Étiquette : France

  • Algérie-France : Un petit geste pour mettre fin à une crise de 6 décennies

    Les deux pays ont annoncé leur intention de « clore le premier dossier de la Mémoire »

    Selon le site Alain News, une première étape à franchir pour résoudre le conflit entre Paris et Alger est de rendre 13 crânes numérotés et restes des martyrs de la résistance populaire et de la guerre de libération contre l’occupation française de 1830 à 1962.

    D’après des déclarations faites aux médias par Rachid Belhadj, chef du comité algérien en charge du dossier, a expliqué que « l’étape de récupération des crânes en France se déroule bien, mais ce n’est pas une chose facile ».

    Et il s’attendait à ce que ce dossier épineux soit bouclé avant juillet prochain, pour qu’il s’agisse d’une « percée sans précédent dans l’impasse qui a marqué les relations du colonisateur d’hier avec son ancienne colonie pendant 6 décennies complètes », selon les observateurs.

    Etiquettes : Algérie, France, mémoire, colonisation, crimes coloniaux, crimes de guerre, crânes de martyrs,

  • (COVID-19) France : ouverture de la vaccination à toutes les personnes majeures sans conditions

    PARIS, 31 mai (Xinhua) — La vaccination est désormais ouverte à tous les Français majeurs, sans conditions, à partir de ce lundi, comme l’avait annoncé le ministère français de la Santé, soit 15 jours avant la date initialement annoncée par le gouvernement.

    La prise de rendez-vous, ouverte depuis jeudi dernier, s’effectue sur plusieurs plateformes en ligne (Doctolib, Keldoc, Maiia). Les vaccins Pfizer et Moderna sont administrés aux personnes de moins de 55 ans et le vaccin Moderna va pouvoir être administré directement en pharmacie.

    Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, a prévenu que la mise en place des créneaux de vaccination se ferait de façon « progressive », lors d’un déplacement au centre de vaccination de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) aux côtés du Premier ministre français, Jean Castex, ce lundi.

    Le rythme de vaccination en France est actuellement en moyenne de 500.000 injections par jour. Il y a près de 25 millions de Français ayant reçu une première injection, soit 48% de la population. Le gouvernement maintient son objectif de 50% de la population primo-vaccinée au 15 juin. Le nombre de patients en réanimation continue par ailleurs de diminuer avec 2.993 personnes pour le moment, selon le dernier bilan de Santé Publique France.

    Etiquettes : France, vaccination, coronavirus, covid 19, pandémie, ouverture des frontières,

  • Vente des billets : Mécontentement et déception chez les clients d’Air Algérie

    OUVERTURE DE L’OPÉRATION DE VENTE DES BILLETS D’AVION : Mécontentement et déception chez les clients d’Air Algérie

    L’opération de vente des billets d’avion de et vers quatre pays, notamment la France, l’Espagne, la Turquie et la Tunisie, a été lancée hier dans les différentes agences de la compagnie aérienne Air Algérie.

    C’est ainsi que les citoyens désireux de voyager, à Alger en particulier, se sont précipités de bon matin au niveau de l’agence de la place Maurice Audin Alger pour acquérir le titre de transport. En effet, lors d’une virée que nous avons effectuée hier matin aux agences de la compagnie aérienne nationale situées à Alger centre, nous avons constaté que seule celle de la place Maurice Audin qui était opérationnelle pour accueillir les clients qui désirent acheter ou modifier leurs billets. Une fois sur place nous remarquons une foule nombreuse constituée de femmes, hommes et enfants de tous âges, faisant la queue devant la porte de l’agence, en train d’attendre leur tour. En s’approchant de certains usages, on a constaté que la majorité est venue pour se renseigner avant d’acheter ou modifier un billet, regrettant du coup le fait que le site web de la compagnie aérienne et son contact-center n’ « ont servi à rien ». D’autre part, ils ont dénoncé une « mauvaise organisation » devant la porte, l’ « attitude » des agents d’accueil » envers eux, notamment les femmes. « Je me suis rapprochée de lui pour me renseigner sur la queue et l’achat d’un billet vers la Tunisie, il m’a engueulée et criée dessus », témoigne une dame dépassant la quarantaine. « Ce n’est pas une façon polie, je suis cliente, il doit me respecter », s’est-elle défendue. Ce comportement s’apparente à un manque de professionnalisme et à une mauvaise gérance chez le personnel sur les lieux de l’agence. D’ailleurs, nos tentatives de les faire parler pour avoir plus d’informations sur le premier jour de l’opération, notamment le nombre de billets vendus au niveau de l’agence et autres questions susceptibles d’intéresser le lecteur ont buté sur le refus d’avancer quoi que ce soit. Même pas nous laisser accéder à l’agence à des fins d’information.

    « Ouvrir nos frontières terrestres avec la Tunisie »

    Face à la cherté du billet d’avion vers la Tunisie selon les usagers, dont le prix a dépassé les 40 000 DA/ personne, les citoyens désireux rejoindre ce pays voisin, ont manifesté leur « déception» à cet égard, affirmant que ce dernier ne dépassait pas avant les 20 000 DA. « C’est exagéré et c’est hors de portée », a-t-on indiqué. C’est le cas de Mme Fatima R., maman d’un enfant, qui souffre d’une maladie orpheline. Ce qui nécessite une « évacuation urgente » en Tunisie afin de poursuivre ses soins. « Mon fils est malade, son état va en dégradation. Ici, les médecins m’ont délivré une autorisation pour l’évacuer en Tunisie, mais à cause du billet qui est hors de ma portée, surtout que je dois voyager en famille (le mari et deux enfants) ça nous coûtera trop cher », a-t-elle témoigné de sa situation. S’adressant au président de la République, elle appelle à la réouverture des frontières terrestres pour permettre aux citoyens aux revenus faibles de voyager au moindre coût surtout pour les cas exceptionnels.

    Des procédures « rejetées » par les voyageurs

    En effet, nombreux parmi les clients d’Air Algérie rencontrés sur place, notamment des résidents ou proches de résidents algériens en France, qui accueille un grand nombre de la communauté algérienne à l’étranger, n’ont pas hésité à leur sortie de l’agence de manifester leur « mécontentement » quant à la procédure mise en place par les services concernés afin de changer la date ou d’acheter un nouveau billet pour celui qui est établi à l’étranger. Selon la procédure, le client doit réserver d’abord chez Air Algérie, qui lui fournit un devis ou une estimation exacte des frais de son voyage. Ensuite, le voyageur présentera ce devis à sa banque possédant un compte en devise et celle-ci va convertir le montant en dinar jusqu’au dernier centime. La procédure ne s’arrête pas là, puisque le client est tenu ensuite de retourner chez Air Algérie pour verser l’argent. Ainsi, parmi les clients abordés, un homme dont l’âge ne dépassant pas les 50 ans, est sorti de l’agence « furieux ». « Ils nous poussent à aller vers le marché informel de devises.

    C’est une humiliation pour le citoyen », a-t-il tancé, ajoutant que « non seulement ils nous mettent des conditions exagérées, mais aussi ils nous envoient vers le circuit informel pour acheter de la devise ». Notre interlocuteur a pris le soin de préciser son cas. Il dira qu’il est venu pour acheter des billets d’avion à sa fille et son mari qui étaient bloqués en France depuis une année. « D’ailleurs elle a même été obligée d’accoucher là-bas », déplore-t-il. Contrairement à lui, d’autres ont réussi à « décrocher » des billets aller-retour vers Paris pour le 1 juin, dont le prix dépasse les 90 000 DA. Certains ont aussi acheté des billets pour la Tunisie en départ de l’aéroport de Constantine. Pour eux, « rien ne les empêchera, ni même le prix » à rentrer chez eux pour retrouver les siens. Par ailleurs, devant l’agence d’Air Algérie à la place d’Audin, le protocole sanitaire et les gestes barrières contre la propagation du virus corona était « entièrement ignoré », à voir notamment les clients collés les uns contre les autres, alors que le port du masque reste aléatoire.

    Air Algérie dévoile les conditions d’entrer au pays

    Les passagers doivent s’acquitter, avant l’embarquement, d’un supplément lié au frais de confinement de 41.000 dinars (l’équivalent en devises). Ce pack concerne uniquement le sens étranger – Algérie a indiqué la compagnie algérienne dans un communiqué rendu public samedi soir, détaillant que les conditions d’entrée en Algérie pour les personnes de plus de 12 ans qui doivent présenter un test PCR négatif datant de moins de 36 heures avant la date de départ (en langue arabe, française ou anglaise), à présenter à l’enregistrement et à remettre à l’arrivée, payer les frais de confinement obligatoire de cinq nuitées au moment de l’achat ou de la confirmation du billet d’avion. « L’exonération des frais de confinement est entendue dans la limite de deux enfants de moins de 12 ans par famille », précise Air Algérie. Un geste en direction de la diaspora qui a dénoncé les conditions imposées par les autorités algériennes pour la réouverture des frontières.
    Sarah Oubraham

    Programme des vols et tarif en devise

    Constantine – Tunis – Constantine : tous les Vendredis
    Alger – Istanbul – Alger : tous les Dimanches
    Alger – Paris (ORY) – Alger : tous les Mardis et Jeudis
    Alger – Marseille – Oran : tous les Samedis
    Alger – Barcelone – Alger : tous les Mercredis
    Concernant les tarifs à partir de l’étranger
    Au départ de Tunis : 591 TND l’aller-retour (TTC)
    Au départ de Istanbul : 686 USD l’aller-retour (TTC)
    Au départ de Paris : 518 EUR l’aller-retour (TTC)
    Au départ de Marseille : 391 EUR l’aller-retour (TTC)
    Au départ de Barcelone : 317 EUR l’aller-retour (TTC)

    Le Courrier d’Algérie, 31 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Air Algérie, billets d’avion, vols, voyage, tarifs, prix, France, Tunisie, Espagne, Turquie,

  • De l’Algérie au Rwanda, la « politique de reconnaissance » d’Emmanuel Macron

    En reconnaissant les responsabilités de la France dans le génocide au Rwanda, le président français a souhaité tourner la page de 27 ans de tensions diplomatiques. Une visite qui s’inscrit dans une démarche visant à confronter le passé, « sans repentance ni déni ». Décryptage. 

    « Je viens reconnaître nos responsabilités ». Jeudi 27 mai, dans la capitale rwandaise, le président Emmanuel Macron prononce un discours historique, reconnaissant officiellement pour la première fois le rôle de la France dans le génocide de 1994, qui a fait quelque 800 000 morts, essentiellement issus de la minorité tutsi. 

    Cette visite officielle, visant à tourner la page des tensions persistantes entre la France et le Rwanda autour de ce chapitre tragique de l’histoire, s’inscrit dans une politique plus large du président de la République, mise en place dès le début du quinquennat, pour « regarder l’histoire en face ». Un exercice périlleux qui suscite tout à la fois de l’admiration et de vives critiques. 

    Travail de longue haleine 

    Si le discours d’Emmanuel Macron a été accueilli très favorablement au Rwanda, la nature de son propos aura suscité peu de surprise. Depuis plusieurs années, le président français travaille d’arrache-pied au rétablissement des relations entre les deux pays. Le 24 mai 2018, il reçoit Paul Kagamé à Paris et promet qu’un travail sera mené sur les archives françaises liées au génocide au Rwanda. Un an plus tard, il concrétise sa promesse avec la mise en place de la commission Duclert qui conclut, dans son rapport remis au président le 6 mars, à de lourdes responsabilités du pouvoir français, tout en excluant la notion de complicité. Le président rwandais salue alors un “grand pas en avant”. Entre temps, la France décrète une journée de commémoration du génocide des Tutsis, le 7 mai. Enfin, en avril, Emmanuel Macron permet la déclassification d’archives françaises sur le génocide.

    Pour Jean Claude Félix-Tchicaya, chercheur à l’Institut de Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), en reconnaissant aujourd’hui le rôle de la France, le président français achève un tournant historique : “Avec ce discours Emmanuel Macron se place en homme du 21e siècle (…) Il fait faire un bond à la France, à l’Afrique et au Rwanda”. 

    Approche “volontariste” 

    Cette politique de reconnaissance, Emmanuel Macron la mène sur de nombreux fronts. En visite à Ouagadougou, le 28 novembre 2017, le président s’engage à restituer le patrimoine africain dérobé pendant la conquête coloniale. En 2020, la France officialise la restitution de 26 œuvres au Bénin ainsi que d’un sabre historique au Sénégal. 

    Autre axe majeur de cette politique, la colonisation. En 2017, alors qu’il n’est que candidat, Emmanuel macron, en visite en Algérie, qualifie la colonisation de “crime contre l’humanité”. “Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes”, affirmait-t-il alors. Des excuses qui ne seront finalement pas prononcées, l’Élysée y préférant des “actes symboliques”, selon les conclusions du rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie demandé par Emmanuel Macron à l’historien Benjamin Stora. « L’excuse n’est pas la question centrale, ce qui compte ce sont les actes concrets, comme la reconnaissance officielle des crimes ou la déclassification d’archives” juge ce dernier, contacté par France 24. 

    “D’autres présidents comme Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou bien François Hollande se sont bien sur exprimés sur la colonisation, mais Emmanuel Macron a multiplié les actions, poursuit l’historien. Il a reconnu la responsabilité de la France dans la disparition de Maurice Audin, il a reconnu l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel et même fait déposer une gerbe au nom de la France à Sétif, à l’occasion des commémorations des massacres du 8 mai 1945. Même s’il reste beaucoup à faire, il faut reconnaître qu’aucun président français n’avait fait cela avant lui. Ses actions montrent qu’il n’est pas prisonnier de cette époque et avance de manière volontariste.” 

    Polémique “racialiste” 

    Si elle est jugée courageuse par certains, la politique de reconnaissance d’Emmanuel Macron est loin de faire l’unanimité. Le 18 avril, lors d’un entretien à la chaîne américaine CBS, le président aborde la question du racisme qui “cause beaucoup de tensions” en France et souligne l’importance d’un “dialogue apaisé et ouvert pour en comprendre les causes et d’une certaine manière déconstruire notre propre histoire”. Une déclaration qui suscite alors de vives réactions, comme celle de Xavier Bertrand, des Républicains, qui dénonce une vision “injuste au regard de ce qu’est la France” et qui va à l’encontre de “l’unité nationale”. 

    À droite, certains détracteurs du président l’accusent de prêter le flanc à de la repentance excessive et de céder à un courant “racialiste”. Un débat stérile selon Benjamin Stora : “c’est un piège politique tendu par l’extrême droite. La question du racisme est bien sur importante, mais il s’agit avant tout de regarder le passé en face. Emmanuel Macron veut s’inscrire dans la lignée du général De Gaulle qui considérait que la décolonisation est la grandeur de la France. Ce qu’il cherche c’est la reconquête du prestige international” analyse l’auteur de « France-Algérie, les passions douloureuses. »

    Engagement insuffisant ? 

    Attaquées par une partie de la droite, les actions d’Emmanuel Macron sont également jugées insuffisantes par certains à gauche. Son absence de discours le 10 mai, lors de la Journée nationale des mémoires de la traite, a ainsi suscité l’agacement de Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux et initiatrice de la loi reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité. “Il est quand même édifiant de constater que le président de la République n’a rien trouvé à dire sur plus de deux siècles de l’Histoire de la France, alors qu’il y a cinq jours il faisait des gammes sur Napoléon Bonaparte”, déclarait-elle alors.

    Enfin la question des excuses et des réparations continue de faire débat. Le 8 mai, alors que l’Algérie commémorait sa première “Journée nationale de la Mémoire”, le gouvernement a fait savoir qu’il était toujours en attente de “la repentance” de la France et “d’indemnisations équitables”. Interrogé, lors de sa visite à Kigali, sur d’éventuelles excuses à l’égard du Rwanda, le président français a jugé que le terme n’était “pas approprié », préférant “donner” la reconnaissance de la responsabilité de la France. Le président rwandais, Paul Kagame, a, pour sa part, salué un discours d’ »immense courage » qui a « plus de valeur que des excuses ». 

    France24, 27 mai 2021

    Etiquettes : France, Afrique, colonisation, Algérie, Rwanda, génocide, reconnaissance, responsabilité, Mémoire,

  • France-Afrique : Comment obtenir le pardon ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Donnant une nouvelle orientation à son histoire commune avec des pays africains anciennement colonisés, avec une dimension philosophique de ce passé qu’on ne peut effacer, la France continue son bonhomme de chemin sur la voie de la « reconnaissance de sa responsabilité » dans les crimes perpétrés contre les populations locales.

    Il est clair que cette nouvelle orientation a été initiée depuis l’accession au pouvoir du président français Emmanuel Macron. C’est lui qui a fait bouger des lignes figées dans le temps dans les relations de la France avec le Rwanda et l’Algérie, en attendant plus encore, peut-être.

    Mais en faveur de qui ou de quoi tous ces concerts historico-diplomatiques ? Après « les actes symboliques » engagés face aux crimes commis en Algérie durant la colonisation, qui s’illustrent à travers la reconnaissance officielle d’assassinats impliquant les autorités coloniales, dont l’exécution de Maurice Audin et l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel, en sus de la restitution de crânes des chouhada algériens, en attendant d’autres pas dans ce sens, la France porte un nouveau regard sur le génocide commis au Rwanda en 1994 et qui a fait 800.000 morts parmi la minorité tutsi. Là également, dans le même couloir emprunté face à l’histoire commune entre l’Algérie et la France, le président Macron a confié le travail d’investigation historique à une commission qui lui a remis ses conclusions sur les lourdes responsabilités du pouvoir français dans ce génocide, tout en excluant toute notion de complicité ou d’autres considérations qui entraîneraient fatalement des dispositions pénales contre les coupables du génocide et les indemnisations des victimes qui en découleraient. Le tout, sans présenter, donc, les excuses officielles de la France, à propos desquels le président Marcon dira récemment, lors d’une visite à Kigali, que le terme d’excuses n’était « pas approprié », préférant « donner » la reconnaissance de la responsabilité de la France.

    Comme ce fut le cas dans la gestion du dossier mémoriel relatif à la colonisation de l’Algérie, où le rapport remis au président de la République juge que « l’excuse n’est pas la question centrale, ce qui compte ce sont les actes concrets, comme la reconnaissance officielle des crimes ou la déclassification d’archives », selon les propos de l’historien Benjamin Stora, concepteur du rapport lié au dossier.

    Peut-on reconnaître la responsabilité de la France dans le génocide au Rwanda et les crimes commis contre le peuple algérien durant la colonisation sans présenter des excuses aux victimes ou d’Etat à Etat ? Si l’Algérie accompagne la politique des « petits pas » du président français, sans abandonner, par la voix du gouvernement et d’autres voix de la société civile, l’exigence d’excuses officielles de la France, le président rwandais s’en passe, estimant que les propos du président français ont plus de valeurs que des excuses. Un exercice délicat que ce nouveau regard porté par le président français sur l’histoire, qui semble satisfaire toutes les ambitions politiques, la France renouant ses relations bilatérales avec les pays africains, de partenariats surtout, sur de nouvelles bases de franchise, et les autorités des pays concernés gagnant en estime et en popularité sur le plan interne, en attendant de voir ce que sera la réaction des victimes tutsi. Mais, chercher le pardon sans présenter les excuses et sans couvrir le préjudice causé aux victimes, est-ce possible ?

    Le Quotidien d’Oran, 29 mai 2021

    Etiquettes : France, Afrique, crimes coloniaux, Rwanda, Algérie, colonialisme, colonisation, France CFA, FCFA, Françafrique,

  • Algérie-France: Paris joue-t-elle l’apaisement ?

    par Abla Chérif

    Un épisode de la vie politique française n’est pas passé inaperçu cette fin de semaine. Le MAE français a en effet refusé de se laisser entraîner vers le terrain planifié d’une ex-ministre socialiste qui l’interrogeait de manière très tendancieuse sur la situation actuelle en Algérie. Une carte en faveur de l’apaisement entre Alger et Paris ?

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – La scène se déroulait mercredi durant une séance plénière au Sénat français. Laurence Rossignol, député socialiste et ex-ministre du Travail, interpelle Jean-Yves Le Drian et lui demande de s’exprimer sur la situation en cours en Algérie.

    Elle évoque «la répression qui s’abat sur le Hirak, les condamnations à des peines de prison, les emprisonnements de journalistes…», mais son interlocuteur refuse de se laisser entraîner sur ce terrain. Il use d’un langage diplomatique, appelle à «la poursuite des réformes en Algérie», souhaite leur réussite «au bénéfice de l’Algérie et des Algériens».
    «Les autorités algériennes ont exprimé l’ambition de réformer l’Algérie en profondeur, dans un esprit de dialogue et d’ouverture qui correspond aux attentes qui ont été exprimées dans le Hirak, de manière pacifique et avec dignité, par les Algériens. Notre seul souhait, c’est la réussite des réformes au bénéfice de l’Algérie et des Algériens (…) c’est à eux et à eux seuls de fixer les modalités de ce destin, dans le respect des libertés publiques, dans le respect de la liberté d’expression, dans le respect de la liberté de la presse, auxquelles la France est attachée partout dans le monde», dit-il. Laurence Rossignol insiste, Jean-Yves Le Drian lui répond : «Je trouve le moment de votre question singulier, puisqu’il y a des élections législatives dans 15 jours en Algérie et que la campagne est ouverte, et vous permettrez madame la présidente, que par respect à la souveraineté du peuple algérien, je ne fasse pas de commentaires supplémentaires.» Le débat est clos.

    Le chef de la diplomatie française vient de dépasser un écueil qui aurait pu ajouter un coup aux relations algéro-françaises en souffrance depuis un moment. Son attitude peut-elle être interprétée comme un geste en faveur de l’apaisement en période de tension très perceptible entre les deux pays ? Une certitude, ces mots, et la position affichée tranchent avec ceux utilisés avant et après l’arrivée du successeur de Abdelaziz Bouteflika.

    Des propos de Le Drian en faveur d’une transition en Algérie avaient, on s’en souvient, soulevé le courroux de Abdelmadjid Tebboune (candidat) et rien ne s’était réglé en fait après son accession à la présidence de la République. À l’origine des désaccords, des propos d’Emmanuel Macron sur la question sensible de la mémoire, l’ambassadeur de France en Algérie soupçonné d’outrepasser ses prérogatives. La fameuse phrase du chef d’État français «ni repentance ni pardon» a ainsi exacerbé les tensions qui auraient pu retomber compte tenu des avancées observées dans le dossier de la mémoire. Ces propos ont été mal acceptés à Alger où l’on a entendu un officiel, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, qualifier carrément la France «d’ennemi traditionnel et éternel de l’Algérie» lors d’une séance de questions orales au Sénat. Pour beaucoup, cette déclaration semble d’ailleurs avoir été à l’origine du report inexpliqué de la visite du Premier ministre français à Alger.

    Il était prévu que Jean Castex préside avec son homologue algérien Abdelaziz Djerad la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Cet incident a été suivi, deux jours plus tard, par des déclarations officielles d’un autre ministre et ces dernières ont prouvé l’existence de désaccords entre Alger et Paris. Dans un entretien accordé au site arabophone Arabic Post, le ministre de la Communication a évoqué les rencontres de l’ambassadeur de France en Algérie avec plusieurs chefs de partis politiques, notamment de l’opposition. «Je crois que l’ambassadeur de France ne ratera pas ces précieuses opportunités grâce à sa grande expérience et sa connaissance des limites et des règles de la pratique diplomatique, notamment en Algérie, qui, le cas échéant, n’hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation», a déclaré Ammar Belhimer.

    Le retour de l’ascenseur ne s’est pas fait attendre. Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, avait réagi aux propos d’El Hachemi Djaâboub en affirmant qu’ils allaient entraîner un rappel de l’ambassadeur de France en Algérie.

    Dans un entretien au Figaro, Emmanuel Macron a par contre qualifié «d’inacceptables» les déclarations du ministre algérien du Travail et a évoqué l’existence de «quelques résistances» en Algérie aux efforts de réconciliation des mémoires entre les deux peuples et pays. Ils ont été interprétés comme étant aussi une réponse indirecte au chef d’État algérien qui n’a jamais cessé lui aussi d’évoquer l’existence de «parties (lobbyes) françaises hostiles à l’avancée des relations, qui demeurent cependant bonnes, entre les deux pays».

    L’escalade dans les mots s’en était arrêtée là. La dernière sortie officielle française en direction de l’Algérie se démarquait de toute cette tension. Le Drian s’est éloigné du terrain de l’escalade. Une simple pause, ou la fin des tensions ?

    Le Soir d’Algérie, 29 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, relations bilatérales, apaisement, Laurence Rossignol, députée socialiste, situation en Algérie, langage diplomatique, réformes en Algérie, libertés publiques, liberté d’expression, Jean-Yves Le Drian, Sénat,

  • L’homme qui a attaqué une policière dans l’ouest de la France s’est radicalisé en prison

    L’homme qui a poignardé et grièvement blessé une policière vendredi dans la ville de La Chapelle-sur-Erdre, dans l’ouest de la France, a été signalé par le personnel pénitentiaire comme ayant été radicalisé en prison, a déclaré une source proche de l’enquête.

    La source a également déclaré que l’homme, qui a été libéré de prison en mars après une condamnation pour violence, souffrait de troubles psychologiques.

    Reuters, 29 mai 2021

    Etiquettes : France, attentat, terrorisme, policière agressée, La Chapelle-sur-Erdre, radicalisme, prison, violence, troubles psychologiques,

  • Maghreb Connection, un livre sur le trafic de cannabis marocain

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai.

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il revient sur ce phénomène du narco-banditisme né dans les cités qui s’appuie sur le trafic de drogues, principalement cannabis et d’herbe, et qu’on peut situer au carrefour des années 2000 en Île de France et du côté de Marseille. Ca a vraiment son essort de ce côté-là, notament à la mort d’un parrain d’une nouvelle génération qui s’appelait Farid Berama en 2006 à Marseille.

    Au début, le grand banditisme était le braquage et la nouvelle génération s’est emparé du narco-trafic parce que c’est ce qui rapporte de l’argent aujourd’hui. Dans les années 1980-1990, on avait un milieu qui était centré sur les braquages des banques, des fourgons blindés. Puis, ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé qui s’appuie, elle, sur ce trafic de drogue.

    Cette nouvelle génération s’est appuyé aussi sur de l’argent provenant des braquanges pour pouvoir financer ces trafics.

    Le trafic qui repose sur la résine de cannabis ou d’herbe, vous avez un producteur qui aujourd’hui c’est le riche marocain. Ce sont des traficants qui s’appuient sur des membres de leurs familles ou des proches qui sont qui, aujourd’hui, sont domiciliés au Maroc. Ce sont surtout des liens familiaux ou claniques.

    C’est une réalité dans ces quartiers gangrénés par le trafic de drogue. C’est un quotidien qui devient très difficile.
    Il y a une difficulté en termes d’emploi, de revenues. Par exemple, Porte de Clignancourt, Michelet, Saint-Ouen, il y a des points de deal qui rapportent, en termes de chiffres d’affaires, entre 45000 et 50000 euros par jour. Ce qui équivaut à 1 million d’euros par mois.

    Stéphane Sellami est co-auteur de l’ouvrage Maghreb Connection. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il documente les quartiers gangrénés par les trafiquants, « on revient sur le phénomène de narcobanditisme qui naît dans les cités et s’appuie sur le trafic de drogue, principalement de cannabis et d’herbe, qui a émergé au carrefour des années 2000 en Ile-de-France et du côté de Marseille ». Petites et moyennes ville de province touchées « On avait un milieu dans les années 1980, 1990 centré sur les attaques de banques, de fourgons blindés et ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé s’appuie sur le trafic de drogues », explique l’auteur. La nouvelle génération s’est appuyée sur l’argent provenant des braquages pour favoriser le trafic. « Ce sont aussi des petites villes ou des moyennes villes de province qui sont aujourd’hui atteintes. Ce problème existe depuis plusieurs années », explique l’auteur.

    Etiquettes : France, Maroc, trafic de drogues, cannabis, haschich, kif, banditisme, gangs, crime organisé, braquage, enrichissement illicite, chômage, emploi, discrimination,

  • A Madame Laurence Rossignol, Vice-présidente du Sénat Français

    Par Djerrad Amar

    Suite à votre intervention, à propos de l’Algérie, au Sénat Français.

    Vous écrivez sur votre page Facebook : « Ce mercredi 26 mai, lors des Questions d’Actualité au Gouvernement, j’ai interpellé Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères sur la situation des droits humains en Algérie, ainsi que sur la possibilité pour la France de soutenir les aspirations démocratiques des algériens qui s’expriment au sein du hirak. Un mouvement pacifiste qui réclame un État civil, le respect des droits humains fondamentaux et, entre autres, la fin de la corruption qui gangrène l’économie du pays. »

    Au début, j’ai évité de vous répondre parce que votre intervention au Sénat français est tellement orientée et débile que je me suis dit qu’il est futile de répliquer à un perroquet d’une part et que d’autre part votre Ministre des Affaires Étrangères, en réponse, a bien suggéré en quelques mots et qualificatifs votre pensée et votre objectif.
    Finalement, je vous réponds et par ricochet à vos manipulateurs Français et Algériens de l’émigration qui vous ont utilisé, en particulier, parce qu’ils ont dû déceler chez vous une bêbête qui gobe tout sans trop de réflexion !
    Comme, je l’ai déjà fait à une de vos collègues – elle députée aussi niaise que vous sénatrice socialiste, en l’occurrence Madame Mathilde Panot qui crèche chez « France Insoumise » – vous dégurgitez un ramassis de slogans et de propagande qui prouve bien que votre but est plutôt l’ingérence et la subversion !

    Et si vous vous occupiez de vos oignons, de votre salade, de votre Covid, de vos gilets jaunes, de votre pseudo-démocratie, de votre presse aux ordres, de vos corrompus, de vos pauvres, de votre récession, de votre déchéance sur le plan international, de votre retard en matière de recherche scientifique etc.

    Vous n’avez pas cité aussi la nouvelle loi électorale, en particulier pour les législatives, qui doit être « moins démocratique » que celle de votre pays, car la nôtre prévoit un mode de scrutin à la « proportionnelle » avec vote « préférentiel » c’est-à-dire que l’électeur algérien doit choisir, le pauvre, son ou ses candidats au sein de sa liste préférée ! Pas comme la France « démocratique » qui privilégie les « têtes de liste » qui épargne aux français la peine de cocher un ou des candidats ! Cela doit être sans aucun doute ce mode « tête de liste », où l’on privilégie les copains et les coquins, qui vous a propulsé « sénatrice » !

    Qu’avez-vous fait pour aider vos « hirakistes » des gilets jaunes ? Ils sont interdits de manifestation depuis longtemps chez vous, et lorsqu’ils sont dans la rue, ils sont matraqués sans distinction (des handicapés sur fauteuils roulants n’y ont pas échappé), bastonnés, éborgnés à coups de munitions LBD, utilisation massive de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement (interdites partout en Europe), alors qu’en Algérie cette interdiction ne l’est que depuis une semaine, au 117ème pseudo-hirak, qui commençait à exhiber des slogans violents, « importés » depuis votre pays, visant l’Armée Algérienne, ses services de sécurité et ses institutions dont le Président de la République élu !

    On a tout vu chez vous ! En Algérie, le simple citoyen peut tout voir de ce qui se passe ici et chez vous, mieux que vous ne le pensez et mieux que vous la sénatrice qui se fie au « bouche à oreille » !

    Avez-vous comparé le nombre de morts, de blessés, d’arrestations et de condamnés chez vous et chez nous en Algérie ? Bien sûr que non ! Votre genre ne voit et n’entend rien de ce qui se passe chez lui et même hors de France, mais porte une oreille attentive à ceux, résidants en France, qui lui rapporte les bruits et chuchotements qui se produiraient ou pourrait se produire en Algérie ! Même dans le faux, vous vous empressez à les dégurgiter dans votre parlement ou Sénat, pourvue que cela donne l’ivresse ! Etes-vous rémunéré pour ça ? Fort possible ! Avec ce que l’on voit au parlement européen et les lobbies qui le dirigent ce n’est pas étonnant et nouveau !

    En voyant votre parcours, professionnel, associatif et politique, il nous est permis de douter de vos engagements et de votre honnêteté ! Passer du coq à l’âne en politique n’est-ce pas selon  »ce que ça rapporte » et non selon les principes ? Ligue communiste révolutionnaire, journaliste à ‘‘La Vie ouvrière’’, différents syndicats, Parti socialiste, cheffe de cabinet Fabius (celui qui aime le Front Enosra pour avoir fait du ‘bon boulot’), chargée d’étude à la Mutuelle des étudiants où elle perçoit une rémunération de 1100 euros pendant dix-huit ans pour 2 jours de travail partiel par semaine, impliquée dans l’affaire d’enrichissement personnel et d’emplois fictifs de la MNEF (Que choisir, s’interroge : « Si Mme Rossignol a vraiment été au service de la santé des étudiants » Wikipédia), échoue à deux reprises à la députation, Ministre au Gouvernement Valls, à RMC elle a comparé les femmes musulmanes choisissant de porter le voile aux « nègres américains qui étaient pour l’esclavage »….Passons !

    Franchement étiez-vous sérieuse et convaincue que ce que vous rapportiez, au Sénat, à vos collègues, n’étaient pas des canulars, des mensonges et des rumeurs ? Si oui, je vous invite à lire ce commentaire tiré de mon prochain article et peut-être qu’il vous instruira ou vous réveillera sur ce qui s’est déroulé en Algérie que vous semblez aimer voir démocratique, libre, humaine, sans arrestations arbitraires, sans tortures et peut-être aussi sans Armée, sans policiers, sans justice, sans écoles, sans universités, sans pétrole, sans avions, sans bateaux, sans moyens pour fuir et rejoindre votre pays de paix, de culture, des droits de l’homme, de liberté et de démocratie !

    Est-il acceptable et logique que le Hirak originel des débuts (jusqu’au 7ème /8ème), qui a regroupé des centaines de milliers de citoyens dans une douzaine de grandes villes d’Algérie criant des slogans clairs et précis comme « non au 5ème mandat », « changement du système de gouvernance », « yetnehaw ga3 (on les enlève tous) », « armée et peuple des frères » puis « poursuite judiciaire des pontes corrompues », puisse se transformer en slogans opposés après avoir obtenu l’essentiel des revendications (possibles dans l’immédiat) avec l’aide agissante de l’Armée dont on a réclamé d’assumer la responsabilité ? C’est alors que (au 10ème hirak et suivant jusqu’aux 117ème) des forces chevauchant la vague, sont apparues, avec des slogans insolites et violents entrant dans le cadre « printaniste » et « islamistes », exigeant qu’on « enlève tout le monde », entendre même ceux à l’origine de la déchéance du pouvoir, le chef de l’Etat intérimaire, les ministres intérimaires, le refus de toutes nouvelles élections, même après l’élection au suffrage universel du nouveau Président ! Des slogans surgissant curieusement au moment où les poursuites judiciaires battent leur plein ! De centaines de milliers dans au moins une douzaine de grandes villes le « hirak » a vu le nombre de ses manifestants se réduire subitement comme peau de chagrin pour se limiter à 1/4 des villes ne regroupant que quelques milliers puis quelques centaines ! Il faut dire que les slogans sont devenus clairement séditieux ! Contre le Président, contre l’Institution militaire en s’attaquant à ses officiers, contre les services de sécurité, les qualifiant tous de « traitres » à la nation et au Peuple, contre les législatives en préparation malgré un nouveau code électoral des plus démocratiques ! Ils réclament, par contre, le changement par une « phase de transition » (anticonstitutionnelle), sans vote du peuple, que dirigerait un trio de personnalités inconnues dont les noms sont balancés par un certain professeur… depuis la France ! Curieux non ? Les autorités, par souci de stabilité, étaient obligés d’appliquer la loi en matière de manifestations…tout comme en France ! Chez vous c’est réglementé, non ? Certains ont enfreint à la loi, ils ont été arrêtés. Le reste ce sont des arrestations entrant dans le cadre des délits commis par des voyous. C’est arbitraire aussi ? Est-ce des affaires algéro-algériennes ou algéro-françaises ?

    Êtes-vous venue au « secours » des gilets jaunes ? On ne vous a pas entendu, au Sénat, soutenir le Hirak, dès ses débuts, lorsqu’il réclamait le refus du 5ème mandat, le limogeage des pontes corrompues du pouvoir, les poursuites judiciaires des figures du «système» comme vous le faites pour ces fossoyeurs! Ce n’est qu’une fois que le peuple a obtenu l’essentiel de ses revendications que des activistes et des agitateurs, suppôts du régime déchu, sont apparus et dont vous venez de porter les revendications au Sénat avec l’aide de vos maîtres-manipulateurs de chez vous en France. Vous êtes donc un maillon.

    Savez-vous que vous soutenez des activistes qui refusent les élections présidentielles pour une «transition» qu’ils veulent diriger sans élections, qui refusent les législatives prochaines du 12 juin? Est-ce un hasard que vous intervenez à quelques jours des élections pour interpeller vos collègues au Sénat ?

    On vous a instruit de dire qu’il y a des « détenus d’opinion » ? Si vous avez des noms, alors portez les à la connaissance des autorités compétentes qui vous donneront sûrement les griefs !

    Maintenant que « la vache à traire » n’est plus dans leur étable, mais dans celle du peuple, qui exige plus de comptes, les voilà tirer à boulets rouges sur tous ceux qui s’emploient, à éliminer les traces de ce régime de privilèges, de passe-droits, avec l’aide de votre clan par l’ingérence. Drôle de démocrate vous êtes !

    Des démocrates, comme vous, qui soutiennent une solution par une « phase de transition » sans élections, contrairement à nos militaires qui soutiennent obstinément la solution par les élections ? Vraiment, le monde à l’envers !

    Pouvez-vous imposer cette insanité chez vous ?

    Au lieu de vous ingérer dans les affaires qui ne vous regardent pas en tant que sénatrice ou autre, intéressez-vous plutôt à cette Françafrique que ne cessent d’appuyer des autocrates pour servir vos intérêts.

    Pour votre gouverne, en guise de conclusion, voici un extrait du défunt chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP). Peut-être que vous comprendrez la définition du mot « dictateur » et à qui il s’applique : «Leur véritable objectif est d’induire l’opinion publique nationale en erreur … pour s’autoproclamer fallacieusement comme les porte-voix du peuple algérien… [notre] approche s’articule sur la primauté de la légitimité constitutionnelle, à travers l’organisation d’élections présidentielles transparentes … afin d’éviter toutes les phases de transition dont les conséquences sont périlleuses, clamées par certaines parties … qui commencent à être démasquées, et nous avons des informations confirmées de leur implication, que nous dévoilerons au moment opportun… »

    Je vous raconte cela non pas pour justifier quoi que ce soit, mais pour montrer votre ignorance en politique et en affaires internationales. Quand vous, de surcroit, ignorez celles de vos voisins proches, mieux vaut changer de métier ! Vous faites dans l’ingérence dans les affaires d’autres pays ! C’est interdit par les lois internationales ! Le savez-vous Madame la sénatrice ? Alors Madame Rossignol, chantez votre musique chez vous, dans votre pays qui en a bien besoin !

    Amar Djerrad

    Algérie1, 27 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Laurence Rossignol, Sénat français, Hirak,

  • A Vitré, une famille algérienne menacée d’expulsion : « Si j’y retourne, je serai mis en prison »

    Mahfoud Guerguer est arrivé d’Algérie à Vitré en novembre 2019 avec sa femme et ses enfants. Non éligible au droit d’asile, la famille sera expulsée de son logement le 31 mai.

    La trêve hivernale, prolongée pour raison de crise sanitaire, s’achèvera le 31 mai. Les familles à qui le droit d’asile a été refusé se retrouveront donc à la rue à cette date.

    C’est le cas de la famille Guerguer, originaire d’Algérie.

    Mahfoud, le père, sa femme et leurs cinq enfants sont arrivés à Vitré le 9 novembre 2019. « Nous avons demandé l‘asile pour des raisons politiques », explique Mahfoud qui se définit comme un « activiste politique ». « Depuis les années 90, j’ai des problèmes avec l’Etat Algérien ».

    « Si j’y retourne, je serai mis en prison »

    La famille avait déjà quitté l’Algérie en l’an 2000 pour rejoindre l’Angleterre. « Nous y sommes restés trois ans. Mon fils aîné Salah est né là-bas. »

    Revenue en Algérie, la famille y a vécu 16 ans. Le 22 février 2019, les Algériens, outrés par les perspectives d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, sont sortis en masse dans les rues d’Alger et dans les grandes villes du pays scandant le refus de cette éventualité.

    Depuis, le président a démissionné mais les manifestants sont restés mobilisés. « Je fais partie du Hirak, un mouvement de protestation qui dénonce la toute-puissance de l’armée et des généraux. Le président n’est qu’un pantin en Algérie, c’est l’armée qui dirige. »

    « Nous avons envie de terminer nos études »

    Comme tous les opposants au pouvoir, Mahfoud est donc menacé dans son pays. « J’ai beaucoup d’amis qui ont quitté le pays. Beaucoup sont aussi en prison. Si j’y retourne, je serai aussi mis en prison », poursuit le père de famille qui dit détenir des vidéos et photos prouvant qu’il est menacé.

    Exilée en Turquie en 2019, la famille Guerguer est arrivée en France en novembre 2019 avec ses cinq enfants. La fille aînée est désormais mariée et vit à Paris. Mahfoud, sa femme, sa deuxième fille et ses trois fils de 19, 17 et 10 ans vivent dans le quartier de Maison-Rouge dans un appartement financé par le CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile).

    Mais en janvier, ils ont reçu un courrier leur demandant de quitter leur logement. L’échéance est fixée au 31 mai. La famille a également reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), l’Algérie n’étant pas considéré comme un pays à risque. « Cette procédure est actuellement suspendue mais nous devons tout de même quitter notre appartement », précise Mahfoud.

    Appel à la solidarité vitréenne

    Ses fils aînés, Salah, 19 ans et Omar, 17 ans, sont tous les deux scolarisés au lycée Bertrand-d’Argentré de Vitré en classe de Première. Pour eux, retourner en Algérie n’est pas envisageable. « Nous avons nos amis ici et sommes bien intégrés. Nous avons envie de terminer nos études », expriment ces deux jeunes qui se rêvent architectes.

    La famille espère donc pouvoir bénéficier de la solidarité vitréenne et trouver une nouvelle solution de logement.

    Le Journal de Vitré, 26 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, asile, Mahfoud Guerguer,