Étiquette : France

  • Si l’extrême droite arrivait au pouvoir en France

    Par Mohamed Habili

    Il était question hier de la crise dans laquelle plongerait sûrement la France si au lieu du président sortant, c’est la candidate d’extrême droite qui était élue à la présidentielle de l’année prochaine. Le cas échéant, ce ne serait pas non plus sans danger sur nous. C’est d’ailleurs là la raison principale de l’intérêt particulier que nous portons à cette élection. L’extrême droite française est en effet un regroupement de nostalgiques inconsolables de l’Algérie française. Si elle arrivait au pouvoir et qu’une opportunité s’offrait à elle, nul doute qu’elle ne manquerait pas de nous nuire. Déjà que le gouvernement actuel travaillait jusqu’à récemment à nous déstabiliser sans trop s’embarrasser de scrupules, si bien que les autorités algériennes ont menacé d’expulsion son représentant à Alger, lequel semble s’être calmé depuis.

    La prochaine élection présidentielle en France est autant dire une question de vie ou de mort pour ce pays. Pendant la campagne électorale, qui du reste a déjà commencé, il sera à peine question de l’Algérie, mais soyons certains qu’elle sera à tout moment dans les esprits. Elle y sera parce que l’extrême droite y pense sans arrêt pour sa part. C’est même cette hantise du paradis perdu qu’elle représente pour elle qui en fait un cas à part dans la fachosphère européenne.

    Il ne faut jamais perdre de vue ce qui s’est déjà produit, car autrement il se répétera, et sous une forme malgré tout reconnaissable. Toute l’idéologie de l’extrême droite est dans la désignation d’un bouc émissaire comme la cause de tous les maux du présent. C’était le Juif dans les années 1940. C’est l’immigré maghrébin et africain aujourd’hui. L’extrême droite revenue au pouvoir fera ce qu’a fait le régime de Vichy, dont elle procède, à peine celui-ci installé.

    Sa première cible sera ce qu’elle appelle les Français de papiers, qu’elle voudra dépouiller de leur nationalité française pour mieux les expulser ensuite. C’est ce qu’a fait le régime de Vichy avec les Juifs d’Algérie naturalisés dès 1870 de par le décret Crémieux. Non seulement il leur a enlevé la nationalité française, mais il a incité les non-Juifs à s’emparer de leurs biens. Pas un Algérien n’a pris un bien à un Juif. Les Oulémas ont pris les devants d’ailleurs en émettant une fatwa interdisant ce crime.

    Les fascistes d’aujourd’hui arrivant au pouvoir en France s’en prendraient aux Arabes, comme à ceux qui pour eux leur sont assimilables. Un fasciste n’est pas un fasciste s’il n’est pas raciste et brutal. S’il n’est pas ennemi du genre humain. La haine du plus faible parce qu’il est le plus faible, tel est son ADN, sa nature profonde, son identité politique. Dans la première tribune des généraux, puisqu’une deuxième serait en préparation, il a été question de “hordes de banlieue” à mater, à réduire. Tout est là : le bouc émissaire et le sort affreux à lui réserver.

    L’extrême droite commettra par les temps qui courent des crimes non moins horribles que ceux du passé si l’occasion s’en présente, dans quelque pays que ce soit, en France ou ailleurs. Il se trouve qu’en France, il y a un précédent. Elle ne sera pas prise au dépourvu, elle en particulier. Nous autres Algériens, Maghrébins et Africains, aurons de bonnes raisons de nous estimer directement menacés par l’extrême droite au pouvoir en France. Il nous sera impossible de garder les mêmes relations avec elle.

    Le Jour d’Algérie, 09 mai 2021

    Etiquettes: France, Algérie, extrême droite, fascisme, racisme, xénophobie, régime de Vichy, haine, arabes, musulmans, noirs,

  • Comment Abdel, 30 ans, est passé de chef d’entreprise à transporteur de drogue

    Originaire des Hauts-de-Seine, ce trentenaire à la tête bien faite a été interpellé en octobre 2018 alors qu’il convoyait deux tonnes de cannabis dans un fourgon pour le compte d’un trafiquant. La sous-traitance de ce type est désormais une tendance bien observée par les policiers spécialisés.

    Par Julien Constant

    Abdel est ce qu’on appelle un transporteur spécialisé… en cannabis. Ce jeune colosse de 30 ans vient de se voir refuser sa demande de remise en liberté par le juge de la détention de Paris. Après 30 mois d’enquête, la juge d’instruction en charge de ce dossier estime que cet homme et ses équipiers doivent rester derrière les barreaux encore quelques mois, le temps pour elle d’explorer de nouvelles pistes.

    Crâne chauve et cervelle bien faite, Abdel est décrit comme le chef de cette équipe de logisticiens de Colombes (Hauts-de-Seine) et d’Argenteuil (Val-d’Oise). A l’image de ce qui se produit habituellement dans l’économie légale, ce sous-traitant assurait le transport du cannabis par tonnes entre l’Espagne et la région parisienne.

    Déjà condamné à quatre reprises, notamment pour trafic de drogue, ce malfaiteur, originaire de Colombes, est aussi en passe d’être jugé par la cour d’assises des Hauts-de-Seine pour avoir participé à l’attaque d’une banque à la voiture-bélier. Il a été placé en détention provisoire dans cette affaire avant de sortir de prison en 2016. «J’ai manqué de maturité. J’avais des dettes et mes créanciers me mettaient la pression. J’ai accepté de faire ce transport de drogue sans connaître la valeur de la marchandise, avance-t-il. En fait, j’aurais pu faire autre chose pour gagner de l’argent parce que j’en ai les capacités.»

    Abdel ne ment pas sur ce dernier point, il a d’abord travaillé dans le bâtiment avec son père. Puis il a géré une société de transport puis une autre de taxi-moto avant de passer soixante mois en prison pour le braquage et l’affaire de trafic pour laquelle il est encore incarcéré. Il en a profité pour faire des études de littérature et de biologie.

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    Etiquettes : Maroc, France, trafic de drogue, cannabis, transporteur, faits divers,

  • Revenant du Maroc, un homme arrêté nu en train d’expulser des olives de cannabis

    Essonne. Les Ulis : un homme arrêté nu en train d’expulser des olives de cannabis

    Interpellé par la police dans une chambre d’hôtel aux Ulis, l’homme revenait d’un voyage au Maroc. Il avait fait entrer sur le sol français pas moins de 51 olives.

    Il ne s’est pas fait attrapé à l’aéroport comme beaucoup d’autres, mais dans un hôtel de la commune Les Ulis (Essonne). Un homme comparaissait cette semaine devant le tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes pour transport, détention et importation de stupéfiants.

    De la résine de cannabis dans le corps

    Le 24 mars 2021, alors que les policiers sont à recherche d’un fournisseur de drogue, leur enquête les mènent dans un établissement hôtelier. Après avoir parlé au gérant et obtenu un badge de la chambre, ils se rendent au 1er étage. Malgré l’annonce de leur présence, les forces de l’ordre entendent et entrent dans la pièce.

    À l’intérieur, ils découvrent un homme, entièrement nu, qui se précipite rapidement dans la salle de bain. Ce dernier était en train d’expulser les 51 olives de résine de cannabis qu’il avait avalé la veille. Les policiers en découvre douze sur le rebord des toilettes et une trentaine dans son estomac après scanner, soit près de 389 grammes. Une liasse de billets d’environ 1 000 € est également récupérée.

    De l’aéroport de Tanger à un hôtel des Ulis

    En vacances au Maroc la semaine d’avant, l’individu est un homme de 27 ans qui vit chez ses parents. Parti pour faire sa demande en mariage de l’autre côté de la Méditérranée, il explique avoir rencontré quelqu’un dans un café. « Il est venu me voir et m’a proposé d’avaler cent boulettes de sept grammes afin de les faire passer en France. Il me donnait 2 000 € en échange. Je n’ai pas réfléchi, je n’ai vu que l’argent et j’ai accepté. »

    Il n’arrive pas à tout avaler mais décolle quand même de l’aéroport de Tanger avant d’arriver à Orly (Val-de-Marne). Il trouve ensuite une chambre d’hôtel pour expulser ses olives avant que la police n’arrive.

    « J’aurais sûrement recommencé »

    Jamais condamné par la justice, le suspect est placé en contrôle judiciaire jusqu’à son passage devant le tribunal. Grand consommateur de cannabis, « environ cinq à dix joints par soir », il se réjouit presque d’avoir été interpellé. « J’ai honte de ce que j’ai fait. Mais c’est une bonne chose de m’être fait attrapé car j’aurais sûrement recommencé », admet-il à la barre.

    Une honnêteté salué par la procureure de la République qui requiert huit mois de prison aménagés d’une détention à domicile sous surveillance électronique. Elle demande également une obligation de soins et de travail. Son avocat plaide quant à lui un sursis simple, suffisant pour lui faire passer le goût du cannabis et du trafic.

    Il écope finalement d’une peine de dix mois de prison avec sursis et le tribunal ordonne la confiscation des scellés.

    ActuEssonne, 09 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, France, trafic de drogue, cannabis, olives de cannabis,

  • Algérie-France: M (Edito de Reporters)

    La nation pour être créée, ou pour se perpétuer, a toujours besoin de repères intangibles grâce auxquels l’union des citoyens est acquise. La mémoire (M) collective en est un, et la date historique célébrée hier a été une occasion de le rappeler. Le 8 mai 1945 ne peut pas, et ne doit pas, être un événement anodin, que certains négligent pour, souvent, des raisons futiles. Les milliers de victimes du colonialisme français liées à ce jour ne peuvent être mis de côté ou oubliés. Même si cette date a souvent été instrumentalisée par les officiels, cela n’enlève pas de son importance. La mémoire est collective, et elle touche tous les Algériens. Il est impératif d’insister, pour ceux qui l’auraient oublié, qu’il s’agit d’un effroyable crime contre l’humanité dont étaient victimes des milliers d’Algériens. Le sang versé est loin d’être un « détail » de l’histoire du pays.

    Même si cela reste malheureusement dans un sens vertical, en provenance du pouvoir, mais il est tout à fait louable de commémorer, hier, la Journée nationale de la mémoire. Une première depuis l’Indépendance. Ce sera ainsi toujours lié au 8 mai, et tant mieux. Il faut surtout espérer que les célébrations de cette journée, pour les prochaines années, se feront en dehors des cérémonies officielles. Il est primordial que tout le monde apprenne à se mettre dans le « bain ». Il s’agit de faire partager cette journée à tous les citoyens, et à tous les niveaux. La journée nationale de la mémoire ne peut pas être limitée aux festivités des officiels, dont les effets n’ont jamais dépassé le cadre des salles ou des monuments funéraires.

    D’ailleurs, la chaîne de télévision (lancée le 1er novembre dernier) dédiée à la Mémoire est loin d’être suffisante. Après six mois d’existence presque rien d’intéressant n’a été retenu des programmes diffusés.

    Tout ce qui a été fait, et ce qui se fera, n’aura que peu d’impact tant que les citoyens ne se sentent pas concernés. Les fautifs sont des deux « bords ». D’un côté, des officiels qui n’arrivent pas à suivre toutes les mutations mondiales et internes, et ne savent toujours pas comment interagir avec les Algériens. D’un autre côté, les citoyens sont gagnés par la sinistrose depuis longtemps et ont du mal à en sortir.

    Le dossier mémoriel est avant tout interne, algéro-algérien. Le valoriser à ce niveau est bien plus important que toutes les autres démarches.

    Reporters, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, mémoire collective, colonisation, massacres, 8 mai 1945, crimes coloniaux,

  • Les dernières nouvelles : La France se réjouit de la limitation par l’UE du vaccin d’AstraZeneca

    PARIS – Le président français Emmanuel Macron a salué la décision de l’Union européenne de ne pas renouveler sa commande du vaccin COVID-19 d’AstraZeneca.

    M. Macron a déclaré que la politique de l’UE vise à « répondre en particulier aux variantes… Nous constatons que d’autres vaccins sont plus efficaces ».

    Le commissaire au marché intérieur du bloc, Thierry Breton, a déclaré dimanche que la Commission européenne n’avait pas commandé de vaccins AstraZeneca pour après juin. Il y a deux semaines, l’UE a lancé une procédure judiciaire contre le groupe pharmaceutique pour non-respect présumé des termes de son contrat.

    Au début de l’année, l’Afrique du Sud a interrompu l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca après que des données préliminaires ont indiqué qu’il pourrait n’être que très peu efficace contre la variante qui domine dans le pays.

    En France, la variante identifiée en Grande-Bretagne est devenue largement dominante et la variante sud-africaine ne représente qu’un faible pourcentage du virus détecté dans le pays.

    De l’autre côté de la Manche, la Grande-Bretagne a fait du vaccin d’AstraZeneca la pièce maîtresse de sa campagne de vaccination réussie.

    Associated Press, 09 mai 2021

    Etiquettes : France, vaccin, Astrazeneca, Union Européenne, UE, vaccination, Emmanuel Macron,

  • Les manifestants français demandent plus d’action sur le changement climatique

    Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Paris et d’autres villes françaises pour réclamer des mesures plus ambitieuses dans la lutte contre le changement climatique.

    PARIS — Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Paris et d’autres villes françaises dimanche pour réclamer des mesures plus ambitieuses dans la lutte contre le changement climatique.

    Ces manifestations nationales interviennent après que la chambre basse du Parlement a approuvé cette semaine un projet de loi sur le climat visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui, selon les défenseurs de l’environnement, ne va pas assez loin ni assez vite.

    « En l’état, la loi (proposée) est un échec climatique et social », a déclaré un groupe de défenseurs du climat, « Ensemble pour le climat ».

    Greenpeace France a dénoncé « le refus du gouvernement d’agir pour le climat. »

    Les militants reprochent au président Emmanuel Macron, qui s’est beaucoup exprimé sur son soutien à la lutte contre le changement climatique, d’avoir « affaibli » un ensemble de mesures initialement proposées par un panel de 150 citoyens ayant travaillé pendant des mois sur la question.

    Sarah Moore, de l’organisation non gouvernementale International Science Council basée à Paris, a déclaré : « Nous sommes tous ici parce que nous sommes dans une situation extrêmement urgente …. Je pense que la France est en mesure de faire quelque chose de très fort avec l’accord (climatique) de Paris de 2015 et en fait, nous ne faisons rien. »

    Victor Duong, 32 ans, cadre supérieur à Paris, a déclaré : « Nous voulons avoir des actions politiques plus concrètes, nous voulons que les pays s’engagent à émettre moins de carbone, à être plus respectueux de l’environnement, en termes de recyclage, d’agriculture, de notre façon de consommer. »

    Le projet de loi, qui va maintenant être débattu au Sénat, comprend une interdiction des vols intérieurs de moins de deux heures et demie pouvant être effectués en train et des mesures visant à soutenir la rénovation des bâtiments à forte consommation d’énergie et à encourager les voitures plus vertes.Pendant ce temps, le journal français Journal du Dimanche a rapporté dimanche qu’un référendum visant à inclure la nécessité de préserver l’environnement dans la Constitution française, promis par Macron, ne pourra pas avoir lieu.

    Ce changement nécessite un vote du Parlement. L’Assemblée nationale, où Macron est majoritaire, l’a largement approuvé en mars. Mais aucun accord n’a été trouvé au Sénat, où le parti conservateur est majoritaire.

    Macron, qui s’exprimait en marge d’un événement sur l’Union européenne dans la ville française de Strasbourg, a déclaré que le projet de loi sur le référendum « ne sera pas abandonné. »

    « Le texte continuera à vivre sa vie parlementaire, qui est la seule façon d’obtenir un référendum sur la condition que les sénateurs et les députés soient d’accord », a-t-il dit, soulignant que le processus est encore à plusieurs étapes d’un vote définitif au Parlement.

    Le bureau de M. Macron a déclaré que « la question de l’environnement reste l’une des priorités du président. »

    Environ un tiers du plan de sauvetage français de 100 milliards d’euros (122 milliards de dollars) destiné à aider l’économie à se remettre de la pandémie de coronavirus d’ici l’année prochaine sera consacré à la réduction des émissions et à la protection de la biodiversité.

    M. Macron a également insisté sur le renforcement des objectifs de l’UE pour 2030, à savoir une réduction des gaz à effet de serre d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990, contre 40 % auparavant. Le mois dernier, l’Union européenne est parvenue à un accord provisoire sur le climat, qui doit permettre aux 27 États membres d’atteindre la « neutralité climatique » d’ici à 2050.

    ABCNews, 09 mai 2021

    Etiquettes : France, chengement climatique, manifestation, Emmanuel Macron,

  • Algérie/ Un génocide ignoré par la France officielle

    Algérie/ Un génocide ignoré par la France officielle

    Commémoration des massacres du 8 mai 1945

    L’Algérie a commémoré, hier le 76eme anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Un génocide resté jusque-là impuni. En dépit de la reconnaissance par le président Emmanuel Macron des crimes coloniaux, qu’il avait qualifiés de crimes contre l’humanité, le rapatriement de crânes de résistants algériens et l’ouverture partielle des archives de l’ère coloniale, la France officielle continue d’ignorer un pan entier de son passé colonial.

    Les relations entre Alger et Paris qui sont de tout temps, basées sur le dossier de la mémoire, continuent d’évoluer sous les pesanteurs du passé. D’ailleurs dans un message à l’occasion de ce triste anniversaire, le chef de l’Etat M Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « la qualité de notre relation avec la France est inséparable du dossier de la mémoire». Il a tenu à expliquer que «la qualité de nos relations avec la France ne peut se faire au détriment du dossier mémoriel qui est non négociable» ajoutant à ce propos que plusieurs chantiers restent ouverts, tels celui de la récupération du reste des crânes des résistants, les archives, le dossier des disparus et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud.

    Dans son message le président Tebboune a ajouté que « le 08 mai 1945 est une date éternelle qui symbolise la martyr du peuple algérien et constitue également un tournant décisif qui montre le véritable visage de la colonisation ». Pour sa part, le Premier ministre Abdelaziz Djerad a indiqué que la journée nationale de la Mémoire, décrétée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, garde les massacres du 8 mai 1945 « gravés dans notre mémoire » et « enracinés dans la conscience des Algériens ». « Ces massacres sont une commémoration lors de laquelle nous nous recueillons à la mémoire des chouhada et nous incitons les jeunes à s’inspirer des fondements de la personnalité nationale et à s’armer de volonté pour gagner la bataille d’édification des institutions afin de prémunir la patrie et préserver sa souveraineté », a-t-il indiqué sur son compte tweeter.

    S’exprimant à l’occasion de l’anniversaire des massacres du 8 mai 1945, l’historien Mohamed El Korso a qualifié ce sanglant épisode de « génocide ». « Ce génocide, qui ne dit pas sans nom et tel que perçu par les Algériens, ne trouve même pas sa place dans les fameuses +préconisations+ de Benjamin Stora dans son rapport sur la Guerre d’Algérie. Des impasses y ont été faites sur nombre de questions dont celle du 8 mai 1945 », a déclaré M. El-Korso à l’APS, à l’occasion de la commémoration du 76ème anniversaire de ces tragiques événements. Il relève, à ce propos, une « approche sélective quant aux méfaits de la colonisation », déplorant également que le document « privilégie, entre autre questions, celles du déplacement des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie, des enlèvements et assassinats d’Européens en 1962 à Oran, ou encore la préservation des cimetières européens et juifs en Algérie ».

    Pour l’historien, le « rapporteur Stora et le président Macron sont dans leur rôle », rappelant que « même le président François Mitterrand a eu recours aux amnisties des généraux factieux alors que ses successeurs se sont distingués par la pratique politique du silence, des dérobades, des esquives et des demies-vérités. Le tout, au nom de la sacro-sainte +raison d’Etat ». ElKorso est allé jusqu’à comparer les massacres du 8 mai 1945 aux crimes nazis lors de la seconde guerre mondiale. « Au-delà des chiffres, il y a lieu d’évoquer la reconduction par la France coloniale des pratiques barbares auxquelles le nazisme a soumis les Français », renchérit l’historien.

    Par Arezki Louni

    Le Chiffre d’Affaires, 08 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, colonisation, mémoire, crimes coloniaux,

  • Un pilote français affirme avoir été attaché à une cible de tir lors d’un rituel de bizutage

    Un pilote de l’armée de l’air française a déposé une plainte pénale alléguant que, dans le cadre d’un rituel de bizutage, il a été attaché à une cible sur un champ de tir pendant que des avions de chasse le survolaient et tiraient des munitions, a déclaré son avocat à Reuters samedi.

    La plainte n’identifie aucune des personnes soupçonnées d’avoir procédé au bizutage et ne précise pas combien d’entre elles étaient impliquées. Reuters n’a pas été en mesure d’établir de manière indépendante l’identité des responsables de l’incident.

    Le colonel Stéphane Spet, porte-parole de l’armée de l’air française, a déclaré qu’une enquête interne avait été ordonnée par le commandement de l’armée de l’air et que les responsables avaient été sanctionnés.

    La punition la plus sévère a été la restriction à la caserne, a déclaré Spet. Il n’a pas précisé combien de personnes avaient reçu cette sanction, ni pour combien de jours.

    Spet a déclaré que la sécurité du pilote n’a jamais été en danger.

    Le pilote a déclaré dans la plainte, qui a été vue par Reuters, que le bizutage a eu lieu en mars 2019, peu après son arrivée dans une unité de chasseurs de combat sur la base aérienne de Solenzara, sur l’île méditerranéenne française de Corse.

    Le pilote s’est vu mettre une capuche sur la tête, et a été forcé à monter à l’arrière d’une camionnette par plusieurs collègues qui l’ont conduit au champ de tir, selon la plainte.

    Des photos, jointes à la plainte, montrent un homme en treillis militaire, les jambes et les mains liées, attaché à la cible du champ de tir par des sangles en nylon très résistantes.

    Des séquences vidéo, citées dans la plainte et fournies à Reuters par l’avocat du pilote, Frederic Berna, montrent également des jets de combat effectuant plusieurs passages à basse altitude à proximité.

    La plainte allègue que, pendant certains de ces passages, le pilote attaché à la cible pouvait entendre le bruit de munitions réelles tirées depuis l’avion.

    M. Spet n’a pas contesté l’authenticité des images, mais il a déclaré qu’elles donnaient l’impression erronée que les avions dirigeaient leurs tirs vers le pilote attaché à la cible.

    Il a ajouté que les tirs que le pilote a entendus provenaient d’un avion qui effectuait un exercice d’entraînement à un autre endroit, et que la distance la plus proche d’une munition était d’environ un kilomètre (0,6 miles).

    Berna a déclaré que son client ne souhaitait pas que son nom soit divulgué publiquement pour des raisons de confidentialité. Reuters a vu le nom du pilote dans la plainte.

    Berna a déclaré que les photos et les séquences vidéo citées dans la plainte ont été filmées par des membres du service qui étaient présents, et que les images ont ensuite été partagées dans un groupe de discussion WhatsApp. Les membres du groupe de discussion ont ensuite partagé les images avec le pilote qui a déposé la plainte, a déclaré l’avocat.

    À la question de savoir pourquoi son client a attendu jusqu’à maintenant pour porter plainte, Me Berna a répondu que le pilote avait d’abord nié la gravité de ce qu’il avait vécu et qu’il ne voulait pas défier les autorités militaires.

    Il a soulevé la question avec ses supérieurs à la fin de l’année 2020, a indiqué l’avocat, et a décidé de déposer une plainte pénale lorsqu’il a eu le sentiment que l’armée ne répondait pas de manière adéquate.

    Spet a déclaré que le commandement de l’armée de l’air a été informé de l’incident en janvier de cette année, et a ordonné une enquête interne.

    « Les pilotes responsables de cette mise en scène ont été sévèrement punis en avril 2021, avec des mesures allant jusqu’à la restriction dans les casernes », a déclaré M. Spet.

    Berna a déclaré que ni lui ni son client n’avaient connaissance d’une quelconque sanction infligée au personnel de service pour cet incident.

    Dans un communiqué distinct, l’armée de l’air a déclaré qu’elle condamnait toute action portant atteinte au bien-être physique ou mental de son personnel et qu’elle coopérerait à toute enquête criminelle.

    Une porte-parole de la base de Solenzara a renvoyé Reuters à la déclaration de l’armée de l’air.

    La plainte a été déposée auprès du parquet de Marseille le 5 mai, selon Me Berna. L’avocat a déclaré que son client est toujours dans l’armée de l’air et sert en tant que pilote, mais qu’il n’est plus pilote de combat.

    Reuters, 09 mai 2021

    Etiquettes : France, rituel de bizutage, plainte, armée française,

  • Algérie/ Mémoire et reconnaissance (Edito du Moudjahid)

    La Journée nationale de la mémoire, instituée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, marque un attachement viscéral à la reconnaissance des immenses sacrifices et de la lutte du peuple algérien contre le colonialisme. Le devoir de mémoire inaliénable est le fondement de la nouvelle Algérie attachée à la valorisation de son patrimoine historique et au rayonnement civilisationnel à la hauteur des valeurs de liberté et de progrès constamment défendues.

    La célébration dans la capitale des Hauts Plateaux du 76e anniversaire des massacres collectifs de Sétif, de Guelma et de Kherrata est donc une opportunité pour révéler le visage odieux de l’ordre colonial avide de génocide et de pillage des richesses. Elle est également l’expression d’une résistance séculaire d’un peuple épris de liberté. L’acte fondateur de Sétif a sonné indéniablement l’éveil de la conscience des peuples opprimés, consacré par le parachèvement du processus de décolonisation dont l’Algérie combattante a été le socle du renouveau afro-asiatique et latino-américain.

    La portée de la Révolution algérienne a fondamentalement contribué à la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de leurs ressources, entériné par la résolution 1514 du 14 décembre 1960 et, aujourd’hui à l’heure des reniements et du révisionnisme, érigé en source de légitimation pour les peuples pliant encore sous le joug colonial. Cette quête de liberté a contribué à la libération du peuple français des griffes du fascisme, valeureusement combattu par les combattants algériens dont près de 12.000 d’entre eux sont morts sur les champs de bataille en Europe, lorsque, au lendemain de la victoire sur le nazisme, la répression sauvage de la manifestation pacifique de Sétif a mis a nu le déni de reconnaissance et de justice enterré sous les décombres des villages bombardés au napalm, les rafles, les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, la torture et l’assassinat de masse.

    Plus de 61 ans après, le temps de l’occultation et du silence n’a plus sa place dans le vaste chantier de la réconciliation mémorielle. «Le président de la République français, qui prétend vouloir œuvrer à la réconciliation, aura la possibilité, à l’occasion des commémorations du 8 mai 1945, de faire en sorte que ses actes soient conformes à ses déclarations», a estimé dans un entretien accordé à l’APS l’historien et politologue Le Cour Grandmaison.

    Le processus en marche connaît certes des avancées incontestables attestées par le rapatriement des restes mortuaires de 26 résistants et la reconnaissance de l’assassinat des militants et des symboles de la Révolution. Mais, l’exigence d’un règlement global et définitif de la question mémorielle, réitérée par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, est tributaire du devoir de vérité historique englué par une vision réductrice présentée dans le rapport de préconisation par l’historien Benjamin Stora occultant le génocide du 8 mai 1945 et les crimes coloniaux commis pendant plus d’un siècle de présence coloniale. Il ne peut y avoir de véritable réconciliation mémorielle sans une reconnaissance officielle, définitive et globale des crimes contre l’humanité dénoncés depuis longtemps.
    El Moudjahid, 08 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, Mémoire, massacre du 8 mai 1945, colonisation, crimes coloniaux,

  • Algérie/ Un règlement global et définitif (Edito de Horizons)

    La commémoration du 76e anniversaire du génocide du 8 mars, resté impuni, signe la défaite inéluctable du colonialisme dont le caractère barbare n’a jamais été connu dans toute l’histoire de l’humanité. Le tournant historique a constitué le facteur déclencheur de la plus grande révolution dans le monde qui a pleinement consacré les valeurs de liberté et du droit à l’autodétermination pour tous les peuples soumis au joug colonial. Il a permis l’émergence du nouveau monde de Bandoung portant haut l’étendard du droit à l’indépendance et au développement équitable longtemps dénié par un système totalitaire, injuste et inégalitaire dont l’expression concrète s’est traduite par le refus d’un Nuremberg des crimes coloniaux contre l’humanité et des crimes de guerre.

    Précisément, les massacres et la violation massive des droits de l’homme commis contre un peuple revendiquant pacifiquement son droit absolu à l’indépendance interpellent la conscience mondiale sur la barbarie coloniale reproduisant, le jour même de la victoire sur le fascisme à laquelle les 60.000 combattants algériens ont contribué, les méthodes d’extermination, d’exécution sommaire, de torture, du bombardement des villages rasés au napalm, de l’incinération dans les fours crématoires…

    Le devoir de reconnaissance, clairement admis par les 4 présidents français dénonçant le système colonial injuste et les crimes contre l’humanité, représente en soi une victoire sur les décennies de silence, entérinées par le processus de réconciliation mémorielle. Des acquis importants jonchent cette nouvelle dynamique de rapprochement lancée par le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue français. Elle est confortée par le rapatriement des restes mortuaires des 24 résistants et la reconnaissance de l’assassinat des symboles de la révolution.

    Mais il reste encore à faire pour appréhender dans toute sa dimension le contentieux colonial tributaire, comme le souligne opportunément le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, d’un règlement global du dossier mémoriel en attente d’une prise efficiente de la question des explosions nucléaires, de la remise des cartes d’enfouissement des déchets nucléaires, de l’indemnisation des victimes et de l’ouverture totale des archives.

    Par-delà une vision partielle et parcellaire contenue dans le rapport édulcoré de Benjamin Stora, la nouvelle Algérie est viscéralement attachée au devoir de mémoire érigé en socle incontournable à hauteur des sacrifices du peuple algérien victime. Elle entend favoriser une réconciliation qui passe par une «reconnaissance officielle, définitive et globale» des crimes coloniaux, dira le ministre de la Communication.

    Horizons, 08 mai 2021

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