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  • Le Maroc débute l’opération « Marhaba »

    Le Maroc débute l’opération « Marhaba »

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    L’opération d’accueil de la diaspora de retour au Maroc pour l’été « Marhaba » (« Bienvenue »), a repris dimanche 5 juin. Elle était interrompue depuis deux ans pour cause de pandémie de Covid-19 puis de dissensions diplomatiques avec l’Espagne au sujet du Sahara occidental. Après la réouverture des frontières maritimes le 12 avril, les premiers navires transportant des Marocains résidant à l’étranger sont arrivés au port de Tanger, avec le double de moyens, selon Rabat.

    En 2019, ils étaient plus de trois millions de passagers et plus de 760 000 véhicules à avoir traversé le détroit de Gibraltar via les ports espagnols. « Marhaba 2022 » devrait battre des records, avec une manne de devises non négligeables après deux ans de pandémie : le dispositif marocain a été revu à la hausse.

    Pris en charge dès les ports de départ
    Les membres de la diaspora seront pris en charge dès les ports européens de Gênes, Sète, Marseille, Motril, Almeria ou Algésiras. À l’arrivée au Maroc, ils seront accueillis sur 17 sites dans les ports et aéroports par 1 000 agents, dont les équipes de la fondation Mohamed V pour la solidarité, qui chapeaute l’organisation de « Marhaba ».

    L’accent est mis sur le soutien matériel et médical. L’autorité portuaire de Tanger, principal port d’accueil, dit avoir investi l’équivalent de 15 millions d’euros dans ses infrastructures.

    Afflux record de Marocains

    Pour que se dessine à nouveau ce dispositif, il aura fallu attendre la fin de la crise diplomatique et la reprise de la coopération transfrontalière. L’Espagne s’attend aussi à un afflux record de Marocains pour l’été, lors du début des opérations d’accueil et de transit, dans 10 jours. Madrid a annoncé aussi un dispositif renforcé, avec notamment le déploiement de 15 000 membres des forces de l’ordre.

    Selon le journal espagnol El Pais, des délégations des deux pays se réuniront mardi 7 juin pour discuter des conditions de reprise de la circulation des personnes et des biens entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.

    RFI, 06/06/2022

    #Maroc #Opération_Marhaba #RME #Vacances

  • Le DG de Naturgy enterre le projet de gazoduc Nigeria-Maroc

    Le DG de Naturgy enterre le projet de gazoduc Nigeria-Maroc

    Maroc, Espagne, Algérie, Naturgy, Francisco Reynés, gazoduc Nigeria-Maroc, Gaz,

    L’Espagne traverse une crise énergétique et doit trouver des solutions à court et long terme pour garantir la disponibilité du gaz. Pour cela, le premier responsable de Naturgy, compagnie espagnole de distribution du gaz, Francisco Reynés, a jugé important de garder des «relations privilégiées» avec la partie algérienne qui a démontré sa «fiabilité» en respectant le contenu des contrats d’approvisionnement signés entre les deux pays.

    «Le plus important est de garantir des contrats d’approvisionnement à long terme»

    Revenant sur la possibilité de la réalisation d’un gazoduc liant le Nigeria à l’Espagne en passant par le Maroc, le premier responsable à la tête de Naturgy s’est montré sceptique et ne croit pas en ce projet qui exige non seulement des sommes importantes qui frôlent les 30 milliards de dollars, mais aussi un espace-temps de 20 ans au minimum pour le parachèvement du projet, et cela sans évoquer les problèmes technique qui se posent.

    «Penser à court terme que les interconnexions résoudront une partie importante de notre problème n’est pas très réaliste. Ensuite, il y a les problèmes techniques, la capacité à aborder ces gros travaux», affirme-t-il avant d’enchainer : «J’étais avec le Président du Nigeria, en visite en Espagne, et je lui posais des questions sur les deux grands projets qu’ils ont pour acheminer le gaz nigérian et l’amener en Europe. L’un, en surface, qui traverserait 13 pays de l’Afrique sub-saharienne et qui va jusqu’au Maroc, et de là, il se connecterait avec l’Espagne. Cela fait plus de 2.000 kilomètres de long, traversant des pays connaissant de graves problèmes politiques, le terrorisme…

    L’autre est un gazoduc marin de 5.800 kilomètres. Il me parlait d’investissements de 30 milliards d’euros… Ce sont des projets de longue haleine, 20 ans minimum». De ce fait, l’Espagne possède deux solutions à court terme, d’après le directeur général de Naturgy Francisco Reynés : «Nous avons quelques avantages en Espagne. L’un est un important potentiel de regazéification, l’autre une liaison privilégiée avec l’Algérie. Le plus important est de garantir des contrats d’approvisionnement à long terme».

    Abdallah A.

    L’Algérie aujourd’hui, 05/06/2022

    #Maroc #Espagne #Algérie #Gaz #Gazoduc_nigeria_maroc #Francisco_Reynés #Naturgy

  • La crise de Ceuta, selon les services secrets espagnols

    La crise de Ceuta, selon les services secrets espagnols

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    Le CNI a attribué la crise de Ceuta au « discours agressif » de Rabat sur le Sahara occidental.
    Les services de renseignement ont conclu que l’afflux de milliers d’immigrants faisait partie de la stratégie de « pression » du Maroc pour amener Madrid à reconnaître sa souveraineté sur l’ancienne colonie.

    Le 18 mai dernier, le gouvernement espagnol tentait de gérer la crise provoquée par l’entrée de milliers d’immigrants illégaux à Ceuta la veille, face à la passivité des autorités marocaines. La situation a déclenché l’alarme au sein du gouvernement et le président, Pedro Sánchez, s’est rendu d’urgence dans la ville nord-africaine, où l’armée avait été déployée pour aider la police nationale et la Guardia Civil, débordées par la marée de personnes traversant la frontière. Ce jour-là, le Centre national de renseignement (CNI) a rédigé un rapport « réservé » de quatre pages, qu’il a envoyé à Sánchez et à d’autres membres de son gouvernement. Il y analysait l’état des « relations » avec le Maroc à l’époque « suite à l’accueil » en Espagne, un mois plus tôt, de Brahim Ghali, leader du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), pour être soigné d’une grave infection covidienne.

    Le document, auquel EL PAÍS a eu accès, présente l’afflux massif d’immigrants comme faisant partie du « discours agressif » avec lequel Rabat essayait de faire changer Madrid de position sur la question du Sahara Occidental. Et il souligne que le Maroc a tenté d’ »impliquer directement le président du gouvernement ». Un second rapport du CNI, daté du 24 juin, reprend la même idée, concluant que l’objectif était de « faire pression sur le gouvernement espagnol pour qu’il adopte une position favorable au Maroc dans le conflit du Sahara occidental ». En mars, dix mois après la crise de Ceuta, Sánchez abandonne la position traditionnelle de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara, maintenue pendant 47 ans, et se range du côté de Rabat, considérant sa proposition d’autonomie pour l’ancienne colonie « comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du conflit ».

    Peu après cette dernière annonce, on a appris qu’en pleine crise de Ceuta, les téléphones portables de M. Sánchez lui-même, du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, de la ministre de la Défense, Margarita Robles, et du chef des Affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya – qui a quitté le gouvernement en juillet suivant – avaient été attaqués par le programme d’espionnage Pegasus. L’organisation non gouvernementale Amnesty International avait déjà accusé le Maroc à l’été 2021 d’avoir utilisé ce virus informatique pour espionner 50.000 téléphones, dont celui du président français Emmanuel Macron. Rabat a toujours nié utiliser Pegasus. Depuis un mois, le Tribunal Suprême enquête pour savoir qui est derrière les attaques contre Sánchez et ses ministres.

    Dans le rapport du 18 mai, le CNI analyse l’évolution de la politique étrangère marocaine dans les mois précédant la crise de Ceuta. Elle souligne qu’elle s’était attachée à obtenir du président américain Joe Biden le maintien de la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara que son prédécesseur, Donald Trump, avait matérialisée en décembre 2020. Le document ajoute qu’après avoir considéré cet objectif atteint, Rabat a adopté « un discours agressif visant à faire en sorte que d’autres pays suivent cette décision ou révisent leur position » sur l’ancienne colonie espagnole. « Toutefois, dans le cas de l’Espagne, la position marocaine avait été maintenue dans le cadre d’une relation marquée par la compréhension et la coopération », une situation qui a changé lorsque l’arrivée de Ghali le 18 avril dans un hôpital de Logroño a été révélée. Les services secrets soulignent que Rabat est passé de la considération de cet événement comme « une occasion de discréditer le leader du Front Polisario, à la gestion de cette situation comme une ‘magnifique opportunité’ pour obtenir plus de concessions de notre pays dans le domaine bilatéral ».

    Une stratégie dirigée par Mohamed VI

    A cette fin, ajoute le CNI, le Maroc a initié « une stratégie parfaitement planifiée et dirigée depuis les plus hautes sphères du pouvoir » et, plus précisément, par le roi Mohamed VI. « Le monarque marocain s’est impliqué directement dans la stratégie car il a considéré que la décision espagnole était approuvée par les plus hauts niveaux de décision politique de notre pays et a estimé que les explications reçues étaient insuffisantes », souligne le service secret. Le rapport souligne qu’à cette époque, les autorités de Rabat considéraient déjà que Berlin et Madrid avaient influencé « négativement » leurs aspirations à obtenir plus de soutien au sein de l’UE pour leur position sur la question sahraouie. Pour le Maroc, « le voisinage de l’Espagne et sa position » constituent « l’un des principaux obstacles à l’exercice de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire du SO [Sahara occidental] ».

    Le document désigne Fouad Ali el-Himma, conseiller du roi Mohammed VI (avec qui il est ami depuis l’enfance) et fondateur du Parti de l’authenticité et de la modernité, deuxième parti le plus voté aux élections de 2016 et 2021, comme le planificateur de cette stratégie. En avril, El-Himma a partagé une table avec Pedro Sánchez lors de l’iftar (repas de rupture du jeûne du Ramadan) organisé par Mohammed VI, qui a symbolisé la fin de la crise diplomatique. Aux côtés de ce conseiller du monarque, le CNI place le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et les chefs de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, le service de renseignement extérieur des Forces armées marocaines), Yassin Mansouri, et de la Direction générale de la surveillance du terrorisme (DGST, le service secret intérieur), Abdellatif Hammouchi.

    Le CNI leur reproche également « diverses actions d’influence » sur les réseaux sociaux, les médias et les tribunaux. Parmi ces dernières, elle souligne la réactivation de deux procédures devant le Traibunal Suprême contre le leader du Front Polisario, qui avaient été mises en veilleuse pendant un certain temps. Le rapport leur attribue également la prétendue tentative d’introduire le débat sur l’opportunité de recevoir Ghali au Congrès par le biais de questions écrites de députés espagnols – entre mai et juin de cette année, Vox a présenté près de cinquante questions de ce type, un nombre bien plus élevé que le PP, le deuxième parti le plus actif en la matière -, ainsi qu’en Europe « par le biais d’un député français », qu’il n’identifie pas.

    Le rapport souligne que le Maroc a maintenu cette stratégie jusqu’à « environ » le 10 mai 2021, date à laquelle il a entrevu la possibilité que Ghali quitte l’Espagne sans qu’aucune action judiciaire ne soit engagée contre lui, comme cela s’est finalement produit trois semaines plus tard. À ce moment-là, le Maroc a changé sa stratégie et l’a recentrée sur la migration irrégulière. Le CNI souligne que jusqu’au 16 mai de l’année dernière, « il n’y a pas eu d’altération évidente de la collaboration bilatérale » dans ce domaine. Cependant, coïncidant avec la fin du Ramadan, il indique qu’il a commencé à se répandre « au sein de la communauté des migrants subsahariens que les FCS [Forces et Corps de Sécurité marocains] allaient retirer les contrôles sur la côte nord. Cela a provoqué la tentative de départ de plusieurs bateaux des côtes de Tanger et l’arrivée à Ceuta de migrants qui ont nagé tout la journée du 17 mai ».

    Instructions de Rabat

    Le CNI n’hésite pas à affirmer que la police marocaine a reçu des instructions de Rabat « pour relâcher la surveillance sur la bande côtière de Larache à Saidia [plus de 200 kilomètres] » et que les autorités des municipalités de la région « ont donné des instructions aux chauffeurs de taxi et aux propriétaires de moyens de transport pour qu’ils mettent leurs véhicules à disposition pour le transfert des immigrants subsahariens afin de les emmener dans les environs de Ceuta ». Elle a également prévenu que quelques jours plus tôt, le 15 mai, les autorités marocaines avaient donné « des instructions pour laisser passer les bateaux d’immigrants vers la côte espagnole ». Dans le même temps, la présence de la police marocaine au poste frontalier d’El Tarajal a disparu, « ce qui a facilité l’entrée simultanée de dizaines d’immigrants, surtout des jeunes ». Au moins 10.000 personnes, dont de nombreux mineurs, ont franchi la frontière de manière irrégulière au cours de ces journées.

    Le CNI est convaincu qu’à partir de ce moment, Rabat allait « maintenir comme ligne d’action prioritaire l’adoption de nouvelles mesures souverainistes dans le SO [Sahara occidental] ». Et il note la possibilité qu’elle provoque des incidents qui « rouvriraient le débat sur les zones de chevauchement entre les eaux sahraouies et les îles Canaries ». Le parlement marocain avait déjà approuvé en janvier 2020 deux lois étendant la zone économique exclusive sur les eaux du Sahara occidental à 200 miles nautiques, ce qui n’est pas reconnu internationalement. Les services secrets espagnols n’excluent pas la possibilité que Rabat favorise « des actions pour tenter de prendre le contrôle de l’espace aérien sahraoui, actuellement sous propriété espagnole ».

    Le document prévoit que Rabat maintiendra désormais « un discours dur et inamical lorsqu’il s’agira de traiter les questions les plus sensibles pour l’Espagne », comme la réouverture des frontières terrestres de Ceuta et Melilla, fermées depuis plus d’un an en raison de la pandémie et qui n’ont été rouvertes que le 17 mai. Les renseignements espagnols rapportent également que le ministre Bourita avait recommandé de « continuer à maintenir une augmentation graduelle de la pression » sur l’Espagne. Et il note qu’il est « très probable » que Rabat ait appelé son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, pour des consultations, ce qui a eu lieu le jour même de la rédaction du rapport.

    De l’avis du CNI, le poids de la composante personnelle de Mohammed VI dans la crise a été « décisif ». Le document conclut qu’ »il n’est pas exclu que Rabat laisse de côté les conséquences sur les relations bilatérales et décide de maintenir l’escalade de la tension, sans poursuivre d’objectifs spécifiques au-delà des instructions du monarque ».

    Tant le CNI que l’ambassade du Maroc en Espagne ont refusé de commenter le contenu de ce document.

    JOSÉ BAUTISTA ÓSCAR LÓPEZ-FONSECA

    El Pais, 06/06/2022

    #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Migration #Canaries #Ceuta #Melilla #BrahimGhali

  • Maroc: 3000€ pour arriver aux îles Canaries en patera

    Maroc: 3000€ pour arriver aux îles Canaries en patera

    Maroc, migration clandestine, Espagne, Îles Canaries, organisations criminelles,

    3 000 euros pour une patera qui vous emmène du Maroc aux îles Canaries
    La police nationale a démantelé deux organisations criminelles qui ont réussi à débarquer 204 migrants marocains dans six bateaux au large des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura.

    La police nationale a démantelé deux organisations criminelles qui travaillaient ensemble et se consacraient au trafic de migrants entre le Maroc et les îles Canaries. Les deux organisations ont réussi à débarquer 204 migrants marocains dans six petits bateaux au large des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura. Les réseaux criminels ont facturé à chaque personne une moyenne de 3 000 euros.

    Bien que le soutien du gouvernement de Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental comme monnaie d’échange pour tenter de calmer les flux migratoires en provenance du Maroc pourrait laisser penser que l’arrivée de petits bateaux serait réduite, jusqu’à présent les chiffres montrent le contraire. Entre le 1er janvier et le 31 mai (dernières données), 8 258 personnes sont arrivées sur les côtes des îles Canaries, soit 52 % de plus que l’année dernière à la même période, selon les dernières données du ministère de l’intérieur.

    Les huit arrestations effectuées dans le cadre de cette dernière opération ont eu lieu aux îles Canaries, dans les provinces de Las Palmas (4), Murcie (2), Cadix (1) et Biscaye (1), toutes pour des délits contre les droits des citoyens étrangers, appartenance à une organisation criminelle et faux documents. Trois des personnes arrêtées sont toujours en détention provisoire.

    Les investigations des agents ont permis de déterminer à la fois le modus operandi des organisations et les rôles joués par leurs membres, l’identité des dirigeants, les itinéraires empruntés, les points de départ et les montants facturés aux migrants pour les amener en Espagne par skiff.

    Les enquêteurs ont également pu découvrir que le réseau criminel faisait payer chaque migrant en moyenne 3 000 euros, bien qu’au départ, ils demandaient un paiement de 4 000 euros et que, s’ils n’avaient pas assez de migrants pour que le bateau atteigne sa pleine capacité, ils baissaient le prix à 2 500 euros. Le nombre de bateaux et de migrants transférés étant connu des agents, un bénéfice de plus de 600 000 euros a été estimé pour l’organisation.

    Estrella digital, 06/06/2022

    #Maroc #Migration #Espagne #IlesCanaries #OrganisationsCriminelles


  • African Lion 2022 : l’Espagne ne sera pas au Maroc

    African Lion 2022 : l’Espagne ne sera pas au Maroc

    African Lion 2022, Maroc, Etats-Unis, Africom, Espagne, Tunisie, Sénégal, Ghana,

    Après avoir raté l’édition de l’an dernier en raison de la crise diplomatique avec le Maroc, l’Espagne ne participera pas non plus au « African Lion 22 », manœuvres militaires organisées par les armées américaine et marocaine, qui se déroulera du 20 juin au 1er juillet à Maroc, Tunisie, Sénégal et Ghana.
    Des sources militaires et diplomatiques ont déclaré à EFE que les forces armées espagnoles ne participeront pas au « African Lion 22 ». Ils n’avaient pas non plus participé à l’édition 2021 de ces manœuvres, organisées en pleine crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.

    L’Espagne avait raté l’édition de l’an dernier qui devait se dérouler entre autres au Sahara, une option finalement écartée par les Etats-Unis. Le choix du Sahara avait été retenu quelques mois après l’annonce, en décembre 2020, de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

    Plus de 7 000 militaires des États-Unis et des pays alliés participeront à l’édition de cette année, qui se déroulera dans différentes régions du sud du Maroc (Agadir, Tan-Tan, Mehbes, Taroudant et Ben Guerir) et du centre (Kenitra), a annoncé le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM).

    Le « Lion d’Afrique », fruit de la coopération militaire entre les Etats-Unis et le Maroc, comprend des exercices militaires d’assistance terrestre, aérienne, maritime et humanitaire.

    The Maghreb Times, 06/06/2022

    #Maroc #AfricanLion2022 #Espagne #EtatsUnis #Africom #Tunisie #Sénégal #Ghana #Espagne

  • Naturgy: Rien à craindre concernant le gaz provenant d’Algérie

    Espagne, Algérie, gaz, Sonatrach, Naturgy, Medgaz, Maroc, Sahara Occidental,

    Reynés (Naturgy) : « Le contrat gazier avec l’Algérie n’est pas en danger ni risque de l’être »
    Le président de Naturgy estime que les interconnexions ne résoudront pas le problème à court terme

    Le président de Naturgy , Francisco Reynés , a assuré que le contrat gazier avec l’Algérie n’est ni en danger ni suspect et que la position du gouvernement algérien sur le problème marocain ne doit pas affecter, ni n’affecte, l’approvisionnement en gaz de Algérie.

    Dans une interview publiée ce dimanche dans La Vanguardia, Reynés a tenu à rassurer sur le rôle de l’Algérie en tant que principal fournisseur de gaz de l’Espagne et a rappelé que le contrat avec la société algérienne Sonatrach, son principal fournisseur de gaz, est « jusqu’en 2032 et avec la volonté du pièces à renouveler ».

    Reynés a également averti que « le monde est condamné à une hausse des prix du gaz dans les années à venir, ce qui » n’est bon pour personne « .

    Selon Reynés, les interconnexions nécessitent « une coordination et de gros investissements » et il y a beaucoup de projets arrêtés parce que les territoires par lesquels ils doivent passer ne s’accordent pas ou posent beaucoup de conditions, pour lesquelles il estime qu’à court terme, les interconnexions ne sont pas va résoudre un problème partie importante du problème.

    Le Midcat est compliqué

    En ce sens, il a assuré que la liaison Midcat, qui relierait l’Espagne à la France, pourra techniquement être construite en trois ans, mais elle traverse 50 communes de la province de Gérone. « L’obtention des autorisations est compliquée. Et puis il y a le côté français », a-t-il souligné.

    Dans le contexte où nous nous trouvons, Reynés considère qu’une politique énergétique commune est nécessaire dans l’Union européenne.

    Il a également assuré que la connexion avec le gaz nigérian est un projet à long terme, un minimum de 20 ans.

    Concernant le mécanisme du gouvernement pour plafonner le prix du gaz et réduire la facture d’électricité, Reynés a déclaré que le prix baissera en raison de l’énergie, mais il devra y avoir une charge pour tout le monde où le coût réel du gaz est compensé. « Mais le net de l’ensemble de la facture va baisser, nous l’estimons à environ 15% », a-t-il précisé.

    Reynés a assuré que le projet Gemini de diviser Naturgy en deux sociétés ne s’est pas arrêté et qu’ils continuent à y travailler.

    El periódico de la energía, 06/06/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #Gaz #SaharaOccidental #Medgaz #Sonatrach #Naturgy

  • Pedro Sanchez: Le Maroc, Qatar et Nigeria pour séduire Biden

    Espagne, Pedro Sanchez, Maroc, Qatar, Nigeria, Algérie, Etats-Unis, Joe Biden,

    Maroc, Qatar et Nigeria, les alliances énergétiques de Sánchez pour gagner les faveurs de Biden
    L’agenda international de la Moncloa s’est concentré sur les rencontres qui lui permettront de devenir indépendante des hydrocarbures russes et algériens. Tous « partenaires » des États-Unis

    Le 14 juin, l’image de Pedro Sánchez s’adressant à Joe Biden dans les couloirs du siège de l’Otan en guise de « réunion bilatérale » a occupé toute l’actualité. Une « impolitesse » que le président espagnol tente de corriger depuis un an. La menace russe et les alertes économiques rendent plus que jamais nécessaire l’amitié du président des Etats-Unis. Sánchez a choisi de s’attirer les faveurs de Biden par le biais d’une alliance énergétique avec la Maison Blanche et ses partenaires régionaux.

    « L’Espagne veut retrouver une position privilégiée dans ses relations avec les États-Unis », déclare José María Peredo, professeur de relations internationales à l’Université européenne. « La situation de guerre en Russie l’amène à renforcer les relations géopolitiques ainsi que dans la question énergétique . Dans ce scénario d’intérêts plutôt que de valeurs, l’énergie est un facteur clé. L’Espagne a un rôle actif car elle lie la question énergétique à ses intérêts de politique étrangère », ajoute le professeur.

    Le premier est le Maroc. La photo du 7 avril dernier de Sánchez à Rabat avec le roi du Maroc, Mohamed VI. Une poignée de main qui a témoigné du changement de position de la Moncloa avec le Sahara Occidental . Une décision qui a ouvert une crise diplomatique avec l’Algérie, grand fournisseur de gaz de l’Espagne via un gazoduc. Le malaise algérien a déclenché des alarmes énergétiques au milieu de la crise des prix du gaz après l’invasion de l’Ukraine et les sanctions correspondantes sur le nécessaire gaz russe.

    Depuis cette année, les États-Unis fournissent 34,6% de tout le gaz naturel qui entre sur le territoire espagnol et atteint 13 103 gigawattheures (GWh), la plus grande quantité de gaz américain de l’histoire des records de la Reserves Corporation Strategic Petroleum Products (Cores ) datant de 2004. Un chiffre qui dépasse de loin le chiffre de 25 % retenu par les méthaniers américains dans le bulletin statistique des hydrocarbures de décembre 2021.

    Tous les regards se sont tournés vers les États-Unis et Joe Biden. Le Maroc est l’allié stratégique des États-Unis en Afrique du Nord et l’Algérie est le partenaire classique de la Russie dans cette zone géographique. Dans ce contexte, du secteur, ils voient qu’il est compréhensible que l’équipe de Joe Biden soit à l’origine d’une amélioration des relations entre ses deux alliés, l’Espagne et le Maroc, au milieu de la crise entre l’Occident et la Russie. Avec cette opération, Biden atteindrait une meilleure relation entre deux « collègues » et s’assurerait qu’il maintienne sa position de plus grand fournisseur de gaz d’Espagne.

    « L’Espagne joue un rôle actif car elle lie la question énergétique à ses intérêts de politique étrangère. La première chose que nous allons faire est de nous désolidariser de la Russie et ensuite nous allons diversifier nos fournisseurs d’hydrocarbures. C’est là que s’interprète le changement de la relation avec l’Algérie dans son approche du Maroc, la visite du Qatar et du Nigeria », souligne José María Peredo.

    Le Qatar, un nouveau partenaire

    L’autre clin d’œil à Biden de Moncloa est venu le 18 mai. Une délégation massive a débarqué en Espagne accompagnant l’émir du Qatar, le cheikh Tamin Bin Hamad Al Thani. Le Qatar entretient ce type de dialogue stratégique avec très peu de pays : la France, l’Italie, le Royaume-Uni, le Japon, la Turquie et la Chine . Mais surtout, dans le contexte géopolitique actuel après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le pays dominé par la famille Al Thani s’est positionné comme l’un des grands partenaires moyen-orientaux des États-Unis.

    « Le Qatar est le deuxième producteur mondial de gaz naturel », a rappelé l’équipe de Pedro Sánchez dans son communiqué officiel à l’issue de la rencontre. Mais l’Espagne, pour le moment, n’est pas un acheteur privilégié pour le Qatar, comme le montrent les données de Cores.

    Au premier trimestre 2022, malgré le fait que les importations de gaz naturel soient les plus élevées pour cette période depuis 2008, les arrivées du Moyen-Orient (Qatar et Oman) ont à peine représenté 3%, avec une baisse des livraisons du Qatar de 67,4% entre janvier et mars.

    Pression sur Sánchez depuis Bruxelles

    La réactivation de l’agenda international de Sánchez est également marquée par la pression de Bruxelles pour rechercher davantage d’alliés pour assurer l’approvisionnement. « La situation géopolitique et la dépendance à l’égard de la Russie pour l’approvisionnement énergétique de l’Europe contribuent à l’escalade des prix du gaz et de l’électricité », rappelle Carlos Solé, associé responsable de l’énergie et des ressources naturelles chez KPMG en Espagne.

    « Les recommandations de la Commission européenne pour freiner la hausse des prix pointent vers une accélération de la pénétration des énergies renouvelables et la transformation énergétique du secteur vers la réduction de la dépendance aux énergies fossiles et la décarbonisation, la réduction de la demande avec l’amélioration de l’efficacité énergétique et la recherche d’alternatives d’approvisionnement pour réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Russie », précise l’associé de KPMG.

    Un ami en Afrique de l’Ouest

    Le dernier chapitre de l’agenda de Sánchez avec les « partenaires » de Biden a été cette semaine avec la visite à Madrid du président du Nigeria, Muhammadu Buhari. La première visite en Espagne d’un chef d’État nigérian au cours des 17 dernières années. Une rencontre qui a permis à l’Espagne de sourire au Nigeria comme l’un de ses principaux fournisseurs d’énergie « et des plus fiables » -gaz et pétrole- , et au Nigeria d’approcher son deuxième client avec ses hydrocarbures.

    La grande puissance d’Afrique de l’Ouest est devenue l’un des pays qui a le plus augmenté ses expéditions de méthaniers vers les ports espagnols, avec les États-Unis, après la fermeture d’un des gazoducs en Algérie. Le Nigéria a commencé 2021 en représentant 7,9 % de tout le gaz qui est entré en Espagne et, après la fermeture du gazoduc du Maghreb en novembre, il est passé à 17,4 %.

    Ce n’est pas un hasard si les États-Unis et le Nigéria sont venus au secours de l’Espagne lorsque le gaz algérien a cessé de pomper en raison de son conflit avec le Maroc. Les deux pays entretiennent d’excellentes relations bilatérales. La relation entre le Nigéria et les États-Unis est stratégique pour les deux parties, la composante sécuritaire prenant du poids et l’importance du pétrole et du gaz nigérian perdant du terrain en raison de l’exploitation de ses propres ressources aux États-Unis. De leur côté, les États-Unis participent aux tâches de surveillance et de contrôle dans le golfe de Guinée à travers l’initiative « African Partnership Station » et fournissent une coopération militaire, de renseignement et antiterroriste.

    Par conséquent, Pedro Sánchez a travaillé avec de grands alliés de Joe Biden ces derniers mois et a réussi à réduire son exposition énergétique à la Russie et, surtout, à l’Algérie. Une tâche diplomatique qui s’achèvera le 29 juin avec le sommet de l’Otan à Madrid . Une rencontre où Pedro Sánchez et son équipe espèrent transformer cette conversation de couloir en une rencontre avec les honneurs.

    Voz Populi, 05/06/2022

    #Espagne #PedroSanchez #Joe_Biden #Maroc #Nigeria #Qatar

  • Espagne : Feijoo Nuñez envoie un autre message au Maroc

    Espagne : Feijoo Nuñez envoie un autre message au Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Espagne, Pedro Sanchez, Feijoo Nuñez,

    72 h après avoir refroidi Akhannouch : Feijoo Nuñez envoie un autre message à Rabat

    Akhannouch vient d’en recevoir une nouvelle preuve. Feijoo Nuñez n’est pas Sanchez et le PP n’est pas le PSOE. Le Maroc ne peut pas espérer les rallier à ses thèses sur le Sahara Occidental.

    Feijoo Nuñez maintient le cap. 72 heures après avoir opposé une fin de non recevoir au Premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, dépêché à Rotterdam par le Makhzen, pour tenter de le rallier aux thèses du Maroc sur le Sahara Occidental, le président du Parti Populaire espagnol et candidat en puissance à la succession de Sanchez a envoyé un signal fort à Rabat : avec lui, M6 et son régime n’auront droit à aucune largesse. En effet, le PP vient de porter plainte contre la pisciculture lancée par Rabat dans les eaux de l’archipel espagnol des Chafarinas, à 45 kilomètres de Melilla.

    C’est par le biais de Fernando Gutiérrez Diaz de Otazu, député de Melilla et porte-parole du parti à la Commission de défense du Congrès des députés, que le PP a déposé vendredi une plainte pour crime contre les ressources naturelles et l’environnement devant le procureur du tribunal de coordination environnement du Bureau du procureur général de l’État. Une initiative forcément autorisée par le chef du parti, explique le journal espagnol El Confidencial qui rapporte l’information.

    Tout au long de ses 14 pages, la plainte insiste surtout sur « le danger manifeste que fait peser la pisciculture sur l’environnement », car l’exploitation entraîne des rejets qui déstabilisent l’écosystème marin ». Les biologistes qui ont travaillé dans la région ont déjà alerté sur ce risque. Las Chafarinas bénéficie d’une protection spéciale qui en fait une zone spéciale de conservation et un site d’importance communautaire de la région biogéographique méditerranéenne du réseau Natura 2000 et également une zone de protection spéciale pour les oiseaux. Au-delà de la question environnementale, la plainte a une portée politique évidente.

    Sur le plan interne, le PP tente de faire pression sur le gouvernement pour qu’il démantèle une fois pour toutes cette installation qui a commencé à être placée il y a un an et qui s’est achevée au début de l’automne dernier. Le Parti populaire s’attaquera à la passivité de l’exécutif dans cette affaire lors de la comparution de Pedro Sanchez, le 8 juin au Congrès, dans laquelle il expliquera la nouvelle relation avec le Maroc après le soutien qu’il a apporté en mars dernier au plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental.

    Sur un autre plan, le PP réaffirme sa position vis-à-vis du Maroc qui redoute plus que tout de voir Nuñez Feijoo accéder à la Moncloa. Dans une tentative désespérée, Rabat avait envoyé son Premier ministre, Aziz Akhannouch, à Rotterdam, où le PP tenait son congrès européen, pour rencontrer et retourner le favori à la succession de Sanchez.

    La réponse de Nuñez Feijoo a été cinglante : «Même si je suis élu, ma position sur le Sahara Occidental ne changera pas».

    Sadek H.

    L’Algérie aujourd’hui, 5 juin 2022

    #Maroc #Espagne #FeijooNunez #PedroSanchez #SaharaOccidental

  • CIA : Juan Carlos a livré le Sahara pour sauver son trône

    CIA : Juan Carlos a livré le Sahara pour sauver son trône

    Sahara occidental, Maroc, Espagne, Juan Carlos de Borbón, Marche verte, Hassan II, Henry Kissinger, États-Unis, CIA, documents déclassifiés,

    Juan Carlos aurait pu secrètement convenir les termes de la Marche Verte avec Hassan II

    Le prince de l’époque accepta le retrait des troupes et l’entrée de 50 Marocains à El Aaiún. La révélation d’un gâchis médiatique de jupes avec une vedette aurait été un écran de fumée pour couvrir l’impact de la déclassification des documents de la CIA qui prouveraient le rôle de Juan Carlos.

    Cette semaine, de nouveaux documents de la CIA ont été déclassifiés. Quelque 12 500 entrées sont destinées à l’Espagne et contiennent des rapports secrets des services secrets américains sur la Transition, le roi Juan Carlos et la politique intérieure du pays jusqu’aux années 1990.

    Dans cette documentation se trouvent les conversations entre le roi Juan Carlos et l’ambassadeur des États-Unis, Wells Stabller. Selon les journalistes d’El Español Araluce et de Sainz, il serait prouvé que le roi émérite ne s’est pas limité à servir de médiateur dans le grave conflit du retrait de l’armée espagnole du Sahara, mais qu’il se serait mis d’accord avec les États-Unis et le Maroc sur les termes de la Marche Verte. Les raisons? Sécurisez votre couronne. La mise au jour récente d’un bordel de jupe avec une vedette aurait été orchestrée pour que ce fait, infiniment plus pertinent, passe inaperçu.

    Le conflit sahraoui est l’un des chapitres de l’histoire récente qui embarrasse le plus de nombreux Espagnols. Un embarras politique et militaireet que cela signifiait l’abandon cruel des citoyens de la 53e province de l’État, une ville avec un DNI espagnol accepté par ses lois et sa protection.

    L’Espagne, obéissant aux ordres de Juan Carlos, s’inclina devant une armée bien inférieure et quitta lâchement le champ de bataille sans tirer un seul coup de feu et en remettant casernes et armes à son ennemi.

    Luis Rodríguez de Viguri, secrétaire général du gouvernement du territoire jusqu’à son départ d’Espagne, a déclaré : « Maintenant, nous ne pouvons penser qu’aux responsabilités historiques. L’intérêt de liquider les aventures colonialistes au prix du génocide des indigènes a prévalu, ce qui est le cas du peuple sahraoui ».

    La marche Verte

    Franco avait annoncé en 1974 qu’il organiserait un référendum d’autodétermination. Le Maroc a lancé tous ses rouages ​​pour l’éviter et avant le différend, l’ONU a commandé un avis au Tribunal de La Haye. Conclusion : le Sahara Occidental n’avait aucun lien souverain avec le Maroc ou la Mauritanie. Le 6 octobre 1975, les services de renseignement de l’armée espagnole avaient informé Franco, déjà très malade, des projets du roi marocain de s’emparer du Sahara. Un territoire vital d’un point de vue géostratégique, riche en phosphates, fer, pétrole et gaz.

    Franco mourant et le prince Juan Carlos ont assumé les fonctions de chef de l’État. La situation était critique. Juan Carlos s’est inquiété de la situation au Sahara, alors que l’affaire portugaise était toute récente. S’il n’y parvenait pas correctement, il pourrait perdre sa couronne avant d’être ceint.

    Jusqu’à présent, il y avait des soupçons fondés selon lesquels Juan Carlos avait demandé la médiation des États-Unis dans cette crise. Kissinger aurait accepté et intercédé auprès de Hassan II et de cette demande émergerait un pacte secret par lequel Juan Carlos s’engagerait à céder le Sahara espagnol au Maroc en échange d’un plein soutien politique américain lors de son prochain mandat de roi d’Espagne. Des faits que les documents déclassifiés pourraient corroborer et qui pourraient qualifier le comportement du roi émérite de Haute Trahison.

    Et c’est que la loi organique 10/1995, du 23 novembre, du Code pénal prévoit au titre XXIII : des crimes de trahison et contre la paix ou l’indépendance de l’État et relatifs à la défense nationale, les articles 581 et 582 chapitre I : crimes de trahison. à une puissance étrangère de déclarer la guerre à l’Espagne ou de s’entendre avec elle dans le même but, sera puni d’une peine d’emprisonnement de quinze à vingt ans. Article 582. L’Espagnol qui facilite l’entrée de l’ennemi en Espagne, la saisie d’une place, d’un poste militaire, d’un navire ou d’un aéronef d’État, d’un quartier-maître ou d’entrepôts d’armement.

    De la loi de succession, Don Juan Carlos a essayé de s’assurer la loyauté de l’armée avec laquelle il avait une relation magnifique. Mais quelques heures avant l’épisode, il n’hésite pas à faire semblant aux militaires qui y sont stationnés : « L’Espagne ne reculera pas, elle remplira tous ses engagements, elle respectera le droit des Sahraouis à être libres ». Pour ajouter l’insulte à l’injure, il a dit : « Ne doutez pas que votre commandant en chef sera là, avec vous tous, dès que le premier coup de feu sera tiré. Quelques heures plus tard, on pouvait parler d’une trahison du peuple espagnol, des Sahraouis et de l’ONU elle-même.

    L’astucieux Hasan Hasan II, déterminé à s’emparer du territoire, organise un mouvement massif de milliers de citoyens marocains contraints d’envahir le Sahara Occidental, connu sous le nom de « Marche verte » se faisant passer pour d’anciens habitants de la région. Avec un fort caractère religieux et patriotique, ils ont exhibé des drapeaux marocains, des portraits de leur roi, Hasan II, et le Coran… : « Nous n’avons d’autre choix que de récupérer notre Sahara, dont les portes nous ont été ouvertes », a déclaré Hassan avec un certain sarcasme… En fait, il avait convenu que seulement 50 entreraient.

    Alors que les civils descendaient Tarfaya, 25 000 soldats marocains des Forces armées royales (FAR) sont entrés par l’est. Détails consultables dans les livres de José Luis Rodríguez Jiménez » Agony, Betrayal Escape. La fin du Sahara espagnol » de José Ramón Diego Aguirre, « Guerre au Sahara » ou « Histoire interdite du Sahara espagnol » de Tomás Bárbulo.

    L’ONU, mal à l’aise et ne sachant pas ce qui se passait, a exhorté Hassan II à se retirer et à respecter le droit international. Tandis que l’Espagne assistait stupéfaite et, l’armée était déconcertée. Mais le prince voulait assurer sa couronne et s’était déjà mis d’accord avec l’Alaouite. Il a même envoyé le ministre de la Présidence en visite de courtoisie dans les campements marocains de la Marche verte.

    Enfin, le 14 novembre 1975 : La déclaration de Madrid cède au Maroc toute la partie nord de l’ancienne province espagnole : 200 000 kilomètres carrés d’une grande importance géostratégique, très riches en minerais de toutes sortes, gaz et pétrole. La Mauritanie (qui les a abandonnés sous la pression du Maroc) se voit transférer 70 000 kilomètres carrés du sud, pauvres et improductifs.

    Le 26 février 1976, l’Espagne retire ses troupes et abandonne la population sahraouie, qui devient domaine marocain. Le Maroc a immédiatement occupé le Sahara. 70 000 Sahraouis ont fui vers les territoires de Tindouf, à 800 kilomètres du désert. Ils les ont bombardés de napalm, femmes, enfants et vieillards. D’autres sont restés au Sahara occidental, où le régime marocain continue d’imposer une stricte occupation militaire.

    Quelques soldats et des dizaines de légionnaires ne les ont pas abandonnés et sont restés au Sahara après la trahison et ont combattu aux côtés du Polisario jusqu’à la fin de la guerre en 1991 ». Et l’ONU qui a promis un référendum d’autodétermination qu’ils attendent depuis 25 ans.

    Pertes pour l’Espagne, à court et à long terme

    La conclusion de Rodríguez Jiménez est que la fuite de l’Espagne du Sahara était une décision peu favorable aux intérêts de notre pays, avec « des conséquences économiques, diplomatiques, de sécurité et de défense ».

    Avec l’abandon de l’ancienne colonie, «l’Espagne a perdu un grand allié», affirme Rodríguez Jiménez. « Un allié dont les liens d’amitié auraient assuré l’accès aux riches ressources naturelles du territoire : « les phosphates [les gisements les plus importants du monde s’y trouvent], le banc de pêche, les mines d’uranium, de cuivre et d’or, ainsi que le pétrole , ben il y avait déjà des sondages avec des signes positifs », « Les accords avec la nation sahraouie auraient pu ressembler à ceux du Commonwealth. Cela nous aurait été bénéfique en termes de sécurité, pouvoir être un État pour contenir l’islamisme radical et un allié en termes de migration ». Mais surtout, nous aurions épargné à nos anciens compatriotes des décennies de souffrance.

    Situation actuelle

    Le roi marocain a ignoré de manière récurrente les résolutions de la plus haute instance de juridiction universelle (l’ONU) et d’une certaine manière fait pression et fait chanter en permanence les dirigeants espagnols. Il a toutes les cartes en sa faveur : le soutien qu’il reçoit des USA, l’hostilité de la gauche pour augmenter notre puissance militaire et dernièrement il menace d’arrêter de contenir les masses d’immigrés à la frontière, pour tout cela on lui accorde toutes sortes de privilèges en termes de collaboration et de développement.

    A cela s’ajoute l’infiltration massive des Marocains en territoire sahraoui et l’évolution démographique de ceux-ci qui ferait gagner le Maroc si le référendum était envisagé.

    Témoignages de soldats ayant vécu le conflit

    Selon les mots de soldats stationnés dans la région à cette époque, comme Diego Camacho, capitaine des troupes nomades du Sahara « C’était la page la plus honteuse que notre nation ait signée en matière internationale »,

    José Taboada, actuel président du CEAS Sahara et militaire à El Aaiun dans la troupe du Génie. « Ce fut une trahison pour le peuple sahraoui qui continue encore aujourd’hui à subir avec l’occupation et l’exil le manque de dignité de l’Espagne » et « Une humiliation pour les militaires qui y étaient stationnés et qui avaient vécu aux côtés des Sahraouis, nos frères et amis ».

    « Nous, soldats, étions convaincus que nous défendrions le Sahara contre l’armée marocaine. En fait, nous avons posé 60 000 mines pour empêcher la Marche verte d’entrer sur le territoire, mais nous avons ensuite reçu l’ordre de les retirer », explique Taboada.

    Le magazine Le nouvel Afrique Asie a publié qu’en 1979, le roi Juan Carlos Ier avait même offert à feu Hassan II la « livraison » de Ceuta au Maroc lorsque Gibraltar a été transféré à l’Espagne par Londres. L’article était signé par le journaliste marocain Selim Malek. A noter qu’au Maroc personne n’ose publier des nouvelles liées à la monarchie alaouite sans son acquiescement.

    Le roi Juan Carlos et Hassan II ont cultivé une profonde amitié pendant des années. On se souvient encore des mots qu’il s’est exclamés entre les larmes lors de ses funérailles : « Hassan II était mon frère aîné ».

    María Fidalgo Casares
    Docteur en histoire, analyste sociale et critique d’art et de littérature. Docteur en histoire de l’Université de Séville, elle écrit dans MUNDIARIO et est universitaire en histoire de l’Andalousie.


    Mundiario, 26/01/2017

    #Sahara occidental #Maroc #Espagne #CIA #Documents déclassifiés #JuanCarlos #Marcheverte

  • Le soutien de Sanchez au Maroc n’a rien donné aux Canaries

    Le soutien de Sanchez au Maroc n’a rien donné aux Canaries

    Pedro Sanchez, Canaries, Espagne, Maroc, Migration,

    L’arrivée d’immigrants aux îles Canaries bondit de 50% malgré le tournant du Sahara
    Depuis que Pedro Sánchez a rétabli les relations avec le Maroc à la mi-mars, plus de 2 700 immigrants irréguliers sont arrivés sur la côte canarienne

    Le soutien du gouvernement au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental comme monnaie d’échange pour tenter de calmer les flux migratoires en provenance du Maroc dans les villes autonomes de Ceuta et Melilla , et dans les îles Canaries , se poursuit sans donner de résultats notables dans cette dernière région. Depuis que Pedro Sánchez a annoncé le changement de position avec le pays voisin, à la mi-mars, 2 700 immigrés irréguliers sont arrivés sur la côte canarienne , selon les dernières données du ministère de l’Intérieur.

    Bien que ces données reflètent que l’arrivée de citoyens africains dans l’archipel a ralenti par rapport aux deux premiers mois de l’année, lorsque 5 496 immigrants sont arrivés, l’accueil de migrants par voie maritime sur le territoire espagnol via les îles Canaries depuis les côtes marocaines Il a augmenté de 50% au cours des cinq premiers mois de 2022 (8 268), par rapport à la même période de l’année précédente (5 494). Dans cette lignée, des sources policières déployées dans cette communauté autonome soulignent à L’OBJECTIF que le tournant du Sahara « a à peine été remarqué » dans l’arrivée des pirogues vers les îles.

    Ils restent une constante, insistent ces mêmes sources. En effet, aux premières heures de ce jeudi, Salvamento Marítimo a secouru 217 personnes d’origine subsaharienne situées dans quatre embarcations précaires dans les eaux proches de Lanzarote et Fuerteventura , dont au moins cinq enfants, comme l’ont rapporté les services d’urgence.

    Face au panorama migratoire des îles Canaries, la nouvelle entente entre Madrid et Rabat a en effet porté ses fruits à Ceuta et Melilla, où la police marocaine exerce un contrôle exhaustif des barrières frontalières. Cependant, après l’ouverture des points de passage frontaliers dans les deux villes autonomes il y a deux semaines, la police et les gardes civils continuent de dénoncer le manque de troupes aux contrôles.

    La Direction générale de la police a offert un total de 40 places dans les deux villes parmi les officiels pour l’opération de la Traversée du détroit , qui se déroulera du 15 juin à septembre, selon ce qu’a appris ce journal. Les agents exigent cependant que le département dirigé par Fernando Grande-Marlaska augmente ses troupes tout au long de l’année et mette fin à ce qu’ils appellent les « unités fantômes ». Un exemple de cela, précisément, est la clôture de Melilla. À ce stade, il y a 100 gardes civils affectés, mais la moitié sont commissionnés à d’autres postes. Il reste donc 50 agents pour la surveillance périmétrique, répartis, bien sûr, en différentes équipes.

    350 immigrés en deux jours

    Au cours des deux derniers mois et demi, le plus haut pic d’ accueil d’immigrants dans la communauté autonome canarienne a été enregistré entre le 27 et le 29 mars, deux semaines après le tour de l’exécutif avec le Royaume du Maroc. En l’espace de 72 heures, 350 immigrants sont arrivés dans l’archipel à bord de différents bateaux après avoir été secourus par Salvamento Marítimo. Ces citoyens, pour la plupart d’origine sahraouie et maghrébine, étaient partis du même point, la ville côtière de Tarfaya (Maroc) .

    Au cours du deuxième week-end de mai, trois cayucos sont également arrivés à Gran Canaria et deux à Lanzarote, des bateaux transportant au total 160 migrants , dont un décédé. Tous étaient d’origine maghrébine et sahraouie, on a donc supposé qu’ils avaient également quitté la ville marocaine susmentionnée.

    Malgré le fait qu’il n’y ait toujours pas de données officielles, ces dernières semaines, des canoës ont également été interceptés sur la route de l’Atlantique – la route maritime suivie par les immigrants dans leur intention d’atteindre la côte canarienne depuis l’Afrique. Sans aller plus loin, ce lundi au moins 44 personnes se sont noyées lorsqu’un bateau a chaviré avec plus d’une cinquantaine de migrants à bord au large du Sahara occidental, selon une porte-parole de l’ ONG Walking Borders sur son compte Twitter. Au cours des quatre premiers mois de l’année, selon les données de cette organisation, au moins 211 personnes sont mortes en tentant d’atteindre la route susmentionnée vers les îles Canaries.

    Renfort maritime

    Face à ce scénario, le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’il réintroduirait en juillet le renforcement des patrouilles maritimes pour stopper l’arrivée de petites embarcations sur les côtes espagnoles. Un accord que les représentants de ce département et de la Migration et des Affaires étrangères ont conclu avec les autorités marocaines vendredi dernier.

    La décision signifie en premier lieu la reprise de ce service jusqu’à présent suspendu en raison de la pandémie de coronavirus. Bien qu’ils ne soient pas encore finalisés, les nouveaux termes de la coopération entre les deux pays, selon El País , augmenteront le temps consacré aux patrouilles en mer et renforceront l’effectif des agents. En outre, les deux pays ont également convenu de revoir les zones pour les adapter ou les étendre en fonction de la pression migratoire.

    Face à ce scénario, le ministère de l’Intérieur a annoncé qu’il réintroduirait en juillet le renforcement des patrouilles maritimes pour stopper l’arrivée de petites embarcations sur les côtes espagnoles. Un accord que les représentants de ce département et de la Migration et des Affaires étrangères ont conclu avec les autorités marocaines vendredi dernier.

    La décision signifie en premier lieu la reprise de ce service jusqu’à présent suspendu en raison de la pandémie de coronavirus. Bien qu’ils ne soient pas encore finalisés, les nouveaux termes de la coopération entre les deux pays, selon El País , augmenteront le temps consacré aux patrouilles en mer et renforceront l’effectif des agents. En outre, les deux pays ont également convenu de revoir les zones pour les adapter ou les étendre en fonction de la pression migratoire.

    The objective, 02 juin 2022

    #Espagne #Maroc #Migration #Canaries #PedroSanchez