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  • Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne

    Accord gazier Algérie-Italie : des sueurs froides en Espagne – Maroc, Sahara Occidental, gaz, Europe, Russie, Ukraine,

    Le dernier accord gazier entre l’Algérie et l’Italie a donné des sueurs froides aux responsables espagnoles. Ces derniers ont choisi un mauvais moment pour brouiller leurs relations avec l’Algérie. Après le revirement de Madrid dans sa position sur le Sahara occidental, le climat entre les deux pays a changé de nature de bout en bout. Après le bon voisinage et les intérêts économiques communs, le gouvernement de Pedro Sánchez a déplacé la question sur un terrain plus sensible touchant directement aux intérêts géostratégiques de l’Algérie. En s’alignant sur les thèses marocaines, l’Espagne n’espérait, tout de même, pas attendre les félicitations des autorités algériennes.

    Pour notre pays, il s’agit d’un acte d’hostilité et d’une trahison d’une puissance sensée jouer la légalité internationale.

    La réaction d’Alger ne s’est pas fait attendre. Le PDG de Sanatrach a annoncé, il y a quelques jours, l’intention de l’Algérie de revoir les prix du gaz pratiqués aux exportations vers l’Espagne.

    Selon Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier, l’accord avec l’Italie a suscité au sein de l’industrie gazière espagnole des craintes qu’il ne renforce la position de l’Algérie dans ses négociations avec l’Espagne sur la question des prix du gaz. Les Espagnols seraient inquiets aussi des répercussions sur la capacité de l’Algérie à maintenir l’approvisionnement de l’Espagne.

    « De hauts responsables espagnols et italiens ont discuté de l’accord gazier italien ces derniers jours et ont l’intention de se revoir plus tard ce mois-ci », indique Bloomberg.

    De son côté, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que les chefs de la diplomatie italien et espagnol prévoyaient de se rencontrer dans les semaines à venir, assurant que les deux pays ont des « contacts diplomatiques constants » et une « excellente relation ».

    Bien qu’un responsable italien proche du dossier ait assuré que l’accord avec l’Algérie « n’affecterait pas les approvisionnements espagnols », il n’en demeure pas moins qu’à Madrid, on craint que « le gaz actuellement destiné à l’Espagne soit détourné vers l’Italie », selon Matteo Villa, chercheur principal à l’Institut italien d’études politiques internationales, cité par la même agence.

    Le spécialiste estime que l’accord algéro-italien arrive à « un moment sensible » pour l’Espagne dont la compagnie énergétique Naturgy se trouve en pourparlers tendus avec Sonatrach sur la question des prix et alors que le pays paie plus cher le GNL, notamment américain livré par méthaniers.

    Sur ce point, une source interrogée par Bloomberg a indiqué que l’Italie elle-même chercherait les moyens d’aider l’Espagne à assurer davantage de cargaisons de GNL et à faire en sorte que son accord avec l’Algérie ne compromette pas les approvisionnements espagnols. Matteo Villa estime en outre que la baisse de la production et des exportations algériennes est un facteur qui aggrave la concurrence entre les pays de l’Union européenne pour s’assurer des parts du gaz algérien.

    Commentant l’accord algéro-italien, le quotidien espagnole El-Mundo a souligné que l’Espagne a perdu ses positions comme hub gazier du sud de l’Europe.

    Pour ce journal, En signant ce contrat avec l’Italie, l’Algérie a opté pour ce pays ami comme un grand allié énergétique européen au détriment de l’Espagne qui perd ses positions comme hub gazier du Sud de l’Europe, a souligné le journal.

    « L’Italie s’éloigne comme elle ne l’a jamais fait de l’Espagne en tant que grand partenaire européen de l’Algérie » en matière de gaz, a écrit mardi El-Mundo, expliquant qu’avec cet accord « colossal » et l’alliance énergétique entre les deux pays, l’Algérie « opte pour ce pays comme grand allié énergétique européen ».

    Et El-Mundo de conclure : « Le drapeau italien a été placé correctement à tout moment et non pas à l’envers comme cela a été le cas lors de la récente rencontre à Rabat entre Pedro S?nchez et le Roi Mohamed VI, créant une forte polémique », observe encore le journal.

    « Le gazoduc qui traverse le Maroc est fermé, le Transmed avec l’Italie se déclenche ».

    Cela étant dit, Il est difficile d’imaginer l’Algérie aller jusqu’à fermer les robinets. Une source algérienne anonyme a écarté, dans une déclaration à un journal espagnol, la fermeture du robinet du gaz avec l’Espagne, mais que l’Algérie « modulera ses relations en direction de certains partenaires de l’Europe du sud qui ont investi en Algérie et qui entretiennent d’excellentes relations traditionnelles avec notre pays ».

    Abir N.

    La Nation, 13/04/2022

    #Espagne #Maroc #Algérie #Italie #SaharaOccidental #Gaz

  • L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie

    L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie

    L’échec de Sánchez : il cède le Sahara et perd l’Algérie – Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Italie, gaz,

    Quelqu’un devrait expliquer ce qui se cache derrière un geste politique aussi inexplicable.
    Au fil des semaines, il devient clair que derrière le renoncement à la défense du Sahara Occidental en faveur du Maroc, trahissant ainsi le soutien historique de tous les gouvernements espagnols et contredisant les résolutions de l’ONU, il n’y a pas eu de coup de maître de Pedro Sánchez. Il n’y avait pas non plus de plan B pour protéger les intérêts économiques. Tout ce qui a été dit à la hâte pour apaiser l’opposition de tout l’arc parlementaire s’est révélé être, une fois de plus, des mensonges et, par conséquent, d’un seul coup, le locataire de la Moncloa a perdu la sympathie du peuple sahraoui, a fait un cadeau au régime marocain de Mohamed VI qui n’aura jamais un retour comparable au cadeau qu’il a fait, a affronté l’Algérie, laissant le flanc du prix du gaz sans protection à un moment totalement inopportun, et a cédé à l’Italie la position préférentielle pour négocier de meilleures conditions sur le marché nord-africain du gaz.

    Si ce n’est pas un manque de stratégie, quelqu’un devrait expliquer ce qui se cache derrière un geste politique aussi inexplicable. Ce samedi, le gouvernement algérien a confirmé que l’Italie est son nouveau partenaire stratégique en Europe et Mario Draghi s’est soudainement retrouvé avec un meilleur prix du gaz qui finira par avoir un impact sur nos factures. Pour les Algériens, l’Italie est devenue un pays ami qui a toujours été là pour eux dans les circonstances les plus difficiles, contrairement à la démarche absurde de l’Espagne. L’Italie est assurée d’une augmentation progressive de son quota de gaz naturel à court, moyen et long terme, tandis que la vice-présidente Teresa Ribera est seulement capable de bredouiller qu’elle espère que l’augmentation du gaz appliquée par le gouvernement algérien sera modérée.

    La politique internationale ne doit pas être élaborée sur un coup de tête, ni être capricieuse. Elle doit suivre certaines lignes directrices pendant des années, elle doit être prudente dans ses alliances et elle doit défendre les intérêts économiques de l’État en question. Pedro Sánchez, qui traite le nid de frelons toujours compliqué de l’Afrique du Nord comme s’il s’agissait de la table de dialogue avec le gouvernement catalan, ne doit rien savoir de tout cela. Penser que l’on peut faire la même chose à l’étranger qu’en politique intérieure et que tout le monde acceptera volontiers d’être maltraité, c’est ignorer totalement les règles du jeu. Autant penser que parce que tant de gens sont en vacances, la crise économique n’existe pas.

    Mais elle existe et elle inquiète les citoyens, dont beaucoup n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec une inflation de 10 % et qui voient avec beaucoup d’irritation le gaspillage de l’argent public avec des rois émérites à Abu Dhabi et des petits-enfants, petits-fils et petites-filles qui vont passer quelques jours à Pâques chez le compatriote. J’espère que le gouvernement rendra compte aux Cortes de ce que cela nous a coûté, en escortes et autres dépenses de l’entourage qui finissent toujours par faire partie du chapitre des dépenses de l’État. Parce qu’ils ont déjà pris soin du ridicule en distribuant des photographies par le biais d’agences officielles qui n’étaient rien d’autre qu’un Photoshop ridicule montrant l’un des petits-enfants, mais seulement à partir de la taille. Quoi qu’il en soit, passez un bon dimanche de Pâques.

    José Antich

  • Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen

    Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen

    Potentiel gazier algérien et opportunité de dominer le marché européen – Europe, gaz, Ukraine, Russie, Italie, Espagne, Tunisie,

    Avec une capacité de production de 130 milliards de mètres cubes (M3)/an, l’Algérie, 10e plus grand producteur de gaz naturel dans le monde, n’a pas vu ses potentiels énergétiques augmenter depuis plusieurs années et ce en raison des coûts très onéreux des investissements, d’une part et d’autre part d’une préjudiciable sous-évaluation des réserves existantes.
    Fournisseur clé en matière de gaz pour l’Europe vers laquelle la majeure partie du volume est exportée au moyen de gazoducs transfrontaliers. Les deux tiers de ces exportations sont destinés à deux pays du sud de l’Europe, l’Italie et l’Espagne.
    Les capacités non utilisée sur le Transmed qui peut transporter jusqu’à 32 milliards de mètres cubes par an, quatre fois plus que le gazoduc Medgaz qui alimente l’Espagne, constitue l’un des points noirs dans la gestion du secteur énergétique plus que jamais appelé à s’adapter aux évolutions géopolitiques sous peines de passer outre des chances de constituer pour le pays des ressources sûres et pérennes devises.

    En sus des potentiels inexploités, les apports supplémentaires en gaz naturel ou gaz naturel liquéfié (GNL) demeurent tributaires de la disponibilité de volumes excédentaires après satisfaction de la demande du marché national et désengagements contractuels envers les partenaires étrangers.
    Certes il y a un peu plus de deux mois, le 2 février, la Sonatrach avait annoncé que les découvertes gazières réalisées sur les champs de Rhourde Sayeh et Rhourde Sayeh Nord situés dans le bloc 236 b du périmètre El Assel, sont exploitables et que la compagnie s’engage dans la voie de tirer profit de ces deux réserves stratégiques. A cet effet Sonatrach avait annoncé le lancement d’une campagne de forages de 24 nouveaux puits sur El Assel, prévoyant par la même, la construction d’une unité de traitement des ressources gazières.
    En attendant, l’Algérie reste pour le moment dans l’incapacité de compenser la baisse d’approvisionnement en gaz russe et ne pourra fournir à l’UE que deux ou trois milliards de mètres cubes de plus au grand maximum.

    Mais à moyen terme, dans quatre ou cinq ans, l’Algérie pourra envoyer de plus grandes quantités en intensifiant ses investissements et en développant de nouvelles réserves essentiellement constituées de gaz non conventionnel, à savoir le gaz de schiste.

    Dans ce contexte, il convient de signaler que l’Algérie prévoit d’investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que dans la prospection et l’extraction de gaz.

    Pour rappel, l’Europe demeure le marché naturel de prédilection pour l’Algérie qui contribue actuellement à hauteur de 11% à ses importations de gaz, pour un volume total d’exportation estimé à 22 milliards de mètres cubes via le gazoduc Transmed, ce qui laisse une capacité de 10 milliards de mètres cubes à exporter, sachant par ailleurs que les unités de liquéfaction qui existent en Algérie ne sont exploitées qu’à 50/60% de leurs capacités.

    Au total, notre pays exporte environ 61% de sa production gazière, dont 39% est destinée à répondre à la demande locale. Les exportations du gaz naturel algérien passent principalement via deux gazoducs pour alimenter l’Europe : le MedGaz qui relie Arzew à Almeria (Espagne), avec un volume de 10,5 milliards de M3 par an, et le TransMed, qui relie l’Algérie à l’Italie, avec un volume d’exportation de 22 milliards de M3/an. Parallèlement, le pays exporte près de 11,5 millions de tonnes de gaz naturel, liquéfié (GNL), vers plusieurs pays dont la Turquie avec environ 37% des exportations, suivie de la France avec 20% et de l’Espagne avec 14%.

    L’Express, 14/04/2022


    Une Europe désarticulée vient chercher refuge en Afrique

    Alors que l’Italie est venue renforcer ses liens dans le secteur de l’énergie notamment, une délégation de l’UE a rencontré récemment, les officiels de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Si les pays africains sont disposés à aider les Européens, qui sont les grands perdants de cette guerre Otan-Russie, l’UE est invitée à son tour à traiter les réfugiés africains comme des Ukrainiens et à corriger certaines positions politiques vis-à-vis des Africains.

    En effet, l’Union européenne renforce ses relations avec le Nigéria, alors qu’elle cherche à diversifier les sources de ses importations de gaz naturel afin de réduire sa dépendance à l’égard de l’énergie russe. Pour sa part, l’Italie, aussi membre de l’Union européenne (UE), a signé un accord avec l’Algérie dans le même sens.

    Le Nigéria est le quatrième fournisseur de gaz naturel liquéfié de l’Europe. Au moins 40 % du gaz nigérian est exporté vers l’Europe.

    L’UE cherche à réduire l’utilisation du gaz russe en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Lundi, des diplomates de l’UE se sont rendus auprès de la compagnie pétrolière publique nigériane pour des réunions visant à renforcer la coopération dans le secteur de l’énergie.

    « Nous ne sommes pas seulement des clients importants pour le Nigéria, nous sommes aussi des partenaires importants dans le secteur du pétrole et du gaz, car certaines des entreprises qui travaillent avec vous viennent d’Europe. Nous partageons donc les mêmes intérêts et les mêmes objectifs », affirme Samuela Isopi, l’ambassadeur de l’UE au Nigéria.

    Le directeur général de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) assure à la délégation européenne que la société souhaite augmenter l’offre de gaz sur le marché mondial.

    Selon les autorités nigérianes, le pays dispose d’une réserve de gaz naturel de 209,5 trillions de pieds cubes (TCF) en janvier 2022.

    Les revenus du pétrole et du gaz représentent environ deux tiers du financement du Nigéria.

    Par ailleurs, l’Italie, qui est un pays membre de l’Union européenne, a également conclu un accord avec l’Algérie dans le contexte de la crise ukrainienne.

    Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a pour sa part annoncé la conclusion d’un important accord gazier avec l’Algérie, qui devrait réduire la forte dépendance de son pays à l’égard des importations russes.

    Dans le cadre de cet accord, qui va entrer en vigueur cet automne, des quantités accrues de gaz seront acheminées par le gazoduc sous-marin Transmed, qui relie l’Algérie à l’Italie via la Tunisie.

    L’Italie achète la grande majorité de son gaz naturel à l’étranger, 40 % de ses approvisionnements provenant de Russie. S’exprimant lors d’une visite dans la capitale algérienne, Alger, Draghi a signalé que son gouvernement avait signé un accord préliminaire sur la coopération énergétique avec l’Algérie. « Immédiatement après l’invasion de l’Ukraine, j’ai annoncé que l’Italie agirait avec la plus grande rapidité pour réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe », dit-il.

    L’Express, 14/04/2022

    #Algérie #UE #Europe #Ukraine #Italie #Espagne #Tunisie #Ukraine #Russie

  • L’Espagne et la Mauritanie, le voisin invisible

    L’Espagne et la Mauritanie, le voisin invisible – Sénégal, Algérie, gaz, Maroc, Sahara Occidental,

    La Mauritanie et le Sénégal partagent un important gisement de gaz dans l’océan Atlantique
    La normalisation des relations diplomatiques avec le Maroc a un coût, dont le plus visible est la quasi-rupture avec l’Algérie. L’ambassadeur d’Algérie à Madrid n’est toujours pas rentré en Espagne après avoir été rappelé pour des consultations.

    Comme le vide politique n’existe pas, le refroidissement soudain des relations entre Alger et Madrid a mobilisé d’autres pays européens désireux d’améliorer leurs relations avec le deuxième plus grand pays d’Afrique du Nord et puissant producteur d’hydrocarbures. En l’espace de trois semaines, le ministre portugais des affaires étrangères, le premier ministre italien et le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères se sont rendus à Alger. L’Italie, angoissée par sa forte dépendance au gaz russe, est devenue le « principal partenaire stratégique » de l’Algérie, selon les autorités locales. Dans la même période, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, s’est rendu à Moscou et à Pékin. L’Espagne est sur le point de perdre le contact avec l’Algérie : c’est le prix à payer actuellement pour le pacte de Rabat.

    Cependant, une visite à Madrid est passée presque inaperçue ces dernières semaines. Le 16 mars, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, s’est rendu dans la capitale espagnole, où il a été reçu d’abord par le roi Felipe VI, puis par le Premier ministre Pedro Sánchez. À 900 kilomètres des îles Canaries, la Mauritanie est le voisin « invisible » de l’Espagne. Au sud du Maroc, du Sahara occidental et de l’Algérie, avec un débouché sur l’océan Atlantique, la Mauritanie, immense pays désertique qui ne compte que 4,6 millions d’habitants, dispose de précieuses zones de pêche et sert de filtre aux flux migratoires. La Mauritanie connaît toutefois un nouveau développement en ce moment : du gaz a été découvert. Dans les eaux bordant le Sénégal, l’exploitation d’un important gisement de gaz est sur le point de commencer.

    Enric Juliana

    La Vanguardia, 16/04/2022

    #Espagne #Mauritanie #Algérie #Sénégal #Gaz #Maroc

  • Sud de l’Europe : L’Espagne perd ses positions de hub gazier

    Sud de l’Europe : L’Espagne perd ses positions de hub gazier

    Sud de l’Europe : L’Espagne perd ses positions de hub gazier – Algérie, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    L’Espagne a perdu ses positions comme hub gazier du sud de l’Europe, a souligné le journal espagnol El-Mundo, notant l’important accord gazier signé entre l’Algérie et l’Italie.
    En signant un important contrat gazier avec l’Italie lundi, l’Algérie opte pour ce pays ami comme un grand allié énergétique européen au détriment de l’Espagne qui perd ses positions comme hub gazier du Sud de l’Europe, a souligné le journal. « L’Italie s’éloigne comme elle ne l’a jamais fait de l’Espagne en tant que grand partenaire européen de l’Algérie » en matière de gaz, a écrit mardi El-Mundo, expliquant qu’avec cet accord « colossal » et l’alliance énergétique entre les deux pays, l’Algérie « opte pour ce pays comme grand allié énergétique européen ».

    L’Espagne recevait de grandes quantités de gaz algérien, la prédestinant à devenir une grande plateforme de gaz pour l’Europe, fait remarquer El-Mundo. Cependant, observe-t-il, au moment où le Premier ministre italien, Mario Dhraghi a « profité de la capacité supplémentaire limitée de l’Algérie d’augmenter ses ventes de gaz, l’Espagne perd ses positions comme hub du Sud de l’Europe pour approvisionner ses partenaires » du continent. M. Draghi, poursuit l’article, se démarque du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pour ce qui est de la question du Sahara Occidental et réclame une solution respectant les droits du peuple sahraoui.

    « M. Sanchez, par contre, ne peut être reçu à Alger avec tous les honneurs comme l’a été Draghi ce lundi, après son virage sur la question du Sahara Occidental sans en informer son principal fournisseur de gaz, en pleine crise énergétique », note le quotidien qui fait remarquer que durant ses entretiens successifs avec les différentes autorités algériennes, le Premier ministre italien s’est fait accompagné du drapeau européen.

    « Le drapeau italien a été placé correctement à tout moment et non pas à l’envers comme cela a été le cas lors de la récente rencontre à Rabat entre Pedro Sanchez et le Roi Mohamed VI, créant une forte polémique », observe encore le journal. « Le gazoduc qui traverse le Maroc est fermé, le Transmed avec l’Italie se déclenche », conclut El-Mundo.

    #Maroc #Espagne #Algérie #Italie #SaharaOccidental #Gaz #Transmed

  • Le rapprochement algéro-italien met fin aux rêves espagnols

    Le rapprochement algéro-italien met fin aux rêves espagnols – UE, Espagne, Italie, Algérie, gaz, hub gazier,

    Si les Italiens se sont montrés très satisfaits du contenu des accords signés, hier, entre l’Algérie et l’Italie portant sur l’augmentation graduelle de l’approvisionnement de l’Italie en gaz algérien, du côté ibérique, ces accords sont qualifiés «de coup dur pour l’Espagne de Pedro Sanchez».

    Lors de la crise ukrainienne, l’Espagne s’est présentée comme le potentiel sauveur de l’Europe et garant de sa sécurité énergétique avec ses infrastructures gazières. Mais la donne a changé, après que Sanchez a décidé de soutenir la proposition marocaine sur la question du Sahara Occidental. La visite du Premier ministre italien en Algérie a signé l’acte de décès du projet espagnol. Le journal espagnol El Confidencial, écrit : «Le Premier ministre italien a enterré le rêve de l’Espagne de devenir le hub gazier de l’Europe». El Pais, quant à lui, a consacré un long article dans lequel il a fait parler sous couvert de l’anonymat deux hauts responsables du secteur de l’énergie pour expliquer combien l’accord algéro-italien va faire mal à l’Espagne et surtout mesurer les dégâts provoqués par la décision de Sanchez. Il faut dire que l’Espagne avait de très bonnes prédispositions pour se positionner comme un éventuel centre de distribution du gaz algérien vers l’Europe, mais cette place privilégiée semble être occupée par l’Italie.

    Une source du secteur privé européen de l’énergie, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré à El Pais que pour l’Europe, le pays idéal pour fournir une partie du gaz provenant de Russie est l’Algérie. «Personne d’autre n’est plus proche. Et dans le secteur de l’énergie, si vous avez un pays proche de vous, cela signifie que vous avez de meilleurs prix. L’Allemagne et les pays d’Europe de l’Est sont devenus dépendants du gaz russe non pas parce qu’ils sont idiots, mais parce que le coût est beaucoup moins cher par rapport aux navires qui arrivent d’autres continents», explique-t-il.

    La même source reconnaît qu’aujourd’hui, la collaboration entre l’Italie et l’Algérie, au détriment de l’Espagne, ne se traduit par aucun chiffre ou contrat précis. Mais il ajoute que Rome a trois atouts en sa faveur pour devenir un éventuel centre de distribution du gaz algérien vers l’Europe. Le premier, selon l’expert susmentionné, est qu’il existe une grande société privée semi-publique italienne, Eni, prête à investir dans l’exploration.

    Le deuxième facteur en faveur de l’Italie est qu’il existe une grande «volonté politique» à Rome pour accroître les importations de gaz d’Algérie. Et le troisième facteur en faveur de l’Italie, selon la même source, est que le pays est très dépendant du gaz russe. « L’Italie a plus faim que l’Espagne, car elle est plus dépendante de la Russie », conclut-il. La source susmentionnée du secteur de l’énergie souligne que, bien que l’Algérie ne puisse pas renoncer à l’argent qui vient de l’Espagne pour le gaz, Madrid «a tué la poule aux œufs d’or».

    L’année dernière, l’Espagne a payé 2,6 milliards d’euros pour le gaz algérien importé. La même source insiste sur le fait que les répercussions vont au-delà de la hausse ponctuelle des prix en ce moment. «Dans ce panorama de guerre, l’Algérie est la clé. Et vous ne crachez pas au visage d’un partenaire. L’Allemagne cherche partout des sources d’énergie. Et nous, qui l’avons si près de nous, venons de fermer une porte. Il se peut que dans un, deux ou trois ans, lorsque l’ambassadeur d’Algérie reviendra en Espagne, il ne sera plus possible de rattraper le temps perdu. L’Italie sera bien installée…», conclut-il.

    A. B.

    L’Algérie aujourd’hui, 14/04/2022

    #Algérie #Maroc #Espagne #Italie #Hub_gazier #UE #Gaz

  • Algérie : Sánchez paie l’alignement sur le Maroc

    Algérie : Sánchez paie l’alignement sur le Maroc

    Algérie : Sánchez paie l’alignement sur le Maroc – Accord gazier, Italie, Pedro Sanchez, Sahara Occidental,

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez commence à payer son alignement sur le Maroc, ce qui a amené l’Algérie à refroidir ses relations avec l’Espagne et à les ouvrir avec l’Italie. Selon le quotidien économique américain Bloomberg, l’alerte a été donnée en Espagne après que le groupe public algérien Sonatrach et l’italien ENI ont signé un accord pour renforcer les connexions gazières entre les deux pays, ce qui pourrait signifier que l’Algérie enverra 12 % de son gaz en Espagne. « L’augmentation des exportations de gaz algérien vers l’Italie a fait craindre à Madrid que son approvisionnement en gaz algérien ne soit affecté », a prévenu l’agence américaine.

    En raison de cette situation, M. Sánchez a improvisé des contacts diplomatiques avec l’Italie pour tenter d’éviter une éventuelle pénurie en Espagne. Selon l’accord entre l’Algérie et l’Italie, le pays transalpin recevra 9 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires par an. Le gaz sera transporté par le gazoduc Transmed, qui passe par la Tunisie et l’île de Sicile. En contrepartie, l’Italie contribuera à l’exploration et à l’exploitation des gisements énergétiques dans le désert du Sahara algérien.

    Le fait est que l’Espagne aspirait à former ce pôle avec l’Algérie, mais, l’alliance avec son rival direct, le Maroc, ayant pris le pas, le projet a été mis en veilleuse. En outre, l’Algérie a menacé d’augmenter le prix du gaz qu’elle envoie en Espagne. L’Algérie est le principal exportateur de gaz vers l’Espagne, couvrant 40 % de ses besoins, de sorte que toute hausse des prix affecterait directement son économie, avec un taux d’inflation qui a déjà atteint 9%. Le deuxième exportateur de gaz vers l’Espagne est, de loin, les États-Unis (19%) et le troisième est le Nigeria (13%). Selon Bloomberg, le gouvernement espagnol a entamé des discussions avec la société algérienne Sonatrach sur les prix de l’énergie, mais sans succès jusqu’à présent.

    Le quotidien L’Algérie d’Aujourd’hui a déclaré que le rapprochement entre l’Algérie et l’Italie « met fin au rêve espagnol, et constitue un revers pour l’Espagnol Pedro Sánchez ». « Pendant la crise ukrainienne, l’Espagne s’est présentée comme le sauveur potentiel de l’Europe et le garant de sa sécurité énergétique avec ses infrastructures gazières [reliant le Maroc et l’Algérie]. Mais la situation a changé lorsque Sánchez a décidé de soutenir la proposition du Maroc sur la question du Sahara occidental. La visite du Premier ministre italien en Algérie a signé l’arrêt de mort du projet espagnol », résume le quotidien.

    L’Algérie soutient traditionnellement la revendication du Front Polisario. Le Conseil de la Nation algérien a dénoncé fin mars le changement de position de l’Espagne sur la « juste cause » du Sahara occidental, qualifiant de « douteux » l’alignement du Premier ministre sur la thèse marocaine de la proposition d’un régime d’autonomie pour l’ancienne colonie espagnole.

    « Le bureau du Conseil de la nation, présidé par Salah Goudjil, tient à exprimer son étonnement face à la surprenante déviation enregistrée dans la position de l’Espagne vis-à-vis de la juste cause sahraouie et le soutien douteux qu’elle a apporté à un processus de colonisation contraire à la légalité des relations internationales », a indiqué le Sénat dans un communiqué. Pour la chambre haute du parlement algérien, ce virage constitue « une dérive et une prise de parti inacceptables contre une cause considérée par les Nations unies comme celle de la dernière colonie en Afrique, en reconnaissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».

    El Nacional.cat

    #Algérie #Maroc #Espagne #Gaz #UE

  • L’accord gazier italien avec l’Algérie inquiète les Espagnols

    L’accord gazier italien avec l’Algérie inquiète les Espagnols

    L’accord gazier italien avec l’Algérie inquiète les Espagnols – Gaz, Union Européenne, UE,

    Citant « des sources bien informées », l’agence Bloomberg affirme que des diplomates italiens et espagnols menaient des pourparlers pour apaiser les tensions entre eux, après que la décision de Rome de sécuriser de grandes quantités de gaz algérien ait suscité des inquiétudes à Madrid quant à l’impact sur sa capacité à obtenir des importations supplémentaires de gaz algérien.

    Les pays européens se bousculent pour se débarrasser des sources d’énergie russes après l’invasion de l’Ukraine, et l’accord conclu par l’Italie pour obtenir des quantités supplémentaires de l’Algérie, équivalant à 12 % de sa consommation, est une étape importante vers la réduction de la dépendance au gaz russe.

    Mais l’accord a suscité des inquiétudes en Espagne, où l’on craint qu’il ne renforce la position de l’Algérie dans les pourparlers de plusieurs mois avec l’Espagne sur le prix, notant que l’Algérie a officiellement annoncé qu’elle n’excluait pas d’augmenter les prix du gaz pour l’Espagne.

    Deux sources bien informées ont déclaré à Bloomberg qu’ »il y a des craintes en Espagne que le nouvel accord avec l’Italie n’entrave la capacité de l’Algérie à poursuivre ses approvisionnements vers l’Espagne ».

    Bloomberg a cité des sources proches des pourparlers, qui ont requis l’anonymat, que des responsables espagnols et italiens ont discuté de l’accord gazier italien avec l’Algérie, et qu’ils prévoient de se revoir plus tard ce mois-ci.

    Un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que les ministres italiens et espagnols prévoyaient de se rencontrer dans les semaines à venir, ajoutant que « les deux pays entretiennent des contacts diplomatiques continus et entretiennent d’excellentes relations ».

    L’accord entre l’Algérie et Rome, conclu lundi dernier, prévoit que l’Italie achète 9 milliards de mètres cubes supplémentaires par an d’ici 2023-2024.

    Une source italienne a précisé à Bloomberg que « l’accord n’affectera pas les approvisionnements espagnols ».

    L’actualité éco, 13/04/2022

    #Algérie #Italie #Espagne #Gaz #Russie



  • « L’auberge espagnole »

    « L’auberge espagnole »

    « L’auberge espagnole » – Maroc, Espagne, Algérie, Sahara Occidental,

    Pourquoi maintenant ? Pourquoi, dans un contexte international tendu, l’Espagne change subitement sa position sur le dossier du Sahara occidentale ? D’aucuns estiment que les autorités de Madrid ont tout simplement cédé aux pressions marocaines qui n’hésitent pas à recourir à des méthodes loin d’être saines, en premier lieu l’utilisation de la question humanitaire et laissant faire des prétendues tensions sur les villes de Sebta et Melilla.

    Si ce facteur peut tenir la route, il y a d’autres éléments susceptibles d’avoir pesé sur la balance. Le conflit russo-ukrainien a chamboulé de fond en comble l’approvisionnement de l’Europe en gaz et du coup le vieux contenant se retrouve contraint de chercher d’autres alternatives au gaz russe. Et il y a fort à parier que Madrid tente de se faire une place sur le prochain échiquier énergétique continental, du moins c’est ce qui ressort des prétentions de son gouvernement et affichées clairement aux responsables de l’Union européenne.

    La presse européenne a fait l’écho récemment d’une sorte de tractation censée transformer l’Espagne en « hub » pour l’entrée, le stockage et la distribution de gaz en Europe, grâce à son gazoduc relié à l’Algérie et 30 % des capacités de regazéification d’Europe, et Madrid en rêve.

    En effet, Alors que l’Europe cherche à réduire sa dépendance au gaz russe, l’Espagne entend se positionner en passage stratégique permettant de diversifier les sources d’approvisionnement du continent. « Nous pouvons être une alternative au gaz russe », insistait-on au ministère des affaires étrangères, dès le début du mois de février, avant même l’invasion en Ukraine. L’idée, depuis, a fait son chemin, estiment certains observateurs. « Avec sa grande capacité énergétique et sa grande expérience dans les énergies renouvelables, l’Espagne peut et va jouer un rôle important pour approvisionner l’Europe, a finalement confirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite à Madrid, le 5 mars. Et, pour cela, nous devons travailler dans les interconnexions entre la péninsule Ibérique et le reste de l’Union européenne. », avait-elle dit.

    Au programme, un dossier que certains croyaient définitivement enterré a été ressuscité : le « MidCat ». Lancé par l’Espagne, le Portugal et la France en 2003, ce projet de gazoduc traversant les Pyrénées entre la Catalogne et le sud-ouest de la France devait permettre de relier les réseaux espagnols et portugais au réseau européen et aider à désenclaver la péninsule Ibérique, véritable « île énergétique », qui compte moins de 5 % d’interconnexions – loin des 15 % demandés par l’Europe. Avec un coût estimé à 400 millions d’euros dans sa première phase de développement, l’infrastructure avait même figuré, un temps, parmi les infrastructures prioritaires de l’UE, avant d’être abandonnée en 2019, sur fond de manifestations d’opposants écologistes.

    Dès lors, ne serait-il pas légitime de s’interroger si Madrid n’est pas en train de jouer au « chantage » pour forcer la main à l’Algérie afin de rouvrir son gazoduc avec le voisin marocain ou plus simplement à doper ses exportations envers la péninsule ibérique, « future centre de stockage européen », selon le « rêve » espagnol !

    Toutefois, l’Algérie a-t-elle les moyens techniques et financiers pour répondre à cette demande sous-jacente à cette manœuvre politique ? Primo, l’Algérie ne répondra jamais positivement à la demande espagnole, même si elle avait les moyens de faire. C’est une question de principes, personne ne lui dicte sa politique énergétique. Secundo, justement l’Algérie n’a pas les moyens de le faire puisque ses installations fonctionnent actuellement à plein régime. Reste une seule parade, celle qui consiste à pousser les algériens à réduire au maximum la consommation interne qui « bouffe », rappelons-le, pratiquement la moitié du gaz produit et gagner, de ce fait, du surplus « exportable ». Et pour se faire, il n’y a pas trente six chemins, une transformation « révolutionnaire » en termes de développement des énergies renouvelables. Sauf qu’un grand programme national pour les énergies renouvelables exige des fonds, et c’est là que les espagnoles (ainsi que les européens) doivent mettre la main dans la poche pour financer un tel programme en Algérie. On ne prend que lorsqu’on donne, c’est l’esprit même de la fameuse expression « auberge espagnole », âgée d’ailleurs de trois siècles, et qui désigne un lieu où on ne trouve que ce qu’on y a apporte.. C’est simple, non ?

    Mourad Hadjersi

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  • Enjeux énergétiques dans le monde : La paix passe par Alger

    Enjeux énergétiques dans le monde : La paix passe par Alger

    Enjeux énergétiques dans le monde : La paix passe par Alger – Maroc, gaz, Espagne, Italie, Ukraine, Maghreb, Russie,

    Au cœur des enjeux énergétiques qui animent le monde
    La paix passe par Alger
    L’Algérie a fort à faire pour stopper des velléités guerrières à son encontre et consolider des axes déjà établis.

    Les évolutions géopolitiques sont en passe de bouleverser les rapports internationaux. Cela n’échappe à personne et encore moins aux Algériens qui voient leur État prendre des décisions inédites, comme la rupture des relations avec le Maroc, la renégociation des prix du gaz destiné à l’Espagne ou encore très récemment, l’augmentation des quantités d’hydrocarbures fournies à l’Italie. Il devient très clair que le monde s’engage dans un nouveau cycle et les gestes des uns et des autres peut amener le danger aux portes du pays. Aussi les réactions rapides et énergiques de l’Algérie s’expliquent-elles en rapport avec ses intérêts propres, mais également dans le respect du droit international dont la diplomatie algérienne fait sienne.

    Visée depuis plusieurs années par une guerre de 4e génération, l’Algérie ne s’est pas laissé faire et adopté une posture offensive qui lui a permis de rayonner diplomatiquement sur la région et empêcher des desseins mortifères de se réaliser. Il reste cependant que la guerre qui fait rage en Ukraine est clairement un facteur aggravant quant au risque indirect qu’elle fait peser sur la stabilité du Maghreb et donc de l’Algérie.

    Ce conflit a déjà eu des répercussions profondes sur les relations entre la Russie et le bloc occidental, conduit par les Etats- Unis d’Amérique. Les conséquences économiques, politico-diplomatiques et le réarmement de l’Europe ne tardera pas à installer, de fait, un climat de guerre froide, dans une région-moteur du monde. La cassure provoquée par cette guerre, au coeur du Vieux Continent, aura à n’en pas douter des retombées sur plusieurs régions de la planète. Affirmer que le monde entre dans une nouvelle ère d’incertitude à tous les niveaux, c’est peu dire.

    Le face-à-face violent entre l’Occident et la Russie, dont l’Ukraine est le premier champ de bataille n’est pas près de finir. En somme, l’humanité sera irrémédiablement entraînée dans un nouveau cycle de frayeurs, autrement plus inquiétant que les 44 années de guerre froide qui a opposé les USA à l’URSS. On n’en est qu’au tout début d’un processus, dont les implications sont encore insoupçonnables.

    Dans l’échiquier géopolitique mondial, l’Algérie, comme beaucoup d’autres nations, devra se positionner au mieux de ces intérêts. En cela, les autorités du pays sont conscients des enjeux. La récente sortie du chef d’état-major de l’ANP signale l’impératif d’une extrême vigilance. «Ce que le monde d’aujourd’hui enregistre comme mutations géopolitiques profondes et défis sécuritaires complexes n’est en réalité que le prélude à des changements majeurs», a affirmé Saïd Chanegriha, comme pour alerter ses troupes, mais également l’opinion nationale sur les ambiguïtés qui vont certainement se faire jour et entraîner, d’une manière ou d’une autre, le pays dans une voie, dont on ne connaît pas aujourd’hui, les tenants et encore moins les aboutissants. Le chef d’état-major souligne que les implications du nouvel ordre mondial «auront sans aucun doute des impacts et des répercussions sur l’ensemble des États du monde, sans exception». De fait, l’Algérie est totalement partie prenante de ce qu’il adviendra de la planète à l’aune de l’agenda des Occidentaux et des Russes.

    Il reste que si la guerre en Ukraine paraît comme le socle qui portera la nouvelle politique, il est entendu que beaucoup d’États profiteront de la nouvelle donne annoncée pour faire passer leurs projets. En cela l’Algérie a fort à faire pour stopper des velléités guerrières à son encontre et consolider des axes déjà établis. La présence d’Israël aux frontières ouest du pays est, en soi, un facteur déstabilisant qui pourrait servir des desseins inavouables, adossés au nouvel ordre mondial. Le Maroc qui n’a de cesse de multiplier les provocations, l’Espagne qui cède au chantage de Rabat, la Libye où sévissent de nombreuses organisations avec des fils à la patte, constituent autant de défis pour un pays au centre d’une région en mutation que les forces antagoniques du nouvel ordre mondial voudraient avoir dans leur giron. L’instabilité des pays entourant l’Algérie, associée à l’appétit expansionniste doublé d’une nature maffieuse du régime marocain, n’arrange pas les choses. C’est dire que la géopolitique régional est loin d’être un fleuve tranquille.

    Il reste que dans cette guerre, l’Algérie possède pas mal d’atouts et un certain nombre d’amis précieux et déterminants. D’ailleurs, le chef d’état-major ne se trompe pas en rappelant les capacités dont dispose le pays pour «traverser avec succès l’épreuve d’adaptation à ces retombées». Conditionné par «la construction d’une économie nationale forte, capable d’assurer notre sécurité alimentaire, et la consolidation de la souveraineté géostratégique», comme le souligne le chef d’état-major, la résistance de l’Algérie a donc un coût, mais surtout un objectif clair et net.

    Saïd BOUCETTA

    L’Expression, 13/04/2022

    #Algérie