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  • Maroc : Histoire de l’adolescent dont la photo a fait le tour du monde

    Aschraf raconte son odyssée pour se rendre à Ceuta sur un flotteur à bouteilles

    Le jeune homme de 16 ans a été abandonné à la naissance, la femme qui l’a adopté est décédée il y a cinq ans et il a été recueilli par une veuve d’un quartier pauvre de Casablanca.

    L’Aschraf a plaidé dans les eaux de Ceuta, mercredi 19 mai : « Essayez de nous comprendre, pour l’amour de Dieu ! Il a imploré la compréhension des militaires espagnols alors qu’il était attaché, en pleurs, à des bouteilles en plastique qui lui servaient de dispositif de flottaison. Il n’a pas osé descendre à terre car il pensait que le soldat, qui lui parlait dans sa propre langue depuis la rive, allait le frapper. Finalement, l’adolescent de 16 ans, qui est sorti de l’eau, a tenté de s’enfuir en escaladant un mur, mais il a été rattrapé. Et, après avoir été consolé par les soldats eux-mêmes, il a été renvoyé au Maroc le même jour. Deux jours plus tôt, 8 000 migrants irréguliers venaient d’entrer à Ceuta sans rencontrer d’opposition de la part des autorités marocaines. Parmi eux, entre 2 000 et 3 000 sont des mineurs.

    Maintenant Aschraf est à Casablanca, dans la petite maison de Miluda Gulami, 46 ans, sa deuxième mère adoptive (il en a eu une première, Rabia Rguibi). Il avait quitté la ville en février sans rien dire à personne. Aujourd’hui, elle est retournée avec sa famille dans le bidonville d’Er Hamna, dans le quartier de Sidi Mumen, l’un des plus pauvres de Casablanca. Cette zone est célèbre dans tout le pays car c’est là que vivaient les 11 jeunes kamikazes islamistes qui ont perpétré le plus grand attentat de l’histoire du Maroc en 2003, faisant 45 morts. Et c’est là que des dizaines de combattants de l’État islamique sont partis en 2015 pour la Syrie.

    Aschraf a déclaré à EL PAÍS mercredi que les images de lui avec les bouteilles qui ont fait le tour du monde font en fait partie de sa troisième tentative frustrée de rejoindre Ceuta en seulement 24 heures. « J’ai appris qu’ils ouvraient la frontière quand j’étais dans les rues d’Al Kasar el Seguir (une ville près de Tanger). D’autres enfants me l’ont dit et nous avons demandé à un mon-ami (mon-ami, en français), c’est ainsi que nous appelons les Subsahariens. Et ils ont dit que oui, ils laissaient passer les gens.

    Il a fait sa première tentative mardi matin. Il est allé jusqu’à la clôture, mais a fait demi-tour vers Fnideq, le vieux Castillejos. Et mardi soir, il a essayé une deuxième fois. Il a réussi à nager jusqu’à Ceuta. « Mais ils m’ont attrapé et mis dans un centre, où j’ai passé la nuit. Le lendemain, le mercredi matin, ils m’ont donné une serviette et des biscuits et m’ont renvoyé à Castillejos. Quelques heures plus tard, il a ramassé les bouteilles et a essayé une troisième fois. « Je les ai pris pour ne pas me fatiguer en nageant. Cette fois, après qu’ils m’aient attrapé, un soldat a marché avec moi jusqu’à la frontière avec le Maroc.

    Aschraf implore, attaché aux bouteilles, d’être compris. Mais son histoire n’est pas facile à comprendre en Espagne sans expliquer le contexte social qui persécute des dizaines de mineurs au Maroc. Aschraf a été abandonné par sa mère biologique trois jours après sa naissance. La mère avait l’âge qu’a Aschraf maintenant. Être une mère célibataire au Maroc est un stigmate qui se répand comme une tache corrosive dans toute la famille. Et tant de personnes choisissent d’abandonner leur bébé.

    Parfois, lorsqu’une mère célibataire révèle qu’elle est enceinte, ses propres parents la jettent hors de la maison. La société les traite souvent comme des prostituées. Les relations hors mariage sont interdites par la loi. Et les enfants comme Aschraf sont connus dans l’arabe dialectal du pays comme wlad lehram, les enfants du péché. Ils n’ont droit ni au nom de famille paternel, ni à une pension, ni à un héritage. Les tentatives en 2017 d’une mère célibataire et d’un juge compréhensif pour inverser cette situation se sont heurtées à un arrêt de la Cour suprême marocaine en 2020 qui refuse la filiation paternelle aux enfants nés hors mariage.

    Un foyer modeste

    Aschraf n’a jamais connu ses parents biologiques. La tutelle d’Aschraf, ou kafala, a été attribuée à Rabia, la femme à qui la mère biologique a donné l’enfant. Mais Rabia est décédée en 2016, alors qu’Aschraf avait 11 ans. Il a ensuite été adopté par Miluda Gulami dans une maison très modeste, avec un toit en uralite, dans le quartier de Sidi Moumen. « Je l’avais allaité pendant 15 jours lorsque Rabia l’a adopté », explique-t-elle. « Alors quand elle est morte, qui était une amie proche de ma mère, j’ai pensé que si je ne le prenais pas, l’enfant serait laissé à la rue.

    La maison de Miluda a deux pièces. D’un côté, il y a un petit salon avec seulement deux sièges, une table et un petit téléviseur plat contre le mur. L’autre pièce est encore plus petite et sert de cuisine et de chambre à coucher. Miluda dort dans le salon et Aschraf et trois des enfants de Miluda dorment dans la cuisine.

    Aschraf a quitté son domicile aux premières heures du mois de février. « J’ai porté plainte au poste de police », dit Miluda, « mais je n’ai pas eu de nouvelles de lui pendant tout ce temps, jusqu’à ce que je voie sa photo. Je pensais qu’il était mort. Mais ensuite j’ai vu la vidéo [de lui avec les bouteilles] et j’étais si heureuse.

    Aschraf a quitté son domicile un jour de février, aux premières heures du matin. « J’ai porté plainte au poste de police, raconte Miluda, mais je n’ai plus eu de nouvelles jusqu’à ce que je voie sa photo. Je pensais qu’il était mort. Mais ensuite j’ai vu la vidéo [de lui avec les bouteilles] et j’étais si heureuse.

    La sœur d’Aschraf s’appelle Rayá Errad, elle a 30 ans et est la fille de Rabia, sa première mère adoptive. « Mon frère est très bon. Je me souviens quand j’étais petite et qu’on se baignait parfois dans la mer. Il aimait grimper sur mes épaules et sauter dans l’eau. Il est très poli et très timide. Il ne sait guère défendre ses droits, il se laisse faire sans défendre ce qui lui appartient. Quand il a quitté la maison, nous avons mis ses photos sur les réseaux sociaux. Mais je n’imaginais pas qu’il voulait aller en Espagne, il n’a jamais rien dit à ce sujet.

    Aschraf explique que les quatre mois qu’il a passés dans la rue ont été difficiles. « Parfois, je dormais à côté d’une gare. Et d’autres fois, j’ai eu faim. » Il explique que tout ce qu’il voulait faire en Espagne était de réaliser ses rêves, qu’il a des amis qui y sont déjà parvenus. « Je voulais gagner de l’argent et l’envoyer à ma famille pour qu’elle puisse vivre correctement ».

    Aujourd’hui, deux ONG locales, Sanad et Rawae, ont promis à Aschraf de lui trouver un logement dans son propre quartier à Casablanca, afin qu’il puisse vivre de manière indépendante et proche de sa famille adoptive. Ils lui ont également promis une allocation mensuelle afin qu’il puisse apprendre un métier en plus de ses études. Aschraf a choisi la coiffure.

    Son image avec les bouteilles, le cri désespéré de « essayez de nous comprendre », a ému de nombreuses personnes en Espagne et au Maroc. Mais le stigmate d’être un « fils du péché » continuera de hanter Aschraf et beaucoup d’autres comme lui, jusqu’à la frontière avec Ceuta. Une insulte alimentée par le récent arrêt de la Cour suprême marocaine.

    El Pais, 27 mai 2021

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  • Le Maroc, partenaire, mais pas ami

    Le conflit diplomatique en toile de fond derrière les causes des événements de Ceuta

    José Antonion de Yturriaga Barberán

    Plus de 9 000 citoyens – pour la plupart marocains – sont entrés illégalement à Ceuta cette semaine avec la complicité de la gendarmerie marocaine, dans une opération planifiée par le gouvernement en représailles contre l’Espagne pour l’admission du secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, dans un hôpital de Logroño. La cause de tout cela réside dans la situation du Sahara occidental, un territoire non autonome dont la puissance administrante « de jure » reste l’Espagne, bien que « de facto » il soit occupé par le Maroc. Jusqu’au 10 décembre 2020, aucun État n’avait reconnu la légalité de cette occupation, lorsque Donald Trump – le président sortant des États-Unis – l’a reconnue, en échange de l’établissement par le Maroc de relations diplomatiques avec Israël. Le seul responsable du conflit est donc le Maroc, qui occupe militairement le territoire depuis 1976 sans aucun titre légal, parce que – selon le droit international – l’injustice ne peut pas donner naissance au droit, et l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc est injuste, illégale et contraire au droit.

    L’excuse donnée par le Maroc pour envahir Ceuta avec des milliers de jeunes était l’hospitalisation de Ghali en Espagne pour des raisons humanitaires, car il était gravement malade du covid-19. Le Maroc a réagi avec véhémence à ce qu’il considère comme un outrage, a convoqué l’ambassadeur espagnol à Rabat pour lui demander des explications, a diffusé des communiqués critiquant sévèrement le gouvernement espagnol et a menacé de prendre les mesures qu’il jugerait appropriées. Un communiqué de « Maroc Diplomatie », a souligné que les raisons humanitaires invoquées ne justifient pas les manœuvres concoctées dans son dos, ne sont pas la panacée à appliquer au chef du Polisario alors que « des milliers de personnes vivent dans des conditions infrahumaines dans les camps de Tindouf », n’expliquent pas l’inaction des tribunaux espagnols, ni la complicité avec l’usurpation d’identité, et ne doivent pas prévaloir sur les revendications légitimes des victimes des violations des droits de l’homme commises par Ghali.

    A ces allégations, la réponse suivante s’impose : L’Espagne n’a concocté aucune manœuvre contre le Maroc, mais a accueilli pour des raisons humanitaires le président de la République arabe sahraouie démocratique, un pays reconnu par 73 États et membre de l’Unité africaine, sur un pied d’égalité avec le Maroc, avec lequel elle a négocié. Que les Sahraouis vivent de façon sous-humaine à Tindouf parce que le Maroc les a expulsés de leur pays, les a bombardés, a occupé la plus grande partie de leur territoire et ne leur permet pas de rentrer chez eux. Le juge Pedraz a rouvert le dossier du procès contre 17 dirigeants du Front Polisario et a convoqué Ghali pour qu’il témoigne, et que le gouvernement marocain collabore avec la justice espagnole.

    Le Maroc s’indigne de l’Espagne parce qu’elle ne suit pas la voie des États-Unis et soutient que le conflit doit être résolu dans le cadre de l’ONU par l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. Mohammed VI a suivi le modèle de son père avec la « Marche verte », en organisant une invasion pacifique, qui – pas pour cette raison – cesse d’être une invasion. Comme en 1975, le Maroc a violé la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de l’Espagne et de l’UE en franchissant illégalement la frontière de Ceuta, qui est aussi la frontière extérieure de l’Union. Le ministre González Laya a déclaré que le Maroc est un partenaire et un ami de l’Espagne. C’est peut-être un partenaire, mais ce n’est pas un ami.

    José Antonio de Yturriaga Barberán est un ambassadeur à la retraite et professeur de droit international à l’UCM. Il est l’auteur du livre « Le Sahara espagnol : un conflit encore à résoudre ».

    La Razon, 21 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Union : le Maroc instrumentalise les migrants

    Berlin.- La pression sur le Maroc augmente en raison de la crise migratoire à Ceuta. L’Espagne accuse le pays d’Afrique du Nord de chantage, et les critiques s’accumulent également en Allemagne. Thorsten Frei, vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU, met en garde contre une sécurité trompeuse en Allemagne.

    Face à la grave crise des réfugiés dans l’exclave nord-africaine espagnole de Ceuta, le vice-président de la faction de l’Union, Thorsten Frei (CDU), a accusé le Maroc de faire pression sur l’Espagne avec des migrants. « Nous vivons actuellement un drame similaire à celui que nous avons connu au printemps dernier à la frontière turco-grecque : Les migrants sont ciblés pour atteindre des objectifs de politique étrangère », a déclaré M. Frei à notre comité de rédaction. « Dans ce cas, Rabat a fait ouvrir les frontières pour faire pression sur l’UE afin qu’elle reconnaisse la souveraineté sur le Sahara occidental. »

    Lundi et mardi, un nombre record de plus de 8 000 personnes, dont près de 2 000 mineurs, ont franchi en 36 heures le seuil de Ceuta, et donc du territoire de l’UE, en provenance du Maroc. Mercredi soir, cependant, quelque 5600 de ces migrants avaient déjà été renvoyés au Maroc. L’Espagne est convaincue que Rabat avait délibérément assoupli, voire suspendu, les contrôles aux frontières.

    « Cela dégrade les gens pour en faire le jouet de la grande politique », a déclaré M. Frei. L’Espagne a accusé le Maroc de « chantage » jeudi. La ministre de la Défense de Madrid, Margarita Robles, a déclaré : « Nous n’accepterons pas le moindre chantage ou la moindre remise en cause de l’intégrité territoriale (de l’Espagne). On ne badine pas avec l’Espagne. » Entre-temps, la situation à Ceuta était largement revenue à la normale jeudi, après un calme significatif mercredi.

    Robles a parlé d’une « agression contre l’Espagne et l’UE ». Elle a notamment accusé Rabat de violer le droit international et d’abuser des jeunes et aussi des enfants « pour faire de la politique » dans cette opération. Elle a déclaré qu’elle espérait désormais que le Maroc « tirerait les leçons de la réaction rapide des autorités espagnoles ». Elle a déclaré que si le Maroc était considéré comme un ami, il « utiliserait tous les moyens nécessaires pour assurer l’intégrité territoriale et protéger ses frontières ».

    Le Sahara occidental était une colonie espagnole jusqu’en 1975. Rabat revendique une grande partie de ce territoire peu peuplé situé sur la côte nord de l’Atlantique et est furieux parce que le chef du mouvement indépendantiste du Polisario, Brahim Ghali, est soigné dans un hôpital de Logroño, dans la région espagnole de La Rioja, depuis la mi-avril. Le gouvernement du Premier ministre Pedro Sánchez a souligné il y a quelques jours que le Ghali était « admis pour des raisons purement humanitaires ».

    L’Union Frakitonsvize Frei s’inquiète des mouvements de réfugiés vers l’Allemagne. « Les événements autour de Ceuta montrent en même temps combien la situation est fragile », a déclaré M. Frei. « Le nombre relativement faible d’arrivées que l’Allemagne a connu ces derniers mois ne doit pas nous bercer d’un faux sentiment de sécurité. »

    Dans le même temps, il a préconisé des expulsions sur place malgré l’avancée du retrait des troupes d’Afghanistan. « La situation sécuritaire en Afghanistan adopte une approche très régionale. Il y a des provinces et des districts où la situation est relativement sûre et où des millions de personnes mènent leur vie quotidienne », a déclaré M. Frei. « Il n’y a donc actuellement aucune raison de s’abstenir de rapatriements vers l’Afghanistan ; d’autant plus que pratiquement chaque décision est également soumise à un contrôle judiciaire. » Selon M. Frei, l’évolution de la situation en matière de sécurité après le retrait de la Bundeswehr reste pour l’instant à déterminer.

    RP Online, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE, Migration,

  • Maroc : Accords et désaccords entre deux rois « cousins » (Vanity Fair)

    Felipe VI et Mohammed VI : accords et désaccords entre deux rois « cousins »

    Une nouvelle arrivée d’immigrants en provenance du Maroc sur la côte de Ceuta a déclenché une crise qui place le monarque marocain sous les feux de la rampe.

    Les pères de Felipe VI et Mohamed VI, Juan Carlos I et Hassan II étaient très proches. À tel point qu’ils se considéraient mutuellement comme des « frères ». Compte tenu du style de chacun d’eux et de l’actualité, on ne peut pas en dire autant de manière tranchée de leurs successeurs sur les trônes espagnol et marocain.

    La dernière arrivée illégale de plus de 6 000 personnes en provenance du Maroc sur les côtes de Ceuta a été prise par la presse et la diplomatie espagnoles comme un fait qui aurait pour origine une colère de la Maison royale alaouite contre l’Espagne. A cette occasion, comme le soulignent plusieurs médias, la cause du malaise à Rabat serait liée à l’hospitalisation à Logroño du leader du Front Polisario, Brahim Ghali. Toutes les sources officielles sont réticentes à l’admettre, mais aucune ne le nie : « Je ne sais pas », a répondu la ministre des affaires étrangères, Arancha González-Laya.

    Ce n’est pas la première fois : analystes et correspondants se souviennent aujourd’hui d’une « colère » de Mohamed VI en 2014 pour avoir été intercepté par la police espagnole alors qu’il se déplaçait sur son jet ski en direction de son manoir de Rincón, à 15 kilomètres de Ceuta. Et ils attribuent à cet incident le fait que, quelques jours plus tard, près d’un millier de personnes sont arrivées en Espagne en provenance de Tanger en une seule journée sans que la police marocaine ne fasse rien pour les en empêcher.

    À l’époque, le journal El Mundo a confirmé la version auprès de plusieurs sources, parmi lesquelles il était indiqué que Mohamed VI avait appelé son « cousin » Felipe pour se plaindre qu’on lui demandait des documents lors de sa tentative de rejoindre Ceuta.

    La même année, cependant, le roi du Maroc avait reçu son homologue dans ce qui était sa première visite officielle en tant que roi d’Espagne. Il était accompagné de la reine Letizia et les a reçus tous deux comme ce qu’ils ont toujours revendiqué : la famille. La réception a été cordiale, l’épouse, la princesse Lala Salma, et les enfants de Mohammed VI étaient présents, et un certain nombre d’autorités ont été invitées, avec lesquelles le roi et la reine d’Espagne ont été photographiés. Même les questions épineuses comme les accords de pêche ou l’accélération des procédures d’adoption d’enfants au Maroc ainsi que la construction d’une clôture à Melilla ont été volontiers discutées. Mais quelques jours plus tard, l’incident du jet ski a eu lieu.

    Les liens d’amitié qui unissent les deux familles sont aussi indiscutables que le style très différent des deux monarques. Alors que Felipe VI maintient une ligne de conduite discrète et, autant que possible dans une monarchie, austère, Mohammed VI a été impliqué dans de nombreux excès et scandales ces dernières années.

    Nombre d’entre elles sont liées à sa vie privée : la disparition de sa femme de la vie publique, son remplacement par sa fille, Lalla Khadija, âgée de 13 ans seulement, l’obscurantisme entourant son état de santé, ses escapades de plusieurs mois dans sa résidence parisienne ou son amitié avec des personnages pour le moins hauts en couleur, comme sa relation avec celui que l’on surnomme l’Eminem noir, sont quelques-unes des questions qui l’ont placé dans l’œil du cyclone.

    La courtoisie, cependant, n’a pas cessé. Et c’est pourquoi, lors de son dernier anniversaire, on sait que Felipe VI a félicité le roi du Maroc, bien qu’il n’y ait plus eu de visites officielles depuis cette année 2014 et qu’aucun analyste ne se prive de commenter qu’à chaque fois que le chef de la maison alaouite se met en colère, une nouvelle crise migratoire se déclenche en Espagne.

    Revista Vanity Fair, 18 mai 2021 via Maroc Leaks, 23 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Mohammed VI, Felipe VI, migration, Ceuta, Melilla, chantage,

  • Espagne : 89 % des électeurs se méfient du Maroc et 55 % critiquent sa gestion de la crise migratoire.

    Quatre électeurs sur cinq estiment qu’ »il aurait dû y avoir un plus grand consensus entre le gouvernement et l’opposition ».
    Sánchez implique l’UE dans la crise avec le Maroc et exige le respect des frontières.

    Neuf Espagnols sur dix pensent que le Maroc n’est pas un « partenaire loyal et fiable » pour l’Espagne, selon l’enquête DYM pour 20minutos. La méfiance envers le pays voisin est très large parmi tous les électeurs : elle atteint son maximum parmi les électeurs de Vox (97,2%) et de Cs (95,3%), elle est un peu plus faible dans le cas des partisans de UP (92,5%) et de PP (91,8%), et enregistre les chiffres les plus bas parmi les socialistes, bien qu’elle soit aussi très majoritaire (88,2%).

    En revanche, seuls 3,1% des sondés considèrent le Maroc comme un partenaire digne de confiance, et les 7,9% restants ne savent pas ou ne répondent pas.

    Une semaine à peine après le déclenchement d’une grave crise entre l’Espagne et le Maroc, qui a entraîné l’arrivée irrégulière à Ceuta de quelque 10 000 migrants en provenance du sol marocain, 55,4 % des personnes interrogées désapprouvent la gestion du gouvernement dans cet épisode, contre 40,1 % des Espagnols qui l’approuvent. Le solde est donc de 15,3 points contre la performance de l’exécutif.

    En moyenne, les efforts de M. Sánchez et de ses ministres pour tenter de faire face à ces tensions méritent une note de 3,6 points sur 10, de l’avis des personnes interrogées. Cependant, il existe des différences significatives entre les différents électorats : les électeurs des partis de la coalition approuvent le gouvernement – avec 5,3 dans le cas des partisans du PSOE et 5,1 dans le cas des partisans de l’UP -, tandis que les partisans de Cs (2,6), PP (2,1) et Vox (1,5) sont très critiques dans leur évaluation.

    Enfin, quatre électeurs sur cinq estiment qu’ »il aurait dû y avoir un plus grand consensus entre le gouvernement et l’opposition » dans la gestion de cette crise, une opinion qui est majoritaire parmi tous les répondants. Les plus enclins à conclure des accords sont les électeurs de Cs (87,1%), suivis de ceux de UP et PSOE, qui se situent autour de 85%. Chez ceux de PP (77,5%) et Vox (74,2%), cette demande est un peu moins intense.

    Ghali témoignera mardi

    Santiago Pedraz, juge de l’Audience nationale, a ordonné mardi au tribunal doyen de Logroño de communiquer à Brahim Ghali sa convocation à témoigner le 1er juin. Au cas où il resterait hospitalisé, M. Pedraz a accepté de témoigner par voie télématique. Dans le même ordre, il a toutefois refusé d’adopter des mesures de précaution à l’encontre du chef du Polisario.

    20 Minutos, 26 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Sahara Occidental, Brahim Ghali,

  • Voyage et Covid-19 : France, Espagne, Algérie, pass sanitaire

    La saison estivale a débuté. Les vacances et voyages en Europe sont possibles sous conditions selon les pays (quarantaine, test…) et avec un pass sanitaire à partir du 1er juillet. Dès le 1er juin, Air Algérie reprend ses vols vers Paris et Marseille. Hors UE, seul un motif impérieux ou une vaccination complète autorise l’arrivée en France. Liste des restrictions à date par pays et conditions en avion ou en train.

    [Mis à jour le mardi 25 mai à 9h44] Les déplacements en France sont autorisés sans restrictions de distance. Il faut uniquement respecter le couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin. En Europe, les voyages sont possibles mais soumis aux restrictions en vigueur dans chaque pays notamment la présentation d’un test PCR négatif. A partir du 1er juillet, il faudra se munir du pass sanitaire. A partir du 7 juin « toutes les personnes vaccinées » quel que soit leur pays d’origine, seront autorisées à aller en Espagne, a annoncé vendredi le chef du gouvernement Pedro Sanchez. Les règles changent notamment pour aller en Grèce, au Portugal ou en Italie. D’autres gardent leurs frontières complètement fermées comme la Norvège et la Hongrie. Hors Europe, les frontières restent fermées, hors motifs impérieux ou professionnels, et tout déplacement international est totalement et strictement déconseillé jusqu’à nouvel ordre. « Trois vols hebdomadaires de et vers la France seront assurés » à partir du 1er juin par Air Algérie à raison de deux vols de/vers Paris et un vol de/vers Marseille, en plus d’un vol hebdomadaire qui sera assuré de et vers la Turquie (Istanbul), l’Espagne (Barcelone) et la Tunisie (Tunis) », selon un communiqué des services du Premier ministre diffusé par l’agence APS. Les 27 membres de l’Union Européenne se sont mis d’accord pour permettre l’entrée sur leur territoire des voyageurs de pays tiers ayant reçu les injections contre le Covid-19 autorisés par l’UE. On appelle pays tiers les pays ou territoires hors de l’Union européenne. Pour revenir en France, il faut obligatoirement présenter le résultat d’un test RT-PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant le départ. En parallèle, les voyageurs en provenance de la Turquie, du Sri Lanka, du Bangladesh, du Pakistan, du Népal, des Emirats Arabes Unis et du Qatar doivent respecter une quarantaine obligatoire de 10 jours lorsqu’ils arrivent sur le sol français. La restriction prévaut déjà pour l’Inde, le Brésil, le Chili, l’Argentine et l’Afrique du Sud. Actuellement, où peut-on voyager ? Dans quels pays peut-on aller ? Faut-il faire un test avant son voyage ? S’isoler à l’arrivée ? Quels sont les motifs impérieux ? Quand faut-il une attestation de voyage ? Voici les dernières annonces à date.

    Voyager en France : où peut-on partir et comment ?
    Les déplacements inter-régionaux sont à nouveau autorisés. Ils sont possibles sans restriction de distance mais le couvre-feu à 21 heures reste en vigueur. Malgré tout, il faut continuer à faire preuve de prudence : le gouvernement conseille fortement de limiter les déplacements inutiles en cette période de pandémie afin de freiner la circulation du virus.

    Pour les déplacements vers et depuis les territoires ultramarins, la production d’un test PCR négatif datant de moins de 72 heures est obligatoire. Les règles variant selon les territoires, il est impératif, là aussi, de se renseigner au moment de la préparation du voyage.
    Pour les voyageurs à destination de la Corse, une déclaration sur l’honneur doit être remplie par les passagers depuis le 19 décembre 2020. Cette déclaration sur l’honneur, imprimée et signée, sera exigée au moment de l’embarquement par la compagnie de transport. Les passagers devront avoir réalisé un test RT-PCR ou antigénique 72h avant le départ.
    Venir en France : comment ça se passe ?
    « La liste des motifs et des catégories de personnes autorisées à venir en France est restreinte », depuis le 24 avril, a indiqué Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, sur Europe 1 le 19 avril. Il s’agit pour l’essentiel des ressortissants nationaux, de leurs conjoints et enfants, et des ressortissants de l’Union européenne ou d’un pays tiers ayant leur résidence principale en France. « La France n’est pas prête à ouvrir ses frontières à tous les pays. Alors que certains de nos voisins européens assouplissent les conditions d’entrée sur leur territoire », confirme le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune le 16 mai sur Europe 1. « Nous mettons en place des restrictions aux frontières. Je ne peux pas vous donner de date limite, mais cela durera le temps nécessaire, au moins jusqu’à la fin de l’été » pour les pays les plus touchés par l’épidémie. À partir du mois de juin, « la réouverture sera progressive, mesurée avec les pays qui ont une bonne situation sanitaire ».

    ► Depuis un pays d’Europe. Depuis le 24 janvier 2021, selon un décret publié au Journal Officiel, tout voyageur de 11 ans ou plus souhaitant venir en France en provenance d’un pays de l’espace européen (Union européenne, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Saint-Siège et Suisse) a l’obligation de présenter le résultat d’un test RT-PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant le départ. Cette mesure ne s’applique pas aux frontaliers. Par ailleurs, au retour d’un voyage dans un pays de l’espace européen, il vous faudra aussi remplir deux déclarations sur l’honneur. La première, attestant d’une absence de symptômes du Covid-19 et d’un contact avec une personne infectée. La seconde, vous engageant à vous isoler pendant sept jours à l’arrivée puis à passer de nouveau un test à l’issue de votre isolement.

    ► Depuis un pays hors Europe. Les 27 membres de l’Union Européenne ont trouvé un accord pour permettre l’entrée sur leur territoire des voyageurs de pays tiers ayant reçu les injections contre le Covid-19 autorisés par l’UE. On appelle pays tiers les pays ou territoires hors de l’Union européenne. Pour les personnes non vaccinées : seuls les voyageurs disposant d’un motif impérieux sont autorisés à entrer sur le territoire métropolitain.. Tout voyageur, quelle que soit sa nationalité, doit présenter à la compagnie de transport et aux autorités de contrôle à la frontière :

    pour les voyageurs de plus de onze ans uniquement, le résultat d’un examen biologique de dépistage virologique  » RT-PCR COVID  » datant de moins de 72 heures avant le départ (départ du premier vol en cas de voyage avec correspondance) et ne concluant pas à une contamination par la covid-19 ;
    une déclaration sur l’honneur attestant :
    – qu’il ne présente pas de symptôme d’infection à la covid-19,

    – qu’il n’a pas connaissance d’avoir été en contact avec un cas confirmé de covid-19 dans les quatorze jours précédant le voyage,

    – pour les voyageurs de plus de onze ans uniquement, qu’il accepte qu’un test ou un examen biologique de dépistage virologique de détection du SARS-CoV-2 puisse être réalisé à son arrivée sur le territoire national,

    – qu’il s’engage à respecter un isolement volontaire de sept jours après son arrivée en France métropolitaine et à réaliser au terme de cette période, dans le cas d’un voyageur de plus de onze ans, un examen biologique de dépistage virologique (PCR).

    ►Depuis le Brésil, l’Argentine, le Chili, l’Afrique du Sud, l’Inde : Seuls les voyageurs disposant d’un motif impérieux sont autorisés à entrer sur le territoire métropolitain.

    Tout voyageur, quelle que soit sa nationalité, doit présenter à la compagnie de transport et aux autorités de contrôle à la frontière :

    pour les voyageurs de plus de onze ans uniquement, le résultat d’un examen biologique de dépistage virologique  » RT-PCR COVID  » datant de moins de 36 heures avant le départ (départ du premier vol en cas de voyage avec correspondance) et ne concluant pas à une contamination par la covid-19 ou, à défaut, le résultat d’un examen biologique de dépistage virologique (PCR) réalisé moins de 72 heures avant le départ ne concluant pas à une contamination par la covid-19 et d’un test antigénique réalisé moins de 24 heures avant le départ ne concluant pas à une contamination par la covid-19 ;
    un justificatif permettant d’attester l’adresse du domicile ou d’un lieu d’hébergement adapté (hôtel ou assimilé), précisant le cas échéant les modalités d’accès permettant aux agents de contrôle de vérifier le respect de la mesure de quarantaine ou d’isolement, sauf en cas d’isolement dans un lieu d’hébergement mis à disposition par l’administration (des cellules territoriales d’appui à l’isolement ont été mises en place pour accompagner les personnes placées à l’isolement) ou de transit en zone internationale ;
    une déclaration sur l’honneur attestant :
    – qu’il ne présente pas de symptôme d’infection à la covid-19,

    – qu’il n’a pas connaissance d’avoir été en contact avec un cas confirmé de covid-19 dans les quatorze jours précédant le voyage,

    – pour les voyageurs de plus de onze ans uniquement, qu’il accepte qu’un test ou un examen biologique de dépistage virologique de détection du SARS-CoV-2 puisse être réalisé à son arrivée sur le territoire national.

    Les voyageurs feront systématiquement l’objet d’une mesure de quarantaine ou d’isolement qui sera prononcée par arrêté préfectoral à leur arrivée en France métropolitaine pour une durée de 10 jours, qui sera accompagnée de restriction des horaires de sortie du lieu d’isolement (sauf en cas de transit en zone internationale).

    ► Depuis samedi minuit, les voyageurs en provenance de la Turquie, du Sri Lanka, du Bangladesh, du Pakistan, du Népal, des Emirats Arabes Unis et du Qatar doivent observer une quarantaine obligatoire de 10 jours lorsqu’ils arrivent sur le sol français.

    Voyager en Europe : dans quels pays peut-on aller ?

    Partir dans les pays d’Europe est possible mais impose de se plier aux restrictions sanitaires mises en place dans les différents pays membre. Le gouvernement a mis en place un site pour suivre en temps réel l’ouverture des frontières des pays membres de l’Union européenne et leurs conditions d’accès. Pour revenir en France depuis le reste de l’Union européenne, il faut présenter le résultat d’un test PCR négatif de moins de 72 heures.

    ►Les pays de l’espace européen sont les États membres de l’Union européenne, Andorre, l’Islande, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège, Saint-Marin, la Suisse et le Vatican. Les voyageurs arrivant d’un État de l’espace européen mais ayant séjourné dans les 14 jours précédant leur arrivée dans un État extérieur à l’espace européen, doivent respecter la procédure applicable aux voyageurs arrivant d’un État extérieur à l’espace européen.

    Partir en Espagne
    A partir du 7 juin, « toutes les personnes vaccinées » quel que soit leur pays d’origine, seront autorisées à venir en Espagne, a annoncé ce vendredi 21 mai le chef du gouvernement Pedro Sanchez.

    ► Tout passager devant se rendre en Espagne par avion doit compléter un formulaire personnel et non transférable. Une fois ce formulaire complété et signé, le voyageur reçoit un QR code associé à son voyage qu’il doit conserver sur son téléphone portable ou imprimer afin de pouvoir passer le contrôle sanitaire aéroportuaire.

    ► Un test PCR effectué moins de 72h avant l’arrivée et dont le résultat doit être négatif, est exigé à l’entrée du territoire espagnol par voie aérienne (aéroports) ou maritime (ports). Cette obligation est étendue aux voyageurs entrant par la route, depuis la France, à compter du 30 mars. Ne sont pas concernés par cette mesure : les enfants âgés de moins de six ans, les voyageurs en correspondance aérienne, et, s’agissant de l’arrivée par la route, les professionnels du transport routier entrant en Espagne dans le cadre de leur activité, les travailleurs transfrontaliers et les résidents de la zone frontalière pour des déplacements ne dépassant pas un rayon de 30 km de leur lieu de résidence.

    Aucune mise en quarantaine à l’entrée sur le territoire espagnol n’est en vigueur.

    Partir au Portugal
    Le Portugal a débuté un déconfinement le 1er mai. Le pays autorise à partir de ce 17 mai, les séjours touristiques pour les ressortissants de la plupart des pays de l’Union européenne ayant une incidence du coronavirus « inférieure à 500 cas pour 100 000 habitants ». Les voyageurs en provenance de ces pays peuvent donc se rendre au Portugal peu importe le motif. Les passagers de plus de 2 ans doivent présenter, avant l’embarquement, un test PCR négatif de moins de 72 heures. Les voyageurs en provenance de Chypre, de Croatie, de Lituanie, des Pays-Bas, de Suède mais aussi d’Afrique du Sud, du Brésil et d’Inde doivent, en plus des tests, respecter une quarantaine de 14 jours à leur arrivée.

    Partir en Italie
    Les conditions de voyage vers l’Italie s’assouplissent le 16 mai. L’Italie a annoncé la fin de la quarantaine de cinq jours imposée aux voyageurs en provenance des pays de l’Union européenne. « Le ministre de la Santé Roberto Speranza a signé une ordonnance qui prévoit l’entrée en provenance des pays de l’Union européenne, de la zone Schengen, de Grande-Bretagne et d’Israël avec un test négatif, annulant ainsi le système actuellement en vigueur de mini-quarantaine », a indiqué son ministère dans un communiqué.

    Partir en Grèce
    Les citoyens de l’espace européen, Schengen et assimilés, ainsi que les résidents permanents des pays suivants : Australie, Macédoine du Nord, Emirats Arabes Unis, États-Unis d’Amérique, Royaume-Uni, Israël, Canada, Biélorussie, Bahrein, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Quatar, Chine, Koweit, Ukraine, Rwanda, Russie, Arabie saoudite, Serbie, Singapour et Thaïlande L’arrivée en Grèce est autorisée par voie aérienne, de et vers l’ensemble de ses aéroports, ainsi que par voie maritime, routière et ferroviaire. Pour voyager en Grèce, il est impératif de :

    Lire la suite depuis la source (Le Journal des Femmes-Santé)

    Etiquettes : Algérie, Espagne, Italie, Grèece, France, voyages, destinations, tourisme, vacances, restrictions, covid 19, coronavirus, pandémie, pass sanitaire, Union Européenne, Europe,

  • L’Espagne ignore les critiques du Maroc

    Laya ne tient pas compte des critiques de Rabat et cherche un dégel : « Nous voulons résoudre les différends avec le Maroc ».

    La ministre évite de préciser quels contacts elle entretient, après que Boutita a révélé qu’ils ne se parlaient pas, mais répète que le Ghali quittera l’Espagne lorsqu’il ira mieux.

    L’Espagne continue de faire des gestes pour rétablir les relations avec le Maroc, bien que ce pays ait annoncé qu’il les romprait si le leader du Front Polisario, Brahim Ghali – dont l’accueil dans un hôpital de Logroño a déclenché la colère du royaume alaouite – rentrait en Algérie sans être poursuivi par la justice espagnole, pour les deux dossiers ouverts contre lui pour des crimes présumés de génocide, viol et torture.

    Une fois de plus, la ministre des affaires étrangères, Arancha González Laya, a tenté d’envoyer un message conciliant aujourd’hui, lors de la conférence de presse avec son homologue hongrois, Péter Szijjártó, malgré le blocage des communications avec le Maroc et le fait que le propre chef des affaires étrangères de Rabat, Nasser Bourita, a rendu public le fait qu’il n’a pas été en contact avec elle depuis des semaines.

    Laya n’a pas souhaité répondre à ces révélations car, dit-elle, « je n’entretiens pas de relations avec des pays tiers par le biais de la presse ». « Je vais garder la discrétion à l’égard de tous mes interlocuteurs, y compris les Marocains, comme cela doit être fait en diplomatie ». Un message aux manifestations de Bourita mais aussi une façon de faire baisser la tension du très grave conflit diplomatique ouvert avec le Maroc, pour l’attention portée au Ghali, dans un contexte où les liens avec Rabat ont été très détériorés par le refus espagnol de soutenir son plan annexionniste du Sahara occidental, qui a trouvé en décembre 2020 l’aval de Donald Trump.

    « Je ne m’étendrai pas sur mes contacts avec d’autres pays », a-t-il insisté, « cela fait partie de la diplomatie discrète et il doit en être ainsi si nous voulons qu’elle soit efficace. » « La discrétion est importante si ce que nous voulons est de résoudre nos différences, et l’Espagne veut certainement défendre ses différences avec le Maroc ».

    Sur la question du Sahara, Rabat a commencé à faire pression sur l’Espagne avec la suspension de la réunion de haut niveau, et maintenant elle le fait avec Ghali, après avoir permis la semaine dernière l’arrivée de milliers de Marocains sur les côtes de Ceuta, dont beaucoup de jeunes et d’enfants, en représailles à l’accueil du leader du Polisario.

    La réponse du gouvernement, qui est allé jusqu’à déployer l’armée, et de l’UE a permis au Maroc de reprendre le contrôle de ses frontières, mais la crise diplomatique est toujours là, désormais centrée sur le manque de communication et le départ du Ghali d’Espagne.

    Laya a insisté sur le fait qu’ »il quittera l’Espagne lorsqu’il sera hors de danger, lorsque la raison pour laquelle il se trouve dans notre pays sera terminée, à savoir le traitement d’une situation médicale critique ». Le ministre a esquivé les menaces du Maroc selon lesquelles il ne peut quitter Logroño « comme il y est entré », en référence au fait que l’Audience nationale doit le poursuivre. Rabat a même fait appel à sa confiance « dans l’indépendance » de la justice espagnole.

    Le 1er juin, Ghali est convoqué pour témoigner dans les deux affaires en cours et le Front Polisario a assuré qu’il s’y rendrait. La responsable des affaires étrangères avait déjà dit qu’elle s’attendait à ce qu’il se présente. Aujourd’hui, elle l’a répété, mais de manière plus générique. Ce n’est pas quelque chose que le gouvernement devrait valoriser, a-t-elle souligné, mais « il est évident que nous nous réjouirons toujours du respect des obligations envers la Justice ».

    Maroc : jusqu’à présent, ce qu’il a explicitement demandé, c’est de mettre à la disposition de la Cour quelque chose qui n’est pas entre les mains de l’exécutif, comme seul moyen de résoudre la crise. Le juge qui instruit les deux procès intentés contre lui n’a même pas adopté de mesures de précaution et il semble peu probable qu’il le fasse après sa comparution. Reste à voir quelle sera la réaction de Rabat si cela se confirme et rien n’empêche le Ghali de rentrer en Algérie. C’est le gros point chaud de cette crise.

    Le Monde, 26 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Maroc : Désespoir et frustration à Fnideq

    Inquiétudes financières dues à la fermeture de la frontière dans une ville frontalière marocaine près de Ceuta

    Samira Jadir

    La ville frontalière marocaine de Fnideq retrouve la paix. À l’arrière-plan, on aperçoit la mer Méditerranée, où des migrants tentent presque quotidiennement de traverser pour rejoindre la ville espagnole de Ceuta, sur la côte nord-africaine.

    Lors d’un exode soudain la semaine dernière, quelque 8 000 migrants ont réussi à rejoindre Ceuta depuis la ville frontalière à la nage ou en canot pneumatique, portant parfois même des bébés. Pour la plupart d’entre eux, la traversée a été vaine, ils ont été renvoyés presque immédiatement.

    Une semaine plus tard, des policiers marocains veillent dans les rues de Fnideq. Des groupes de garçons jouent au chat et à la souris avec les policiers, les défiant à distance. Les jeunes ont tenté d’entrer à Ceuta, mais la frontière était à nouveau fortement gardée.

    Feu de forêt

    Lorsque les trafiquants de drogue ont découvert le 17 mai que la frontière n’était pas gardée par la police des frontières marocaine ce jour-là, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Les reportages sur les médias sociaux ont provoqué un afflux de personnes venues de tout le pays.

    Même des migrants originaires de villes comme Rabat et Casablanca étaient prêts à faire plus de quatre heures de route pour saisir leur chance d’une traversée facile vers l’Europe. Outre les Marocains, de nombreux migrants originaires d’autres pays africains ont également afflué vers cette ville côtière du nord du Maroc.

    Je ne comprends pas pourquoi il est parti

    L’un des migrants qui s’est aventuré à traverser est Saber Azouz, 19 ans. Il est l’un des trois migrants qui sont morts pendant sa tentative. Sa mère, Hayat Laftouh, se pose beaucoup de questions. « Mon fils n’a jamais parlé de la migration, donc je ne comprends pas pourquoi il est parti. Comme vous pouvez le voir, nous ne sommes pas riches. Mais nous en avons assez. »

    Laftouh a reconnu son fils dans les images d’une vidéo qui a circulé sur Internet. Après cinq jours, elle a reçu un appel d’Espagne l’informant que son fils s’était noyé pendant la traversée. Le corps d’Azouz a depuis été enterré à Ceuta. « Pourquoi ne m’ont-ils pas renvoyé mon fils ? Au moins, j’aurais pu l’enterrer ici près de moi. »

    Une frontière fermée depuis des années

    « Je ne comprends pas pourquoi tant de Marocains sont partis », déclare Mohammed Benaissa de l’ONDH, l’organisation des droits de l’homme du gouvernement marocain. « Il n’y a que deux groupes qui ont une chance d’obtenir un permis de séjour en Espagne. A savoir les enfants et les réfugiés d’autres pays africains. »

    Mais le désespoir est grand dans la région, maintenant que la frontière entre Fnideq et Ceuta est hermétiquement fermée depuis un an. La plupart des habitants de cette ville frontalière marocaine tirent leurs revenus de la contrebande de produits espagnols, un commerce toléré depuis des années par les autorités marocaines et espagnoles.

    Mais en raison de la pandémie de corona, le gouvernement marocain a fermé les frontières avec les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Cela a entraîné des frustrations au sein de la population locale, notamment à Fnideq. Les habitants descendent régulièrement dans la rue et demandent la réouverture de la frontière.

    La fermeture de la frontière a également été une raison pour la sœur de Soumaya de traverser. Elle a 22 ans et, à cause de la fermeture de la frontière, elle n’a plus de travail. « Elle est allée à Ceuta avec son enfant d’un an et son bébé d’une semaine », raconte Soumaya. « Elle n’avait rien avec elle, sauf ses enfants. Elle a depuis été ramenée chez elle par les autorités marocaines. Ma sœur est partie immédiatement quand elle a entendu que des gens étaient autorisés à entrer à Ceuta. Mais oui, pour rien. »

    On aurait dit une guerre.

    Fnideq est connu pour vendre de la nourriture et des vêtements en provenance d’Espagne. Les Marocains des autres régions du pays viennent dans la ville frontalière spécialement pour cela. Le café, le chocolat ou le savon de douche peuvent être achetés moins cher ici. Mais les prix du passé appartiennent au passé. « Nous ne recevons plus rien », dit un commerçant. « Nous n’avons pas non plus autant de touristes qu’avant. Nous devons donc pratiquer des prix élevés maintenant. »

    Lorsque la ville a été soudainement inondée de personnes venant du reste du pays la semaine dernière, un autre commerçant a rapidement fermé son magasin en raison de la situation explosive. « C’était comme la guerre », dit-il. « Les rues étaient pleines de gens venant d’autres villes. Ils ont eu des confrontations avec la police. Mais la plupart des gens ont été emmenés par les autorités dans des bus vers les villes d’où ils venaient. »

    Et avec cela, bien que les choses soient à nouveau calmes à Fnideq, la frustration et le mécontentement sont plus forts que jamais.

    NOS, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Fnideq, Ceuta, Espagne, Migration, contrebande, fermeture des frontières,

  • Crise des migrants à Ceuta : des centaines de mineurs en errance

    La crise des migrants dans l’exclave méditerranéenne espagnole de Ceuta s’est atténuée. Après la mort de trois personnes cherchant une protection dans la zone frontalière, le Maroc a accepté le retour d’environ 7 500 personnes sur un total de 9 000.

    Parmi eux se trouvent de nombreux enfants et adolescents dont les parents ont fourni la preuve qu’ils sont les tuteurs légaux.

    Cependant, des centaines de mineurs non accompagnés restent encore dans la ville autonome.

    Mabel Deu est la vice-présidente régionale de la ville de Ceuta : « Nous travaillons sans relâche et jusqu’à l’épuisement pour obtenir l’affiliation de ces enfants, les données nécessaires et la confirmation de leurs parents pour pouvoir ramener ces mineurs chez eux. »

    Le problème : de nombreux autres mineurs errent dans l’exclave. Sans savoir où aller ni vers qui se tourner. Ils ne sont pas tous originaires du Maroc, loin s’en faut.

    « Nous n’avons rien »
    « Quel âge avez-vous ? » demande le journaliste. « J’ai quinze ans et je viens de Guinée Conacry » dit l’adolescent. « Là-bas, nous n’avons rien à manger, nous n’avons rien, les écoles ne sont pas efficaces » explique-t-il.

    L’arrivée massive de migrants à Ceuta, contre laquelle le Maroc n’a rien fait, s’est produite dans le contexte d’une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Elle a été déclenchée par l’hospitalisation accordée par l’Espagne à Brahim Ghali. Il est le chef du Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance de la région du Sahara occidental, dont une grande partie a été annexée par le Maroc.

    Selon les médias, Ghali est sur la voie de la guérison après sa grave maladie du Covid 19.

    Euronews, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Crise des migrants à Ceuta : des centaines de mineurs en errance

    La crise des migrants dans l’exclave méditerranéenne espagnole de Ceuta s’est atténuée. Après la mort de trois personnes cherchant une protection dans la zone frontalière, le Maroc a accepté le retour d’environ 7 500 personnes sur un total de 9 000.

    Parmi eux se trouvent de nombreux enfants et adolescents dont les parents ont fourni la preuve qu’ils sont les tuteurs légaux.

    Cependant, des centaines de mineurs non accompagnés restent encore dans la ville autonome.

    Mabel Deu est la vice-présidente régionale de la ville de Ceuta : « Nous travaillons sans relâche et jusqu’à l’épuisement pour obtenir l’affiliation de ces enfants, les données nécessaires et la confirmation de leurs parents pour pouvoir ramener ces mineurs chez eux. »

    Le problème : de nombreux autres mineurs errent dans l’exclave. Sans savoir où aller ni vers qui se tourner. Ils ne sont pas tous originaires du Maroc, loin s’en faut.

    « Nous n’avons rien »
    « Quel âge avez-vous ? » demande le journaliste. « J’ai quinze ans et je viens de Guinée Conacry » dit l’adolescent. « Là-bas, nous n’avons rien à manger, nous n’avons rien, les écoles ne sont pas efficaces » explique-t-il.

    L’arrivée massive de migrants à Ceuta, contre laquelle le Maroc n’a rien fait, s’est produite dans le contexte d’une grave crise diplomatique entre Rabat et Madrid. Elle a été déclenchée par l’hospitalisation accordée par l’Espagne à Brahim Ghali. Il est le chef du Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance de la région du Sahara occidental, dont une grande partie a été annexée par le Maroc.


    Selon les médias, Ghali est sur la voie de la guérison après sa grave maladie du Covid 19.