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Les approvisionnements en gaz de l'Algérie vers l'Espagne sont garantis et il n'y a aucun danger pour eux
Algérie, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, #Algérie, SaharaOccidental, #Maroc, Gazoduc,Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a confirmé que les approvisionnements en gaz de son pays en provenance d’Algérie sont garantis et qu’aucun danger ne les menace, suite à la décision des autorités de ne pas compter sur le gazoduc passant par le Maroc et de se contenter de la ligne directe. Medgaz », et a souligné que Madrid travaillera toujours dans le cadre des Nations Unies sur la question du Sahara occidental.Le responsable espagnol a déclaré, dans une interview accordée au journal « La Vanguardia », dimanche, en réponse à une question relative à l’approvisionnement du pays en gaz algérien, qu’il avait parlé à plusieurs reprises au cours de la période récente avec des responsables algériens (il n’a pas les mentionner) et a souligné qu’il n’y a pas de menaces concernant l’approvisionnement de son pays en gaz algérien, surtout l’hiver prochain, après que l’Algérie a rompu les relations diplomatiques avec Rabat, et a décidé de couvrir les besoins de l’Espagne via la ligne directe Medgaz entre les deux pays.Il a ajouté : « Je pense que les citoyens espagnols peuvent être confiants quant à l’approvisionnement en gaz du pays. Nous suivons et analysons la situation en Algérie sans précipitation et il est encore trop tôt pour tirer des conclusions ».Concernant une question liée au Sahara Occidental, et si l’Espagne a changé son hypothèse concernant le Sahara Occidental, le responsable diplomatique espagnol a expliqué que Madrid travaillera toujours sur ce dossier dans le cadre des Nations Unies, tout en refusant de révéler ce qui s’est passé entre lui et le Le secrétaire d’État des États-Unis, Anthony Blinken, concernant le même dossier, et a souligné que ce qui compte dans la question du Sahara occidental, c’est la centralité du rôle international.Il ressort clairement des propos du ministre espagnol des Affaires étrangères que Madrid soutient clairement la voie internationale de la question du Sahara occidental, et il n’y a eu aucune expression de soutien de sa part pour la soi-disant proposition d’« autonomie étendue » promue en vain par Rabat.Il y a quelques jours, le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab a annoncé que l’Algérie couvrirait tous les besoins en gaz de l’Espagne via le gazoduc « Medgaz » qui relie directement les deux pays, ce qui signifie l’abandon du gazoduc traversant le territoire marocain, dont les termes contractuels expirent le 31 octobre, jours après que l’Algérie a annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec Rabat.Echourouk online, 29/08/2021 -
L’Espagne entre le gaz de l’Algérie et les frontières du Maroc
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Sa position stratégique est en danger : L’Espagne hésite entre deux eaux : le gaz de l’Algérie ou les frontières du Maroc.
À dix kilomètres à peine de Cadix, une situation très tendue se développe, qui pourrait conduire à une confrontation directe entre nos voisins les plus stratégiques d’Afrique du Nord.
Alors que l’Espagne observe avec étonnement le retrait des forces multinationales d’Afghanistan, à dix kilomètres à peine de Cadix se développe une situation de haute tension qui, pour l’instant, est diplomatique, mais qui pourrait conduire à une confrontation directe entre ceux qui sont, sans aucun doute, nos voisins les plus stratégiques en Afrique du Nord : l’Algérie et le Maroc.
Le 25 août, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Entre autres raisons, le gouvernement algérien a accusé le royaume alaouite d’entretenir des liens avec des « organisations terroristes » telles que le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MPAK) et le groupe islamiste Rachad. Alger accuse directement Rabat de fournir des renseignements aux deux groupes, car les autorités algériennes « avaient reçu des informations selon lesquelles certaines organisations terroristes recevaient un soutien financier des services de renseignements marocains pour mener des actes de sabotage dans plusieurs États du pays, notamment des incendies de forêt, à la suite d’une réunion tripartite supervisée par l’attaché militaire de l’ambassade du Maroc à Paris ».
C’est une accusation sévère, même pour un langage diplomatique timoré, et qui met en évidence l’impulsion que les deux capitales donnent depuis longtemps au Sahara occidental et à la région indomptable de Kabylie, toile de fond d’une relation angoissante dans laquelle l’Espagne a de nombreux intérêts stratégiques aussi bien qu’économiques en jeu.
Comme à l’accoutumée, le Maroc affirme avoir « pris note » du communiqué algérien, une pratique qui rappelle fortement la réponse donnée il y a quelques mois lorsque le leader sahraoui Brahim Ghali a atterri en Espagne après un échange dialectique grotesque entre l’Espagne et le Maroc qui a conduit à l’entrée illégale de milliers de Marocains à Ceuta.
L’Espagne va commencer sans « gaz marocain ».
L’histoire du retour de bâton entre le Maroc et l’Algérie a commencé en juin, lorsque, comme l’a rapporté La Información, Rabat a remis en question la viabilité future du gazoduc maghrébin qui transporte le gaz des champs gaziers algériens de Hassi R’Mel et entre directement à Cordoue par le détroit de Gibraltar. Il s’agissait clairement d’une manœuvre d’intimidation contre Madrid, car le gazoduc permet de fournir 9000 mètres cubes de gaz naturel à l’Espagne via le Maroc. La tactique du royaume marocain consistait à faire traîner en longueur les négociations compliquées visant à renouveler une concession vieille de 25 ans, dont la date limite pour cesser d’être une réalité est fixée à novembre.
De son côté, l’Algérie n’a pas manqué l’occasion de s’attaquer à son ennemi intime, et a encore resserré l’étau en annonçant qu’elle ne renouvellerait pas la concession du gazoduc. Son intention n’est pas tant de remettre en cause l’approvisionnement énergétique de l’Espagne que d’affaiblir la position de négociation du Maroc, qui perdrait un point d’approvisionnement stratégique avec lequel il pourrait faire pression sur Madrid à l’avenir. Les entreprises qui exploitent l’infrastructure traversant le royaume alaouite, notamment les sociétés espagnoles Naturgy et Enagás, ont depuis longtemps constitué des provisions pour les pertes qui résulteraient d’une éventuelle restriction de l’approvisionnement par le détroit de Gibraltar.
Pour réaffirmer sa position, le ministre algérien de l’énergie et des mines a confirmé, le lendemain de la rupture des relations, que l’Algérie continuerait à exporter du gaz vers l’Espagne, mais uniquement par le biais du gazoduc qui relie directement les côtes algériennes et espagnoles. En tout état de cause, l’Espagne a déjà perdu un moyen logistique d’approvisionnement en énergie, ce qui, dans un scénario de hausse continue du marché international du gaz, pourrait se retourner contre le gouvernement espagnol, déjà soumis à une forte pression en raison de l’augmentation excessive des factures d’électricité.
L’éternel conflit sahraoui
Outre le flanc économique, la rupture des relations diplomatiques entre Marocains et Algériens a ouvert de nombreuses autres voies à l’Espagne. Le Sahara occidental est devenu un lieu hautement explosif et un foyer d’instabilité internationale dans lequel Madrid, malgré ses tentatives de disparition, reste un acteur de premier plan dans la région.
Dans ce théâtre diplomatique, le Maroc est main dans la main avec les Etats-Unis, tout comme l’Algérie est main dans la main avec la Russie. Chaque coup d’État dans le Sahara est contre-programmé par un mouvement similaire dans la région sauvage de Kabylie en Algérie, qui abrite de forts sentiments indépendantistes parmi la communauté berbère amazigh. Le Rif, le grand Rif, a toujours été une région troublée où le Maroc et l’Algérie ont beaucoup à perdre avec les Rifains et les Kabyles.
L’affaire Mohamed Abdellah
Un autre événement qui est passé inaperçu et dans lequel l’Espagne est une fois de plus impliquée est la situation de l’activiste algérien Mohamed Abdellah. Cet ex-gendarme devenu « youtuber » a publié des informations compromettantes pour le gouvernement algérien dans lesquelles il affirme qu’une grande partie de la classe politique s’enrichit au détriment de la sécurité nationale.
Son travail en tant que membre de la gendarmerie stationnée à la frontière algéro-tunisienne l’a amené à découvrir des cas de pots-de-vin, de corruption et d’abus de pouvoir de la part de ses anciens collègues. En 2018, il a décidé de quitter le pays pour l’Espagne, demandant la protection du gouvernement espagnol en tant qu’ancien gendarme et alléguant une persécution politique dans son pays. En août 2020, il subit une agression qu’il attribue aux services secrets algériens.
L’Espagne vient de remettre Mohamed Abdellah aux autorités algériennes, qui le traduisent en justice pour des attaques présumées contre la nation.
Malgré les signes évidents de persécution, l’Espagne vient de remettre Abdellah aux autorités algériennes, qui le traduisent en justice pour de prétendus attentats contre la nation, implication terroriste, financement de groupes terroristes et blanchiment d’argent. Sur ce point, le ministère espagnol de l’intérieur a gardé un silence scrupuleux qui n’a toutefois pas aidé le « youtuber » à affronter un procès au cours duquel il sera probablement condamné à passer, au mieux, une longue période dans une prison algérienne.
Pour sa part, le Maroc brandit cette situation comme un nouveau signe que le gouvernement espagnol fait pencher la balance diplomatique vers l’Algérie, favorisant clairement les intérêts d’un pays qui, ces dernières années, a pris une dérive clairement militariste et dans lequel les généraux de l’armée sont devenus une nouvelle élite intouchable au pouvoir omnipotent.
Pour le moment, le Maroc semble jouer ses cartes politiques beaucoup mieux. D’une part, il a inscrit la question sahraouie à l’ordre du jour international et a obtenu le soutien des États-Unis. D’autre part, il a également conclu de nombreux accords commerciaux avec le Royaume-Uni, grâce à sa position sur le marché de l’hydrogène, où elle est en concurrence directe avec l’Espagne. Elle a renforcé ses relations avec le Portugal dans le domaine de la logistique et des transports, en raison des représailles exercées contre Madrid pour l’incident du Ghali, qui a coûté son poste à une ministre espagnole des affaires étrangères, rien de moins. Comme si tout cela ne suffisait pas, le Maroc a rejoint les rangs des pays qui rétablissent leurs relations avec Israël, autre partenaire stratégique des Marocains. Les Hébreux, en plus d’être des leaders en matière d’investissements dans les énergies renouvelables et les technologies, semblent plus disposés que jamais à faire du Maroc leur fer de lance en Afrique du Nord.
L’Espagne, dirigée par le nouveau ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, semble vouloir tourner la page et se joindre à la nouvelle vague de soutien dont bénéficie Rabat. Toutefois, M. Albares devra faire très attention à ne pas briser une corde dans laquelle l’Espagne joue bien plus que des milliards dans des contrats gaziers : sa position stratégique en Méditerranée occidentale est en jeu. Jusqu’à présent, tant les Marocains que les Algériens ont tenté de s’attirer les faveurs de cette zone, et l’Espagne a toujours su nager entre deux eaux qui semblent aujourd’hui plus turbulentes et dangereuses que jamais.
La Informacion, 28/08/2021
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Maroc-Algérie: Parade légitime contre égarement
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par Abdou BENABBOU
Interrogatives, les autorités espagnoles ont demandé à leur ambassadeur à Alger de s’enquérir sur les suites à venir pour leurs approvisionnements en gaz. Reçu par le ministre algérien de l’Energie, il a été rassuré en confirmant que les Algériens n’ont pas pour exercice de piétiner leurs engagements et s’en tiennent toujours à conforter leurs principes. L’Espagne et l’Europe seront approvisionnées en gaz algérien le plus normalement du monde grâce à Medgaz et des perspectives encore plus prometteuses sont offertes à la rive méditerranéenne voisine pour renforcer davantage la coopération. Dans ce domaine comme dans d’autres les possibilités d’élargir les échanges gagnants pour tous méritent d’être concrétisées.
Stoppé, le transit du gaz algérien par le Maroc dont les engagements contractuels prennent fin ce mois d’octobre, n’a pas cadré avec la franche objectivité économique et politique à laquelle les Algériens tenaient et le vieil adage populaire qui instruit que quand on s’applique avec un bellicisme roublard dans des calculs forts individualisés, on trouve toujours de grands faux restes.
Pourtant, la monarchie marocaine a eu à se frotter avec une semblable désastreuse accointance quand elle a décidé d’exiger le visa d’entrée pour les Algériens faisant table rase d’une fraternité entre deux peuples que la culture et la proximité recommandaient. La parade légitime n’avait pas tardé car Alger s’est vue mise dans l’obligation de fermer sa frontière pour se conformer à l’état d’esprit de la monarchie. Les autorités marocaines avaient fait fi de la rigueur des principes de leurs homologues algériens et ce sont toutes les régions du Maroc oriental qui ont perdu le pactole de plus de trois milliards d’euros que les touristes algériens dépensaient chez elles annuellement.
Depuis, de Nador à Meknès, les dégâts de l’ineptie du pouvoir marocain sont visibles. Les colossaux investissements hôteliers réalisés le long des grands axes routiers par des entrepreneurs autochtones sont livrés aux vents et on imagine aisément ce que la légèreté de la politique du monarque a engendré comme lourds désagréments pour l’ensemble de sa population.
Les mauvais comptes monarchiques se sont répétés aujourd’hui et le grand perdant de cet égarement restera le peuple marocain.
Le Quotidien d’Oran, 28/08/2021
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Ceuta refuse de transférer des mineurs marocains en Espagne
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Le gouvernement de Ceuta refuse de transférer des mineurs dans la péninsule
Mabel Deu, première vice-présidente et conseillère de la présidence du gouvernement de Ceuta, a déclaré que désormais la loi sur l’immigration sera considérée comme le cadre juridique approprié pour continuer à rapatrier les mineurs arrivés par les entrées massives de mai dernier au Maroc.
« Ils seront repris dans les plus brefs délais afin de ne pas causer de dommages irréparables aux mineurs. »
Deu insiste sur le fait qu’ils seront bien mieux avec leurs familles au Maroc et défend les mesures prises la semaine dernière : « Nous avons compris que l’instrument juridique de l’accord entre deux royaumes ayant des relations diplomatiques était adéquat. Nous pensions que c’était la procédure et c’est pourquoi nous l’avons fait. Les mineurs reçoivent une attention individualisée dès le premier jour ».
Il rejette le transfert de certains d’entre eux vers la péninsule et argumente : « Ceuta n’est pas un problème et nous ne transférons pas nos problèmes à la LACC ».
Enfin, il confirme que les mineurs qui se trouvent à Ceuta ne sont pas actuellement scolarisés et laisse cette question entre les mains du ministère de l’Éducation.
RTVE, 26/08/2021
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Le nouvel équilibre entre l’Espagne et le Maroc, menacé
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Le désaccord diplomatique entre Alger et Rabat menace le nouvel équilibre entre l’Espagne et le Maroc
L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, peu après que Mohamed VI ait tendu la main à Pedro Sánchez.
« L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a annoncé le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse mardi. Et à Madrid, les poutres du Palais de Santa Cruz, siège du ministère des affaires étrangères, ont tremblé.
« L’histoire a montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’Algérie », a déclaré Lamamra, qui a lu à la presse une déclaration au nom du président, Abdelmadjid Tebboune.
Des sources officielles du ministère de José Manuel Albares ont déclaré à ce journal qu’elles n’étaient pas surprises par cette situation, qui n’a en principe aucune raison d’affecter l’Espagne, mais qui n’a rien à voir avec ce qui se passe entre les deux principaux voisins, partenaires et amis – bien que rivaux – d’Afrique du Nord.
Alger avait rappelé son ambassadeur pour des consultations en juillet après que l’ambassadeur marocain à l’ONU ait soutenu l’autodétermination du peuple amazigh de Kabylie en Algérie. Il n’a pas non plus été satisfait lorsque le ministre israélien des affaires étrangères, Yair Lapid, a remis en question le rôle de l’Algérie dans la région depuis le Maroc.
Le gouvernement algérien reproche également au Maroc son soutien présumé à des organisations considérées comme terroristes, ainsi que l’espionnage via le logiciel Pegasus, dont il aurait été victime.
La rupture n’a pas été une surprise. Cinq jours plus tôt, le 18 août, l’Algérie a décidé de « revoir » ses relations avec le Maroc en raison d’ »actes hostiles », accusant le pays voisin d’être impliqué dans les incendies de la région de Kabylie, où plus de 90 Algériens, dont 33 soldats, ont perdu la vie, ainsi que dans l’assassinat de l’artiste Djamel Bensmail, qui a été lynché et brûlé le 11 août dans la région de Tizi Ouzou.
La décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire du Haut Conseil de sécurité algérien, présidée par M. Tebboune, afin d’évaluer la situation dans le pays suite aux incendies de forêt massifs. A l’époque, il était question « d’actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc et son allié, l’entité sioniste, contre l’Algérie ».
Le ministre Lamamra avait déjà brossé un tableau de ces « actes hostiles » dans une déclaration à la presse le 15 août. Après que son homologue israélien ait exprimé son inquiétude quant au rôle « joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur » de l’Union africaine (UA), M. Lamamra avait déjà exprimé son inquiétude quant au rôle « joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur » de l’Union africaine (UA).
La liste des reproches de l’Algérie est longue. Du soutien au MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) et au mouvement politique islamo-conservateur Rachad, qui prône un changement de régime pacifique dans le pays, à l’absence de référendum au Sahara occidental et à la stagnation de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
Ignorer Mohamed VI
Le discours réconciliateur du roi Mohammed VI à l’occasion de la fête du Trône le 31 juillet n’a guère servi.
Dans son discours, le monarque alaouite a appelé à privilégier « la logique du bon sens et les intérêts suprêmes » du Maroc et de l’Algérie afin de surmonter cette regrettable « situation dans laquelle les énergies de nos deux pays sont gaspillées ».
Dans sa stratégie visant à plaire aux puissances mondiales, auxquelles il offre la stabilité en tant que porte de l’Afrique, Mohammed VI a avoué que « la situation actuelle de ces relations ne nous satisfait pas et ne profite pas à nos deux peuples, et qu’elle est inacceptable pour de nombreux pays ».
Evoquant la sécurité et la stabilité de l’environnement africain et euro-méditerranéen, il a assuré que « tout ce qui arrive au Maroc doit avoir des répercussions sur l’Algérie, car les deux constituent un seul et même corps ».
Comme avec l’Espagne, le souverain a tendu la main au dialogue et au rétablissement des relations bilatérales « sans conditions, afin de construire des relations bilatérales basées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage ».
Il a même proposé d’envoyer deux avions amphibies pour aider l’Algérie à lutter contre les incendies.
Cependant, les invitations du monarque alaouite sont restées jusqu’à présent sans réponse. Bien qu’il considère que les causes qui ont conduit à la fermeture des frontières entre les deux pays « ont été dépassées et n’ont plus de justification acceptable ». Cela n’est guère crédible car la question de la souveraineté du Sahara occidental reste la principale pomme de discorde.
Contrairement à Pedro Sánchez, auquel il s’est également adressé directement la semaine dernière, le président Tebboune n’a pas accepté la main tendue du monarque alaouite.
Par coïncidence, la crise entre le Maroc et l’Espagne au sujet de l’accueil humanitaire du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, implique également l’Algérie. Le Sahraoui a quitté l’Espagne dans un avion affrété par la présidence algérienne le 1er juin et a été admis dans un hôpital à Alger, où le lendemain il a reçu la visite du président Tebboune et de la direction militaire algérienne.
Rivalité des armes
La tentative de maintenir la stabilité au Maghreb, avec la Libye en état de guerre depuis la mort de Mouammar Kadhafi, la Tunisie avec son parlement dissous par le président Kais Saied et la Mauritanie avec son ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, emprisonné et accusé de corruption, est maintenant menacée par le pays le plus grand et le plus stable du continent, avec le Maroc.
L’insécurité dans cette région, proche du Sahel, a conduit les deux puissances du Nord à renforcer leurs forces armées ces dernières années. L’éternelle « guerre froide » entre les deux pays s’est aggravée avec le réarmement du Maroc. Alors que Rabat s’est consacré à l’achat d’armes, Alger a modernisé son armée.
Dans cette relation historique de rivalité et de confrontation après l’indépendance en 1962, l’Algérie compte la Russie comme alliée et le Maroc compte les États-Unis comme alliés.
En fait, l’Algérie a récemment acheté des chasseurs Su-57 et des sous-marins de pointe à la Russie, tandis que le Maroc a signé un accord de défense avec Washington pour la prochaine décennie.
L’Espagne, entre deux fronts
Un conflit entre l’Algérie et le Maroc mettrait en jeu la stabilité politique et économique de l’Afrique du Nord, mais aussi celle de l’Europe du Sud, en raison de leurs liens historiques et de leur proximité géographique.
L’Espagne, qui vient de reprendre ses relations avec le Maroc après quatre mois de crise diplomatique, est directement concernée. Madrid a conclu de nombreux accords avec Rabat et Alger sur la migration et la sécurité, mais aussi sur des questions économiques, notamment la dépendance à l’égard des ressources naturelles.
La position de l’Espagne, qui soutient les résolutions des Nations Unies (ONU) pour une solution au conflit du Sahara occidental, qui est la raison éternelle des mauvaises relations entre l’Algérie et le Maroc, est maintenant compromise.
Le ministère des affaires étrangères déclare qu’il restera attentif – bien que préoccupé – à l’évolution de l’escalade entre le Maroc et l’Algérie.
Mohammed VI a jeté son dévolu sur le Sahara occidental, a montré qu’il s’agissait de son point faible dans la chaussure de l’Espagne, et notre pays a déjà proposé des « pourparlers sans tabou ». Mais l’Algérie aurait du mal à accepter des mesures explicites sur cette question, et Madrid sait qu’elle devra faire preuve de prudence. Ce n’est que dans le cas où les deux parties demanderaient une médiation que le gouvernement espagnol envisagerait de s’immiscer dans cette confrontation.
L’Espagne entretient des relations commerciales et d’investissement avec ces deux pays. Le Maroc est la première destination des investissements espagnols sur le continent africain. En 2019, l’Espagne était son principal partenaire commercial et son deuxième investisseur après la France. Quant à l’Algérie, elle est l’un des principaux pays de la politique commerciale espagnole et figure sur la liste des pays prioritaires de la « Stratégie Horizon Afrique », récemment approuvée par le ministère de l’industrie, du commerce et du tourisme.
L’Espagne importe du gaz principalement d’Algérie. En 2019, les importations de carburant en provenance de ce pays ont représenté 92 % du total des importations espagnoles, selon les données de l’Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX). Les investissements les plus importants de l’Espagne en Algérie se concentrent sur les secteurs de l’énergie, de la construction et de l’eau.
En tout cas, le Maroc n’a pas tardé à réagir et, dans un bref communiqué du ministère des affaires étrangères, a regretté et rejeté « catégoriquement » la réaction « injustifiée mais attendue » de l’Algérie et « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».
Le Maroc a pris note de cette « décision unilatérale des autorités algériennes de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc à compter de ce jour ». Et sans prêter attention à la classe politique algérienne, le ministère des Affaires étrangères à Rabat a annoncé que « le Maroc restera un partenaire crédible et loyal du peuple algérien et continuera à agir avec sagesse et responsabilité pour le développement de relations intra-maghrébines saines et fructueuses ».
El Espanol, 25/08/2021
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Maroc : Le secret du discours conciliant de Mohammed VI
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Alger, 24 août (EFE) – L’Algérie a annoncé aujourd’hui la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc, son voisin et rival au Maghreb, une décision attendue depuis que Rabat a normalisé ses liens avec Israël il y a quelques mois et a intensifié ses manœuvres internationales pour éliminer définitivement toute négociation sur le Sahara occidental qui ne comprendrait pas la reconnaissance explicite de la souveraineté marocaine.
A ces raisons, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtam Lamamra a ajouté d’autres « griefs » passés – comme « la profanation du drapeau à Casablanca en 2013 » – et récents, comme la défense par l’ambassadeur marocain à l’ONU de la cause indépendantiste en Kabylie, région à majorité berbère des montagnes algériennes.
Dans une déclaration, le ministre des affaires étrangères a également fait référence à la visite historique du ministre israélien des affaires étrangères, Yair Lapid, dans la capitale marocaine le 11 août, qui a sévèrement critiqué le régime d’Alger, ainsi qu’à la controverse sur le « programme Pégase », un virus créé avec la technologie israélienne et introduit par les services secrets des deux États pour espionner les politiciens, les activistes et les journalistes.
Il a souligné que la décision a été prise par le Président de la République, Abdelmedjid Tebboune, après avoir reçu un rapport du Haut Conseil de Sécurité, qui, en plus des raisons susmentionnées, incluait le soutien du Maroc à deux groupes d’opposition qu’Alger considère comme des entités terroristes.
LES PUISSANCES RÉGIONALES RIVALES
Les relations entre l’Algérie et le Maroc, puissances rivales luttant pour imposer leur influence dans tout le Sahel et l’Afrique de l’Ouest, sont caractérisées par des tensions depuis que l’Algérie a obtenu son indépendance de la France en 1962.
Au début du XXIe siècle, et après une décennie de guerre civile sanglante avec des mouvements islamiques radicaux qui a fait des milliers de morts, l’Algérie est devenue la première puissance de la région sous l’impulsion du président de l’époque, Abdelaziz Bouteflika, l’homme en charge de la diplomatie et de la géopolitique algériennes depuis le premier gouvernement indépendant.
Soutenu par le pouvoir économique et l’influence en Europe que lui confèrent ses vastes réserves de pétrole et de gaz, le régime militaire algérien, qui a toujours été dans l’orbite de la Russie, a joué un rôle de médiateur dans les différents conflits du Sahel, une région avec laquelle il partage une longue frontière, où le djihadisme et la pauvreté sont en hausse et qui préoccupe particulièrement l’UE.
Cependant, son accident vasculaire cérébral en 2013, la décision du régime de le maintenir au pouvoir malgré son incapacité physique, et la crise économique systémique provoquée par l’effondrement des prix du pétrole en 2014 ont contribué au déclin de l’Algérie au profit du Maroc, qui a trouvé son meilleur allié dans les États-Unis et le président Donald Trump.
CONFLIT SAHRAOUI
Dans ce contexte, le conflit du Sahara occidental est l’une des plus grandes sources de tension entre Rabat et Alger, qui est devenu le plus fervent soutien du Front Polisario depuis 1975, lorsque le roi Hassan II du Maroc a profité du déclin de la dictature franquiste pour occuper l’ancienne riche colonie espagnole.
Outre son soutien politique à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et son aide financière et militaire au Front Polisario pendant la guerre (1975-1991), l’Algérie accueille depuis plus de 46 ans dans son désert occidental des milliers de réfugiés sahraouis ayant fui lors de la « Marche verte ».
L’Algérie a négocié le cessez-le-feu négocié par les Nations unies en 1991 et est l’un des plus fervents partisans du référendum d’autodétermination convenu à l’époque, qui n’a toujours pas eu lieu trente ans plus tard.
Les négociations ont été rompues en 2018, lorsque le Maroc, avec le soutien implicite de l’administration Trump, a annoncé que l’indépendance sahraouie n’était plus une option et qu’il accepterait tout au plus de discuter de la possibilité d’offrir ce qu’il appelle une large autonomie.
Il a entériné cette politique et ouvert la porte à une crise majeure en signant, à la fin de son mandat, un décret présidentiel reconnaissant la souveraineté du Maroc sur la colonie espagnole contestée en échange de la reconnaissance d’Israël, décret que son successeur, Joe Biden, n’a ni entériné ni appliqué.
« La volonté du Maroc de forcer les autres pays à prendre le même chemin est à l’origine des récents conflits avec des États comme l’Espagne et l’Allemagne », a déclaré à Efe un diplomate européen dans la région. « Peut-être que le discours conciliant de Mohamad VI est lié à la tension avec l’Algérie. Le Maroc ne peut pas se permettre d’être en désaccord avec l’Espagne et l’Algérie en même temps », affirme-t-il. EFE
Swissinfo.ch, 24/08/2021
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Ceuta: Pourquoi le Maroc se tait sur le retour des mineurs?
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Antonio Navarro Amuedo
-Aucune administration marocaine n’a fait de commentaire sur le retour des mineurs piégés dans la ville autonome depuis mai.
-Rabat est conscient qu’une intervention publique de l’un de ses ministres faisant référence au retour des mineurs aurait signifié l’éloge de la coopération avec les autorités espagnoles. Et ce n’est pas le message qu’ils veulent faire passer aujourd’hui.
-Tout devrait commencer à changer dans les relations bilatérales après le discours du roi Mohammed VI vendredi dernier, dans lequel il a appelé à l’ouverture d’une « nouvelle étape, sans précédent ».Le silence. Une semaine après le début des expulsions – suspendues jusqu’à la décision du juge de Ceuta – des mineurs non accompagnés toujours bloqués dans la ville autonome depuis l’avalanche de mai dernier – plus de 700 sont encore détenus dans différents centres de Ceuta, bien qu’ils ne soient pas les seuls dans la ville – aucune administration marocaine n’a commenté la décision convenue entre Rabat et Madrid. Une étape qui anticipe le retour à la normale entre les deux pays, scellé par le discours de Mohammed VI ce vendredi à l’occasion du 68ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple.
Dans les médias marocains, la nouvelle du retour des 55 premiers mineurs dans le pays maghrébin entre le vendredi 13 et le lundi 16 août est passée presque inaperçue, et lorsqu’elle a été reprise, l’accent a été mis sur le désaccord des organisations de défense des droits de l’homme sur le rapatriement des enfants et, surtout, sur les mesures décrétées par la justice espagnole contre le refoulement. Les principaux sujets qui ont occupé les médias marocains en août ont été, avant tout, la pandémie, les incendies de forêt et les différends avec le voisin algérien. Cette semaine, les échanges de mots habituels se sont à nouveau intensifiés après qu’Alger a accusé le Maroc d’être responsable de rien de moins que les feux de forêt qui ont dévasté de vastes zones dans le nord du pays, plus précisément dans la région de Kabylie. Le Maroc avait encouragé Alger en juillet dernier, par l’intermédiaire de son ambassadeur à l’ONU, à garantir au peuple kabyle le droit à l’autodétermination. Cela n’a pas été très bien accueilli à Alger.
Sauf surprise, le Maroc n’abordera pas la question des mineurs dans un avenir proche. Il convient de rappeler que les autorités du pays voisin ont évité de faire directement référence à la crise migratoire des 17 et 18 mai, lorsque plus de 10 000 personnes – selon les autorités locales, car le ministère espagnol de l’intérieur n’a pas encore fourni de chiffres officiels – ont réussi à atteindre la ville autonome en moins de 72 heures par les points de passage de Tarajal et Benzú, grâce aux facilités accordées par les forces de l’ordre marocaines.
Lorsque le Maroc a ensuite décidé de manifester, c’est avec la phrase laconique et expressive de son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich, avant d’être convoquée par le ministère espagnol des Affaires étrangères le 18 mai : « Il y a des actes qui ont des conséquences et il faut les assumer ». Le diplomate n’est pas encore rentré dans la capitale espagnole, bien que les médias marocains aient laissé entendre ce week-end que ce serait une question de jours, une information rapportée par le média marocain Rue 20.
Les autorités marocaines faisaient référence à l’accueil en Espagne du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a été admis dans un hôpital de Logroño pendant 44 jours pour y être traité contre le coronavirus. Une décision qui n’a pas du tout plu au Maroc, même si le pays voisin était vraiment fâché avec l’Espagne pour son refus de suivre les traces de l’administration américaine, qui a reconnu en décembre 2020 la propriété marocaine du Sahara occidental.
La crise bilatérale surmontée
Une crise bilatérale s’est ouverte, une de plus dans l’histoire des relations en dents de scie – comme le décrit l’ancien ambassadeur Jorge Dezcallar – qui n’a toujours pas été officiellement surmontée trois mois plus tard. L’Espagne attend toujours que le nouveau ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, qui a clairement indiqué dans son discours inaugural que sa priorité était de rétablir les relations avec le « grand voisin » et « ami » du Maroc, soit reçu à Rabat par son homologue maghrébin.
Entre-temps, les deux pays ont maintenu les lignes au plus haut niveau ces dernières semaines, comme en témoigne la mise en œuvre, pour la première fois depuis que Madrid et Rabat l’ont signé en 2007, de l’accord de coopération dans le domaine de la prévention de l’émigration illégale de mineurs non accompagnés, de leur protection et de leur retour concerté.
Ces « retours assistés », comme les a appelés le ministre de l’intérieur Fernando Grande-Marlaska, sont une réalité trois mois après l’entrée de plus d’un millier de mineurs à Ceuta grâce au fait que, le 1er juin, le roi Mohammed VI a ordonné aux autorités marocaines de renvoyer tous les mineurs non accompagnés d’origine marocaine sur le sol européen (la plupart d’entre eux se trouvent en Espagne). Une annonce qui a engagé les autorités marocaines qui, deux mois et demi après l’intervention royale, ont admis les retours. Même si c’est au compte-gouttes. Jusqu’à ce que les tribunaux mettent fin aux retours, les enfants entraient au Maroc par petits groupes d’une quinzaine par jour.
Rabat savait qu’un discours d’un membre du gouvernement marocain faisant référence aux refoulements reviendrait à faire publiquement l’éloge de la coopération avec Madrid sur cette question, et jusqu’à présent il semble que le Maroc n’ait pas eu l’intention d’envoyer ce message. Du moins pas avant qu’une éventuelle réunion entre les ministres des affaires étrangères ne scelle la réconciliation.
En outre, dans moins de trois semaines, le Maroc organisera des élections législatives le 8 septembre, qui donneront lieu à de nouvelles majorités parlementaires et, par conséquent, à un nouvel exécutif, de sorte que le cabinet actuel entre dans une sorte de phase intérimaire.
Une question épineuse
Comme il n’est pas difficile de le comprendre, la question du retour des mineurs non accompagnés n’est pas particulièrement agréable pour les autorités marocaines. Ils sont conscients qu’une partie de la jeunesse du pays, notamment dans les provinces du nord, veut à tout prix quitter le Maroc. Et que la plupart des enfants qui ont récemment été rendus à leur famille l’ont fait contre leur gré. Le chômage et le manque d’opportunités et d’incitations sont un fardeau pour les jeunes Marocains, en particulier dans les provinces du nord du pays. Il s’agit d’un problème profond pour lequel il n’existe pas de solution miracle.
Il convient toutefois de rappeler que les Marocains ne sont pas les seuls à être entrés sur le territoire de Ceuta en mai : une proportion importante d’entre eux étaient des jeunes originaires de pays d’Afrique subsaharienne vivant dans différentes villes marocaines où, avec un peu de chance, ils travaillent ou étudient. Et dans le pire des cas, ils vivent dans des bidonvilles.
En outre, pour le Maroc, Ceuta et Melilla sont des villes « occupées » par l’Espagne, comme l’ont rappelé ces derniers mois le parlement et le premier ministre du pays voisin. D’une certaine manière, pour le Maroc, reconnaître que des enfants quittent ce qu’il considère comme une ville marocaine comme Ceuta pour entrer sur son territoire serait une blessure à sa fierté collective.
Rejet des ONG
Au sud de la ligne Tarajal, l’Association marocaine des droits de l’homme s’est fermement prononcée contre le lancement du processus de retour des mineurs. Omar Naji, militant et porte-parole de la délégation de Nador, ville voisine de Melilla, l’une des plus actives de l’organisation, a dénoncé les expulsions comme « une violation grave des droits de l’enfant tels qu’ils sont énoncés dans les conventions internationales et leurs protocoles annexés ».
« Ces expulsions de mineurs montrent une fois de plus que lorsqu’il s’agit de violer les droits fondamentaux, les politiques migratoires espagnoles et marocaines se rejoignent et s’allient pour tourner en dérision le principe de l’intérêt suprême des mineurs et la priorité de leur protection », a déclaré à NIUS le militant de la plus importante organisation de défense des droits de l’homme du Maroc.
Une autre ONG, en l’occurrence Save the Children, dénonce l’ »illégalité » de tout rapatriement collectif de mineurs. La directrice du plaidoyer social et politique de l’organisation, Catalina Perazzo, demande au gouvernement espagnol « d’établir clairement comment doit être menée une procédure qui comprend la détermination de l’intérêt supérieur du mineur afin de décider quelle sera la solution durable, qui établit comment cette évaluation sera réalisée et si les familles en font partie. En outre, il doit y avoir un mécanisme de transfert car tous les mineurs qui restent en Espagne ne resteront pas à Ceuta ».
Dans ses déclarations au NIUS, M. Perazzo rappelle également que « l’article 10 de la Constitution espagnole établit que tout doit être interprété à la lumière des accords internationaux, et dans ce cas, la Convention relative aux droits de l’enfant. Ce que dit l’accord [entre l’Espagne et le Maroc], c’est que les rapatriements doivent être conformes à la législation internationale et nationale, et cette dernière inclut la loi sur les étrangers mais aussi la loi sur les enfants. Les garanties qui sont établies ne peuvent être interprétées ». Le responsable de Save the Children dénonce le fait que « des évaluations individualisées de l’intérêt supérieur du mineur n’ont pas été faites, que l’opinion des mineurs n’a pas été écoutée et que les enfants n’ont pas eu accès à des avocats ».
De même, le directeur du plaidoyer social et politique regrette le manque de transparence du processus. « Save the Children ne savait pas que cela allait se produire. Nous l’avons découvert alors que le premier fourgon avec les enfants était déjà là », admet Perazzo. « Nous travaillions en collaboration avec le département de l’enfance de Ceuta depuis la fin du mois de mai, en effectuant un premier dépistage psychosocial pour identifier les vulnérabilités. Nous avons réalisé 350 entretiens, mais aucun avec les enfants d’origine marocaine qui se trouvaient dans le centre Santa Amelia [d’où sont partis les mineurs qui ont fait l’objet des premiers retours] », confie-t-il.
Les premiers mineurs rentrés, avec leurs familles
Rien non plus n’a transpiré dans les médias marocains – comme on l’a déjà dit, à l’instar du reste du gouvernement, le ministère marocain de la Solidarité, du Développement social, de l’Égalité et de la Famille a évité de donner des détails sur le processus – sur les circonstances et la destination des mineurs une fois qu’ils ont franchi la frontière de Tarajal. Les autorités espagnoles nous apprennent qu’ils ont été transférés au centre d’assistance sociale de Martil, une ville proche de Tetuan et située à moins de 40 kilomètres de la ville autonome espagnole. Un établissement d’une capacité de 70 places qui a été créé en 2019 par le projet d’Initiative nationale pour le développement humain pour accueillir des personnes vulnérables ou sans abri.
Mais, après avoir visité les installations susmentionnées à Martil, l’AMDH a confirmé ce jeudi que les 55 mineurs renvoyés entre vendredi et lundi de Ceuta ont été réunis avec leurs familles directement ou après être passés par le centre susmentionné, selon le média local Ceutaaldía.com. Si cette information est exacte, il n’y aurait actuellement aucun enfant dans les installations. Selon l’organisation, les familles ont signé « un document certifiant la collecte ».
Cependant, l’un des grands doutes concernant la procédure suivie jusqu’à présent par les autorités marocaines et espagnoles est de savoir si les circonstances des familles ont été prises en compte dans l’examen des profils des enfants. Ni directement, ni par l’intermédiaire d’organisations non gouvernementales ou d’administrations, les familles des mineurs ne se sont exprimées publiquement.
La visite de l’AMDH au centre social de Martil a permis à l’association de confirmer ce que des sources familières du système marocain ont dit à NIUS : le processus de remise des premiers enfants à leurs familles, après leur passage au centre, s’est déroulé de manière ordonnée. En tout état de cause, il semble évident que le processus de rapatriement des mineurs vers le Maroc dans certains cas et de maintien en Espagne pour d’autres ne fait que commencer.
Nius Diario, 23/08/2021
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Roi du Maroc : Léthargie physique et victimisme
Maroc, Algérie, gazoduc, Espagne, France, Pegasus, #Maroc, #Pegasus, #Algérie,DISCOURS DU ROI DU MAROC ET GAZ ALGÉRIEN : Pourquoi M6 dit n’importe quoipar Mokhtar BenzakiMohammed VI dirige-t-il encore son royaume ? À chaque intervention, le roi du Maroc sème des indices inquiétants sur l’état de son pays et sur sa capacité à gouverner. Le dernier en date, son discours du 20 août, où il démontre son décalage absolu par rapport à la réalité.Dans un discours monocorde, même apathique, Mohammed VI, dont on ne relève plus la troublante léthargie physique, s’en est pris à tout le monde : l’Union européenne, les ONG, les médias, ses voisins. Enfin, presque tout le monde, car, sagement, il n’a pas glissé un mot sur son encombrant allié du moment, Israël.Dans sa bouche, tout est complot et machinations contre le royaume. Le roi du Maroc dézingue à tout-va «certains pays et organisations notoirement hostiles», qu’il n’a même pas eu le courage de nommer à cause du scandale Pegasus.Le discours qui semble avoir été écrit par plusieurs marionnettistes de ses collaborateurs est un chef-d’œuvre de fuite en avant, de déni de la réalité et de contre-vérités. Notamment dans sa partie économique relative au gaz algérien. En effet, M6 indique que «quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine».Le message est adressé aux Espagnols, qui lui ont rendu la monnaie de sa pièce dans l’affaire Brahim Ghali et le morbide lâcher des enfants dans la mer Méditerranée. Il est également adressé à ses alliés historiques français, dont toute la sphère médiatico-politique a été espionnée par les services marocains, sans réaction jusqu’à maintenant du côté de Paris. Mais le message s’adresse aussi à l’Algérie, avec des insinuations sur son influence dans l’affaire du gaz.Si le roi du Maroc est en droit de vendre la chimère de l’influence régionale à ses sujets, il n’en demeure pas moins que ses assertions sur la reconduction du contrat au 31 octobre prochain avec l’Algérie est un pur fantasme. Car aucune décision de reconduction n’a été prise. Le mensonge royal omet le fait que si reconduction il y a, elle doit impérativement obtenir l’aval de la partie algérienne.Pour rappel, ce gazoduc alimente uniquement le Maroc par le gaz algérien avec, actuellement, 900 000 mètres cubes par an. Or, Mohammed VI, qui y va au bluff, veut contraindre l’Algérie à augmenter ce quota afin que ses usines et ses installations industrielles dépendant du gaz algérien ne subissent pas de plein fouet un arrêt des approvisionnements.En adoptant la posture de «victime» de machinations, dont celles de son voisin de l’Est, Mohammed VI veut rassurer les investisseurs marocains et étrangers avec du gaz qui ne lui appartient pas. Comme il veut faire passer un signal à Madrid, que l’Espagne dépend du bon vouloir énergétique marocain, alors que Rabat est payé par l’Algérie avec un tarif en gaz. Un argumentaire erroné et pathétique qui en dit long sur la douce dérive de la Monarchie.Mokhtar BenzakiLe Soir d’Algérie, 22/08/2021 -
Le Maroc maintient la tension avec l’Allemagne
Maroc, Israël, Allemagne, Espagne, Sahara Occidental, #Maroc,
DANS UN DISCOURS ADRESSÉ À SES SUJETS : Mohammed VI s’en prend, une nouvelle fois, à l’Allemagne et justifie l’alliance avec Israël
par Tarek Hafid
Dans un discours prononcé vendredi soir, le roi du Maroc a accusé, sans les nommer, certains pays européens de «porter atteinte à la respectabilité des institutions nationales». Mohammed VI faisait essentiellement référence à l’Allemagne, pays considéré par le Makhzen comme ayant une position «hostile» envers le Maroc.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – C’est un monarque coupé de la réalité qui s’est adressé, vendredi 20 août, à ses sujets à l’occasion de 68e anniversaire de la Révolution. Dans un discours aux contours obscurs, Mohammed VI a surtout démontré qu’il a la rancune tenace.
En effet, il a vivement critiqué certains «pays européens» qui comptaient parmi les «partenaires» du Maroc. «Quelques pays, notamment des pays européens comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc, craignent pour leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine. Certains de leurs dirigeants ne saisissent pas encore que le problème ne réside pas dans les régimes des pays du grand Maghreb, mais bien dans les leurs, toujours teintés d’un passéisme désespérément rétif aux évolutions du temps (…) Ainsi, ils nous voudraient façonnés à leur image et, pour porter atteinte à la respectabilité de nos institutions nationales, pour saper leur autorité, ils les accusent de bafouer les droits et les libertés et déploient, à cet effet, des arguments fallacieux contre elles», a-t-il lancé.
Le roi n’a pas désigné ces pays, mais une grave crise oppose depuis plusieurs mois un pays européen en particulier : l’Allemagne. Il faut dire que les relations entre les deux États se sont dégradées depuis plusieurs mois.
Berlin avait ouvertement dénoncé la reconnaissance par Donald Trump de la «marocanité» du Sahara Occidental et avait demandé, quelques jours plus tard, la convocation d’une session du Conseil de sécurité de l’ONU.
Responsabilités US
Au terme de cette réunion, l’ambassadeur d’Allemagne aux Nations-Unies, Christoph Heusgen, avait rappelé la responsabilité des États-Unis, au sein du Conseil de sécurité, dans la gestion du dossier du Sahara Occidental. «Être porte-plume vient avec de la responsabilité. Cela s’accompagne d’un engagement fort pour résoudre un problème, il faut être juste, il faut être impartial, il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties et il faut agir dans le cadre du droit international.»
De son côté, Rabat a dénoncé «l’activisme antagonique» de l’Allemagne suite à cette reconnaissance de Donald Trump, première phase d’un deal qui a conduit le Maroc à reconnaître officiellement Israël. Le 6 mai, le palais décide de rappeler son ambassadeur à Berlin. «La République fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume», avait précisé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué de presse.
Le département de Nacer Bourita avait également dénoncé «l’acharnement continu de l’Allemagne à combattre le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen». Lors de la crise migratoire provoquée par les autorités marocaines dans l’enclave de Ceuta, afin de faire pression sur l’Espagne qui avait accueilli le Président sahraoui Ibrahim Ghali, l’Allemagne avait fait partie des États européens qui avaient dénoncé cette opération.
Dans un entretien au journal El Pais, le ministre d’État allemand chargé de l’Europe, Michael Roth, avait déclaré : «C’est cynique. L’UE ne doit pas permettre qu’elle soit soumise à un chantage.» «L’UE aide des pays comme le Maroc à donner une perspective à leurs jeunes, à créer des emplois. Mais j’ai l’impression que les jeunes sans perspectives deviennent une monnaie d’échange politique pour les dirigeants», avait-il ajouté.
Autant de faits qui viennent expliquer la rancune de Mohammed VI. Ce n’est pas tout, dans son discours de vendredi, le roi a également fait référence au «déploiement d’impressionnants dispositifs d’influence». «Bien plus, plutôt que d’appuyer les efforts du Maroc dans le cadre d’un équilibre souhaité entre les pays de la région, des rapports ont franchi toutes les limites de l’acceptable, allant jusqu’à recommander que soit freinée la dynamique de développement de notre pays, au motif captieux qu’elle crée une dissymétrie entre les États maghrébins.»
Là encore, c’est l’Allemagne qui est pointée du doigt, non pas les autorités officielles mais plutôt des universitaires indépendants. Il cible essentiellement le travail effectué par l’Institut allemand d’études internationales et de sécurité (SWP).
Ce think tank avait exhorté l’Union européenne à «relativiser les ambitions hégémoniques du Maroc tout en favorisant la coopération avec le reste des pays du Maghreb».
Justifier l’injustifiable
Bien sûr, ce discours était également l’occasion de s’en prendre aux «ennemis de l’intégrité territoriale». Mais il est également allé jusqu’à justifier l’alliance tissée avec son partenaire stratégique : Israël. Un alliance qui répond, selon lui, à la préservation «de ses intérêts supérieurs». «D’aucuns prétendent que le Maroc est ainsi assailli parce qu’il aurait changé son orientation politique et stratégique, ainsi que son modus operandi dans le traitement de certaines questions diplomatiques. Il n’en est rien. Le Maroc a effectivement changé mais pas dans le sens souhaité par ses détracteurs. Il a changé parce qu’il n’accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés.»
T. H.Le Soir d’Algérie, 22/08/2021
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Gazoduc «Maghreb-Europe» : Le Maroc fait marche-arrière
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Par Feriel Nourine
Nouvelle volte-face marocaine dans ses relations avec l’Algérie. Cette fois-ci, le Makhzen tente un nouveau semblant d’apaisement à travers le dossier du gazoduc «Maghreb-Europe», transformé par les autorités marocaines en énième acte d’hostilité contre notre pays et l’un ses principaux clients en gaz naturel.
Au printemps dernier, ces autorités avaient, en effet, lancé la menace de ne pas renouveler l’accord d’exploitation du gazoduc «Maghreb-Europe», qui traverse le territoire marocain pour approvisionner l’Espagne et le Portugal en gaz à partir de l’Algérie.
Le contrat devant arriver à terme en octobre prochain, le Maroc espérait tirer de ce dossier de nouvelles ressources en matière de chantage pour faire pression sur l’Algérie, mais surtout sur l’Espagne, dont les relations avec le royaume alaouite traversent, elles aussi, une période de grave crise.
Mais voilà que depuis mercredi dernier, Rabat a décidé d’opérer un virage à 180 degrés dans l’affaire du même gazoduc, affirmant que le Maroc est favorable à son maintien. C’est ce que rapporte la presse locale, citant la Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONMH), Amina Benkhadra.
Cette dernière semble avoir choisi la sémantique qui sied pour démentir indirectement les informations faisant état des intentions de non-renouvellement du contrat par son pays. «La volonté du Maroc de maintenir cette voie d’exportation a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans», a-t-elle, en effet, déclaré.
«Nous l’avons exprimée verbalement et par écrit, publiquement et dans les discussions privées, toujours avec la même clarté et la même constance», a-t-elle soutenu, dans l’objectif de réduire à l’expression de rumeurs les révélations faites, à la mi-mai dernier, par le journal en ligne espagnol El Confidencial Digital. Lequel avait annoncé l’intention des autorités marocaines d’empêcher le passage du gaz algérien vers l’Espagne par leur pays en guise de menaces adressées aux autorités espagnoles dans le cadre du contentieux entre les deux pays sur les questions migratoire et du Sahara occidental.
Un autre revirement marocain qui intervient dans une étape où la tension entre l’Algérie et ce pays a atteint son paroxysme, sous l’effet, entre autres, de révélations émanant de l’enquête policière sur les incendies qui viennent de ravager la Kabylie et impliquant le Makhzen comme soutien au MAK dans cette tragédie qui a endeuillé les Algériens, ainsi que dans le crime crapuleux perpétré contre le jeune Djamel Bensmaïl. Revirement manifesté à quelques petites heures d’intervalle avec la décision prise par le Haut conseil de sécurité de réviser les relations entre les deux pays.
En tout état de cause, le changement d’attitude marocain dans l’affaire du gazoduc «Maghreb-Europe» semble avoir été dicté en premier lieu par les intérêts économiques de ce pays. Les menaces brandies il y a quelques petits mois pour intimider l’Espagne semblent n’avoir été qu’un feu de paille sans suite aucune sur un contrat signé depuis déjà 1996 et dont une quelconque rupture viendrait nuire, en premier lieu, aux dividendes que prélève le Makhzen sur le passage du gaz algérien vers ce gros client qu’est l’Espagne, et à un degré moindre le Portugal.
En effet, le non renouvellement du contrat portant sur ce gazoduc signifierait de grosses pertes pour la partie marocaine. Des experts expliquent, en effet, que dans pareille situation, le Maroc se verra couper lui aussi l’approvisionnement en gaz naturel par la voie de ce canal, et devra donc aller chercher dans un marché gazier indexé sur le Brent et dont les prix restent relativement haut en dépit du repli observé ces dernières semaines.
Le Makhzen a donc tout intérêt à maintenir ouvert son territoire au passage du gazoduc «Maghreb-Europe». Ceci d’autant que les intentions de fermeture qu’il a manifestées le printemps dernier ont eu plutôt un effet inverse sur la coopération gazière algéro-espagnole, les deux pays n’ayant fait montre d’aucune inquiétude face à cette menace.Dès la fin juin dernier, l’Algérie avait affirmé qu’en cas de rupture du contrat, elle continuerait à alimenter l‘Espagne, ainsi que le Portugal, en recourant à ses capacités de liquéfaction. Mieux encore, «même en cas de non-renouvellement de ce contrat qui prend fin en octobre prochain, l’Algérie pourra fournir l’Espagne, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème», avait rassuré le Pdg de Sonatrach, Tewfik Hakkar. De son côté, le gouvernement espagnol avait déjà pris les devants en cas d’aggravation de crise avec le Maroc pour conserver ses approvisionnements en gaz algérien, avait souligné El Confidencial Digital.
«L’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à l’encontre de notre pays par le Maroc commençait», avait indiqué le journal en ligne, citant une source locale proche du dossier. Il s’agira pour les deux pays de recourir au gazoduc sous-marin Medgaz, installations appartenant pour 51% à Sonatrach et 49% à son partenaire espagnol Naturgy, en guise de réplique à la stratégie déployée par la partie marocaine.
A la mi-juillet dernier, les deux partenaires ont annoncé le démarrage de l’extension de ce gazoduc au quatrième trimestre 2021. Ce projet nécessite un investissement de 73 millions d’euros, et permettra de rajouter 2 milliards de mètres cubes par an à l’alimentation gazière de l’Espagne, soit 25 % de plus que la capacité actuelle, pour dépasser 10 milliards de mètres cubes.
«Après une décennie d’exploitation ininterrompue et un investissement initial d’environ 843 millions la mise en service de l’extension de Medgaz renforce la sécurité d’approvisionnement de l’Espagne car il s’agit d’une infrastructure clé pour le transport du gaz naturel», a indiqué Naturgy dans un communiqué.
Une annonce qui semble avoir mis en alerte les responsables du secteur au Maroc et provoqué le «démenti» de la DG de l’ONHM, mercredi dernier.