L’opération d’espionnage Pegasus menée par le Maroc contre plusieurs personnalités médiatiques et politiques internationales, dont des Algériens, n’a visiblement pas livré tous ses secrets. Le journal français Le Monde, qui est parmi les 17 rédactions internationales ayant révélé cette affaire, est revenu dans son édition d’avant-hier avec de nouvelles révélations confirmant l’utilisation par le Maroc du logiciel espion Pegasus pour surveiller des journalistes et personnalités en France et ailleurs.
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Pegasus : Le Monde enfonce le Maroc avec de nouvelles révélations
Des révélations basées sur une expertise effectuée par le laboratoire spécialisé dans l’analyse des logiciels d’espionnage Le Security Lab d’Amnesty Internationalindiquant que 40 téléphones des journalistes et personnalités espionnés, dont 15 en France ont été effectivement infectés par le logiciel Pegasus.Selon le même journal, « les experts ont fait parler les archives des téléphones d’Apple. Les iPhones ont ceci de particulier qu’à chaque fois qu’un composant d’IOS est lancé (par exemple pour prendre une photo ou envoyer un message), une trace est consignée dans la mémoire du téléphone ».« Des traces de composants qui n’ont pas été développés par Apple »Ainsi, les experts du Security Lab d’Amnesty « ont découvert dans cet historique des traces de composants qui n’ont pas été développés par Apple, totalement étrangers à IOS », précise-t-on encore.Dans « certains cas le fonctionnement de ces composants étrangers s’accompagnait de l’exfiltration de données. Autrement dit, la preuve qu’un logiciel espion s’était activé sur ces téléphones », a ajouté, en outre le média français. Autre preuve de l’existence de cette affaire d’espionnage, le journal Le Monde affirme que « les traces retrouvées par Le Security lab d’Amnesty international sur les téléphones ciblés par le Maroc sont similaires à celles découvertes par LookOut, une entreprise spécialisée dans la cybersécurité des appareils mobiles ».Le laboratoire « y avait alors découvert les mêmes noms de composants aujourd’hui exhumés par Amnesty International. La preuve qu’il s’agit d’un seul et même logiciel espion, en l’occurrence Pegasus ».Etiquettes : Maroc, France, Pegasus, Espionnage, #Maroc #Pegasus #NSOGroup #Espionnage -
Sahara occidental : Pegasus est l’aspect le plus soft que nous subissons de la colonisation (Ould Salek)
Colonisation du Sahara occidental : Pegasus est l’aspect le plus soft que nous subissons, souligne le chef de la diplomatie sahraouie au magazine français Marianne
Dans son dernier numéro, le magazine français Marianne, a publié un dossier sur les armes illégales auxquelles recourt le Maroc, comme la drogue, la menace migratoire et en dernier, le scandale du logiciel espion Pegasus utilisé les services marocains, contre alliés et supposés ennemis, pour maintenir sa colonisation du Sahara occidental à cette occasion, l’hebdomadaire a interviewé, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Salek, pour qui « l’espionnage est un crime contre le peuple sahraoui ».Selon lui, « pour le Front Polisario, il est l’un des aspects de la guerre que le Maroc a lancée depuis 1975 contre notre pays ». Le ministre sahraoui a rappelé que « Pegasus suscite une vague d’indignation dans le monde. Mais nous ne sommes pas surpris. Voilà des décennies que le Maroc piétine la légalité internationale ! Pegasus c’est l’aspect le plus soft de l’occupation que nous subissons ».A la question pourquoi Pegasus et le dossier sahraoui, le ministre a indiqué que « c’est le sujet central pour le Maroc », ajoutant que « même ceux qui soutiennent le régime alaouite dans son aventure militaire périlleuse- c’’est le cas de la France et de l’Espagne notamment, sont espionnés. »Pour lui, « aujourd’hui, le Maroc doute de tout le monde, de ses voisins, de ses alliés, de ses amis qui depuis des années, bloquent au Conseil de sécurité de l’ONU, la voie vers un véritable référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental ».Il a rappelé qu’après 45 ans, « ni la communauté internationale, ni l’Union européenne et pas plus l’Union Africaine, n’ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental », ajoutant que « dans son avis de 1975, la cour de justice internationale reconnaissait que notre pays, avant la colonisation espagnole n’avait aucun lien de suzeraineté avec le Maroc. Et la cour européenne de justice l’a rappelé en 2018 ».Le ministre a souligné que « Hassan II avait pris la décision de nous faire la guerre, mais il était aussi réaliste et avait accepté l’idée du référendum pour faire la paix. Malheureusement, avec son fils, nous sommes face à un régime persuadé qu’il gagnera par les armes, toutes les armes dont, bien sûr l’espionnage, mais aussi l’utilisation de la drogue ou la menace migratoire ».Sur le soutien de Paris à Rabat dans le dossier sahraoui, le ministre a estimé qu’«aujourd’hui, la France se place au côté de ce régime désuet, autocrate et féodal comme elle l’a fait depuis si longtemps en Afrique et elle en paie le prix son image est ternie ».Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Pegasus, logiciels espions, NSO Group, espionnage, #SaharaOccidental #Maroc #Pegasus #Espionnage #NSOGroup -
Le Maroc interdit temporairement d’utiliser Pegasus?
Pegasus : NSO interdit temporairement aux gouvernements l’utilisation du logiciel
Selon le site Algérie24, qui cite la National Public Radio américaine, la société israélienne “NSO” (NSO), qui est le concepteur du programme d’espionnage électronique “Pegasus”, a temporairement empêché de nombreux gouvernements à travers le monde d’utiliser sa technologie.
« La radio a cité une source au sein de la société israélienne selon laquelle elle avait suspendu sa coopération jusqu’à la fin de son enquête sur l’utilisation abusive de ses technologies », ajoute le média algérien.
« Le Washington Post a rapporté que parmi les pays suspendus figuraient la technologie de la société israélienne, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et d’autres pays arabes sans les citer. Et certaines agences gouvernementales au Mexique », indique-t-on. Le Maroc, figure-t-il dans la liste » d’autres pays arabes? ».
« Une enquête de presse internationale a confirmé que le logiciel « Pegasus » était utilisé par plusieurs pays et régimes pour espionner des chefs d’État, des journalistes, des opposants ou dissidents et des représentants d’institutions des droits humains », rappelle la même source.
Etiquettes : Maroc, Pegasus, espionnage, NSO Group, logiciels espions, #Maroc #Pegasus #Espionnage
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Pourquoi j’ai été ciblé par le logiciel espion Pegasus
Madawi al-Rasheed
Mon travail pour exposer les crimes du régime saoudien a conduit à une tentative de piratage de mon téléphone. Aujourd’hui, je suis submergé par des sentiments de vulnérabilité et d’intrusion
La prédiction orwellienne s’est finalement réalisée. Je savais que ce n’était qu’une question de temps avant que le régime saoudien n’essaye de pirater mon téléphone, en utilisant le logiciel Pegasus fabriqué par la société de sécurité privée israélienne NSO Group.
Cette évolution met en évidence la consolidation d’un nouvel axe du mal : Israël , l’ Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont devenus un chœur de puissances malveillantes visant à étouffer l’activisme et la quête de démocratie dans la région. Israël fournit des connaissances ; les autres fournissent des fonds.
La privatisation de l’ appareil de sécurité israélien et la multiplication des entreprises privées fondées par d’anciens agents de la défense et du Mossad constituent une menace non seulement pour les Palestiniens d’Israël, de Gaza et de la Cisjordanie occupée, mais aussi pour tous les citoyens du Golfe, avec Les logiciels espions israéliens vendus aux dictatures du monde arabe.
En retour, Israël accède aux cercles de renseignement intérieurs et aux États profonds du Golfe, ce qui lui permet de les tenir en otage pendant longtemps. Israël soutient les autocraties du Golfe, pensant que cela garantit à jamais sa propre sécurité. Mais Israël a tort.
La normalisation avec Israël n’est pas seulement immorale à cause de la situation des Palestiniens ; c’est aussi une menace existentielle pour tous les ressortissants du Golfe qui cherchent des réformes politiques dans leur propre pays. La soi-disant « seule démocratie au Moyen-Orient » a tellement enraciné son système d’apartheid qu’aucune propagande ne peut le sauver, et les fortes objections publiques à la normalisation des régimes arabes avec Israël ne feront que s’intensifier dans les mois et les années à venir.
Saga de surveillance
Les Émirats arabes unis jouent un rôle clé dans la saga de surveillance par les entreprises privées israéliennes. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est tombé sous le charme de Mohammed ben Zayed, son homologue émirati. Oubliez le « plus haut bâtiment , l’ aéroport le plus fréquenté et les ministères de la tolérance et du bonheur » – qui sont au cœur de la propagande des Émirats arabes unis – et rappelez-vous que ben Zayed est le mentor de ben Salmane.
Les deux sont unis par leur haine de la démocratie, de la diversité politique, de la liberté d’expression et des droits de l’homme. Les deux sont désormais la clé d’un axe du mal supervisé par une technologie israélienne malveillante, dont la prétendue raison d’être est d’aider les gouvernements à attraper les criminels et les terroristes. Pourtant, il est utilisé contre des militants pacifiques.
Forbidden Stories , une ONG basée à Paris et spécialisée dans la défense des journalistes et des militants des droits humains, a obtenu plus de 50 000 numéros de téléphone ciblés dans le monde par des logiciels malveillants israéliens pour le compte de clients de l’ONS, principalement des gouvernements. Ils ont alerté divers médias et, avec le soutien d’Amnesty International, ont lancé le projet Pegasus.
Les résultats ont montré qu’en avril 2019, il y avait eu une tentative de piratage de mon téléphone , mais sans succès. Bien que ce soit un soulagement, je suis submergé par des sentiments de vulnérabilité et d’intrusion.
Pour obtenir des preuves du projet Pegasus, j’ai dû soumettre le contenu de mon téléphone – dans lequel ma vie privée et professionnelle était stockée – à leur équipe technologique.
Je me suis assis devant un écran d’ordinateur pendant trois heures, à regarder ma vie virtuelle se rendre au laboratoire d’Amnesty International, où une recherche de logiciels malveillants a été menée. J’ai reçu des preuves de l’échec de la tentative de piratage d’avril le même jour.
Contrôler le récit
En tant que citoyen britannique d’origine saoudienne, j’ai passé plus de la moitié de ma vie à écrire, à faire des recherches et à enseigner. Vous ne vous attendriez pas à ce que je sois piraté. Mais de telles activités professionnelles sont un crime en Arabie saoudite, où le régime est déterminé à contrôler le récit du passé, du présent et du futur.
Mon crime est d’avoir percé ce récit, en utilisant des compétences de recherche universitaire et un accès aux Saoudiens dont les voix restent en sourdine. Toutes mes recherches se sont concentrées sur le fait de donner une voix aux sans-voix, ce qui implique inévitablement d’interroger des Saoudiens à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Ma démystification des mensonges officiels saoudiens dérange le régime, qui n’a épargné aucune occasion de ternir ma réputation, m’accusant d’être un agent des gouvernements occidentaux, de la Turquie, de l’Iran, du Qatar, et auparavant de la Libye et de l’Irak.
Dans les années 1990, le régime m’a ciblé avec des menaces directes de violence – mais avec l’avènement d’Internet, ces menaces sont devenues virtuelles, propagées par des agents du régime. Le piratage de mon téléphone n’est que le dernier épisode.
En 2014, mon compte Twitter a été piraté à la recherche de scandales sensationnels et éventuellement de complots clandestins avec d’autres exilés saoudiens. Les pirates doivent avoir été déçu de ne pas trouver de tout cela, mais ils l’ ont fait exposer ma conversation privée avec le cheikh Awad al-Qarni , une figure islamiste clé qui m’a envoyé des salutations et m’a demandé de ne pas augmenter ma critique du silence du mouvement islamiste lors de premier plan Des dirigeants saoudiens des droits humains ont été arrêtés.
Les espions du régime ont lancé une campagne pour discréditer Qarni pour avoir envoyé un message direct à une femme non voilée, comme moi. Qarni est en prison depuis plusieurs années.
Vies en danger
Je n’ai jamais rien eu à cacher, car tout ce que je savais était documenté et publié dans des livres et des articles. Je n’avais pas de secrets, mais ce n’était pas le sujet. Je chérissais ma vie privée et détestais l’intrusion saoudienne dans ma vie. Je m’inquiétais également pour ceux qui communiquent avec moi depuis l’intérieur du pays, car leur vie pourrait être en danger.
Parmi les charges retenues contre Mohammed al-Otaibi , un militant des droits humains, figurait mes livres et articles sur son ordinateur. Il est toujours en prison. Il est de ma responsabilité de protéger ceux qui se confient à moi et veulent que leur voix soit entendue.
Le meurtre de Jamal Khashoggi en octobre 2018 a coïncidé avec une plus grande surveillance saoudienne des exilés en Grande-Bretagne, au Canada et ailleurs. Le choc suscité par les détails horribles de la découpe d’un journaliste pacifique a été aggravé par les craintes de piratage. C’était la première fois que des exilés entendaient parler de NSO aidant les Saoudiens à pirater le téléphone d’un jeune exilé basé au Canada, Omar al-Zahrani, qui avait communiqué avec Khashoggi au sujet de la création d’une plate-forme médiatique pour démystifier la propagande saoudienne.
Le coût financier de la sécurisation de mon téléphone était colossal, mais cela en valait la peine. Bien que l’assaut d’avril 2019 sur mon appareil ait échoué, je suis sûr qu’il y aura d’autres tentatives à l’avenir.
En 2019, j’étais impliqué dans des discussions avec d’autres exilés dans trois pays sur la formation d’un parti politique, ce qui pourrait expliquer la tentative d’infiltration de mon téléphone à cette époque. Le régime voulait plus de détails sur qui parrainerait un tel projet – et qui étaient les coupables. Le projet s’est concrétisé le 23 septembre 2020, jour où le royaume célèbre sa fête nationale, lorsqu’un petit groupe de militants, dont moi-même, a annoncé la création de l’Assemblée nationale saoudienne (NAAS). Yahya Asiri, le secrétaire général, a été piraté, et son nom apparaît dans les fichiers Pegasus.
Debout contre l’oppression
Je suis passé du monde universitaire à l’activisme politique parce que le régime saoudien a commis des crimes odieux et que la vie des exilés, y compris la mienne, était en danger. Le régime saoudien m’a pris pour cible lorsque j’étais universitaire, et à nouveau après que je sois devenu militant. De telles attaques se poursuivront sûrement dans les mois et les années à venir.
En avril 2019, j’écrivais également un livre sur les relations État-société. Le méchant n’était autre que ben Salmane , qui a détenu des centaines de Saoudiens et précipité la fuite de dizaines de plus.
J’ai été déconcerté par les représentations médiatiques occidentales du prince comme un réformateur moderne , alors que les prisons saoudiennes regorgeaient de prisonniers d’opinion innocents, que les femmes faisaient campagne contre la discrimination et qu’une jeune diaspora se réunissait dans le monde entier. Mon livre, The Son King , était définitivement un faux pas.
En 2019, une nouvelle opposition saoudienne virtuelle en exil commençait à se former, s’opposant à l’oppression et à la dictature. Le NAAS s’appuie sur les médias sociaux pour se connecter et échanger des idées, ce qui le rend extrêmement vulnérable, comme l’ont démontré le meurtre de Khashoggi et le piratage des téléphones des militants. À la suite des révélations du Pegasus Project, NAAS reviendra sûrement aux anciennes méthodes de mobilisation, de réunions et d’activisme.
Grâce aux malwares israéliens, à la complicité des Emirats Arabes Unis et aux intrusions saoudiennes, les exilés devront rechercher des méthodes sécurisées pour partager des informations et se mobiliser. Comme beaucoup se sont réfugiés aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe, ces États ont la responsabilité de les protéger de la surveillance saoudienne. Sinon, il y a un réel risque que la saga Khashoggi se répète.
La diplomatie doit être activée pour empêcher l’axe du mal de répandre plus de peur, d’appréhension et éventuellement de meurtre – et si cela ne fonctionne pas, des sanctions devraient être prises, à tout le moins en Grande-Bretagne, où résident deux des fondateurs de NAAS.
Middle East Eye, 20/07/2021
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Le Maroc espionne le courrier électronique de Mouloud Said
Tags : Maroc, Sahara Occidental, Mouloud Saïd, espionnage, hacking,
Grâce au piratage de sa boîte mail, l’ambassade du Maroc en Allemagne suivait pas à pas les activités de l’ancien représentant sahraoui dans ce pays, Jamal Zakaria.
Selon un autre document révélé par le hacker Chris Coleman, le courrier électronique du représentant du Front Polisario aux Etats-Unis, Mouloud Said n’a pas échappé au piratage des services de hacking marocains.
Voici un email qu’il a envoyé à la japonaise Hirata Itsuko, présidente de l’Association Japonaise de solidarité avec le peuple sahraoui.
Pour les marocains, pourvu qu’ils s’assurent le contrôle du Sahara Occidental et ses ressources naturelles, tous les moyens sont bons. Même les plus illicites.
Les responsables sahraouis savent pertinemment que le Maroc suit tous leurs activités cybernétiques. La preuve a été fourni par le mystérieux corbeau Chris Coleman.
#Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Hacking #Espionnage
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Marianne sur le Maroc: « Le Royaume chérifien mis à nu »
L’espionnage et la surveillance des militants, journalistes et opposants au Maroc ne date pas des révélations de l’Affaire Pegasus, rapporte le Magazine français Marianne, assurant que le Royaume chérifien n’hésite pas à montrer les crocs jusque sur le territoire français.
« Au pays de Mohammed VI, la surveillance ne date pas de l’affaire Pegasus », souligne le Magazine dans un dossier intitulé « le Royaume chérifien mis à nu », notant que « journalistes, militants de la cause sahraouie et même citoyens lambda peuvent en témoigner ».
Dans son dossier revisitant les nombreuses dérives du Maroc, notamment en matière de violation des droits humains, le magazine français est revenu sur le calvaire vécu par plusieurs citoyens marocains, des Sahraouis dans les territoires occupés, mais aussi des Français. Il s’agit notamment du cas de Claude Mangin, épouse de Naâma Asfari, militant sahraoui condamné à trente ans de prison et détenu depuis plus de dix ans à la suite du démantèlement par l’armée marocaine du camp de Gdeim Izik à El Aaiun occupée pour qui l’intrusion du régime marocain dans sa vie privée ne date pas d’hier.
« Depuis vingt ans, chaque fois que je vais au Maroc et au Sahara occidental, je suis constamment espionnée. Ils peuvent être deux, trois, des dizaines. Toujours en civil, à pied, à vélo, à moto, en voiture ils me surveillent partout où je suis. En famille ou non, jusque devant nos maisons. C’est un harcèlement autant qu’une punition collective », raconte Claude Mangin dans un témoignage au magazine français. « Il y a quelques mois, lorsque Radio France est venu me demander de confier mon Smartphone pour le faire analyser, je n’ai guère été surprise de faire partie des cibles potentielles du Maroc via Pegasus, a-t-elle confié.
« En vérité, nous payons pour avoir fait tomber le royaume il y a cinq ans », a-t-elle souligné. En novembre 2016, le cabinet Ancile et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture avaient obtenu la condamnation du Maroc par l’ONU pour « fait de torture » sur Naâma Asfari. Une première dans l’histoire du pays. « Ce crime de lèse-majesté, la monarchie marocaine ne le pardonne pas à cette femme. Comme elle ne pardonne pas à certains journalistes marocains de critiquer les autorités », explique Marianne. Le magazine cite l’exemple « significatif » d’Omar Radi, qui purge depuis peu une peine de six ans de prison pour espionnage et viol, rappelant que » ce journaliste d’investigation, a été condamné pour avoir critiqué une décision de justice concernant le mouvement révolutionnaire du Hirak ».
« Mais le Palais le craint surtout pour son travail d’enquête. En 2016, il avait révélé une affaire d’acquisition, pour une bouchée de pain, de terrains appartenant à l’Etat par des ministres et des conseillers du roi. Ce qui lui valut l’ire du royaume », poursuit le magazine. Le média français cite l’ONG, Amnesty international qui a indiqué qu’ »avant son arrestation (et avant l’affaire Pegasus, dont il fut une des premières victimes dès 2019), Omar Radi était harcelé par les autorités en raison de son courageux travail journalistique par lequel il critiquait les violations des droits humains et dénonçait la corruption ».
Pour Marianne « le Maroc n’hésite pas à montrer les crocs jusque sur le territoire de son ami français. Il en veut pour preuve, l’irruption de « supporteurs » du royaume lors du conseil municipal d’Ivry-sur-Seine le 30 juin dernier » dont l’objectif « des nervis chérifiens est de dénoncer le soutien au Sahara occidental du maire, Philippe Bouyssou ». « Ce dernier -lui aussi sous l’œil intrusif de Pegasus- ne fait pourtant que prolonger le combat de cette mairie communiste qui défend depuis longtemps le droit à l’autodétermination des peuples re connu par l’ONU », assure le magazine, rappelant que l’assemblée a finalement dû se dérouler à huis clos, sous protection policière ».
Dans son édition de jeudi, le quotidien français Le Monde a vivement fustigé, le silence et l’absence d’une réaction de la part des autorités françaises à l’encontre du Maroc qui a mis sous surveillance des personnalités politiques et journalistes français, s’interrogeant sur les véritables raisons derrière cette attitude. Le journal Le Monde fait partie des dix sept médias qui avec le consortium Forbidden Stories ont révélé récemment au grand jour le projet Pegasus qui a été utilisé pour mettre sous écoute des milliers de personnalités politiques et journalistes à travers le monde.
« Plus d’une semaine après la révélation par dix sept rédactions internationales, dont Le Monde, et Amnesty International du ciblage par le royaume chérifien des teéleéphones du chef de l’Etat et de certains de ses ministres, l’exécutif français se mure dans le silence, ou presque », s’est indigné d’emblée le journal dans son éditorial, faisant observer que les faits sont qualifiés pourtant de graves en interne.
Déplorant, de son côté, la faiblesse et la complicité de la communauté internationale face aux agissements du Maroc et de l’entité sioniste, le député communiste français, Jean-Paul Lecoq a estimé mardi dernier « qu’il y a urgence enfin à réarmer et militer pour le respect du droit international, et les décisions aujourd’hui s’imposent ».
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Pegasus : Le Monde enfonce le Maroc avec de nouvelles révélations
Maroc, France, espionnage, logiciels espions, Emmanuel Macron,
L’opération d’espionnage Pegasus menée par le Maroc contre plusieurs personnalités médiatiques et politiques internationales, dont des Algériens, n’a visiblement pas livré tous ses secrets. Le journal français Le Monde, qui est parmi les 17 rédactions internationales ayant révélé cette affaire, est revenu dans son édition d’avant-hier avec de nouvelles révélations confirmant l’utilisation par le Maroc du logiciel espion Pegasus pour surveiller des journalistes et personnalités en France et ailleurs.
Des révélations basées sur une expertise effectuée par le laboratoire spécialisé dans l’analyse des logiciels d’espionnage Le Security Lab d’Amnesty International indiquant que 40 téléphones des journalistes et personnalités espionnés, dont 15 en France ont été effectivement infectés par le logiciel Pegasus.
Selon le même journal, « les experts ont fait parler les archives des téléphones d’Apple. Les iPhones ont ceci de particulier qu’à chaque fois qu’un composant d’IOS est lancé (par exemple pour prendre une photo ou envoyer un message), une trace est consignée dans la mémoire du téléphone ».
« Des traces de composants qui n’ont pas été développés par Apple »
Ainsi, les experts du Security Lab d’Amnesty « ont découvert dans cet historique des traces de composants qui n’ont pas été développés par Apple, totalement étrangers à IOS », précise-t-on encore.
Dans « certains cas le fonctionnement de ces composants étrangers s’accompagnait de l’exfiltration de données. Autrement dit, la preuve qu’un logiciel espion s’était activé sur ces téléphones », a ajouté, en outre le média français. Autre preuve de l’existence de cette affaire d’espionnage, le journal Le Monde affirme que « les traces retrouvées par Le Security lab d’Amnesty international sur les téléphones ciblés par le Maroc sont similaires à celles découvertes par LookOut, une entreprise spécialisée dans la cybersécurité des appareils mobiles ».
Le laboratoire « y avait alors découvert les mêmes noms de composants aujourd’hui exhumés par Amnesty International. La preuve qu’il s’agit d’un seul et même logiciel espion, en l’occurrence Pegasus ».
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El Hammouchi ou l’ami de la France qu’il n’hésite pas à espionner
Le quotidien Le Monde poursuit ses révélations et publications sur le dévoiement de Pegasus, un puissant logiciel espion israélien utilisé par les services de renseignement de certains pays, dont le Maroc.
Ce vendredi, le journal français a consacré un article à Abdellatif, patron de la police et du renseignement intérieur du makhzen. Intitulé « Abdellatif Hammouchi, homme le mieux informé du Maroc et grand ami de la France », l’article en question revient sur l’ascension de cet homme adoubé par Mohammed VI en personne.
Celui que le journaliste et opposant Ali Lmrabet qualifie de « l’homme qui terrorise tout monde au Maroc » était pourtant inconnu du grand public. Grâce à son monarque, le quinquagénaire est devenu ce qu’il est actuellement : « l’incarnation de la dérive du royaume».
« Car, aujourd’hui, Abdellatif Hammouchi chapeaute une institution accusée d’avoir espionné ou tenté d’espionner des milliers de personnes, comme Ali Lmrabet, réfugié en Espagne, et ciblé par le logiciel espion israélien Pegasus en mars 2019 pour le compte de Rabat. Et comme une longue liste de victimes en France, où les numéros de téléphone d’Emmanuel Macron et de quinze ministres ont été sélectionnés en vue d’un possible ciblage ; ainsi que les numéros d’au moins 40 journalistes marocains, français, algériens sélectionnés ou ciblés », souligne Le Monde.
Patron de la DST (direction de la surveillance) – baptisée depuis DGST (direction générale de la surveillance du territoire) – depuis 2005, cet ancien simple fonctionnaire du ministère marocain de l’Intérieur est connu pour utiliser une méthode bien graveleuse, voire salace, pour terroriser les journalistes et les opposants.
Pour les enfoncer, Abdellatif Hammouchi fabrique de toute pièce à leur encontre des accusations de viol, d’adultère ou encore de relations sexuelles hors mariage. Ces dernières sont toujours passibles de prison au Maroc.
Les exemples les plus illustratifs sont ceux de Taoufik Bouachrine, directeur du journal Akhbar Al-Yaoum, qui purge une peine de quinze ans de prison pour viol (son numéro de téléphone a été entré comme cible potentielle dans le logiciel espion de NSO Group), de Omar Radi, condamné à six ans de prison pour « viol » et « atteinte à la sécurité de l’Etat », et Soulaimane Raissouni, condamné à cinq ans pour « agression sexuelle ».
Suscitant la crainte au Maroc, ce sbire de Mohammed VI cultive par ailleurs des amitiés avec les responsables des services occidentaux. Une donne qui lui a donné la certitude que tout était permis. Quitte à espionner son propre roi et ses amis ?
« Il ne fait rien sans l’aval du roi », nuance Omar Brousky, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, ciblé par le mouchard de NSO Group.
« L’homme est puissant, mais il doit informer le roi de toutes les décisions qu’il prend. Aucune décision stratégique ne peut être prise sans accord royal », ajoute-il.
En France, Abdellatif Hammouchi est présenté comme un ami. Pas surprenant donc que Paris affiche publiquement sa faiblesse face au Maroc en se murant dans un silence inexplicable.
Après la tension née entre les deux pays après sa convocation par la justice française en 2014, c’est tout dispositif de l’arsenal juridique qui a été modifié.
Depuis, les plaintes déposées en France contre les maillons forts du makhzen sont « prioritairement » renvoyées vers Rabat ou tout simplement classées sans suite. « C’est littéralement du foutage de gueule et du jamais-vu. Sachant que les magistrats eux-mêmes ont, en général, décidé de ne pas l’appliquer étant donné la façon dont il a été rédigé », estime l’avocat Joseph Breham.
Abdellatif Hammouchi, quant à lui, a été élevé officier de l’ordre national français de la Légion d’honneur en 2015.
« La France avait déjà eu l’occasion de distinguer monsieur Hammouchi en 2011 en lui attribuant le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d’Officier », écrivait TV5 Monde sur son site internet au mois de février de la même année.
Si la France tente coûte que coûte d’éviter la polémique avec le Maroc et Israël, les Etats-Unis commencent à réagir. Selon Axios et le Washington Post, « la Maison Blanche a fait part de ses préoccupations aux responsables israéliens à la suite de révélations selon lesquelles un logiciel espion produit par la société israélienne NSO Group a été utilisé pour surveiller secrètement des journalistes, des militants des droits de l’Homme et des personnalités de l’opposition dans de nombreux pays à travers le monde ».
Djaouad Amine
La Patrie News, 30/07/2021
Etiquettes : Maroc, France, Espionnage, Pegasus, Emmanuel Macron, Abdellatif El Hammouchi, #Maroc #France #Pegasus #Espionnage #Macron
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Vérifiez par vous-même la présence de l’espiogiciel Pegasus sur votre téléphone
Voici comment vérifier par vous-même la présence de l’espiogiciel Pegasus sur votre téléphone
L’outil qu’Amnesty utilise pour analyser les smartphones en vue d’y détecter la présence du spyware, vous pouvez à présent aussi y avoir recours. Si suite aux révélations sur l’espiogiciel Pegasus de la part du magazine Knack notamment, vous souhaitez contrôler votre appareil par vous-même, vous devrez faire preuve de patience et de connaissance IT.
Ces derniers jours, un groupe de journalistes d’enquête, en collaboration avec Amnesty International, a dévoilé que le spyware Pegasus de l’entreprise israélienne NSO était potentiellement utilisé pour espionner non seulement les terroristes, mais aussi des hommes/femmes politiques, activistes et journalistes.
Si vous vous demandez à présent ce qu’il en est de votre propre téléphone mobile, vous pouvez vous-même télécharger l’outil d’Amnesty International. Que les choses soient claires: le risque est extrêmement faible que cet espiogiciel sophistiqué se trouve sur votre appareil. Toujours est-il que repérer un spyware conçu pour ne pas être détecté, ce n’est pas une mince affaire.
L’outil
NSO vante son espiogiciel comme étant un programme qui ne laisse aucune trace. Il est donc bien malaisé à détecter, mais des éléments médico-scientifiques, comme la communication avec certains serveurs utilisés par NSO, peuvent néanmoins être repérés, même si cela n’est pas une sinécure.
Amnesty explique en détail dans son rapport comment elle opère et si vous le voulez, vous pouvez télécharger l’outil sur Github. Pour utiliser l’outil d’analyse, le Mobile Verification Kit (MVT), vous devrez effectuer un backup de votre appareil Android ou iPhone, le porter sur votre desktop, puis le faire scanner. L’outil MVT recourt à une interface en ligne de commande, ce qui fait que vous devrez passer par un travail de saisie manuelle et avoir une certaine connaissance IT pour la rendre opérationnelle.
Android vs iPhone
L’outil scanne votre backup et place le tout dans une série de dossiers. Lorsqu’il trouve un fichier potentiellement compromettant, il émet un avertissement. Amnesty met cependant en garde contre les faux positifs. Partez du principe qu’il vous faudra compulser patiemment les fichiers.
Comme déjà abordé dans des articles précédents, l’outil semble mieux fonctionner avec les iPhone qu’avec les téléphones Android, ce qui fait qu’Amnesty a pu effectuer davantage de vérifications de la présence de l’espiogiciel sur les appareil d’Apple. Cela est essentiellement dû au fait qu’iOS est plus transparent dans ses fichiers. Tout semble indiquer que l’outil scanne les fichiers sur iOS, alors que pour les téléphones Android, il se concentre surtout sur les messages de texte des ou vers les serveurs reliés à NSO. C’est du moins ce que révèle TechCrunch, qui a déjà testé l’outil. Via ces messages de texte, l’entreprise aurait réussi à pénétrer sur les téléphones des victimes.
Data News, 20/07/2021
Etiquettes : Pegasus, espionnage, NSO Group, logiciels espions, #Pegasus #Espionnage
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Attention, le smartphone peut être dangereux!
Etiquettes : Pegasus, espionnage, téléphone portable, smartphone, logiciels espions, NSO Group, #Pegasus #Espionnage94% des français en ont UN ! Attention il peut être dangereux
C’est énorme, en France 94% des habitants ont un téléphone portable, et 75% de ces 94% sont équipés d’un smartphone. En 2011 le chiffre était de 17%.Un smartphone c’est un « téléphone intelligent ». On ne peut qu’être satisfaits du progrès technique dans la téléphonie, et tout serait parfait si ce « téléphone intelligent » n’était pas aussi une source de dangers. Notre époque est surréaliste tellement ces petits appareils qualifiés d’intelligents nous sont devenus indispensables.Chaque jour (et même pendant la nuit) avec les yeux rivés sur le petit écran et le pouce collé au clavier, l’utilisateur du « téléphone intelligent » a forcément l’air un peu « Con » mais de plus cela a des conséquences sur sa santé. Et oui le « téléphone intelligent » est peut être aussi un « téléphone dangereux ».. L’actualité nous a fait découvrir « Pégasus » qui peut vous écouter sans que vous le sachiez, c’est un vrai risque mais vraiment pas le seul.D’abord les risques dus a une utilisation hors normes : En marchant et regardant l’écran, pire en conduisant un véhicule et en téléphonant, ce sont des dangers gravissimes qui vous attendent.. D’autres dangers vous guettent car l’utilisation abusive des Smartphones peut vous amener à être dépendant.Plonger le regard pour une longue durée sur son écran sans pour autant le détourner rend vos yeux secs. Ce comportement provoque une fatigue oculaire et rend votre vision floue. Des visionnages compulsifs de publications et d’images publiées sur les réseaux sociaux ont un effet sur votre comportement social qui peut varier de la joie inexpliquée à l’anxiété ou la tristesse et peut même finir en dépression..Puisqu’ils sont « intelligents » ces smartphones ont une multitude de fonctionnalités dont vous bénéficiez qui vous deviennent vite ‘indispensables’. Ainsi il en va de l’utisisation de sa mémoire au détriment de la votre, ce qui provoque fatalement sa baisse de capacité et une perte de sa vivacité.A force de vous permettre tout le temps et partout de vivre grace à lui dans la vie du Net et des réseaux sociaux, vous pouvez perdre le sens de la votre, la vraie vie, et de votre place dans la société. Les écrans des Smartphones émettent une lumière bleue qui ralentit la production de la mélatonine l’hormone du sommeil, vous dormez donc moins et moins bien.Cette lumière bleue peut également atteindre la rétine membrane interne de l’œil et la détériorer. etc etc de nombreux autres dangers qu’il serait trop long d’énumérer ici, mais qui vous guettent chez votre ami, dans votre poche.94% des français utilisateurs de smartphones doivent être concioents que l’utilisation abusive des Smartphones engendre de nombreuses conséquences sur leur santé. Il faut donc qu’ils sachent raison garder et usent à bon escient et avec modération leur « téléphone intelligent » devenu indispensable mais tout de même dangereux.Allo ! Allo ! vous avez compris ? Bonnes vacances et …. «allo quoi !»Le bourricot 66, 29/07/2021