Étiquette : Espagne

  • Algérie/ Le prix de la désillusion (Edito de Liberté)

    Le contraste est saisissant : au moment où le régime s’emploie, la tête dans le guidon, à mener à bon port son entreprise de restauration autoritaire, des jeunes quittent le pays, par vagues successives et au moyen d’embarcations de fortune, en quête de cieux plus cléments sur l’autre rive de la Méditerranée. En l’espace de deux jours, pas moins de trente embarcations de harraga, ces “brûleurs de frontières”, sont arrivées sur les côtes espagnoles, selon la presse locale.

    Durant les deux premiers mois de l’année en cours, les deux tiers des migrants arrivés en péninsule ibérique sont des Algériens. En 2020, alors que le pays était en confinement total, dans le sens le plus large du terme, plus de 11 000 Algériens ont quitté le pays. Loin d’être exhaustifs, ces chiffres sont appelés à augmenter dans les prochaines semaines, étant entendu que la période estivale demeure la plus propice et la plus favorable pour les traversées. Et comme le redoutent, d’ailleurs, les autorités espagnoles, leur pays risque de faire face dans les prochains mois à la pire vague migratoire des dix dernières années.

    Ni la pandémie, ni la crise économique qui frappe l’Europe, ni les conditions drastiques de séjour, ni la traque des autorités, autant espagnoles qu’algériennes, encore moins la crainte de périr en mer ne semblent dissuader ces jeunes, de plus en plus nombreux, dont des femmes, de tenter l’aventure en quête d’un soupçon de bonheur qu’ils peinent à trouver dans leur pays.

    Cette recrudescence d’un phénomène, pourtant en net reflux durant la première année du Hirak populaire, signe, sans aucun doute, la désillusion qui a désormais gagné cette frange de la population précarisée, sans perspectives, dont la situation sociale s’est aggravée par les conséquences de la pandémie. Elle traduit aussi ce confus sentiment d’étouffement, d’absence de lisibilité et de projection sur l’avenir dans un contexte marqué par un statu quo mortifère.

    Faute d’offre politique à la mesure des aspirations pour le changement exprimé par les Algériens depuis février 2019 et à la mesure des espoirs suscités par la formidable mobilisation, le régime, par mépris, cécité, manque de clairvoyance ou par hostilité au changement, n’a pas réussi le pari de conforter cette espérance.

    Comment parviendra-t-il à rétablir la confiance, clé de voûte de la crise, à remobiliser ces jeunes qu’il n’hésite pas à tenter d’amadouer et à les convaincre que leur devenir est chez eux ? Sans changement de paradigmes de gouvernance, sans une véritable vision de rupture, la mission est quasi impossible. En attendant une hypothétique approche de nature à semer l’espoir, le pays continuera à dévorer ses enfants. Sur terre et en mer.

    Liberté, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, embarcations de fortune, harga, harragas, Espagne,

  • Bloomberg : Le Maroc risque de se brouiller avec la deuxième puissance européenne alors que l’Espagne accueille son ennemi

    Le premier ministre marocain a condamné l’Espagne pour avoir accueilli le chef d’un mouvement qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental contesté, signalant une possible deuxième querelle entre le royaume et un partenaire européen majeur.

    Le gouvernement prévoit une « réponse appropriée » à la présence du chef du Front Polisario en Espagne, a déclaré le premier ministre Saad Eddine El Othmani aux législateurs dans la capitale marocaine, Rabat, lundi. La nation nord-africaine est déjà embourbée dans un conflit avec l’Allemagne, qu’elle accuse d’avoir une « attitude négative » concernant le Sahara occidental.

    Un responsable du Polisario a été cité par l’agence de presse algérienne la semaine dernière comme ayant déclaré que son leader Brahim Ghali était traité pour le coronavirus en Espagne, l’un des principaux partenaires commerciaux et d’investissement du Maroc. Les porte-parole du gouvernement espagnol n’ont pas été en mesure de commenter immédiatement.

    Le Maroc a rappelé son ambassadeur d’Allemagne la semaine dernière pour consultations, après avoir suspendu au moins certains contacts diplomatiques en mars.

    Bloomberg, 10 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Allemagne, Sahara Occidental, front Polisario, Brahim Ghali,

  • L’Espagne s’attend à la pire vague d’immigration clandestine de ces 10 dernières années qui va déferler depuis l’Algérie

    L’Espagne sera confrontée au cours de cette année 2021 à la « pire vague d’immigration clandestine de ces 10 dernières années » qui va déferler essentiellement sur les plages espagnoles depuis les… côtes algériennes. C’est du moins ce qu’affirme tout haut l’expert en politique migratoire, Ruben Pulido, qui s’est exprimé le 8 mai dernier dans les colonnes du quotidien espagnol Ok Diario.

    Ce média espagnol a révélé que Dimanche 9 mai, en à peine 48 heures, plus de 30 embarcations d’immigrants illégaux sont arrivées sur les côtes d’Almeria. Le nombre de personnes arrivées à bord de ces embarcations n’a pas été précisé, mais la majorité de ces migrants sont des Algériens et ces embarcations ont pris la mer depuis les localités algériennes des wilayas de l’ouest comme Mostaganem ou Ghazaouat, dans la wilaya de Tlemcen.

    Ces chiffres font très peur se selon Ruben Pulido car il s’agit d’une « hausse assez notable par rapport aux données des dernières années », a expliqué le même expert espagnol d’après lequel « les prévisions pour les mois à venir sont sombres et pourraient nous mettre face à la pire vague d’immigration illégale des dix dernières années « . Le même expert a indiqué qu’il faut également comptabiliser les embarcations qui n’ont pas été interceptées par les gardes côtes espagnols ce qui augmenterait le chiffre des arrivées depuis les côtes du Maghreb notamment les côtes algériennes.

    D’après Ruben Pulido, la situation s’aggrave en Algérie à cause de l’entrée en jeu de réseaux tunisiens qui proposent aussi d’organiser des traversées depuis le sol algérien. « Selon des sources algériennes, la situation à la source est assez incontrôlée après que des trafiquants tunisiens aient également pris part aux départs depuis le sol algérien », a affirmé ainsi cet expert espagnol pour mettre en garde les autorités de son pays qui sera pris d’assaut par une vague déferlante de Harragas Algériens.

    Il est à souligner que depuis 2020, la harga des Algériens vers l’Espagne a pris une dimension totalement dramatique. En 2020, 231 harragas algériens sont morts noyés en tentant de travers la Mer Méditerranée pour rejoindre l’Espagne, selon le rapport annuel de l’ONG espagnole « Caminando Fronteras », publié récemment. L’ONG, qui surveille les flux migratoires, a recensé 23 naufrages sur la route menant des côtes algériennes vers les côtes des îles Baléares et d’Almeria. Selon la même source, au total, 2170 migrants sont morts en tentant la traversée vers l’Espagne contre 893 en 2019, soit une hausse de 143 %.

    L’Espagne a enregistré l’arrivée sur son sol de 41 000 migrants en 2020, ce qui la place en tête des pays européens, loin devant l’Italie et la Grèce, qui ont enregistré respectivement le débarquement de 34 100 et 15 000 migrants. Selon les chiffres de la police espagnole, sur les 41 000 migrants arrivés en Espagne, 11 200 sont de nationalité Algérienne.

    Ainsi, des milliers d’algériens ont tenté de rejoindre, l’année écoulée, les côtes européennes, particulièrement, espagnoles. Entre ceux qui ont réussi à rallier la rive Nord de la Méditerranée, et ceux qui sont morts noyés. Plus de 8000 d’entre eux ont été arrêtés par les gardes côtes algériennes, selon le bilan opérationnel de l’armée nationale populaire (ANP) pour l’année 2020, publié samedi dernier sur le site web du ministère de la Défense nationale.

    Algérie Part Plus, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, migration,

  • Maroc : La schizophrénie expansionniste et agressive du Makhzen

    Le Think Tank Institut pour la sécurité et la culture a présenté jeudi dernier un rapport selon lequel, il met en évidence la politique d’agression menée par le Maroc contre ses voisins, révélé par le site Vozpópuli.

    Évoquant les conséquences dangereuses de la décision tweetée du président américain sortant Donald Trump concernant la prétendue » marocanité « des territoires sahraouis, sur la région du Maghreb et sur la Méditerranée , le Think Tank Institut pour la sécurité et la culture, alerte sur les visées expansionnistes de la monarchie alaouite, et son œil agressif sur le détroit de Gibraltar

    Il convient de souligner que ce rapport de 32 pages, s’intitule Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire pour l’Espagne, préparé par le docteur en sécurité internationale Guillem Colom Piella, ainsi que par les analystes Guillermo Pulido Pulido et Mario Guillamó Román.

    Les auteurs sont persuadés qu’ »une partie de la mentalité et de la culture stratégique marocaines » soutient un programme d’expansion territoriale « conforme à l’ancien concept du « Grand Maroc » » : « Comme le Premier ministre marocain, Saad Eddine El Othmani, l’a récemment exprimé, une fois qu’ils contrôleront pleinement le Sahara occidental, les places de Ceuta et Melilla devraient être à l’ordre du jour ».

    Le rapport cite l’Algérie

    Pour les auteurs du document, la monarchie alaouite ne lésine pas sur les moyens diplomatiques, militaires et médiatiques pour chiper à l’Algérie, le rôle de l’Etat-pivot dans la région. « Le Maroc a annoncé un plan de réarmement sur cinq ans que de nombreuses sources considèrent comme le pilier pour atteindre la suprématie militaire régionale », notent les auteurs, qui chiffrent ces intentions à 22 milliards de dollars, avec le soutien des États-Unis et de l’Arabie saoudite.

    L’Espagne et l’Algérie, considérés comme ennemis par la doctrine militaire marocaine

    Pour le régime du Makhzen, l’Algérie et l’Espagne sont les principaux ennemis avérés, comme l’atteste le rapport sur la doctrine militaire marocaine, élaborée en 1960 (lire : Pour une nouvelle stratégie de défense intégrée) ?.

    D’ailleurs, le régime du Makhzen à l’instar de l’entité sioniste, n’a jamais ratifié les accords de bornage de ses frontières, dont la constitution marocaine ne délimite pas, sous le mensonge du « Grand Maroc » et qui ne reconnaît pas les frontières héritées à l’indépendance.

    La guerre des sables menée contre l’Algérie, ses revendications territoriales expansionnistes et sa colonisation des territoires sahraouis, en violation du droit international, sont autant d’indicateurs sur la doctrine de cette monarchie aux abois, et qui vient de franchir un nouveau palier de la trahison, en normalisant avec l’entité sioniste, pour sauver le trône, sous l’œil du représentant du lobby sioniste André Azoulay, l’architecte de la répression du peuple marocain au profit des intérêts de l’entité sioniste.

    Algérie54, 9 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Algérie, défense, armement,

  • En 48h : 30 embarcations au départ d’Algérie interceptées en Espagne

    Le chiffre fait froid dans le dos, des dizaines de jeunes Algériens ont fui le pays en deux jours seulement. Des experts espagnols en politique migratoire parlent d’un phénomène qui est loin d’être contrôlé en Algérie, et d’une « pression migratoire alarmante » que l’Espagne est en train de subir ces derniers mois.

    Plus de 30 embarcations qui transportaientdes migrants Algériens ont été interceptées en seulement 48 heures, sur les côtes d’Almeria, dans le sud de l’Espagne, ont indiqué les agentsdéployés sur lieux, comme cela a été rapporté hier par le journal espagnol Ok Diaro. La même source, qui cite Ruben Pulido expert en politique migratoire, précise que plus de 150 embarcations ont été interceptées cette année en Espagne, et que cela « représente une augmentation assez remarquable comparé aux données de ces dernières années ».

    La situation est alarmante

    L’expert en politique migratoire a déclaré également qu’il s’agit d’une « pression migratoire alarmante », et que « selon des sources algériennes, la situation à l’origine est assez incontrôlée vu que des trafiquants tunisiens aient aussi participé à ces expéditions au départ du sol algérien ». Le spécialiste a également indiqué que le nombre des embarcations interceptées ne reflétait pas le nombre réel de migrants qui arrivent en Espagne, et qu’il « y a beaucoup de bateaux qui sont considérés comme non interceptés, et on ne sait toujours pas où se trouvent ces immigrants illégaux qui étaient à bord ». « Les prévisions pour les mois à venir sont désastreuses et pourraient nous mettre face à la pire vague d’immigration clandestine de ces dix dernières années », selon Rube Pulido, qui a également souligné le manque de moyens et d’effectif dont souffrent les instances spécialisées en Espagne qui se retrouvent dans l’incapacité à faire face à ce phénomène.

    Le Midi Libre, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, migration, pateras, harga, harragas,

  • Gonzalo Escribano : « La transition énergétique peut générer des problèmes politiques pour l’Espagne dans son voisinage ».

    Le directeur du programme Énergie et Climat de l’Institut royal Elcano prévient que les changements ne doivent pas se limiter aux pays riches et constate un changement d’habitudes : « Est-il nécessaire de se rendre à l’autre bout du monde pour passer cinq jours dans une station balnéaire ? »

    Gonzalo Escribano dirige le programme Énergie et climat de l’Institut royal Elcano et est professeur de politique économique à l’Université nationale d’enseignement à distance (UNED). Titulaire d’un doctorat en économie et en administration des affaires de l’université Complutense de Madrid, son programme de recherche est axé sur les questions énergétiques internationales telles que la dimension extérieure de la politique énergétique espagnole et européenne, la géopolitique et la géoéconomie de l’énergie, entre autres.

    Quels changements en matière énergétique la transition écologique entraînera-t-elle ?

    Il est très difficile de donner une réponse car cela touche de nombreux termes, mais en simplifiant, il y a quelques tendances qui sont claires. La durabilité est une question fondamentale et elle imprègne le grand public. La pandémie a accéléré cette tendance et nous a envoyé un message du futur. Les déplacements ont été réduits, le télétravail a été encouragé ? Ce sont des tendances qui vont se consolider afin de construire un monde meilleur. Les universitaires, par exemple, je ne pense pas que nous irons à Bruxelles à cinq heures du matin pour en revenir à sept heures du soir. Nous allons avoir une vie plus axée sur la suffisance. Avons-nous besoin que la maison soit à 18 degrés en été et à 26 en hiver ? Avons-nous besoin d’aller à l’autre bout du monde pour passer cinq jours dans une station balnéaire ? Ces changements doivent être encouragés par une politique d’incitation appropriée.

    Combien de temps faudra-t-il à l’Espagne pour éliminer l’énorme dépendance énergétique étrangère qui pèse sur sa balance commerciale ?

    L’Espagne devrait être l’un des pays qui bénéficieront le plus de la transition énergétique et des énergies renouvelables. Mais cela ne doit pas nous réjouir car, d’un autre point de vue, nous serons l’un des plus touchés par le changement climatique et ses effets. Le coût de l’inaction est très élevé et nous devons atténuer le changement climatique. Le pays aurait la capacité d’être autosuffisant grâce à la combinaison de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne, de l’énergie pompée, de l’hydrogène et des batteries….. Et nous pourrions même avoir un excédent énergétique qui pourrait être exporté vers l’Union européenne. Ce potentiel d’exportation ne signifie pas que nous cesserons d’importer toute l’énergie. Il est possible, par exemple, qu’en 2050 nous arrêtions d’importer du gaz d’Algérie, mais que nous importions de l’électricité du Maroc. En ce sens, nous devons examiner le coût géopolitique de la transition. Le Maroc y gagnera, mais l’Algérie exportera beaucoup moins. Si vous n’êtes pas en mesure d’assurer la transition de ce pays vers une économie renouvelable, un problème non pas économique, mais politique, se posera dans votre voisinage.

    Comment atténuer ces effets géopolitiques ?

    Il est très difficile de donner une solution à des pays qui vivent depuis 40 ans du pétrole et du gaz, en dilapidant les ressources sans construire une économie diversifiée. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des exportations de l’Algérie sont des hydrocarbures. Ils doivent maintenant le faire très rapidement, et il n’est pas facile d’attirer des investissements étrangers pour investir dans les énergies renouvelables car les risques réglementaires sont nombreux. Que peut-on faire ? Donnons-leur un horizon. Il ne s’agit pas de leur vendre toute la technologie et de les laisser mettre le soleil, mais de les aider à faire partie de la solution. Il sera possible d’importer de l’énergie solaire et de l’hydrogène de l’étranger, car il peut être plus efficace d’avoir un grand parc solaire dans le désert du Sahara ou un parc éolien sur la côte mauritanienne que sur la Costa del Sol, en raison des coûts, de l’acceptation par les touristes ? Les énergies renouvelables ne peuvent devenir un nouveau mercantilisme énergétique sans connexion entre les pays. Le développement de l’ensemble de la chaîne de valeur doit bénéficier à tous les pays et doit être un vecteur de développement. La transition énergétique ne peut être réservée aux riches. Il est important d’améliorer l’indépendance, de réduire la facture… mais tout n’est pas cela et peut-être avons-nous intérêt à avoir de bonnes relations avec le Maroc et l’Algérie.

    Sommes-nous confrontés à la fin du pétrole ?

    L’huile a encore une longue vie devant elle. Il sera plus cher parce qu’il sera pénalisé et sa consommation diminuera progressivement en Europe, mais il y aura encore une demande résiduelle jusqu’en 2050 et il sera alors nécessaire pour l’industrie pétrochimique. Ce n’est pas la fin du pétrole, jusqu’en 2040 ou 2050 il sera présent, avec le gaz, dans le mix.

    Reverrons-nous un jour un baril de pétrole au-dessus de 100 dollars ?

    Quiconque vous dit ce qui va arriver au prix du pétrole vous ment. Il y a beaucoup d’incertitude. La demande de pétrole dans les pays avancés est en baisse depuis plusieurs décennies et continuera de baisser. En Chine, la croissance est encore possible, mais elle ne sera pas aussi forte que par le passé. La demande a tendance à rester stable et cela soulage la pression. En outre, il existe des alternatives qui réduisent son inélasticité, comme la voiture électrique. Du côté de l’offre, il est très difficile de la contrôler. Le prix a été enfoncé et grâce à un accord entre les principaux pays producteurs, il est passé en un an de 0 à 70 dollars. Pour tenter de répondre à la question, je ne vois pas le prix du baril dépasser les 100 dollars à court terme. Pas tant pour des questions d’offre et de demande, mais pour des raisons de viabilité. Un prix aussi élevé détruirait une grande partie de la demande, tandis qu’un prix inférieur à 40 détruirait les entreprises productrices. Entre 50 et 70, tout le monde est content, les entreprises survivent et les États producteurs de pétrole tirent leur épingle du jeu.

    Face à la crise, les pays producteurs ont intensifié leur cartellisation, ajoutant la Russie à l’alliance de l’OPEP.
    La situation actuelle a engendré une grande discipline au sein de l’OPEP et a amené la Russie à se joindre à elle. Il s’agit d’une alliance qui n’a jamais eu lieu auparavant, ce qui est improbable, mais qui a fini par se produire et qui fonctionne pour eux. L’OPEP réfléchit à la manière de sortir du pacte de production actuel. C’est une cartellisation unique de l’Arabie Saoudite et de la Russie contre les frackers américains. C’est une défense à court terme, mais à moyen et long terme, ils ne peuvent pas se permettre de perdre des parts de marché.

    Le prix du CO2 est monté en flèche. Cela va-t-il accélérer la désindustrialisation de l’Espagne en raison d’une perte de compétitivité ?

    Le coût du carbone fait l’objet d’un débat très vif en Europe. Cela pose des problèmes de fuite de carbone et de perte de compétitivité de l’industrie par une concurrence déloyale avec d’autres régions qui ne paient pas. En Espagne, par exemple, nous importons de l’électricité produite avec du charbon marocain alors qu’ici nous fermons les mines. Le prix du carbone doit augmenter pour refléter l’externalité de la pollution. C’est le plus grand échec du marché de l’histoire et il doit être corrigé. L’externalité est toujours supérieure à ces 40 dollars, c’est-à-dire qu’elle continuera à augmenter pour refléter son coût réel.

    El Mundo, 7 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, énergies renouvelables, transition énergétique, Maroc, Algérie, électricité,

  • Le Maroc se met à dos l’Espagne et l’Allemagne

    Les relations diplomatiques entre le Maroc et les pays européens, notamment l’Allemagne et l’Espagne, continuent de se dégrader. Le royaume chérifien, après avoir fait du chantage à l’Espagne, se tourne vers l’Allemagne avec qui le froid s’est installé depuis plusieurs semaines. Plus récemment, Rabat a rappelé son ambassadrice à Berlin « pour consultation ».

    Ainsi, le torchon brûle toujours entre l’Allemagne et le Maroc. Le royaume chérifien a décidé, le 6 mai, de rappeler son ambassadrice à Berlin « pour consultation ». Le Maroc a dénoncé, dans un communiqué officiel, les « actes hostiles » de l’Allemagne, notamment sur le dossier du Sahara occidental.

    « La République fédérale d’Allemagne a multiplié les actes hostiles et les actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du royaume », peut-on lire dans le communiqué publié par le ministère marocain des Affaires étrangères. Il est fait allusion à l’attachement de l’Allemagne à une solution politique juste, durable et acceptée entre les deux parties, sous les auspices des Nations unies, concernant le Sahara occidental.

    Le ministère allemand des Affaires étrangères a réagi à cette décision, en indiquant ne pas avoir été informé par avance de la décision marocaine. Le ministère a affirmé « ne pas comprendre les accusations » proférées par Rabat. Il a déclaré notamment : « Nous sommes d’autant plus surpris par cette mesure que nous faisons des efforts constructifs avec la partie marocaine pour résoudre la crise ».

    L’Algérie est toujours citée
    Cette décision marocaine intervient quelques jours après les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères sur les relations qu’entretient son pays avec l’Espagne. Nasser Bourita avait remis en cause la solidité des rapports diplomatiques avec l’Espagne et s’était même demandé si l’Espagne souhaitait « sacrifier sa relation bilatérale » en raison de l’accueil, sur son territoire, du président de la RASD, Brahim Ghali.

    Le diplomate marocain avait ajouté que l’attitude espagnole pourrait lourdement affecter les relations entre les deux pays. Il avait rappelé que son ministère n’avait pas reçu de « réponses satisfaisantes et convaincantes » aux multiples questions adressées à son homologue espagnol.

    Pour les observateurs, cette attitude des Marocains relève surtout du chantage diplomatique. Le Maroc a décidé de mettre la pression contre ce pays européen aux positions tranchées concernant notamment le dossier du Sahara occidental. Dans la même optique, le Maroc reproche à ses « alliés » de consulter l’Algérie sur cette question. Bourita avait, à titre illustratif, reproché à l’Espagne de ne pas avoir pris le temps de consulter le Maroc, alors qu’elle a « coordonné » ses actions avec les « adversaires » du Royaume, allusion faite à l’Algérie. « Lorsqu’il s’agit de manigancer avec l’Algérie et le Polisario, le Maroc est en dehors des radars, mais lorsqu’il s’agit de parler de migration ou de terrorisme, le Maroc devient de nouveau important », accuse-t-il.

    ObservAlgérie, 09 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Allemagne, Espagne, Sahara Occidental, Algérie,

  • De Berlin à Madrid : Le chantage du Maroc, plonge Rabat dans l’isolement international

    En quelques jours, le régime marocain du Makhzen, a bien tenté d’influencer le cours des évènements en sa faveur, au sujet de la question de la décolonisation du Sahara Occidental, en procédant à une tension avec l’Allemagne, premier pays de l’Union Européenne, favorable à l’application du droit international et des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, pour ce qui est des conflits au Sahara Occidental et en Libye.
    Après avoir plié au diktat du tweet de Donald Trump, en normalisant avec l’entité sioniste, en prévision d’ » une reconnaissance de la marocanité » du Sahara Occidental, le régime du Makhzen heurtera à la souveraineté incontestable de Berlin, accrochée au respect du droit international, refusant tout chantage, comme il l’a bien exprimé, le ministère allemand des Affaires étrangères  qui qualifiera la décision marocaine de « malheureuse » et non « appropriée ». Berlin a clarifié à plusieurs reprises sa position sur le conflit du Sahara.

    Le ministère allemand des Affaires étrangères a qualifié de «regrettable» et «anormale» la décision du Royaume du Maroc de convoquer son ambassadeur à Berlin pour des consultations, ce qui, du point de vue du ministère allemand des Affaires étrangères, reste une «mesure inappropriée pour régler une crise diplomatique», selon une porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Berlin.

    La porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a poursuivi dans une déclaration aux médias vendredi dernier 7 mai 2021, que le gouvernement fédéral allemand avait demandé   à la partie marocaine des éclaircissements sur les raisons de cette mesure. Il a également déclaré que « les accusations et la nature des mots » dans la déclaration du ministère marocain des Affaires étrangères « ne reposent sur aucun fondement ».

    Même son de cloche exprimé par Madrid par la voix de sa ministre des affaires étrangères ,Arancha Gonzalez Laya qui indiquera  que «  l’Espagne n’avait rien à ajouter à ce qu’elle a dit jusqu’à présent », en réaction au communiqué du département de Nasser Bourita, publié le 7 mai et qualifiant l’accueil et l’hospitalisation de Brahim Ghali comme étant « un acte prémédité » par le voisin ibérique.

    Rabat réfute les raisons humanitaires invoquées par Madrid pour l’accueil du président sahraoui Brahim Ghali, hospitalisé en terre ibérique.

    Algérie54, 09 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Allemagne, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Barcelone : Explosion de joie et débordements

    BARCELONE, Espagne – Des célébrations de rue impromptues ont éclaté dans toute l’Espagne au moment où l’horloge a sonné minuit samedi, lorsque l’état d’urgence national de six mois visant à contenir la propagation du coronavirus a pris fin et que de nombreux couvre-feux nocturnes ont été levés.

    À Madrid, la police a dû faire sortir les fêtards de la place centrale de la Puerta del Sol, où les scènes de danse non masquée et les signatures de groupes ressemblaient à la vie nocturne pré-pandémique.

    Les adolescents et les jeunes adultes ont également afflué sur les places centrales et les plages de Barcelone pour marquer l’assouplissement des restrictions.

    « Liberté ! » a dit Juan Cadavid, qui reprenait contact avec des amis. Ce Barcelonais de 25 ans se réjouissait également à l’idée de reprendre le travail dans un restaurant étoilé au Michelin, fermé depuis sept mois en raison des restrictions liées à la pandémie.

    Associated Press, 09 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, déconfinement, Barcelone, restrictions,

  • Institut espagnol : La position de Washington et le réarmement du Maroc, une menace pour l’Espagne

    Le réarmement du Maroc et sa consolidation au Sahara pourraient constituer un défi pour l’intégrité territoriale de l’Espagne.

    La reconnaissance américaine intervient dans un contexte de faiblesse des rivaux marocains et de réorganisation des relations existantes dans la région.

    Des projets économiques tels que le port de Tanger-Med, qui concurrence directement, avec des avantages importants, Algésiras, Valence et Barcelone, sont un autre facteur de déstabilisation des intérêts de l’Espagne.
    Lire le rapport « Le Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire pour l’Espagne ».
    La récente reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental est le dernier d’une série de succès diplomatiques, politiques et économiques pour le royaume alaouite. En outre, la puissance politique et militaire croissante du Maroc représente des défis évidents pour les intérêts économiques européens et l’intégrité territoriale de l’Espagne. Telles sont les principales conclusions du rapport Le Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire pour l’Espagne, publié par l’Institut pour la sécurité et la culture et rédigé par Guillem Colom, Guillermo Pulido et Mario Guillamó.

    Cette reconnaissance, qui engage le Maroc à normaliser ses relations avec Israël et que, selon certains rapports, l’administration Biden n’a pas l’intention d’annuler, fait partie des accords d’Abraham, grâce auxquels les États-Unis espèrent que « la normalisation des relations entre les pays arabes les plus puissants et Israël obligera les Palestiniens à signer un accord de paix avec Jérusalem aux conditions les plus avantageuses pour Netanyahu ». Les accords d’Abraham visent également à améliorer les relations stratégiques et de sécurité afin de relever le grave défi stratégique que représente l’Iran.

    Les auteurs du rapport expliquent que le Maroc a pu profiter de cette stratégie américaine pour obtenir un succès diplomatique à très faible coût, car « Israël et le Maroc entretiennent depuis longtemps de profondes relations économiques, politiques et sécuritaires. » Il reste à voir quel serait le coût intérieur d’une normalisation officielle des relations du Maroc avec Israël.

    La reconnaissance américaine porte également atteinte à l’influence que l’Espagne et, surtout, la France conservent au Maghreb et renforce la position des États-Unis en tant que puissance d’équilibre par le biais de leur allié marocain. Dans un contexte de faiblesse des autres pays de la région, d’autonomie stratégique de l’Europe et d’influence sino-russe croissante, pour les Etats-Unis. « Le Maroc devient un pari solide en tant que garant de la sécurité régionale et un agent pour canaliser ses intérêts nationaux ».

    Sur le plan diplomatique, la reconnaissance américaine profite et renforce le royaume alaouite dans son différend avec l’Union européenne sur l’exploitation des eaux du Sahara occidental, ainsi que l’aspiration du Maroc à étendre son plateau continental à 350 miles nautiques et à étendre sa zone économique exclusive, entrant en conflit direct avec les eaux des îles Canaries. Les intérêts économiques de ces eaux vont au-delà de la pêche, car les monts sous-marins des îles Canaries sont riches en métaux tels que le tellure, le cobalt et le plomb. Le soutien américain pourrait enhardir le Maroc vis-à-vis de ses pays voisins et conduire le royaume alaouite à « prendre des décisions qui portent unilatéralement atteinte à la souveraineté d’autres États ». Une semaine après la reconnaissance de Trump, le Premier ministre marocain a défendu que « le jour viendra où nous rouvrirons la question de Ceuta et Melilla, des territoires marocains comme le Sahara ».

    Sur le plan économique, la reconnaissance américaine favorise l’ouverture de nouveaux marchés et donne un sérieux coup de pouce à la volonté de leadership économique du Maroc, qui est déjà la cinquième puissance économique d’Afrique et l’un des « Lions africains ». Le Sahara occidental s’inscrit dans les plans de développement économique du royaume alaouite, d’abord comme une source d’exportation, principalement de phosphates. Deuxièmement, il est essentiel pour le principal projet d’infrastructure du Maroc, le port de Tanger-Med. En tant que point final du réseau d’infrastructure commerciale de « l’axe Tanger-Dakar », son succès et sa vision future dépendent du transit libre et sûr des marchandises terrestres à travers le Sahara occidental. Troisièmement, le Sahara Occidental a des implications économiques et géopolitiques importantes en raison du projet de construction d’un gazoduc transsaharien reliant le Nigeria, le Maroc et l’Europe. L’essentiel est qu’en plus de fournir du gaz à 13 nations d’Afrique de l’Ouest, ce projet ébranlera le monopole gazier de l’Algérie.

    Ce dernier point est important par rapport au conflit historique entre le Maroc et l’Algérie et à la nouvelle course aux armements entre les deux pays. En plus de ses ambitions politiques et économiques, le Maroc aspire à la suprématie militaire régionale, pour laquelle il a notamment mené depuis 2017 un plan de réarmement quinquennal de 22 milliards de dollars avec le soutien des États-Unis et de l’Arabie saoudite. Ce réarmement a éliminé les principales faiblesses militaires du Maroc et a doté ses forces armées d’importantes capacités avancées, qui visent à détrôner l’Algérie, qui ne traverse pas son meilleur moment, en tant que principale puissance militaire régionale.

    Outre l’instabilité stratégique que cette course génère à court et moyen terme en Afrique du Nord, à long terme, le réarmement marocain pourrait poser un défi aux capacités militaires de l’Espagne. Ceci, ajouté à des projets économiques tels que Tanger-Med, qui concurrence directement et avec des avantages significatifs les ports d’Algeciras, de Valence et de Barcelone, et aux ambitions politiques et territoriales du Maroc, signifie que les intérêts économiques et l’intégrité territoriale de l’Espagne pourraient être sérieusement menacés à l’avenir.

    Instituto de Seguridad y Cultura, 06 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental, Donald Trump, intégrité terroriale, Ceuta, Melilla,