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  • Maroc: Chris Coleman, le fantôme du makhzen

    Maroc: Chris Coleman, le fantôme du makhzen

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    Dire que le royaume du Maroc est très inquiet de perdre la main dans la gestion du dossier Sahraoui est aujourd’hui un euphémisme – Le briefing de Christopher Ross, aujourd’hui, risque d’être crucial

    Le palais royal est véritablement ébranlé par la perspective, très sérieuse cette fois, de perdre le contrôle de sa «qadhiya watania» (question nationale) qu’est le Sahara occidental, qu’il occupe depuis 1975. Et cela pourrait commencer dès aujourd’hui puisque l’envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara occidental, Christopher Ross, va faire un briefing devant le Conseil de sécurité sur le blocage du processus de négociation. Le royaume craint de faire face à une «stratégie insidieuse de délégitimation de la récupération du Sahara par le Maroc», comme souligné dans un câble adressé le 22 août dernier par la mission permanente à New York à sa tutelle.

    Ross attend depuis l’été dernier le feu vert du royaume pour pouvoir effectuer une tournée dans la région. Le makhzen, qui n’a pas apprécié son dernier rapport, qualifié de «dérapage dangereux», accuse aussi Ross de pratiquer un «double langage» et ne veut donc point l’inviter. Le Maroc a aussi une (lourde) femme sur les bras en la personne de la nouvelle représentante spéciale du Secrétaire général et chef de la Minurso, Mme Kim Bolduc (Canada), devant prendre ses fonctions début septembre à El Ayoun, en remplacement de l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber dont le mandat s’est achevé le 31 juillet dernier. Ne connaissant pas son pedigree diplomatique, il l’a décrétée persona non grata au prétexte qu’il n’a pas été associé (?) à sa nomination…

    Un double veto qui irrite au plus haut point le secrétaire général de l’ONU et les Etats-Unis, de plus en plus édifiés que c’est le royaume qui empêche un début de solution à ce conflit. Dommage collatéral pour Rabat : le concept de «territoire non autonome» du Sahara occidental, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations unies, est désormais assumé publiquement à New York. Et c’est le sacro-saint principe de la «marocanité du Sahara» qui vole en éclats.

    La fin du laisser-aller américain ?

    Un coup de semonce pour le makhzen, qui voit ses anciens protecteurs l’abandonner l’un après l’autre. Mieux (ou pire), le sous-secrétaire adjoint pour les affaires du Proche-Orient au département d’Etat, John Desrocher, a déclaré, lors de sa visite la semaine dernière à Rabat, que «la dynamique doit se poursuivre» et qu’il fallait «éviter de geler le processus». En clair, Washington somme Rabat d’accueillir les deux diplomates indésirables, Christopher Ross et sa nouvelle collègue, Mme Bolduc. Et quand l’oncle Sam hausse le ton, le makhzen attrape inévitablement le rhume. Cette grosse peur transparaît assez bien dans une pile de correspondances portant mention «confidentiel» qu’ontadressé le représentant permanent du royaume à l’ONU, l’irascible Omar Hilal, et son adjoint Abderrazzak Laassel à leur tutelle, le ministère des Affaires étrangères. Tout au long de ces dizaines de documents — dont El Watan détient des copies — le représentant de Sa Majesté attire l’attention du makhzen sur le fait que le Maroc subit les vents contraires dans les couloirs des Nations unies.

    Des câbles catastrophés

    Ni Ban Ki-moon ni Christopher Ross et, fait nouveau, ni les Etats-Unis ne sont désormais sensibles aux arguments annexionnistes du royaume. Du coup, le représentant permanent du Maroc à l’ONU joue les vierges effarouchées et invite le makhzen à imaginer le pire.

    Le pire, c’est évidemment de voir les Conseil de sécurité adopter, en avril prochain, une résolution élargissant le mandat de la Minurso à la protection des droits de l’homme. Ce scénario est plus que jamais probable, selon les câbles de Omar Hilal au MAE marocain, saisis au vol… Ce diplomate marocain recommande à sa tutelle de désavouer l’envoyé personnel du secrétaire général, Christopher Ross, pour bloquer le processus devant mener à l’adoption d’une résolution contraignante en avril.

    Dans sa note d’information datée du 2 octobre 2014, la direction des affaires américaines du MAE marocain brosse un tableau noir de l’évolution du dossier sahraoui dans les couloirs de l’ONU : «La situation dans son ensemble interpelle, suscite plusieurs interrogations et laisse présager des périodes difficiles aussi bien au sein des Nations unies qu’avec nos partenaires américains…»

    Rabat-Washington, tension maximum

    Il y est écrit aussi : «Notre pays est présenté par M. Ross comme responsable du blocage en cours dans le processus politique, une idées véhiculée dans les couloirs des Nations unies et auprès des membres du Conseil de sécurité.» La note secrète de Rabat s’inquiète surtout de la tension avec les Etats-Unis. On y apprend en effet que «Washington a d’ores et déjà commencé à introduire des changements dans sa position» au sein de l’ONU. Comment ? Lors de l’examen du rapport annuel du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale pour la période 1er aout 2013-31 juillet 2014, la délégation américaine a introduit, d’après la note, des amendements dans la partie sur le Sahara dudit rapport en supprimant toute référence «aux Etats voisins».

    Pour le makhzen, il s’agit d’un crime de lèse-majesté en ce sens que les Américains déclarent que l’Algérie n’est pas partie prenante au conflit. Rabat craint une grave crise avec l’Administration américaine, qui a changé de ton et de cap dans la perception du conflit au Sahara occidental. Et pour cause, l’ambassadeur des USA à Rabat a exprimé, le 31 juillet dernier, au MAE marocain ses doutes quant à la capacité de Christopher Ross à faire son travail avec la persistance des blocages de Rabat. La sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques, Wendy Sherman, a réitéré cette exigence en marge de la 69e session de l’Assemblée générale de l’ONU, au même titre que sa collègue la sous-secrétaire d’Etat Anne Patterson, lors de son entretien téléphonique avec la ministre marocaine déléguée aux Affaires étrangères.

    Après la crise d’avril 2013 quand les USA ont retiré à la dernière minute un projet de résolution élargissant le mandat de la Minurso, le désamour s’installe à nouveau entre le Maroc et son ancien parrain, les Etats-Unis. Et le divorce risque même d’être prononcé aux torts évidents du royaume.

    Chris Coleman, le fantôme du makhzen

    Il est Marocain et se fait appeler Chris Coleman. Ce hacker est en train d’ébranler le palais en dévoilant des documents sensibles et confidentiels (mails, ordres de virement, notes secrètes et autres courriers officiels). Il s’est aussi attaqué aux activités ultrasensibles de la Direction générale des études et de la documentation (DGED) rattachée au palais royal. Surnommé le «Snowden marocain», cet homme inonde depuis quelques jours les réseaux sociaux de la littérature sulfureuse dont le makhzen se serait volontiers passé. C’est la première fois que des documents secrets sont ainsi portés sur la place publique, qui plus est concernant la question hautement stratégique du Sahara occidental.

    Sans doute que ce petit génie de l’informatique empêche beaucoup de hauts responsables marocains de dormir.

    El Watan, 27 oct 2014

    #Maroc #ONU #SaharaOccidental #HackerChrisColeman #ChristopherRoss

  • Marocleaks: Bagarre permanente entre le Maroc, l’ONU et l’USA

    Marocleaks: Bagarre permanente entre le Maroc, l’ONU et l’USA

    Maroc, hacker Chris Coleman, Sahara Occidental, ONU, Etats-Unis, Front Polisario, diplomatie, lobbying,

    -Les documents révélés par « le Snowden du Maghreb » mettent en lumière les relations tendues entre le Maroc et les Nations unies.
    -Obama fait de nombreux gestes de soutien à l’équipe de Ban Ki-moon à Rabat
    -Le Maroc empêche le chef des « casques bleus » du Sahara de prendre ses fonctions.

    Le Secrétaire général de l’ONU « devra assumer sa responsabilité en cas d’effondrement du processus politique et de départ de la MINURSO [contingent de casques bleus] du Sahara », a prévenu Omar Hilale, ambassadeur du Maroc aux Nations unies, à son interlocuteur, Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.

    Cela pourrait conduire à une « explosion de guerre », a répondu Ladsous, consterné. L’ambassadeur a acquiescé et a ajouté : « Ce sera la seule responsabilité du secrétariat qui (…) fait tout pour attiser les tensions et déstabiliser la région, ce qui sera sans aucun doute exploité par la nébuleuse terroriste d’Al-Qaïda », si bien implantée au Sahel.

    Ces remontrances ont été faites par l’ambassadeur à New York le 26 avril, et sont contenues dans l’un des nombreux télégrammes diffusés depuis le début du mois par un tweeter anonyme qui se fait appeler Chris Coleman. Les câbles révèlent que le Maroc et les Nations unies, soutenues par les États-Unis, sont dans une sorte de querelle permanente au sujet de l’ancienne colonie espagnole.

    Les documents diplomatiques ne sont qu’une partie d’une série de révélations explosives provenant du tweeter. Parmi les documents divulgués, qui couvrent la période de 2012 à 2014, on trouve également des courriels sur des paiements, via un intermédiaire, des services secrets étrangers (DGED) à des journalistes et des groupes de réflexion, et sur des pourparlers pour l’achat d’armes et de munitions par l’équivalent marocain du ministère de la Défense.

    Bien que la presse casablancaise ait à peine parlé de ces fuites, les hautes sphères du pays sont en état de crise face à ce qu’elles considèrent comme une opération majeure visant à torpiller leur stratégie d’ancrage de la « marocanité » au Sahara occidental, dont l’Espagne s’est retirée il y a 39 ans. Les services secrets marocains ont ouvert une enquête sur cette fuite, qu’ils soupçonnent d’avoir pour origine l’Algérie.

    Les voisins africains

    Aux relations tendues de Rabat avec les Nations unies et, dans une moindre mesure, avec Washington, s’ajoute le conflit qu’elle a déclenché avec Paris fin février et qui perdure. Avec ses deux voisins africains, Alger et Nouakchott, les autorités marocaines entretiennent également des relations chroniquement mauvaises. Enfin, ils en veulent simplement au Caire parce qu’il a fait un geste envers le Front Polisario le week-end dernier. Dans son environnement politique, le Maroc entretient des relations cordiales avec un seul pays : l’Espagne.

    « Le Maroc exprime sa profonde déception, sa véritable colère et sa totale incompréhension face au contenu biaisé et tendancieux du rapport » du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon sur le Sahara. Une délégation marocaine de haut niveau, présente à New York le 18 juin, s’est par exemple exprimée avec autant de force. Le rapport a été modifié avant d’être soumis au Conseil de sécurité.

    Cette prise de bec a des conséquences pratiques. La Canadienne Kim Bolduc, la nouvelle chef de la MINURSO (le contingent de l’ONU au Sahara) nommée par Ban Ki-moon en mai, n’a pas pu prendre son poste. Rabat lui oppose son veto parce qu’il la soupçonne de vouloir « s’immiscer dans des questions de droits de l’homme qui ne la concernent pas ».

    « Les États-Unis dirigent le processus politique pour trouver une solution » au conflit du Sahara, a rappelé David Dunn, l’ambassadeur américain à l’ONU, à son homologue marocain le 28 août. Il a ensuite exprimé sa « préoccupation » concernant le veto marocain au voyage de M. Bolduc au Sahara. Washington a fait au moins deux autres démarches similaires, mais Rabat n’a pas bougé.

    Au début du mois, l’ambassadrice adjointe Rosemary Dicarlo avait déjà rappelé aux Marocains non seulement le cas de Bolduc, mais aussi la nécessité de légaliser « davantage d’ONG basées au Sahara », c’est-à-dire celles qui sont favorables à l’indépendance, et de « mettre fin aux procès de civils [sahraouis] devant des tribunaux militaires ». « Les progrès sont très lents », a-t-il déploré. Tout cela avait pourtant été convenu lors de la visite du roi Mohammed VI à Washington en novembre 2013.

    Si Bolduc doit être empêché d’exercer ses fonctions, le diplomate américain Christopher Ross doit être démis de son poste d’envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara. Depuis la fin du printemps, il demande à faire une tournée au Maghreb, mais Rabat n’est pas pressé de le recevoir.

    Contre Ross

    « Ross a démontré son hostilité prononcée envers le Maroc », note le rapport marocain, qui fixe la ligne à suivre sur le Sahara jusqu’en avril 2015. « Sans le confronter ouvertement, l’objectif est de le discréditer », conseille-t-il. « Sans en faire une victime, il faut l’obliger à renoncer à sa mission (…) » en mettant en œuvre une série de mesures.

    Elles consistent, par exemple, à « réduire autant que possible ses voyages au Maroc » et, s’ils ont lieu, « il doit être reçu à un niveau intermédiaire ». Un message de scepticisme devrait également être diffusé dans les « cercles informels (journalistes, universitaires, parlementaires, etc.) au sujet de Ross » : « Est-il l’homme de la situation ? L’ambassadeur Hilale le décrit comme un alcoolique maladroit qui a du mal à enfiler sa veste.

    Pour le remplacer, Rabat a déjà un candidat, Athar Khan, actuellement chef de cabinet d’Antonio Guterres, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. « Il est intéressé et motivé », a écrit l’ambassadeur Hilali à son ministre le 31 août. De plus, Athar Khan a rendu d’innombrables services au Maroc, en s’arrangeant par exemple pour que Ross soit reçu par des fonctionnaires de bas niveau au bureau du Haut-Commissaire lors de sa visite à Genève en 2013.

    Dans cette tâche de discréditer Ross, la diplomatie marocaine a été aidée par le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel García-Margallo. « Il serait bon qu’il avance plus rapidement sur le dossier et qu’il se concentre sur les questions centrales du dossier au lieu de se perdre dans des questions annexes », a déclaré le ministre espagnol à propos de Ross à Rabat en juin 2012, juste après que les autorités marocaines aient lancé leur première campagne contre lui.

    El Mundo, 29 déc 2014

    #Maroc #SaharaOccidental #ONU #ChristopherRoss #hackerChrisColeman #Diplomatie #Lobbying

  • Lobbying du Maroc aux Etats-Unis : Le MAC

    Lobbying du Maroc aux Etats-Unis : Le MAC

    Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental, lobbying, Moroccan American Center,

    Le Maroc a plongé dans le monde du lobbying à travers des organisations portant des noms anodins, tels que le « Moroccan American Cultural Center », le « Moroccan American Trade and Investment Council » et le « Moroccan American Center for Policy », mais en fait, ils ne sont plus que des ramifications du Centre Marocain Américain (MAC). Tout en prétendant afficher l’image d’organisations culturelles ou d’ONG indépendantes, elles sont en réalité le cheval de Troie pour embellir l’image du régime monarchique médiéval et recueillir en grande partie des soutiens pour son occupation du Sahara Occidental.

    Cependant, le MAC n’a été enregistré dans la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA) qu’en 2004, et depuis lors, il a commencé à utiliser tous les moyens pour accumuler le soutien à la question la plus délicate pour le royaume marocain, le Sahara Occidental occupé.

    Dès son enregistrement, le Maroc a commencé à prodiguer des fonds aux lobbyistes afin de rester dans les bonnes grâces de l’administration américaine. Selon les archives du FARA, le Maroc a employé neuf sociétés de lobbying depuis 2007 et dépensé environ 20 millions de dollars, sans compter les enveloppes rembourrées remises sous les tables comme dans le cas d’Ahmed Charai ; l’agent secret marocain déguisé agissant en tant que journaliste et qui a une fois été intercepté en entrant sur le territoire américain avec la possession d’une somme d’argent non déclarée considérable.

    Ce que le régime de Rabat verse aux entreprises de lobbying américaines le classe parmi les principaux pays sollicitant de tels services, dépassant même les dépenses de lobbying des pays aux pétrodollars.

    Dans le document classé confidentiel, on comprend bien pourquoi le Maroc fait appel à neuf cabinets de lobbying différents. Il s’agit en fait d’atteindre un objectif dans lequel une entreprise déterminée est réputée être son point fort. Les Marocains ont ostensiblement appris cette tactique grâce aux recommandations d’une agence de lobbying experte dans les enjeux du lobbyisme se déroulant à Washington DC.

    D’un simple tour d’horizon des documents, on apprend que le Sahara Occidental était au cœur de la stratégie du MAC en 2012 qui devait par la suite être mise en œuvre à travers quatre campagnes.

    La première campagne était «la campagne des faits sur le terrain» qui visait à établir une feuille de route pour la mise en œuvre de l’aide financière que l’USAID fournit chaque année au gouvernement marocain pour couvrir le territoire occupé du Sahara Occidental. Cependant, cette campagne a tourné au fiasco car le département d’Etat américain a été chargé de valider cette décision après 90 jours et a fini par exclure les terres sahraouies.

    La deuxième campagne s’intitulait ‘Campagne de fermeture des camps’ fixant comme résultats attendus pour générer un élan à Washington pour fermer les camps de réfugiés sahraouis pour des raisons de sécurité et conditionner les fonds américains au HCR et au PAM. Le lobbying, comme le démontre le document, devrait être appliqué dans une propagande à grande échelle pour calomnier le Front Polisario par le biais des principaux médias et par le biais de certains membres du Congrès américain chargés de dépeindre faussement la collusion entre le Front Polisario et le terrorisme islamiste. Néanmoins, Daniel Benjamin, le coordinateur du Département d’État américain pour le contre-terrorisme a démenti ces allégations et a qualifié les rapports faisant état de liens du Polisario avec AQMI de « faux ».

    La troisième campagne visait à faire du Maroc un modèle dans la région dans tous les domaines allant des droits de l’homme à la coopération en matière de sécurité et à la réforme pacifique et démocratique. En d’autres termes, transmuter le visage dégoûtant d’un régime dictatorial en un havre de démocratie pour cacher ses crimes odieux commis au Maroc et au Sahara Occidental.

    La quatrième campagne « le déploiement des ambassadeurs » devait ouvrir la voie au nouvel ambassadeur du Maroc pour s’adresser à des publics importants et, ainsi, promouvoir des campagnes pertinentes pour des publics spécifiques afin de relayer la thèse expansionniste du Maroc au Sahara Occidental.

    Au vu de ces campagnes, on peut résumer que la stratégie marocaine de lobbying aux USA vise avant tout à défendre son occupation du Sahara Occidental ; une douleur dans le dos du régime de Rabat. La stratégie du MAC en 2012 met en évidence l’obsession centralisée et pathologique de la politique étrangère du Maroc qui cherche à maintenir coûte que coûte une occupation qui, malgré son prix plus élevé, reste contre-productive.

    Pendant ce temps, les millions de dollars que le régime marocain gaspille soulèvent encore des doutes quant à leurs sources suspectes. Le récent rapport du département américain classe le Maroc comme premier exportateur de cannibis et qu’environ le quart de son PIB est généré par ce trafic de drogue.

    Souvent, le Maroc se vante de ses investissements coûteux au Sahara Occidental occupé, mais après les révélations de Chris Coleman, nous apprenons que les dépenses dont parle le Maroc sont plutôt gaspillées en lobbying, en achetant la plume des journalistes et la conscience des diplomates. Les ressources naturelles sahraouies sont régulièrement pillées et volées et la seule chose qui leur reste est une oppression et une pauvreté hideuses.

    Pourtant, la question qui demeure est de savoir quel est le pourcentage du trafic de drogue étatique marocain réservé à la vente du droit d’occuper le Sahara Occidental ?

    #Maroc #EtatsUnis #SaharaOccidental #MAC #Lobbying

  • Expert: L’Africain Lion a eu lieu en territoire marocain

    Expert: L’Africain Lion a eu lieu en territoire marocain

    Maroc, Etats-Unis, African Lion, exercices militaires, Mahbes, Sahara Occidental,

    Selon Geoff D. Porter, Président de North Africa Risk Consulting, une boîte de consultation spécialisée en Afrique du Nord, les exercices militaires d’African Lion ont eu lieu en dehors des frontières marocaines internationalement reconnues. « Le site d’exercice le plus au sud est au Nord de la ligne de démarcation entre le Maroc et le territoire contesté » du Sahara Occidental, affirme-t-il précisant que « le site se trouve dans la PROVINCE de Mahbes, pas dans la VILLE de Mahbes ».

    Porter signale dans un twit posté jeudi que l’endroit où ont eu lieu les manœuvres militaires maroco-américaines se trouve à « moins de 5km au nord de la ligne » de démarcation.

    Pour lui, « il y a eu une certaine confusion quant à savoir si l’exercice était dans la VILLE (dans le territoire contesté) ou dans la PROVINCE (au Maroc). Rabat est satisfait de cette confusion car elle fait avancer son discours ».

    « L’AFRICOM ne peut pas publier une clarification sans mettre en évidence le problème du Sahara occidental », conclue-t-il.

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    #Maroc #SaharaOccidental #AfricanLion #Exercicesmilitaires #Mahbes

  • Lettre d’AJC demandant de rencontrer le roi du Maroc

    Lettre d’AJC demandant de rencontrer le roi du Maroc

    Maroc, Etats-Unis, American Jewish Committee, AJC, Comité des juifs américains, lobbying, visite au Maroc, Mohammed VI,

    Son Excellence Monsieur Aziz Mekouar
    Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire
    Ambassade du Royaume du Maroc
    1601 21st Street, N.W.
    Washington, D.C. 20009

    Cher Aziz :
    Je vous écris pour faire suite à nos récentes discussions sur les plans de l’AJC – avec votre aimable encouragement de visiter le Maroc en décembre. Permettez-moi d’exposer nos espoirs et nos demandes actuelles.

    Tout d’abord, et le plus important : Notre délégation d’environ 10 membres du conseil d’administration de l’AJC – dirigée par le président de l’AJC, Robert Elman – doit arriver à Casablanca le mardi 14 décembre à 15 h 50 (en provenance de Tunis).

    Nous avons l’intention de nous rendre immédiatement à Rabat pour deux nuits, puis, le jeudi 16 décembre, de nous rendre à Fès pour une nuit, et enfin, le vendredi, de retourner à Casablanca pour le week-end. Certains membres de notre groupe rentreront chez eux le samedi ou le dimanche ; d’autres (dont je fais partie) prévoient de passer au moins un jour ou deux à Marrakech.

    Je pense que vous savez précisément ce que nous devons voir et qui nous devons voir. Mais je voudrais demander officiellement, au nom de notre délégation, la possibilité d’une audience avec Sa Majesté le Roi Mohammed VI – pour lui faire part directement de notre appréciation de l’engagement du Maroc en faveur de la paix. directement notre appréciation de la longue amitié du Maroc avec les États-Unis et le peuple juif, et juive, et pour obtenir son point de vue sur la voie à suivre pour la paix au Moyen-Orient. (Naturellement, je voudrais aussi remercier Sa Majesté pour l’honneur qu’Il m’a si gracieusement accordé l’année dernière).

    J’espère qu’il sera possible d’organiser un certain nombre de réunions/réceptions à Rabat – en utilisant pleinement toute la durée de notre séjour en ville. J’espère qu’il sera possible d’organiser un certain nombre de réunions/réceptions à Rabat – en utilisant pleinement toute la durée de notre séjour, du mardi 14 décembre en fin d’après-midi au jeudi 14 décembre au matin.

    Naturellement, j’espère vivement rencontrer Taieb et Yassine (que je regrette profondément d’avoir manqué à New York à la fin du mois dernier), ainsi que d’autres personnalités gouvernementales et politiques, et d’autres personnes que vous jugerez appropriées.

    Comme toujours, nous espérons explorer les questions de paix et de sécurité régionales, en abordant les efforts en cours pour renforcer l’infrastructure économique et sociale du Maroc dans sa lutte contre l’extrémisme, les perspectives de commerce et d’investissement du Royaume, ses réalisations en matière de développement social, d’énergie renouvelable et d’éducation (avec un accent particulier sur le statut des femmes), ainsi que sa tradition de tolérance et de diversité.

    Bien entendu, nous voudrons accorder toute l’attention nécessaire à la question du Sahara occidental.

    À Fès, j’espère que nous pourrons rencontrer le gouverneur local et/ou des chefs d’entreprise et d’autres personnalités de la société civile (et, bien sûr, faire du tourisme).

    À Casablanca, je chercherai à nouveau à collaborer avec Ahmed Charai pour organiser le type de table ronde que nous avons eu dans le passé, avec des personnalités du monde politique, des affaires et des médias – et peut-être aussi organiser une ou deux discussions séparées avec les médias, en plus d’une visite de la mosquée Hassan II.

    Et, certainement, nous passerons du temps avec Serge et d’autres membres de la communauté juive. J’attends avec impatience de pouvoir discuter de ce qui précède avec vous, à votre convenance – et d’une autre visite constructive et enrichissante dans votre ville. constructive et enrichissante dans votre magnifique pays. Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus chaleureux.

    Sincèrement,
    Jason F. Isaacson

  • Pourquoi les sous-marins algériens énervent?

    Pourquoi les sous-marins algériens énervent?

    Algérie, OTAN, Afriain Lion, Etats-Unis, armée, sous-marins,

    Depuis le début de semaine, Alger observe attentivement les exercices militaires américains African Lion qui se déroulent notamment sur les territoires de trois pays voisins. Pendant ce temps, l’Algérie intensifie ses propres exercices militaires et commande deux nouveaux sous-marins de Russie.

    Plus de 7 500 soldats, avec des participations marocaine, tunisienne et sénégalaise, ont pris part à l’exercice African Lion du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), qui a débuté le 20 juin et se terminera le 1e juillet. L’Italie, qui ne cesse de se rapprocher de l’Algérie, participe également à l’exercice. Trois voisins immédiats de l’Algérie, donc. Un choix loin d’être anodin des militaires américains.

    En effet, même si les relations entre les Etats-Unis et l’Algérie s’améliorent nettement en matière d’économie — plusieurs accords bilatéraux ont été signés le 16 juin —, Washington n’est pas le meilleur allié en termes de sûreté algérienne. Après tout, l’Algérie est non seulement très proche de la Russie et de la Chine, mais également du Venezuela et de l’Iran. Les Etats-Unis, pour leur part, soutiennent Israël, le Maroc, la France, l’Espagne… et bien d’autres pays dont Alger se méfie.

    Si African Lion est donc l’occasion pour les Américains d’améliorer leurs manœuvres militaires en Afrique du Nord et en Méditerranée, l’Algérie, elle, pousse également ses pions. Dans une rare sortie, le général Saïd Chengriha a personnellement encadré les exercices de l’armée algérienne entre le 8 et le 13 juin.

    Des exercices qui ont eu lieu aux alentours de Tindouf, la commune voisine du Maroc et du Sahara Occidental. L’armée algérienne a effectué une parade de ses chars, ses avions de chasse et ses hélicoptères, et la plupart des exercices ont eu lieu en pleine nuit. De quoi mettre les Forces armées royales (FAR) du Maroc sur le qui-vive.

    Les sous-marins, un avantage pour l’Algérie

    Mais si la suprématie militaire de l’armée de la terre et de l’air algériennes dans la région ne fait pas de doute, c’est surtout la montée rapide en puissance de la marine algérienne qui inquiète certains de ses voisins.

    Depuis 2019, l’Algérie commande 6 sous-marins de dernière génération en Méditerranée. La marine algérienne a l’avantage de ne pas être occupée dans d’autres conflits à l’étranger, et ces sous-marins sont les seuls sous-marins complètement indétectables dans l’Ouest de la Méditerranée. Il s’agit, en effet, de quatre Kilo 636 et de deux Kilo 877EKM, tous équipés de missiles Kalibr russes.

    Ces sous-marins algériens font donc de la marine algérienne l’une des deux marines en Méditerranée, à l’exception d’Israël, à pouvoir éviter la surveillance des autres puissances militaires, avec une capacité d’action de 300 kilomètres pour des missiles capables d’atteindre des cibles en mer ou sur terre.

    Les Kalibr importés de Russie peuvent accueillir des ogives de 450 kilos et sont potentiellement capables de manœuvres évasives à grande vitesse, voire d’atteindre une vitesse hypersonique. Un détail qui ne sera probablement jamais dévoilé par Alger, mais qui fait toute la différence, alors que seuls trois pays dans le monde disposent d’armes hypersoniques : la Russie, la Chine et les Etats-Unis.

    Selon El Español, l’Algérie aurait commandé deux nouveaux sous-marins Kilo 636. Dans les chiffres, la mise en fonction de deux nouveaux sous-marins dernier cri par l’Algérie positionnera le pays nord-africain comme quatrième puissance marine de la Méditerranée, loin devant le Maroc, l’Espagne et l’Italie. Mais si Alger dispose de missiles hypersoniques, ses sous-marins s’imposent également devant la marine française. De quoi rendre nerveux tous les rivaux de l’Algérie, donc.

    Le Journal d’Afrique, 22 juin 2022

    #Algérie #OTAN #Armée #Soumarins #Kilo #AfricanLion

  • Les USA, Maroc, Israël et Otan veulent intimider l’Algérie

    Les USA, Maroc, Israël et Otan veulent intimider l’Algérie

    Algérie, Etats-Unis, Maroc, Israël, OTAN, exercices militaires, Espagne, Sahara Occidental,

    Les Etats- Unis, le Maroc, l’Entité sioniste et l’OTAN dans le plus large exercice militaire en Afrique : intimidations au grand jour contre l’Algérie ?

    Nourredine Bouteldja

    Les Etats-Unis et le Maroc, pays hôte, ont lancé lundi à Agadir l’exercice militaire « African Lion 2022 », le plus large sur le continent africain, notent des observateurs.

    L’ampleur géographique du terrain des exercices, incluant le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et le Ghana, servent d’alibi apparent pour masquer les desseins inavoués des concepteurs de manœuvres militaires qui auront ratissé large.

    En effet, et selon le communiqué du commandement américain pour l’Afrique (Africom) l’opération mobilise plus de 7 500 soldats originaires de dix nations, dont le Brésil, le Tchad, la France et le Royaume-Uni ainsi que des observateurs militaires en provenance de l’Otan et d’une quinzaine de «pays partenaires dont, pour la première fois, Israël» a précisé l’Africom.

    Autant dire, que c’est par là une ‘’expédition en règle’’ dans le but de monter du muscle à l’égard de l’Algérie, baignant en pleine tension avec le royaume chérifien, d’une part, et, d’autre part, au regard de sa position jugée avenante à l’égard de la Russie, par l’occident et ses sherpas dans la région.

    Cela même si les promoteurs d’une telle action aux allures tout autant belliqueuses que bellicistes avérées tentent de la saupoudrer par le soporifique objectif de «renforcer des capacités communes de défense pour contrer les menaces transnationales et les organisations extrémistes violentes».

    Un leitmotiv-bateau éculé que vient éventer, non seulement le profil des partenaires de l’opération, tous souscrivant à la normalisation avec l’Entité sioniste et son lieutenant au Maghreb mais aussi- et surtout- le lieu du déroulement de l’essentiel de ses exercices, à savoir à Mahbès frontalière de l’Algérie ou encore à la lisière du Sahara occidental, non loin de Tindouf.

    Il est à noter qu’initialement partante pour ces manœuvres, l’Espagne, frappé de disgrâce par l’Algérie en raison de son revirement sur la cause sahraouie et mal en point économiquement depuis, a dû se retirer d’un tel conglomérat de va-t-en-guerre.

    AL24News, 21 juin 2022

    #Algérie #EtatsUnis #OTAN #Israël #Maroc #Exercices_Militaires #Espagne #SaharaOccidental

  • Espagne : Visite en catimini d’El Hammouchi

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    Hammouchi, l’architecte de l’espionnage marocain avec Pegasus, a rencontré le directeur du CNI.
    Le gouvernement espagnol a dissimulé sa visite en Espagne, qui a été diffusée par la presse marocaine, afin de rencontrer Esperanza Casteleiro. « Il est venu pour aplanir les différences », indiquent des sources familières de la réunion.

    Les autorités marocaines ont accepté de donner des explications à l’Espagne sur leur utilisation du programme malveillant Pegasus. Abdellatif Hammouchi, l’homme qui a encouragé l’espionnage depuis le Maroc avec ce programme malveillant de fabrication israélienne, était à Madrid les 16 et 17 juin pour rencontrer Esperanza Casteleiro, la nouvelle directrice du Centre national de renseignement (CNI), selon une source au courant de la réunion. « Il est venu pour aplanir les différences », a-t-il dit.

    Les informations sur sa « visite de travail » à Madrid ont été reprises la semaine dernière par la presse marocaine. Il a rencontré ses homologues de la « sécurité et du renseignement », selon l’hebdomadaire « L’Observateur du Maroc », dirigé par Ahmed Charai, un collaborateur des services secrets extérieurs marocains (DGED), selon plusieurs documents découverts en 2014 et une décision de justice en 2015. Le ministère espagnol de l’Intérieur assure qu’il n’avait pas de rendez-vous à son siège. Au CNI, son nouveau responsable de la communication n’a pas répondu aux appels.

    Si le responsable marocain a donné des explications à Madrid, niant probablement sa culpabilité, il reste maintenant aux autorités israéliennes à le faire. Pegasus est fabriqué par la société israélienne NSO, liée à ses services secrets (Mossad et Shinbet) et, comme il s’agit d’une cyber-arme, le ministère de la défense du pays hébreu doit autoriser son exportation. Le magistrat José Luis Calama, de l’Audiencia Nacional, qui enquête sur le cyberespionnage dont ont été victimes plusieurs membres du gouvernement espagnol, a envoyé une commission rogatoire à Israël et à une autre commission judiciaire, le 7 juin, qu’il dirigera lui-même. Il veut interroger, entre autres, le président de NSO. Il n’a pas encore de date pour sa visite. M. Hammouchi, 56 ans, a fait escale à Madrid en provenance de Washington, où il avait rencontré les directeurs de la CIA, William Burns, et du FBI, Christopher Wray. Au Maroc, il dirige à la fois la Sûreté nationale, qui est la police classique, et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), l’organe secret qui, outre la lutte contre le djihadisme, poursuit les opposants, dont les journalistes. Jamais auparavant un chef de police n’avait exercé autant de pouvoir au Maroc.

    Forbidden Stories, un consortium de 17 grands médias, a révélé le 18 juillet dernier que quelque 10 000 téléphones portables dans le monde avaient été ciblés en 2019 et peut-être au-delà par les services de renseignement marocains, qui ont utilisé Pegasus pour les espionner. La majorité – quelque 6 000 – étaient algériennes, mais il y avait aussi un millier de françaises – dont celle du président Emmanuel Macron et de 14 de ses ministres – et quatre espagnoles, celle du journaliste marocain Ali Lmrabet, celles de deux Sahraouis, Aminatou Haidar et Brahim Dahane et, la première à apparaître dans l’ordre chronologique, celle de ce journaliste qui écrit. Deux cents autres ont été ciblés par les services secrets marocains, comme l’a rapporté le Guardian le 3 mai, mais la liste n’est pas encore connue. « Aldellatif Hammouchi, l’espion marocain qui met la France en difficulté », titrait l’hebdomadaire parisien « Le Point » le 21 juillet 2021 à sa une, en désignant le haut fonctionnaire de police. « Abdellatif Hammouchi, le super-flic marocain au cœur du scandale Pegasus », affirme le lendemain le quotidien numérique « Mediapart ». « Pégase fait sortir de l’ombre le tout-puissant chef des services de renseignement marocains et remet en cause le rôle de ce haut fonctionnaire du palais que la France redoute désormais », ajoute-t-il.

    Les autorités marocaines ont ensuite démenti dans un communiqué avoir acheté et utilisé Pégase, mais de hauts responsables français ont confirmé, lors de conversations informelles avec des journalistes rapportées par la presse française, que la cyber-attaque sur les téléphones mobiles provenait du Maroc. Dans une interview accordée au quotidien « Le Monde », publiée le 27 décembre, il a été demandé au ministre israélien des affaires étrangères, Yaïr Lapid, si Israël avait retiré la licence d’exploitation du Pegasus au Maroc. Il n’a pas nié que les services marocains l’avaient. Il a répondu au journal : « C’est une licence très stricte : nous avons exposé tout le matériel dont nous disposions aux autorités françaises ». Israël a donné des explications à la France. La relation France-Israël a ensuite connu un ralentissement, mais celui-ci a été surmonté en mars, lorsque le président français Emmanuel Macron a accompagné son homologue israélien, Yitzhak Herzog, à Toulouse pour honorer la mémoire de plusieurs enfants juifs assassinés il y a dix ans par un terroriste. Les relations de Paris avec Rabat sont toujours entachées par cet épisode d’espionnage. Preuve en est que Mohammed VI n’a pas félicité personnellement Macron pour sa réélection à la présidence. Le monarque est arrivé en vacances dans la capitale française le 1er juin et Macron ne l’a pas encore rencontré. Lors de ses précédentes visites privées à Paris, il a toujours été reçu en audience au palais de l’Élysée.

    Bien qu’il ait promis la « transparence », M. Bolaños n’a pas révélé combien de téléphones portables de hauts fonctionnaires ont été testés positifs lors de l’examen du CCN-CERT. Dans l’atmosphère de « froid polaire » qui caractérise les relations franco-marocaines, comme le décrit la publication « Africa Intelligence », Paris refuse d’accorder des visas Schengen à des cadres marocains de haut rang. Selon la publication, les derniers à avoir été sanctionnés ce mois-ci sont 10 cadres de l’Office Chérifien des Phosphates, la plus grande entreprise publique du Maroc. Ils n’ont pas obtenu le précieux document pour participer à la foire technologique Vivatech dans la capitale française. Les Marocains contournent fréquemment l’obstacle français en demandant des visas aux consulats espagnols au Maroc, selon « Africa Intelligence », information confirmée par des sources diplomatiques espagnoles non officielles.

    L’infiltration par Pegasus des téléphones portables du président Pedro Sánchez et de ses ministres de la défense et de l’intérieur – ainsi que la tentative d’espionnage de celui du ministre de l’agriculture – a eu lieu en mai/juin de l’année dernière, au plus fort de la crise hispano-marocaine, bien qu’elle n’ait été découverte qu’en avril dernier, comme l’a révélé le 2 mai le ministre de la présidence, Félix Bolaños. Bien qu’il ait promis la « transparence », M. Bolaños n’a pas révélé combien d’autres téléphones portables de hauts fonctionnaires, qui ne sont pas ministres, ont été testés positifs lors de l’examen approfondi réalisé au printemps par le Centre national de cryptologie, qui fait partie du CNI.

    Le gouvernement espagnol n’a pas désigné le Maroc comme la puissance à l’origine de l’espionnage – le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, l’a même publiquement disculpé – mais il sait qu’il est responsable, et pas seulement en raison des dates auxquelles la cyber-attaque a eu lieu. C’est ce qu’indiquent les rapports confidentiels du CNI. Il a également été indiqué à la ministre des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, que son téléphone portable avait été analysé en juin de l’année dernière et avait été testé positif aux logiciels malveillants. Dans une interview publiée le 8 juin par « El Periódico de España », l’ancienne ministre a déploré que tout ait été utilisé contre elle « dans la crise avec le Maroc : écoutes, dénonciations et campagnes de presse ». L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), une prestigieuse ONG œcuménique française, a déposé deux plaintes en France contre Hammouchi pour des tortures perpétrées au Maroc, ce qui explique que le super-flic marocain n’ait pas officiellement mis les pieds en France depuis le 20 février 2014. Ce jour-là, un juge d’instruction parisien l’a convoqué lors d’une visite de travail dans la capitale française, et il a fui précipitamment le pays.

    Hammouchi a toujours été choyé par les autorités espagnoles, que le gouvernement soit dirigé par le Parti populaire ou le PSOE. En octobre 2014, huit mois après sa fuite précipitée de France, le ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Jorge Fernández Díaz, annonce qu’il a été décoré de la croix honorifique du mérite policier. En septembre 2019, le chef de ce portefeuille, Fernando Grande-Marlaska, a fait approuver par le Conseil des ministres l’attribution de la Grande Croix de l’Ordre du Mérite de la Garde civile, la plus haute décoration de cette institution.

    El Confidencial, 21 juin 2022

    #Maroc #Espagne #EtatsUnis #ElHammouchi #Services_secrets #CNI #FBI #Espionnage #Pegasus

  • Des e-mails révélés sur le lobbying marocain aux États-Unis

    Des e-mails révélés sur le lobbying marocain aux États-Unis

    Maroc, Etats-Unis, lobbying, hacker Chris Coleman, Marocleaks, MAPC, Edward Gabriel, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Brian Whitaker

    Depuis plusieurs semaines, un compte Twitter connu sous le nom de Le Makhzen ou @chris_coleman24 publie ce qui semble être des fuites du trafic de messagerie du ministère marocain des Affaires étrangères.

    Cela est pour la plupart passé inaperçu en dehors du Maroc, peut-être parce que les fuites ont jusqu’à présent révélé peu de choses qui n’étaient pas déjà connues, ou du moins suspectées. Mais le dernier lot de documents, publié hier, apporte un éclairage intéressant sur les activités de relations publiques et de lobbying du gouvernement marocain aux États-Unis.

    Un e-mail , daté du 18 avril 2011, provient de Jordan Paul, directeur exécutif du Centre maroco-américain pour la politique (MAPC) basé à Washington. Il s’agit d’une lettre – apparemment critique des pratiques marocaines en matière de droits de l’homme – qui avait été organisée par le membre du Congrès Frank Wolf , signée par 12 membres du Congrès et envoyée à Hillary Clinton, alors secrétaire d’État.

    En réponse à cela, le MAPC a organisé une deuxième lettre du Congrès à Clinton mettant les pratiques du Maroc en matière de droits de l’homme sous un jour beaucoup plus positif. L’un des objectifs, selon le courriel, était d’obtenir plus de signatures que la lettre de Wolf. Le courriel indique que le Congrès n’était pas en session, mais qu’il était encore possible d’obtenir 18 signatures – six de plus que la lettre de Wolf. Il ajoute : « La qualité de nos signataires est bien supérieure à celle de Wolf. »

    Le courriel montre également que le texte de la lettre a été soumis à l’ambassade du Maroc à Washington – vraisemblablement pour approbation – avant sa publication. Le lendemain, les détails de la lettre ont été publiés sur PR Newswire dans un rapport qui commençait :

    « Un groupe bipartite de 18 dirigeants du Congrès américain dirigé par le représentant Mario Diaz-Balart (R-FL) et le représentant Bennie Thompson (D-MS) a salué les efforts continus du Maroc et son « engagement constant en faveur de la protection des droits de l’homme », appelant les États-Unis à pour répondre aux « préoccupations en matière de droits de l’homme dans les camps du Polisario » dans le sud de l’Algérie. Dans une lettre adressée à la secrétaire d’État américaine Hillary Rodham Clinton, les membres ont cité les « progrès réels du Maroc en matière de droits de l’homme », notamment la création d’une nouvelle « institution des droits de l’homme totalement indépendante ».

    Les dossiers déposés auprès du ministère américain de la Justice en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers montrent qu’à cette époque, le Maroc dépensait plus de 3 millions de dollars par an en lobbying et en relations publiques aux États-Unis. Sur une période de six mois, le gouvernement marocain a effectué les paiements suivants :

    Beckerman : Relations avec les médias, 91 374,66 $

    Gabriel Company : Conseils sur les relations américano-marocaines, 166 641,67 $
    Grey Global Advisors : Conseils stratégiques, 150 000,00 $
    LeClairRyan : Services juridiques et autres ; Congrès de lobbying, 21 552,26 $
    Centre maroco-américain pour la politique, Inc : Lobbying, 1 031 579,27 $
    Nurnberger & Associates, Inc. : Lobbying, 25 000,02 $
    Vision Americas, LLC : relations publiques, 80 000,00 USD

    Le MAPC, qui, avec deux autres organisations liées au Maroc, gère un site Web appelé Morocco on the Move « pour promouvoir les relations et la compréhension mutuelle entre les États-Unis et le Maroc », est de loin le plus grand bénéficiaire du lobbying marocain et de l’argent des relations publiques.

    Le deuxième plus grand récipiendaire était The Gabriel Company , dont le président et directeur général est Edward Gabriel, ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc. Gabriel, qui a été mis en copie de l’e-mail concernant la lettre du Congrès, a également été impliqué dans la lutte contre les incendies médiatiques au nom du Maroc.

    Par exemple, en 2009, lorsque le Carnegie Endowment a publié un article sur la position américaine concernant le Maroc et le Sahara occidental, Gabriel a pesé avec une réponse . Une note à la fin de son article explique qu’il est un ancien ambassadeur américain au Maroc qui « conseille actuellement le gouvernement marocain ».

    Un autre e-mail divulgué d’avril 2011 concerne la politique britannique sur le Maroc et le Sahara occidental. Il ressort de la correspondance que le Maroc soupçonnait une sorte d’influence pro- Polisario au sein du gouvernement britannique et voulait en savoir plus sur la manière dont la politique britannique était façonnée.

    Cela a abouti à un rapport de Caitlin Dearing, qui est décrite comme vice-présidente principale de la recherche, des projets et des programmes au MAPC. Caitlin a soumis son rapport au MAPC et à Edward Gabriel. Le MAPC semble l’avoir transmis à l’ambassade du Maroc qui l’a ensuite transmis au ministère des Affaires étrangères à Rabat.

    Heureusement pour Caitlin, elle n’a pas eu à aller bien loin pour faire ses recherches. Elle a interviewé son fiancé (nommé dans le rapport comme « Cameron ») et sa sœur anonyme qui travaillait dans la délégation britannique à l’ONU.

    On ne sait pas ce qui a déclenché le rapport, mais peu de temps avant sa rédaction, le prince Charles avait effectué une visite officielle au Maroc – une visite qui avait entraîné une couverture peu flatteuse du pays dans les médias britanniques. Un titre du Telegraph, par exemple, disait : « Le prince de Galles dépose une gerbe sur la tombe du tyran marocain », et un article pour le Guardian du directeur de War on Want appelait le Maroc à se retirer du Sahara Occidental.

    Les pays arabes ont tendance à supposer que de tels articles dans les médias occidentaux sont inspirés par le gouvernement, puisque c’est ce qui se passe souvent dans leur propre pays. Si c’est ce que croyaient les Marocains, Caitlin a pu les rassurer sur le fait que la presse britannique faisait simplement ce qu’elle fait normalement et que si des taupes du Polisario existaient à Whitehall, il était peu probable qu’elles aient beaucoup d’influence sur la politique. Plutôt ironiquement, elle a également souligné que les lobbyistes ont généralement moins d’argent et d’influence en Grande-Bretagne qu’aux États-Unis.

    Voici son rapport, tel que présenté dans l’e-mail :

    J’ai parlé avec Cameron, qui était au courant de mes conversations avec sa sœur concernant le Royaume-Uni/l’ONU, et je voulais partager quelques réflexions/clarifications supplémentaires sur la politique étrangère du Royaume-Uni et le processus de prise de décision. Fondamentalement, la politique étrangère provient à la fois de Whitehall (fonction publique/bureau des affaires étrangères) et du 10 Downing (PM/Cabinet). Les fonctionnaires de Whitehall développeront plusieurs options politiques qu’ils présenteront ensuite au ministre des Affaires étrangères qui décidera de l’option politique à prendre. Il peut ou non consulter le PM en fonction du problème / des précédents du problème, mais il est probablement en phase avec le PM. C’est particulièrement le cas avec [William] Hague et Cameron, car Hague est un ancien chef de parti et loyaliste, plutôt qu’un expert avec une solide expérience en politique étrangère. La Haye aime aussi être présentée avec quelques-uns.

    Quant à la relation avec l’ONU, basée sur des conversations avec la sœur de Cameron, qui est première secrétaire, le personnel ne fait que mettre en œuvre et gérer la politique. La seule personne qui peut être en mesure de fournir plus d’informations sur la prise de décision du WS [Sahara occidental] est l’ambassadeur auprès de l’ONU lui-même, qui est également la seule personne qui peut éventuellement avoir son mot à dire sur la politique. Bien que les fonctionnaires présentent les options, elles sont généralement conformes à la politique générale. Je m’excuse que cela ne parle pas spécifiquement de la manière dont la politique du Sahara est guidée, mais je crains de ne pas pouvoir obtenir plus d’informations que la sœur de Cameron n’a déjà partagées avec moi, étant donné qu’elle n’en sait que trop.

    Il y a deux autres choses importantes à retenir sur la politique étrangère du Royaume-Uni (comme l’a souligné Cameron – nous voyons les choses d’un point de vue américain !). Premièrement, les membres du Cabinet sont tous des députés élus, puis nommés, de sorte qu’ils ont un mandat un peu différent de celui des membres nommés de notre Cabinet. Deuxièmement, le lobbying là-bas [au Royaume-Uni] ne fonctionne pas comme ici [aux États-Unis]. Bien qu’il existe certainement des groupes d’intérêts, ils n’ont pas autant d’argent ou d’influence que les groupes américains – il n’y a pas d’équivalent à K Street. Ainsi, bien qu’il puisse y avoir de puissants défenseurs du Polisario, il est peu probable qu’ils exercent une influence négative [sic], voire pas du tout. Il est également possible qu’il y ait des fonctionnaires pro-Polisario qui aident à diriger une politique, mais la position du Royaume-Uni est également logique à la lumière de ses priorités en matière de politique étrangère. Et je n’ai aucune indication que le premier secrétaire en charge du dossier Sahara ait des sentiments pro-Polisario, sinon je pense que j’en aurais entendu parler. Au lieu de cela, la sœur de Cameron rit juste quand je demande quoi que ce soit !

    En ce qui concerne les décisions relatives aux droits de l’homme à l’ONU et les problèmes généraux que nous avons rencontrés avec les journaux britanniques, vous trouverez ci-dessous un article qui jette un éclairage sur la politique étrangère britannique qui a une certaine pertinence pour notre problème. Cameron semble penser que cela n’a rien à voir avec le fait que les Britanniques sont pro-Polisario, mais plutôt leur insistance sur les normes des droits de l’homme et leur conviction que le Maroc peut réellement réforme, contrairement aux autres pays de la région. Il a suggéré de jeter un coup d’œil à la façon dont la presse britannique juge la Jordanie pour voir s’il y a un parti pris ou s’il y a juste une insistance plus forte sur les droits de l’homme, la démocratie, etc. Il a également pensé qu’il était sage de souligner que les journaux britanniques ont tendance à être simplement plus négatif en général, ou seulement pour être considéré comme plus objectif (ce que je pense que beaucoup de gens conviendraient qu’ils sont). Quant au fait que les journaux soient généralement très pessimistes sur le Maroc, eh bien ce sont des Britanniques après tout……

    Cameron a déclaré qu’il serait plus qu’heureux de partager tout ce qu’il a appris des conversations avec sa sœur, de la lecture de journaux britanniques ou du fait d’être un Britannique s’intéressant à la politique étrangère en général, mais il semble penser qu’un peu de cela pourrait être obtenu à partir de quelques comparaisons/recherches de la presse britannique.

    Faites-moi savoir si vous avez d’autres pensées ou préoccupations.

    al-bab.com, 11 déc 2014

    #Maroc #EtatsUnis #Marocleaks #HackerChrisColeman #Lobbying #MAPC #EdwardGabriel

  • Maroc: Départ des exercices African Lion 2022

    Maroc: Départ des exercices African Lion 2022

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    Le Maroc et les États-Unis entament les manœuvres militaires African Lion 2022

    Environ 7 500 soldats du Maroc, des États-Unis et de plusieurs pays alliés prendront part à ces manœuvres, qui se dérouleront également en partie en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, et auxquelles l’Espagne ne participera pas.

    Les armées du Maroc et des États-Unis (US) organisent dès lundi et jusqu’au 30 juin les manœuvres militaires « African Lion 22 », les plus importantes du continent, avec des exercices dans différentes régions du pays et près du Sahara occidental.

    Environ 7 500 soldats du Maroc, des États-Unis et de plusieurs pays alliés participeront à ces manœuvres, qui se dérouleront également en partie en Tunisie, au Sénégal et au Ghana, et auxquelles l’Espagne ne participera pas.

    Au Maroc, les exercices se dérouleront dans des zones d’entraînement à Kenitra (nord) et dans le sud du pays à Agadir, Tan Tan, Tarudant et Greir Labouhi – une ville située sur la frontière avec le Sahara occidental – où ces manœuvres sont organisées pour la deuxième année consécutive.

    Le choix des zones d’entraînement a suscité beaucoup d’attente lors de la précédente édition de « African Lion 21 » en raison de l’incertitude jusqu’au dernier moment de savoir si elles incluraient pour la première fois le territoire du Sahara, puisque ces manœuvres ont eu lieu quelques mois après l’annonce, en décembre 2020, du président américain de l’époque, Donald Trump, de reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole.

    L’armée américaine a annoncé à l’époque que les exercices devaient avoir lieu à Greir Labouhi, situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest des camps de Tindouf (en territoire algérien) contrôlés par le Front Polisario.

    Le Commandement central des forces armées américaines pour l’Afrique (AFRICOM) a expliqué que l’édition actuelle d’African Lion22 comprendra des manœuvres interarmées dans différentes zones opérationnelles sur terre, dans les airs et en mer, ainsi que d’autres opérations de décontamination des risques NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique).

    Les exercices « African Lion » sont, selon les experts, une démonstration de la force de la coopération militaire entre les États-Unis et le Maroc, qui a adopté ces dernières années une feuille de route pour la modernisation des équipements de son armée, avec la France et les États-Unis comme principaux fournisseurs.

    El Faro de Melilla, 19 juin 2022

    #Maroc #EtatsUnis #AfricainLion #ExercicesMilitaires