Étiquette : France

  • Prétendue utilisation d’un véhicule du Consulat à Marseille dans un « trafic de drogues »: l’Ambassade d’Algérie à Paris précise

    PARIS – L’Ambassade d’Algérie en France a affirmé mardi n’avoir publié aucun communiqué sur un véhicule présenté comme appartenant à un fonctionnaire du Consulat général d’Algérie à Marseille qui aurait fait l’objet d’une interpellation par la police française pour motif de « trafic de drogues et de cigarettes ».

    « Une séquence vidéo récemment relayée sur les réseaux sociaux, montre un véhicule prétendument appartenant à un fonctionnaire du consulat général d’Algérie à Marseille qui aurait fait l’objet d’une interpellation par la police française pour motif de ‘trafic de drogues et de cigarettes’ », précise un communiqué de l’ambassade.

    « Bien que les plaques d’immatriculation diplomatiques et consulaires en France identifiant le pays d’appartenance soient bien connues de tous, certains réseaux se sont évertués à porter atteinte à la réputation du personnel de nos représentations », déplore l’ambassade, relevant que « des médias ont ensuite rapporté les termes d’un présumé communiqué de l’ambassade d’Algérie en France démentant les allégations précitées ». « A cet égard, l’ambassade, refusant de se rabaisser au niveau des instigateurs de ces manœuvres malintentionnées au moment où la fake-news est devenue monnaie courante, tient à préciser qu’elle n’a publié aucun communiqué sur ce sujet qui ne concerne point la représentation consulaire de notre pays », conclut le communiqué.

    APS, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, consulat algérien de Marseille, trafic de drogue, interpellation, police,

  • Le Président Tebboune reçoit un appel téléphonique de son homologue français Emanuel Macron

    ALGER – Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu mardi un appel téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron, avec lequel il a passé en revue les relations bilatérales et convenu de mettre à jour la réunion de la Commission ministérielle conjointe de haut niveau, indique un communiqué de la Présidence de la République.

    « Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu mardi un appel téléphonique de son homologue français, M. Emmanuel Macron. L’entretien a été l’occasion d’examiner les relations bilatérales et de convenir de mettre à jour la réunion de la Commission ministérielle conjointe de haut niveau », précise le communiqué.

    Les deux présidents, ajoute la même source, ont procédé à un échange de « vues sur les questions régionales d’intérêt commun dans la région du Sahel, notamment au Tchad, au Niger et au Mali, et ce qui doit être fait pour aider les pays du Sahel à instaurer la stabilité ».

    S’agissant de la situation en Libye, les deux présidents ont convenu « de soutenir le processus de règlement dans ce pays frère, notamment en apportant aide et assistance au nouveau Gouvernement afin d’organiser des élections dans les meilleures circonstances ».

    APS, 11 mai 2021

    Etiquettes : France, Algérie, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, Mali, Sahel, Tchad, Niger,

  • Épuisées par la lutte contre le COVID, certaines infirmières de soins intensifs françaises font grève pour obtenir de meilleurs salaires

    Le personnel médical des soins intensifs, épuisé par la lutte contre le COVID-19, s’est mis en grève dans certains hôpitaux français mardi pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail.

    Le syndicat CGT (gauche dure) a déclaré que la crise du coronavirus avait mis en évidence la nécessité d’augmenter le nombre d’infirmiers et de lits de soins intensifs dans les hôpitaux publics, ainsi que d’améliorer les conditions salariales.

    À l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne, où les 16 lits de soins intensifs disponibles sont tous occupés – presque tous par des patients atteints du COVID-19 – les infirmières ont travaillé tout au long de leur grève pour garantir le maintien des soins vitaux.

    Nous nous battons depuis des années pour obtenir cette augmentation de salaire », a déclaré l’infirmière Aurélie Lesueur, les mots « En grève – Burnout » griffonnés au dos de sa blouse médicale.

    Lesueur et ses collègues ont déclaré que les compétences spécifiques d’une infirmière de soins intensifs devraient être reconnues, comme elles le sont pour d’autres rôles tels que la pédiatrie et l’anesthésie, et reflétées dans les paquets de salaire.

    Selon Mme Lesueur, une année passée en première ligne de la lutte contre le COVID-19 a été éprouvante sur le plan mental et physique. Certains collègues ont démissionné et d’autres sont en congé de maladie. Le manque de personnel a entraîné la fermeture de deux lits dans son service, ajoute l’infirmière.

    Alors que la France met lentement fin à un troisième confinement national, la pression reste forte sur les hôpitaux. Le nombre de patients COVID-19 en soins intensifs est repassé cette semaine sous la barre des 5 000, seuil de saturation.

    Une manifestation devant le ministère de la Santé est prévue plus tard dans la journée de mardi.

    « Nous sommes épuisés », a déclaré l’infirmière Celia Leger. « Nous voulons une reconnaissance pour les soins particuliers que nous prodiguons ».

    Reuters, 11 mai 2021

    Etiquettes : France, coronavirus, covid19, pandémie, infirmières, salaires,

  • Selon un sondage, la candidate Le Pen prend le contrôle de la région Provence

    L’extrême droite semble en passe de remporter le contrôle de l’autorité régionale englobant la Provence et la Côte d’Azur lors des élections de juin, selon un sondage qui, s’il s’avère exact, montrerait que Marine Le Pen bénéficie d’un élan croissant.

    Le parti de Mme Le Pen, dirigé par l’ancien ministre conservateur Thierry Mariani, arriverait en tête dans tous les scénarios d’alliance, selon le sondage Ipsos Sopra Steria pour France Télévision, avec entre 37 % et 39 % des voix au premier tour du 20 juin.

    Au second tour du 27 juin, Mariani arriverait également en tête. Le scénario dans lequel tous les partis se rallient derrière le mieux placé pour battre l’extrême droite, une stratégie connue sous le nom de « front républicain », n’a cependant pas été testé.

    Remporter la région Provence-Alpes-Cote d’Azur autour de Marseille et de Nice, la première fois que l’extrême droite prendrait le contrôle d’une région française, donnerait à Mme Le Pen un solide coup de pouce avant les élections présidentielles de l’année prochaine.

    Le sondage a montré qu’une alliance entre le parti du président Emmanuel Macron (LaRem) et le parti traditionnel de centre-droit Les Républicains (LR) ne l’aiderait pas à remporter la région.

    Un pacte entre le candidat sortant de centre-droit et le parti de Macron pour former une alliance contre l’extrême droite dans le champ de bataille du sud s’est effiloché la semaine dernière.

    Reuters, 11 mai 2021

    Etiquettes : France, élections, Maine Le Pen, Provence, Côte d’Azur, sondages,

  • France : La tribune des généraux ou la victoire du “Zemmourisme”

    Par Jacob Cohen
    On peut dater cette doctrine de 1983, l’année où des dizaines de milliers de Maghrébins avaient organisé la « marche des beurs » pour clamer leur amour de la France, leur volonté d’intégration, dans un esprit d’égalité et de fraternité, débarrassé des réminiscences de la colonisation et des tares discriminatoires qui y étaient attachées.

    Mais le lobby judéo-sioniste ne l’entendait pas de cette oreille. Bernard-Henri Lévy et ses acolytes lancèrent immédiatement SOS Racisme, une association placée sous la tutelle de l’Union des étudiants juifs de France, pour monopoliser le combat des beurs et s’accaparer des subventions qui auraient dû leur revenir.

    L’objectif de ces « sayanim » travaillant aux ordres du Mossad était d’empêcher les Maghrébins qualifiés de s’intégrer dans les rouages importants de la République, d’occuper des fonctions d’influence dans les médias, l’édition, la publicité, la finance, la politique, la culture, afin que la France reste ancrée dans le camp occidental et un allié sûr d’Israël.

    Le « Zemmourisme » consistait dès lors à contenir (à l’image du containment contre le bloc communiste) les Maghrébins, à les rendre invisibles, à les harceler pour leur faire prendre conscience qu’ils sont seulement tolérés dans le pays, à ne leur laisser le choix qu’entre la soumission ou la révolte violente, à les pressurer dans le moule de la laïcité, à les humilier en leur imposant d’être représentés par un imam ignare et débile, à imposer à leurs enfants la mémoire de la Shoah au détriment de celle de la Nakba.

    Et lorsque ces Maghrébins se replient forcément pour se protéger, à les accuser de « séparatisme ». Accusation lancée déjà dès 2002 avec le livre « Territoires perdus de la République » écrit par des « sayanim ».
    On doit reconnaître que ceux qui ont lancé cette opération ont grandement réussi.
    Le « Zemmourisme » s’est imposé dans pas mal de médias et surtout dans une bonne partie de la Droite française. L’establishment franchouillard ne s’est jamais vraiment débarrassé de ses préjugés coloniaux et du traumatisme de la défaite algérienne.

    Même le gouvernement se sent obligé de prendre le train en marche et de prendre des mesures contre le « séparatisme » musulman, de plus en plus répressives et humiliantes voire illégales comme d’empêcher les mères voilées d’accompagner les sorties scolaires, mesures pudiquement travesties en dispositions pour la défense de la laïcité.

    Faut-il s’étonner de l’aveuglement de cette classe politique, qui n’a rien compris à la manœuvre de la clique « zemmourienne » ?

    Ce n’est pas la première fois qu’elle passe à côté d’une circonstance historique pour le bien de la France. Obsédée par ses rancœurs historiques et la nostalgie d’une ancienne gloire irrattrapable.
    Elle aurait tout à perdre d’un conflit profond et irréductible avec la très forte minorité musulmane. Tant de talents prêts à travaillés pour le pays, mais qui sont rejetés, dénigrés, humiliés. Mais elle continue à rêver d’une espèce de « purification ethnique » qui la ramènerait à sa grandeur blanche et catho.

    Les généraux qui ont publié leur lettre ouverte tombent malheureusement dans le même panneau. Certes la situation du pays est catastrophique à plusieurs égards. Et les motifs de révolte ne manquent pas. Pensons à la perte de souveraineté de la France à laquelle ils auraient dû être plus sensibles.

    La France a réintégré l’OTAN pour être à la remorque de l’Amérique et faire le sale boulot en Afrique ou au Moyen-Orient pour le compte d’intérêts qui la dépassent. Les généraux auraient pu s’inquiéter du désastre économique qui a ravagé le tissu social, entraînant la fermeture des sites industriels, de centaines de maternités, de dizaines de milliers de lits d’hôpitaux, du réseau ferroviaire et des services publics. Ces galonnés n’ont jamais réagi aussi fortement à la situation matérielle catastrophique de leurs troupes et des matériels militaires. On aurait aimé les entendre sur la gestion erratique et mensongère du Covid et son lot de désastres humains.

    Mais non, ils s’inquiètent de « racialisme », de « haine entre communautés », de « théories décoloniales », de « hordes de banlieue ». Ils veulent remettre de l’ordre dans cette chienlit sans aucune analyse historique de fond, avec une menace à peine voilée d’une intervention hors du cadre constitutionnel. Peut-être est-ce déjà la mise en œuvre de l’opération « Ronces » annoncée il y a quelque temps par Eric Zemmour et qui suggérait d’appliquer dans les banlieues françaises les méthodes répressives de l’armée d’occupation sioniste. Hasard ou pas, des syndicats de police viennent de demander que « dans le cadre de l’état d’urgence, il faut procéder au Bouclage des 600 territoires perdus de la République, y compris avec le renfort de l’Armée, en contrôlant et en limitant les entrées et sorties de ces zones par des Checkpoints sur le modèle israélien de séparation mis en place avec les territoires palestiniens. »

    Il semble que nos généraux veuillent rejouer une nouvelle Bataille d’Alger, à l’échelle de la France. Enfin une bataille qui semble à leur portée. Quelle fut déjà la dernière guerre que l’armée française a remportée sans aide étrangère ? Les généraux oublient que la Bataille d’Alger, si elle fut un succès opérationnel colonial, elle s’est terminée par un flop politique et diplomatique. Mais ces subtilités doivent leur échapper.

    Pendant ce temps, ce sont Zemmour et sa clique judéo-sioniste ainsi que le Mossad qui les dirige, qui se frottent les mains qui sur les décombres de la France.

    Algérie54, 9 mai 2021

    Etiquettes : France, Eric Zemmour, extrémisme, extrême droite, bataille d’Alger, OAS, généraux, armée,

  • Le meurtre d’une Algérienne en France déclenche une polémique

    Le meurtre de l’Algérienne Chahinez par son mari il y a une semaine a choqué tant en Algérie qu’en France, suscitant partout les mêmes réactions d’indignation et de condamnation.

    Même si beaucoup en France se trompent encore une fois de cible, pointant du doigt les origines du meurtrier au lieu de s’en prendre à un phénomène de société qui n’est l’apanage d’aucune communauté, les violences conjugales ou les violences faites aux femmes.

    La victime, âgée de 31 ans, est morte dans des circonstances atroces. Son bourreau, lui aussi algérien, voulait la faire souffrir. Les circonstances du drame sont maintenant connues de tous, après les aveux faits par le meurtrier devant la police et la justice.

    Le meurtre est prémédité, minutieusement préparé. Mardi 4 mai, Mounir, 44 ans, se rend devant le domicile de sa femme, de laquelle il est séparé, et attend patiemment qu’elle rentre.

    Une fois sur place, il lui tire dessus plusieurs fois avec un fusil, et alors qu’elle gisait au sol, toujours vivante, il l’asperge d’essence puis met le feu. Il en fera de même avec la maison qu’il filmera en flammes pour poster la vidéo sur les réseaux sociaux.

    La presse française a consacré de larges espaces au drame, fouiné dans la vie du couple et dans son passé, et grâce aux informations livrées par le parquet, les portraits de la victime et du meurtrier sont dressés, ainsi que la trame de leur histoire tourmentée.

    Chahinez est arrivée d’Algérie il y a cinq ans, en compagnie de ses deux enfants, issus d’un précédent mariage. Mounir, lui, est un repris de justice qui a fait plusieurs séjours en prison pour des faits de violence et de vol.

    En juin 2020, il a été condamné à 18 mois de prison, dont 9 avec sursis, pour violences conjugales. La victime, c’est toujours Chahinez. Il a été libéré en décembre de la même année, avec obligation de se soigner et de ne pas s’approcher de sa femme. Une mesure qu’il n’a jamais respectée, rodant dans le quartier où elle habite.

    39 féminicides en France en seulement 4 mois
    Dans tout ce qui a été rapporté concernant cette affaire, un détail ne pouvait échapper à la fachosphère. « Chahinez n’était pas libre. Son mari voulait qu’elle vive comme une Française en France, alors que son mari voulait qu’elle vive comme une Algérienne en Algérie. »

    La phrase, prêtée par le Figaro à « une source proche du dossier » est mise en grosse manchette par le journal puis largement reprise, notamment par une partie bien connue de la France, celle qui a l’habitude de tout mettre sur le dos de l’immigration.

    Suffisant pour déclencher un déchaînement d’amalgames comme on en a l’habitude à chaque attentat terroriste ou acte répréhensible commis par un individu immigré ou d’origine étrangère, spécialement un maghrébin ou un musulman.

    Sur les autres réseaux sociaux, les commentaires mettant en cause l’Islam, l’Algérie, la Charia, les Arabes, le Maghreb, les immigrés, foisonnent.

    Pourtant, il y a bien des défaillances dans cette affaire qui méritent qu’on s’y attarde.

    « Elle se savait en danger », témoignent les proches de la victime. La jeune femme n’a pas bénéficié d’un téléphone grand danger et son mari n’a pas été mis sous bracelet électronique malgré ses antécédents et les plaintes de sa femme.

    La justice a annoncé qu’elle se penchera sur ces dysfonctionnements, car c’est là le véritable problème. À quoi servent les lois et les procédures si elles ne sont pas appliquées ? Dans le cas de Chahinez, si les autorités avaient fait ce qu’elles avaient à faire, suivant la loi, le drame aurait peut-être pu être évité.

    L’occasion pour l’extrême-droite de tenter de récupérer l’affaire à son profit, notamment cette histoire de Bracelet. Il est vrai que la présidente du Front national (RN), Marine Le Pen, n’en a pas cette fois profité pour développer sa rhétorique anti-immigrés.

    Mais elle ne s’est pas empêchée d’utiliser le drame pour régler ses comptes avec le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, candidat aux régionales dans les Hauts-de-France, sur « les terres » de Mme Le Pen.

    « L’obsession d’Eric Dupond-Moretti à mon égard commence à devenir relativement étrange (…) Il paraît qu’il reste quelques bracelets anti-rapprochement en rab, je suis preneuse », a-t-elle ironisé.

    Autre sujet qui ne doit pas être éclipsé par les clichés anti-immigrés, le phénomène des féminicides.

    Les 39 meurtres de ce genre qui ont été commis en France ces quatre derniers mois seulement, et ceux plus nombreux enregistrés dans d’autres pays de l’Occident, montrent clairement que la violence conjugale n’a pas de nationalité, ni de religion.

    Mounir a tué sa femme non pas parce qu’il est Algérien ou musulman, mais parce qu’il est un mari violent, un délinquant, un dérangé.

    TSA-Algérie, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, crime, assassinat, Chahinez, stigmatisation,

  • L’intérêt de l’Algérie prime (Edito de Ouest Tribune)

    Il aurait été logique de clore le débat algéro-français sur la mémoire à l’occasion du 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 et passer à autre chose, histoire d’éclairer l’opinion publique sur d’autres enjeux aussi capitaux que la réconciliation algéro-française. Il faut bien souligner, et le faire à chaque fois qu’il est possible, que l’Algérie et les Algériens ne respirent pas l’oxygène qui sortirait des discours des officielles ou des nostalgiques français. Nous avons d’autres centres d’intérêts, d’autres problèmes, d’autres défis, d’autres débats à mener.

    L’Algérie, c’est beaucoup plus complexe que de la réduire à un petit poucet qui éternue lorsque la grande France s’enrhume. Si nous avons chassé le colonialisme de notre pays, c’est sans doute pour passer à autre chose. Et effectivement, nous avons, ensemble, fait beaucoup de choses. Certaines ont été bonnes d’autres moins bonnes et il y en a même eu de franchement catastrophiques. Mais en 59 années d’indépendance, nous n’avons pas attendu qu’un président français vienne nous insuffler la vie. Nous sommes indépendants, fiers d’avoir arraché notre liberté au prix de millions de martyrs et, au passage, récupérer notre lègue historique et culturel intacts. La colonisation, malgré son horreur, n’a pas réussi à nous détruire.

    Cela pour dire que si les Algériens évoquent régulièrement le passif mémoriel avec la France, dans la rue comme ailleurs, et que s’ils retiennent la phrase : « la colonisation est un crime contre l’humanité », prononcée par Emmanuel Macron, ils n’en font pas pour autant leur sujet quotidien. Seulement voilà, certains «mauvais perdants», adeptes de l’Algérie de Papa, en rajoutent plusieurs couches et s’essayent à l’exercice de comparaison : qui de l’Algérie ou le Maroc est plus proche au cœur de l’Elysée. Ils ont tenté de nous faire admettre que le royaume voisin est le préféré de la France et que les discours « mielleux » de l’Elysée ne servent qu’à nous endormir. Comme si, nous autres Algériens, sommes en course avec les Marocains sur qui saura plaire à la «grande France» !

    Que ces idiots sachent que l’Algérien ne cherche l’amour d’aucune autre nation et certainement pas celle dont il a combattu le système haineux. Nous ne sommes pas dans une logique de concurrence avec qui que ce soit. Si les Marocains s’autorisent des crises avec l’Algérie, l’Espagne, l’Allemagne et l’Iran, pensant bénéficier du soutien de Paris, c’est leur affaire et ça ne nous fait ni chaud ni froid. Nous ne cherchons pas une place dans le cœur de la France, mais la sauvegarde de nos propres intérêts. Voilà c’est dit.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Maroc, mémoire,

  • L’ingérence médiatique étrangère en Algérie

    par Rahim Ibn Ziane

    Depuis toujours la presse étrangère est présente en Algérie. Néanmoins, l’Algérie n’a pas hésité à retirer des accréditations, refuser le tournage de reportages ou expulser un média d’Algérie lorsque ladite presse dépasse son rôle d’informer et rentre dans de la désinformation (l’exemple le plus connu étant le bureau d’Al Jazeera à Alger fermé depuis 2008, France24 aussi est en sursis depuis une récente campagne de désinformation autour de l’Algérie le mois dernier[1]).

    Ces derniers mois, des campagnes massives d’acharnement médiatique à l’encontre de l’Algérie ont été organisées par la presse marocaine et française.
    En France, on est tombé dans le ridicule avec Le Figaro qui fait 3 articles sur les propos d’Abdelmadjid Chikhi affirmant que la France coloniale a œuvré pour répandre l’analphabétisme en Algérie dont un article payant pour dire « on n’a pas de preuves, mais c’est faux » alors qu’au final c’est réellement le cas[2].
    La presse marocaine est systématiquement dans l’injure et la désinformation à l’encontre de l’Algérie avec le 360 ou Yabiladi n’hésitant pas à se moquer d’un crash d’un hélicoptère en Algérie[3] ou affirmant que « l’Algérie a financé le Polisario à hauteur de 1 000 milliards de dollar étasunien ».

    La presse française et marocaine a leurs chouchous à défendre coûte que coûte : le Hirak post-démission de Bouteflika avec ses figures comme Tabbou (ancien député issu de l’élection frauduleuse de 2017 orchestrée par l’issaba déchu[4]) Assoul (elle aussi députée issue de la controversée élection de 2017, très liée au clan Toufik, elle a soutenu et travaillé pendant la campagne du candidat de Toufik Ali Ghediri[5]) mais aussi le MAK qui souhaite orchestrer des opérations terroristes en Algérie[6]. Même Rachad, un groupuscule héritier du FIS et constitué d’anciens membres du FIS comme le terroriste Mourad Dhina trouve grâce à leurs yeux.

    La presse française et marocaine contrôlée par l’État profond

    La presse française appartient à une poignée d’hommes d’affaires français ou étrangers. De multiples scandales ont déjà émergé en France avec des journaux ou des chaînes de télévision dont le riche propriétaire n’hésite pas à censurer une émission, un reportage, un documentaire ou un article qui ne lui convient pas.

    La presse écrite française qui est déficitaire depuis des années est aussi subventionnée par l’État français. En 2020, l’État français a subventionné la presse à hauteur de 840 millions d’euros par an pour l’année 2020 (en dehors des aides exceptionnelles liées à la pandémie de coronavirus)[7]

    Prenons par exemple Le Figaro qui s’est illustré ces dernières semaines de par la virulence de son article quotidien (minimum) à charge contre l’Algérie, il est possédé par le groupe Dassault, groupe du complexe militaro-industriel français (les fabricants du fameux Rafale vendu à l’étranger grâce à la corruption et avec l’aide de l’État français[8]). Le Figaro a bénéficié de 16 millions d’euros d’aides directes par l’État français (l’information la plus récente sur le montant de subvention perçue par chaque média français)[9].

    Il est facile de comprendre à première vue pourquoi la presse détenue par Dassault enrage contre l’Algérie. Dassault a essayé de vendre son Rafale à l’ANP sans résultat, ne bénéficie d’aucun contrat d’armement en Algérie depuis toujours et voit d’un œil enragé l’Allemagne prendre la deuxième place de fournisseur militaire en Algérie. Il est évident que si Alger achète des Rafales demain, Le Figaro nous fera plusieurs articles par jour élogieux sur l’Algérie.

    Le reste de la presse française aussi est dans le même cas de figure, des oligarques français en colère parce qu’Alger se tourne vers la Chine et l’Allemagne pour délaisser la France. TF1 appartient à Bouygues qui n’a toujours pas digéré l’attribution aux chinois de deux grands chantiers comme l’autoroute est-ouest ou la mosquée d’Alger. Libération appartient à l’israélien d’origine marocaine Patrick Drahi qui, pour des raisons évidentes, ne porte pas l’Algérie dans son cœur. L’Algérie étant l’un des rares pays ayant résisté et s’étant opposée vigoureusement à la vague de normalisations diplomatiques avec Israël opérée par les pays arabes à la fin du mandat de Donald Trump.

    La presse étant liée à l’État profond français tenue par les grandes entreprises française en perte de puissance en Algérie[10], mais aussi par l’État français directement par la presse qu’il possède (groupe France Radio et France Télévisions) mais aussi indirectement par la presse subventionnée. L’État français lui aussi ne se gène pas de faire dans de la désinformation via sa presse nationale, même si son relais international France24 s’est calmé après que le Ministre de la Communication Ammar Belhimer ait menacé au prochain incident de retirer l’agrément de France24. L’AFP a déjà fait les frais de la désinformation continue française en Algérie avec ses correspondants et son bureau qui s’est vu refusée le prolongement des accréditations récemment[11].

    Concernant la presse marocaine, elle est entièrement liée de près ou de loin au Makhzen (condition sine qua non pour pouvoir exister dans la dictature alaouite). Comme le révèle le journaliste dissident Ali Lmrabet[12], le360.ma appartient à Mounir Majidi secrétaire particulier de Mohammed VI.

    La campagne de désinformation et de haine marocaine contre l’Algérie autorisée ou commandée par le roi est elle aussi simple à comprendre. Le Maroc enrage contre l’Algérie du fait qu’elle soutient le Polisario contre la guerre inique menée par le Maroc et milite pour l’autodétermination du peuple martyr sahraoui. Le Maroc aussi de l’autre côté souhaite voir l’ouverture des frontières (pour pouvoir exporter en Algérie plus facilement le cannabis marocain qui a constitué la fortune de la famille royale marocaine) et aussi rêve d’une Algérie sans armée et avec des tartufes soumis à sa tête pour pouvoir prendre les villes réclamées dans le projet controversé et sans aucune réalité historique du « grand Maroc » (alors qu’ils sont incapables de récupérer les enclaves espagnoles au Maroc).

    Les cibles : l’armée, le Président Tebboune et le soutien à la cause sahraouie

    Tout en nous faisant le même récit faux de l’Algérie coincée dans le même système socialiste des années 70 (alors que c’est la libéralisation du marché en Algérie sans garde-fou qui l’a conduite dans la crise qu’elle a connu dans les années 80 et 90) la presse franco-marocaine s’acharne contre trois têtes de turc : le Président Tebboune et son gouvernement, mais aussi l’Armée Nationale Populaire et le soutien algérien à la cause sahraouie.

    La presse franco-marocaine n’hésite pas à désigner le pouvoir en place de véritable junte sans preuves sachant qu’aucun militaire n’est à la tête d’un ministère ou président en Algérie. La presse marocaine est plus virulente à l’encontre de l’armée en n’hésitant pas à trafiquer des classements pour faire apparaître l’armée marocaine devant l’armée algérienne (alors que dans le classement en question, l’Algérie n’y figure pas)[13]. Mais aussi, ils n’hésitent pas à se moquer de l’équipement (pourtant de meilleures qualités que celui de la FAR) militaire algérien qualifié de « vieilleries datant de l’époque soviétique », alors que le Maroc n’achète que de l’armement d’occasion étasunien, français ou israélien.

    Le Président Tebboune et son gouvernement ne sont pas en reste. Qualifié de dictature (alors que le Maroc est une véritable dictature et la France de plus en plus rejoint le club des dictatures), la presse française fait appel à de pseudo-experts comme Filiu (titulaire d’un doctorat sur mai 68 à l’ORTF) ne comprenant rien à la situation algérienne pour nous proposer des analyses erronées. Le Maroc lui n’hésite pas à faire appel à Bernard Lugan[14], une personnalité controversée d’extrême-droite négationniste du génocide des tutsis au Rwanda.

    La France s’est illustrée par son degré de mensonge avec la presse qui a inventé une pénurie de pâtes inexistante en Algérie[15] (tout en prenant comme photo d’illustration une image montrant un rayon de pâtes rempli en Algérie…) reprise immédiatement par la presse marocaine.

    Les cibles varient en fonction des intérêts des protagonistes. La France tape surtout sur le pouvoir en place qui la pousse à la sortie du marché algérien tandis que le Maroc nous parle d’un complot de l’armée qui dirige l’Algérie.

    Le soutien à la cause sahraouie fait aussi l’objet de vives attaques au Maroc, mais aussi d’attaques discrètes par la presse française. Le Maroc critiquant l’Algérie soutenant le principe d’autodétermination au Sahara Occidental pour essayer de faire croire que le problème n’est pas entre les sahraouis et le Maroc, mais un problème algéro-marocain ou l’Algérie méchant de l’histoire finance à pertes à hauteur de 1 000 milliards de dollars étasuniens le Polisario contre le Maroc.

    Pendant que le Maroc s’empresse d’écrire des articles de désinformation quotidiennement sur le conflit sahraoui avec des histoires farfelues, la France avance tête cachée par son relais médiatique qu’elle co-finance avec le Maroc, Jeune Afrique[16] qui elle aussi vend le conflit sahraoui comme un conflit algéro-marocain et n’hésite pas à dénigrer systématiquement l’Algérie tout en faisant une promotion du Maroc ou en adoucissant les polémiques marocaines.

    La réponse impérative de l’Algérie face à la campagne de désinformation

    L’Algérie en plus de se montrer ferme face aux mensonges réguliers de la presse étrangère doit elle aussi entrer dans le champ de bataille de l’information. Une chaîne d’information en continu 24/24 internationale en plusieurs langues (arabe, anglais et français pour commencer) comme France24, la BBC ou Al Jazeera doit être créée et diffusée partout dans le monde pour faire entendre la voie algérienne à l’international. Aussi, une presse numérique internationale doit être créée pour elle aussi promouvoir la voie algérienne à l’international.

    Aussi, la presse publique et privée de l’Algérie doit investir dans du fact check d’informations pour démonter les fake news récurrentes issues de la presse étrangère, mais aussi de certains acteurs nationaux souhaitant déstabiliser l’Algérie.

    Il est impératif que l’Algérie rattrape son retard sur la communication à l’international. La situation s’empire de jour en jour avec la propagande médiatique et leurs relais constitués de Moorish adeptes de la banane et grands consommateurs de stupéfiants, mais aussi aujourd’hui les makistes, en n’hésitant plus à mentir et à manipuler la masse en dissimulant leur sinistre agenda derrière des comptes estampillés « Algérie » ou « kabyle » pour derrière vendre l’indépendantisme kabyle et mentir ouvertement quand le MAK se fait attraper la main dans le sac dans la récente affaire de projet d’attentat terroristes.

    Les makistes qui n’hésitent pas à s’allier avec les Moorish contre l’Algérie sont eux aussi un autre danger pour l’Algérie nouvelle, ces gens n’hésitant pas à harceler et insulter quiconque n’étant pas d’accord avec eux et en faisant du sophisme de bas étage pour vendre des anti-makistes comme étant des anti-kabyles.

    L’Algérie doit se mettre au travail et porter sa voie à l’international avec des relais médiatiques puissants. Le trolling anti-Algérie aussi doit connaître sa fin, ces gens étant soutenus et financés par des États étrangers tandis que la sphère patriotique algérienne réussi à les contrer seuls et à les remettre à leurs places.

    [1] Belhimer convoque “France 24” en Algérie et avertit la chaîne Ennahar Online 13 mars 2021 https://www.ennaharonline.com/fr/belhimer-convoque-france-24-en-algerie-et-avertit-la-chaine/

    [2] En 1962 85% de la population algérienne était analphabète https://www.nouvelobs.com/education/20120913.AFP8696/environ-6-millions-d-algeriens-analphabetes-soit-un-taux-de-22-etude.html

    [3] Un article scandaleux qui a été dénoncé partout sur internet par les algériens https://afrique.le360.ma/algerie/politique/2020/12/16/32874-video-enieme-crash-daeronef-lalgerie-bat-son-triste-record-32874

    [4] Achat des postes de députés : La légitimité de l’APN plus que jamais remise en cause Algérie Eco

    [5] Présidentielle : le parti de Zoubida Assoul soutient le candidat Ali Ghediri Algérie Patriotique

    [6] Communiqué du Ministère de la Défense Nationale 25 avril 2021

    [7] La presse recevra des aides supplémentaires de 483 millions sur 2 ans Le Figaro 27 août 2020

    [8] « Rafale Papers » : une affaire de corruption enterrée par l’Etat ? France Inter 10 avril 2021

    [9] Aides à la presse : qui touche le plus ? Le Monde 6 mai 2014

    [10] Total, Suez, la RATP par exemple ont perdu des contrats en Algérie.

    [11] Tweet de Khaled Drareni le 23 avril 2021

    [12] Tweet d’Ali Lmrabet 7 août 2020

    [13] Puissance militaire : le Maroc occupe la 1ère place au Maghreb Challenge.ma

    [14] Bernard Lugan bénéficie d’une tribune au sein du 360. Tribune où il affirme que « L’Algérie n’a jamais existé » et d’autres fantaisies sur des faits historique ou d’actualité. La chaire marocaine qu’il doit rencontrer souvent à la Mamounia lui fait dire des grosses inepties pour pouvoir continuer à y gouter.

    [15] L’Algérie confrontée à une pénurie de pâtes Courrier International 28 février 2021

    [16] Jeune Afrique a bénéficié de 415 000€ de subventions par l’Etat français selon data.gouv.fr et bénéficie de financement par le Makhzen (Algérie Patriotique)

    Kassaman Times, 26 avr 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, France, Sahara Occidental, Abdelmadjid Tebboune, ANP, armée,

  • Relations Algéro-Françaises : Le nouveau cap d’Alger

    L’Algérie est en train de tracer les contours de sa nouvelle relation avec la France. Par touches successives, Alger est en effet sur la voie de redessiner la nature même de sa relation avec Paris, et ce en clarifiant davantage sa position sur l’épineuse question de la mémoire et de l’histoire commune.

    Ce remodelage s’est ainsi vérifié à l’occasion de la commémoration du 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, où plusieurs hauts responsables algériens se sont exprimés sur ce douloureux événement, où la France coloniale a massacré 45. 000 algériens et, par extension, sur la relation entre l’Algérie et l’ancienne puissance coloniale. Ainsi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad et le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, sont montés au cerneau pour donner un aperçu complet sur cette nouvelle orientation et cette nouvelle tendance. Cette sortie synchronisée atteste, il va sans dire, que l’Algérie lie désormais le lourd dossier de l’histoire à sa relation contemporaine avec la France.

    Les deux dossiers sont intimement liés: voila le nouveau message d’Alger adressé à Paris. « La qualité de nos relations avec la France ne peut se faire au détriment dudossier mémoriel qui est non négociable », a indiqué le président Tebboune dans son message en ajoutant à ce propos que plusieurs chantiers restent ouverts, tels celui de la récupération du reste des crânes des résistants, les archives, le dossier des disparus et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud. Des propos qui ne soufrent d’aucune ambigüité même si le chef de l Etat ne s’est pas étalé sur les détails de l’ensemble des questions qui compose ce dossier de la mémoire.

    Sur ce plan, c’est le ministre de la Communication qui s’est chargé d’énumérer les dossiers encore en suspenns. Ammar Belhimer a souligné que « l’Algérie reste attachée au règlement global du dossier mémoriel », ajoutant que les efforts de l’Algérie en ce sens « commencent à payer ». Dans un message à l’occasion de la célébration, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, de la Journée nationale de la Mémoire, coïncidant, cette année, avec le 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, le porte parole du gouvernement a indiqué que le règlement de cette question repose sur « la reconnaissance officielle, définitive et globale, par la France, de ses crimes, qualifiés par Macron lui-même de crimes contre l’humanité, la repentance et des indemnisations équitables ». Belhimer remet ainsi sur le devant les questions de la repentance des excuses et des indemnisations. Autant dire que ce sont là des questions qui fâchent puisque la France officielle a déjà dit son mot sur les excuses et la repentance par la bouche de ses plus hauts responsables, dont l’actuel locataire de l Elysée, Emmanuel Macron, qui a a clairement écarté toute éventualité pur son pays de faire acte de repentance pour les crimes commis durant la colonisation contre le peuple algérien.

    Par : KAMAL HAMED

    Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, colonisation, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune,

  • Algérie/ Leçon

    L’Algérie a célébré hier le 76ème anniversaire des horribles massacres du 8 mai 1945 commis par l’armée coloniale à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres régions de ce pays meurtri, dans un contexte pour le moins particulier. On aurait tant souhaité restituer l’importance et la dimension historique de ces tragiques événements fondateurs de la conscience algérienne face à la 4ème puissance du monde. Parce que le 8 mai 1945, ne se réduit pas aux chiffres, certes incroyablement élevés (45000) de victimes et à la sauvagerie dont firent preuve les forces coloniales face aux manifestants algériens qui croyaient fêter l’indépendance.

    C’est justement ce gros mensonge historique de la France coloniale qu’il convient aussi et surtout de souligner. Ces milliers d’Algériens sortis défiler dans les rues de Sétif, Guelma et Kherrata, ne le firent pas pour célébrer la victoire des alliés et donc de la France contre l’Allemagne nazie. Ils étaient sortis fêter, du moins le pensaient-ils, leur propre liberté comme il leur avait été promis par la France en contrepartie de leur participation à la guerre contre les soldats d’Hitler.

    C’est dire à quel point ces algériens étaient prêts à tout faire pour recouvrer leur liberté. Une liberté qu’ils n’auront évidemment pas et la promesse française n’était que de la poudre aux yeux. Pis encore, les ancêtres de Macron firent preuve d’une rare sauvagerie pour mater ce pays désarmé et justifier ainsi l’indigne marché de dupes. Mais malgré le lourd tribut, et la grande désillusion, les massacres du 8 mai 1945 furent un apport décisif au déclenchement de la Révolution de Novembre 1954.

    Les algériens ont compris qu’il n’était plus possible de compter sur la bonne foi d’un colonisateur rompu au mensonge et aux promesses non tenues. Les assises de la révolution furent d’ailleurs données à travers la création du MTLD et son pendant militaire l’organisation spéciale (OS).

    Ainsi, de la colère et de la désillusion, naquit l’une des plus belles révolutions de l’humanité qui allait balayer, bien malgré lui, un système colonial profondément raciste et injuste qui aura étreint sous son joug, ce beau pays pendant 132 ans.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Sétif, Guelma, Kherrata, France, mémoire, colonisation, crimes coloniaux,