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  • Espagne: Avion atterrit en urgence, les passagers s’enfuient

    Espagne: un avion atterrit d’urgence, les passagers s’enfuient. Il provenait du Maroc et e dirigeait vers Istanbul.

    L’aéroport de Palma de Majorque, un des plus fréquentés d’Espagne dans l’archipel des Baléares, a dû fermer pendant près de quatre heures vendredi après que plusieurs passagers d’un avion ayant atterri d’urgence sont partis en courant sur le tarmac, selon les autorités aéroportuaires. L’avion, qui effectuait un vol entre le Maroc et la Turquie, a été dérouté vers Palma de Majorque, où il a effectué un atterrissage d’urgence en raison du malaise supposé d’un passager.

    Onze personnes arrêtées parmi les 20 passagers en fuite

    La police de Palma de Majorque a arrêté onze personnes qui se sont enfuies d’un Airbus A320 qui a fait un atterrissage d’urgence à l’aéroport de la ville, l’un des plus fréquentés d’Espagne. L’aéroport a été paralysé pendant trois heures.

    L’avion qui effectuait un vol entre Casablanca (Maroc) et Istanbul (Turquie) s’est dérouté vendredi à 20h15 vers Palma de Majorque en raison de la fausse maladie d’un passager, a indiqué la Garde civile. Pendant l’évacuation du voyageur « malade », une vingtaine de passagers se sont enfuis de l’avion sur le tarmac et ont sauté par-dessus la clôture de l’aéroport. Les autres passagers sont restés à bord.

    La police et la Garde civile ont immédiatement commencé à fouiller l’aéroport, paralysant ses activités jusqu’à 23h30 pour des raisons de sécurité.

    Selon le quotidien « El Pais », les enquêteurs travaillent sur l’hypothèse d’un coup monté en vue d’entrer illégalement en Espagne.

    Parmi les 11 passagers en fuite, un groupe a été arrêté dans la zone de Sa Cabana (municipalité de Marratxi), à 13 kilomètres de l’aéroport. Au moins neuf autres personnes sont toujours en fuite.

    Le passager « malade » a été conduit à l’hôpital, où il a été déclaré en parfaite santé et arrêté par la police pour « aide à l’immigration illégale et infraction à la loi sur les étrangers », selon le journal El Pais. La personne qui l’accompagnait a pris la fuite dès son arrivée à l’hôpital.

    Selon FlightRadar24, l’avion était un Airbus A320 d’Air Arabia Maroc immatriculé CN-NMG, qui effectuait un vol entre Casablanca et Istanbul Sabiha Gokcen.

    À la suite de l’incident, 13 avions à destination de Palma ont été détournés vers d’autres aéroports (Ibiza, Mahon, Valence et Barcelone, et même un vers Madrid), 7 vols entrants ont été annulés et 16 vols sortants ont subi des retards importants.

  • Faisant escale à Palma, des marocains faussent compagnie

    Faisant escale à Palma, des marocains faussent compagnie – L’aéroport de Palma est resté paralysé après qu’un groupe de passagers a fui son avion

    L’aéroport de Palma a paralysé son activité aérienne ce soir parce qu’une vingtaine de passagers d’un vol entre le Maroc et la Turquie ont quitté l’avion et disparu dans la nature, après que celui-ci ait dû effectuer un atterrissage d’urgence à Son Sant Joan en raison de l’indisposition d’une personne.

    L’incident a eu lieu vers 20h30 lorsqu’un avion Royale Air Marroc a effectué un atterrissage d’urgence à Palma parce qu’un passager était souffrant et avait besoin de soins médicaux urgents, ont déclaré à Efe des sources de l’aéroport et de la Guardia Civil, dont les agents recherchent ce soir les passagers qui ont abandonné l’avion.

    Les passagers s’étant dispersés autour de la piste, la direction de l’aéroport a été contrainte, pour des raisons de sécurité, de détourner les vols qui devaient atterrir dans la capitale des Baléares et de retarder les départs jusqu’à ce que la Garde civile puisse retrouver les passagers.

    Les avions qui devaient atterrir à Palma ont été détournés vers des aéroports voisins, tels que ceux d’Ibiza et de Minorque, tandis que le groupe de personnes qui pourrait errer sur les pistes est localisé.

    Source: El Pais, 05/11/2021

  • Espagne-gaz: Les non-dits de la visite de Teresa Ribera

    Espagne-gaz: Les non-dits de la visite de Teresa Ribera – Elle s’était déplacée à Alger, pour discuter avec les responsables sur les prix concernant les 5 milliards de M3, que l’Algérie livrera en GNL, à l’Espagne et le Portugal, en plus des 10 milliards de M3, que livrera annuellement le Medgaz

    La ministre espagnole de la Transition écologique et du Défi démographique, Mme Teresa Ribera Rodriguez s’était rendue il y a quelques jours à Alger, pour s’entretenir avec les responsables algériens sur l’approvisionnement de la péninsule ibérique en gaz algérien, au lendemain de la fermeture des vannes du GME, traversant le Maroc.
    La propagande marocaine avait évoqué la médiation espagnole entre Alger et Rabat, en vue d’approvisionner le royaume alaouite à partir des terres espagnoles.

    « Les autorités algériennes se sont engagées à offrir plus de gaz à l’Espagne si le pays en a besoin », avait déclaré la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Mme Rodriguez, dans une interview accordée à la chaîne de télévision espagnole TVE.

    Mme Rodriguez a ajouté que « l’Espagne avait constitué un stock des réserves de gaz équivalant à 43 jours de consommation » lui permettant de faire face à d’éventuels besoins urgents.Pour l’expert international en Énergie et analyste boursier, l’algérien Nouredine Leghliel, établi à Stockholm, la ministre espagnole Teresa Ribera Rodriguez, s’était déplacée à Alger, pour discuter avec les responsables sur les prix concernant les 5 milliards de M3, que l’Algérie livrera en GNL, à l’Espagne et le Portugal, en plus des 10 milliards de M3, que livrera annuellement le Medgaz, dont le prix avait été déjà fixé l’année dernière lors de la signature de l’accord à long terme conclu entre la Sonatrach et Naturgy,.

    Les 5 milliards de mètres cubes en GNL que livrera l’Algérie à l’Espagne, seront payés dans le cadre de la vente à sport, suivant le cours du marché mondial du gaz qui frôle aujourd’hui la barre des 30 dollars, alors que pour l’année dernière, le prix avait connu un creux historique, exploité à bon escient par les espagnols pour signer un accord à long terme avec l’Algérie à hauteur de 4 dollars le NBTU, et qui fait perdre à l’Algérie aujourd’hui entre 8 à 10 milliards de dollars.

    La ministre avait effectué le 27 octobre dernier une visite de travail en Algérie au cours de laquelle elle s’était entretenue avec le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, le ministre de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab ainsi que le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Benattou Ziane.

    Les déclarations de la vice-présidente du gouvernement espagnol intervenait au lendemain de la décision du président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, ordonnant à la Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), mettant fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc.

    Dans ce cadre, l’Algérie continuera à honorer ses engagements avec son partenaire espagnol, à travers le gazoduc Medgaz et l’utilisation de méthaniers. L’arrêt de l’exploitation du GME, qui acheminait le gaz des champs de Hassi R’mel vers l’Espagne, n’aura pas d’incidence sur les volumes destinés à la péninsule ibérique grâce à l’augmentation des capacités de production du Medgaz reliant BéniSaf (Ain Témouchent) à Almeria en Espagne, qui passeront de 8 à 10,5 milliards m3 par an, avant la fin de l’année.

    Algérie54, 04/11/2021

  • L’Algérie rassure son partenaire espagnol

    L’Algérie rassure son partenaire espagnol – L’arrêt de l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), dans un contexte de crise énergétique mondiale, a contribué à alimenter des doutes sur la capacité de l’Algérie à respecter ses engagements avec son partenaire espagnol.

    L’arrêt de l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), dans un contexte de crise énergétique mondiale, a contribué à alimenter des doutes sur la capacité de l’Algérie à respecter ses engagements avec son partenaire espagnol.

    Le doute porte également sur une éventuelle hausse des prix, alors que l’Espagne dépend pour moitié de l’Algérie dans son approvisionnement en gaz. L’Algérie rassure et mise sur le renforcement des capacités de Medgaz, estimée actuellement à 8 milliards de mètres cubes et sera portée à 10,5 milliards avant fin novembre.

    Le contrat du GME qui assure l’approvisionnement en gaz naturel algérien l’Espagne via le Maroc expirait le 31 octobre dernier, sur instruction du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné avant-hier au Groupe Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (Onee).

    A ce propos, le Président de la République avait récemment déclaré que « nous avons convenu avec nos amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel exclusivement via le gazoduc Medgaz », précisant qu’en cas d’imprévu, «l’approvisionnement se fera à bord de méthaniers», a rappelé l’APS.

    Pour sa part, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé récemment que l’Algérie est « prête à discuter avec les responsables espagnols des conditions de livraisons gazières supplémentaires », rapporte la même source.

    Pour rappel, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, en visite de travail à Alger fin septembre, avait indiqué avoir reçu « des garanties » de la part des autorités algériennes sur l’approvisionnement de son pays en gaz.

    « L’Algérie est un partenaire économique de premier ordre pour l’Espagne, et a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements. J’ai également été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement (en gaz) », avait affirmé Albares Bueno.

    Manel Zemoui

    E-Bourse, 03/11/2021

    COUVERTURE DES BESOINS EN GAZ NATUREL : L’Espagne confiante en l’engagement de l’Algérie

    Mme Teresa Ribera, ministre de la transition énergétique et du défi démographique dans le gouvernement espagnol, a indiqué que l’Algérie s’est engagée à couvrir tous les besoins de son pays en matière de gaz naturel via le gazoduc Medgaz, et qu’elle est prête à fournir plus d’apports, par navire, si Madrid formulerait la demande. Précisant que le consommateur espagnol « n’aura aucun souci à se faire concernant de probables coupures d’électricité » a-t-elle indiqué.

    C’est la première réaction d’un officiel espagnol depuis la décision algérienne de mettre « hors service » le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, entrée en vigueur, le 1er novembre. Mme Ribera a affirmé que son pays a constitué une réserve pouvant couvrir la demande de 43 jours, et que  les besoins en gaz naturel ne connaîtront pas de crise puisque le gazoduc Medgaz, qui relie l’Algérie à l’Espagne, dont une partie passe sous la mer méditerranée, est en mesure de fournir les quantités souhaitées » par Madrid. « L’Algérie s’est déclarée prête à couvrir les besoins supplémentaires par le biais du transport maritime. Elle est même prête à assurer une partie des quantités destinées à la consommation 2022 par navire », a indiqué la ministre espagnole, précisant que le consommateur espagnol n’aura aucun souci à se faire concernant de probables coupures d’électricité.

    Il faut rappeler dans ce cadre, que plusieurs centrales de production d’énergie électrique en Espagne fonctionnent au gaz naturel provenant de l’Algérie. Cette déclaration est venue mettre un terme à la campagne menée par certains cercles hostiles aux relations entre Alger et Madrid qui affirmaient que la fermeture du GME allait impacter négativement l’économie espagnole et allait grever sérieusement les budgets des ménages espagnols contraints de faire face à une augmentation des prix de vente d’énergie électrique.

    De plus, la déclaration du partenaire espagnol confirme que la décision de fermeture de cette infrastructure gazière (le GME ndlr), a été murement réfléchie par les autorités algériennes qui ont veillé à ne pas pénaliser le consommateur espagnol. C’est une déclaration qui réconforte l’Algérie qui a pris une décision souveraine de ne plus faire transiter son gaz par le Maroc, qui est le grand perdant dans cette affaire de « mise hors service » du gazoduc. À noter que l’Espagne couvre ses besoins en gaz naturel à partir des approvisionnements algériens. La relation entre les deux pays en matière d’énergie et d’hydrocarbures pourraient même se développer à l’avenir avec la perspective de doubler les capacités du gazoduc Medgaz.

    Slimane B.

    APPROVISIONNEMENT EN GAZ : L’Algérie rassure davantage l’Espagne et le Portugal
    L’Algérie et l’Espagne continuent à s’échanger des messages de bon augure au sujet de l’approvisionnement en gaz naturel qui, désormais, passera en totalité via le gazoduc Medgaz, supplantant officiellement et depuis ce 1er novembre, le Maghreb-Europe, ainsi abandonné au grand dam du voisin de l’Ouest. En effet, après l’expression de confiance témoignée par le gouvernement espagnol, par le biais de Mme Teresa Ribera, sa ministre de la Transition énergétique et du Défi démographique, à son homologue algérien, quant aux capacités de l’Algérie à satisfaire les besoins des Espagnols en gaz naturel, la partie algérienne répond par un message tout aussi empreint d’assurance. Le même message d’assurance est destiné également à l’autre partenaire de la Péninsule ; le Portugal.
    Ainsi, intervenant hier devant la commission finances et budget de l’APN, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé que l’Algérie est en mesure d’honorer tous ses engagements, non pas seulement avec ses partenaires espagnols mais aussi portugais, en matière notamment de l’approvisionnement en gaz naturel via le gazoduc Medgaz. Fruit d’un partenariat prometteur entre la compagnie nationale Sonatrach et l’espagnole Naturgy, le gazoduc Medgaz dispose d’une capacité d’acheminement qui peut atteindre jusqu’à 10,6 milliards de m3 d’ici le mois de décembre, selon Arkab. Ce qui, selon le ministre, correspond à la moyenne de la demande annuelle exprimée actuellement par l’Espagne et le Portugal. En sus, Arkab a précisé que malgré le fait que la capacité du GME est de 13 milliards de m3 par an, la moyenne des quantités annuelles de gaz acheminées vers l’Espagne via Medgaz était comprise entre 9 et 11 milliards de m3.
    F. G.

    Le Courrier d’Algérie, 03/11/2021

  • Gaz diplomatique

    Gaz diplomatique – Ce qui se passe entre l’Algérie et le Maroc a naturellement fait peur aux responsables des deux membres de l’Union européenne.

    La question énergétique en relation avec le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) restera dans l’histoire comme un véritable repère à plusieurs facettes. La première concerne avant tout celle de la notion d’Etat. La décision de l’Algérie d’arrêter le GME et d’opter pour le Medgaz reste un défi à relever, celui d’assumer une décision devant deux pays, l’Espagne et le Portugal. Ces derniers (en plus du Maroc) sont les plus concernés par ce changement radical. Ce qui se passe entre l’Algérie et son voisin de l’Ouest a naturellement fait peur aux responsables des deux membres de l’Union européenne. Ils devaient être rassurés et, vraisemblablement, c’est fait. En tout cas concernant l’Espagne.

    Ainsi, l’approvisionnement en gaz de ce pays sera assuré comme auparavant, et avec le même volume. L’Algérie va continuer à avoir le même statut, celui de premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, qui équivaut à la moitié de la consommation annuelle interne. Le seul perdant dans cette affaire du GME reste le Maroc. La fermeture des vannes va faire perdre au royaume chérifien ce qu’il récoltait, grâce au GME, annuellement des recettes allant de 50 à 200 millions d’euros. Rabat aura à trouver des solutions pour compenser une perte de ce qui équivaut à un dixième de son électricité. Loin d’être évident pour Mohamed VI.

    Ainsi, l’Algérie aura cette responsabilité de démontrer à l’échelle internationale sa détermination à donner une autre image d’elle, tout au moins à l’étranger.

    L’activité remarquée au niveau diplomatique, avec à sa tête le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, va dans ce sens. L’affaire du gazoduc entre dans le même plan d’action que l’implication directe de l’Algérie dans la résolution des »problèmes» que subissent les pays frontaliers. Que ce soit au Mali, en Libye ou encore en Tunisie, Alger veut se placer en tant que partenaire incontournable. A ces pays, il faut ajouter la question de la décolonisation du Sahara Occidental, qui reste toujours une »constante». Se faire entendre et respecter dans ce qui se passe à nos frontières passe, également, par le respect des engagements vis-à-vis de la communauté internationale.

    Yazid Miloudi

    Reporters, 02/11/2021

  • Prix Sakharov: Soutien au candidat de l’extrême droite

    Prix Sakharov: Soutien au candidat de l’extrême droite – L’Espagne est accusée d’apaiser le Maroc après que Sultana Khaya ait été empêché de remporter le prix

    Le gouvernement espagnol et le groupe social-démocrate du Parlement européen sont sous le feu des critiques après qu’il ait été révélé que le bloc a soutenu un candidat d’extrême droite plutôt qu’un militant du Sahara occidental lors du récent vote pour le prix annuel Sakharov pour la liberté de l’esprit, qui a été remporté par le leader de l’opposition russe Alexei Navalny.

    L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates de l’UE (S&D) a exhorté ses membres à voter pour l’ancienne présidente par intérim de la Bolivie, Jeanine Anez, proposée par le bloc d’extrême droite du Parlement, plutôt que pour la militante sahraouie Sultana Khaya, désignée par le groupe d’extrême gauche.

    Un courriel interne envoyé par l’eurodéputé croate Tonino Picula demandait aux membres S&D de la commission des affaires étrangères et du développement de voter pour Anez, proposée par le parti d’extrême droite espagnol Vox, membre du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR).

    « Pour des raisons tactiques visant à augmenter nos chances lors du vote final, nous vous demandons de bien vouloir soutenir le candidat ECR lors du second tour de scrutin maintenant », lisait-on dans l’e-mail de Picula, selon EUObserver.

    Ce changement est intervenu après que Khaya et Anez se soient retrouvés à égalité lors du premier tour de scrutin, à l’issue duquel un second tour a été organisé pour déterminer lequel des deux serait le troisième candidat de la finale. Le Bolivien a remporté le tie-break et s’est retrouvé finaliste.

    Le soutien du S&D à Anez a fait sourciller certains de ses collègues. La politicienne bolivienne est accusée d’avoir organisé un coup d’État contre son prédécesseur Evo Morales en 2019 et est actuellement emprisonnée pour « terrorisme, sédition et conspiration ». Lorsqu’elle était au pouvoir, Anez a été critiquée pour avoir gouverné d’une main de fer.

    Khaya, quant à elle, est un défenseur acharné de la cause sahraouie et est la présidente de la Ligue pour la défense des droits de l’homme et contre le pillage des ressources naturelles. Depuis novembre 2020, elle et sa famille sont assignées à résidence de facto, sans qu’aucune charge ne soit formellement retenue contre elle.

    « Le bloc socialiste a soutenu une candidate qui est fondamentalement contre nature, car il s’agit d’une proposition de l’extrême droite, et en raison de l’histoire d’Anez », a déclaré à Middle East Eye Miguel Urban, membre du groupe de gauche au Parlement européen.

    « Elle a participé à un coup d’État et, surtout, elle a été impliquée dans des cas de meurtre et de répression, ce qui est très grave. C’est un peu embarrassant pour l’UE et le prix Sakharov lui-même, car c’est un prix pour la liberté de pensée et les droits de l’homme. »

    En tant qu’ancienne puissance coloniale au Sahara, l’Espagne est impliquée depuis longtemps dans la politique du Sahara occidental.

    Des candidats improbables

    Le prix Sakharov est la plus haute distinction de l’UE en matière de droits de l’homme. Le lauréat reçoit 58 000 dollars. Alexei Navalny, opposant russe emprisonné, et un groupe de femmes afghanes et de défenseurs des droits de l’homme complétaient le trio qui se battait pour le prix. Navalny a remporté le prestigieux prix.

    « Nous savions tous que ni Anez ni Khaya n’avaient la capacité de remporter le prix, mais le fait d’être en finale revient à gagner une partie du prix, car cela apporte un certain degré de reconnaissance de la part du Parlement européen ainsi qu’une série d’engagements publics », a déclaré M. Urban, le député européen qui a proposé Sultana Khaya pour le prix.

    Comme de nombreux militants sahraouis, Khaya a fait les frais d’une répression et d’un contrôle constants de la part des autorités locales. Les forces marocaines ont été accusées de battre les militants, de les détenir et de les condamner dans le cadre de procédures judiciaires douteuses, de les surveiller, de les intimider, voire de les torturer.

    Des organisations internationales, dont l’ONU, Amnesty International et Human Rights Watch, ont condamné le traitement réservé par le Maroc aux militants sahraouis.

    Le 12 mai, une douzaine de membres masqués des forces de sécurité ont fait irruption au domicile de Khaya, l’ont agressée et ont violé sa sœur. Sa mère, âgée de 84 ans, a également été agressée et frappée à la tête à une autre occasion. Selon le média espagnol Publico, les forces de sécurité marocaines ont également infecté volontairement Khaya avec le Covid-19 en septembre.

    « Tout cela a moins pesé que les intérêts commerciaux et géostratégiques avec le Maroc. Parce qu’un changement de ces caractéristiques ne peut être compris idéologiquement, politiquement et formellement sans certaines pressions extérieures très fortes », a déclaré M. Urban.

    Tensions entre le Maroc, l’UE et l’Espagne

    Le rejet de la candidature de Khaya par le S&D a suscité des inquiétudes quant à d’éventuelles pressions exercées par le Maroc pour empêcher l’activiste sahraoui de participer à la finale.

    « Ils prétendent que la décision a été prise pour des raisons tactiques, mais je ne crois pas que ce soit le cas. Les raisons étaient politiques, ils voulaient empêcher l’élection d’un militant sahraoui pour ne pas contrarier le Maroc », déclare Ignacio Cembrero, le journaliste espagnol et ancien correspondant au Maghreb qui a été le premier à révéler l’histoire.

    Les relations entre le Maroc et l’UE ont été tendues ces derniers mois. En septembre, le Maroc a vu son accord commercial avec l’UE annulé en raison de sa dépendance apparente vis-à-vis des ressources du Sahara occidental, incluses dans l’accord sans leur consentement.

    Le courriel de Picula a été envoyé au nom du vice-président du groupe Pedro Marques, bien que des questions aient été soulevées quant à l’implication possible du gouvernement espagnol dans la décision du groupe, puisque le S&D est dirigé par l’Espagnole Iratxe Garcia, membre du Parti socialiste espagnol.

    Les relations de l’Espagne avec le Maroc sont également devenues de plus en plus tendues ces derniers temps. En juin, l’Espagne a provoqué la colère du Maroc en autorisant le chef du Front Polisario sahraoui à entrer dans le pays afin de recevoir un traitement Covid. En réponse, le Maroc a autorisé plus de 8 000 migrants à entrer dans l’enclave nord-africaine espagnole de Ceuta.

    Il s’en est suivi un conflit diplomatique qui a abouti au limogeage de la ministre espagnole des affaires étrangères de l’époque pour sa mauvaise gestion de la crise.

    Cembrero et Urban estiment que la décision du S&D de soutenir Anez aurait dû être approuvée par le ministère espagnol des affaires étrangères.

    « La décision du bloc socialiste, dirigé par Garcia, de soutenir Anez a très probablement été prise après consultation du ministère espagnol des affaires étrangères, qui s’efforce de normaliser les relations avec le Maroc », écrit Cembrero.

    Marques a nié que les questions diplomatiques avec le Maroc aient influencé la décision du S&D, déclarant à EUObserver que « le vote stratégique signifie seulement que si les votes de gauche ne sont pas divisés au tour final, il y a de bonnes chances que les femmes afghanes gagnent le prix Sakharov. »

    Picula n’était pas disponible pour un commentaire lorsque Middle East Eye l’a contacté. Un porte-parole S&D de Garcia a déclaré à Middle East Eye que le président du groupe n’était « pas au courant ni impliqué » dans la décision de soutenir Anez.

    Néanmoins, le raisonnement du bloc socialiste a suscité quelques doutes parmi les analystes et les eurodéputés.

    « Il n’est pas vraiment possible que la présidente du groupe ne sache pas que son vice-président donnait une instruction de vote aux membres. C’est une excuse donnée pour la presse », a déclaré M. Urban.

    Allégations d’apaisement

    Cembrero pense que cette affaire est le reflet d’un effort plus large de l’Espagne pour apaiser le Maroc.

    « Ce n’est pas un geste particulier, il s’inscrit dans un discours plus large des autorités espagnoles qui refusent de faire quoi que ce soit qui puisse contrarier le Maroc, ne permettant même pas à Khaya d’être nominée alors qu’elle n’aurait pas pu gagner », a-t-il déclaré.

    L’administration espagnole est consciente qu’elle doit faire preuve de prudence afin de rétablir les relations avec le Maroc, et se méfie également des répercussions potentielles sur la renégociation de l’accord commercial entre l’UE et le Maroc.

    « L’Espagne regarde ce qui s’est passé à Ceuta et ne veut pas le répéter, donc le facteur peur est assez important du point de vue de Madrid. L’attitude de l’ELespagne est d’essayer d’éviter les problèmes et de rester à l’écart de toute sorte d’accusations ou de représailles », a déclaré Jalel Harchaoui, chercheur et analyste politique à Global Initiative, qui pense également que le drame qui entoure le prix est davantage lié à l’Espagne.

     » L’Espagne ne veut pas être tenue pour responsable de quoi que ce soit qui pourrait jeter une lumière positive sur la résistance du Polisario au sein de l’UE, car le Maroc leur attribuera tout ce qui se passe concernant les appels potentiels sur l’accord commercial « , a-t-il déclaré à MEE.

     » Si Khaya avait gagné, cela leur aurait retombé dessus et ils ne veulent pas que le Maroc s’en prenne à eux car cela n’en vaut pas la peine. Ce n’est pas l’itinéraire le plus courageux, mais il capture l’humeur actuelle. « 

    Inigo Alexander

    Middle East Eye, 01/11/2021

  • Fermeture du GME, mauvaise nouvelle pour Madrid et Lisbone

    Fermeture du GME, mauvaise nouvelle pour Madrid et Lisbone – La suspension des livraisons de gaz via le Maroc est une mauvaise nouvelle pour l’Espagne et le Portugal.

    L’Algérie a arrêté les livraisons de gaz à l’Espagne via un gazoduc passant par le Maroc à partir de minuit dimanche. Les dirigeants algériens sont en train de fermer le robinet du gaz pour frapper au portefeuille le Maroc, avec lequel les relations se sont récemment fortement détériorées. L’arrêt de l’approvisionnement en gaz est une mauvaise nouvelle pour l’Espagne et le Portugal, qui sont déjà aux prises avec le prix relativement élevé du gaz en ce moment.

    Selon une déclaration, Alger a arrêté les livraisons de gaz en raison des « pratiques hostiles » du Maroc. Depuis 1996, l’Algérie fournit environ 10 milliards de mètres cubes de gaz par an à l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe (GME). En échange du transit, le Maroc a reçu 7 % du gaz, la moitié comme paiement en nature, l’autre moitié à un prix relativement bas. Mais le contrat correspondant a expiré dimanche et l’Algérie ne l’a pas renouvelé.

    L’Algérie a promis à l’Espagne que, pour éviter une crise énergétique dans la péninsule d’Ibirsch, elle fournira davantage de gaz par un autre gazoduc, appelé Medgaz, qui va directement en Espagne. Mais la capacité supplémentaire de ce gazoduc est limitée et on s’attend également à ce qu’une grande partie du gaz liquide doive être transportée dans des camions-citernes, ce qui rendra l’approvisionnement plus coûteux. Madrid n’est pas rassurée et a envoyé mercredi la ministre de l’énergie Teresa Ribera en Algérie pour des consultations.

    L’ampleur de l’impact sur le Maroc n’est pas claire. Selon un expert cité par l’AFP, les conséquences sur l’approvisionnement en électricité sont « marginales », car le pays dispose d’une capacité de production suffisante, même sans deux centrales électriques fonctionnant au gaz algérien.

    Conflit au sujet du Sahara occidental
    Mais cette décision ne fait que renforcer l’antagonisme entre les deux rivaux nord-africains, qui ont gardé leur frontière commune fermée depuis des décennies. En août, Alger a annoncé qu’elle rompait ses relations diplomatiques avec Rabat. Et en septembre, les Algériens ont refusé aux avions marocains l’accès à leur espace aérien.

    La cause profonde la plus importante est le conflit autour du Sahara occidental, une zone désertique située au sud-ouest du Maroc. Le mouvement de libération du Polisario, soutenu par l’Algérie, s’efforce depuis des années d’y créer son propre État pour les Sahraouis autochtones. Ce conflit a éclaté l’année dernière lorsque les partisans du Polisario ont commencé un sit-in sur une route construite par le Maroc vers le poste frontière de Guerguerat. Cette route est la principale voie terrestre pour le commerce marocain avec l’Afrique de l’Ouest. Lorsque les troupes marocaines ont violemment mis fin au blocus, le Polisario a déclaré un cessez-le-feu qui était en place depuis près de trois décennies. Depuis lors, il y a eu des escarmouches occasionnelles.

    Un autre facteur est qu’à la fin de l’année dernière, le président américain de l’époque, Donald Trump, a reconnu que le Sahara occidental faisait partie du Maroc. Trump a fait cela en échange de l’établissement par le Maroc de relations diplomatiques avec Israël. La tension s’est encore accrue lorsqu’Israël a commencé à fournir des drones armés au Maroc. Les Marocains auraient rapidement utilisé ces drones contre le Polisario.

    Trouw, 01/11/2021

  • Panique en Espagne suite à la fermeture du gazoduc GME

    Panique en Espagne suite à la fermeture du gazoduc GME – Elle arrive « au mauvais moment ».

    L’une des principales sources d’approvisionnement en gaz de l’Espagne est menacée en raison des relations difficiles entre l’Algérie et le Maroc, deux pays clés pour l’approvisionnement en énergie des foyers espagnols.

    L’accord pour l’utilisation du gazoduc Gaz-Maghreb-Europe (GME), qui relie l’Algérie aux réseaux de gaz espagnols via le Maroc, expire aujourd’hui, et son renouvellement est peu probable en raison de la dégradation des relations diplomatiques entre les deux pays d’Afrique du Nord. Selon les experts en énergie, il s’agit d’une « mauvaise nouvelle à un mauvais moment » pour l’Espagne.

    Bien que les liens entre les voisins aient toujours été tendus, les relations se sont maintenant complètement effondrées en raison des tensions renouvelées sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    L’Espagne est l’un des marchés européens à la croissance la plus rapide en matière d’énergie renouvelable, avec une forte poussée dans l’énergie solaire et éolienne.

    Pourtant, elle reste très dépendante des importations d’énergie, comptant sur l’Algérie pour la moitié de ses besoins en gaz naturel.

    Le différend avec le Maroc et l’arrêt consécutif des expéditions par le gazoduc GME place donc l’Espagne « dans une situation compliquée », a déclaré Gonzalo Escribano, un expert en énergie du groupe de réflexion Elcano à Madrid, dans un entretien avec The Local.

    La ministre espagnole de la Transition écologique Teresa Ribera a déclaré en début de semaine que le gouvernement avait pris des dispositions pour « continuer à assurer, de la meilleure façon, les livraisons de gaz par Medgaz selon un calendrier bien déterminé ».

    « Nous avons augmenté le niveau des réserves » et « la capacité de recevoir des navires de GNL [gaz naturel liquéfié] », a déclaré la ministre dans une interview à la radio, ajoutant que le risque de pannes d’électricité cet hiver est « très limité ».

    Le gazoduc Medgaz mentionné par Mme Ribera passe sous la Méditerranée, directement de l’Algérie à l’Espagne, et peut transporter huit milliards de mètres cubes (mmc) par an, soit un peu moins que le gazoduc GME, qui transporte près de 10 mmc par an. Toutefois, grâce à des travaux prévus, sa capacité pourrait atteindre 10,5 milliards de mètres cubes dès le mois de décembre de cette année.

    Mais selon un spécialiste de la géopolitique de l’énergie, « l’Espagne n’est pas à l’abri de mauvaises surprises ». S’adressant au même journal, Thierry Bros a déclaré : « Sur le papier, c’est suffisant pour assurer le même niveau de livraisons ».

    Suggérant que les plans du gouvernement n’empêcheront pas les citoyens espagnols de remarquer la perturbation de l’approvisionnement en énergie, il a ajouté : « Mais il y a la théorie et la pratique. »

    M. Bros voit également des obstacles dans l’augmentation des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis l’Algérie par voie maritime, pour lesquelles des navires spéciaux capables de maintenir la température froide du gaz – essentielle pour le garder condensé sous forme liquide – sont nécessaires. « Il pourrait être compliqué de trouver de tels navires, surtout au moment où la demande de gaz est forte en Asie », a-t-il déclaré.

    Express, 31/10/2021

  • Rosa Caadas : L’Espagne et le Maroc doivent repartir de zéro

    Rosa Caadas : L’Espagne et le Maroc doivent repartir de zéro – « L’Espagne et le Maroc doivent redéfinir leur relation par le dialogue et la diplomatie »

    Née à Tanger dans une famille espagnole, formée dans la plus prestigieuse école de commerce de Paris et installée à Barcelone, Rosa Caadas préside la Fondation Tanja, qui œuvre pour changer les récits et promouvoir les relations entre le Maroc et l’Espagne. Elle compte dans son conseil d’administration des personnalités internationales telles que Javier Solana, Josep Borrell, Shlomo Ben Ami, Andr Azoulay et Omar Azziman. En outre, elle combine cette activité avec son travail de présidente de Trea Capital Partners. Experte en investissements, fusions et acquisitions, elle conseille des groupes d’entreprises des deux rives de la Méditerranée à la recherche d’opportunités. En visite à Madrid, elle accorde cette interview à EL MUNDO pour parler de la manière dont l’Espagne et le Maroc peuvent reprendre leurs relations, une fois calmée la tempête diplomatique vécue au milieu de cette année, suite à l’accueil du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, dans notre pays pour recevoir un traitement médical.

    Question – L’Espagne et le Maroc sont-ils en train de surmonter la crise diplomatique ?

    Réponse.- Nous y travaillons, la corde s’est déjà un peu desserrée. Mais je pense qu’une nouvelle période va commencer où nous devrons parler beaucoup plus, avoir plus de complicité, parce que les relations que nous avons – nous sommes le premier partenaire commercial, il y a mille entreprises au Maroc – il n’y a pas de complicité. Et il y a peu de complicité aussi entre ceux qui appellent « les patrons », les présidents des grandes entreprises des deux pays. D’abord, parce que les Marocains sont plutôt d’origine française et cela limite aussi la complicité parce que cela s’acquiert quand on étudie ensemble, on parle la même langue… c’est quelque chose qu’il faut résoudre pour avancer dans une plus grande complicité.

    Q.- Quelles leçons le gouvernement espagnol doit-il tirer de ces mois de crise ?

    R.- Je pense qu’il y a eu un peu d’innocence dans les choses qui ont été faites et de ne pas apprécier le changement. Malgré l’importance de l’Afrique du Nord et de la Méditerranée, nous ne lui accordons pas l’importance qu’elle a. Nous constatons actuellement que la situation est en train de dégénérer et que nous n’accordons pas à cette région l’attention dont elle a besoin. Les gens ne savent pas ce qui se passe là-bas, alors que cela a une influence directe en Espagne et en Europe. Je pense que davantage de connaissances sont nécessaires. Et puis il y a toujours cette vision un peu erronée du  » Maure « , qui est comme un stéréotype que nous avons et qui peut effectivement exister, mais ce n’est pas 100% de la population. Il y a des gens très préparés, des femmes très guerrières, des progrès sont faits… le Maroc a fait beaucoup de progrès ces dernières années. Cette méconnaissance rend aussi les relations tendues de temps en temps. Il est vrai qu’être voisin n’est jamais facile, mais il vaut mieux trouver une solution, puisqu’il faut vivre ensemble, que d’aller à l’affrontement. Dans cette crise, il y a eu beaucoup d’erreurs des deux côtés.

    P.- Et le Maroc, que pouvez-vous apprendre de cette crise ?

    R.- Je pense que Ceuta a totalement dérapé, c’était une grosse erreur. C’est aussi la première fois que l’Europe en a dit assez, parce qu’il y a eu beaucoup de sauts d’obstacles, plus précisément en 2014, il y a eu beaucoup de sauts massifs, et l’Europe n’a rien dit, ils pensaient que c’était le problème de l’Espagne et qu’elle devait le résoudre et non… c’était prononcé. Cette fois-ci, le Maroc s’est également rendu compte que l’un de ses plus grands défenseurs, qui a toujours été la France, l’a également rappelé à l’ordre sur cette question, dans l’une des premières fois où la France s’est rangée du côté de l’Espagne sur cette question. Par conséquent, je pense que le Maroc a eu tort.

    Q.- Le président espagnol, Pedro Sánchez, a assumé la responsabilité de l’ensemble du gouvernement dans la décision d’autoriser le chef du Polisario à entrer en Espagne pour recevoir un traitement médical, ce qui a déclenché la crise. Aurait-il été possible de mieux gérer la tempête diplomatique ?

    R.- L’Espagne aurait également pu empêcher ce qu’il a fait. Pour moi, c’est quelque chose de gratuit. Il ne s’agit pas de demander la permission, mais d’informer. Si vous avez déjà une relation et que vous savez que ce problème touche la plaie, évitez de le signaler – ne pas demander la permission, l’Espagne n’a pas à demander la permission, mais ce qu’elle doit faire, c’est informer. Je ne conteste pas le côté humanitaire de la chose, mais je pense que la manière n’était pas correcte. Si vous faites quelque chose de bien, vous ne le cachez pas, n’est-ce pas ?

    Il y a des erreurs des deux côtés qui ont été couplées à une situation changeante au Maroc, qui s’est beaucoup développée lorsque les Etats-Unis ont dit que la Shara était une souveraineté marocaine. Cela a également conduit le Maroc à prendre une position qu’il n’avait pas jusqu’à présent. Il ne faut pas oublier la position géostratégique de la Chine et son expansion en Afrique. Et les États-Unis ont vu qu’ils étaient laissés de côté et ont mis le Maroc sur le devant de la scène.

    Q. Quel était le contexte du tweet de Donald Trump reconnaissant la souveraineté marocaine sur la Shara occidentale ?

    R.- Le contexte est le fait que les USA voulaient que le Maroc retrouve des relations avec Israël, un pays avec lequel il y avait déjà des liens très importants (10 ministres du gouvernement sont d’origine marocaine). Évidemment, les États-Unis avaient des intérêts, ils ne l’ont pas fait pour autre chose.

    Q.- L’Espagne doit-elle redéfinir ses relations avec le Maroc ?

    R.- Oui, des deux côtés, il faut le faire. Vous devez redéfinir une relation de tat, dans un échange mutuel. Il faut beaucoup de dialogue, de diplomatie, pour calmer les eaux, qui se sont un peu calmées mais qui continuent de s’agiter. Il faut repartir de zéro, nous sommes dans une situation différente. Il faut profiter de la pandémie, que tout cela ait quelque chose de positif, et faire table rase. Mettons les conditions pour dire d’où l’un et l’autre ne peuvent pas passer et trouvons un vrai allié, un partenaire. Parce que les positions du Maroc et de l’Espagne sont très stratégiques. L’Espagne est stratégique pour l’Europe et peut se positionner comme la partie la plus forte de toute la Méditerranée si elle sait le faire, car la région est très importante. Il faut partir de zéro avec des gens qui ont cette sensibilité, qui savent comprendre qui est en face d’eux.

    Q.- Cependant, Sánchez a fermé la possibilité de changer la position de l’Espagne en faveur de la thèse du Maroc sur la Shara occidentale et continue à s’aligner sur l’ONU. Pensez-vous que l’Espagne devrait changer sa position ?

    R.- Qu’est-ce qui a été réalisé avec les résolutions de l’ONU ? Je pense qu’il faut les repenser. D’abord parce que cela n’a pas marché, ils stagnent. Ces gens qui sont là depuis des années et des années [los saharauis refugiados en los campos de Tinduf] vont-ils continuer comme ça pendant des années et des années ? C’est à l’Espagne de faire un pas parce que, en fait, si nous sommes là où nous sommes, c’est parce que l’Espagne s’est trompée. L’Espagne ne peut pas se cacher derrière les résolutions de l’ONU, elle doit être un peu plus active, s’il faut modifier certaines choses, modifiez-les et trouvez une solution. Mais ce référendum va être très difficile à faire, car il n’y a pas de recensement et il n’y en aura jamais. On part déjà de la base que l’on propose quelque chose qui est impossible… on le change, non ? Allons trouver une autre solution.

    R.- Il s’agit de rechercher une autonomie plus ouverte qui permette à ces personnes d’avoir une vie digne. Si on parle de raisons humanitaires, je pense que c’est une excellente raison. Il faut au moins essayer d’aller de l’avant pour trouver une autre solution que le référendum. Cela fait deux ans et demi que nous n’avons pas de représentant pour le Shara occidental, cela signifie que nous l’avons arrêté. Vous devez le débloquer.

    Q.- Pensez-vous qu’avec le bilan du Maroc au Sahara occidental et son triste bilan en matière de droits de l’homme, avec une population locale réprimée et économiquement déprimée, l’autonomie serait viable pour les Sahraouis, qui demandent autre chose, l’indépendance ?

    R.- Je ne sais pas si ce serait une autonomie. Je dis que nous devons avancer dans quelque chose d’autre que le référendum. Parce que nous avons vu que pendant toutes ces années, il n’a pas été possible de le faire. Qu’est-ce qui est le mieux ? Continuer dans cette position ? Profitons de cette occasion pour nous ouvrir, je ne sais pas dans quelle direction… ils devront la trouver entre tous les partis, mais avançons un peu… ne restons pas à l’ONU, il faut faire un pas.

    Q.- Le Tribunal de l’Union européenne a invalidé les accords de pêche et d’agriculture entre Bruxelles et Rabat pour avoir inclus le Shara occidental.

    R.- C’est une mauvaise nouvelle pour le Maroc mais aussi pour l’Espagne. Nous avons 92 bateaux qui pêchent dans cette zone. Mais cela continue de démontrer les contradictions et les ambiguïtés concernant le Shara occidental, tant en Espagne que dans l’UE.

    Q.- Le Maroc et l’Algérie sont enfermés dans leur propre crise, exacerbée depuis l’été avec la rupture des relations bilatérales. Pourquoi cette escalade maintenant que le Maroc se calme avec l’Espagne ? Comment cette tension va-t-elle évoluer ?

    R.- Dernièrement, l’attention s’est portée sur le Maroc, qui reçoit beaucoup d’aides européennes pour être, comme on dit, le « gendarme » de l’immigration. Et je pense que l’Algérie a dit « je suis là et j’ai aussi quelque chose à dire » et s’il n’y avait pas la question du gaz, personne ne parlerait de l’Algérie. C’est un signal d’alarme.

    Q.- L’Espagne souhaite également maintenir une bonne relation avec l’Algérie, un autre allié stratégique. Comment maintenir un équilibre ?

    R.- Cela va être compliqué parce que l’Algérie est un pays plus difficile, plus fermé. Le Maroc ne peut pas non plus se fermer en disant que l’Espagne doit couper ses relations avec l’Algérie, je ne pense pas qu’il le fera. L’année dernière, le Maroc a déjà dit qu’il fallait ouvrir un peu plus les relations avec l’Algérie. Le fait qu’il y ait ce blocus est aussi un frein à la croissance de la zone. Le Maroc ne va pas demander à l’Espagne de rompre avec l’Algérie. Il est vrai qu’une des grandes questions est le gaz, qui pour l’instant passait par le Maroc. Nous verrons ce qui se passe maintenant, car il n’y a jamais eu de coupures d’approvisionnement ou lorsque les relations étaient tendues. Nous verrons si [el anuncio de Argel de dejar de transportar gas a la Pennsula a travs del gasoducto que pasa por Marruecos el 31 de octubre] est juste un avertissement ou si cela devient une réalité.

    Q.- Avec les élections du 8 septembre, le Maroc a clôturé un cycle de dix ans avec le parti islamiste modéré Justice et Développement (PJD) à la tête du gouvernement. Comment interprétez-vous le triomphe du Regroupement national des indépendants (RNI) ?

    R.- Le PJD se considérait comme le parti du peuple, mais ces dernières années, avec la pandémie, ils ont réalisé qu’ils n’étaient pas à la hauteur et que leurs promesses n’ont pas été tenues. Cela a été une punition car les villes phares ont perdu.

    Q.- Le nouveau gouvernement dirigé par le RNI peut-il aider à redresser les relations avec l’Espagne ?

    R.- Ce sont des technocrates, des gens très préparés qui peuvent donner au pays plus d’ouverture, parce que le PJD n’avait pas non plus de relations internationales importantes et ils peuvent lui donner plus de projection. La femme d’Aziz Akhanuch [el nuevo primer ministro] est une femme d’affaires fougueuse, combative, et cela peut aider aussi. Pour la première fois, les maires de Casablanca et de Rabat sont des femmes. C’est un pas que l’on voit déjà qu’il peut y avoir des changements. Je ne vois pas ce changement de travers, je crois que le dialogue peut être plus facile par affinité, par culture, avec les pays européens et avec l’Espagne. Il est temps de repartir à zéro dans les relations entre l’Espagne et le Maroc, profitons-en pour parler des questions qui sont sur la table et qui n’ont jamais été résolues, pour parler du TAT, un « win-win », commençons à parler au même niveau et allons vers quelque chose qui nous intéresse tous.

    DIGIS MAK, 01/11/2021

  • La fermeture du gazoduc dans la presse internationale

    La fermeture du gazoduc dans la presse internationale – L’Algérie, qui accuse son voisin de «pratiques hostiles», continuera d’alimenter l’Espagne en gaz via des gazoducs passant par la Méditerranée.

    L’Algérie condamne un gazoduc passant par le Maroc
    L’Algérie, qui accuse son voisin de «pratiques hostiles», continuera d’alimenter l’Espagne en gaz via des gazoducs passant par la Méditerranée.

    Nouveau coup de froid sur la relation algéro-marocaine. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné dimanche de ne pas reconduire le contrat d’un gazoduc alimentant l’Espagne car il passe par le Maroc. Le président algérien, qui a récemment rompu les relations diplomatiques avec le royaume voisin, a pris cette décision « au vu des pratiques à caractère hostile du Maroc, qui portent atteinte à l’unité nationale », selon un communiqué.

    L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME). Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Énergie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz.

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le Maroc. En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97 % de ses besoins. Le gaz algérien alimentait, en outre, deux centrales thermoélectriques marocaines.

    Un impact « insignifiant » ?
    Les conséquences pour la consommation locale devraient néanmoins être « marginales dans la mesure où le Maroc a une capacité de production électrique qui couvre largement ses besoins », a tempéré un expert du secteur de l’énergie qui a requis l’anonymat. Dans un communiqué publié dimanche soir, l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a confirmé que la décision algérienne « n’aura dans l’immédiat qu’un impact insignifiant sur la performance du système électrique national ».

    « Eu égard à la nature du voisinage du Maroc et en prévision de cette décision, les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’alimentation du pays en électricité », poursuit le communiqué, sans autre précision. « D’autres options sont en cours d’étude pour des alternatives durables, à moyen et long termes », assure l’ONEE. Le royaume chérifien pourrait notamment se tourner vers l’Espagne, selon des médias marocains.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat. La raison de cette crise : le destin du Sahara occidental, vaste zone désertique revendiquée par le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par Alger.

    Le Parisien, 01/11/2021
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    L’Algérie ferme le robinet du gaz pour punir le Maroc, et c’est l’Espagne qui trinque

    Après la Russie, l’Algérie à son tour utilise le gaz comme moyen de pression : elle met fin au contrat du gazoduc passant par le Maroc qui alimente l’Espagne en gaz.
    L’Algérie ne sait plus quoi faire pour enquiquiner son meilleur ennemi. Cet été, le gouvernement a même accusé le Maroc d’être responsable des incendies qui ont fait une centaine de morts en Kabylie. C’était plus pratique que de parler réchauffement climatique ou de reconnaître ses propres carences en matière de pouvoirs publics. Fin août, de manière unilatérale, Alger a même décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat. Aujourd’hui, il ferme le gaz.

    Depuis 1996, le Maroc est en effet un pays de transit pour le gaz algérien destiné à l’Espagne et au Portugal. Grâce au gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le pays et transporte chaque année plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel, le royaume touche des droits de péage payés en nature : par du gaz. Et pour les mètres cubes qui lui manquent, il a droit à des tarifs très avantageux. Alors que les prix de l’énergie s’envolent, depuis le 31 octobre au soir, cette manne est officiellement tarie par décision des autorités. Le président Tebboune a demandé au groupe public algérien Sonatrach de ne pas reconduire son contrat avec l’Office national de l’électricité (ONE), l’opérateur marocain.

    Au cœur du conflit, le Sahara occidental
    Pourquoi une telle décision ? Pour protester contre des « pratiques à caractère hostile qui portent atteinte à l’unité nationale ». Au cœur de la crise, il y a encore et toujours le même sujet, le Sahara occidental. L’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis et leur droit à l’autodétermination, ne digère toujours pas le fait que les États-Unis aient reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé, administré depuis 1975 par le Maroc.

    Au cœur de l’été, une petite phrase a brusquement ravivé les tensions : lors d’une visioconférence aux Nations unies, le chef de la diplomatie algérienne rappelle le soutien de son pays à « l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le représentant marocain réplique : « Plus que tout autre, dit-il, le peuple kabyle en Algérie mérite de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». Alger voit rouge. On connaît la suite.

    Ce 29 octobre, la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU actant la prolongation du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), n’a rien arrangé. La résolution est jugée « partiale » par les autorités algériennes. Elle « a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant [le Maroc], dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental », précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le dernier envoyé spécial de l’ONU sur le Sahara occidental ayant jeté l’éponge, son successeur ­Staffan de Mistura prend justement ses fonctions ce lundi 1er novembre. À lui – une nouvelle fois – de relancer les négociations pour que la guerre du gaz ne se transforme pas en conflit ouvert.

    Une décision à l’impact « insignifiant » pour le Maroc
    Le Maroc réagit en mode « même pas mal ». Dans son communiqué publié dès dimanche 31 octobre, l’Office national de l’électricité explique que la décision algérienne n’aura dans l’immédiat qu’un impact « insignifiant ». Le pays a pris ses dispositions. Et même si les deux centrales qui fonctionnent grâce au gaz algérien s’arrêtent, le consommateur ne s’en rendra pas compte. Le Maroc dispose d’une capacité de production électrique qui couvre largement ses besoins. Le nouveau gouvernement d’Aziz Akhannouch discute également avec Madrid pour que l’Espagne renvoie du gaz au Maroc par le même gazoduc.

    En revanche, pour l’Espagne, ça risque d’être moins indolore. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel du pays. Heureusement, elle ne l’envoie pas par un seul tuyau. Un autre gazoduc, le Medgaz, qui depuis 2011 passe par les fonds marins, va lui continuer de fonctionner.

    Mais le Medgaz est déjà au maximum de sa capacité. Les autorités algériennes se veulent rassurantes : pour que l’Espagne ne manque pas de gaz cet hiver, elles promettent d’augmenter les livraisons de gaz liquéfié par méthanier. Une méthode en réalité aléatoire car ces bateaux sont rares sur le marché. La conséquence possible, c’est une augmentation des prix pour les Espagnols. Une affaire qui embarrasse toute l’Europe, car les 27 n’ont aucun moyen pour aider l’Espagne, cinquième économie de l’Union, à résoudre son problème de dépendance énergétique.

    Franceinfo, 01/11/2021
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    Algérie : le président scelle la fin du gazoduc transitant par le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a «ordonné» dimanche au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume» voisin. Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.

    «Le président Abdelamadjid Tebboune a ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et le non renouvellement de l’accord qui expire dimanche à minuit», selon un communiqué de la présidence diffusé par la télévision publique.

    M. Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale», selon le communiqué.

    L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Énergie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME.

    En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97 % de ses besoins. La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des «actions hostiles» du royaume, une décision «complètement injustifiée», selon Rabat.

    La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

    Le Figaro, 31/10/2021
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    Crise diplomatique : le président algérien ferme le gazoduc transitant par le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a « ordonné » dimanche au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume » voisin.

    Le torchon continue de brûler entre Alger et Rabat. Le président Abdelamadjid Tebboune a « ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) », a annoncé, dimanche 31 octobre, la télévision publique algérienne, diffusant un communiqué de la présidence.

    Abdelamadjid Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Energie, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale », expliquait le communiqué.

    Inquiétude à Madrid
    La décision algérienne de fermer le gazoduc GME qui reliait l’Algérie à la péninsule ibérique, via le Maroc a été prise en août dernier au moment où Alger rompait ses relations diplomatiques avec Rabat. Le pays premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, était depuis resté sur ses positions, ne faisant pas mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    L’Espagne, qui dépend pour moitié de l’Algérie pour son approvisionnement en gaz, redoute de possibles pénuries ou même une hausse des prix du gaz. Cette semaine l’Espagne a cependant reçu de la part d’Alger l’assurance que l’approvisionnement sera bel et bien assuré. Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.

    Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Energie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME.

    En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97% de ses besoins. La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

    Rupture des relations diplomatiques
    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat.

    La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

    Avec AFP

    Press From, 01/11/2021
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    L’Algérie ferme le gazoduc GME qui reliait l’Espagne, inquiétude à Madrid

    RFI – C’est ce 31 octobre qu’Alger ferme le gazoduc GME qui reliait l’Algérie à la péninsule ibérique, via le Maroc. Une décision prise en août dernier au moment où Alger rompait ses relations diplomatiques avec Rabat.

    L’Espagne, qui dépend pour moitié de l’Algérie pour son approvisionnement en gaz, redoute de possibles pénuries ou même une hausse des prix du gaz. Cette semaine l’Espagne a cependant reçu de la part d’Alger l’assurance que l’approvisionnement sera bel et bien assuré.

    Mais dans un contexte de crise énergique mondiale, il reste à savoir si les prix ne pas vont flamber à nouveau, comme ils l’ont fait début octobre.

    L’Espagne sera-t-elle la victime collatérale des tensions entre l’Algérie et le Maroc ? Pour tenter de le comprendre, il faut sortir la calculette. Le gaz brûlé dans les centrales espagnoles provient pour moitié des gisements algériens. La moitié de cette moitié empruntait jusqu’à ce dimanche le gazoduc GME passant par le Maroc mais désormais fermé. L’autre moitié circule via Gazmed, un tuyau sous-marin traversant la Méditerranée.

    Alger s’est engagé à honorer ses contrats avec l’Espagne et, pour éviter toute rupture, a entrepris des travaux pour gonfler ce deuxième gazoduc, et lui permettre de palier la fermeture du GME.

    De nouvelles hausses des prix à venir ?

    Mais Gazmed ne suffit pas et l’Algérie propose d’envoyer du GNL, du gaz liquéfié, par bateaux depuis ses quatre sites de liquéfaction. Sur le papier, les Algériens sont confiants. Et si la Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, jure avoir les capacités suffisantes, on ne sait pas en revanche à ce stade si les prix vont bouger. Ceux passés sur des contrats à long terme sont garantis et plutôt bas, explique l’expert Philippe Sebille Lopez, mais ceux du marché spot peuvent se révéler plus onéreux.

    Par ailleurs, en ce moment les prix de l’énergie ont grimpé en Espagne dans le sillage des cours mondiaux. D’ailleurs début octobre, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez assurait avoir proposé à la Commission européenne de procéder à des « achats groupés » de gaz afin d’accroître le pouvoir de négociation de l’UE face à la flambée des prix de l’énergie.

    « Si l’achat groupé de vaccins fonctionne, pourquoi n’augmentons-nous pas notre pouvoir de négociation en faisant un achat groupé et une réserve stratégique de gaz en Europe ? ».

    La Commission doit présenter en décembre un paquet de propositions législatives concernant notamment le gaz. Pas sûr que la flambée d’octobre soit la dernière pour les consommateurs espagnols.

    RFI, 31/10/2021