoir si l’accueil de Ghali était une erreur et si le Maroc aurait dû être prévenu, étant donné qu’il y avait déjà eu des troubles au sujet du Sahara, elle a déclaré que « l’Espagne a toujours été très claire sur la nécessité de rechercher une solution concertée, ce qui est très important, conformément au droit international et en apportant un soutien maximal aux Nations unies », ce à quoi elle a ajouté que « l’Espagne doit avoir la capacité d’exercer une politique étrangère autonome, en recherchant toujours les meilleures relations avec ses voisins ».

    En ce qui concerne le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, elle affirme qu’ »il n’y aura de stabilité à long terme que s’il y a un accord entre les parties » et que « ce pacte ne peut être réalisé que par l’intermédiaire de l’envoyé spécial des Nations unies ». Si c’est plus difficile aujourd’hui, alors que l’Espagne a opté pour une seule option, elle affirme que « c’est plus nécessaire que jamais ».

    En ce qui concerne le non-lieu prononcé à l’encontre de l’ancienne ministre pour l’entrée de Ghali, l’intervieweuse, Marisol Hernández, demande à González Laya si elle pense que Rabat en est à l’origine, en raison de deux circonstances : « Il y avait au moins une accusation avec des intérêts marocains et les actions du juge ont été très frappantes. Il n’a jamais accepté aucun des arguments du ministère des affaires étrangères et a complètement changé d’avis juste une semaine avant l’annonce de l’accord avec le Maroc sur le Sahara. L’Audiencia a annulé toute son enquête ».

    L’ancienne ministre a répondu que face à cet épisode, « certainement un peu curieux », il lui restait la décision de l’Audience provinciale de Saragosse, qui, selon elle, était une décision humanitaire, prise conformément à la loi, et a opiné : « Nous avons un problème très grave dans notre pays, qui est une judiciarisation de la politique et la politisation croissante de la justice ».

    À la question de savoir si, après le Sahara, la prochaine revendication de Mohammed VI sera Ceuta et Melilla, la réponse est catégorique : « Nous devons être très clairs avec tous ceux qui ont des doutes : Ceuta et Melilla font partie de l’Espagne et, par conséquent, de l’UE ».

    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Frontpolisario #BrahimGhali #GonzalezLaya #MSP

  • Les dessous de la stratégie de « pression » du Maroc pour que Madrid reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara Occidental

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    Par Tarek Benaldjia

    Les migrants… une carte de pression marocaine sur l’Europe dans la bataille pour la souveraineté sur le Sahara Occidental. Les événements des 17 et 18 mai à la frontière de Ceuta n’étaient pas la première fois que le Maroc utilisait des migrants pour faire pression sur l’Espagne. Ces derniers mois, les îles Canaries espagnoles ont également connu une vague d’immigrants en provenance du Maroc et d’autres pays africains. La stratégie marocaine est similaire à celle poursuivie par la Turquie, qui utilise également la menace de laisser entrer les migrants dans l’Union européenne comme levier dans ses négociations avec Bruxelles.

    Le CNI attribue la crise de Ceuta au « discours agressif » de Rabat sur le Sahara Occidental. Les services de renseignements espagnol ont conclu que l’entrée de milliers d’immigrants faisait partie de la stratégie de « pression » du Maroc pour que Madrid reconnaisse sa souveraineté sur l’ancienne colonie.

    Le 18 mai de l’année dernière, le gouvernement espagnol a tenté de faire face à la crise provoquée par l’entrée, depuis la veille, de milliers d’immigrants irréguliers à Ceuta face à la passivité des autorités marocaines. La situation a déclenché les alarmes au sein du gouvernement et le président, Pedro Sánchez, s’est rendu d’urgence dans la ville nord-africaine, où l’armée avait été déployée pour aider la police nationale et la garde civile, submergées par le flot de personnes qui traversaient la frontière. Ce jour-là, le Centre national de renseignement (CNI) a rédigé un rapport « réservé » de quatre pages, qu’il a envoyé à Sánchez et à d’autres membres de son exécutif. Il y analysait l’état à cette époque des « relations » avec le Maroc « après l’accueil » en Espagne, un mois plus tôt, de Brahim Gali, chef du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pour être soigné pour une infection covid grave.

    Le document, auquel EL PAÍS a eu accès, encadre cet afflux massif d’immigrants dans le « discours agressif » avec lequel Rabat voulait que Madrid change sa position sur la question du Sahara occidental. Et il souligne que le Maroc a tenté « d’impliquer directement le président du gouvernement ». Un deuxième rapport du CNI, daté du 24 juin, insiste sur la même idée en concluant que l’objectif était « de faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il adopte une position favorable au Maroc dans le différend sur le Sahara Occidental ». En mars, 10 mois après la crise de Ceuta, Sánchez a abandonné la position traditionnelle de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara, maintenue pendant 47 ans, et s’est rangé du côté de Rabat, considérant sa proposition d’autonomie pour l’ancienne colonie « comme la plus sérieuse, réaliste et crédible base de résolution du litige ».

    Peu de temps après cette dernière annonce, on a appris qu’en pleine crise de Ceuta, les téléphones portables de Sánchez lui-même, du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska ; de la chef de la Défense, Margarita Robles, et de la chef des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya — qui quittera l’exécutif en juillet suivant — avaient subis des attaques avec le programme d’espionnage Pegasus. L’organisation non gouvernementale Amnesty International avait déjà accusé le Maroc à l’été 2021 d’utiliser ce virus informatique pour espionner 50 000 téléphones, dont celui du président de la France, Emmanuel Macron. Rabat a toujours nié avoir utilisé Pegasus. Le tribunal national enquête depuis un mois sur qui est derrière les attaques contre Sánchez et ses ministres.

    Dans le rapport du 18 mai, le CNI analyse l’évolution de la politique étrangère marocaine dans les mois précédant la crise de Ceuta. Il ressort qu’elle s’était attachée à faire en sorte que le président américain, Joe Biden, maintienne la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara que son prédécesseur, Donald Trump, avait concrétisée en décembre 2020. Le document ajoute qu’après avoir considéré cet objectif atteint, Rabat avait adopté « un discours agressif visant à ce que d’autres pays suivent cette décision ou révisent leur position » sur l’ancienne colonie espagnole.

    « Cependant -le document recueille-, dans le cas de l’Espagne, la position marocaine avait été maintenue dans le cadre d’une relation marquée par la compréhension et la coopération », une situation qui a changé lors de l’arrivée, le 18 avril, de Gali à un hôpital à Logrono. Les services secrets soulignent que Rabat est passé de considérer cet événement comme « une opportunité de discréditer le leader du Front Polisario, à gérer cette situation comme une ‘magnifique opportunité’ pour obtenir de plus grandes concessions de notre pays dans la sphère bilatérale ».

    Une stratégie menée par Mohamed VI

    Pour ce faire, ajoute le CNI, le Maroc a initié « une stratégie parfaitement planifiée et dirigée depuis les plus hauts niveaux du pouvoir » et, plus précisément, par le roi Mohamed VI. « Le monarque marocain a été directement impliqué dans la stratégie en considérant que la décision espagnole a été approuvée par plus hauts niveaux de décision politique dans notre pays et jugé les explications reçues insuffisantes », souligne le service secret. Le rapport souligne qu’à l’époque les autorités de Rabat considéraient déjà que Berlin et Madrid avaient « négativement » influencé leurs aspirations à obtenir plus de soutien au sein de l’UE pour leur position sur la question sahraouie. Pour le Maroc, « la proximité de l’Espagne et sa position » constituaient « l’un des principaux obstacles à l’exercice de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du SO [Sahara occidental] ».

    Le document désigne Fouad Alí el-Himma, conseiller du roi Mohamed VI (avec qui il est ami depuis l’enfance) et fondateur du Parti de l’authenticité et de la modernité, le deuxième plus voté aux élections de 2016 et 2021, comme le planificateur de El-Himma a partagé une table avec Pedro Sánchez en avril à l’iftar (le repas qui clôt le jeûne du ramadan) organisé par Mohamed VI et qui symbolisait la fin de la crise diplomatique. Aux côtés de ce conseiller du monarque, le CNI place le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et les responsables de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, le service de renseignement extérieur dépendant des Forces armées marocaines) , Yassin Mansouri, et de la Direction générale de la surveillance du terrorisme (DGST, le service secret intérieur), Abdellatif Hammouchi.

    La CNI les tient également pour responsables de « diverses actions d’influence » sur les réseaux sociaux, les médias et les tribunaux. Parmi ces dernières, la réactivation de deux procédures devant la Haute Cour nationale contre le leader du Front Polisario qui avaient été mises au placard pendant un certain temps se démarque. Le rapport leur attribue également la prétendue tentative d’introduire le débat sur l’opportunité de recevoir Gali au Congrès par des questions écrites de députés espagnols – entre mai et juin de cette année-là, Vox a présenté près de cinquante de ces questions, un nombre bien supérieur à celle du PP, la deuxième formation la plus active en ce sens —, ainsi qu’en Europe « par l’intermédiaire d’un eurodéputé français », qu’il n’identifie pas.

    Le rapport souligne que le Maroc a maintenu cette stratégie jusqu’au 10 mai 2021 « approximativement », date à laquelle il a entrevu la possibilité que Gali quitte l’Espagne sans qu’aucune action en justice ne soit intentée contre lui, comme cela s’est finalement produit trois semaines plus tard. À ce moment-là, le Maroc a changé de stratégie et l’a recentrée sur la migration irrégulière. Le CNI souligne que jusqu’au 16 mai de l’année dernière « il n’y avait pas eu de changement évident en termes de collaboration bilatérale » sur cette question. Cependant, coïncidant avec la fin du ramadan, il affirme qu’il a commencé à se répandre « parmi la communauté migrante subsaharienne que les FCS [Forces et corps marocains de sécurité] allaient retirer les contrôles sur la côte nord. Cela a provoqué la tentative de départ de plusieurs bateaux des côtes de Tanger et l’arrivée à Ceuta de migrants qui ont nagé toute la journée du 17 mai.

    Itinéraire depuis Rabat

    Le CNI n’hésite pas à affirmer que la police marocaine a reçu des instructions de Rabat « d’assouplir la surveillance dans la bande côtière de Larache à Saïdia [plus de 200 kilomètres] » et que les autorités des communes de la zone « ont instruit les chauffeurs de taxi et propriétaires de moyens de transport à mettre leurs véhicules à disposition pour le transfert des immigrés subsahariens pour les emmener vers la périphérie de Ceuta ». Il a également averti que quelques jours plus tôt, le 15 mai, les autorités marocaines avaient donné « des instructions pour laisser passer les bateaux d’immigrants vers les côtes espagnoles ». Dans le même temps, la présence policière marocaine a disparu au poste frontière d’El Tarajal, « ce qui a facilité l’entrée simultanée de dizaines d’immigrés, notamment des jeunes ». Au moins 10 000 personnes, dont de nombreux mineurs, ont traversé la frontière de manière irrégulière à cette époque.

    Le CNI affiche sa conviction qu’à partir de ce moment, Rabat allait « maintenir comme ligne d’action prioritaire l’adoption de nouvelles mesures souverainistes dans le Sud-Ouest [Sahara Occidental] ». Et il pointe la possibilité qu’elle ait provoqué des incidents qui « rouvriront le débat sur les zones de chevauchement entre les eaux sahraouies et les îles Canaries ». Le parlement marocain avait déjà approuvé en janvier 2020 deux lois qui étendaient la zone économique exclusive sur les eaux du Sahara occidental à 200 milles nautiques, ce qui n’est pas reconnu internationalement. Les services secrets espagnols n’excluent pas non plus que Rabat ait promu « des actions pour tenter de prendre le contrôle de l’espace aérien sahraoui, actuellement sous contrôle espagnol ».

    Le document prédit que Rabat tiendrait à partir de ce moment « un discours dur et inamical lorsqu’il aborderait les questions les plus délicates pour l’Espagne », comme la réouverture des frontières terrestres de Ceuta et Melilla, qui étaient fermés depuis plus d’un an en raison de la pandémie et n’ont rouvert que le 17 mai. Les services de renseignement espagnols rapportent également que le ministre Bourita avait recommandé « de continuer à maintenir une montée progressive de la pression » sur l’Espagne. Et il souligne comme « très probable » que Rabat a appelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations, qui ont eu lieu le jour même de la rédaction du rapport.

    Pour le CNI, dans la crise, il s’agissait de « déterminer le poids qu’a la composante personnelle de Mohamed VI ». Le document conclut en soulignant qu’ »il ne peut être exclu que Rabat laisse au second plan les conséquences pour les relations bilatérales et décide de maintenir son escalade de tension, sans pour autant poursuivre des objectifs précis au-delà de l’écoute des instructions du monarque ».

    La CNI et l’ambassade du Maroc en Espagne ont refusé de commenter le contenu de ce document.
    JOSE BAUTISTA OSCAR LOPEZ-FONSECA
    EL PAIS, 06/06/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #SaharaOccidental #FrontPolisario #BrahimGhali #CNI #Ceuta #Migration

  • L’Espagne salue les « résultats positifs » avec le Maroc

    L’Espagne salue les « résultats positifs » avec le Maroc

    Maroc, Espagne, Pedro Sanchez, Mohammed VI, Isabel Rodriguez,

    Le gouvernement espagnol a exprimé, lundi, sa satisfaction des « résultats positifs » de la nouvelle feuille de route établie entre les deux pays à la suite de la visite effectuée par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, en avril dernier au Maroc à l’invitation du roi Mohammed VI .

    « Nous pouvons nous féliciter car cette nouvelle étape est très positive », a déclaré la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Rodriguez, qui était l’invitée d’une émission de la télévision espagnole (TVE).

    « Nous avons déjà constaté ces dernières semaines les résultats positifs » de cette nouvelle feuille de route établie par les deux pays et qui a permis, selon Rodriguez, d’avancer sur plusieurs dossiers bilatéraux d’intérêt commun.

    Dans ce sens, la porte-parole de l’exécutif espagnol a exprimé la volonté de son pays d’aller de l’avant dans le renforcement des relations avec le Maroc et la consolidation d’un partenariat bénéfique.

    « Nous continuons d’avancer sur cette feuille de route établie avec le Maroc pour améliorer cette relation de voisinage, et surtout pour avancer dans des dossiers importants pour notre pays comme l’immigration, l’économie et la sécurité », a-t-elle souligné.

    Pour atteindre cet objectif, Rodriguez a noté que plusieurs départements ministériels espagnols travaillent sur des « accords décisifs » qui concernent les relations avec le Maroc.

    Assahifa, 06/06/2022

    #Maroc #Espagne