Étiquette : Espagne

  • L’Algérie s’engage à garantir le gaz à l’Espagne

    Des sources gouvernementales espagnoles ont déclaré que l’Algérie s’était engagée avec Madrid pour compenser toute pénurie d’approvisionnement en gaz par le gazoduc qui traverse le Maroc, connu sous le nom de « gazoduc Maghreb-Europe-Pedro Doran Farral ».

    Au cas où la crise entre Madrid et Rabat s’intensifierait en raison de l’affaire d’immigration clandestine dans la ville de Sebta, le Maroc aurait eu recours à des «mesures de rétention». Dans ce contexte, le site Web espagnol « El Confidencial Digital », citant des sources gouvernementales anonymes, a rapporté que la crise entre Madrid et Rabat, concernant les migrants dans la ville de Sebta, a compliqué le processus de renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc du Maghreb « Pedro Varane Duran », qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc. A noter que ces conditions contractuelles expirent dans quatre mois.

    La même source a souligné que cette situation a contraint le gouvernement espagnol à agir pour assurer la poursuite des approvisionnements en provenance d’Algérie, via le gazoduc « Medgaz », qui relie Beni Saf, wilaya d’Aïn Témouchent, directement dans l’Almiriya au sud du Royaume, en prévision d’une nouvelle aggravation de la situation avec Rabat. Le même site a confirmé que «le gouvernement espagnol a réussi à obtenir un sauvetage de ses approvisionnements en gaz en cas d’escalade avec Rabat dans le contexte de la crise des migrants irréguliers, et du Maroc prenant des mesures de représailles contre l’Espagne», étant donné que les Espagnols de « Natergie », partenaire de la Sonatrach algérienne, peut transférer 10 milliards de mètres cubes de gaz par an via le gazoduc « Medgaz », c’est-à-dire directement de l’Algérie vers l’Espagne sans avoir besoin du gazoduc passant par le Maroc, malgré l’importance du gazoduc passant à travers le territoire marocain pour assurer la sécurité gazière de l’Espagne, ajoute le même site.

    Le gouvernement espagnol a justifié ces efforts auprès de l’Algérie, pour assurer sa sécurité gazière et éviter une hausse folle des prix du gaz en cas d’escalade avec le Maroc et couper les approvisionnements via le gazoduc « Pedro Duran Farral », notant que Madrid « cette fois a trouvé l’Algérie comme alliée fiable contre les menaces marocaines ». Selon « El Confidencial Digital », dans l’hypothèse où l’Algérie ne serait pas prête à renouveler le contrat du gazoduc maghrébin « Pedro Duran Faral », le Maroc se trouverait confronté à des difficultés et il devra acheter près de la moitié de ses besoins de consommation de gaz sur un marché lié au prix du pétrole brut, qui connaît une augmentation continue. Et sans aucune aide de l’Espagne, qui assurera son approvisionnement complet depuis l’Algérie via le gazoduc « Medgaz ».

    Sur le terrain, les données disponibles indiquent que Sonatrach s’appuie davantage sur le gazoduc «Medgaz», reliant Beni Saf et Almeria, afin d’assurer l’approvisionnement de l’Espagne et l’Europe en gaz, par rapport au gazoduc traversant le territoire marocain. Le 6 mai dernier, le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a inauguré un gazoduc en soutien au gazoduc «Medgaz» qui transportera le gaz par le gazoduc qui passe par le Maroc, notamment depuis la zone frontalière d’Arisha, via une liaison qui y a été créée, et pompé dans «Medgaz» pour passer directement en Espagne, et s’étend sur 197 kilomètres d’Arisha jusqu’à Béni Saf.

    Mehdi Zerrouki

    Maghreb Info, 23 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, Gaz, Medgaz, Maroc,

  • Le gouvernement espagnol « tourmenté » par l’acheminent du gaz algérien via le Maroc

    Le gouvernement espagnol « tourmenté » par l’acheminent du gaz algérien via le Maroc

    Suite à la crise diplomatique entre Madrid et Rabat :

    Selon des sources médiatiques internationales, le gouvernement espagnol ressent une grande inquiétude quant à l’approvisionnement par le gaz algérien via le pipe-line traversant le royaume du Maroc, sachant qu’une crise diplomatique sans précédant est survenue récemment entre les deux pays (Espagne et Maroc) en raison du flux migratoire provenant de ce pays nord africain.

    Selon le site espagnol « IL Confidentiel » qui cite des « sources gouvernementales espagnols » , C’est surtout cette inquiétude qui a poussé le gouvernement espagnol a demandé des « garanties » de l’Algérie pour assurer tout manque éventuel d’approvisionnement en gaz si la crise aurait à s’aggraver entre le Maroc et l’Espagne et ce via le pipe – line « Med Gaz » reliant Béni saf dans la wilaya de Ain Temouchent à Almeria en Espagne et ce en cas de problèmes qui pourraient survenir en approvisionnement à travers le pipe-line traversant le Maroc vers l’Espagne notamment parce que les délais contractuels de ce pipe-line expirent dans 4 mois.

    Le même site a ajouté que « cette situation a poussé le gouvernement espagnol à doubler ses actions pour garantir l’approvisionnement en gaz algérien. Elle a finalement réussi puisque le Groupe espagnol Naturgy( activant dans le domaine énergétique ) qui est un partenaire important de Sontrach, peut approvisionner l’Espagne en 10 milliards de mettre cubes de gaz par année rien qu’à travers le pipe-line Med Gaz en provenance de l’Algérie et sans même passer par le pipe-line traversant le territoire marocain ».

    Le site espagnol « « IL Confidentiel » a également souligné que « le gouvernement espagnol trouve l’utilité de ses contacts avec l’Algérie dans ce sillage dans l’aspect crucial que revêt la garantie de sa sécurité énergétique et éviter une flambé du prix du gaz en cas de complications dans la crise avec le Maroc ».

    Concernant le renouvèlement du contrat portant sur le transport du gaz algérien vers l’Espagne à travers le Maroc, qui va expirer dans 4 mois, le même site prévoit qu’ « en cas ou l’Algérie refusera de renouveler le contrat avec le Maroc, ce dernier se retrouvera dans une situation difficile du fait qu’il sera obligé d’acheter la moitié de ses besoins en gaz à partir du marché international alors que le prix du gaz est lié au prix du pétrole qui ne cesse d’augmenter ».

    Sur le terrain, les donnés indiquent que le Groupe algérien Sonatrach compte plus sur le transport du gaz algérien via le pipe-line « Med Gaz » et ce en comparaison avec le transport de ce produit énergétique via le pipe-line traversant le territoire marocain.

    A rappeler que le ministre de l’énergie Mohamed Arkab avait récemment inauguré un autre pipe-line appuyant le « Med Gaz » de façon à pouvoir transformer l’acheminement du gaz passant par le Maroc vers « Med Gaz » puis vers l’Espagne.

    Par Aziz Latreche

    Le Chiffre d’Affaires, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Algérie, Gaz, Med Gaz,

  • Maroc : Appels au boycott des produits espagnols

    Appels lancés par des milliers de personnes, dont des journalistes, sur les médias sociaux avec des comptes en langues arabe, française et espagnole

    Des activistes marocains ont appelé, samedi, au boycott des produits espagnols après une escalade des tensions entre Rabat et Madrid suite à l’accueil en Espagne du chef du front Polisario (mouvement séparatiste illégal).

    Les appels au boycott ont été lancés par des milliers de personnes, dont des journalistes, sur les médias sociaux avec des comptes en langues arabe, française et espagnole.

    Au Maroc, où opèrent plus de 800 entreprises espagnoles, l’Espagne est perçue comme un partenaire commercial depuis 2012.

    Les tensions ont débuté fin avril lorsque le gouvernement de Madrid a accueilli Brahim Ghali en Espagne, où il devait se faire soigner pour un cas grave de coronavirus.

    Les autorités espagnoles n’ont pas informé le gouvernement marocain de cette démarche.

    L’Espagne affirme que c’était à des fins humanitaires, mais les responsables marocains l’ont qualifié de « provocation inacceptable » et ont évoqué des conséquences.

    Après des réunions diplomatiques de haut niveau tenues mardi, les tensions sont légèrement retombées. Les autorités marocaines ont repris le contrôle de la région frontalière, tandis que la Haute Cour espagnole a convoqué Ghali le 1er juin pour une audience préliminaire dans le cadre d’une affaire de crimes de guerre le concernant.

    Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exprimé son ferme attachement à la protection des frontières de l’Espagne mais n’a pas directement critiqué le Maroc.

    AA

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, boycott, Brahim Ghali, Front Polisario,

  • Un citoyen espagnol porte plainte contre le roi du Maroc pour crimes contre l’humanité

    Un citoyen espagnol porte plainte contre le roi Mohammed VI du Maroc pour crimes contre l’humanité devant un tribunal

    Sa plainte concerne également des membres de son gouvernement : le premier ministre, ainsi que les ministres des droits de l’homme et des affaires étrangères, et l’ambassadrice du Maroc en Espagne.

    En exclusivité, h50 a contacté le plaignant, Alejandro Espinosa Solana, un citoyen espagnol qui comprend qu’il n’est pas acceptable que des dictatures corrompues qui affichent un mépris absolu pour leurs propres citoyens et les maintiennent dans la misère ou dans des conflits sociaux internes permanents ou des guerres externes, deviennent des multinationales de l’émigration, et que d’autres pays (dans ce cas l’Europe ou l’Espagne) assument les responsabilités et les obligations de leurs propres pays.

    Alejandro Espinosa est titulaire d’une licence en droit et d’une maîtrise en commerce international de l’Université du Pays basque. En 1992-93, il a travaillé à la Commission européenne à Bruxelles et a été observateur international pour l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans ses missions en Bosnie-Herzégovine (1997) et en Croatie (1998-2002).

    À cette fin, il a déposé une plainte auprès du tribunal d’instruction numéro 2 de Bilbao, dans laquelle il pointe directement du doigt le roi du Maroc, Mohamed VI, et les membres de son gouvernement, ainsi que l’ambassadrice du Maroc en Espagne, qu’il tient également pour responsable des graves événements qui se déroulent aux frontières marocaines.

    Dans le document, auquel ce journal numérique a eu accès, et qui peut également être consulté par tous nos lecteurs, entre autres motifs sérieux, il signale l’existence d’images de policiers marocains qui ouvrent intentionnellement les portes de la frontière, de leur côté : et invitent et incitent les jeunes à traverser à la nage, ignorant le risque grave pour leur propre vie, en fait, il y a eu un décès.

    Dans des déclarations à h50, Espinosa considère qu’ »une politique migratoire inexistante et un manque de contrôle de nos frontières encouragent ces dictatures corrompues dont aucun défenseur des droits de l’homme ne parle dans nos pays occidentaux. À cela s’ajoutent, dit-il, des secteurs politiques et médiatiques irresponsables dans nos propres pays d’accueil / arrivées occidentales, qui ne cherchent que leur propre bénéfice électoral, injectant des mensonges intéressés à leurs électeurs pour augmenter leur quota électoral, auxquels il faut ajouter d’autres également intéressés qui ont fait de la migration leur gagne-pain ».

    Selon M. Espinosa, « aujourd’hui, en Espagne, il n’y a pas d’abondance de travail ni de situation économique confortable, mais nous sommes la porte d’entrée de l’Europe et, en raison du manque de contrôle, de l’absence de critères politiques sérieux, déterminés, d’une politique migratoire inexistante, les arrivées massives en un court laps de temps rendent ces arrivées inacceptables tant par leur nombre que par la qualité de nombre de ceux qui arrivent ».

    Enfin, il souligne que « qualifier de racistes ou de xénophobes ceux qui exercent leur droit d’exprimer leur opinion (et de penser librement) de manière fondée est une insulte que nous ne devrions pas tolérer de la part de ceux qui ne cherchent que leur propre profit politique ou médiatique ».

    h50, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Mohammed VI, crime de lèse-humanité, plainte, Alejandro Espinosa Solana,

  • Le Maroc veut une enquête «transparente» sur l’entrée en Espagne du chef du Polisario

    Le Maroc souhaite une enquête «transparente» sur l’entrée «frauduleuse» en Espagne de Brahim Ghali, chef du Front Polisario dont l’hospitalisation a provoqué une crise diplomatique entre les deux pays, suivie cette semaine par un afflux inédit de migrants marocains dans l’enclave espagnole de Ceuta.

    Le chef du mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par Alger a voyagé «avec des documents falsifiés et une identité usurpée», a affirmé samedi Fouad Yazourh, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères au cours d’un point de presse à Rabat. «Une enquête que nous espérons transparente devrait être menée pour jeter toute la lumière sur cette affaire», a-t-il ajouté.

    Selon ce responsable, le Maroc, qui a «révélé dès le 19 avril» sa présence en Espagne, dispose d’informations sur les «complicités» dont M. Ghali a bénéficié avant son départ et compte «dévoiler plus d’éléments en temps opportun». La justice espagnole a rouvert cette semaine un dossier contre M. Ghali pour «crimes contre l’humanité» après une plainte ancienne déposée par l’Association sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme, l’accusant de «violations des droits humains» sur des dissidents des camps de Tindouf (ouest de l’Algérie).

    Vers une crise migratoire

    M. Ghali a été hospitalisé en avril dans un établissement de Logroño (nord) après avoir contracté le Covid-19 et son état de santé est en «constante amélioration», selon le Polisario. Sa présence en Espagne a suscité «l’exaspération» du Maroc qui le considère comme «un »criminel de guerre«. Madrid a justifié son transfert par »des raisons strictement humanitaires«. L’affaire a dégénéré en crise quand les forces marocaines ont laissé passer des milliers de migrants vers Ceuta, enclave espagnole située au nord du royaume.

    Le Polisario milite pour l’indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée dans sa majeure partie par le Maroc, qui propose une autonomie sous sa souveraineté. Après presque 30 ans de cessez-le-feu, les hostilités ont repris mi-novembre après le déploiement de troupes marocaines dans une zone tampon de l’extrême sud du territoire, pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la seule route vers l’Afrique de l’Ouest, selon eux illégale.

    Le Figaro, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, crise migratoire, conflit, Sahara Occidental, Brahim Ghali,

  • Le calme est revenu à Ceuta, pas entre le Maroc et l’Espagne

    Après une nuit agitée, les rues de la ville Fnideq, où avaient afflué des flots de jeunes, se sont vidées. Les évacuations se poursuivent, le Maroc et l’Espagne se renvoient la responsabilité

    La zone frontalière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta a retrouvé son calme jeudi, après un déferlement sans précédent de Marocains candidats à l’exil, mais les tensions diplomatiques entre Rabat et Madrid restent fortes.

    L’Espagne a encore haussé le ton jeudi en accusant le Maroc d’«agression» et de «chantage», tandis que son partenaire traditionnel dans la lutte contre la migration illégale dénonçait «double langage» et «intimidations».

    Les deux pays se renvoient aussi la balle sur le traitement des mineurs: Madrid reproche qu’on les ait laissés passer, Rabat affirme que les moyens employés pour les refouler étaient disproportionnés. Amnesty International a renvoyé dos à dos les deux pays: «Les demandeurs d’asile et les migrants sont utilisés comme les pions d’un jeu politique entre le Maroc et l’Espagne», a déclaré l’ONG en ajoutant qu’«environ 2000 enfants non accompagnés» avaient rallié l’enclave. Il en restait jeudi 800 sur «quelque 1500» arrivés, selon la préfecture de Ceuta.

    Un accord pour l’organisation des retours

    Sur place, le flot des arrivées s’est tari mais la police espagnole a repêché dans l’après-midi le corps sans vie d’un homme qui avait tenté la traversée, sans que l’on sache à quand remontait le drame. Il s’agit de la seconde noyade depuis le début de cette crise migratoire.

    Après une nuit agitée, les rues de la ville marocaine de Fnideq, où avaient afflué un grand nombre de jeunes en quête d’un avenir meilleur, se sont vidées. Et plus aucun candidat à l’exil ne tentait d’approcher la plage de Ceuta.

    Depuis lundi, quelque 8000 migrants ont rejoint Ceuta par la plage ou par la mer, profitant d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain. Parmi eux, 6000 ont déjà été expulsés vers le Maroc, selon les autorités espagnoles. Des norias de bus affrétés par les autorités marocaines ont ramassé toute la journée des migrants expulsés ainsi que ceux qui espéraient franchir à leur tour la frontière, pour les ramener dans leurs villes d’origine, a constaté l’Agence France Presse (AFP).

    Des sources policières ont confirmé que «l’Espagne et le Maroc avaient conclu un accord pour officialiser ce qu’il se passe déjà en pratique», avec l’organisation de retours par groupe pour les adultes entrés à Ceuta. Quelque 3000 personnes ont été évacuées depuis le début de cette opération qui a commencé vers 2 heures du matin jeudi (3 heures en Suisse), selon les informations obtenues par l’AFP.

    L’accueil de Brahim Ghali au centre des tensions

    En toile de fond de cet afflux migratoire sans précédent persistent de fortes tensions entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l’arrivée en avril en Espagne, pour y être soigné, de Brahim Ghali, chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.

    «La véritable source de la crise, c’est l’accueil par Madrid sous une fausse identité du chef séparatiste des milices du Polisario», a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita cité par l’agence officielle MAP. «La crise durera tant que sa véritable cause ne sera pas résolue, le Maroc refuse de recevoir ce genre d’intimidations, basées sur des clichés du passé.»

    Le Temps, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Fnideq, Melilla, migration, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Maroc – Espagne : l’arme migratoire

    L’arrivée de 8 500 migrants à Ceuta, l’enclave espagnole au Nord du Maroc, a fourni à Rabat un argument supplémentaire dans sa crise diplomatique avec Madrid.

    C’est encore une fois une photo, celle d’un bébé, un bébé de 2 mois sauvé de justesse de la noyade par un garde civil espagnol, qui a ému l’opinion, et rappelé, aux portes de l’Europe, le drame incessant des migrants.

    Enclave espagnole
    Depuis lundi, les relations entre le Maroc et l’Espagne sont en crise ouverte. Une crise diplomatique, aux racines multiples, où des jeunes gens, des femmes, beaucoup d’enfants, ont été utilisés, manipulés par Rabat pour signifier son mécontentement et faire pression sur Madrid.

    L’arme migratoire avait été brandie, on s’en souvient, par la Turquie d’Erdogan, mais là ce sont pour la plupart des Marocains, encouragés par le soudain laxisme des gardes-frontière, qui tentaient d’échapper à la misère pour rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta, pour eux la première étape vers l’eldorado européen. 8.500 personnes se sont ainsi précipitées, dans le chaos, plus de la moitié ont été refoulés.

    L’épisode illustre la volatilité de la géopolitique migratoire, et aussi la nouvelle géographie des flux – le Maroc, l’Algérie et la Tunisie fournissent aujourd’hui le plus gros des candidats au départ, en sus du transit venu d’Afrique sub-saharienne. L’Espagne est devenue le premier pays européen de débarquement, avant l’Italie et la Grèce.

    Entre Rabat et Madrid pèsent aussi les relents d’une longue histoire, celle d’un empire colonial espagnol réduit aujourd’hui à deux enclaves en territoire marocain, et d’un conflit jamais résolu sur le statut du Sahara occidental, revendiqué à la fois par Rabat et par le Front Polisario.

    Pourquoi le Maroc est-il ainsi passé à l’offensive, alors qu’il est depuis longtemps un allié stratégique majeur pour l’Espagne et pour l’Union Européenne dans la lutte contre l’immigration clandestine ? Comment le royaume, qui mène une politique africaine active, fait-il face aux pressions migratoires venues du sud du continent ?

    La crise actuelle peut-elle se résoudre uniquement au niveau bilatéral ? Quelles réactions à Bruxelles, où le chantier d’un pacte migratoire commun paraît au point mort ?

    Christine Ockrent reçoit Virginie Guiraudon, directrice de recherches CNRS au Centre d’études européennes et comparées de Sciences Po Paris

    Mehdi Alioua, sociologue enseignant chercheur à Sciences Po Rabat de l’Université Internationale de Rabat

    Gerald Knaus, président-fondateur du think-tank spécialisé dans la défense des libertés fondamentales, « European stability initiative » (ESI)

    Benoît Pellistrandi, historien, spécialiste de l’Espagne contemporaine, professeur en classes préparatoires au Lycée Condorcet à Paris, auteur de « Les relations internationales de 1800 à 1871 » (Armand Collin, 5 mai 2021)

    France Culture, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Migration, chantage à l’émigration,

  • Le Maroc, un voisin dangereux

    Le Maroc est un bouclier contre le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine. Il les utilise comme moyen de chantage

    Dire que le Maroc est un voisin amical est une demi-vérité. C’est un voisin peu amical. Elle exerce un chantage au terrorisme, au trafic de drogue et à l’immigration clandestine. Plus des deux tiers des auteurs des attentats djihadistes perpétrés en Europe au cours des dernières décennies, à Madrid, Cambrils, Barcelone, Paris ou Bruxelles étaient des ressortissants marocains. La monarchie absolue et l’État policier de Rabat contrôlent les suspects. Ou pas ; il vient de suspendre la coopération antiterroriste avec l’Allemagne, parce que Berlin n’accepte pas la souveraineté marocaine sur le Sahara. Le Rif est le premier producteur mondial de cannabis. Le rapport annuel de l’ONU sur les drogues évalue sa récolte à 40 000 tonnes, ce qui représenterait une valeur d’environ 200 millions d’euros dans les campagnes, et 50 fois sa valeur au détail dans les villes européennes. Cela signifie un trafic intense à travers le détroit de Gibraltar et la présence de mafias de toutes nationalités sur les côtes de Cadix et de Malaga.

    Les 8 000 personnes qui ont fait irruption à Ceuta sont une mimique des 50 000 personnes que le roi Hassan II avait envoyées en 1975 au Sahara dans le cadre de la marche verte. Le Maroc a lancé ce défi à l’Espagne à un moment de faiblesse : l’agonie du dictateur. L’incident de Perejil en 2002 s’est produit sous un gouvernement à majorité absolue de droite, et l’incident actuel sous un gouvernement minoritaire de gauche. Les deux précédents avec des présidents américains républicains et celui-ci avec un président démocrate. Le soutien américain à la souveraineté marocaine sur le Sahara a été étendu de Trump à Biden en échange de la reconnaissance d’Israël et du soutien tacite à la ligne de conduite de Netanyahu. Le Maroc bénéficie de privilèges agricoles, avec des quotas croissants pour les légumes et les fruits, des droits de douane peu élevés et des prix d’entrée qui concurrencent les agriculteurs andalous, murciens et canariens sur les mêmes horaires. Ces accords et les accords de pêche ont conduit à des décisions de la Cour de Justice de l’UE qui ne reconnaissent pas la souveraineté ou la juridiction de Rabat sur le Sahara Occidental.

    Au milieu de la crise, les politiciens nationaux sont dans la mêlée. Casado dit à Sánchez que le gouvernement est trop grand pour lui et enhardit le dangereux voisin. Et en face de ce leader junior de l’opposition, il y a un poids plume à la tête du gouvernement, qui accuse son adversaire de vouloir le faire tomber. Le déploiement de l’armée espagnole a une carte simple à comprendre : le quartier général de la force terrestre est basé à Séville, le quartier général de la flotte est à Rota et le commandement général des Marines est à San Fernando. Le Maroc est un voisin, mais il n’est certainement pas sage de le prendre pour un ami.

    Diario de Cadiz, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Sahara Occidental,

  • L’Europe, victime et complice du Maroc

    L’externalisation du contrôle des migrations ouvre la porte au chantage

    L’Espagne, et avec elle l’Europe, sont à la merci des décisions prises par la Maison royale marocaine et son gouvernement, gendarmes de la frontière sud espagnole et européenne. La politique migratoire défendue par Bruxelles et par l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne depuis au moins 30 ans laisse l’essentiel du contrôle migratoire aux mains des pays voisins comme la Turquie et le Maroc.

    Le Conseil européen de Tampere, à la fin des années 1990, avait déjà commencé à concevoir une politique migratoire qui faisait peser la charge de la gestion sur les pays voisins. Les plans approuvés après l’arrivée massive de réfugiés en 2015 et l’accord signé le 18 mars 2016 avec la Turquie vont tous dans la même direction.

    L’Espagne a des accords bilatéraux similaires avec le Maroc depuis 1992, avec la Mauritanie depuis 2003 et avec le Sénégal depuis 2006. Il est même allé jusqu’à lier l’aide au développement au contrôle des migrations.

    Le Maroc, comme la Turquie, utilise simplement les mécanismes à sa disposition pour protester contre les décisions espagnoles ou européennes sur divers sujets, allant de la pêche à la question du Sahara occidental en passant par la corruption, ou pour obtenir des compensations politiques ou économiques, qui vont souvent de pair. Cette fois, c’est à cause de l’hospitalisation à Logroño de Brahim Ghali, président de la République arabe sahraouie démocratique et secrétaire général du Front Polisario.

    Rabat le fait parce que, comme Ankara, l’Europe lui a accordé ce pouvoir de chantage.
    Les autorités marocaines ont l’exemple de la Turquie. La guerre en Syrie a jeté des millions de réfugiés sur les routes et les Turcs ont appris en quelques mois qu’en plus d’être un pays de transit, ils pouvaient aussi être un pays de blocus en échange de l’argent européen. Beaucoup d’argent européen. Bruxelles a déboursé depuis 2015 plus de 3 milliards d’euros qui pourraient atteindre 6 milliards.

    En principe, ils doivent être dépensés pour contribuer à améliorer la vie des quatre millions de réfugiés syriens accueillis en Turquie. En 2020, la Turquie a de nouveau jeté des milliers de personnes vers le poste frontière terrestre traversant le fleuve Evros, à sa frontière avec la Grèce. En retour, il a reçu une visite d’Angela Merkel, davantage de fonds européens et le silence de l’Europe face à ses actions militaires dans le nord de la Syrie.

    Le quotidien « El País » rapporte vendredi que Bruxelles estime que le Maroc a reçu 13 milliards d’euros depuis 2007 dans divers « programmes de coopération, y compris ceux visant à améliorer le contrôle des flux migratoires ». Mais Rabat sait que s’il veut plus, il obtiendra plus, même si Bruxelles l’avertit maintenant qu’elle pourrait arrêter de transférer des fonds.

    L’Italien Mario Draghi a demandé hier, selon le quotidien français « Le Figaro », une augmentation des fonds européens. En outre, M. Draghi a également appelé à une réforme urgente de la directive européenne sur l’asile et plus particulièrement des accords dits de Dublin. Dans ces accords, il est établi que les demandeurs d’asile doivent demander l’asile dans le premier État membre où ils posent le pied. La grande majorité dans les pays du sud de l’Europe. Cette réforme, malgré les tentatives de Bruxelles, est bloquée depuis des années.

    La Turquie, et dans le cas espagnol le Maroc, ont le levier du chantage à portée de main pour cette externalisation du contrôle migratoire. En l’absence de voies légales de migration, ce sont leurs gouvernements qui retiennent les migrants et les demandeurs d’asile candidats au voyage vers l’Europe. Ce système présente des avantages évidents pour tous.

    Les gouvernements européens sont dispensés d’avoir à utiliser continuellement la main de fer et le « problème de la migration », qui remplirait le débat politique au profit de toute l’extrême droite européenne. L’Espagne, en raison de la situation géographique de Ceuta et Melilla, vit une situation différente car elle a une frontière terrestre avec l’Afrique, mais des pays comme l’Italie et la France ne voient arriver les migrants du sud que si les gouvernements du Maghreb le décident. Bruxelles sait que chaque fois qu’ils l’ont voulu, ils ont toujours contrôlé le départ des péniches. Les pays du Sud reçoivent des fonds qui sont officiellement destinés en partie à des programmes de contrôle des migrations, mais dont la destination finale est toujours difficile à déterminer.

    Le système génère également des problèmes évidents. La première et la plus grave est l’immense perte de vies humaines. Selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), entre 2014 et 2020, 20 550 personnes se sont noyées en tentant de traverser la Méditerranée. Les migrants sont utilisés comme objets d’extorsion.

    Les violations des droits de l’homme sont extrêmement graves. En Libye, l’Organisation des Nations unies pour les réfugiés a tout dénoncé, du viol systématique des femmes aux marchés aux esclaves. Le système encourage également, bien que l’on répète le contraire, le commerce des mafias de la traite des êtres humains, qui en seraient privées s’il existait des moyens légaux d’émigrer. En l’absence d’une telle solution, ce sont ces mafias qui organisent normalement les voyages. Et ceux qui les font payer.

    Enfin, le système donne aux pays du sud, pour l’instant le Maroc dans le cas de l’Espagne – dans le passé, via la route des Canaries, cela s’est également produit avec la Mauritanie et même le Sénégal – le pouvoir de décider quand ouvrir et quand fermer « le robinet ».

    Les fonctionnaires européens répètent en privé depuis des années que la solution est évidente mais politiquement toxique. Elle consiste, disent-ils, à retirer à des pays comme le Maroc et la Turquie le pouvoir de décider quand autoriser ou non les départs. Cela ne signifierait pas nécessairement une augmentation ou une diminution de la migration (le nombre d’arrivées pourrait augmenter, mais aussi le nombre de déportations), mais cela signifierait que les gouvernements européens devraient prendre en charge la gestion de leurs frontières.

    NIUS, 22 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Union Européenne, UE, Espagne, migration, frontières,

  • Bienvenidos ! Les touristes sont invités à se rendre dans les campagnes espagnoles pour sauver les villages en voie de disparition

    Au lieu des traditionnelles vacances à la mer et au sable, les touristes étrangers sont invités à profiter des charmes de la campagne espagnole, a déclaré samedi le Premier ministre Pedro Sanchez, en lançant un plan ambitieux pour sauver les villages espagnols en voie de disparition.

    Le plan de 10 milliards d’euros (12,18 milliards de dollars) vise à sauver la vie rurale dans une nation où 42 % des villages sont menacés de dépeuplement, contre une moyenne de 10 % dans l’Union européenne.

    « Je tiens tout particulièrement à souligner que (les touristes) doivent profiter des riches attractions touristiques rurales dont dispose notre pays, l’un des joyaux de la couronne », a déclaré M. Sanchez lors d’une réunion à Madrid de maires de villes rurales.

    À partir de lundi, l’Espagne s’ouvrira aux touristes de pays extérieurs à l’Union européenne considérés comme à faible risque pour le coronavirus, notamment la Grande-Bretagne et le Japon, qui ne seront pas tenus de présenter un test négatif.

    À partir du 7 juin, l’Espagne autorisera l’entrée sur son territoire des personnes du monde entier vaccinées contre le COVID-19, dans l’espoir de relancer le secteur touristique dévasté.

    L’amélioration de la connectivité numérique pour les entreprises de vacances rurales fait partie du plan, qui prévoit également de développer le tourisme durable.

    Le gouvernement de gauche prévoit d’accroître l’accès à l’internet dans les zones rurales, d’améliorer les voies de transport, d’offrir des subventions aux jeunes entrepreneurs et aux petites entreprises et de lancer un programme éducatif Erasmus rural.

    Selon M. Sanchez, les 47 millions d’habitants de l’Espagne n’occupent que 12,7 % du territoire, contre 67,8 % du territoire peuplé en France et 59,9 % du territoire allemand.

    De nombreux villages ruraux ont une densité moyenne de moins de 12 personnes par kilomètre carré, estime le gouvernement.

    Etiquettes : Espagne, ouverture des frontières, tourisme,