Étiquette : France

  • Maroc, un allié encombrant

    Décidément, le monarque alaouite, qui préside aux destinées du royaume marocain depuis Juillet 1999, ne sait plus où donner de la tête !

    En effet, la campagne féroce menée par le Maroc contre l’Allemagne, qui n’a fait que s’accrocher au processus de paix onusien et à la légalité internationale, montre clairement l’ampleur des élucubrations de Mohamed VI, pour le moins inquiétantes pour la paix et la sécurité régionales.

    Aveuglé par la haine et la rancune nourries à l’encontre des sahraouis et de l’Algérie et alimentées par ses mentors revanchards français, israéliens et saoudiens notamment, le Makhzen tente de forcer la main aux européens avec la carte du terrorisme et la migration. Il les accuse, entre autres, d’être les instigateurs des soubresauts qui secouent régulièrement la vie politique, diplomatique, économique et sociale marocaine.

    Pourtant, ces soubresauts ne sont, en réalité, dus qu’à son onéreuse politique de prestige qui enlise le Maroc dans un endettement extérieur et intérieur alarmant, qui est la principale cause de l’austérité intenable, à laquelle font difficilement face le peuple marocain et les populations du Sahara Occidental, encore sous domination coloniale marocaine.

    Une situation qui s’est beacoup plus aggravé avec la pandémie et qui provoque des grèves et des manifestations récurrentes qui sont violemment réprimées par les forces de police marocaines.

    A l’instar de ceux, qui ont été promis par l’Arabie Saoudite à l’Egypte du Général Al Sissi et au Liban notamment, les milliards de dollars miroités au Maroc tardent à venir, tout comme les aides promises par le gouvernement français, lui même en proie à une crise économique et sociale durable.

    En tout état de cause, l’étau politique et social se resserre autour du gouvernement islamiste marocain, pro-royaumes et émirats du Golfe, dont il a rejoint les alliances militaires contre le Yémen et la Syrie, et la « sainte alliance » contre l’Iran chiite, qui devient l’ennemi n°1 de l’Arabie Saoudite, que le Maroc et les Etats Unis d’Amérique ont aidée à se rapprocher considérablement d’Israel.

    Au lieu donc de faire face objectivement à tous ces défis et contraintes, les autorités marocaines, roi et gouvernement, pratiquent une surenchère démagogique, qui enfonce le royaume voisin dans la crise multidimensionnelle, sous l’oeil vigilant de Washington et de l’Union Européenne, à l’exception de la France et de l’Espagne, dans une moindre mesure, qui réchignent à entériner officillement les divagations dangereuses de leur allié marocain, de plus en plus encombrant.

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Union Européenne, Allemagne, France, Espagne,

  • Algérie : L’énigme des fosses communes du 8 mai 1945

    Dans le souvenir du 8-Mai 1945, hommage à nos chouhadas. |

    Bonjour. Voilà arrivé un événement douloureux, et qui sera célébré par tous les Algériens, en particulier les wilayas de l’EST.
    Le 8 mai 45, « la France, pays de liberté, égalité et fraternité, mais surtout démocratie », avait utilisé une répression, qui provoqua l’extermination d’au moins 45.000 civils.

    Pour les autorités coloniales de l’époque, il fallait frapper fort pour dissuader toute nouvelle tentative de révolte…

    Soixante seize ans après les faits, cet épisode sanglant reste gravé dans la mémoire collective et les fosses communes demeurent un thème sur lequel universitaires et historiens se sont penchés pour « déterrer » des victimes exécutées et enterrées sommairement.

    Des moudjahidine et des témoins de ces faits relatent toujours cette ambiance d’apocalypse que la France coloniale avait réservée à des milliers et des milliers d’Algériens qui rêvaient de liberté… Gloire et éternité à nos valeureux martyrs.

    ALLAH YARHAM ECHOUHADAS EL ABRAR. Bonne journée.

    Etiquettes : Algérie, 8 mai 1945, France, colonisation, crimes coloniaux, génocide, mémoire,

  • Le droit au séjour pour les algériens créateurs ou repreneurs d’entreprises en France

    Le droit au séjour des créateurs/repreneurs d’entreprise de nationalité algérienne en France expliqué en 2 minutes.

    Quelles personnes concernées ?

    Le droit au séjour concerne les personnes de nationalité algérienne qui dirigent de manière permanente (+ de 3 mois) une entreprise en France. Par direction, il faut entendre les gérants/ les présidents de sociétés françaises.
    Sont donc aussi concernés, les Algériens non titulaires de parts sociales dans la société qu’ils dirigent.

    En revanche, ne peuvent donc pas prétendre au droit au séjour en France, les personnes de nationalité algérienne qui sont seulement associées d’entreprises sans mandat de gérance/ présidence (y compris les investisseurs financiers).

    Quelles sont les activités possibles ?

    Toutes les activités peuvent être exercées par des personnes de nationalité algérienne. En effet, les Algériens peuvent exercer toute activité artisanale, commerciale, industrielle ou libérale en France.

    Toutefois, pour les activités réglementées, il faudra justifier d’une équivalence du diplôme voire obtenir une qualification professionnelle en France.
    Enfin, il faut noter le cas particulier des personnes algériennes souhaitant acquérir et diriger des entreprises considérées comme « stratégiques » en France et qui doivent obtenir une autorisation préalable des autorités françaises.

    Quelles sont les formalités préalables à la création ou la reprise d’une société en France ?

    Quelle que soit la procédure à suivre, les personnes de nationalité algérienne souhaitant reprendre ou créer une entreprise en France devront déposer un dossier complet démontrant la viabilité du projet d’entreprise.

    Pour les personnes de nationalité algérienne non présentes en France : le futur chef d’entreprise devra se présenter au consulat de France de son lieu de résidence en Algérie pour demander la délivrance d’un visa Long Séjour (qui devra être fourni dans le dossier de demande de carte de résidence).

    Pour les personnes de nationalité algérienne présentes en France : certaines préfectures autorisent les Algériens présents en France grâce à un visa Court Séjour à ne pas requérir de visa Long Séjour auprès des autorités consulaires et de déposer directement leur demande de résidence auprès de leur service compétent.

    Pour les personnes de nationalité algérienne souhaitant investir et diriger une entreprise à activité stratégiques en France : la prise de contrôle d’une entreprise dite « stratégique » doit faire l’objet d’une autorisation préalable du Ministère de l’Economie français. Une fois l’autorisation obtenue, le futur chef d’entreprise de nationalité algérienne pourra déposer une demande de résidence auprès des services de Préfecture.

    Quel titre et durée de séjour est-il possible d’obtenir ?

    Le dirigeant algérien peut demander selon qu’il soit salarié ou non :
    une carte de résidence mention « activité salariée » : au préalable, l’entreprise souhaitant recruter un gérant ou président salarié devra obtenir l’autorisation de la DIRECCTE.

    Malgré cette formalité complémentaire, en pratique, la carte de résidence mention « activité salariée » est plus facile à obtenir en pratique, une carte de résidence mention « activité non salariée » à défaut.
    Quelque soit la mention demandée, la carte de résidence est délivrée pour une durée d’un an renouvelable.

    Après trois ans de résidence continue en France, les personnes de nationalité algérienne peuvent prétendre à une carte de résidence de 10 ans valant autorisation de travail.

    Kahina BENNOUR, Avocat à la Cour

    Village-Justice, 19 avr 2019

    Etiquettes : Algérie, France, titre de séjour, entrepreneurs, homme d’affaires,

  • Algérie : La chaine dédiée à la Mémoire dévoilera la politique de la France coloniale

    Le chef de projet de la chaine dédiée à la Mémoire, Saïd Oulmi a déclaré que cette dernière «dévoilera par le son et l’image» la politique de la France coloniale, soulignant que son objectif est de simplifier au téléspectateur le legs historique pour contribuer à la promotion du lien intergénérationnel.

    Dans un entretien accordé à l’APS à la veille de la célébration de la Journée nationale de la Mémoire, M. Oulmi a souligné que cette chaine «dévoilera par le son et l’image la politique, exercées 132 ans durant par la France coloniale qui a fait usage de répression, d’outrage, de brutalité, de torture et de génocide», soulignant que les programmes qu’elle diffuse ont pour objectif de «simplifier à nos enfants le legs historique, de manière à promouvoir le lien intergénérationnel et partant établir une connaissance historique qui sert de base pour la citoyenneté».

    15 documentaires historiques, 23 documentaires sur le patrimoine, une série de 15 numéros de documentaires sur la religion et l’histoire, des portraits de moudjahidine et de chouhada, 08 films algériens, 5 feuilletons historiques, 06 émissions sur les grandes batailles, 35 programmes en langue française et plus de 300 autres courts programmes ont été diffusés sur cette chaine entre le 1er novembre 2020 et le 31 janvier 2021, a fait savoir le responsable.

    Oulmi a passé en revue des programmes de la chaine destinés aux enfants et aux jeunes, à l’instar de «Sur les traces de nos prédécesseurs», «Parlons histoire», «Apprends ton histoire» ainsi que d’autres programmes, dont «Des livres de mémoire», «Film et débat» et «Entre les lignes des traités».
    La chaîne «veille à simplifier l’information historique au grand public», a-t-il dit, considérant que les programmes diffusés sur la chaine «exigent du temps et une étude approfondie». Dans le traitement des sujets et des évènements, cette chaine a adopté une méthode académique qui se réfère aux témoignages vivants, aux documents, aux historiens, aux chercheurs et aux archives audiovisuels.

    La promotion du patrimoine matériel et immatériel étant une source vitale de la mémoire collective, le chef du projet de création de la chaîne dédiée à la mémoire collective, a salué les décisions prises par le président de la République, en l’occurrence l’institution du 8 mai journée nationale de la mémoire et la création d’une chaîne de télévision thématique dédiée à l’histoire et à la mémoire.

    Ces décisions «confirment la détermination de l’Etat à protéger et à préserver la mémoire et à lutter contre l’oubli», a-t-il soutenu. M.Oulmi s’est félicité de «l’adhésion du téléspectateur aux programmes de cette chaîne», notant que le quiz diffusé par la chaîne en ce mois de Ramadhan sous le thème «apprends ton histoire» a suscité une grande interactivité chez les téléspectateurs, avec un total de 35.000 à 40.000 participants/jour depuis le début du mois de Ramadhan».

    «Il s’agit là d’un point positif, d’autant que la chaîne en est encore à ses débuts et tente de s’imposer dans le domaine audiovisuel par la qualité de ses programmes», a-t-il ajouté. Dans une démarche visant à diffuser ses productions et programmes dans les fora internationaux, la chaîne compte contribuer à la création d’un festival du film documentaire, baptisé «médaille de la mémoire» pour «encourager la production de ce genre de films et créer un espace de rencontre pour les producteurs, les chercheurs et les historiens, outre des ateliers de production répondant aux standards internationaux», selon le même responsable.

    Revenant au programme de célébration de la journée nationale de la mémoire, prévue samedi, M. Oulmi a souligné que cette 8e chaîne de la télévision algérienne (TV 8) a élaboré une grille de programmes riche et diversifiée à laquelle le public peut participer via les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

    A cette occasion, une journée ouverte sera organisée sous le thème «la mémoire nous unit» avec une diffusion en simultanée avec la chaîne III de la radio nationale, d’une durée de 30 à 45 minutes, axée sur le rôle du «système éducatif dans la simplification et la transmission de l’information historique», «le rôle de la recherche scientifique dans l’écriture de la mémoire collective» et «le rôle de la société civile, la presse, les musées et sites historiques dans la préservation de la mémoire».

    APS

    Etiquettes : France, Algérie, Mémoire, colonisation, TV8,

  • Algérie-France/ Mémoires du 8 Mai : de l’abjection coloniale à l’impossible repentance

    par Boubakeur Hamidechi

    Au chevet de son histoire tourmentée, l’Algérie a toujours été perçue comme une entité humaine régulièrement exposée aux appétits d’un assujettissement à l’origine de l’affaiblissement chronique de sa souveraineté. Aussi, a-t-elle patienté durant quasiment plusieurs siècles avant de renouer avec l’esprit de la résistance et manifester violemment son refus à la moindre soumission. Une date majeure, après tant de révoltes inabouties, s’imposa au tournant du XXe siècle. Celle du 8 Mai 1945 qui allait inaugurer l’épopée ponctuée par la révolution de novembre 1954 et l’accouchement douloureux d’une indépendance en 1962. Une indiscutable identité nationale allait s’imposer qui lui permet alors de se prévaloir d’une pérennité à toute épreuve n’ayant plus rien à envier à celles parmi les nations les plus célèbres. Autant dire donc qu’un État qui fut capable de ressurgir après des ères d’enfouissement à la marge de l’Histoire devrait, en toutes circonstances, valoriser ses anniversaires afin de les opposer à ceux du vis-à-vis historique, cet « ennemi complémentaire » qu’était la France coloniale comme le qualifia pertinemment l’anthropologue Germaine Tillon.

    En effet, les peuples de France comme ceux de l’Algérie sont, de nos jours encore, soumis à des comparaisons se traduisant parfois dans la similitude des dates à honorer. Une démarche officielle que le calendrier avait sanctifiée mais qui, à ce jour, symbolise deux événements différents. C’est ainsi que la date du 8 Mai 1945 croise deux faits majeurs ayant donné lieu à la plus mortifère confrontation entre deux peuples dont l’un revendiquait la liberté et, pour mieux dire, l’indépendance, alors que l’autre recevait la sienne sans y avoir contribué tout en poussant l’ignominie à priver de toute respectabilité humaine ces indigènes-là. Une date bicéphale venait de naître sur d’horribles charniers tout en faisant des génocidaires du moment des récidivistes à partir de novembre 1954. C’est pourquoi le temps des colonies fut lui aussi frappé du sceau de la négation de « l’autre » et qu’à la suite de cet aveuglement haineux s’ajouta, au fil des ans, l’organisation de la terreur que les milices coloniales entretinrent en collaboration avec l’armée. Ce n’était pas uniquement l’impunité qui fit son entrée mais aussi de nouvelles méthodes pour guerroyer.

    Quelques années de cela, des révélations odieuses eurent lieu à ce sujet sans que cela ait dû modifier quelques arguments moraux chez les dirigeants de l’ex-empire. Du boucher Aussaresses jusqu’aux soldats de plomb qui flinguaient de paisibles bergers et violaient de pubères paysannes cachées dans leurs gourbis, tout cela n’a pas ébranlé la moindre conscience des dirigeants. À l’inverse, la description de ces enfers aiguisa certaines plumes de romanciers qui firent de ces révélations glauques l’éloge de ces « caporaux patriotiques ». Mais alors, pourquoi avait-on simulé la découverte de ces infamantes pratiques alors que ces réalités étaient déjà de notoriété journalistique en leur temps ? Celles, entre autres, des opérations de liquidation durant les événements du 8 Mai 1945 ont été abondamment décrites dans le monumental ouvrage d’André Mandouze consacré à « la question nationale et politique algérienne 1919-1951 ».(1)

    En reprenant quelques rares témoignages, André Mandouze mit l’accent sur le travail d’investigation d’un journaliste de l’époque lorsque celui-ci se décida à la dénonciation. « Jamais, écrivait ce dernier, depuis l’an 1842 et le maréchal de Saint-Arnaud l’Algérie n’avait connu, même aux jours les plus sombres de son histoire, de répression plus féroce contre un peuple sans défense ». Il écrira par la suite ceci : « … Sur les routes, à travers les sentiers, dans les champs, dans les rivières et dans les ravins, ce n’était partout que cadavres entrouverts où s’engouffrait la gueule sanglante des chiens affamés… Çà et là des villages entièrement rasés, éléments d’une humanité primitive fuyant sous les balles meurtrières des civilisés !!! ». C’était donc en ces mots que ce témoin exprimait sa douleur et son indignation.

    Certes, ces crimes foncièrement racistes ne doivent pas se réduire à la barbarie coloniale du 8 Mai. En 1959, ils se sont plutôt industrialisés avec l’apport des méthodes de l’armée. Déjà, à notre date de référence, la très sérieuse revue Les temps modernes révélait les témoignages des torturés indiquant que les exécutions sommaires de leurs malheureux compagnons étaient de parfaits crimes de guerre que rien ne justifiait.

    Or, de cette réalité ancienne, quelques réseaux de moudjahidine eurent l’idée d’exiger de la France une réparation, morale seulement, laquelle était susceptible d’instruire un dossier algérien grâce auquel le principe d’une repentance serait validé. L’initiative avait été aussitôt écartée par l’organisation idoine sur injonction du régime et pour cause, trop de connivences politiciennes étaient hostiles à tout démarchage sur la base de l’éthique. Argumentant sur cet aspect, la parole officielle trouva irréaliste le fait d’exiger pour soi une quelconque repentance, comme si l’Algérie et sa guerre de libération étaient suffisamment habilitées à devenir les dépositaires exclusifs du malheur colonial. Tout au plus, laisse-t-on entendre, l’Algérie aurait dû ou pu se rapprocher d’autres tribunes des nations pour rétablir toutes les vérités historiques, si réellement les précédents dirigeants avaient le souci de la mémoire collective que l’on voulait réhabiliter à présent, nous dit-on. En attendant, c’est de notre propre indigence dans ce domaine que l’Algérie souffre. Hélas, pas une seule idée allant dans le sens actuel et universel des dénonciations raciales et quasi-esclavagistes n’a émergé opportunément chez nous. Se cantonnant dans les laborieuses négociations algéro-françaises, ne s’est-elle pas condamnée à clarifier une suspecte « guerre civile » ? Cette dernière formule est certes troublante par ses connotations, en tout cas c’était ce qu’a toujours laissé entendre l’Élysée tout au long de nos 60 années d’émancipation. C’est dire que même le concept de repentance est réfuté officiellement tout en irritant l’opinion de la rive nord de la « mare » qui nous sépare.

    Certains commentateurs parmi les plus influents ne se révélèrent-ils pas à ce propos d’une remarquable agressivité dans leurs écrits ; eux qui estimèrent il y a quelque temps que l’Algérie transgressait une « certaine bienséance hiérarchique ». En clair, c’était l’empire qui sermonnait les pékins ayant pris du grade grâce à la vieille dame de l’Europe.

    Quand bien même l’on sait que « comparaison n’est jamais raison », ces journalistes en verve ont tout de même pris bien soin de faire le parallèle entre une hésitante préoccupation des dirigeants algériens lorsqu’ils abordent le passif du pays à la suite des méfaits de la colonisation et la manière dont avait été soldée ici une guerre civile sans imposer une quelconque repentance aux terroristes amnistiés. Deux arguments mis en parallèle qui ont fait mouche par la pertinence du raisonnement et surtout ont fait mal à notre dignité nationale.

    Il est vrai que même les célébrations simultanées du 8 Mai 1945 n’ont jamais été des dates en partage entre la France et l’Algérie mais demeurent plutôt des abcès de fixation qu’aucun des deux pays n’a jusque-là crevés.
    B. H.

    (1) André Mandouze, professeur d’université à Alger dans les années 1950 puis doyen de cette institution du supérieur en 1962.

    Le Soir d’Algérie, 08 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, mémoire, colonisation, crimes coloniaux, génocide,

  • Le MAE français Jean-Yves Le Drian menace les politiciens libanais de sanctions

    Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a accusé les autorités libanaises de « ne pas tenir leurs engagements vis-à-vis du président français Emmanuel Macron » et a menacé de sanctions les politiciens qui empêcheraient la fondation du nouveau gouvernement.

    Le ministre français s’est rendu à Beyrouth, capitale libanaise en vue de s’entretenir avec les responsables libanais qui ne sont pas arrivés à un compromis pour fonder un gouvernement à la place de celui de Hassan Diab qui avait annoncé sa démission le 10 août 2020 après l’explosion dans le port.

    Le Drian a été reçu jeudi par le président Michel Aoun et le président de l’assemblée Nebih Berri. Dans la soirée, il s’est entretenu avec l’ancien Premier ministre chargé de fonder le nouveau gouvernement, Saad Hariri, à la résidence de l’ambassadrice française Anne Grillo.

    Selon une information de l’agence de presse officielle libanaise NNA, le Drian a affirmé lors d’un point de presse que « les responsables libanais n’ont pas tenu leurs promesses faites devant le président français Emmanuel Macron ».

    Il a averti que si les dirigeants libanais n’agissaient pas dès à présent, ils allaient devoir en assumer les conséquences. « Les mesures restrictives prises par Paris peuvent être durcies ou étendues », a-t-il ajouté.

    Le ministre français a indiqué s’être entretenu avec le président Aoun, le président de l’assemblée Berri ainsi que Hariri qui est chargé de fonder le gouvernement, parce qu’ils représentent le pays du point de vue constitutionnel. Il a notamment précisé que la France appellera la communauté internationale à faire pression pour l’organisation à la date prévue des élections législatives au Liban.

    TRT, 07 mai 2021

    Etiquettes : France, Liban, Jean-Yves Le Drian, Emmanuel Macron, formation du gouvernement,

  • Algérie-France/Pérenniser la mémoire (Edito du Moudjahid)

    Algérie-France/Pérenniser la mémoire (Edito du Moudjahid)

    L’Algérie commémore, aujourd’hui, le souvenir douloureux des massacres du 8 mai 1945. Une tragédie qui avait mis à nu l’abominable visage de la colonisation française. Et ce ne fut pas la seule.

    Durant 132 années, des crimes imprescriptibles avaient été commis, malgré de vaines tentatives de la part des pouvoirs coloniaux successifs de les occulter. Le 8 mai 1945, alors que le monde occidental célébrait la fin de l’horreur nazie, les Algériens voulaient participer à cette liesse, en brandissant le drapeau national et revendiquant leur droit à l’autodétermination. Ils en payèrent un lourd tribut. Rien ne leur fut épargné : fours à chaux du colon Marcel Lavie à Héliopolis, où furent incinérés des dizaines de cadavres abattus sauvagement par les gendarmes, l’armée, la police et les milices, brutalités bestiales, exécutions sommaires, chasses à l’homme à Sétif, à Guelma, à Kherrata et dans d’autre régions du territoire. 45.000 Algériens, voire davantage, furent massacrés impitoyablement.

    Ces évènements sanglants ont été le prélude à une étape fondamentale de l’histoire de l’Algérie, celle du déclenchement de la lutte armée qui aboutira, au prix de sanglants sacrifices, au recouvrement de l’indépendance et à la souveraineté. Les exigences de la conjoncture que nous vivons rendent indispensable la nécessité de fortifier un legs historique susceptible de faire face à des tentatives de falsification des faits, à un «révisionnisme» orchestré par des forces nuisibles et hostiles dont la vérité fait toujours mal.

    Le Président Abdelmadjid Tebboune a décrété, en 2020, le 8 mai 1945, Journée nationale de la Mémoire, et la journée du 27 mai, Journée nationale des Scouts musulmans algériens, vivier toujours renouvelé de patriotisme. Ce sont-là des décisions hautement symboliques vivement appréciées par les citoyens qui prennent acte de l’intérêt significatif accordé à l’histoire, à la nécessité de mettre son écriture, son enseignement et sa médiatisation au cœur du renforcement du sentiment d’appartenance nationale.

    Le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit a affirmé, à ce titre, que la célébration de cette journée n’est pas exclusive aux seuls massacres du 8 mai 1945, mais embrasse toute la période de 1830 à 1962.

    Des procédures sont en cours de finalisation, pour lancer des plateformes numériques sur l’histoire de l’Algérie, depuis son invasion en 1830, afin que la matière historique soit accessible à toutes les franges de la société, voire à l’étranger. L’ouverture du champ de l’histoire à toutes les tendances est une richesse et un excellent capital mémoriel. C’est cela qui permet de contrecarrer les tentatives irrationnelles de groupes de nostalgiques, des lobbies épars qui s’ingénient à glorifier «les bienfaits» de la colonisation, à vouloir accréditer des thèses frappées d’un affligeant aveuglement que rien ne justifie, encore moins les verbiages stériles de folliculaires qui s’échinent à leur donner de la tonalité.

    La mémoire collective est un fait vital et impératif qu’il faut savoir fructifier, pour se projeter dans un avenir stimulant et inspirateur.

    El Moudjahid, 08 mai 2021

    Etiquettes : France, Algérie, colonisation, mémoire, massacre du 8 mai 1945,

  • Algérie/ Massacres du 8 mai 1945: un « génocide » occulté par le rapport de Benjamin Stora

    ALGER – Le rapport sur la Guerre de libération nationale de l’historien français, Benjamin Stora, a « fait l’impasse » sur les massacres du 8 mai 1945, a déploré l’historien Mohammed Ould si Kaddour El-Korso, qualifiant ce sanglant épisode de « génocide ».

    « Ce génocide, qui ne dit pas sans nom et tel que perçu par les Algériens, ne trouve même pas sa place dans les fameuses +préconisations+ de Benjamin Stora dans son rapport sur la Guerre d’Algérie. Des impasses y ont été faites sur nombre de questions dont celle du 8 mai 1945 », a déclaré M. El-Korso à l’APS, à l’occasion de la commémoration du 76ème anniversaire de ces tragiques événements.

    Il relève, à ce propos, une « approche sélective quant aux méfaits de la colonisation », déplorant également que le document « privilégie, entre autre questions, celles du déplacement des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie, des enlèvements et assassinats d’Européens en 1962 à Oran, ou encore la préservation des cimetières européens et juifs en Algérie ».

    En revanche, fait observer M. El-Korso, le tragique épisode dont a été le théâtre de nombreuses villes algériennes en 1945, a été évoqué uniquement à travers le rappel des déclarations des ambassadeurs français en Algérie, Hubert Colin de Verdière (2005) et Bernard Bajolet (2008). Lesquelles ont été suivies, en 2012, de celle du président François Hollande.

    Pour l’interlocuteur, le « rapporteur Stora et le président Macron sont dans leur rôle », rappelant que « même le président François Mitterrand a eu recours aux amnisties des généraux factieux alors que ses successeurs se sont distingués par la pratique politique du silence, des dérobades, des esquives et des demies-vérités. Le tout, au nom de la sacro-sainte +raison d’Etat ».

    ALGER – Le rapport sur la Guerre de libération nationale de l’historien français, Benjamin Stora, a « fait l’impasse » sur les massacres du 8 mai 1945, a déploré l’historien Mohammed Ould si Kaddour El-Korso, qualifiant ce sanglant épisode de « génocide ».

    « Ce génocide, qui ne dit pas sans nom et tel que perçu par les Algériens, ne trouve même pas sa place dans les fameuses +préconisations+ de Benjamin Stora dans son rapport sur la Guerre d’Algérie. Des impasses y ont été faites sur nombre de questions dont celle du 8 mai 1945 », a déclaré M. El-Korso à l’APS, à l’occasion de la commémoration du 76ème anniversaire de ces tragiques événements.

    Il relève, à ce propos, une « approche sélective quant aux méfaits de la colonisation », déplorant également que le document « privilégie, entre autre questions, celles du déplacement des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie, des enlèvements et assassinats d’Européens en 1962 à Oran, ou encore la préservation des cimetières européens et juifs en Algérie ».

    En revanche, fait observer M. El-Korso, le tragique épisode dont a été le théâtre de nombreuses villes algériennes en 1945, a été évoqué uniquement à travers le rappel des déclarations des ambassadeurs français en Algérie, Hubert Colin de Verdière (2005) et Bernard Bajolet (2008). Lesquelles ont été suivies, en 2012, de celle du président François Hollande.

    Pour l’interlocuteur, le « rapporteur Stora et le président Macron sont dans leur rôle », rappelant que « même le président François Mitterrand a eu recours aux amnisties des généraux factieux alors que ses successeurs se sont distingués par la pratique politique du silence, des dérobades, des esquives et des demies-vérités. Le tout, au nom de la sacro-sainte +raison d’Etat ».

    Et de convier les Algériens à mener « le combat » dans ce sens : « Il s’agit d’une mission à accomplir au quotidien et pas seulement lors des commémorations. Elle nécessite une mobilisation des compétences intellectuelles, des approches pluridisciplinaires, une volonté politique effective mais surtout une démarche politique d’Etat à Etat ».

    APS, 07 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, massacre du 8 mai 1945, génocide,

  • Macron doit reconnaitre les massacres du 8 mai 1945 comme des crimes contre l’humanité

    ALGER – L’historien et politologue français, Olivier Le Cour Grandmaison, a appelé le président Emmanuel Macron à reconnaitre de « façon précise et circonstanciée » les crimes commis le 8 mai 1945 en Algérie par la France coloniale comme étant des « crimes de guerre et contre l’humanité ».

    Dans un entretien accordé à l’APS, M. Le Cour Grandmaison a indiqué que « le président de la République française, qui prétend vouloir œuvrer à la réconciliation (des Mémoires), aura la possibilité, à l’occasion des commémorations à venir des massacres du 8 mai 1945 en Algérie, de faire en sorte que ses actes soient conformes à ses déclarations ».

    « Pour cela, il faudrait qu’il reconnaisse, de façon précise et circonstanciée, que les crimes commis alors furent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité comme le prouve l’article 212-1 du nouveau Code pénal (français) », a encore expliqué le docteur en Sciences politiques et enseignant dans cette discipline à l’université et aussi auteur de plusieurs ouvrages sur la colonisation française.

    Il a précisé, à ce titre, que « les rafles, les tortures, les exécutions sommaires, les disparitions forcées commises à l’encontre de la population civile (en Algérie) l’ont été en exécution d’un plan concret », soulignant que les « éléments constitutifs du crime contre l’humanité sont donc bien réunis ainsi que l’ont établi depuis longtemps les historiennes et les historiens qui ont étudié ces massacres ».

    Pour cet historien et politologue, « la justice le réclame et les descendants des victimes, les héritiers de l’immigration coloniale et postcoloniale, qu’ils soient français ou algériens, l’attendent depuis longtemps et le revendiquent sans être entendus ».

    En ce sens, il a estimé que si 76 ans après ces événements douloureux, la réconciliation des Mémoires entre l’Algérie et la France bloque, « la responsabilité première de cette situation incombe d’abord et avant tout aux différents chefs d’Etat français et, présentement, au président Emmanuel Macron ».

    « Proposons donc à Macron de profiter de la date du 8 mai 2021 pour admettre enfin cela. Il sera ainsi fidèle à la déclaration qu’il avait faite le 16 février 2017 en Algérie alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle », a rappelé M. Le Cour Grandmaison.

    Commentant les crimes perpétré à Sétif, Guelma et Kherrata, il a tenu à rappeler que le 8 mai 1945, le jeune scout algérien Saâl Bouzid, assassiné par un policier français à Sétif, était « coupable d’avoir osé manifester pacifiquement, en portant le drapeau de l’Algérie indépendante avec plusieurs milliers d’autres +indigènes+ ».

    Il a en outre rappelé que les émeutes qui avaient gagné tout le Constantinois, avaient fait des milliers de victimes, « arrêtées, torturées et exécutées sommairement pour rétablir l’ordre colonial imposé par la France et terroriser de façon durable les autochtones », expliquant qu’il s’agissait pour les forces coloniales « d’agir vite et puissamment pour juguler le mouvement ».

    Il a aussi précisé que les ordres émanaient du général Raymond Duval qui commandait les troupes dans cette région et avaient été appliqués à la lettre car « la France libre était prête à tout pour défendre l’intégrité de son empire jugée indispensable à son statut de grande puissance ».

    A une question sur le rapport de l’historien français Benjamin Stora qui s’est montré évasif sur les massacres du 8 mai 1945, alors que ses recommandations demeurent muettes sur les crimes commis par l’armée coloniale, M. Le Cour Grandmaison a rétorqué : « Maintenant que le rapport est en possession du président Macron, la responsabilité est désormais exclusivement la sienne. Encore une fois, le problème n’est plus l’établissement précis des faits, celui de l’enchaînement des événements et des éléments de contexte national et international qui ont conduit à ces massacres. Le problème n’est pas non plus celui de la qualification juridique de ces massacres, n’en déplaise à certains », a-t-il relevé.

    « L’article précité du Code pénal le prouve. Rappelons, et c’est pour moi l’occasion de lui rendre une nouvelle fois hommage, que l’avocate bien connue, Nicole Dreyfus, s’était depuis longtemps prononcée en ce sens », a-t-il noté, précisant que « le problème est donc uniquement un problème politique et il appartient à Macron de l’affronter pour le résoudre enfin en reconnaissant ce qui a été perpétré à partir du 8 mai 1945 en Algérie », a conclu M. Le Cour Grandmaison dont le dernier ouvrage (Ennemis mortels) est paru en 2019 aux éditions La Découverte.

    APS, 07 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, France, colonisation, 8 mai 1945, crimes coloniaux, mémoire,

  • Algérie-France : Stora ne désespère pas

    Auditionné a l’Assemblée nationale française
    Stora ne désespère pas quant a l’avenir des relations algéro-françaises

    L’historien Benjamin Stora a défendu, ce mercredi 5 avril, son rapport sur la mémoire remis le 20 janvier dernier au président Emmanuel Macron, devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblé nationale française.

    En dépit des relations tendues entre les deux pays, marquées par le report de la visite de Jean Castex en Algérie et la déclaration du ministre de Travail, Hachemi Djaaboub qualifiant “la France d’ennemi traditionnel et éternel”, Benjamin Stora ne désespère pas, ont rapporté des médias français.

    Emmanuel Macron l’avait mandaté en juillet 2020 pour “dresser un état des lieux juste et précis” sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie.

    Côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune a, lui, confié la tache a son conseiller chargé des Archives et de la mémoire Abdelmadjid Chikhi.

    Devant les députés, l’historien spécialiste de l’Histoire d’Algérie est revenu sur les conclusions de son rapport. Formulant le vœu que les deux pays avancent de concert sur le chemin d’une mémoire apaisée, il espère œuvrer a une “réconciliation des peuples français et algérien”.

    «Soixante ans après, l’Histoire est encore un champ en désordre, en bataille quelquefois», écrit Benjamin Stora dans son rapport. L’historien plaide pour une reconnaissance affirmée des crimes commis durant la colonisation, puis durant la guerre, longtemps oubliés ou minimisés en France. Ainsi du conflit lui-même, qui, bien qu’il ait duré près de huit années, est longtemps resté sans nom, ou pudiquement appelé “événements d’Algérie”. L’objectif est de mettre fin a ce que Benjamin Stora nomme la “communautarisation des mémoires”. L’historien considère que “tout groupe appartenant a cette histoire est spécifique, mais aucun n’est exceptionnel et nul ne doit être placé au-dessus des autres. Or, chaque groupe exige une empathie a sens unique, unilatérale, exclusive”. Lutter contre cet antagonisme mémoriel est un enjeu d’autant plus important, note le rapport, qu’”aujourd’hui, en France, plus de sept millions de résidents sont toujours concernés par l’Algérie, ou plutôt, par la mémoire de l’Algérie”.

    Afin de poursuivre le travail de mise en lumière des “déplacements massifs de populations rurales, pratiques de la torture, internements arbitraires et exécutions sommaires”, Benjamin Stora souhaite le transfert de certaines archives de la France vers l’Algérie. Il évoque la nécessité que soit facilité l’accès aux chercheurs des deux pays aux archives a la fois françaises et algériennes. La numérisation de toute cette documentation sera nécessaire a cette “mise en commun”, a-t-il précisé durant son audition. Il propose également de restituer a l’Algérie l’épée de l’émir Abdelkader, héros de la résistance a la colonisation française au XIXe siècle.

    Echourouk online, 05 mai 2021

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