Étiquette : Espagne

  • L’Espagne propose de défendre les intérêts du Maroc devant l’UE

    MADRID (AP) – Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré lundi que l’Espagne est l’alliée du Maroc et qu’elle défendra ses intérêts devant l’Union européenne, après que les relations entre les deux pays ont plongé à un niveau historiquement bas en raison de la crise migratoire et de la question du Sahara occidental.

    L’Espagne a accordé une assistance médicale au leader sahraoui qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental, une région annexée par le Maroc dans les années 1970. Le Maroc a réagi avec colère et a retiré son ambassadeur à Madrid.

    « Il n’y a pas de meilleur ou de plus grand allié au sein de l’Union européenne que l’Espagne pour défendre les intérêts stratégiques qui sont si importants pour le Maroc et si nécessaires pour l’Union européenne », a déclaré M. Sanchez à Bruxelles avant un sommet des dirigeants européens.

    Ce différend diplomatique a entraîné l’arrivée soudaine d’au moins 8 000 migrants africains à Ceuta, une enclave espagnole située en Afrique du Nord. L’Espagne affirme que la plupart des adultes ont été sommairement renvoyés, une décision critiquée par les groupes de défense des droits de l’homme, mais au moins 800 mineurs non accompagnés restent dans des abris à Ceuta.

    M. Sanchez a déclaré que l’Espagne souhaite reconstruire sa relation avec le Maroc, mais qu’elle doit être fondée sur la confiance et le respect des « frontières de l’Europe, des frontières espagnoles de Ceuta et Melilla avec le pays marocain ».

    Les autorités marocaines ont demandé à l’Espagne de veiller à ce que le chef du Polisario, Brahim Ghali, soit traduit en justice pour un éventuel génocide et d’autres accusations portées par des groupes pro-marocains.

    Ghali est en convalescence de COVID-19 dans un hôpital du nord de l’Espagne, où il est arrivé sous un faux nom. L’Espagne insiste sur le fait qu’elle a le droit d’apporter une aide humanitaire à Ghali.

    Reuters, 25 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • L’Espagne mobilise les envoyés européens pour contrer l’attaque diplomatique du Maroc

    L’Espagne a mobilisé ses envoyés en Europe pour faire face à l’attaque diplomatique lancée par le Maroc, dans le but de clarifier la vision espagnole de la crise des migrations illégales et le dossier du Sahara occidental et leader indépendantiste, Brahim Ghali.

    « Le Maroc est actif dans différentes capitales de l’Union européenne pour présenter sa version des événements liés à la crise actuelle avec l’Espagne », indique un mémorandum signé par Camilo Villarino, directeur du cabinet du ministre espagnol des Affaires étrangères.

    Selon El Confidencial , le ministre des Affaires étrangères Gonzalez Laya a envoyé un communiqué aux représentations diplomatiques de son pays concernant la crise migratoire et le dossier du Sahara occidental.

    Le ministre a déclaré: « Il est nécessaire d’assister de manière proactive nos diplomates dans leurs contacts avec les ministères des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne ».

    La tension entre le Maroc et l’Espagne a commencé à s’intensifier immédiatement après que Madrid a refusé, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, alors président américain Donald Trump, la reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, qui a été suivie par le report indéfini d’une réunion de haut niveau entre les Espagnols et l’Espagne. Gouvernements marocains.

    Le chef du mouvement pour l’indépendance du Sahara occidental, le Front Polisario, Ghali est actuellement soigné en Espagne. Le Maroc dit qu’il est entré dans le pays avec un faux passeport algérien, une affirmation que l’Espagne nie.

    L’ agence espagnole EPA a cité une source gouvernementale qui a déclaré en réponse aux déclarations des responsables marocains: « Ghali n’est pas entré en Espagne avec un faux passeport, bien qu’il ait utilisé une autre identité pour être admis dans un hôpital de Logroño, où il reçoit toujours traitement pour le coronavirus. « 

    Selon la même source, le président sahraoui est entré en Espagne via l’Algérie avec le passeport qu’il utilise habituellement pour voyager et qui remplit les conditions légales requises.

    La ministre espagnole des Affaires étrangères a renouvelé la position de son pays sur la question du Sahara Occidental, affirmant que « l’Espagne reste fermement attachée à la solution politique qui doit être trouvée dans le cadre offert par les Nations Unies ».

    Elle a déclaré dans une interview au journal local La Razon vendredi: « C’est la position de l’Espagne, et cette position ne peut pas être changée car l’Espagne est un pays qui respecte la légitimité internationale », ajoutant: « Ni l’accueil du leader du Polisario ni les pressions exercées par le Maroc vont amener l’Espagne à changer sa position sur le Sahara Occidental. « 

    Le Maroc est en conflit avec le groupe séparatiste Polisario soutenu par l’Algérie au sujet du Sahara occidental depuis 1975, après la fin de l’occupation espagnole. Cela s’est transformé en une confrontation armée qui a duré jusqu’en 1991 et s’est terminée par la signature d’un accord de cessez-le-feu.

    Rabat insiste sur son droit de gouverner la région, mais a proposé un régime autonome au Sahara Occidental sous sa souveraineté, mais le Front Polisario veut un référendum pour laisser le peuple déterminer l’avenir de la région. L’Algérie soutient la proposition du Front et accueille des réfugiés de la région.

    Le cessez-le-feu de 1991 a pris fin l’année dernière après que le Maroc a repris ses opérations militaires au point de passage d’El Guergarat, une zone tampon entre le territoire revendiqué par l’État marocain et la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, ce qui, selon le Polisario, était une provocation.

    En lançant l’opération, le Maroc « a sérieusement sapé non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires y afférents, mais aussi toutes les chances de parvenir à une solution pacifique et durable à la question de la décolonisation du Sahara occidental », a déclaré Ghali dans une lettre à l’ONU.

    Middle East Monitor, 25 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • L’UE solidaire de l’Espagne contre le Maroc

    L’UE solidaire de l’Espagne dans la crise diplomatique avec le Maroc

    L’UE exprime sa solidarité avec l’Espagne face à la crise diplomatique qu’elle traverse avec le Maroc. Après l’ouverture des frontières du pays maghrébin, une avalanche de migrants s’est abattue sur Ceuta, en réponse et en guise de défi aux soins hospitaliers prodigués en Espagne au leader du Front Polisario, Brahim Gali.

    Un mur de soutènement très coûteux

    Malgré qu’il ait rompu le pacte visant à servir de mur de confinement à la migration irrégulière, l’Espagne a accordé la semaine dernière au Maroc une aide de 30 millions d’euros pour contribuer au financement du déploiement de la police.

    Une question de confiance et de respect des frontières

    « Nous voulons avoir une relation aussi constructive que possible, mais elle doit reposer sur deux axes fondamentaux: premièrement, la confiance et deuxièmement, le respect. Et dans ce cas, le respect des frontières de l’Europe, des frontières espagnoles de Ceuta et Melilla avec le pays marocain », a déclaré Pedro Sánchez, président du gouvernement espagnol.

    La confiance a été rompue

    Pour sa part, l’ambassadeur du Maroc au Portugal, Otmane Bahnini, dans une interview à la télévision portugaise, a accusé l’Espagne de tromper l’Europe en faisant entrer Gali sur son territoire sous une fausse identité sans respecter les procédures de Schengen et en prenant l’UE en otage. Il dit qu’il y a un malentendu :

    « La réalité est que le Maroc et l’Espagne ont toujours travaillé main dans la main, en partenariat et en confiance, mais la confiance a été brisée », a réglé l’ambassadeur Bahnini.

    Pedro Sánchez a remercié les partenaires européens pour leur réponse ferme.

    Euronews, 25 mai 2021

    Etiquetas : Maroc, Espagne, UE, Migration,

  • Maroc : Gare au bâton européen

    L’Espagne montre les crocs face au chantage marocain des migrants

    Chaabane BENSACI

    Des enfants, des femmes, des vieillards qui tentent de braver les flots du détroit de Djebel Tarek (Gibraltar), pour subir, au bout de l’épreuve, les coups et les injures des gardes-côtes espagnols. Des scènes quotidiennes, depuis des mois.

    Le royaume marocain qui ne sait plus sur quel pied danser, l’euphorie de la normalisation avec l’entité sioniste, sous la bénédiction de l’ex-président Trump, étant consumée, recourt à une véritable forfaiture en jetant à la mer de pauvres êtres, tributaires d’une vie misérable. Le pays traverse une situation socio-économique précaire, l’essentiel des richesses monopolisées par le Makhzen se trouvant dans les paradis fiscaux. Le peuple, quant à lui, galère et rêve d’un lendemain moins cruel que le gouvernement islamiste, aux ordres de sa Majesté qui préside, paraît-il, le comité el-Qods, promet toujours radieux.

    Sans verser, pour autant, dans une anti-marocanité primaire, il y a là de quoi s’interroger sur le fossé entre le Makhzen et le peuple frère marocain qui ploie sous le joug de la tutelle étrangère. Après avoir provoqué une crise contre-productive avec l’Allemagne qui a balayé, vite fait bien fait, ses prétentions, Rabat se tourne vers le voisin espagnol, coupable d’accueillir, «à titre humanitaire», le président de la RASD, Brahim Ghali, hospitalisé pour cause de coronavirus. Convaincu de détenir une arme fatale avec le flux des migrants, le Makhzen a jeté, dans les eaux tumultueuses du détroit, des milliers de pau-vres hères, donnant à voir, au monde entier, des images navrantes, caractéristiques, jusqu’ici, des seuls pays en guerre.

    Le grand spécialiste des bévues diplomatiques et, néanmoins, MAE du Maroc, Nasser Bourita, n’a pas lésiné pour affirmer, sans la retenue élémentaire qu’exigent les usages, en ce domaine, que le royaume a «le droit de riposter au geste espagnol» et donc de recourir à l’arme des migrants, instrumentalisée, auparavant, dans le conflit qui a ravagé la Syrie, victime d’une déstabilisation à grande échelle, à laquelle participaient une coalition internationale, sous la bannière ensanglantée des droits de l’homme, des groupes rebelles inféodés à la Turquie après avoir bénéficié des subsides saoudiens et les principales factions terroristes que sont Daesh et Al-Qaïda (Hayat Tahrir al-Cham, la branche locale).

    Sans le savoir, la diplomatie marocaine a ouvert une boîte de Pandore, s’attirant les foudres non seulement de l’Espagne où on ne cache plus une sympathie soudaine mais grandissante pour la cause sahraouie mais aussi celles de l’Union européenne qui hausse le ton alors qu’elle verse à Rabat 300 millions d’euros par an pour «surveiller» ses propres frontières méditerranéennes, auxquels s’ajoutent 3 millions d’euros alloués par Madrid!
    Un comble, car aucun pays au monde n’est ainsi rétribué pour veiller à sa propre sécurité, hormis, bien sûr, l’Etat hébreu dont l’exemple, alimente, de plus en plus, le Makhzen.

    L’Expression, 24 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE,

  • La politique du Maroc est basée sur le mensonge et la fourberie (ancien diplomate)

    L’ancien diplomate algérien, Djoudi, charge le Maroc : «Le Makhzen est l’allié du sionisme»

    L’ancien diplomate algérien, Noureddine Djoudi, a déclaré, hier, que «le colonialisme ne comprend pas les peuples. Mais, il comprend mieux les politiques et les diplomates». L’ancien ambassadeur algérien, qui participait à un forum organisé en l’honneur du Sahara occidental, à l’initiative du réseau des journalistes soutenant la question sahraouie et l’association «Machaâl Echahid», est revenu longuement sur les péripéties de la naissance de la cause sahraouie, et les multiples étapes franchies dans le cadre de son internationalisation. L’ex-diplomate a estimé que «la politique du Maroc est basée sur le mensonge et la fourberie». Les étapes et les coulisses qui ont jalonné le processus historique d’intégration de la République arabe sahraouie à l’organisation de l’Unité africaine ont été également explicitées aux présents. «Après de multiples jeux de coulisses et des tractations, nous avions réussi à obtenir la majorité pour l’adhésion du Sahara occidental à l’OUA, malgré les réserves et les pressions du colonisateur marocain. Le roi du Maroc n’accordait aucune importance, ni une considération à l’Afrique, qu’il qualifiait de conférence de tam tam», dira-t-il avant de préciser que «le retrait du Maroc de l’OUA a été une grave erreur historique.

    L’idée du Makhzen étant d’arriver à faire imploser l’organisation africaine». Tout en affirmant que «l’Afrique n’a jamais été une priorité pour le Maroc», l’orateur ajoute que «le retour hypothétique du Royaume chérifien, une demande de nouveau membre conformément aux lois de l’UA, s’est faite sur recommandations du conseiller israélite Azulay et les experts sionistes du Palais royal».

    Il affirmera, à ce sujet, que «c’est devenu, aujourd’hui, une véritable stratégie peaufinée par ces conseillers sionistes, afin de mettre le grappin sur l’Afrique et son organisation, à travers différentes voies». Et de revenir sur les tout récents massacres contre la Palestine, et l’attitude paradoxale des responsables du Makhzen à son égard. «L’émir des criminels et son ministre de l’extérieur, qui ont validé le processus de normalisation avec Israël, font semblant de soutenir les Palestiniens qui font face à la barbarie sioniste», s’insurgera-t-il encore. Il estimera, par ailleurs, que «les violations du cessez-le feu par le Maroc ont été l’occasion pour le Front Polisario de relancer ces armes politiques et militaires, afin de consolider le principe d’autodétermination». Abordant le congrès de Nairobi en 1981,où le roi Hassan II avait «accepté, sourire aux lèvres, la résolution d’autodétermination du peuple sahraoui. C’était un engagement solennel de Hassan II, qui avait explicitement accepté le principe de référendum. Mais, le roi avait une autre vision». Pour Djoudi, «la connexion du Makhzen, Israël et ses réseaux sionistes n’est pas nouvelle. Nous savions à l’époque ce qui se tramait contre l’Algérie et les traîtrises du Makhzen et de son roi, Hassan II. C’était lui qui remettait les fameuses résolutions secrètes de la Ligue arabe aux sionistes». Il révélera, par ailleurs, que «des experts militaires sionistes sont aux chevets de l’armée royale, pour faire face aux ripostes de l’armée de libération sahraouie». Pour l’orateur, l’acceptation du nouvel observateur onusien, «est une victoire de la République sahraouie».

    L’Expression, 25 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Makhzen, Algérie, Sahara Occidental, Espagne, diplomatie, sionisme, Noureddine Djoudi, Union Africaine, Union Européenne, UE,

  • L’Espagne propose de parler au nom du Maroc au sein de l’UE dans le cadre de la crise des migrations

    MADRID – Le Premier ministre Pedro Sánchez a déclaré lundi que l’Espagne est un allié du Maroc et que Madrid défendra les intérêts communs des deux pays au sein de l’Union européenne, dans des propos qui interviennent une semaine après que les relations bilatérales ont atteint un creux vieux de plusieurs décennies en raison de la migration et du Sahara occidental.

    L’Espagne a fourni un traitement médical au leader sahraoui qui mène la lutte pour un Sahara occidental indépendant, annexé par le Maroc dans les années 1970. Rabat a réagi avec fureur et a rappelé son ambassadeur à Madrid.

    « Il n’y a pas de meilleur ou de plus grand allié au sein de l’Union européenne que l’Espagne pour défendre les intérêts stratégiques si importants pour le Maroc et si nécessaires pour l’Union européenne également », a déclaré M. Sánchez à Bruxelles avant un sommet des dirigeants de l’Union.

    La querelle diplomatique a entraîné l’arrivée soudaine d’au moins 8 000 migrants dans l’enclave nord-africaine de Ceuta, en Espagne. L’Espagne affirme que la plupart des adultes ont été renvoyés dans des refoulements sommaires qui ont été critiqués par les groupes de défense des droits de l’homme, mais au moins 800 mineurs non accompagnés restent dans des abris gouvernementaux et caritatifs à Ceuta.

    Dans ses remarques, M. Sánchez a déclaré que l’Espagne cherche à reconstruire sa relation avec le Maroc tant qu’elle est basée sur « la confiance et le respect des frontières de l’Europe. »

    Les autorités marocaines ont exhorté le gouvernement espagnol à faire en sorte que Brahim Ghali, l’un des fondateurs et l’actuel chef du Front Polisario, soit traduit devant la justice espagnole pour un éventuel génocide et d’autres crimes que des groupes pro-Rabat lui reprochent.

    Ghali se remet du COVID-19 dans un hôpital du nord de l’Espagne, où il est arrivé sous un autre nom avec un passeport algérien. L’Espagne affirme qu’elle a le droit d’apporter une aide humanitaire à Ghali.

    Wral.com, 24 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, migration, Union Européenne, UE,

  • Petites rancunes entre le roi du Maroc et Pedro Sanchez

    Aparemment, le souiverain marocain n’a pas pardonné cette petite anecdote. Selon le site Market Research Telecast, en 2011, Sanchez a représenté l’ONG américaine National Democratic Institut (NDI) pour l’observattion des élections marocaines de 2011, des élections célebrées en pleine tourmente du Printemps Arabe. Son verdict a été très négatif : Il a qualifié le scrutin de « antidémocratique ».

    Pedro Sánchez avait été engagé par ses amis d’une ONG financée par George Soros pour faire partie d’une délégation du National Democratic Institut (NDI), qui avait été invité à suivre les élections marocaines, convoquées pour le 25 novembre 2011. L’organisation non gouvernementale, qui représentait le Parti Démocrate Américain -comme il apparaît dans le registre des lobbies de Bruxelles-, était composée de la Canadienne Francesca Binda, des Américains Tova Andrea et Jeffrey England -directeur du NDI au Maroc, et de Pedro Sánchez lui-même. Les quatre experts du NDI ont reproché au système marocain son immobilisme face à l’achat de voix, l’absence de mécanismes de contrôle du financement de la campagne électorale, une plus grande implication de la société civile dans la vie politique du pays et une réforme de son système électoral.

    A cette époque, Sánchez, qui venait d’achever son mandat de député au Congrès (27/09/2011) après avoir passé cinq ans comme conseiller municipal à Madrid, traversait un vide professionnel qui était couvert par son ami George Soros. Le spéculateur financier a subventionné par l’intermédiaire de la Fondation Open Society (OSF) un lobby démocrate qui a couvert les observateurs internationaux en visite au Maroc.

    Outre le pays du Maghreb, Sánchez a répété sa tâche d’observateur indépendant dans d’autres processus électoraux et dans des missions humanitaires dans les Balkans. Sa relation étroite avec Soros a conduit le millionnaire américano-hongrois à être l’une des premières personnes à rendre visite à Sánchez à La Moncloa après la motion de censure contre Rajoy, comme l’a révélé en exclusivité OKDIARIO.

    La mission d’observation du NDI avait pour tâche de rédiger un rapport indépendant et équilibré sur le processus démocratique marocain, mais Sánchez et ses trois compagnons sont allés trop loin dans leur tâche et ont été excessivement critiques envers le régime du monarque alaouite.

    Sanchez n’en est pas resté là. Une fois devenu président en juin 2018 il a cassé la tradition de ses prédécesseurs à la Moncloa : faire de Rabat leur première destination officielle hors d’Espagne. Mohammed VI lui fera payer sa décision en repoussant sa visite au Maroc de plusieurs mois.

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  • Mohamed VI utilise l’Espagne comme otage pour obtenir plus d’argent de l’UE

    La raison de la récente offensive du royaume alaouite contre l’Espagne, aux postes frontières de Ceuta, peut avoir de multiples interprétations, au-delà de la colère que la diplomatie marocaine a exprimée face au transfert, par l’arrière-porte, du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, vers un hôpital de La Rioja.

    Selon la réaction immédiate de la Commission européenne, en soutien à l’Espagne, sans aucun doute, l’une de ces interprétations est le chantage que le Maroc a exercé sur la faiblesse diplomatique et le gouvernement Sánchez pour que Bruxelles réactive un paquet d’aides millionnaires qui ne l’est pas ; il vient d’être fermé en raison d’un manque d’entente entre les parties.

    Cela explique pourquoi les autorités marocaines ont ouvert les portes de leur frontière avec Ceuta, encourageant leurs concitoyens à se déplacer vers le territoire espagnol. Et cela explique aussi qu’il y a quelques mois, le Maroc a rendu possible le départ massif d’immigrants qui ont débarqué sur la côte espagnole des îles Canaries.

    Depuis 2007, le Maroc a reçu de l’Europe environ 13.000 millions d’euros d’aide à la coopération pour améliorer les flux migratoires. Il faut garder à l’esprit que le Maroc est un partenaire prioritaire de l’Union européenne, et que les deux sont nécessaires.

    A la table de Bruxelles, il y a environ 1.500 millions qui sont en jeu pour les Marocains.
    Mais le soutien clair de l’administration américaine, tant de Trump que de Biden, reconnaissant la souveraineté du Sahara occidental, a encore enhardi le régime de Mohamed VI, au point de déclencher la plus grande crise migratoire entre le Maroc et l’UE, avec plus de 8 000 migrants sur le sol espagnol, dont 1 500 mineurs.

    A Bruxelles, l’élaboration du règlement de l’instrument de voisinage, de développement et de coopération internationale (ICVDI) est sur la table, dans le contexte du cadre financier pluriannuel 2021-2027. Sur le plan économique, il s’agit d’une dotation de 79 500 millions d’euros, dont 1 500 millions pourraient être destinés au Maroc.

    Mais les Alaouites veulent plus. Plus de reconnaissance institutionnelle comme la Turquie – qui est le premier bénéficiaire de l’aide de l’UE ; 3 000 millions pour renforcer les frontières avec l’Europe et maintenir les réfugiés sur le sol turc – plus d’argent, plus de ressources, moins de contrôle, et finalement, moins de demandes spécifiques comme celles demandées par le Conseil et le Parlement européen, avec plus de retours au Maroc de leurs ressortissants, la réadmission de migrants d’autres pays ou, l’échange d’informations et la coopération judiciaire sur la traite des êtres humains.

    Tension historique

    Les tensions entre le Maroc et l’Espagne sont historiques. Elles vont au-delà de la souveraineté de Ceuta et Melilla, qui n’ont d’ailleurs jamais appartenu au royaume alaouite, un royaume devenu indépendant du colonialisme espagnol et français, et qui est devenu un État en 1956.

    Il faut remonter, au moins à la guerre du Rif, connue sous le surnom de deuxième guerre du Maroc, en 1922, pour comprendre en grande partie la diplomatie entre épingles qui a presque toujours présidé aux relations entre ces deux pays, et où l’entente entre le roi Juan Carlos I et Hassan II a ouvert l’une des étapes les plus calmes depuis la célèbre bataille d’Anoual.

    D’Anoual à Ceuta

    Dans ce voyage à travers l’histoire et la géopolitique, le royaume marocain a réussi à profiter des faiblesses récurrentes de l’Espagne, faiblesses qui ont coïncidé avec des étapes de gouvernance fragile dans notre pays, comme ce qui s’est passé ces jours-ci au poste frontière de Ceuta. Cela a provoqué la plus grande crise migratoire de la région, une question qui a obligé la diplomatie européenne à intervenir, pour venir se rappeler que des milliards d’euros peuvent être joués dans les relations de voisinage.

    En 1922, la grave défaite militaire espagnole dans la zone du Rif, avec la victoire d’Abd El-Krim près d’Anual, entraîne une défaite humiliante qui prolonge la guerre dans le temps jusqu’à ce que, en 1926, Abd El-Krim se rende.

    Ce conflit cause la mort de 11 500 Espagnols et représente la redéfinition de la politique nationale qui finit par saper les fondements de la monarchie du roi Alphonse VI, connu pour avoir été l’instigateur d’une bataille mal pensée, avec de nombreuses pertes humaines, qui a conduit à la dictature de Primo de Rivera.

    En 1956, l’indépendance du Maroc par rapport à la France et à l’Espagne est signée, avec une nouvelle révolte profonde, appuyée par le sultan Mohamed V.

    En 1975, alors que Francisco Franco est au lit, mourant, la Marche verte a lieu. Ce sont les braises de la réponse au colonialisme de l’Espagne qu’à cette époque le mythique Sahara occidental maintenait comme province espagnole.

    Il y a des années, en 1970, les Nations Unies ont accepté que le Sahara Occidental – revendiqué par le Maroc et la Mauritanie – organise un référendum d’indépendance. L’Espagne accepte qu’il en soit ainsi en 1974. Un an plus tard, le Maroc déploie 300 000 personnes dans une marche pacifique, vêtues de vert, la couleur symbolique de la paix, et après quelques jours, l’Espagne décide de se retirer, en supportant le poids de la signification de la perte de pouvoir et d’influence internationale que cela impliquait pour le pays.

    C’est l’époque du règne de Juan Carlos I, qui juste après la Marche Verte accède au trône d’Espagne, bien que pendant cette compétition, le monarque exerçait déjà les fonctions de chef d’État. Avec la Marche verte, le Maroc remporte une nouvelle fois une bataille contre l’Espagne.

    La relation entre les deux monarques a fait couler des rivières d’encre dans les médias. On a dit qu’ils s’appelaient même « frères ». Après le 23F, et lorsque Juan Carlos assume l’emballage institutionnel et le respect international en tant qu’ambassadeur d’Espagne, les relations avec le Maroc semblent moins tendues.

    Mais en 1995, les villes de Ceuta et Melilla adoptent le statut de villes autonomes, un coup porté à la souveraineté tant attendue du Maroc sur ces deux lieux de position géostratégique aux frontières et au passage du détroit de Gibraltar.

    Déjà en 2002, un navire de la Marine royale marocaine s’était emparé de l’île de Perejil, située à 4 km de Ceuta, en Méditerranée, créant un nouveau casus belli avec l’Espagne. Le gouvernement d’alors de José María Aznar, favorable à ce que le Sahara Occidental tienne des élections pour opter pour l’autodétermination, a décidé d’intervenir militairement sur l’île pour expulser les soldats qui occupaient les lieux.

    Dans cette opération, le rôle des Etats-Unis est crucial. Leur ami américain a servi d’arbitre et les eaux sont revenues au statu quo d’avant la prise de l’île de Perejil en 2002. Et de fait, les désaccords n’ont pas cessé. Les Rois d’Espagne ne se sont pas rendus au Maroc pour le mariage de Mohamed VI, fils du Roi Hassan II.

    Cette situation de désaccord s’est prolongée jusqu’à l’attentat contre la Casa de España, à Casablanca, et ensuite jusqu’à l’attentat ultérieur du 11-M. Mais avant cela, le Maroc avait déjà rompu les accords de pêche avec l’Union européenne, portant clairement atteinte aux intérêts de l’Espagne.

    L’attaque de l’île de Perejil par le Maroc est la première grande crise de l’Espagne avec le pays voisin au 21ème siècle.

    C’est en 2015 qu’une autre crise migratoire a lieu sur les côtes espagnoles avec 2 800 personnes arrivant en bateau, la Turquie et la Grèce étant alors les pays les plus touchés.

    La rupture de l’accord

    En décembre 2020, l’accord de sécurité en matière migratoire est rompu, et ces dates coïncident avec la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, avec entre temps un accord pour l’exploitation des ressources sahraouies.

    Les tentatives de l’Espagne pour empêcher la nouvelle administration américaine du leader démocrate Joe Biden de soutenir la souveraineté du Maroc sur la place controversée du Sahara n’ont pas abouti.

    Dans cette détérioration des relations entre l’Espagne et le Maroc depuis la fin de l’année dernière, le transfert à La Rioja, par le gouvernement de Pedro Sánchez, du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, pour être précis, accusé de viol, terrorisme, torture et crimes contre l’humanité, a déclenché l’une des plus grandes crises diplomatiques entre les deux pays.

    Le Maroc n’admet pas que Ghali se trouve en Espagne, que selon lui il est sorti sous un faux nom – ce que le gouvernement espagnol nie, et l’Audience nationale vient de dire qu’elle n’enquêtera pas. De même, il ne tolère pas son retour sur le sol sahraoui.

    Le conflit est servi, mais il est toujours plus qu’un prétexte pour serrer la corde dans les exigences économiques, mettant en avant une crise migratoire qui décime tout gouvernement, encore plus en période de pandémie.

    Dans cet environnement agité, et pour augmenter encore l’image de faiblesse du gouvernement espagnol face à un partenaire commercial aussi important pour le pays – il y a plus de 60.000 entreprises espagnoles qui exportent vers le royaume alaouite -, Carles Puigdemont, le fugitif catalan le plus célèbre de l’histoire de l’Espagne, a revendiqué la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

    Et il le fait aussi juste au moment où ERC et JxC concluent un accord du gouvernement de la Generalitat de Catalogne, soulignant qu’Esquerra Republicana -indépendantiste comme lui ex-Honorable Molt, pour être précis- est un partenaire du gouvernement d’Espagne.

    La pertinence de Robles

    La ministre de la Défense, Margarita Robles, dans un rôle énergique de défense des intérêts souverains de l’Espagne, a accusé jeudi le Maroc de soumettre l’Espagne à un « chantage » à la frontière avec Ceuta, violant ainsi les normes du droit international. Et « nous n’allons pas accepter le moindre chantage ou la moindre remise en cause de l’intégrité territoriale », a-t-il averti.

    Ce vendredi, cependant, le ministre espagnol de la Défense a choisi de reprendre les « canaux diplomatiques » avec le Maroc et de renforcer les relations avec un pays avec lequel l’Espagne est « obligée » de se comprendre et de se respecter après la crise migratoire dans la ville autonome de Ceuta.

    « C’est la ligne qu’il faut suivre, celle des accords et non celle du fait accompli », a déclaré M. Robles, tout en se félicitant des « nouvelles positives et porteuses d’espoir » qui se sont produites « ces dernières heures. » .

    De cette manière, la ministre Margarita Robles a également fait référence dans sa présentation au fait que « les contrôles frontaliers ont été repris » et qu’un accord a été « conclu avec le gouvernement du Maroc sur la question des retours » des migrants qui ont traversé la frontière de Ceuta cette semaine.

    SPORT Talks Line LLC, 22 mai 2021

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  • Le Maroc utilise des migrants comme « des pions »

    Le recours du Maroc à l’utilisation de la migration clandestine comme moyen de chantage dans les relations bilatérales avec l’Espagne et l’Union européenne (UE), montre que Rabat n’a aucune considération pour la vie humaine, a estimé le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi.

    Dans une interview accordée à la chaîne d’information « 24 heures sur 24, Radio y Televisioon de Espana (RTVE) », le diplomate sahraoui a affirmé que cette manœuvre « ne surprend pas, car c’est ce qu’il (Maroc) fait et sait habituellement faire: chantage, manipulation et déformation ». « Le recours à l’immigration clandestine par le Maroc, comme moyen de chantage dans les relations bilatérales avec l’Espagne et l’Union européenne, (…) montre ce dont le Maroc est capable », a-t-il expliqué, qualifiant de « regrettable » l’utilisation de vies humaines (mineures), comme moyen de chantage.

    « Ce que nous avons vu ces derniers jours, et l’Europe en a été témoin, montre que le Maroc ne considère pas la vie humaine et est capable de recourir à toute atrocité pour tenter d’exercer des pressions afin de conditionner toute position favorable à la légalité internationale dans la mesure où le Sahara occidental est concerné », a-t-il souligné.

    Rappelant les mises en garde historiques de l’Etat sahraoui concernant les politiques expansionnistes du Maroc aux frontières légales des pays voisins, le délégué sahraoui a rappelé que le Front Polisario lutte depuis « 45 ans contre l’occupation illégale de notre pays par le Maroc et nous souffrons de toutes sortes de violations des droits humains ».

    « Nous voyons comment les femmes sahraouies ont été torturées et attaquées de manière sauvage par le Maroc », a dénoncé Arabi, faisant référence à la situation grave que vivent les sœurs Khaya dans les zones occupées du Sahara occidental.

    « Le Maroc tente depuis décembre de faire pression sur l’Espagne et l’Europe en vue de suivre la démarche effectuée par l’ex-président américain Donald Trump qui a annoncé sa reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Et il (Maroc) n’a pas réussi », a conclu le délégué du Front Polisario en Espagne, Abdulah Arabi.

    Dans un récent rapport, l’ONG Amnesty international a dénoncé l’utilisation par le Maroc des migrants comme « des pions » dans le cadre de l’échiquier politique « morbide » avec l’Espagne.

    L’ONG a affirmé que 8.000 personnes, dont 2.000 mineurs non accompagnés, sont arrivées à Ceuta, à la nage ou à pied, entre le 17 et le 18 mai, sur fond de crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc.

    Amnesty, dénonce « le fait que des personnes demandeuses d’asile ou migrantes soient utilisées comme des pions sur un échiquier politique morbide ».

    L’ONG a rappelé qu’une publication sur Facebook du ministère marocain des droits de l’Homme indique que « l’ouverture des frontières vers Ceuta est intervenue en représailles » à accueil en Espagne du chef de l’Etat sahraoui, à titre humanitaire comme l’avaient affirmé les autorités espagnoles.

    Jeudi dernier, le gouvernement espagnol a accusé le Maroc d’ »agression » et de « chantage » après l’arrivée de plus de 8.000 migrants, dont un grand nombre d’enfants, depuis lundi dans l’enclave espagnole de Ceuta.

    L’afflux de ces migrants en provenance du Maroc « est une agression à l’égard des frontières espagnoles mais aussi des frontières de l’Union européenne », a dénoncé Margarita Robles sur la radio publique, en dénonçant un « chantage » de Rabat qu’elle a accusé d’ »utiliser des mineurs ».

    « Nous ne parlons pas de jeunes de 16, 17 ans », le Maroc a laissé passer des « enfants de 7 ou 8 ans, d’après ce que nous ont rapporté les ONG (…) en faisant fi du droit international », a vilipendé la ministre.

    L’image d’un bébé sauvé de la noyade par un agent de la garde civile espagnole a notamment fait le tour du monde, suscitant l’effroi sur les réseaux sociaux.

    Agences

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  • L’Algérie ferme les vannes du gaz au Maroc

    Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe expire en novembre

    Smaïl ROUHA

    Rabat grelotte. Outre ses relations en froid avec l’Algérie, le Maroc risque de connaître des hivers plus rudes et plus maussades. Et pour cause.

    L’Algérie aurait décidé de ne pas renouveler le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe sur une longueur de 1400 kilomètres, dont 540 kilomètres traversent le Maroc, en partant du gisement algérien de Hassi R’mel dans le sud du pays. D’autant que le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du coeur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc. Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe expire en novembre prochain après un quart de siècle d’exploitation. Une décision, autant pour des raisons économiques que politiques et même un peu plus, qui serait prise après la mise en service, par l’Algérie, de l’extension du gazoduc Egpdf, entre El Kasdir-El Aricha (Naâma) et Beni Saf (Aïn Témouchent). Ce gazoduc, long de 197 kilomètres (diamètre 48») et d’un coût de 32 milliards de dinars, s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités d’exportation du gaz algérien via le gazoduc Medgaz.

    Depuis 2011, le gazoduc Medgaz relie directement les installations algériennes de Béni Saf au port d’Almeria en Andalousie et 60% du gaz qui y transite est destiné au marché espagnol. Cette réalisation renforcerait les capacités de l’Algérie, dont celle de Sonatrach, à commercialiser du gaz naturel vers l’Europe, via ce gazoduc reliant Beni-Saf à l’Espagne, avait affirmé, à l’occasion, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines.

    En effet, l’Algérie mise beaucoup sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation des exportations des exportations du gaz naturel liquéfié algérien. D’autant que le transport via le gazoduc offre un avantage compétitif indéniable comparativement au recours aux méthaniers. Une réalisation à même de donner, selon le ministre, au groupe Sonatrach, plus de flexibilité dans les opérations de raccordement et la livraison de gaz naturel par canalisation. L’objectif de cette mise en service est de permettre à l’Algérie de renforcer ses capacités d’exportation du gaz naturel via le gazoduc «Medgaz» entre l’Algérie et l’Espagne. En corollaire, renforcer la position de Sonatrach en tant que partenaire fiable de ses partenaires européens en gaz naturel liquéfié.

    En effet, le gaz algérien représente près de 55% des importations annuelles de l’Espagne. En procédant, au début du mois en cours, à la mise en service de l’extension du gazoduc Egpdf, l’Algérie, tout en anticipant tout conflit d’intérêts avec le Maroc, pourra utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Espagne sans avoir à passer par le Maroc. Une décision qui ne devrait pas être sans conséquences sur l’économie marocaine. Déjà, qu’en 2020, le Maroc a vu ses revenus tirés du transport du gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, traversant le territoire du royaume, baisser de 55%. Soit plus de la moitié par rapport à l’année 2019. Selon les chiffres contenus dans un rapport pour l’année 2020 de la direction des douanes et des impôts marocaine, les revenus du Maroc ont atteint 51 millions de dollars l’année écoulée. Et la facture risque d’être encore plus salée avec la réalisation du gazoduc transsaharien dit aussi Nigal, devant relier le Nigeria à l’Algérie pour transporter du gaz naturel vers l’Europe.

    Une bataille de pipelines dans laquelle l’Algérie s’apprête à remporter la guerre. En effet, selon des sources, le projet marocain (Nigeria-Morocco Gas Pipeline en anglais, Nmgp) s’est révélé du marketing politique. Selon l’expert des marchés pétroliers, Noureddine Legheliel, basé à Stockholm, en Suède, ce projet semble relever plus d’une lutte informationnelle que d’un quelconque projet économique sérieux. Un avis partagé par l’ancien ministre algérien de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui soulignait que « le projet du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc est un projet politique sans aucune faisabilité économique».

    L’Expression, 24 mai 2021

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