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  • Réactions marocaines à la fermeture du Gazoduc Maghre-Europe

    A moins de deux semaines de la fermeture par l’Algérie du gazoduc Maghre-Europe, le Maroc annonce qu’il sera approvisionné en gaz de l’Espagne

    Groggy, après l’annonce des autorités algériennes de faire l’impasse sur l’exploitation du gazoduc GME, approvisionnant l’Espagne et le Portugal via le territoire marocain, le Maroc ne sait plus à quel saint se vouer, se plongeant dans la Fakenews, comme instrument de chantage, en vue de faire revenir le gouvernement algérien, à de meilleurs sentiments.

    A moins de deux semaines de l’expiration du contrat d’approvisionnement en gaz, via le GME, Rabat annonce à travers certains médias inféodés à la cause du Makhzen, que le royaume alaouite sera approvisionné de l’Espagne, se référant à la dernière missive de Mohamed VI au Roi d’Espagne, à l’occasion de la célébration de la fête nationale espagnole, et des prétendues discutions entre Rabat et Madrid au sujet de la question énergétique. Cet optimisme médiatique du Makhzen est stoppé dans son élan par cette mauvaise « nouvelle » de l’annulation de la visite du président du Conseil Espagnol Pedro Sanchez, à Rabat.

    Se référant à la réalité du terrain, les experts en la matière, excluent cette éventualité d’approvisionnement du Maroc par l’Espagne, dans la mesure, où ses importations gazières de l’Algérie, via le Medgaz, tournent autour de 8 milliards de Mètres Cubes, atteignant au maximum, les 10 milliards de M3, c’est-à-dire les besoins de la péninsule ibérique. Cela s’ajoutent aux facteurs techniques liés aux installations gazières, dont le Maroc ne dispose pas.

    Pour les experts ibériques, le recours, à l’achat du gaz algérien par l’Espagne, au profit du Maroc, et mettre des moyens techniques pour l’alimenter via le GME, en inversant le mode d’exploitation, n’a aucune chance d’aboutir dans la mesure où l’Algérie utilise des turbocompresseurs qui travaillent du Sud au Nord, ajouter à cela d’importants investissements coûteux

    Le temps mort des prétendues découvertes du Makhzen

    Après avoir épuisé ses Fakenews des découvertes des gisements pétroliers et gaziers au large d’Agadir, et de la concrétisation d’un projet de gazoduc Nigeria-Maroc, traversant plusieurs pays africains, financé de surcroît par un Fonds islamique basé à Londres, voilà que le Makhzen, nous annonce via son office national des hydrocarbures et des mines d’avoir signé un accord avec la compagnie sioniste Ratio Petroleum pour chercher du pétrole au large du Sahara occidental, en violation des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU.

    Le but de cette annonce est de faire de la surenchère politique visant non seulement la RASD, mais surtout l’Algérie qui a brandi l’arme du gaz pour mettre à genoux un régime qui persiste dans ses complots visant l’Algérie, sa souveraineté et l’unité de son peuple.

    Algérie54, 19/10/2021

  • Les intérêts des puissances mondiales divergent en Afrique

    Les intérêts des dirigeants des grandes puissances mondiales divergent au sujet de l’Afrique. Outre les relations économiques, les questions de migration clandestine et de terrorisme sont au premier plan lors de leurs visites sur le continent africain.

    Au cours des 10 dernières années, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie arrivent en tête du peloton de leaders européens ayant effectué le plus grand nombre de visites en Afrique.

    – Allemagne

    La Chancelière allemande, Angela Merkel, visite le continent chaque année depuis 2017. Elle s’est rendue en Afrique du Sud en 2010, au Kenya, en Angola et au Nigeria en 2011, et au Mali, au Nigeria et en Éthiopie en 2016.

    Merkel a effectué des visites officielles en Égypte et en Côte d’Ivoire en 2017, au Sénégal, au Nigéria, au Ghana et en Algérie en 2018, en Égypte, au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2019, et en Afrique du Sud et en Angola en 2020.

    Les relations économiques ont été au centre des débats lors des visites de la Chancelière allemande en Égypte et en Afrique du Sud, alors que l’accent était mis sur le contrôle de la migration de l’Afrique vers l’Europe lors de ses récentes visites.

    – France

    Les Présidents français effectuent des visites régulières en Afrique en raison du passé colonial. Emmanuel Macron, investi Président de la République française en mai 2017, s’est rendu tour à tour au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana en novembre de la même année.

    En juillet 2018, Macron s’est rendu en Mauritanie et au Nigeria pour assister au Sommet de l’Union africaine. Puis en mars 2019, il a effectué des visites officielles à Djibouti, au Tchad, au Kenya et en Éthiopie.

    Macron s’est de nouveau rendu en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

    En mai 2020, le Président français a annulé ses visites en Afrique du Sud et en Angola en raison de la pandémie de Covid-19. Un an plus tard, en mai 2021, il s’est rendu au Rwanda alors que la France était indexée pour son rôle dans le génocide rwandais. Macron était le premier Président français à se rendre dans ce pays après l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

    Macron s’est aussi rendu de nouveau en Afrique du Sud en mai 2021. Au cours de ses visites en Afrique, les déclarations du Président français au sujet du continent et le colonialisme ont parfois suscité la controverse.

    Lors de sa visite en Côte d’Ivoire en 2019 notamment, au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue Alassane Ouattara, l’incapacité de Macron de reconnaître le passé colonial de la France a suscité des réactions.

    Nombreux ont estimé que le Président français tentait de banaliser le colonialisme en le qualifiant d’ « erreur » et voulait perpétuer sa domination sur le continent africain par le biais des « pratiques coloniales ».

    Le prédécesseur de Macron, François Hollande a effectué sa première visite officielle au Sénégal en octobre 2012, et sa première visite d’État en Afrique du Sud en octobre 2013.

    Il s’est également rendu en Tunisie en 2013 et au Sénégal, au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Tchad en 2014. Sa visite de quelques heures effectuée au Cameroun a provoqué un tollé.

    François Hollande s’est rendu au Bénin et en Angola en 2015.

    Il a effectué des visites au Bénin, en République centrafricaine et en Angola en 2016, et sa dernière visite au Mali en janvier 2017 pour assister à un sommet.

    Espagne

    Pedro Sanchez, devenu Premier ministre en Espagne en juin 2018, a effectué sa première visite en Afrique au Maroc en novembre 2018.

    Sanchez était également au Mali en 2018, puis en Mauritanie, en Égypte et en Libye en 2020. En 2021, il s’est rendu en Angola et au Sénégal.

    Lors de l’annonce du programme gouvernemental intitulé « Focus Afrique 2023 », Sanchez a annoncé que l’Espagne s’emploiera à renforcer les liens politique, économique et social avec l’Afrique au cours des 10 prochaines années.

    Les visites prévues de Sanchez en Égypte et au Kenya à la fin du mois d’août ont été annulées en raison des événements en Afghanistan.

    Mariano Rajoy, le prédécesseur de Pedro Sanchez, s’était rendu au Maroc en 2010, à Djibouti en 2013, en Guinée équatoriale en 2014, au Mali et au Sénégal en 2015, en Côte d’Ivoire en 2017, en Algérie en 2018.

    L’Espagne a perdu du terrain en Afrique malgré sa présence coloniale qui a duré de nombreuses années dans le passé. Les visites de l’Espagne des premiers ministres en vue de remédier à ce retard n’ont pas connu de succès jusqu’à présent.

    Italie

    L’Italie est l’un des pays européens qui accorde un intérêt particulier à l’Afrique.

    Les premiers ministres italiens ont démontré cet intérêt ces dernières années lors de leurs visites dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord. Le commerce et les relations bilatérales, ainsi que les questions de migration clandestine et de terrorisme ont été mis en avant lors de ces visites de haut niveau.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, après son entrée en fonction, a effectué son premier voyage à l’étranger en Libye en avril 2021, une visite symboliquement significative.

    Le prédécesseur de Draghi, Giuseppe Conte a également effectué des visites officielles en Éthiopie et en Érythrée en octobre 2018 et au Ghana en novembre 2019.

    Paolo Gentiloni, qui a été Premier ministre avant Conte, s’est rendu dans 4 pays africains en novembre 2017, notamment la Tunisie, l’Angola, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

    Matteo Renzi, Premier ministre entre 2014 et 2016, est le Premier ministre italien ayant effectué le plus de visites en Afrique ces dernières années.

    Renzi a effectué trois voyages en Afrique, couvrant l’Angola, le Congo et le Mozambique en juillet 2014, le Kenya et l’Éthiopie en juillet 2015, et le Nigeria, le Ghana et le Sénégal en février 2016.

    – Le geste concret des dirigeants de l’UE sur l’Afrique est venu d’Ursula von der Leyen

    Le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, s’est rendu en Tanzanie en juillet 2012. En février 2014, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, s’est rendu au Mali.

    La rhétorique africaine de l’Union européenne (UE) a changé sous l’ancien président du Conseil de l’UE, Jean-Claude Juncker. Juncker a déclaré dans son discours sur l’état de l’Union en 2018 que l’Afrique a besoin de partenariats justes, pas d’aide. Le geste concret, cependant, est venu de son successeur, Ursula von der Leyen.

    Ursula von der Leyen a effectué sa première visite à l’étranger en Éthiopie, siège de l’Union africaine, en décembre 2019.

    Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel s’est rendu au Congo et en Angola en avril 2021.

    – Royaume-Uni

    Boris Johnson, en tant que Premier ministre du Royaume-Uni, ne s’est pas encore rendu en Afrique. Il a été en Somalie, en Ouganda et au Kenya en 2017 lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

    L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May s’est rendue en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya dans le cadre de sa tournée africaine en 2018.

    Cette tournée a été considérée comme la « première visite sur le continent africain » de May, qui a occupé ce poste entre 2016 et 2019.

    May a été le premier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya depuis Margaret Thatcher en 1988.

    David Cameron, Premier ministre britannique entre 2010 et 2016, a visité 8 pays africains entre 2010 et 2014.

    Au cours de sa tournée africaine prévue en Afrique du Sud, au Nigeria, au Rwanda et au Soudan du Sud en 2011, Cameron est retourné à Londres sans se rendre au Rwanda et au Soudan du Sud en raison de certains événements concernant la politique intérieure britannique à cette époque.

    – États-Unis

    L’ancien et premier Président noir des États-Unis, Barack Obama, a visité sept pays d’Afrique entre 2009 et 2017.

    Obama, qui s’est rendu pour la première fois au Ghana en 2009, était en Égypte la même année, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie en 2013. En 2013, Obama s’est de nouveau rendu en Afrique du Sud pour les funérailles de l’ancien Président Nelson Mandela.

    En 2015, Obama s’est rendu au Kenya et en Éthiopie.

    Donald Trump, son successeur entré en fonction en 2017, ne s’est pas rendu sur le continent tout au long de son mandat.

    Le nouveau Président, Joe Biden, n’est pas encore arrivé en Afrique.

    – Chine

    Le Président chinois Xi Jinping, qui est à l’avant-garde de la course à l’investissement en Afrique, a effectué neuf visites officielles en Afrique depuis 2012, année de son entrée en fonction.

    En 2013, Xi Jinping s’est rendue en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo, en 2015 au Zimbabwe et en Afrique du Sud, en 2016 en Égypte et en 2018 au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud.

    Anadolou, 20/10/2021

  • Alerte: Le Maroc priorise ses efforts vers l’Algérie

    -Le Maroc a baissé d’un ton face à l’Europe et cherche à consolider les relations avec Israël pour se concentrer sur un adversaire sur lequel il n’a pas de prise : l’Algérie
    -Le Maroc chercherait ainsi à manifester durablement sa colère envers des États dont les positions diplomatiques sur le conflit du Sahara occidental n’épousent pas ses intérêts.

    Depuis quelques semaines, il se murmure que le régime marocain aurait l’intention de bouleverser le fonctionnement de ses ambassades en Allemagne, en Espagne et à Bruxelles (Union européenne), en ne laissant que des chargés d’affaires à la tête de ces représentations diplomatiques. Le Maroc chercherait ainsi à manifester durablement sa colère envers des États dont les positions diplomatiques sur le conflit du Sahara occidental n’épousent pas ses intérêts. Rabat aurait inclus la Commission européenne parce que celle-ci a été incapable de gagner son procès contre le Front Polisario devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

    Pour rappel, la CJUE a récemment émis un arrêt déclarant nuls et non avenus les deux accords signés entre le Maroc et l’Europe, portant notamment sur l’agriculture et la pêche, tant que le territoire du Sahara occidental y est inclus.

    Le Maroc fâché avec tout le monde ? Cela a bien été le cas pendant quelques mois avec les pays cités précédemment, et même indirectement avec la nouvelle et réticente administration américaine, qui n’a ni confirmé ni infirmé la déclaration présidentielle de Donald Trump reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental (obtenue en échange de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël). Mais cette brouille serait actuellement dépassée. Le Maroc est en train de lâcher du lest face à l’Europe pour se concentrer sur un adversaire sur lequel il n’a pas de prise : l’Algérie.

    D’antagoniste déclaré, Alger se transforme chaque jour, avec une vitesse vertigineuse, en un viscéral ennemi de Rabat. D’où la nécessité pour le Maroc d’opérer un aggiornamento. L’objectif serait de se rabibocher, même superficiellement, avec les Européens, plier face à l’administration américaine, en attendant l’espéré retour de Donald Trump aux affaires, et consolider les relations avec Israël.

    Un virage à 180 degrés
    Pour le régime alaouite, Israël représente l’accès au puissant lobby pro-israélien au Congrès qui, pense-t-on à Rabat, peut faire et défaire la politique internationale de Washington. Cette stratégie, une tactique pour certains, n’est pas irrationnelle. Dans sa confrontation tous azimuts avec l’Allemagne et l’Espagne, le Maroc n’a pas récolté les fruits de sa colère. Berlin n’a montré aucun empressement à suivre l’exemple de Trump. Au contraire, l’Allemagne s’affaire à la légalité internationale pour résoudre le conflit du Sahara occidental.

    Et si la diplomatie allemande est disposée à réserver une petite place au Maroc dans la table des négociations de paix sur la Libye, elle ne va pas intervenir pour faire taire la bête noire des autorités marocaines, le YouTubeur Mohamed Hajib. Mais cela n’empêche pas le Maroc de déployer de grandes manœuvres pour « faire taire définitivement » Hajib ou l’amener à « négocier », selon des sources dignes de foi. Ce dernier a fait l’objet d’une infinité de plaintes directes des services secrets marocains (DST) qui ont été toutes rejetées par la justice allemande, à la fureur du Palais royal, puisque dans un récent discours le roi Mohammed VI y a fait référence, indirectement il est vrai et sans citer l’Allemagne.

    En dépit de cela, le Maroc va mettre en sourdine ses réprimandes le temps que les relations reprennent leur cours normal sans que cela ne soit perçu comme une défaite. Envers l’Espagne, pays avec lequel le Maroc était en froid depuis que le gouvernement de Pedro Sánchez avait accueilli le chef du Front Polisario Brahim Ghali, le roi Mohammed VI vient tout juste de faire un geste remarqué. Et inattendu.

    Jusque-là, le régime refusait de renvoyer à Madrid l’ambassadrice Karima Benyaich, rappelée pour consultations en mai, et de recevoir le nouveau ministre espagnol des Relations extérieures, José Manuel Albares, qui le demande à corps et à cris.

    À l’occasion d’un message de félicitations adressé aux rois d’Espagne pour leur fête nationale, le souverain marocain a déclaré sa « grande satisfaction des liens d’amitié solides qui unissent les deux familles royales et des relations privilégiées marquées par la coopération fructueuse et l’estime mutuelle qui existent entre les Royaumes du Maroc et d’Espagne ».

    Il s’est même engagé « à œuvrer pour les hisser au niveau des aspirations et des ambitions des deux peuples amis ».

    Cela peut paraître une banale formule diplomatique, mais c’est la première fois depuis que la crise a éclaté entre le Maroc et l’Espagne que Mohammed VI adresse un message à Felipe VI. Et les mots ont leur sens : « grande satisfaction », « liens d’amitié solides », « relations privilégiées », « coopération fructueuse », « estime mutuelle », etc.

    Venant d’un pays dont un ministre d’État (El Mostafa Ramid) avait annoncé au plus fort de la crise de Ceuta en mai dernier que l’Espagne allait payer un « prix élevé » pour avoir accueilli Ghali, c’est un virage à 180 degrés.

    D’autant plus que l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Karima Benyaich, qui a été à l’avant-garde de l’offensive verbale et diplomatique contre l’Espagne, est frappée par une crise de mutisme.

    Prioriser ses efforts vers l’Algérie
    En ce qui concerne Bruxelles, il est évident que le régime alaouite a préféré botter en touche après la sentence de la CJUE, qui est pourtant un véritable coup de massue assené à la tête de la Commission européenne et du régime marocain.

    Ceux qui s’attendaient à une violente réaction du Maroc en ont eu pour leur compte. Le Maroc avait vraisemblablement prévu cette débâcle.

    La preuve en est que le communiqué commun prenant acte de la décision de la CJUE, signé par le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères Josep Borrell et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita, a été publié quelques minutes seulement après l’annonce du verdict.

    Que certains au Maroc aient traité la CJUE de tribunal « idéologique » ou de « cour de première instance » n’enlève rien au désir d’apaisement du Maroc avec Bruxelles. Les ponts ne sont pas coupés avec l’UE, premier partenaire commercial du Maroc.

    Enfin, concernant les États-Unis, l’acceptation par le Maroc de Staffan de Mistura comme nouvel envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, alors qu’il y était opposé (contrairement au Front Polisario qui l’a accepté le 28 avril), est une façon pour le régime d’éviter de brusquer l’administration américaine. C’est Washington qui a imposé M. de Mistura.

    Ces gestes d’apaisement du Maroc envers ses alliés occidentaux ont une signification. Ils semblent indiquer que le royaume chérifien cherche à se débarrasser des multiples fronts qu’il a ouverts afin de prioriser ses efforts vers l’Algérie.

    N’en déplaise aux sceptiques, aujourd’hui, une conflagration armée entre les deux voisins surarmés du Maghreb ne relève pas de la fiction. C’était vrai il y a quelques mois. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

    Le régime de Mohammed VI n’a pas fait le choix d’Israël pour des considérations philosophiques. En s’engageant résolument dans une coopération militaire poussée avec Israël, il est allé au-delà d’une normalisation des relations diplomatiques.

    Le programme de fabrication de drones israéliens au Maroc et la participation de troupes marocaines à des exercices militaires en territoire israélien au mois de juillet se veulent l’expression d’une alliance stratégique entre les deux pays.

    Il n’est pas impossible que le Maroc ait signé des accords de défense secrets avec Israël. En prévision de soubresauts à venir.

    Car les Algériens ne sont pas en reste. Les manœuvres militaires près de la frontière du Maroc en janvier, puis récemment encore, et l’envoi au début du mois d’octobre d’éléments des forces spéciales pour participer à d’autres exercices militaires, cette fois-ci avec la 58e armée russe en Ossétie du Sud, une république autonome de la Fédération de Russie, se veulent aussi autant de signaux en direction de Rabat.

    Pour qu’il n’y ait aucun doute, le président algérien Abdelmadjid Tebboune vient d’affirmer que son pays était prêt pour la guerre. Dans une interview à la télévision publique, dimanche 10 octobre, il n’y est pas allé par trente-six chemins : « Tout pays qui agressera l’Algérie le regrettera illico. C’est clair », a-t-il insisté, en ajoutant : « Si quelqu’un nous cherche, je jure sur Dieu [que la guerre] n’aura pas de fin. »

    Inutile de préciser que l’État que Tebboune a taxé lors de son interview de « tortionnaire » et d’« agresseur » n’est autre que le Maroc.

    Le troisième larron
    Les intentions belliqueuses d’Abdelmadjid Tebboune sont si criantes qu’il a refusé toute médiation entre son pays et son voisin de l’ouest. Quand on refuse une médiation, cela veut généralement dire qu’on cherche et qu’on est prêt à en découdre.

    Tant que le Maroc et l’Algérie s’écharpaient diplomatiquement autour du conflit du Sahara occidental, cela faisait partie d’une certaine normalité depuis plus de 40 ans.

    Mais l’introduction d’un troisième larron, Israël, dans cette confrontation strictement maghrébine est en train de bousculer les équilibres et les rapports de forces dans la région.

    Rien ne nous dit que l’Algérie ne va pas inviter un quatrième larron à cette périlleuse fête : la Russie, son premier fournisseur en armement. Poussé dans ses retranchements, Alger peut aller au-delà en conviant également l’Iran. Et qui dit l’Iran dit le Hezbollah, les deux épouvantails parfaits pour angoisser Marocains et Israéliens.

    Évidemment ce grand manège n’arrange pas les affaires des États de la région. L’Espagne peut craindre quelques turbulences dans son approvisionnement en gaz algérien. Et la France, qui regarde déjà de travers la « montée en puissance de la Russie en Méditerranée orientale », risque de devoir cohabiter avec Poutine pas très loin de ses côtes méditerranéennes.
    Ce scénario catastrophe peut rester cantonné dans un jeu d’équilibre de la terreur, mais la sensation dominante, c’est qu’il sera difficile de refermer cette boîte de Pandore.

    Ali Lmrabet

    Middle East Eye, 19/10/2021

  • Espagne : Arrestation de narco-pilotes

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    Dans le cadre de l’opération Limoneros, la Guardia Civil a capturé 41 personnes et saisi 1 300 kilos de haschisch, ainsi que quatre avions, des manuels de vol et une plantation de marijuana à Los Palacios, Séville.

    MADRID. (proceso.com.mx) – La Guardia Civil a démantelé un réseau de trafiquants de drogue qui introduisait du haschisch sur le continent espagnol dans des avions légers et des hélicoptères en provenance du Maroc, avec des pilotes latino-américains, principalement des Mexicains, ont rapporté les forces armées le 15 octobre.

    Il a été révélé aujourd’hui que les pilotes étaient originaires de Sinaloa et qu’ils faisaient du trafic de drogue à travers le détroit de Gibraltar pour 50 000 euros par nuit, selon El Mundo.

    Dans le cadre de l’opération Limoneros, la Guardia Civil a capturé 41 personnes et saisi quelque 1 300 kilos de haschisch, ainsi que quatre avions, des manuels de vol et une plantation de marijuana à Los Palacios, à Séville.

    L’organisation utilisait une école de vol comme couverture pour les pilotes mexicains et latino-américains.

    L’opération a débuté en septembre 2019 lorsque les forces armées ont appris l’accident au Maroc d’un hélicoptère dont le pilote, d’origine mexicaine, avait séjourné à Séville.

    Deux mois plus tard, en novembre de la même année, les agents chargés de l’enquête ont déjoué l’introduction sur le marché de la drogue de 420 kilos de haschisch dans un avion léger en provenance du Maroc et ont arrêté ses deux membres d’équipage.

    Le réseau des trafiquants de drogue était autrefois très discret, car ils recherchaient des avions d’occasion et des pièces détachées et disposaient pour cela d’un groupe de mécaniciens de bord.

    Le réseau s’appuyait sur des vols espagnols, mais il faisait également appel à des pilotes novices d’Amérique latine, principalement du Mexique, qu’il formait à l’aide d’un avion biplace.

    Tout au long de l’enquête, qui a duré deux ans, les agents ont appris que les membres du réseau avaient subi au moins deux accidents aériens majeurs, le premier impliquant un pilote mexicain au Maroc, pour lequel l’enquête a débuté, et le second, le 9 septembre de cette année, dans lequel un pilote espagnol est décédé lors d’un vol de nuit, également au Maroc.

    La Guardia Civil a signalé que l’organisation possédait jusqu’à sept avions – deux hélicoptères et cinq avions légers – et qu’en plus de l’ »école de pilotes » et d’un groupe de mécaniciens, elle disposait de lieux pour cacher les avions, ainsi que de pistes clandestines, dont certaines étaient camouflées en pistes d’entraînement pour lévriers.

    Les enquêteurs avaient déjà annoncé en juin l’arrestation d’une branche de la même organisation lorsqu’elle avait tenté d’introduire du haschisch par voie maritime. Quatre personnes avaient alors été arrêtées et 750 kilos de haschisch avaient été saisis au large de Huelva.

    Avec l’autorisation du Juzgado de Primera Instancia e Instrucción numéro 4 de Sanlúcar la Mayor (Séville), 24 perquisitions ont été effectuées à Murcie, Tolède, Cáceres, Huelva et Séville, où 120 kilos supplémentaires de haschisch ont été saisis.

    Parmi les personnes arrêtées figurent le chef de l’organisation, installé dans une maison de luxe à Cartaya (Huelva), et le chef opérationnel, qui se trouvait à Séville. Le journal El País affirme que les enquêteurs ont un temps considéré le lieutenant comme le cerveau, jusqu’à ce qu’ils découvrent le véritable patron, que les agents pensaient être à la retraite.

  • Maroc : Quand les frontaliers sont bloqués

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    Depuis un an et demi, les navetteurs entre le Maroc et l’Espagne sont bloqués à Ceuta : s’ils quittent l’exclave, ils ne peuvent plus y entrer en raison de la pandémie – et perdent leur emploi. Aujourd’hui, beaucoup sont à bout de nerfs.

    Ahmed Nuino ne peut regarder la photo sur son téléphone sans que les larmes lui montent aux yeux. Sa fille est assise là, dans une robe blanche et un voile, le regard un peu perdu dans la caméra. Les photos de mariage heureux sont différentes. Elle s’est mariée en septembre – et Nuino n’arrive toujours pas à croire qu’il n’était pas là. « Un jour comme celui-ci, une jeune femme a besoin de son père », déclare le pâtissier de 56 ans, les larmes aux yeux. « Je me sens tellement impuissant. Tout à coup, je me rends compte que je n’ai aucun droit ici. » Puis il continue à tourner des roses en sucre pour le gâteau à la crème sur lequel il travaille. Quelque part à Ceuta, une petite fille fête son anniversaire demain, et le gâteau doit être prêt avant la fermeture.

    Un laissez-passer au lieu d’un permis de séjourJusqu’à l’apparition de la pandémie, il y avait des milliers de navetteurs comme Ahmed dans l’exclave espagnole de Ceuta. « Transfronterizos », « frontaliers », qui traversaient chaque jour la frontière entre deux continents pour se rendre au travail : celle entre leur lieu de résidence au Maroc et leur lieu de travail à Ceuta, les 18 kilomètres carrés d’Europe sur la côte nord-africaine. Les frontaliers n’ont pas de permis de séjour, seulement une sorte de laissez-passer. En fait, ils doivent retourner au Maroc chaque soir. Des exceptions, comme après une journée de travail particulièrement longue, étaient tacitement tolérées par les autorités espagnoles. En fin de compte, toutes les parties concernées ont été satisfaites de cet arrangement pendant des années : les navetteurs, qui ont pu toucher un salaire décent selon les normes marocaines, et les milliers d’entrepreneurs ou de familles ceutanaises, qui n’ont guère trouvé preneur sur le marché du travail espagnol pour les emplois difficiles dans le domaine des soins aux personnes âgées, du nettoyage des bâtiments ou de la construction.

    Les mois se sont transformés en un an et demi. Depuis le printemps 2020, la situation est différente : Les infections à Corona ont explosé dans le monde entier, la situation menaçant de devenir incontrôlable. Le 13 mars, le Maroc et l’Espagne ont fermé le poste frontière de Ceuta. La plupart des banlieusards ont pu fuir la petite péninsule, mais quelques centaines sont restés. Ils ne voulaient pas renoncer à leur emploi, explique Rachida Jraifi, qui fait en quelque sorte office de porte-parole des « transfronterizos ». « Après tout, nous nourrissons nos familles à la maison avec nos salaires. En outre, nous pensions tous que tout serait terminé au bout de deux ou trois mois » Deux ou trois mois se sont transformés en un an et demi – et les personnes prises au piège sont au bout du rouleau. Chaque lundi, ils manifestent devant la représentation du gouvernement espagnol dans le centre de la ville. En silence, avec des masques sur lesquels ils ont collé des rubans noirs croisés. « Nous sommes les invisibles », explique Jraifi. « Et personne ne veut entendre ce que nous avons à dire : que nous exigeons enfin un traitement humain. Beaucoup d’entre nous souffrent de dépression ou de troubles du sommeil, et doivent prendre des pilules. Nous voulons enfin revoir nos familles ! »

    Le gouvernement évoque des « couloirs » à partir de CeutaLes frontaliers ne peuvent toutefois s’en prendre qu’à eux-mêmes pour leur situation, déclare Salvadora Mateos, la représentante du gouvernement central à Madrid. Le Maroc et l’Espagne ont mis en place un « couloir humanitaire » à plusieurs reprises depuis le début de la pandémie et ont donné aux frontaliers la possibilité de quitter Ceuta pour une courte période. Si les Marocains concernés ne veulent pas utiliser cette option, le gouvernement est impuissant.Ce que le gouvernement cache : si les navetteurs quittent Ceuta, ils ne reviendront pas de sitôt – du moins dans la situation actuelle. Les syndicalistes considèrent donc l’offre de départ comme de la poudre aux yeux : après tout, les « transfronterizos » ont besoin de leur emploi – et leurs employeurs ont besoin d’eux.

    Le patron de Nuino, Rafael Lima, peut le confirmer : sa femme et lui sont âgés et ne peuvent plus gérer seuls leur boulangerie. L’entreprise traditionnelle est dans la famille depuis 1932. En fait, ils voulaient célébrer leur 90e anniversaire l’année prochaine. Leur plus grande crainte est maintenant qu’Ahmed parte – et qu’il ne puisse plus revenir à Ceuta : « Si Ahmed ne revient pas, nous fermerons la boutique », dit-il.Vous pouvez voir ce reportage et d’autres dans le « Europamagazin » le dimanche 10.10.2021 à 12h45 sur la chaîne de télévision allemande Ersten.

    Par Natalia Bachmayer, ARD Studio Madrid

    Tagesschau, 09/10/2021

  • L’Algérie peut approvisionner l’Espagne et le Portugal via Medgaz

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    Un rapport de l’Oxford Institute for Energy Studies a indiqué que le non-renouvellement par l’Algérie du contrat de gazoduc traversant le territoire marocain aurait un impact limité sur le marché hispano-européen, étant donné que l’Algérie dispose de capacités d’approvisionnement direct, en plus de la capacité de liquéfier gaz et le livrer par bateaux à l’Espagne, sachant que « Medgaz » peut fournir à l’Espagne et au Portugal les quantités de gaz requises.
    Selon le rapport publié par l’Oxford Institute for Energy Studies, pour le mois de septembre 2021, dont « Echorouk » a revu un exemplaire, intitulé « Le gazoduc Maghreb-Europe constituera-t-il un nouveau casse-tête pour le continent européen ? Dans le cas où les expéditions de GNL de l’Algérie vers l’Espagne ne sont retardées que pendant la saison hivernale, elles doivent arriver rapidement en raison de leur besoin urgent.

    Le rapport estime que les répercussions du non-renouvellement de ce contrat par l’Algérie pousseront probablement les autorités algériennes à se concentrer davantage sur la manière d’utiliser leurs installations pour exporter du gaz naturel liquéfié « GNL », afin de renforcer leur compétitivité et le coût de l’approvisionnement en gaz. vers les marchés du sud de l’Europe, afin de saisir rapidement les opportunités disponibles.

    Selon les auteurs du rapport, l’Algérie peut répondre aux besoins en gaz de l’Espagne et du Portugal grâce au gazoduc « Medgaz » qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, compte tenu des quantités contractées, qui sont de 9 milliards de mètres cubes pour l’Espagne et 2,5 pour le Portugal, tandis que la capacité de « Medgaz » après l’expansion est estimée à environ 10,5 milliards de mètres cubes.

    Le rapport a souligné qu’il existe une situation similaire entre l’Algérie et la Russie en ce qui concerne les gazoducs transnationaux, la Russie ayant décidé de lancer le gazoduc « North Stream 2 », qui part du territoire russe à travers la mer Baltique pour atteindre l’Allemagne directement, ainsi contournant l’Ukraine, tandis que l’Algérie a lancé « Medgaz », qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, sans passer par le Maroc.

    Il y a quelques jours, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que l’Algérie garantirait l’approvisionnement en gaz de l’Espagne via le gazoduc Medgaz uniquement, en plus des navires de gaz naturel liquéfié, alors qu’il évoquait à propos du gazoduc passant à travers le Maroc qu’aucune décision n’a encore été prise, ajoutant que lorsque le contrat expirera le 31 décembre, chaque événement aura une discussion. .

    Echouroukonline, 13/10/2021

  • Financial Times: relations tendues entre Maroc et l’UE

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    Au centre d’une installation de la station solaire géante Noor, à Ouarzazate, se dresse une tour de 243 mètres. Elle abrite un récepteur qui produit de l’électricité à partir des rayons du soleil, qui sont réfléchis sur elle par 178 m² de panneaux.

    « Il y a encore un an et demi, nous aurions été en présence du plus haut édifice d’Afrique – jusqu’à la construction de la Grande Mosquée d’Alger [265 m] », note lors d’une visite Mustapha Sellam, directeur de chantier chez Masen, l’entreprise publique qui gère le complexe.

    Mais la motivation première de la poussée du pays vers les énergies renouvelables, qui a débuté en 2009, n’était pas tant de construire des structures record que de réduire la dépendance du royaume vis-à-vis des importations de pétrole et de gaz. Son voisin riche en pétrole, l’Algérie, a rompu ses relations diplomatiques le 24 août, invoquant des « actions hostiles ». 

    Alors que les rivaux nord-africains n’ont que très peu de liens économiques, ce différend pourrait entraîner la rupture d’un gazoduc qui achemine du gaz naturel vers l’Espagne et le Portugal via 500 km de terres marocaines, et donne au Maroc 7 % du gaz comme frais de transit. Le contrat doit expirer le 31 octobre.

    Ce dernier accrochage diplomatique marque une détérioration des relations déjà glaciales entre les deux pays : les tensions sur le Sahara occidental ont été ravivées en décembre lorsque l’ancien président américain Donald Trump a reconnu les revendications du Maroc sur le territoire contesté. L’Algérie, quant à elle, soutient et accueille le Polisario, le mouvement qui réclame l’indépendance du territoire.

    La décision de Washington est un triomphe pour le Maroc et fait partie d’un accord de contrepartie qui exige la normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël. Cela a également suscité l’espoir – surtout du côté marocain – d’un éventuel échange économique avec Israël, explique Riccardo Fabiani, directeur de projet pour l’Afrique du Nord à International Crisis Group.

    Toutefois, à la suite de la décision américaine, qui constitue une violation du droit international, le Maroc s’attendait à ce que d’autres pays lui emboîtent le pas. Cela « a conduit à un sentiment d’enhardissement » et à ce qu’Irene Fernández-Molina, maître de conférences en relations internationales à l’Université d’Exeter, décrit comme des « erreurs de calcul » de la part du Maroc.

    Alors que 23 pays, pour la plupart africains, ont ouvert des consulats au Sahara occidental depuis 2019, selon le ministère marocain des Affaires étrangères, les pays européens – en particulier l’Espagne et l’Allemagne – ne se sont pas montrés prêts à suivre le mouvement.

    Dans le sillage de la décision de Trump, la ministre espagnole des Affaires étrangères Arancha González Laya a réaffirmé la position de l’Espagne en faveur d’une solution négociée par l’ONU et impliquant les deux parties. Puis les relations se sont encore dégradées lorsque l’Espagne a autorisé le chef du Polisario, Brahim Ghali, à entrer dans le pays pour y recevoir un traitement médical.

    De même, l’Allemagne a adopté une position critique à l’égard de la décision des États-Unis et a convoqué une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies pour discuter de la question. En mars, le Maroc a coupé le contact avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat et a rappelé son propre ambassadeur de Berlin en mai pour « activisme antagoniste » sur la question du Sahara occidental.

    Pour l’instant, tous les partenariats allemands sont en pause, y compris les 300 millions d’euros promis par Masen pour un projet d’hydrogène vert. Une autre des stations de Masen est située dans la région du Sahara Occidental de Laayoune.

    Les analystes suggèrent que toutes les parties tentent d’améliorer leurs relations. « Globalement, les intérêts économiques du Maroc et les intérêts européens dans la stabilité du Maroc l’emportent sur tout le reste », déclare Fabiani.

    Les pays européens ont récemment reçu un rappel de leur dépendance à l’égard du Maroc pour assurer la stabilité et le contrôle de la migration lorsqu’un nombre record de 6 000 migrants – dont 1 500 mineurs – ont pu franchir sa frontière vers l’enclave espagnole de Ceuta en une seule journée en mai.

    Les relations avec les pays européens restent toutefois positives. Les représentants marocains et européens ont opté pour une réponse mesurée à la décision d’un tribunal de l’UE en septembre, qui s’est prononcé contre la légalité du commerce et de l’activité de pêche au Sahara occidental en vertu des accords UE-Maroc. Cette décision conteste la validité du précédent contournement juridique de l’UE dans lequel elle prétendait avoir le « consentement » de la population sahraouie.

    « Nous restons pleinement mobilisés pour poursuivre la pleine coopération entre l’UE et le Maroc », a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans une déclaration conjointe avec Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères.Un délai de deux mois est prévu pour faire appel de cette décision. « Ils [le Maroc et l’UE] évitent une crise diplomatique de haut niveau comme celle déclarée par le Maroc en 2016 », déclare Fernández-Molina. « Mais il s’agit d’une situation précaire et il doit y avoir un changement dans l’approche [de l’UE], car ils ne peuvent pas utiliser la même solution créative que la dernière fois. »

    Financial Times, 12/10/2021

  • Deux liaisons maritimes par semaine avec la France et l’Espagne

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    Après une suspension de 18 mois qui a causé des pertes financières importantes et démoralisés les employés d’Algérie Ferries, filiales de l’ENTMV, le transport maritime va reprendre, à partir de jeudi prochain, avec deux liaisons par semaine avec la France et l’Espagne. C’est donc pour une reprise timide et progressive qu’a opté l’Algérie qui examinera la possibilité de programmer des dessertes supplémentaires, et ce en fonction de l‘évolution de la situation épidémiologique et de la disponibilité des navires .

    Dans un communiqué rendu public ce mardi, le ministère des Transports a fait l’annonce tant attendue par les Algériens de l’étranger qui réclamaient la reprise des traversées maritimes et l’augmentation du nombre de vols internationaux de et vers l’Algérie. Dans un communiqué, le ministère des Transports a affirmé que le transport maritime allait reprendre prochainement, à raison de deux traversées hebdomadaires.

    «En application des décisions du président de la République, et dans le cadre des efforts du gouvernement visant à faciliter le transport des citoyens vers différentes destinations internationales, le ministère des Transports annonce la reprise de l’activité de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV) suivant un programme qui prévoit deux traversées hebdomadaires à destination de l’Espagne et de la France». La première traversée s’effectuera le jeudi 21 octobre et il y aura alternativement, une fois par semaine, Alger – Alicante – Alger et Oran – Alicante – Oran. La deuxième traversée est prévue pour le 1er novembre à partir d’Alger vers Marseille. Cette dernière sera assurée par le nouveau bateau Badji Mokhtar III, précise-t-on.

    Ce nouveau navire de l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs est d’une capacité de 1 800 passagers et plus de 600 voitures. Le département des Transports a par ailleurs signalé la possibilité de programmer de nouvelles dessertes. «Les autorités examineront les possibilités de programmer des dessertes supplémentaires en fonction de l’évolution de la situation sanitaire», a-t-on indiqué. Des sites spécialisés évoquent également, et en application du principe de réciprocité, la possibilité pour les deux compagnies française et espagnole d’obtenir le même nombre de dessertes. Chose qui augmenterait le nombre de traversées maritimes à quatre par semaine.

    Cette décision du ministère des Transports intervient un jour après l’augmentation des vols internationaux. Un nouveau programme de 24 vols internationaux supplémentaires de et vers l’Algérie sera appliqué à partir de la semaine prochaine. 12 nouveaux vols hebdomadaires seront pris en charge par Air Algérie et les 12 autres par des compagnies étrangères. Dans le cadre de la réciprocité, les compagnies aériennes étrangères activant en Algérie programmeront le même nombre de vols pour atteindre un nombre global de vols supplémentaires de 24 vols hebdomadaires de et vers Alger.

    Il est à signaler qu’Algérie Ferries s’est dotée d’un nouveau navire (Badji Mokhtar III) à 175 millions de dollars avec une capacité de 1800 passagers et 600 véhicules tandis que deux autres, Tassili II et Tarik Ibn Ziyad sont à l’arrêt.

    Le Jeune Indépendant, 13/10/2021

  • Le gaz pourrait se raréfier en Espagne

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    L’Algérie réduira ses livraisons de gaz à l’Espagne en octobre. Dans le sud-ouest de l’Europe, les effets de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et son rival régional, le Maroc, se font sentir.

    En Espagne, la forte hausse du prix de l’électricité ne peut être arrêtée. Cela est également dû au prix du gaz naturel, qui pourrait bientôt se raréfier dans la péninsule ibérique. Cela s’explique par le fait que l’Algérie réduira ses livraisons en octobre. L’Espagne sera particulièrement touchée, car elle s’approvisionne actuellement en gaz naturel auprès de ce pays d’Afrique du Nord à hauteur de 45 %. En fait, l’Algérie est un fournisseur fiable. Mais aujourd’hui, les effets de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et son rival régional, le Maroc, se font sentir dans le sud-ouest de l’Europe.

    Fin août, le gouvernement d’Alger a rompu les relations avec le pays voisin, qui étaient tendues depuis de nombreuses années. Il y a quelques jours, elle a même fermé l’espace aérien algérien aux avions marocains. Alger accuse le Maroc de soutenir les séparatistes en Algérie, d’espionner le gouvernement et d’être « la tête de pont d’Israël » au Maghreb ; à cela s’ajoute l’escalade du conflit du Sahara occidental, dans lequel l’Algérie soutient le Front de libération du Polisario, qui combat à nouveau le Maroc.

    À partir de la fin octobre, le gaz naturel algérien ne circulera plus dans le gazoduc Maghreb-Europe, long de 1400 kilomètres. Il part de l’Algérie, traverse le Maroc, passe par le détroit de Gibraltar, se rend à Tarifa en Espagne et, de là, se rend en partie au Portugal. L’Algérie ne veut plus laisser le Maroc profiter de son gaz et ne renouvelle plus le contrat lucratif du gazoduc : jusqu’à présent, le Maroc pouvait conserver 7 % de la matière première transportée, qui couvrait ainsi près de la moitié de ses besoins.

    Du gaz en Espagne par camion-citerne ?

    À l’avenir, les approvisionnements algériens destinés à l’Espagne ne passeront plus que par le gazoduc Medgaz, long de 750 kilomètres, qui relie Beni Saf, sous la Méditerranée, au port espagnol d’Almería. Le gazoduc appartient à l’entreprise publique algérienne Sonatrach et au fournisseur d’électricité espagnol Naturgy, ainsi qu’à un fonds d’investissement.

    La capacité de ce gazoduc vient d’être portée de 8 000 à 10 000 millions de mètres cubes par an. Toutefois, cela ne compense qu’une partie des 8 700 millions de mètres cubes qui parvenaient auparavant chaque année en Espagne par le deuxième gazoduc via le Maroc. Il est également possible d’en liquéfier une partie et de l’acheminer en Espagne à l’aide de pétroliers. Mais cela est complexe et coûteux. Jusqu’à présent, cela ne s’est produit que pour 4 % des importations espagnoles.

    « Il n’y aura pas de problèmes d’approvisionnement en Espagne car nous avons suffisamment de possibilités de liquéfier le gaz naturel. Mais étant donné la situation tendue sur le marché du gaz, cela pourrait accroître la pression sur les prix », a déclaré à la F.A.Z. l’expert espagnol en énergie Gonzalo Escribano. Le directeur du programme pour les questions énergétiques et climatiques de l’Institut Elcano, basé à Madrid, ne s’attend pas à des variations plus spectaculaires. Mais le dernier développement « pourrait occasionnellement pousser les prix du gaz à la hausse dans le contexte de marchés qui ont déjà atteint des prix records », prévoit l’expert du groupe de réflexion de Madrid. Mais cela dépendra aussi de la réaction des politiciens, dit-il.

    Pas de panique

    Il n’y a pas de sentiment de panique à Madrid. Fin septembre, le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est rendu à Alger avec les dirigeants de Naturgy et de l’opérateur public des gazoducs Enagás. Là, les dirigeants algériens leur ont assuré qu’ils feraient tout pour tenir leurs promesses de livraison. Les derniers chiffres montrent à quel point cette relation est devenue étroite : En juillet, l’Espagne avait déjà importé plus de gaz naturel d’Algérie que pendant toute l’année 2020. L’Algérie est le plus important fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Il est suivi par le Nigeria, la Russie, les États-Unis et le Qatar.

    Les sources d’approvisionnement varient. Il s’agit d’une obligation légale en Espagne. Pour éviter une trop grande dépendance, les importations en provenance d’un même pays ne peuvent dépasser 50 %. Par exemple, il y a quelques années à peine, les États-Unis, ainsi que le Qatar, avaient dépassé l’Algérie. C’est pourquoi l’Espagne dispose d’une logistique qui la rend moins dépendante des pipelines. Il existe des usines de liquéfaction dans cinq grands ports, ainsi que la plus grande flotte de pétroliers de l’UE. Toutefois, l’Oxford Institute for Energy Studies prévient que l’Algérie n’est pas en mesure d’augmenter de manière significative la liquéfaction de son gaz à court terme.

    Frankfurter Allegemeine, 11/10/2021

  • La clôture de Melilla sera contrôlée par des drones

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    Le colonel de la Garde civile de Melilla, Antonio Sierras Sánchez, a annoncé l’utilisation prochaine de drones pour contrôler la clôture frontalière avec le Maroc et des changements dans ses postes terrestres lors de sa réouverture après 18 mois de fermeture en raison de la crise du covid-19, a remercié la « collaboration et la loyauté » des forces de sécurité du pays voisin dans la lutte contre l’immigration clandestine, soulignant que parmi les agents marocains « il y a eu des morts et des blessés extrêmement graves » dans ce travail de contrôle.

    Dans son discours pour la Patronale de l’Instituto Armado, Antonio Sierras a expliqué que du côté espagnol en 2021 il y a eu plus de 60 gardes civils blessés dans les assauts sur le périmètre frontalier « dans lequel les immigrants n’hésitent pas à utiliser des tactiques militaires dans leur avancée vers Melilla et une violence inhabituelle contre les forces de sécurité marocaines et, par la suite, contre nos forces de sécurité », a-t-il assuré.

    À cet égard, il a admis que parmi les agents marocains, il y a eu non seulement des blessures extrêmement graves, mais aussi des décès, sans toutefois en préciser le nombre. « Je ne peux que remercier la Gendarmerie royale, l’armée marocaine et la police marocaine pour leurs efforts, leur loyauté et le grand accomplissement de leur devoir, jour après jour », a souligné le chef de la Guardia Civil de la ville autonome.

    Changements aux postes frontières

    Sierras a annoncé l’installation prochaine de nouvelles caméras à longue portée et espère que dans les prochains mois « le processus pourra commencer pour l’utilisation d’un nouvel élément de surveillance tel que celui réalisé par des drones », dans le but de réduire les risques que la Garde civile assume dans ce type d’intervention.

    Dans son discours, il a souligné que pendant cette période « nous avons pu percevoir un changement progressif dans l’aspect de notre périmètre frontalier avec le remplacement d’un concertina, qui ne servait guère d’obstacle et qui, néanmoins, causait des blessures importantes aux migrants ».

    En ce sens, il a détaillé que « jusqu’à présent, un nouveau câble de fibre optique a été installé le long du périmètre, une grande partie de la clôture a été équipée du soi-disant « peigne inversé » ainsi qu’un changement total de certaines sections de la clôture et de nouvelles caméras de sécurité ont été remplacées et installées », a indiqué M. Sánchez.

    Huffpost, 11/10/2021