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  • France : l’ONU condamne les actes de haine antimusulmane à Nantes et à Rennes

    Le Haut Représentant de l’Alliance des civilisations des Nations Unies, Miguel Ángel Moratinos, a fermement condamné les actes de haine antimusulmane qui ont eu lieu ces derniers jours dans les villes de Nantes et de Rennes, dans l’ouest de la France.

    Vendredi, la mosquée Arrahma à Nantes, préfecture de la région Pays de la Loire, a été endommagée par un incendie criminel. Dans la nuit de samedi à dimanche, les murs du centre culturel musulman Avicenne à Rennes, préfecture de la région Bretagne, ont été recouvert d’insultes racistes et islamophobes.

    Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour déterminer l’origine de ces deux actes de haine antimusulmane perpétrés avant le début du Ramadan.

    Le Haut Représentant a dénoncé des « actes méprisables ». Ils « sont un affront aux lois internationales relatives aux droits de l’homme et que les valeurs et principes des Nations Unies défendent, en particulier la liberté de religion ou de conviction », a déclaré M. Moratinos dans une déclaration de presse publiée par sa porte-parole lundi soir.

    « Maintenant plus que jamais, l’unité et la solidarité devraient guider nos actions alors que nous nous opposons fermement à la montée de la haine antimusulmane, de la stigmatisation, de l’ethno-nationalisme ainsi que des discours de haine ciblant les populations vulnérables en raison de leur religion ou de leurs convictions », a ajouté le haut responsable de l’ONU.

    Plan d’action de l’ONU pour la protection des sites religieux

    L’Alliance des civilisations des Nations Unies (UNAOC) a développé un Plan d’action de l’ONU pour la protection des sites religieux. A ce titre, le Haut Représentant encourage les gouvernements et les parties prenantes concernées à soutenir la mise en œuvre des recommandations de ce Plan « qui soulignent l’universalité des sites religieux en tant que symboles de notre humanité, histoire et traditions communes ».

    Selon M. Moratinos, « le respect mutuel, l’harmonie interconfessionnelle et la coexistence pacifique sont possibles lorsqu’il y a un large espace pour que chacun puisse pratiquer librement et en toute sécurité les rituels de ses religions ou croyances ».

    Le chef de l’UNAOC a exprimé sa solidarité avec la communauté musulmane en France et au-delà et lui a souhaité un bon et paisible Ramadan.

    ONU Info, 14 avr 2021

    Etiquettes : France, nantes, Rennes, musulmans, islamophobie, mosquée,

  • Die Rheinpfalz : Michel Foucault, était-il un pédophile ?

    La vérité sur l’auteur de « Sexualité et vérité », mort en 1984, est-elle en train d’être révélée ? Selon un témoin oculaire, à Pâques 1969, Michel Foucault a ordonné à des enfants de huit à dix ans de son domicile dans la ville tunisienne de Sidi Bou Saïd de se rendre de nuit au cimetière local et de les molester sur les tombes. Lors d’une visite de journalistes, dit-il, des enfants ont couru après le philosophe homosexuel en criant : « Et moi ? Prends-moi, prends-moi ! » Foucault leur avait alors jeté de l’argent.

    Le témoin n’est pas n’importe qui, mais Guy Sorman, un essayiste libéral bien connu à Paris. Dans des interviews, il a déclaré qu’il n’avait pas vu lui-même les scènes du cimetière, mais que, lors du voyage journalistique en question, il avait lui-même entendu Foucault donner rendez-vous aux garçons « à 22 heures, à l’endroit habituel ».

    Les preuves circonstancielles

    Sorman explique pourquoi il ne rend publiques que maintenant ses observations à Sidi Bou Saïd en citant le mouvement MeToo, qui fait le ménage dans les « doubles standards » qui prévalent à Paris. Plusieurs intellectuels parisiens vedettes ont récemment été démasqués – le politologue Olivier Duhamel pour inceste, par exemple, ou l’écrivain Gabriel Matzneff pour avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs. Et maintenant Michel Foucault, le philosophe, le plus grand parmi les siens ? Ce qu’il a accompli en Tunisie, « il n’aurait jamais osé le faire en France », constate Sorman.

    L’essayiste de 77 ans n’a aucune preuve pour ses graves accusations. Deux voix parlent pour lui : la journaliste Chantal, apparemment ancienne compagne de Sorman, rapporte avoir entendu Foucault, à Sidi Bou Saïd, traiter de « pute », devant d’autres personnes, un Tunisien de 18 ans qui fournissait au philosophe des amants et le payait pour du travail sexuel. Le biographe de Foucault probablement le plus précis, David Macey, aujourd’hui décédé, a décrit comment le philosophe avait été surpris avec des enfants à Sidi Bou Saïd tôt un matin.

    Aucune preuve ou victime à trouver

    Le magazine « Jeune Afrique » s’est renseigné dans le village d’artistes situé au nord de Tunis, autrefois très prisé des Parisiens. Elle n’a pas trouvé de preuves ni même de victimes ; les habitants ont seulement souligné la préférence de Foucault pour les « éphèbes de 17 ans ». En effet, Philippe Chevallier, spécialiste de Foucault, affirme que le philosophe a quitté Sidi Bou Saïd dès 1968, bien qu’il ne soit pas exclu qu’il soit retourné dans son ancienne résidence pour de brèves périodes en 1969.

    A Paris, les accusations font moins de vagues qu’on pourrait le croire. Le leader d’opinion « Le Monde » n’est pas le seul à rester silencieux sur la mise en cause du « roi philosophe », comme l’appelle Sorman. Le portail médiatique « Arrêt sur images », par ailleurs implacable en matière de pédophilie, rejette l’affaire Foucault comme une « agitation de médias de droite et étrangers ». Pourtant, la recherche de suivi la plus fondée, bien qu’improductive, provient de l’hebdomadaire allemand Die Zeit.

    L’aspect colonial

    Les médias anglo-saxons, quant à eux, rapportent avec un certain embarras : pour le mouvement « Woke » qui donne actuellement le ton aux Etats-Unis, Foucault, ancien membre de la « Gauche prolétarienne » maoïste, est un pionnier de la pensée « décoloniale ». Sorman lui-même souligne l’aspect politique de ses revendications : Foucault, le critique de toutes les structures de pouvoir, le combattant des laissés-pour-compte, de la Palestine aux colonies françaises – en achetant le corps de garçons tunisiens, il s’est montré à la hauteur de « l’impérialisme blanc ».

    Si les allégations sont vraies. Une seule chose est indiscutable : en 1977, Foucault s’était joint à d’autres intellectuels dans une pétition de soutien à trois pédophiles poursuivis et impunis pour des relations sexuelles avec des mineurs de 15 ans consentants. Il y avait quelque chose de très ambivalent dans cette pétition, impensable aujourd’hui, qui laisse les enfants livrés à eux-mêmes. Parmi les signataires figuraient des noms non pollués comme Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Jacques Derrida, mais aussi, par exemple, le futur ministre de la culture Jack Lang, qui avait déjà été accusé à plusieurs reprises de participer à des orgies sexuelles avec des mineurs au Maroc. L’auteur de la pétition est Gabriel Matzneff, qui a relaté en détail dans ses livres les relations sexuelles avec des enfants aux Philippines. Ce qui est frappant, c’est que personne à Paris ne trouve rien à redire à ces romans, dont certains ont été primés.

    La pétition sur le sexe des enfants

    Le fait que Foucault ait signé la pétition sur le sexe des enfants n’était pas un acte isolé contre l’ordre établi : d’une certaine manière, il s’inscrivait dans le concept de sa tétralogie Sexualité et Vérité. La deuxième partie, intitulée « L’utilisation des luxes » (en allemand chez Suhrkamp), décrit la sexualité dans la Grèce antique et se consacre également au « rapport aux garçons ». Il serait toutefois audacieux de conclure, à partir de ces seules preuves circonstancielles, que Foucault était un pédophile. Car les accusations de pédophilie et de tourisme sexuel portées par Sorman pèsent lourd et ont le potentiel d’éclipser toute l’exégèse de Foucault.

    Die Rheinpfalz, 13 avr 2021

    Etiquettes : France, pédophilie, Michel Foucault,

  • The New York Times : Les hommes de pouvoir tombent, l’un après l’autre, dans le #MeToo retardé de la France

    Depuis le début de l’année, des hommes connus dans divers domaines ont été accusés d’abus sexuels et placés sous enquête.

    PARIS – Lorsque Sandra Muller a lancé la campagne #MeToo sur les médias sociaux en France en 2017, des dizaines de milliers de femmes ont répondu à ses appels à « #ExposeTonPorc ».

    Mais le retour de bâton a été écrasant. Certaines des femmes les plus en vue du pays, menées par Catherine Deneuve, ont dénoncé le mouvement dans une lettre qui est venue définir la réponse initiale de la France à #MeToo. En 2019, Mme Muller a perdu un procès en diffamation contre un ancien cadre de télévision qu’elle avait exposé sur Twitter, la France semblant immunisée contre les forces mondiales plus larges qui remettent en cause la domination des hommes.

    La semaine dernière, Mme Muller a gagné son appel. Bien qu’il n’y ait pas eu de nouveaux faits, une décision importante de la cour d’appel a souligné combien les choses ont changé au cours des deux dernières années.

    « Avant l’arrêt, je pensais qu’il y avait des remous », a déclaré Mme Muller lors d’un entretien téléphonique depuis New York, où elle vit désormais. « Maintenant, j’ai l’impression qu’il y a eu un bond en avant ».

    Depuis le début de l’année, une série d’hommes puissants issus de certains des domaines les plus en vue en France – politique, sport, médias, université et arts – ont fait face à des accusations directes et publiques d’abus sexuels, à rebours de la plupart des années de silence. Dans le même temps, face à ces affaires très médiatisées et à l’évolution de l’opinion publique, les législateurs français s’empressent de fixer à 15 ans l’âge du consentement sexuel – trois ans seulement après avoir rejeté une telle loi.

    Les récentes accusations n’ont pas seulement donné lieu à des enquêtes officielles, à la perte de postes pour certains hommes et au bannissement pur et simple de la vie publique pour d’autres. Elles ont également entraîné une remise en question de la masculinité française et de l’archétype du Français séducteur irrésistible, dans le cadre d’une remise en question plus large de nombreux aspects de la société française et d’une réaction conservatrice contre les idées sur le genre, la race et le postcolonialisme prétendument importées des universités américaines.

    La journaliste Sandra Muller à Paris en 2019. La semaine dernière, Mme Muller a gagné son procès en appel dans une affaire de diffamation avec un ancien cadre de télévision qu’elle avait dénoncé sur Twitter.
    La journaliste Sandra Muller à Paris en 2019. La semaine dernière, Mme Muller a gagné son procès en appel dans une affaire de diffamation avec un ancien dirigeant de télévision qu’elle avait dénoncé sur Twitter.

    « Les choses vont tellement vite que parfois ma tête tourne », a déclaré Caroline De Haas, une militante féministe qui a fondé en 2018 #NousToutes, un groupe contre les violences sexuelles. Elle s’est décrite comme « super optimiste ».

    Mme Haas a déclaré que la France traversait une réaction retardée à #MeToo après une période de « maturation » au cours de laquelle de nombreux Français ont commencé à comprendre les dimensions sociales derrière les violences sexuelles et le concept de consentement.

    C’est notamment le cas, selon Mme Haas, après le témoignage, l’année dernière, d’Adèle Haenel, la première actrice très médiatisée à s’exprimer sur les abus, et de Vanessa Springora, dont les mémoires, « Consentement », ont documenté les abus qu’elle a subis de la part de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff.

    « Le début de l’année 2021 a été une sorte de contrecoup », a déclaré Mme Haas. « Ce qui est très clair, c’est qu’aujourd’hui en France, on n’a pas du tout la même réaction qu’il y a quatre, cinq ans face à des témoignages de violences sexuelles sur des personnes connues. »

    Le mois dernier, Pierre Ménès, l’un des plus célèbres journalistes sportifs français de la télévision, a été suspendu pour une durée indéterminée par son employeur après la sortie d’un documentaire dénonçant le sexisme dans le journalisme sportif, « Je ne suis pas une salope, je suis un journaliste. »

    Il y a encore quelques années, rares étaient ceux qui lui reprochaient des comportements qu’ils n’osent plus défendre en public, notamment embrasser de force des femmes sur la bouche à la télévision et, devant le public d’un studio en 2016, soulever la jupe d’une journaliste féminine – Marie Portolano, la productrice du documentaire.

    « Le monde a changé, c’est #MeToo, on ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire », a déclaré M. Ménès dans une interview télévisée après la sortie du documentaire. Il a dit ne pas se souvenir de l’incident de la jupe, ajoutant qu’il ne se sentait pas lui-même à l’époque en raison d’une maladie physique.

    La liste des autres hommes en vue est longue et ne cesse de s’allonger. Il y a Patrick Poivre d’Arvor, le présentateur de journal télévisé le plus célèbre de France, qui fait l’objet d’une enquête sur des allégations de viol d’une jeune femme et qui s’est défendu à la télévision en disant qu’il appartenait à une génération pour laquelle « la séduction était importante » et incluait « des baisers dans le cou ». Il a nié les accusations de viol.

    Il y a Georges Tron, un ancien ministre du gouvernement, qui a été blanchi en 2018 du viol d’une employée mais qui a été condamné en février à cinq ans de prison dans un arrêt de la cour d’appel qui, selon Le Monde, reflète le fait que la société « a incontestablement changé sa compréhension du consentement. »

    Georges Tron, à gauche, au palais de justice de Paris en janvier. Ancien ministre du gouvernement, il a été blanchi en 2018 pour le viol d’une employée mais a été condamné en février à cinq ans de prison.
    Georges Tron, à gauche, au palais de justice de Paris en janvier. Ancien ministre, il a été blanchi en 2018 pour le viol d’une employée mais a été condamné en février à cinq ans de prison.

    Il y a Gérard Depardieu, la plus grande star du cinéma français, et Gérald Darmanin, le puissant ministre de l’Intérieur, également mis en examen dans des affaires de viols rouvertes l’an dernier. Tous deux ont déclaré qu’ils étaient innocents.

    Olivier Duhamel, un intellectuel de premier plan, et Richard Berry, un acteur célèbre, ont tous deux été récemment mis en examen après des accusations d’inceste par des membres de leur famille. M. Berry a nié les accusations ; M. Duhamel n’a pas commenté les accusations portées contre lui.

    Claude Lévêque, artiste de renommée internationale, fait l’objet d’une enquête pour soupçon de viol sur mineur et a été publiquement accusé pour la première fois en janvier par une ancienne victime. Il a nié ces accusations.

    Dominique Boutonnat, un producteur de cinéma que le président Emmanuel Macron a nommé président du Centre national du cinéma l’année dernière, a été mis en examen en février pour tentative de viol et agression sexuelle sur son filleul et a déclaré qu’il était innocent.

    « Cette vague récente en France, c’est une réaction différée à l’affaire Matzneff », a déclaré Francis Szpiner, l’avocat représentant Mme Muller, ajoutant que la chute de l’écrivain pédophile et de M. Duhamel a fait prendre conscience aux gens que les hommes puissants en France n’étaient pas « intouchables ».

    En 2017, dans le sillage immédiat des révélations #MeToo impliquant le magnat d’Hollywood Harvey Weinstein, Mme Muller, une journaliste, a lancé #ExposeTonPorc – #BalanceTonPorc en français – en France. Dans un message sur Twitter, elle a raconté comment, lors d’un festival de télévision à Cannes, un cadre lui a dit : « Vous avez de gros seins. Vous êtes mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit ».

    L’intellectuel français Olivier Duhamel à l’école de Sciences Po à Paris en 2016. M. Duhamel a été placé sous enquête récemment après des accusations d’inceste.
    L’intellectuel français Olivier Duhamel à l’école de Sciences Po à Paris en 2016. M. Duhamel a été mis en examen récemment après des accusations d’inceste.Crédit…Stephane De Sakutin/Agence France-Presse – Getty Images
    Le cadre, Eric Brion, n’a pas nié avoir tenu de tels propos. Mais comme les deux ne travaillaient pas ensemble, M. Brion a soutenu que les commentaires ne constituaient pas du harcèlement sexuel et a poursuivi Mme Muller pour diffamation. Un jugement rendu en 2019 qui condamnait Mme Muller à payer 15 000 euros de dommages et intérêts, soit environ 17 650 dollars, a été annulé la semaine dernière.

    En 2019, le tribunal avait déclaré que Mme Muller avait « dépassé les limites acceptables de la liberté d’expression, car ses commentaires descendaient en une attaque personnelle. » Cette fois, les juges ont estimé que Mme Muller avait agi de bonne foi, ajoutant que « les mouvements #balancetonporc et #MeToo avaient attiré beaucoup d’attention, avaient été salués par divers responsables et personnalités et avaient contribué positivement à laisser les femmes s’exprimer librement. »

    Camille Froidevaux-Metterie, philosophe féministe de premier plan, a déclaré qu’il était significatif que les hommes faisant désormais l’objet d’une enquête soient des leaders dans une diversité de domaines. Les révélations qui les entourent ont mis à mal les mythes des Français comme grands séducteurs et d’une culture romantique raffinée où « nous, Français, dans notre jeu de séduction, savons interpréter les signes non verbaux et nous avons cet art de la séduction, un doux commerce entre les sexes », a-t-elle dit.

    « Ce sont des hommes qui incarnent tous, d’une certaine manière, le vieil ordre patriarcal des choses – des hommes de pouvoir et des hommes qui ont usé et abusé de leur pouvoir pour exploiter sexuellement le corps des autres, qu’il s’agisse de femmes ou de jeunes hommes », a déclaré Mme Froidevaux-Metterie, ajoutant : « Nous vivons peut-être le premier véritable choc de ce système. »

    Certains intellectuels conservateurs considèrent la liste toujours plus longue d’hommes éminents accusés comme la preuve de la contamination de la société française par les idées américaines sur le genre, la race, la religion et le postcolonialisme.

    Pierre-André Taguieff, historien et principal critique de l’influence américaine, a déclaré dans un courriel que « les idéologues néo-féministes et néo-antiracistes dénoncent l’universalisme, en particulier l’universalisme républicain français, comme une fraude, un masque trompeur de l’impérialisme, du sexisme et du racisme. »

    L’acteur français Gérard Depardieu fait également l’objet d’une enquête dans une affaire de viol. M. Depardieu a déclaré qu’il était innocent.

    Bien que M. Taguieff n’ait pas commenté les spécificités des affaires récentes, il a déclaré que cette nouvelle vague de #MeToo représente un « sexisme misandrique et androphobe qui encourage une chasse aux sorcières d’hommes blancs sélectionnés sur la base de leur célébrité ou de leur renommée, afin d’alimenter l’envie sociale et le ressentiment envers les élites blanches/masculines ». M. Taguieff a récemment aidé à fonder « The decolonialism watchdog », un groupe menant la charge contre ce qu’il décrit comme la menace intellectuelle des États-Unis.

    La première réaction de la France à #MeToo a été de le rejeter comme une déformation américaine du féminisme, de la même manière que les conservateurs français essaient maintenant de rejeter les idées sur la race et le racisme comme des concepts américains non pertinents, a déclaré Raphaël Liogier, un sociologue français qui enseigne à Sciences Po Aix-en-Provence et qui a récemment été un chercheur invité à l’Université de Columbia.

    Alors que Mme Deneuve et d’autres femmes en 2017 dénonçaient #MeToo comme un produit du « puritanisme » et une menace pour la « liberté sexuelle », les conservateurs ont riposté en affirmant que les femmes américaines étaient sexuellement réprimées et en fait moins libres que les femmes françaises, a déclaré M. Liogier.

    « Donc, en fait, en France, notre ligne de défense consistait à dire : « Ce n’est pas nous, ce sont les Américains », a-t-il dit, ajoutant : « Aujourd’hui, cette ligne de défense s’est effondrée. »

    The New York Times via La Nacion, 10 avr 2021

    Etiquettes : France, #Metoo, #Metooinceste, inceste, pédophilie, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Sciences Po,


  • La France affirme que la Turquie a snobé le président de la Commission européenne

    Le ministre français de l’Europe, Clément Beaune, a déclaré dimanche que la Turquie avait tendu un “piège” à la chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en la forçant à s’asseoir à côté lors d’une visite à Ankara, dans un faux pas d’une séance photo rapide surnommé «sofagate». .

    L’échec de la présidence turque à placer une chaise pour von der Leyen aux côtés du président Recep Tayyip Erdogan et du chef du Conseil de l’UE, Charles Michel, était “une insulte de la Turquie”, a déclaré Beaune à la télévision RTL.

    “La Turquie s’est mal conduite”, a-t-il ajouté, le qualifiant de “problème turc délibérément posé à notre égard … nous ne devrions pas blâmer les Européens”.

    Le détournement de Von der Leyen a provoqué des récriminations des capitales européennes dinde, mais aussi à Bruxelles.

    Pour sa part, Ankara insiste sur le fait que l’incident était dû à des câbles emmêlés entre le Conseil et la Commission, des institutions européennes distinctes.

    Le personnel de Michel a affirmé n’avoir pas eu accès à la salle de réunion avant l’événement de mardi, mais a également souligné que le chef du Conseil comparaît devant le président de la Commission dans le cadre d’un protocole international strict.

    Manque de respect

    “C’était une sorte de piège … entre celui qui l’a posé et celui qui s’y est mis, je préfère blâmer celui qui l’a posé”, a déclaré Beaune de France.

    Faisant écho au Premier ministre italien Mario Draghi, qui a qualifié Erdogan de “dictateur” en réponse à l’incident du canapé, Beaune a accusé qu’il y avait “un réel problème avec un manque de respect pour la démocratie et une dérive autocratique en Turquie” qui devrait inciter les Européens à être «très ferme avec les Turcs».

    Cependant, “à l’avenir, ce serait bien s’il y avait une seule présidence de l’exécutif européen”, a reconnu Beaune.

    “Nous avons besoin d’institutions européennes plus fortes.”

    (avec l’AFP)

    Cosmosonic, 12 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, France, Tayyip Erdogan, Europe, Union Européenne, UE, Charles Michel, Ursula von der Leyen,

  • Condamnation unanime après des tags racistes sur un centre culturel musulman à Rennes

    Rennes (AFP) – « Les croisades reprendront », « Charles Martel sauve nous »: des tags anti-musulmans découverts dimanche matin sur les murs extérieurs du centre culturel islamique Avicenne de Rennes ont provoqué un concert de condamnations, certains dénonçant même un « climat antimusulman ».

    « A deux jours du mois de Ramadan, les fidèles retrouvent leur mosquée taguée avec des phrases obscènes », a déploré auprès de l’AFP Mohammed Zaidouni, le président du conseil régional du culte musulman. « Nous sommes les enfants de la République et nous nous retrouvons avec la haine la violence et la barbarie », a-t-il ajouté.

    Le gardien puis les fidèles ont découvert ces tags dimanche vers 06H00, lors de la prière du matin. « Non à l’islamisation », « Vive le Roy », « Mahomet prophète pédophile », « les croisades reprendront », « Charles Martel sauve nous », « France éternelle », « catholicisme religion d’Etat », « Allah faux dieu » ou « EELV=Traîtres », pouvait-on lire sur des photos transmises par le parquet.

    Des croix chrétiennes, le chrisme ou une fleur de lys ont été également tagués sur les murs du centre Avicenne.

    Une enquête pour « dégradations à raison de l’appartenance à une religion » a été ouverte par le parquet de Rennes et confiée à la sûreté départementale de Rennes. La peine encourue est de 4 ans de prison et 30.000 euros d’amende.

    « Le parquet de Rennes (…) portera une attention toute particulière à l’enquête tendant à identifier et sanctionner le ou les auteurs de ces faits », a assuré le procureur de Rennes Philippe Astruc dans un communiqué, évoquant des faits « qui portent une atteinte symbolique grave » et « viennent troubler l’exercice paisible du culte ».

    « Les fidèles étaient choqués par de telles obscénités. C’était violent. Notre communauté musulmane est vraiment triste », a raconté M. Zaidouni, tout en appelant à « rester unis ».

    « Il y a certains qui cherchent à semer la zizanie en France et nous sommes dans le devoir de préserver le pays. On va s’unir tout à l’heure pour que Dieu préserve notre pays, la France, car il n’y a pas pire que la discorde au sein d’un pays », a-t-il ajouté.

    « Les nombreuses inscriptions anti-musulmanes sur les murs de la mosquée Avicennes de Rennes sont inacceptables. Toute ma solidarité avec les musulmans de notre pays », a réagi sur Twitter le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui doit se rendre sur place à 18H00.

    « Ces actes n’ont pas leur place en France, ils n’ont pas leur place à Rennes. Tout mon soutien aux Rennais et particulièrement aux fidèles choqués par ces actes indignes », a twitté la maire PS de Rennes Nathalie Appéré.

    « Faire le lit des haines ne produit que plus de haine », a dénoncé Sandra Régol, numéro deux d’EELV.

    La sénatrice LR Valérie Boyer a parlé de « honte » aux responsables de ces actes tandis que le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a dénoncé un « inacceptable vandalisme sectaire ».

    Le député de La France Insoumise Alexis Corbière a lui estimé que ces faits étaient « le résultat d’une ambiance détestable produite par certains ».

    « L’histoire récente nous apprend que les débats enflammés autour de l’islam ont souvent été accompagnés d’une recrudescence d’actes antimusulmans », a aussi pointé Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) dans un communiqué. « Force est de constater que certains débats autour du projet de loi de lutte contre +les séparatismes+ ont malheureusement servi de tribunes pour des haineux de tous bords », a-t-il ajouté.

    « Il y a actuellement un climat anti-musulman en France que nous dénonçons avec force. Malheureusement, les déclarations de certains hommes politiques ne font qu’attiser ce climat », a déclaré à l’AFP Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national de lutte contre l’islamophobie.

    A Nantes, la porte d’une mosquée a été détruite par un incendie dans la nuit de jeudi à vendredi, tandis qu’un homme de 24 ans revendiquant des idées néo-nazies a été mis en examen vendredi pour avoir menacé de s’en prendre à la mosquée du Mans.

    L’Obs, 11 avr 2021

    Etiquettes : France, Rennes, tags anti-musulmans, centre culturel islamique Avicenne de Rennes, Ramadan,

  • «Danger pour la France», «guerre d’influence»: Jordan Bardella dézingue la Turquie d’Erdogan

    Par Florent Zephir

    Jordan Bardella a tiré à boulets rouges sur le Président turc et son pouvoir sur BFM TV, l’accusant d’humilier l’Europe et de s’ingérer dans les affaires françaises. L’eurodéputé RN a notamment demandé des sanctions.

    Dénonçant l’attitude de Recep Tayyip Erdogan vis-à-vis de Charles Michel et surtout d’Ursula von der Leyen, Jordan Bardella est revenu sur l’épisode du Sofagate sur BFM TV. L’eurodéputé (RN) a rappelé que certains «codes de courtoisie» existaient en Europe, où un homme n’est pas censé s’asseoir avant qu’une femme ne se soit elle-même installée.

    Des codes que «ne partage pas» le chef d’État turc selon Jordan Bardella, puisqu’il a laissé patienter Ursula von der Leyen debout quelques instants avant de la reléguer sur un canapé, à bonne distance des débats.

    Le vice-président du RN voit dans l’accueil réservé aux représentants européens une «forme d’humiliation» qui participe plus largement à une «guerre d’influence».

    «Erdogan prend l’Europe depuis des mois, voire des années, comme un paillasson […]. Il reçoit des dirigeants européens comme on reçoit des vaincus en temps de guerre. On voit qu’Erdogan, par une stratégie extrêmement fine et précise, mène une guerre d’influence», estime l’élu RN.

    Le député européen a précisé que ces humiliations étaient rendues possibles par la «mansuétude» dont bénéficie Erdogan de la part de dirigeants français et européens.

    Sanctions et fermeté

    Au-delà de cet incident protocolaire, M.Bardella a souligné que le pouvoir turc représentait une «menace pour l’Europe» sur un plan géopolitique. Il a en particulier fustigé le «chantage aux migrants» d’Ankara et son «jeu trouble avec Daech*».

    La Turquie bénéficie en effet de fonds européens alloués à la gestion des migrants depuis le pacte migratoire avec l’UE signé en 2016. Une manne financière strictement contrôlée par Bruxelles via une structure de cogérance, mais qu’Erdogan souhaiterait désormais voir arriver «directement dans les caisses de l’État turc», comme l’explique à Sputnik Constantin Pikramenos, expert en intelligence économique.

    Pour faire cesser le «jeu ambigu» d’Ankara, Jordan Bardella demande «des sanctions et de la fermeté», suggérant notamment de taper au portefeuille, la Turquie ayant reçu «47 milliards d’euros, à la fois de prêts et de subventions européennes» sur ces 25 dernières années.

    «Pas un euro d’argent public pour la Turquie tant qu’elle aura un jeu ambigu à notre égard, mais aussi à l’égard des islamistes et de Daech*!», clame-t-il sur BFM TV.

    Ingérence en France

    Enfin, Jordan Bardella a fait allusion à la politique d’ingérence de la Turquie sur le sol français, critiquant en particulier l’association Millî Görüş, soupçonnée de radicalisme. L’organisme a récemment défrayé la chronique suite aux subventions accordées par la mairie de Strasbourg à la future grande mosquée de la ville. Il lui est entre autres reproché de ne pas avoir signé la Charte des principes pour l’islam de France.

    Pour mettre un terme à cette guerre d’influence sur le territoire national, Jordan Bardella demande des «mesures de rétorsion». Il a ainsi proposé de «renvoyer chez eux» les imams étrangers détachés en France par la Turquie. Une idée déjà évoquée en février 2020 par Emmanuel Macron et Christophe Castaner. Ce dernier avait d’ailleurs assuré sur France Inter qu’il travaillait «sur la fin des imams détachés en 2024».

    *Organisation terroriste interdite en Russie

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    Sputnik, 11 avr 2021

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  • Dîners clandestins : qui est Christophe Leroy, le chef au coeur du scandale ?

    Libération consacre un long portrait à Christophe Leroy, le chef par qui le scandale des restaurants clandestins est arrivé. On sait depuis samedi et grâce à Médiapart que l’ex ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux et l’éditorialiste Alain Duhamel ont déjeuner dans l’un de ces restaurants clandestins, qu’ils assurent avoir pris pour un club privé.

    Christophe Leroy a cuisiné pour le 3ème mariage de Johnny Hallyday

    Cette défense rappelle un peu celle de Richard Virenque et le dopage à l’insu de son plein gré mais surtout voilà qui braque les projecteurs sur le chef qui aurait également cuisiné pour les visiteurs du Palais Vivienne chez l’antiquaire Pierre-Jean Chalençon. Libération tire le portrait de celui qui s’est fait connaitre à Saint-Tropez en tenant les fourneaux à l’occasion du 3e mariage de Johnny Hallyday. Il n’en faut pas plus pour lancer la carrière de Christophe Leroy avec son carnet d’adresses où l’on trouvera Ivana Trump, Emmanuelle Béart, des stars vieillissantes de la variété ou de la télé-réalité jusqu’à plus récemment Pamela Anderson avec laquelle il a lancé un éphémère restaurant vegan. Saint-Tropez mais également Avoriaz, Marrakech : ce fils d’agriculteur normand formé chez Ducasse et Maximin est aussi entreprenant qu’il a du mal à régler ses factures.

    Après une tentative de suicide en août 2017, Leroy se fait discret et cuisine sous un faux nom à Grimaud, l‘antichambre de Saint-Tropez

    Une quinzaine d’adresses et 400 employés au Maroc, deux restaurants dans le Var, en 2017, l’empire Leroy s’effondre après quelques années de cavalerie qui voient les fournisseurs toquer à sa porte pour réclamer leur dû. Libération parle de banqueroute, usage de faux, travail dissimulé, pratique commerciale trompeuse. Après une tentative de suicide en août 2017, Leroy se fait discret et cuisine sous un faux nom à Grimaud, l‘antichambre de Saint-Tropez raconte toujours Libération. Et puis survient le confinement, on retrouve Leroy au piano dans un club dont l’adresse est tenue secrète monté avec sa compagne, derrière l’hôtel George V, dans le 8e arrondissement. L’activité et les odeurs ne tardent pas à éveiller les soupçons des voisins. Un lieu décrit par Gilles Pudlowski critique gastronomique non pas comme un resto mais comme une grande pièce aérée c’est pas beau moralement mais c’est bon. Pour Marc Veyrat, cette histoire avec Leroy et Chalençon « salit le monde de la gastronomie alors que l’immense majorité de la profession suit les instructions du gouvernement et des médecins ». En attendant, l’affaire Chalençon Leroy oscille entre la farce et l’affaire d’Etat.

    David Abiker

    Radio Classique, 12 avr 2021

    Etiquettes : France, dîners clandestins, restaurants clandestins,



  • La France décide d’interdire les vols intérieurs court-courriers

    Les législateurs français ont décidé d’interdire les vols intérieurs court-courriers là où des alternatives ferroviaires existent, afin de réduire les émissions de carbone.

    Au cours du week-end, les législateurs ont voté en faveur d’un projet de loi visant à mettre fin aux itinéraires où le même trajet pourrait être effectué en train en moins de deux heures et demie.

    Les vols de correspondance ne seront cependant pas affectés.

    Les mesures prévues seront soumises à un nouveau vote au Sénat avant de devenir loi.

    Les compagnies aériennes du monde entier ont été gravement touchées par la pandémie de coronavirus, le site Web Flightradar24 rapportant que le nombre de vols l’année dernière était en baisse de près de 42% par rapport à 2019.

    Les mesures pourraient affecter les déplacements entre Paris et des villes comme Nantes, Lyon et Bordeaux.

    Mais le gouvernement français avait dû faire face à des appels à introduire des règles encore plus strictes sur les vols intérieurs.

    La Convention citoyenne française sur le climat, créée par le président Emmanuel Macron en 2019 et regroupant 150 membres du public, avait proposé de supprimer les voyages en avion là où des trajets en train de moins de quatre heures existaient.

    Le vote de samedi est intervenu quelques jours après que le gouvernement français eut plus que doublé sa participation dans Air France. Le gouvernement avait précédemment offert 7 milliards d’euros (8,3 milliards de dollars, 6 milliards de livres sterling) pour aider la compagnie aérienne à surmonter la pandémie, bien que le ministre français de l’Économie ait déclaré à l’époque que le financement dépendait de la suppression par la compagnie aérienne de certains de ses vols intérieurs .

    Ce n’est pas la première fois que des mesures similaires sont introduites.

    L’année dernière, Austrian Airlines a remplacé une ligne aérienne entre la capitale Vienne et la ville de Salzbourg par un service ferroviaire accru, après avoir reçu un plan de sauvetage du gouvernement avec des dispositions pour réduire son empreinte carbone.

    BBC, 12 avr 2021

    Etiquettes : France, vols, voyages, lignes intérieures, Air France, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • France : L’islamophobie d’État encore et toujours !

    Profitant de nos émotions suscitées par des actes terroristes, le gouvernement, l’Assemblée Nationale et le Sénat continuent d’accuser et d’instrumentaliser l’islam, nos pratiques religieuses, nos corps. Ils s’attaquent à nos dignités et à nos libertés y compris de conscience, en instaurant toujours plus de restrictions, de contraintes et d’obligations aux personnes musulmanes et notamment des femmes faisant de nous des ennemis effectifs ou potentiels de l’intérieur.

    L’islamophobie d’État encore et toujours !

    Le sénat vient de voter l’interdiction du port du hijab pour les mères accompagnatrices, l’interdiction du Burkini dans les piscines et espaces de baignade publics ainsi que l’interdiction de port de signes religieux pour les mineures dans l’espace public.

    L’heure est extrêmement grave. Le point de non retour est atteint.

    Alors que la pandémie est incontrôlable et que les vies humaines sont négligées au profit du « sauvetage » de l’économie, nos dirigeants préfèrent débattre de ce que portent ou ne portent pas les femmes qui accompagnent nos enfants lors de sorties scolaires, lorsqu’elles se baignent ou encore les mineures dans l’espace public.

    Nos enfants sont en danger. Et ce n’est pas l’islamisme qui les menace comme voudrait le faire croire les théories complotistes de notre gouvernement mais bien l’État lui-même qui, dans ses institutions, notamment par le biais du projet de loi contre ledit séparatisme, légalise, normalise et amplifie les discriminations visant les femmes qui portent le voile. Depuis la loi de 2004, les mesures restrictives visant les femmes portant le foulard – qu’elles soient élèves, étudiantes, mères – ne cessent de s’empiler.

    Par ces dernières, ce sont les corps des femmes que l’on cherche à contrôler, ce sont nos enfants que l’on veut priver d’éducation, ce sont nos enfants que l’on traumatise par d’innombrables scènes humiliantes et déshumanisantes.

    Par ces dernières et notamment parce qu’elles s’appuient sur une politique qui instrumentalise la cause des femmes à des fins racistes, c’est l’exploitation des femmes musulmanes que l’on veut assurer avec la réappropriation de leur corps par le corps d’État, comme en période coloniale. L’islamophobie sexiste indiscutable dans ces amendements se présente comme une réponse à un besoin de libérer les femmes. Qui libère qui que ce soit en le privant d’exister dans l’espace public ? En organisant l’effacement total des femmes musulmanes de tous les espaces de la société, qu’ils soient éducatifs, professionnels, politiques ou de loisirs, c’est l’enterrement de l’État de droit que l’on consolide.

    Avec cette loi, le gouvernement Macron savait qu’il ouvrait plus grand encore la boîte de Pandore permettant une surenchère raciste sans fin. Il déclarait lui même que « le voile n’est pas conforme à la civilité française ». Le même ouvrait la chasse aux soi-disant « signaux faibles de radicalisation » pour en réalité donner un signal fort aux franges électorales les plus racistes.

    Plus que jamais, nous affirmons que les musulmans et musulmanes de ce pays ne seront pas les marches-pieds de présidentiables aux discours islamophobes.

    Nous scruterons les propos et programmes électoraux des uns et des autres pour dénoncer localement et nationalement les postures islamophobes.

    Après avoir rassemblé ce dimanche 21 mars, des milliers de personnes dans les rues de grandes villes en France, nous poursuivons avec le Front contre l’islamophobie et pour l’égalité des droits pour toute-s, notre combat pour exister à égalité de traitements et de droits.

    Front contre l’islamophobie et pour l’égalité des droits pour tou-te-s
    02/04/2021

    The International Solidarity Movement, 2 avr 2021

    Etiquettes : France, loi du séparatisme, religion, Islam, islamophobie,


  • Algérie, Maroc,Tunisie et Paris: Date de la nuit du doute du Ramadan 2021 fixée au Maghreb, et le Mardi sera le premier Ramadan en France.

    Alors que la rue arabe et islamique au Maghreb attend lundi soir pour connaître le début du Ramadan, la commission religieuse à Paris a confirmé que le début du ramadan sera mardi 13 avril

    Cependant, selon le Centre international d’astronomie (CIA), la date de la nuit du doute pour le Ramadan 2021 coïncide avec le lundi 12 avril, soit 29 Chaâbane 1442 Hégire, dans plusieurs pays musulmans, dont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie.

    La date du ramadan est, pour rappel, définie sur la base du cycle lunaire régissant le calendrier musulman (calendrier hégirien). C’est la deuxième année où le jeûne musulman démarre en temps de confinement.

    Al Ain.fr, 11 avr 2021

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