Étiquette : Espagne

  • Le Maroc n’apprécie pas les rapports déséquilibrés Nord-Sud

    La question migratoire vue du Maroc, de Tunisie et de Turquie

    Dans le club des correspondants, franceinfo passe les frontières pour voir ce qui se passe ailleurs dans le monde. Aujourd’hui, direction le Maroc, la Turquie et la Tunisie, qui utilisent chacun à leur manière la question des migrants dans leurs relations avec leurs voisins européens.

    Huit mille migrants clandestins au moins ont franchi en début de semaine la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. Cet afflux a été qualifié d’ »agression » par l’Espagne qui accuse Rabat de « chantage ».

    Le Maroc n’apprécie pas les rapports déséquilibrés Nord-Sud

    La colère, au Maroc, grondait déjà depuis quelques mois dans la région frontalière de Ceuta. La question sociale est d’ailleurs la première raison qui a provoqué cette marée humaine vers l’enclave. Les habitants des villes frontalières des enclaves espagnoles ont un statut à part. Ils étaient autorisés à entrer et à sortir librement. La plupart vivaient de commerce et surtout de contrebande. C’était avant la crise du Covid-19, qui a imposé la fermeture des frontières et plongé des populations entières dans la misère.

    Le relatif laissé faire des autorités marocaines laisse penser à un chantage à l’immigration. Officiellement, il n’y a pas de lien entre cette crise des migrants et la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Mais il est certain que Rabat est furieuse contre Madrid. L’Espagne a accueilli Brahim Ghali, chef du Front Polisario, sous une fausse identité, et en essayant de cacher l’information à son voisin du Sud. Le ministre marocain des affaires étrangères et l’ambassadrice à Madrid ont appelé l’Espagne à assumer ses responsabilités.

    Il ne s’agit donc pas d’un chantage pour obtenir des fonds européens, comme cela a pu être le cas pour la Lybie de Kadhafi ou la Turquie d’Erdogan. Rabat tape du poings sur la table car elle n’apprécie pas ces rapports déséquilibrés Nord-Sud. Des rapports dans lesquels les pays européens sont gourmands de coopération judiciaire, policière pour lutter contre le terrorisme par exemple, ou de coopération commerciale qui ouvre les eaux marocaines aux bateaux espagnols. Mais des rapports dans lesquels, l’Espagne, premier partenaire du Maroc, tire avantage tout en apportant son soutien implicite aux ennemis de l’intégrité territoriale du royaume.

    L’Italie veut que Tunis fasse barrage aux migrants

    La ministre italienne de l’Intérieur Luciana Lamorgese et la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, se sont rendues jeudi 20 mai en Tunisie, pour proposer de l’aide économique en échange d’un effort accru de Tunis pour empêcher les migrants d’arriver en Europe. L’Italie est l’un des principaux points d’entrée en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique du Nord. Et au moins 685 migrants ont péri depuis le 1er janvier en Méditerranée, dont la grande majorité sur cette route centrale considérée comme la plus meurtrière du monde, selon l’ONU.

    Mais difficile d’imaginer des intérêts plus divergents. D’un côté : la ministre italienne qui a vu depuis le début de l’année plus de 13 000 migrants arriver sur son sol, soit trois fois plus que l’an dernier à la même période, dont une majorité de Tunisiens. De l’autre côté, la Tunisie, qui n’a peut-être jamais autant souffert d’un point de vue économique. L’Europe – Italie en tête – veut que Tunis bloque les migrants sur son sol, y compris les migrants subsahariens qui transitent par la Tunisie. Réponse du Premier ministre tunisien : « L’immigration ne devait pas être considérée comme une menace ». En langage moins diplomatique, cela signifie que la liberté de circulation est un droit fondamental. Que si les Européens viennent librement en Tunisie, les Tunisiens doivent pouvoir se rendre en Europe sans risquer de mourir. Et puis, les autorités tunisiennes refusent de devoir gérer les migrants subsahariens sauvés en mer ou qui transitent par la Tunisie vers l’Europe. Elles ont d’ailleurs réitéré leur refus de créer plus de centres d’hébergements pour migrants.

    Mais la ministre de l’intérieur italienne a les moyens de faire pression parce que l’économie tunisienne est à terre. Tunis va tenter d’obtenir de l’Italie de l’argent en échange de garde-côtes plus performants. C’est l’éternel remède sauf qu’il ne résout en rien le problème. La ministre de l’Intérieur italienne est déjà venue à Tunis l’an dernier. Dans l’intervalle, les tentatives de traversées de la Méditerranées ont tout simplement explosé.

    En Turquie, premier pays d’accueil de réfugiés au monde avec au moins 3,7 millions de Syriens enregistrés, le contrôle des frontières est aussi une affaire politique. En mars 2016, l’Union européenne et la Turquie ont signé un accord qui engage cette dernière à garder les réfugiés chez elle en échange d’un soutien financier de plusieurs milliards d’euros. Ce « pacte migratoire » est toujours en vigueur mais la Turquie, depuis le début, l’utilise pour faire pression sur les dirigeants européens. Et elle est d’autant plus consciente qu’il s’agit d’un moyen de pression que cet accord a été signé pour répondre à la crise migratoire de 2015, quand des centaines de milliers de personnes étaient entrées en Europe depuis le territoire turc.

    En Turquie, les réfugiés syriens contribuent aussi à l’économie du pays

    Alors en effet, la Turquie a rempli sa part du contrat, puisque les départs ont considérablement diminué après la signature. Mais le président Erdogan a aussi fait savoir très tôt qu’il pourrait rouvrir les frontières s’il estimait que l’Europe ne l’aidait pas assez. C’est ce qu’il a fait – ou tenté de faire – en février 2020. Des milliers de migrants ont accouru à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce quand Tayyip Erdogan a prétendu que les portes de l’Europe étaient ouvertes. En réalité, très peu ont réussi à passer par la route. Reste la voie maritime – celle qui a déjà tellement tué. Mais si Recep Tayyip Erdogan ordonnait à ses garde-côtes de fermer les yeux sur les passages en mer Egée, il aurait du mal à se justifier du drame humain qui en découlerait.

    Le président turc accuse l’Europe de ne pas encore avoir versé la totalité des six milliards d’euros promis, tandis qu’Ankara aurait dépensé des dizaines de milliards d’euros pour accueillir les Syriens. Pour mieux mettre en avant leur générosité, les autorités turques ont en effet tendance à présenter les Syriens comme un fardeau qu’elles porteraient seules ou presque.

    Il est très rare que des officiels soulignent la contribution des réfugiés à l’économie. Or cette contribution est réelle. L’Union des chambres et des bourses de Turquie estime par exemple que les Syriens ont investi environ 7 millions de dollars dans des entreprises turques sur les trois premiers mois de l’année. Selon les derniers chiffres officiels, près de 14 000 sociétés établies en Turquie ne comptent que des associés syriens. Quand on discute avec eux, les entrepreneurs, les commerçants et même les salariés syriens qui travaillent ici légalement regrettent que la Turquie les présente uniquement comme une charge, alors qu’ils payent des impôts, créent de la richesse et consomment comme les Turcs. Les Syriens sont nombreux à estimer qu’un changement de discours aiderait à améliorer leur image dans l’opinion publique, globalement très hostile à leur présence.

    Franceinfo, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Tunisie, Turquie, Espagne, Ceuta, Union Européenne, UE, migration, pression migratoire,

  • Position de la France sur le conflit entre le Maroc et l’Espagne

    Maroc – Espagne – Q&R – Extrait du point de presse (19 mai 2021)

    Q : Sur la crise de migrants à Ceuta, quelle est la position de la France face à l’entrée de milliers de personnes dans la ville de Ceuta depuis le Maroc ? Quelle est sa position notamment par rapport à l’attitude d’absence d’action des autorités marocaines ? Étant donné que ces personnes rentrent dans l’espace Schengen, est-ce qu’il y a une exigence envers le Maroc ? Est-ce que la France a été sollicitée pour une médiation entre l’Espagne et le Maroc ? Est-ce qu’elle pourrait avoir ce rôle ?

    R : Nous avons suivi avec attention les évènements de Ceuta qui rappellent l’importance et l’actualité de la question migratoire. Nous avons confiance dans l’action du gouvernement espagnol, qui bénéficie du soutien de l’ensemble de l’Union européenne, pour permettre un retour rapide à la normalité à Ceuta.

    Le Maroc est un partenaire crucial de l’Union européenne, notamment face aux défis migratoires. La France souhaite que cette coopération migratoire, qui a permis d’endiguer les flux irréguliers en Méditerranée occidentale et de prévenir les drames humains souvent associés, se poursuive. L’Union européenne et les États membres ont mobilisé des fonds importants (343 millions d’euros depuis la fin 2018) pour soutenir les efforts du Maroc en matière migratoire.

    Le partenariat entre le Maroc et l’Espagne est étroit et solide et nous ne doutons pas que les deux pays poursuivront leur dialogue à ce sujet.

    France Diplomatie, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Ceuta, migration politique migratoire, pression migratoire, chantage, Sahara Occidental front Polisario, Brahim Ghali, tension, crise diplomatique,

  • Podemos appelle à l’autodétermination du Sahara en pleine crise migratoire avec le Maroc, qu’il accuse de « chantage »

    Il a également fait appel à la nécessité de « corriger les déficiences » de la politique migratoire « inutile » de l’UE.
    Le gouvernement propose de transférer les mineurs vers la péninsule pour pallier l’effondrement des centres de détention.

    Laya défend l’engagement humanitaire avec le leader du Polisario et affirme que l’Espagne ne l’a pas compris comme une « agression ».

    L’eurodéputée et secrétaire internationale de Podemos, Idoia Villlanueva, a réaffirmé la position de son parti en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, telle que définie par le droit international, et a défendu le fait de ne pas céder au « chantage » du Maroc, qu’elle a accusé de générer la crise migratoire à Ceuta pour faire « pression » et provoquer des « tensions » en Espagne.

    Il a également demandé un changement de cap dans la politique migratoire de l’UE afin de « ne pas permettre au Maroc et à l’extrême droite lâche et servile » d’utiliser des personnes « pour faire du chantage et diffuser un discours de haine ». Il a ainsi demandé de « mettre fin aux accords migratoires qui sont la honte de l’Europe ».

    Dans des déclarations publiées sur les réseaux sociaux, le leader de la formation mauve a souligné que nous assistons à un « nouvel épisode » dans la « politique de tentative de chantage du Maroc à l’Espagne », peut-être le « plus grave » dans la « crise » qui dure depuis un certain temps dans les relations de voisinage entre les deux pays.

    M. Villanueva a critiqué la décision du Maroc d’utiliser « des personnes et des familles en situation d’extrême vulnérabilité », ses propres citoyens, pour « exercer des pressions » et « générer des tensions politiques ».

    Surtout après que l’Espagne ait accueilli le leader sahraoui Brahim Ghali pour faire face à un grave cas de Covid-19, ainsi qu’à une augmentation des « aspirations expansionnistes » au Sahara occidental et aux « précieuses » ressources halieutiques et minérales, tant sahraouies que canariennes.

    Par conséquent, M. Villanueva a souligné qu’il faut être « clair » et que l’Espagne doit défendre sa souveraineté, ce qui implique de « ne pas céder au chantage » que le Maroc tente d’exercer « au prix de la vie et des droits fondamentaux » de nombreuses personnes, ainsi que d’exiger le respect « strict » du droit international.

    Elle appelle à une position commune de l’UE

    Le leader de Podemos a également mentionné que « l’ingérence » du Maroc, qui a également eu un conflit avec l’Allemagne, « renforce la nécessité d’une position commune » au sein de l’Union européenne, qui devrait également être présente dans les discussions avec le Maroc et la société civile.

    Il est temps de s’occuper des migrants avec toutes les garanties.

    Face à la crise humanitaire, M. Villanueva a déclaré qu’il était maintenant « temps de s’occuper » de tous les migrants, y compris de nombreux enfants, avec des « garanties » et le respect des droits de l’homme.

    Au niveau communautaire, il a appelé à la nécessité de « corriger les déficiences » de la politique migratoire de l’UE, qui s’est révélée « erratique » et « inutile ». Il a ainsi appelé à aller « à la racine » des conflits et des causes qui conduisent à la migration « forcée », ce qui permet d’éviter les « crises humanitaires » telles que celle vécue à Ceuta.

    Enfin, il a demandé de nouveaux instruments dans la politique étrangère de l’UE, avec une répartition « plus équitable » des responsabilités entre les États membres et un « changement de direction » dans la stratégie déployée jusqu’à présent. Cela « ne signifie pas », selon lui, « plus de Frontex » (l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes), mais plutôt le déploiement de plus de ressources pour des politiques d’asile « efficaces » et respectueuses des droits de l’homme.

    20 Minutos, 19 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Podemos,

  • L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    Maroc, Algérie, Espagne, Medgaz, gazoduc, #Maroc, #Algérie,

    Naturgy a conclu un accord avec son partenaire pour disposer d’une alternative au gazoduc du Maghreb : Sonatrach va réduire les expéditions de gazoducs vers la Chine

    Le conflit avec le Maroc complique le renouvellement de l’accord pour l’utilisation du gazoduc du Maghreb, qui expire dans quatre mois. C’est l’une des principales sources de gaz pour l’Espagne, ce qui a obligé le gouvernement à se mobiliser pour garantir l’approvisionnement avec l’Algérie face à une éventuelle aggravation de la crise avec Rabat.

    Des sources de la direction économique de l’exécutif confirment à Confidencial Digital que l’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à notre pays par le Maroc commençait.

    Ils soulignent que Naturgy a conclu en 2019 un accord avec son partenaire Sonatrach, une entreprise publique algérienne, pour l’achat conjoint de 42 % de Medgaz au fonds Mubadala, également propriétaire de Cepsa.

    La société présidée par Francisco Reynés détient désormais 49% de Medgaz, la société qui gère le gazoduc entre l’Algérie et la côte méditerranéenne espagnole, pour 51% de son partenaire, avec lequel elle cogère l’infrastructure.

    L’Algérie, fournisseur de gaz pour l’Espagne

    Naturgy importe du gaz d’Algérie par deux gazoducs. Le gazoduc Medgaz, qui va de Beni Saf à la côte d’Almeria en passant par la Méditerranée, et le gazoduc Maghreb-Europe (EMPL), qui traverse le Maroc et, de Tanger, passe par le détroit de Gibraltar pour arriver à Cordoue.

    Les deux gazoducs sont actuellement utilisés de manière interchangeable, en fonction des besoins, de la destination finale du gaz et du prix de l’utilisation des infrastructures.

    L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, notamment parce qu’elle dispose de deux gazoducs reliant les deux pays par lesquels transite cette matière première, ce qui rend le transport beaucoup moins cher.

    Rénovation du gazoduc du Maghreb

    La compagnie gazière peut utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Algérie sans avoir à passer par le Maroc. Mais la concession du gazoduc du Maghreb, qui expire en octobre prochain, reste essentielle pour garantir un approvisionnement sûr de l’Espagne.

    Or, le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du cœur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc, selon des sources diplomatiques confirmées à ECD.

    Approvisionnement garanti par l’Algérie

    Ce scénario a mobilisé le gouvernement espagnol pour éviter que le prix du gaz ne s’envole pour les consommateurs espagnols. Des sources familières avec les négociations expliquent que l’Espagne a trouvé cette fois en Algérie « un allié » contre la menace du Maroc.

    Jusqu’à présent, l’entreprise publique algérienne Sonatrach avait expliqué à plusieurs reprises au gouvernement espagnol qu’elle rencontrait des problèmes lors du traitement du gaz, ce qui entraînait parfois des retards dans l’approvisionnement par gazoduc, non seulement avec la péninsule ibérique mais aussi avec l’Italie.

    Toutefois, les autorités espagnoles se sont parfois montrées suspicieuses à l’égard de l’argument algérien selon lequel une panne aurait empêché le bon fonctionnement du gazoduc. Surtout si elle coïncide avec un pic de consommation sur le marché de l’énergie, par exemple au milieu d’une vague de froid.

    Réduction des envois vers l’Asie

    Des sources du secteur de l’électricité rappellent à ECD que l’entrée de gaz en provenance d’Algérie a été réduite à un quart, selon les données d’Enagas, pendant les jours où la tempête « Filomena » a frappé durement le centre de la péninsule en janvier dernier.

    À l’époque, la baisse de l’approvisionnement en gaz algérien a tendu le marché et a entraîné l’enregistrement de prix record. Le phénomène a été attribué au fait que l’entreprise publique Sonatrach vendait le gaz qu’elle devait fournir à l’Espagne à un prix plus élevé à la Chine ou au Japon, profitant du fait qu’ils subissaient également une importante vague de froid à l’époque.

    À tel point que des gaziers partis pour la péninsule ibérique ont été détournés vers la Chine à la volée et à la dernière minute.

    Une situation que l’Espagne s’est empressée d’éviter et a obtenu l’engagement de Sonatrach, l’actionnaire de Naturgy, de réduire les expéditions de gaziers vers l’Asie tant que l’approvisionnement du système gazier espagnol n’est pas garanti, évitant ainsi les tensions sur le marché qui déclenchent les prix.

    L’Algérie s’allie à l’Espagne contre le Maroc

    Les sources consultées soulignent que l’Algérie compte sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation du gaz naturel liquéfié algérien.

    Les tensions politiques entre les deux pays d’Afrique du Nord conduisent l’Algérie à exercer des représailles contre le Maroc. Un scénario qui, dans ce contexte d’escalade des tensions avec Rabat, profite à l’Espagne.

    La question du Sahara occidental, la normalisation des liens avec l’entité sioniste et les provocations continues contribuent au virage algérien, qui compliquera grandement l’approvisionnement en gaz du Maroc, l’obligeant à entreprendre des projets et des initiatives coûteux.

    Ainsi, si l’Algérie décide de ne pas renouveler le contrat avec le Maghreb, le Maroc rencontrera de grandes difficultés : il devra acheter près de la moitié de sa consommation de gaz dans un marché indexé sur le Brent, qui ne cesse d’augmenter, et sans le soutien de l’Espagne, qui sera assurée d’être approvisionnée par l’Algérie elle-même.

    El Confidencial Digital, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Algérie, Maroc, gaz, Medgaz, gazoduc Maghreb, Ceuta, Sahara Occidental,

  • Un leader sahraoui malade fait vaciller l’alliance entre l’Espagne et le Maroc.

    Par ARITZ PARRA

    LOGRONO, Espagne (AP) – Le mystérieux patient du COVID-19 est arrivé à un aéroport du nord de l’Espagne dans un jet privé. Une ambulance a transporté l’homme de 71 ans sur une autoroute qui passait devant des vignobles de la Rioja jusqu’à un hôpital public ultramoderne de la ville de Logrono.

    Le patient a été envoyé directement dans un lit de soins intensifs, enregistré le 18 avril avec l’identité figurant sur son passeport diplomatique algérien : Mohamed Benbatouche.

    Il s’est avéré être Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, un mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie et représentant le peuple sahraoui du Sahara occidental, en Afrique. La présence de Ghali en Espagne sous une identité déguisée n’est pas passée inaperçue auprès du gouvernement du Maroc, le pays qui a annexé le Sahara occidental il y a près d’un demi-siècle.

    Rabat, qui considère Ghali comme un terroriste, a protesté contre la décision de l’Espagne d’accorder une assistance humanitaire à son principal ennemi. Il a menacé qu’il y aurait des « conséquences ». Et elles se sont finalement concrétisées cette semaine lorsque le Maroc a baissé sa garde à la frontière avec Ceuta, une ville espagnole perchée sur le littoral nord-africain.

    Ce mouvement a permis à des milliers de migrants d’entrer à Ceuta, dont beaucoup d’enfants qui ont nagé ou sauté par-dessus des clôtures.

    La crise humanitaire est devenue un point sensible entre les deux voisins. Le Maroc a rappelé son ambassadeur à Madrid. L’Espagne est sous le feu des groupes de défense des droits de l’homme pour avoir repoussé la plupart des intrus en vrac, ce qui est illégal au regard du droit international.

    Et dans ce qui ressemble à une affirmation de sa souveraineté sur Ceuta, que de nombreux nationalistes marocains considèrent comme une colonie de Madrid avec la ville espagnole voisine de Melila, l’Espagne a déployé des soldats à la frontière. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a également fait un voyage rapide dans la ville accablée.

    La région du Sahara occidental s’étend le long de la côte atlantique de l’Afrique et abrite environ 600 000 personnes. Depuis que le Maroc a annexé le territoire en 1975, comblant ainsi le vide laissé par le retrait de l’Espagne en tant que puissance coloniale, la communauté internationale est divisée sur sa reconnaissance, la plupart des pays soutenant les efforts déployés depuis longtemps par les Nations unies pour trouver une solution négociée.

    L’annonce par les États-Unis, à la fin de l’année dernière, de leur soutien à la revendication de Rabat – en échange de la normalisation des relations diplomatiques du Maroc avec Israël – a sapé ces efforts, ralliant d’autres pays derrière la proposition du Maroc d’accorder une plus grande autonomie au territoire.

    La promotion d’un référendum d’autodétermination a été le principal objectif de M. Ghali, qui a été élu président de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée en 2016. Il a auparavant occupé le poste de ministre de la défense de cette république et a été diplomate du Polisario en Espagne (1999-2008) et en Algérie (2008-2015).

    Ghali, qui portait des treillis de combat alors qu’il prenait la parole en février lors d’un défilé militaire marquant le 45e anniversaire de la RASD, a appelé la nouvelle administration américaine du président Joe Biden à trouver une solution qui permettrait aux Sahraouis « de jouir de leur droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance. »

    À l’hôpital San Pedro de Logrono, il y a peu de signes de la présence de l’homme fort du Polisario. Des personnes connaissant son état de santé disent qu’il est sorti récemment de trois semaines de soins intensifs. Un agent de sécurité effectue des contrôles d’identité sur le personnel médical et les visiteurs qui entrent dans le service COVID-19. À l’intérieur, Ghali reçoit une visite quotidienne de son médecin personnel, un médecin algérien, selon un rapport de police vu par l’Associated Press.

    « Ils ont probablement choisi cet endroit parce que rien ne se passe jamais ici, et que nous faisons rarement la une des journaux », a déclaré Milagros Capellán, 64 ans, une habitante du quartier, en quittant l’hôpital après un contrôle médical. « Cela semble étrange que cela soit lié aux très tristes développements à Ceuta ».

    Les responsables des services de renseignement marocains savaient où se trouvait Ghali depuis le moment où le jet algérien transportant Ghali a atterri en Espagne le mois dernier, divulguant sa présence aux médias et exposant ce qui avait été conçu par l’Espagne comme une opération « humanitaire » secrète.

    « Qu’est-ce que l’Espagne attendait du Maroc en accueillant un responsable d’un groupe qui porte des armes contre le royaume ? » Le ministre marocain des droits de l’homme, Mostapha Ramid, a écrit sur Facebook mardi.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères a réagi le lendemain en rendant le Maroc responsable du chaos à la frontière : « Cela nous déchire le cœur de voir nos voisins envoyer des enfants, même des bébés… (car) ils rejettent un geste humanitaire de notre part », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya.

    Le ministère espagnol des Affaires étrangères a refusé de répondre aux questions de l’AP sur les raisons pour lesquelles il a accepté de traiter le Ghali alors que d’autres gouvernements européens avaient refusé. Un fonctionnaire au courant de la décision, qui a requis l’anonymat en raison de sa nature sensible, a déclaré que la demande a été faite directement à González Laya par son homologue algérien, Sabri Boukadoum.

    Avant que la demande ne soit acceptée, elle avait provoqué de profondes divisions au sein du cabinet de M. Sánchez, a précisé le fonctionnaire.

    À condition que son rétablissement se passe bien, l’avenir du Ghali est désormais entouré d’incertitudes. Sa localisation étant connue, un retour discret à Tindouf, en Algérie, où se trouvent les camps de réfugiés sahraouis, semble hors de question.

    Pour compliquer encore les choses, l’Audience nationale espagnole a rouvert mardi une enquête pour génocide datant de 2008 contre Ghali et 27 autres membres du Polisario. Un juge d’instruction avait classé l’affaire l’année dernière parce que le tribunal ne parvenait pas à localiser les accusés.

    Ghali doit également témoigner le 1er juin devant le même tribunal de Madrid dans le cadre d’un procès intenté en 2019 par un militant sahraoui qui affirme avoir été torturé dans les camps de réfugiés pour son opposition au Polisario.

    Le 10 mai, un officier de police a rendu visite au chef du Polisario pour lui remettre une convocation au tribunal pour le procès. Selon le rapport de police vu par l’Associated Press, Ghali a refusé de signer la convocation, demandant « plusieurs jours » pour consulter l’ambassade d’Algérie et d’autres conseillers.

    González Laya a déclaré que l’accord de l’Espagne avec Ghali ne concernait que le traitement médical, ce qui suggère que le gouvernement ne facilitera pas son départ immédiat. « S’il a des affaires en cours avec la justice espagnole, il devra se présenter (devant le tribunal) », a-t-elle déclaré à la radio publique espagnole.

    Derrière les actions en justice contre Ghali se cachent des groupes de Sahraouis alignés sur la position du Maroc. L’Asadesh, qui signifie Association sahraouie pour les droits de l’homme, accuse 28 membres du Polisario d’avoir tué, torturé, détenu illégalement et enlevé des prisonniers et sa propre population sahraouie, dont certains, selon le groupe, auraient été contraints de rester dans des camps de réfugiés contre leur gré.

    Pedro Altamirano poursuit également Ghali pour avoir prétendument inspiré les menaces que le journaliste espagnol et responsable d’une plateforme récemment créée pour soutenir la « réunification sahraouie » a reçues de la part de citoyens du net en ligne.

    « La seule chose qui ne peut pas arriver est que, par la main du diable, cet homme quitte le pays sans comparaître devant un juge », a déclaré Altamirano, qui soutient la revendication du Maroc sur le Sahara occidental.

    Associated Press, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Maroc,

  • Reuters : Un tribunal espagnol rejette l’arrestation du leader du Front Polisario

    MADRID (Reuters) – La Haute Cour espagnole a rejeté jeudi une demande d’arrestation du leader indépendantiste du Sahara occidental, dont l’admission dans un hôpital espagnol le mois dernier a provoqué la colère du Maroc, et qui survient après que des migrants aient traversé l’enclave nord-africaine espagnole de Ceuta.

    Brahim Ghali est accusé par des groupes de défense des droits de l’homme de crimes de guerre et doit encore passer par une audience préliminaire, a déclaré un porte-parole du tribunal, dans le cadre d’un conflit diplomatique plus large concernant le Front Polisario, un mouvement séparatiste qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc.

    Le Sahara occidental est un territoire contesté détenu par le Maroc depuis le milieu des années 1970. Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, se bat depuis lors pour obtenir son indépendance. Avant cela, le territoire était sous contrôle espagnol.

    La demande d’arrestation de Ghali avait été déposée par l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (Asadeh) et par un citoyen espagnol d’origine sahraouie, Fadel Breica. Ce dernier accuse Ghali d’avoir subi des tortures dans ses camps du Front Polisario en Algérie.

    Habituellement, le juge d’instruction accepte de telles demandes lorsque le tribunal estime qu’il y a un risque de fuite ou que les preuves peuvent être détruites, indiquent les experts.

    Ghali sera tout de même appelé à témoigner le 1er juin. Ghali et d’autres dirigeants du groupe sont accusés par des groupes de défense des droits de l’homme de génocide, de meurtres, de terrorisme, de torture et de disparitions.

    L’affaire en Espagne est la première étape d’une enquête qui pourrait déboucher sur un éventuel procès du chef du Front Polisario et survient après que des milliers de migrants ont quitté le Maroc à la nage pour rejoindre l’enclave nord-africaine de Ceuta, en Espagne, en début de semaine.

    Mais Ghali, qui est hospitalisé sous un pseudonyme, a refusé de signer la convocation. Une source proche de l’enquête judiciaire a déclaré qu’il pourrait ne pas se présenter car il pourrait détenir un passeport diplomatique algérien, lui conférant potentiellement une immunité.

    L’Espagne a accepté d’autoriser l’hospitalisation de Ghali à Logrono, dans le nord de l’Espagne, en tant que « geste humanitaire ».

    Avant la crise frontalière de cette semaine, les autorités marocaines avaient averti l’Espagne des répercussions de la présence de Ghali en Espagne sous un faux passeport algérien et un nom d’emprunt.

    Reuters, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • A Ceuta, l’Espagne et le Maroc jouent avec la vie de milliers de migrants

    La crise migratoire à Ceuta masque l’intention du Maroc de faire pression sur Madrid pour obtenir la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara Occidental.

    Selon les autorités espagnoles c’est « historique » : en 24 heures près de 8 000 migrants, dont 2 700 mineurs, sont rentrés, par voie terrestre mais aussi à la nage, sur le territoire de l’enclave coloniale espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. Le gouvernement espagnol du PSOE, Podemos et Izquierda Unida, a dépêché aussitôt l’armée pour expulser immédiatement près de la moitié des arrivants. Les images sont terribles, des femmes, des enfants et même des bébés sous le choc, fatigués, tremblant de froid et de peur, sont réprimés et poursuivis par les forces de sécurité espagnoles.

    Le gouvernement espagnol, qui se targuait d’être le « gouvernement le plus progressiste l’histoire » du pays, a décidé d’expulser les majeurs entrés illégalement dans son territoire colonial d’Afrique et d’accueillir une partie des mineurs dans le territoire espagnol de la péninsule. Ce qui commence déjà à créer de sérieux remous politiques et des oppositions xénophobes.

    Il faut savoir que les frontières des enclaves coloniales espagnoles en Afrique, Ceuta et Melilla, sont parmi les frontières les plus sévèrement gardées. Comme l’affirme Le Monde, « pour empêcher les traversées clandestines, les huit kilomètres de frontière entre le royaume chérifien et la ville de Ceuta sont surveillés par des miradors et des caméras vidéo et fermés depuis le début des années 2000 par une double clôture, dont la hauteur a été rehaussée, passant de trois à six mètres en 2005. En 2020, les autorités espagnoles ont annoncé de nouveaux travaux destinés à porter sa hauteur à dix mètres par endroits. Le point de passage à Melilla est tout aussi surveillé, avec une triple clôture d’une longueur d’environ douze kilomètres ». A cela il faut ajouter des accords passés avec la réactionnaire monarchie marocaine qui en échange d’une « assistance » économique se charge de surveiller la frontière de son côté et ainsi devient le « sous-traitant » de l’Europe forteresse.

    Autrement dit, la traversée de ces frontières par des milliers de personnes en quelques heures n’est possible que s’il y a une décision délibérée de les laisser passer. Le nombre de migrants arrivés à Ceuta en 24h a été plus important que les arrivées cumulées dans les enclaves espagnoles en 2018 et 2019.

    Il est évident que les autorités marocaines ont « libéré la zone » pendant quelques heures pour envoyer « un message » à l’Espagne. Mais pourquoi ? En avril dernier le chef du Front Polisario, Brahim Gali, qui se bat pour l’indépendance du Sahara Occidental, a été accepté dans un hôpital à Logroño en Espagne pour se faire soigner du Covid-19. Il y a été accepté sous un faux nom. Cela a envenimé les relations entre l’Espagne et le Maroc car le royaume prétend annexer le Sahara Occidental. Le gouvernement espagnol a déclaré qu’il s’agissait d’une décision relevant d’une question « humanitaire », à la demande de l’Algérie qui soutient le Front Polisario et est en même temps un partenaire stratégique de Madrid puisque l’Algérie est le principal exportateur de gaz vers l’Espagne.

    Le Maroc, à l’instar de ce que fait régulièrement la Turquie, a décidé « d’ouvrir » ses frontières aux migrants pour faire pression sur l’Espagne. Beaucoup à Madrid et dans les capitales européennes dénoncent un « chantage inhumain ». Or, c’est précisément l’Union Européenne qui a donné ce pouvoir au Maroc en sous-traitant la « protection » de ses frontières. L’Espagne et l’UE peuvent crier hypocritement au scandale, ils continueront à financer le Maroc pour qu’il garde leurs frontières.

    En ce sens, le journal espagnol El Pais écrit dans un éditorial : « face à ce scénario, l’Espagne et l’UE feraient bien de faire comprendre par les canaux appropriés que des épisodes de ce genre ne feront pas avancer les intérêts marocains d’un millimètre, ni sur la question sahraouie ni sur la question de l’aide économique ». Mais le jour même on apprenait que la justice espagnole convoquait le leader du Front Polisario dans le cadre de procès qui pèsent sur lui au Maroc, dont un l’accusant notamment de crime contre l’humanité. Il s’agit d’une manœuvre qui vise clairement à apaiser les relations avec le Maroc.

    Avec cette affaire, nous voyons comment le drame des migrants qui mettent en danger leur vie en tentant d’arriver sur le sol européen à la recherche de meilleures conditions de vies est utilisé comme une monnaie de marchandage par ces Etats réactionnaires. L’Espagne et l’UE offrent des faveurs économiques au Maroc en échange de la protection de leurs frontières et du contrôle du flux migratoire. Le Maroc, lui, profite de ce levier offert par les impérialistes pour négocier non seulement des faveurs économiques mais également géopolitiques.

    Mais cette attitude néfaste du royaume n’est pas étonnante. En novembre dernier le Maroc a négocié avec les Etats-Unis la « normalisation » de ses relations avec l’Etat colonialiste d’Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental. De cette façon Rabat non seulement avançait dans son projet colonisateur au Sahara mais par la même occasion abandonnait la cause de la libération nationale palestinienne. Le Maroc rejoignait ainsi tout un groupe de monarchies et dictatures arabes ennemies de la Palestine.

    Les puissances impérialistes, à commencer par la France, même si elles sont plus précautionneuses sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, voient cette normalisation des relations avec Israël d’un très bon œil. La France de son côté a intérêt à une reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental étant donné ses projets de faire du pays un point d’appui pour la création de corridors commerciaux depuis la Méditerranée jusqu’en Afrique de l’Ouest.

    Tous ces éléments donnent des ailes au Maroc pour faire pression sur l’Espagne et sur l’UE afin qu’ils reconnaissent sa souveraineté. C’est pour cela que dans les pays impérialistes le mouvement ouvrier doit rejeter avec force les discours xénophobes et réactionnaires, se battre pour mettre fin à « l’Europe forteresse » et imposer l’ouverture des frontières et un accueil décent pour les migrants fuyant la misère, les guerres ou les dérèglements climatiques provoquées par les puissances impérialistes elles-mêmes.

    NPA, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migrants,

  • Maroc : Mohamed VI un roi sans compassion pour son Peuple

    Par Docteur Abdel Boudemagh

    Quelle image terrible que celle d‘un bébé marocain sauvé par la Guardia espagnole au large de Ceuta.

    Plus de 8000 migrants marocains sont entrés dans les eaux territoriales espagnoles avec l’espoir de trouver refuge en Espagne, Porte d’entrée de l’Europe.

    Un peuple Marocain humilié, affamé est prêt à quitter un royaume corrompu qui tourne le dos au Peuple Palestinien, fait la guerre aux Sahraouis avec un roi Mohammed VI sans compassion prêt à tout pour sauver son trône.

    Algérie54, 19 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, Mohammed VI,

  • Afflux de migrants marocains vers l’Espagne: Sévère rappel à l’ordre du Maroc

    L’arrivée, lundi, de 6000 migrants marocains sur les côtes de Ceuta en Espagne, a suscité, mardi, une large vague d’indignation auprès du gouvernement espagnol, de l’Union européenne et des formations politiques, appelant le Maroc à « respecter ses engagements et à fournir d’avantage d’efforts en matière de lutte contre le phénomène de la migration clandestine ». Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a, après avoir qualifié l’afflux de migrants marocains de « crise grave pour l’Espagne et l’Europe », a promis de « rétablir l’ordre (…) dans (la) ville et aux frontières le plus rapidement possible », notant qu’il se rendra sur place. L’Union européenne a condamné, pour sa part, vivement l’afflux de migrants marocains, jugeant la situation « d’inquiétante ». « Il est inquiétant qu’au moins 6.000 personnes, dont un grand nombre d’enfants, aient rejoint Ceuta à la nage, en mettant leur vie en danger. Beaucoup ont dû être secourus, une personne est morte », a déclaré la Commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, rappelant que « les frontières espagnoles sont les frontières de l’Europe ».

    De leur coté, plusieurs formations politiques espagnoles ont condamné le flux migratoire partant du Maroc, appelant les autorités marocaines à assumer leurs responsabilités et agir vite et efficacement. Le porte-parole de la Coalition Caballas, Mohamed Ali, a mis en garde contre la « gravité » de ce qui s’est passé et a annoncé qu’il serait à la disposition du gouvernement de Ceuta pour exiger que le gouvernement accorde la « plus grande attention » à Ceuta.
    « Notre terre ne devrait pas souffrir du différend de politique étrangère entre l’Espagne et le Maroc », a-t-il déclaré.
    La dirigeante du Mouvement pour la dignité et la citoyenneté « MDyCà, Fatima Hamed, a qualifié ce qui vient de se produire de « drame », soulignant que la ville de Ceuta n’est pas prête à accueillir autant de monde et à faire face à un tel phénomène. »Ceuta n’est pas préparée à des situations pareilles », a-t-elle déclaré sur son compte Twitter, critiquant l’Union européenne, « pour ne avoir pris les mesures nécessaires pour y faire face ». De son côté, la section du parti Vox à Ceuta a sévèrement critiqué la passivité des autorités marocaines face à un tel drame, appelant le gouvernement à dépêcher « d’urgence l’armée et de la marine à la frontière avec le Maroc pour freiner la pression migratoire ».

    Politique de chantage

    Le président de Vox Ceuta, Juan Sergio Redondo, a rappelé que sa formation n’a jamais cessé de mettre en garde contre le « chantage du Maroc », rappelant que l’Espagne devrait dénoncer le Maroc devant les instances internationales pour que le pays soit sanctionné économiquement et politiquement ».

    Le chef du Parti populaire au niveau national, Pablo Casado a, après avoir, condamné l’afflux des migrants marocains, a appelé le gouvernement espagnol « à garantir immédiatement l’intégrité des frontières et à coordonner avec le Maroc le retour des immigrés dans leur pays ». Les relations diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc se sont tendues depuis l’accueil en Espagne, fin avril, du président sahraoui et chef du Front Polisario, Brahim Ghali, venu pour des soins. La baisse de vigilance des gardes- côtes marocains au niveau des frontières avec l’Espagne est, pour beaucoup d’observateurs, « une façon pour le Maroc de dénoncer l’attitude du gouvernement Espagnol ». La ministre espagnole des Affaires étrangères a précisé encore une fois que l’accueil en Espagne du président sahraoui Brahim Ghali, était pour des soins, dénonçant implicitement les autorités marocaines. « Je ne conçois pas que l’on puisse mettre en danger la vie de mineurs dans la mer comme nous l’avons vu ces dernières heures à Ceuta », que cela puisse être « une réponse à une action humanitaire », a déclaré Arancha Gonzalez Laya dans une interview tard lundi soir à la radio Cadena Ser.

    Le Maghreb, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, chantage à la migration, Sahara Occidental, Union Européenne, UE,

  • Robles au Maroc : « On ne joue pas avec l’Espagne »

    Margarita Robles met en garde le Maroc : « One ne joue pas avec l’Espagne. Nous n’accepterons pas le moindre chantage ».

    La ministre de la Défense, Margarita Robles, a accusé jeudi le Maroc de soumettre l’Espagne à un « chantage » à la frontière avec Ceuta et de violer les règles du droit international. « Nous n’accepterons pas le moindre chantage ou la moindre remise en cause de l’intégrité territoriale », a-t-il prévenu. « Nous n’accepterons pas de chantage, l’intégrité de l’Espagne n’est pas négociable ni en jeu et nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour garantir l’intégrité territoriale et surveiller les frontières », a déclaré avec force M. Robles dans une interview sur RNE, recueillie par Europa Press. Dans ce contexte, il a accusé le Maroc de violer les règles du droit international en « jetant » ses citoyens, y compris des mineurs, pour traverser la frontière avec l’Espagne, et a insisté sur le fait que la position du gouvernement est « énergique » contre ce type de « chantage ». « Il ne faut pas badiner avec l’Espagne », a-t-il prévenu. M. Robles a parlé d’une crise « très grave » qui, selon lui, ne peut être « négligée » et espère que le Maroc a « tiré les conclusions » de la réponse de l’Espagne et de l’Union européenne. J’espère que le Maroc se conforme aux règles minimales du droit international », a-t-il déclaré. Il s’agit d’une agression contre les frontières de l’Espagne et de l’Union européenne, ce qui n’est pas acceptable en droit international ». Il a également mis l’accent sur l’aspect humanitaire de la crise, accusant le Maroc d’ »utiliser » les enfants « en contournant toute règle de droit international ». Contre cette attitude, il a salué l’exemple donné par les membres des forces armées, de la police nationale, de la garde civile et des ONG qui secourent les personnes arrivant à Ceuta. « J’aime à penser que le Maroc respectera les normes minimales et aura tiré des conclusions. Il y a une conclusion très claire, c’est que nous n’accepterons pas de chantage », a-t-il réitéré, soulignant que sur la scène internationale, l’Espagne est un pays « sérieux, solide et fiable ».

    Le Maroc « saura en tirer les conséquences ».

    La ministre de la Défense a également reconnu qu’elle ne comprend pas l’objectif du Maroc avec ce « chantage », car « ils ne pourront pas faire face à l’Espagne ». Elle a cité le Maroc comme un « voisin et ami » mais estime qu’il doit « reconsidérer ce qu’il a fait ». « Je suis sûr que la diplomatie marocaine saura en tirer les conséquences », a-t-il dit. Sans donner de détails sur le déploiement militaire, M. Robles a rappelé que les forces armées ont une présence permanente à Ceuta, comme à Melilla et dans presque toutes les villes espagnoles, et a expliqué qu’elles travaillent à la frontière en coordination avec les troupes des forces et corps de sécurité de l’État. En outre, il a défendu les performances et le « professionnalisme » des services de renseignement, bien qu’il ait évité de donner des détails car le travail des 3 000 membres du Centre national de renseignement (CNI) est toujours secret. Mme Robles a également défendu la décision de la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, en Espagne pour des raisons humanitaires, qui, a-t-elle rappelé, « sont une autre composante du droit international ». Il a déclaré qu’il n’était pas dans le détail de l’affaire car la décision correspondait à Laya, mais a insisté sur le fait que « les déclarations humanitaires sont prévues par le droit international ».

    Appels à l’unité à PP et Vox

    En ce qui concerne la position des partis d’opposition, il a demandé de soutenir le gouvernement et de laisser de côté la politique « partisane » dans les affaires d’État comme celle-ci ou comme l’a été la pandémie. Il a notamment reconnu qu’il ne comprend pas les critiques du gouvernement du président du PP, Pablo Casado, à qui il a demandé de faire de la « vraie » politique. « Je comprends qu’un parti veuille atteindre le gouvernement, mais pour ce faire, vous ne pouvez pas faire de la politique partisane et affaiblir ce pays », a-t-il appelé en référence au « populaire ». Il a également critiqué la position de Vox, qui a déclaré que faire de la « politique » avec des questions telles que l’accueil des mineurs immigrés montre « un manque d’humanité et de sensibilité ». Et il a souligné que les forces armées ne peuvent être « patrimonialisées » par quiconque et qu’elles démontrent chaque jour par leur travail qu’ »elles doivent servir tous les citoyens », indépendamment de tout positionnement politique. Après le leader de Vox, Santiago Abascal, a demandé à Ceuta une militarisation de la frontière, Robles a exclu l’ »opportunisme dans la politique » et a critiqué que vous voulez obtenir « la rentabilité dans la clé partisane » de questions comme celle-ci. Face à cela, il a exclu que la position de United We Can sur le Sahara n’ait rien à voir avec la crise avec le Maroc et a assuré que le gouvernement est uni pour envoyer au Maroc un message « fort ».

    MSN, 20 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, pression migratoire, chantage, marocains, espagnols, Margarita Robles,