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  • L’Afrique courtisée

    L’Afrique courtisée

    Afrique, Etats-Unis, France, Chine, Ukraine, Russie,

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le ballet diplomatique en Afrique ne s’essouffle pas. Blinken et Macron sur les traces de Lavrov, la Chine observant avec attention cette intense activité diplomatique, les pays africains n’ont jamais été aussi courtisés par les puissances mondiales. Cet intérêt pour l’Afrique n’est pas nouveau, mais il va en grandissant depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine. Du 7 au 12 août, le chef de la diplomatie américaine est en déplacement en Afrique, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda. Une troisième tournée en Afrique en moins d’une année, c’est du jamais vu dans les annales de la politique extérieure des Etats-Unis. Algérie, Maroc, Egypte, Kenya, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, République démocratique du Congo et Rwanda, tant de pays africains où Blinken a marqué des haltes pour dire que les Etats-Unis sont là.

    Après avoir été longtemps absents sur le continent africain, particulièrement sous l’administration Trump, les Etats-Unis reviennent en force défendre leurs intérêts délaissés dans « un continent qui a d’énormes atouts économiques à faire valoir », selon l’expression du chef de la diplomatie américaine. Une course contre la montre pour couper ce qu’on peut de l’influence russe et chinoise sur le continent africain. Bien sûr, la Maison Blanche souhaiterait rallier les pays africains à ses thèses, notamment sur le plan de la guerre en Ukraine, mais ce n’est pas peine perdue si on arrive à nouer une coopération économique avec les pays africains même sans les convaincre de se liguer contre la Russie. En sus de l’intérêt géostratégique, le pétrole, le gaz et d’autres ressources naturelles dont regorge l’Afrique font saliver les puissances de ce monde. Est-ce la perte d’influence en Afrique des ex-puissances coloniales européennes, la France, la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui incite plus à l’offensive US ou c’est l’Europe qui passe sous les rouleaux compresseurs américains, russes et chinois, dans un contexte mondialisé qui ne fait plus de cadeau ?

    Seule la France tente de garder une présence en Afrique. Dans ce cadre, le président français Macron n’est pas en reste, dans ce ballet diplomatique, effectuant une tournée au mois de juillet dernier en Afrique (Cameroun, Bénin et Guinée-Bissau). Reste à savoir si les pays africains sauraient saisir cette tendance et tirer profit du grand intérêt que leur porte les grandes puissances ? Les pays africains peuvent lier des relations de coopération aussi variées qu’elles se présentent et avec n’importe quelle puissance, sans obéir à d’autres considérations que leurs intérêts propres. La politique viendra certainement obscurcir les visées, mais le plus important c’est de n’avoir comme objectif que la coopération gagnant-gagnant, là où elle se manifeste. C’est une époque historique pour faire sortir l’Afrique de son sous-développement si ses dirigeants appliquent les mêmes principes que ceux adoptés par ces puissances mondiales, qui semblent se tourner vers l’Afrique non pas pour s’apitoyer sur ses nombreux problèmes, mais tout juste pour donner de l’essor à leurs économies durement impactées par la pandémie et la guerre en Ukraine.

    Le Quotidien d’Oran, 10/08/2022

    #Afrique #France #Etats_Unis #Chine #Ukraine

  • Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Centrafrique, Sénégal, France, Françafrique, Emmanuel Macron, Etats-Unis, Ukraine, Russie, Chine,

    La guéguerre contre la Russie tourne au fiasco en Europe.

    J’écoutais ce matin un journaliste sur LCI convenir : « Les sanctions que nous avons prises contre Poutine se retournent contre nous. »
    V. Orban en visite récente à Moscou en disait autant.

    Cela n’a pas empêché la caste des bavards professionnels européens de le flinguer : les hyènes chassent en meute.

    Le journaliste se trompe. Ce ne sont pas les Européens qui ont décidé les sanctions contre la Russie. C’est Washington qui l’a fait et l’a imposé à ses supplétifs européens qui l’ont décidé contre leurs intérêts alors que les Etats-Unis en tirent tout le profit.

    A mon tour de confesser une erreur d’appréciation : j’avais vraiment pensé que c’était l’occasion pour l’Allemagne et les pays qui faisaient partie de l’ancienne zone mark de se défaire de la laisse atlantique et des pays déficitaires de l’Euroland, comme la France ou l’Espagne. Je me suis trompé.

    Les lombrics qui ont succédé à A. Merkel sont rentrés dans le rang et vont le payer comme ils le font depuis 1945. Tant pis pour eux.

    Le président français ne manque pas de distractions : il laisse la France dans l’état où il l’a mise et s’envole en Afrique où il espère reconquérir l’ancien Empire français.

    Il espère contrer les influences chinoises, turques et russes qui partout s’étendent et répondre au ministre russe des AE est en tournée en Afrique.

    Évidemment, il se fait des illusions.

    La France est presque partout expulsée d’Afrique : du Mali, du Burkina Faso, de Guinée Conakry, de Centrafrique, du Sénégal…

    Le Rwanda abandonne la langue française au profit de l’anglais devenu langue officielle, langue d’enseignement dans les écoles primaires et jusqu’à l’université. «Nous donnons la priorité à la langue qui rendra nos enfants plus compétents et qui servira notre vision de développement du pays», a déclaré mardi 14 octobre 2008 le président Paul Kagamé dans une école primaire de Kimhurura. Colonisé par la Belgique, le Rwanda, petit État d’Afrique des Grands Lacs, est membre de la francophonie depuis ses débuts en 1970.

    Novembre 2009. Adhésion du Rwanda à la communauté des pays de langue anglaise (Commonwealth)

    Le Gabon avec le Togo en font autant en juin dernier, alors que le Royaume Uni quitte l’Union européenne.

    Naturellement, personne ne crédite Londres de ces performances : si l’anglais s’étend dans le monde ce n’est pas par la grâce de Sa Majesté ou de l’intelligence des locataires du 10 Downing Street.

    Jamais l’Angleterre n’aurait survécu sans sa fidèle subordination à l’Amérique.

    Les Anglais n’ont jamais cessé d’être, depuis août 1941, des toutous de luxe de la Maison Blanche et de Wall Street.

    Pour ce qui concerne la tournée triomphale de E. Macron en Afrique je vous joins ci-dessous un papier que je vous avais envoyé en 2011 et qui n’a pas pris une ride depuis 11 ans. Ceux qui ont des archives en ordre le retrouveront facilement.

    En conviendrez-vous ?

    Djeha, 26 juillet 2022.

    ********

    On pensait naïvement que les violeurs se recrutaient seulement à la présidence française du FMI ou chez les ministres de la culture mitterrandiens en séjours sextouristiques au Maroc… ou ailleurs.

    Il faut croire que non. Le viol semble être le mode normal d’échanges de civilités avec les barbares que nous sommes.
    C’est vrai qu’il est des Français qui dénoncent ces crimes au nom de l’honneur et de l’idée qu’ils ont de leur propre patrie. Tout cela est très respectable.

    Mais de grâce ne vous laissez pas attraper par cet argument fallacieux dont usent abondamment les Israéliens. C’était à l’époque où le président Katsav avait été convaincu que viol.

    Ecoutez-les : « Nous sommes dans un pays démocratique, vous le voyez bien. Puisque même un président de la république (une crapule nommée Katsav) peut être condamné pour avoir violé ses collaboratrices. Et en plus nous sommes libres de le médiatiser. Il s’ensuit que la différence entre civilisations et barbaries ne tient pas aux abominations qui s’y produisent dans les unes et les autres, mais à leur équitable châtiment dans les unes et à leur totale impunité dans les autres. »

    Que de Katsav faudrait-il pour effacer les crimes constitutifs de l’Etat d’Israël ?

    Combien de procès faudrait-il instruire pour absoudre l’Occident des Himalaya de cadavres qu’il a semé en Afrique (Oubangui-Chari, Madagascar, Congo, Algérie…), en Amérique depuis 1492 (les natifs de ce continent ont été largement exterminés), les guerres asiatiques (de l’Indochine à l’Afghanistan, de Hiroshima à Nagasaki)… ? « Les soldats de l’idéal », braillait Clemenceau à la Chambre, en novembre 1918.

    A d’autres !

    Et ils remettent ça encore aujourd’hui, un peu partout.

    La violence comme voie incontournable vers le progrès et la créativité ? Darwin au secours d’Hitler pour expliquer Einstein ?

    A quels débiles profonds veulent-ils faire avaler cela ?

    C’est vrai que nos pays sont loin d’être des modèles de démocraties, loin d’être des Etats de droits. Il suffit de voir ces jeunes ignares à papa dans leurs voitures de luxe se pavaner sur les boulevards et les boîtes pour midinettes pour mesurer les quintaux de graisses analphabètes qui sont plantées comme des verrues à la tête de nos nations.

    Et alors ?

    Est-ce une raison pour les solder ?

    Est-ce une raison pour se solder ?

    D’autant moins que ces dirigeants, c’est bien à ces nations civilisées et avancées que la plupart des pays du sud les doivent. Demandez leur avis à nos voisins tunisiens!

    Et si vous n’aimez pas Djeha et que vous doutiez un peu, lisez ce qui suit.

    Djeha

    Mardi 28 juin 2011

    #Ukraine #Russie #Etats_Unis #OTAN #Europe #France #Afrique

  • Algeria’s Foreign Policy: Facing a Crossroads

    Algeria’s Foreign Policy: Facing a Crossroads

    Algeria, USA, China, Russia, Spain, France, gas,

    by Vasilis Petropoulos

    The ongoing war in Ukraine, with its recrystallization of allegiances, can provide Algeria the opportunity to return from a shift towards Russia and China back to a more balanced relationship with great powers.

    USA: From Strategic Partnership to Irrelevance

    In many ways, Algeria’s most direct foreign relations with the United States and Western European countries are focused squarely on its northern neighbors of Spain and France. Yet as the unmatched superpower of the last three decades, the United States has had some type of impact on almost every country’s foreign policy decisions. Foreign direct investments, military aid, and access to American technology are just some of the tools Washington uses to entice its partners and shape their policies abroad. In many cases, securing such ‘gifts’ has become the driver of many countries’ foreign policy, gradually growing the ‘pro-American’ camp.

    Algeria, though never unequivocally ‘pro-American’ or officially aligned with the West, is no exemption to this rule. After espousing a ‘subjective neutrality’ in the Cold War era—leaning towards the communist bloc while remaining in the non-alignment movement—Algeria followed the tide of the post-Soviet unipolar world and deepened its ties with the West.

    This decision came about less as an ideological shift than due to economic opportunities much needed in the years after the Algerian Civil War (1991-2002). Capitalizing on its geostrategic position, its regional cache as an exemplar of revolutionary struggle against colonial rule, and its considerable military capabilities, Algeria subsequently demonstrated its geostrategic value to Washington. Algiers played a significant role in providing intelligence and assisting in counterterrorism operations targeted against Al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM) and, later, ISIS, thus playing a pivotal part in the ‘war on terror.’

    In return, Algiers received large amounts of financial aid and training from its transatlantic partner and the U.S.-Algerian relationship appeared to be on the ascent. Instead, the neutralization of the Daesh threat in 2017, coupled with Trump’s advent to power and his administration’s ‘America First’ approach focused on historical partners and rivals constituted an unfavorable conjuncture for Algeria.

    The relationship clearly degraded when Trump decided to recognize Morocco’s sovereignty over the Western Sahara over claims of the Polisario Front, Algeria’s strategic ally in checking Morocco. In return, Morocco entered the Abraham Accords, recognizing Israel—Washington’s crucial ally in the Middle East. Both U.S. and Moroccan decisions struck at the heart of Algiers’s national security and foreign policy concerns. The concurrent domestic turmoil of the Hirak movement in 2019 did not leave much space for foreign policy priorities, leaving the new government with little political capital to give a concrete response to this massive diplomatic failure by Algiers’ standards.

    Contrary to Algerian expectations that the Biden administration would change course, no reversal of this decision emerged, and the sour relations between Washington and Algiers have not improved since 2020. In fact, it is not an exaggeration to say that they are currently at their lowest point. This nadir, paired with the recent fallout with France and the simultaneous rupture with Spain over the colonial past of the former and the latter’s new approach to the Western Sahara question have all brought Algiers towards unprecedented isolation from the Western world. In turn, this isolation has resulted in Algeria reinforcing its bonds with revisionist powers and downgrading those with the West, a fact that is showcased by Algiers’ punitive attitude and growing intransigence towards France and Spain.

    Russia and China: Open Arms

    Over the past two years, the informal alliance of Russia and China have proved happy to bring Algeria closer in response, providing Algeria with a ticket to ‘de-isolation.’ These ties go back decades; Algiers and Moscow have shared a strong bond since the former’s independence and have built a close partnership. Through a 2006 Memorandum of Understanding, Russia’s Gazprom has also helped Algeria’s state-owned Sonatrach to evolve its LNG output.

    Security relations are especially close; Algeria is dependent on Russian arms imports, buying 81% of its military equipment from Russia over the last three years and serving as Russia’s third arms largest importer, after India and China. During the 2010s, Russian arms exports increased by 129% percent from the previous decade. In 2022, Algeria is Russia’s third largest arms client only behind India and China. Algeria and Russia have conducted joint military exercises in disputed areas, such as South Ossetia in October 2021, and have agreed to perform a similar activity on the Algerian borders with Morocco in November 2022—an agreement made during the Russian invasion of Ukraine.

    Not only did Algiers acquiesce to this military exercise amid the Russian invasion of Ukraine, but its diplomats also refused to condemn Moscow in the UN in March, notwithstanding Algeria’s historical adherence to the principle of state sovereignty. In exchange, Russia supports Algeria in the Western Sahara issue—understood as a way to counter Morocco’s alliance with the United States—and it has forgiven billions of dollars of Algerian debt.

    Similar to the Russian-Algerian ties, the warm relations with China date back to the Cold War era, especially the Mao Zedong period. Recently, Beijing’s global ambitions buttressed by its mammoth Belt and Road Initiative (BRI) project has brought China at the doorsteps of various countries around the world with partnership and investment proposals. North Africa was included in China’s global reach and Algeria is willing to further expand Beijing’s footprint as the latter’s most invaluable regional partner.

    China has already heavily invested in infrastructure in Algeria and trade flow between the two old friends has skyrocketed over the last decade. Chinese businesses in the energy and construction sectors are multiplying on the Algerian soil, while Algiers is a partaker in the BRI project. As part of this project in Algeria, Beijing and Algiers have agreed on a $3.3 billion project for the construction of the first deep-water port in Algeria in the coast town of Cherchell, west of the Algerian capital. The port of El Hamdania will be the second largest deep-water port in Africa. Finally, yet importantly, China is gradually becoming a significant arms exporter to Algeria. Since 2018, Algeria has received or ordered around twenty Chinese reconnaissance and combat drones of assorted classes. In 2018 for example, five Rainbow CH-3 and five Rainbow CH-4 drones were delivered to Algeria and as recently as January 2022, the latter ordered six Rainbow CH-5 Chinese drones that constitute the most advanced version of the series.

    To sum up, Algeria’s interest in its relations with China and Russia are not new developments. Yet Algeria’s perception of Washington as overtly and continually backing Morocco over itself is pushing Algeria further into the open arms of Russia and China and distancing its former ties with the other camp. Both states are happy to exploit Algiers’s disappointment and sense of isolation. By tapping into the old cold war bonds, the two have proved eager to sever Algeria’s policy of balance between them and the West and bring Algiers firmly into the revisionist camp. This strategy seems to have borne fruits so far: Algeria grows more assertive in its relations with the West, as the ongoing diplomatic crisis with Spain shows.

    Rebalancing: Opportunities and Challenges

    While Algeria is trying to curb domestic instability and navigate a changing geopolitical landscape, there are diplomatic opportunities and challenges it should consider before being sucked into this revisionist camp by inertia.

    To begin with, the Russian invasion in Ukraine might have triggered numerous global ripple effects, such as food insecurity, but it has also generated opportunities for Algiers that may help it deal with the ‘isolation challenge’ it has faced with Western states over the past few years.

    In the wake of the invasion, the West demonstrated more unity than any other moment after the collapse of the Soviet Union. The response to Putin’s act of aggression was so uniform and radical that the western countries seemed to rally around a common objective of safeguarding the post-Cold War liberal international order against Russia’s assertive revisionism. However, other actors such as China and Iran have embraced this revisionism and are backing Russia, either explicitly or implicitly.

    In its effort to counter this revisionist bloc, the West needs every possible ally and Algeria can use this card to gain from both sides. Algeria has been presented with the opportunity to become relevant in the eyes of the United States once again while keeping channels of communication open with Russia, China, and Iran, at the same time. In other words, Algeria can adopt a foreign policy akin to that successfully employed by India, i.e., unfettered and non-aligned.

    Furthermore, the war in Ukraine offers Algeria numerous energy-related opportunities. Spiking oil and gas prices have helped to generate high rents to the energy-dependent Algerian economy, which has suffered from the dive in oil prices during the Covid-19 pandemic. Europe has made it clear that it aims to replace the Russian oil and gas imports with LNG (Liquified Natural Gas) and crude oil imports from other partners, with many planned LNG terminals on the horizon.

    Algeria, a longtime energy exporter to southern Europe, therefore has the chance to increase its sales to the whole continent dramatically. By doing so, Algiers will benefit both economically and diplomatically, since it will acquire reinvigorated importance in Washington’s agenda as a crucial partner to Europe’s quest for energy independence, something the U.S. has long prioritized. In fact, Algeria has already harnessed this new dynamic by signing a mammoth energy deal with Italy in April 2022. The agreement will render Algeria Italy’s largest gas supplier, supplanting Russia’s hold on this position for many years.

    Apart from addressing its isolation in the Mediterranean, Algiers must restore its ties with France and Spain to benefit the country’s fragile economy. It urgently needs to access large European markets to profit from the soaring energy prices and to exploit the West’s aspirations to end Russia’s quasi-monopoly on energy exports to Europe. The latter will also bring Washington’s attention back to the region. It’s a fine line—Algeria must also address its economy’s over-dependency on the oil sector and the economic precariousness that this entails. Like other victims of the ‘Dutch disease,’ exports become more expensive and its imports cheaper resulting in the decay of other crucial sectors of the economy.

    Algeria’s challenge in managing its energy exports is also linked with the galloping domestic demand for energy. The conditions are ideal for Algiers to embark on a rally of energy exports in order to fully recover from the economic regression triggered by Covid-19, but it should do so without neglecting the considerable increase in the country’s population every year, which will translate into growing energy demand domestically.

    Nevertheless, a reset with Algiers’ northern neighbors is in order. For such a rapprochement with France and Spain to occur, Algeria should temper the nationalist discourse that permeates its foreign policy with pragmatism and emphasize on the benefits it can reap through further robust trade agreements with its European energy partners. Nor can the thawing Franco/Spanish-Algerian relations be a one sided effort. On their end, Madrid and Paris should also appease Algiers by refraining from raising controversial and sensitive issues, against the latter, and by not publicly siding with Morocco on the Western Sahara issue.

    In France’s case, Champs Elysées seem to understand that and appear willing to take steps towards the easing of tensions. President Macron’s recent appeal to his Algerian counterpart demonstrates the French desire for rapprochement. On the occasion of the 60th anniversary of the Algerian independence, the French leader sent a letter to President Tebboune calling for the ‘strengthening of the already strong Franco-Algerian ties’.

    Algeria is perhaps in the most critical period in its diplomatic history since the end of the civil war in the 1990s. Pressing challenges on one side and promising opportunities on the other form the current geopolitical environment. Algeria must recognize this, and that as the war in Ukraine continues to reshape broader multilateral relations, Algiers must determine whether it maintains neutrality or drifts further into the revisionist camp—a decision that will affect its position in the regional and the international systems.

    Washington Institute for Near East Policy, 09/08/2022

    #Algeria #USA #Russia #China #Gas #Petrol

  • La France se ferme aux Algériens

    La France se ferme aux Algériens

    Algérie, France, visa,

    Le nombre d’Algériens autorisés à se rendre en France se réduit comme peau de chagrin. Autant dire que ce pays où vivent plus de quatre millions d’Algériens ou d’origine algérienne, se ferme aux Algériens. Pour les premiers mois de cette année(2022), même en l’absence de statistiques officielles, le nombre de visas délivrés aux Algériens est très limité. Le refus n’a, cependant, épargné aucune catégorie sociale, du simple citoyen désireux de voyager en France jusqu’à certains responsables politiques. La commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (APN) est allée jusqu’à présenter de vives protestations à l’adresse de l’ambassade de France en Algérie.

    L’année dernière, les services des consulats français en Algérie ont rejeté plus de 80 % des demandes de visa formulées par les Algériens. Selon le site Schengen visa info, sur 140212, 83 941 ont reçu une réponse défavorable.

    Force est de constater qu’il s’agit d’une décision politique au plus haut niveau. On sait que la France a pris en septembre dernier la décision de réduire le nombre de visas accordés aux Algériens au motif que «les autorités algériennes refusent de « reprendre les ressortissants algériens en situation irrégulière en France ». Il s’ensuivit, on s’en souvient une grande polémique animée, côté français, par le ministre de l’intérieur, Gérard Darmanin.

    La Nation, 09/08/2022

    #Algérie #France #Visa

  • France-Belgique : Les imams marocains traqués

    France-Belgique : Les imams marocains traqués

    Maroc, Algérie, France, Belgique, imams marocains, Mohamed Moussaoui, Mohamed Toujgani, terrorisme, Bataclan, Métro de Bruxelles, Hassan Iquioussen,

    L’origine marocaine des terroristes qui ont agi au Bataclan et à Bruxelles a soulevé de nombreuses questions sur le véritable commanditeur de ces attentats. Des questions qui sont restés sans réponse, notamment pour ne pas irriter le Makhzen du Maroc. Cependant, le rôle des imams des mosquées en Europe a été révélé par un article paru dans Le Point : Le Conseil de culte musulman CFCM, dirigé par Mohamed Moussaoui serait infiltré par la DGED, le service de renseignement extérieur marocain. Son contact serait un certain Samir X, le « n°3 de la DGED à Paris ». Ce dernier était chargé aussi de la facture du loyer de l’appartement parisien occupé par Mohammed Moussaoui.

    Aujourd’hui, le nom de Hassan Iquioussen fait la une de la presse de l’Hexagone. Il s’agit d’un autre imam marocain que les autorités françaises veulent expulser. Il est accusé d’avoir tenu des propos antisémites, homophobes et misogyne. Il n’a jamais caché sa sympathie pour le mouvement islamiste des Frères musulmans ni son admiration pour Oussama Ben Laden, « grand combattant face aux Américains » et « grand défenseur de l’Islam ». Des propos ambigus qui ont valu à Hassan Iquioussen d’être fiché S. Le Maroc a annoncé l’accueillir à bras ouverts en cas d’expulsion.

    Dans le même sillage, la Belgique a refusé de renouveler le titre de séjour de Mohamed Toujgani, l’imam marocain de la Mosquée Al Khalil à Molenbeek. Le 5 octobre dernier, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration décide de mettre fin au séjour de Mohamed Toujgani sur le territoire belge, sur la base des informations provenant des services de sécurité “en raison de signes d’un grave danger pour la sécurité nationale”, explique-t-il alors. La décision est accompagnée d’un ordre de quitter le territoire. Il peut encore s’il le souhaite, déposer un recours en cassation devant le Conseil d’Etat.

    Selon des médias algériens, les services secrets marocains se livrent une guerre sans merci contre les imams algériens en France. «L’Algérie perd sa tutelle sur des centaines de mosquées en France». C’est le titre d’un article paru au conservateur Echourouk.

    #France #Maroc #Islam #Mosquée #Mohamed_Moussaoui #Mohamed_Toujgani #Algérie

  • La militarisation du Sahel ne rendra pas l’Europe plus sûre

    La militarisation du Sahel ne rendra pas l’Europe plus sûre

    Sahel, Union Européenne, UE, Mali, France, Barkhane, Burkina Faso, Takuba, Tchad, Niger,

    L’obsession de l’UE pour la sécurité au Sahel est le reflet de ses propres angoisses – et une trahison de ses valeurs.

    Par Delina Goxho, doctorante à la Scuola Normale Superiore, et Yvan Guichaoua, maître de conférences à la Brussels School of International Studies de l’université du Kent.

    Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye il y a 11 ans et la crise sécuritaire qui a suivi au Mali, l’Europe a accéléré le processus de repoussage des frontières de son voisinage immédiat au sud. Elle a engagé davantage de dépenses, lancé plus de programmes de développement et de stabilisation, et renforcé son empreinte militaire étrangère dans les pays du Sahel africain, en particulier le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui sont désormais considérés comme faisant partie du « seuil » de l’Europe. »

    Avant 2011, la région du Sahel était perçue par les décideurs européens comme une terre désertique éloignée, sujette aux sécheresses et ayant besoin d’infrastructures et d’aide humanitaire. Elle est désormais considérée comme la source d’une croissance démographique dangereuse, d’une migration indésirable et d’un extrémisme violent, et comme le terrain de prédilection de mercenaires russes cupides. Elle a donc été transformée en un laboratoire où l’Europe met en scène ses insécurités géopolitiques.

    L’Europe aime se considérer comme une puissance normative – un diffuseur mondial d’idées libérales par le biais de sa politique étrangère généreuse – mais chercher à freiner la migration dans des régions comme Agadez au Niger, insister sur le fait que le Sahel est un laboratoire pour les ambitions de l’Europe en matière de sécurité et de défense, et finalement permettre la militarisation de toute une région sont des politiques qui vont à l’encontre de la promotion des droits de l’homme, de l’égalité des sexes et des solutions diplomatiques aux crises.

    Pour faire face aux multiples crises dans la région, dont le Mali est l’épicentre, l’Union européenne et ses États membres ont mis en place un nombre considérable d’initiatives dans lesquelles la sécurité est la préoccupation primordiale.

    La stratégie européenne pour le Sahel 2021 met en avant une variété de menaces présumées, mêlant un peu tout : terrorisme international, flux migratoires incontrôlés, trafics illicites, instabilité politique et réchauffement climatique. Ces multiples menaces, regroupées dans un même panier éclectique, semblent représenter différents degrés de peur. Le pronostic d’un boom démographique africain (ou d’une « bombe à retardement », comme l’appellent de nombreux responsables européens) de jeunes hommes sans emploi, éventuellement radicalisés, qui alimenteront la prochaine crise migratoire, est considéré comme la principale menace pour la sécurité européenne. La pauvreté, le trafic de marchandises et le réchauffement climatique sont présentés comme des facteurs exacerbants.

    Le Sahel est présenté à Bruxelles comme un problème pour l’avenir de l’Europe. L’endiguement des migrations et la promotion de la collaboration européenne en matière de sécurité sont les principaux objectifs de l’UE. La guerre en Ukraine et l’expansionnisme diplomatique et militaire agressif de la Russie en Afrique – qui se manifeste par le déploiement de ses mercenaires au Mali et ailleurs sur le continent (principalement en République centrafricaine, mais aussi en Libye et au Soudan) – ont ajouté une nouvelle couche d’anxiété.

    Le Sahel est désormais aussi un terrain de jeu où des pays que l’Europe considère comme des concurrents stratégiques, tels que la Russie, la Chine et la Turquie, doivent être tenus en échec. Alors que des mercenaires du groupe russe Wagner tentent actuellement de séduire le régime militaire du Burkina Faso après avoir fait une percée au Mali, il est urgent de discuter à Bruxelles de l’accélération des moyens de dépenser la Facilité européenne de soutien à la paix, un instrument financier au nom ironique qui permettrait à l’UE de fournir des armes létales aux dirigeants sahéliens, pour relever le défi.

    La France, qui est intervenue militairement au Mali début 2013 après que les deux tiers du territoire du pays soient tombés aux mains des forces djihadistes, a demandé aux partenaires européens de se joindre à son aventure militaire, complétée par une aide au développement accrue. Une dynamique vertueuse – combinant fourniture de sécurité et développement – était censée suivre. Sur le plan militaire, l’effort de partage du fardeau s’est traduit par la Task Force Takuba, une coalition de volontaires intégrée à l’opération française Barkhane.

    L’objectif était d’offrir un encadrement plus étroit aux armées sahéliennes par le déploiement de forces spéciales tout en répartissant le coût financier et politique entre un plus grand nombre de participants. L’européanisation de l’interventionnisme était, selon le raisonnement français, un moyen de diluer les accusations de néocolonialisme et d’affirmer en même temps l’autonomie stratégique de l’Europe vis-à-vis de l’OTAN. La Task Force Takuba était de petite taille, mais elle était censée ouvrir la voie à des plans plus ambitieux en vue de la création d’une véritable défense européenne défendue par la France.

    Mais la Task Force Takuba a finalement pris fin avant de se concrétiser, tout comme la mission de formation spécifique de l’UE au Mali. Leur rejet par les autorités maliennes après un second coup d’État militaire en mai 2021 est la principale raison de leur arrêt. Près de dix ans d’efforts français de lutte contre le terrorisme, pour la plupart inefficaces, ont rendu l’interventionnisme occidental malvenu.

    Du côté européen, les choses ne se sont pas passées sans heurts non plus, l’unilatéralisme français ayant provoqué la frustration des partenaires européens. En outre, l’appétit de participer à l’aventure militaire était inégalement réparti. De nombreuses forces européennes sont intégrées dans la mission de maintien de la paix des Nations unies au Mali, et elles n’ont pas l’intention d’investir davantage de troupes, mais comptent plutôt sur des formes de participation militaire plus éloignées, telles que la puissance aérienne ou les missions de formation.

    L’adhésion à la coalition des volontaires était aussi principalement basée sur la diplomatie transactionnelle. Par exemple, l’Estonie n’a que peu d’intérêt pour le Sahel, mais elle tient à renforcer sa relation de sécurité avec la France en raison de ses propres inquiétudes concernant la Russie. Il est important de noter que les objectifs de la France en matière de lutte contre le terrorisme ne sont pas aussi importants pour plusieurs de ses partenaires européens, tels que l’Italie et l’Espagne, qui sont plus préoccupés par la migration, et l’absence d’accord sur un sujet aussi crucial semble avoir un effet fragmentant sur les efforts européens au Sahel.

    Paris dirait à Madrid : « Oui, le contre-terrorisme n’est pas votre objectif principal, mais je suis sûr que vous vous souciez de la migration – pourquoi n’envoyez-vous pas vos gendarmes pour endiguer les flux de migrants ? Cela contribuera également à mes objectifs de lutte contre le terrorisme. » Selon cette logique, tout le monde est politiquement gagnant – même si, sur le plan opérationnel, un patchwork désordonné d’initiatives de sécurité finit par être mis en œuvre.

    Alors qu’à Bruxelles, les responsables peuvent penser que les populations du Sahel ignorent totalement quels sont les objectifs de l’UE, les Sahéliens savent que les Européens ne sont pas là avec les mêmes objectifs qu’avant la crise malienne de 2012, à savoir le développement et la coopération. Ces jours-ci, l’ordre du jour est l’endiguement des menaces. L’accusation de néocolonialisme que la France voulait esquiver a été largement déviée vers l’Europe plus largement.

    L’opinion publique régionale, déjà bien versée dans les récits anti-impérialistes, approuve de plus en plus les théories du complot qui envahissent les médias sociaux sahéliens. Le rejet brutal de l’interventionnisme occidental par le Mali ne le fait pas disparaître. Désormais, l’opinion fermement ancrée selon laquelle le Sahel dans son ensemble est un problème de sécurité crucial signifie que les efforts de sécurisation européens doivent être placés sur les pays voisins.

    Mais les leçons maliennes ont-elles été tirées ? L’opération militaire française Barkhane va redéployer une version transformée d’elle-même au Niger, et il est également probable que la présence de la France y soit contestée. Même une approche légère pourrait ne pas suffire, car l’approche de guerre à distance choisie par les puissances occidentales entraîne des problèmes qui lui sont propres, tels que la saturation de l’aide militaire, la coordination, l’efficacité stratégique et la responsabilité. Ce qui est considéré comme de l’interventionnisme à distance dans les capitales européennes n’est pas perçu de cette manière au Sahel, où les donateurs et les troupes européennes provoquent une distorsion des dynamiques nationales et régionales.

    Une perception déformée du Sahel, qui met trop l’accent sur les menaces démographiques et sécuritaires pour l’Europe, a fait d’une certaine forme d’intervention européenne une nécessité aux yeux des décideurs européens. Les craintes à l’égard du Sahel ont augmenté à un point tel que la non-intervention est devenue impossible.

    Mais un catalogue de craintes ne devrait pas faire une politique – et l’histoire récente des relations entre l’Europe et le Sahel a jeté un doute sur les moyens efficaces d’intervenir. Compte tenu de la valeur que l’Europe a accordée à la région, un échec au Sahel pourrait plonger l’Europe dans un puits d’insécurité plus profond.

    Pour élaborer des politiques européennes efficaces, il faut reconnaître certaines réalités fondamentales. L’élaboration de politiques fondées uniquement sur les craintes européennes a peu de chances de répondre aux aspirations des Sahéliens à un changement significatif. L’époque de l’édification d’un État par l’étranger est révolue. La construction d’une future politique stable au Sahel nécessite des négociations locales auxquelles les insurgés peu libéraux devront peut-être participer. Pour ce faire, un espace civique ouvert et sain est nécessaire. À court terme, la réponse aux besoins humanitaires causés par la crise prolongée nécessitera une mobilisation importante de ressources, ce qui signifie également qu’il faut laisser les gens se déplacer.

    L’Europe peut apporter une aide significative et humble dans ces domaines, mais catastrophiser la région et la militariser davantage ne fera qu’empirer les choses.

    Foreign policy, 05/08/2022

    #Sahel #Mali #Union_européenne #UE #France #Barkhane #Takuba #Burkina_Faso #Tchad #Niger


  • Affaire Pegasus : La justice française enquête

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    La justice française enquête sur l’espionnage par Pégase de 25 journalistes, dont un espagnol.
    Un tribunal d’instruction français a ouvert une procédure le 1er juillet à la demande du ministère public pour déterminer si un État était responsable de l’interception des téléphones d’Ignacio Cembrero et du reste des journalistes.

    Une chambre d’instruction française a ouvert une procédure sur l’espionnage de 25 journalistes, dont un Espagnol, par le programme Pegasus, après avoir accepté la plainte déposée le 1er juillet par le parquet français, selon l’Agence France-Presse (AFP).

    L’enquête sur ces événements a débuté le 20 juillet 2021 après que le parquet français a reçu une plainte déposée par Reporters sans frontières au nom de deux journalistes franco-marocains qui affirmaient que leurs téléphones avaient fait l’objet d’un espionnage présumé au moyen d’un logiciel fourni par la société israélienne NSO Group.

    Ces actions en justice ont ensuite été rejointes par 16 journalistes de sept pays, dont Ignacio Cembrero, rédacteur en chef d’El Confidencial. Deux autres reporters ont déposé d’autres plaintes, portant à 25 le nombre total de journalistes de dix pays, qui ne désignent pour l’instant aucun auteur connu.

    Trojans dans les terminaux
    Selon les informations recueillies par El Periódico de España, l’enquête judiciaire française a été ouverte pour déterminer s’il y a eu un accès frauduleux aux téléphones des journalistes, notamment pour déterminer si ces terminaux ont reçu des chevaux de Troie informatiques.

    Le ministère public considère qu’il existe des indices permettant de penser que les délits présumés d’organisation criminelle, d’interception de la correspondance numérique, d’obtention illégale d’informations informatiques privées et de vente de matériel pour réaliser l’interception de communications, entre autres, ont pu être commis. L’enquête française évoque la possibilité que cet accès frauduleux ait pu être réalisé par un État, sans désigner un État en particulier.

    Cependant, les journalistes eux-mêmes et d’autres experts ont évoqué la possibilité que le Maroc soit responsable des attaques de Pegasus, un pays qui a nié toute responsabilité dans ces événements. En effet, début juillet, les autorités marocaines ont dénoncé le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, spécialiste de l’information sur le Maghreb, et victime d’espionnage.

    Consortium de journalistes
    La plainte a été déposée en Espagne après que M. Cembrero a donné son avis après avoir été interrogé par la presse sur l’enquête menée par un consortium de médias, dont « The Guardian », « Le Monde », « Süddeutsche Zeitung » et « The Washington Post », qui l’a identifié comme l’un des 180 journalistes qui auraient été espionnés par Pegasus. L’enquête révèle également qu’en plus des reporters, environ 600 hommes politiques, 85 militants des droits de l’homme et 65 cadres d’entreprises ont été pris pour cible.

    Cependant, aucun État suspect n’a été identifié dans les enquêtes ouvertes par la France ou dans les investigations menées par le magistrat José Luis Calama à l’Audiencia Nacional sur l’espionnage contre le président Pedro Sánchez et les ministres de la défense, Margarita Robles et de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska.

    L’Association de la presse de Madrid a publié une déclaration le 22 juillet dans laquelle elle a souligné que, selon le plaignant, Reporters sans frontières, les actions en justice menées en France dans le cadre de l’espionnage de journalistes sont « la seule possibilité qui existe pour que les responsables soient identifiés, inculpés et condamnés ».

    La provincia, 02/08/2022

    #Maroc #France #Espionnage #Pegasus #Journalistes


  • France: L’imam marocain Hassan Iquioussen menacé d’expulsion

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    France : Vague d’indignation face à la procédure d’expulsion qui vise l’imam Hassan Iquioussen
    – Menacé d’expulsion par les autorités après s’être vu refuser le renouvellement de sa carte de séjour, Iquioussen dénonce une injustice

    De nombreuses associations, mosquées et autres organisations ont dénoncé, tout au long du week-end, la procédure d’expulsion lancée par le ministère français de l’Intérieur à l’encontre de l’imam Hassan Iquioussen.

    Les communiqués se multiplient et le positionnement est toujours le même : s’insurger contre une mesure injuste et incompréhensible.

    Pointant du doigt une « manœuvre politique grossière » l’UJFP (union juive française pour la paix) estime que le « racisme d’État poursuit son projet de discrimination d’une partie de la population, depuis le vote de la loi scélérate dite « séparatisme ».

    « La loi séparatisme, on le voit ici clairement, est une loi de confusion des pouvoirs où le ministre de l’Intérieur s’institue pouvoir judiciaire » souligne l’organisation juive qui considère dans son communiqué que « rien ne saurait justifier une expulsion pour des motifs politiques ou idéologiques, si ce n’est le racisme inhérent à cette affaire ».

    Le député NUPES (Nouvelle union populaire écologique et solidaire), du Nord, David Guiraud, a également réagi à la procédure ciblant Hassan Iquioussen.

    « Visiblement frustré de ne pas exister médiatiquement lorsque l’on parle de pouvoir d’achat, Gérald Darmanin veut saturer les ondes médiatiques avec un discours sécuritaire et répressif », écrit l’élu dans un communiqué de presse publié dimanche soir.

    Il rappelle que l’imam ciblé « n’a pourtant été poursuivi pour aucun crime ni aucun délit » et fustige une procédure qui « relève du fait du prince ».

    « Cela concerne aujourd’hui les musulmans, cela concernera demain le champ associatif, et après-demain le monde politique. Car les décisions arbitraires et antidémocratiques ne s’arrêtent jamais en bon chemin », met-il en garde.

    Pas moins de 26 mosquées du département du Nord ont également publié une communication commune pour témoigner en faveur de Hassan Iquioussen.

    « Lors de ses différentes et régulières interventions au sein de nos mosquées, Hassan Iquioussen tient toujours des propos en cohérence avec le pacte républicain. Il prône les valeurs nationales de liberté, d’égalité et de fraternité, ainsi que la laïcité. Fidèle à son discours contre les replis identitaires, il milite sans relâche pour promouvoir le dialogue, le respect et le vivre-ensemble », témoignent les signataires.

    Même son de cloche du côté du Conseil des Mosquées du Rhône (CMR) et du Conseil Théologique des Imams du Rhône (CTIR) qui ont publié dimanche, un communiqué commun.

    Les deux organisations considèrent que les accusations portées à l’encontre de Hassan Iquioussen, « ne semblent pas conformes à l’esprit de justice et d’équité qui sont la clef de voûte de nos institutions ».

    « Nous l’avons toujours connu fidèle à son engagement rejetant la haine de l’autre, condamnant le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, l’obscurantisme et le terrorisme et prônant l’égalité homme-femme, et a tout au long de son ministère promu sans relâche le dialogue, le respect, la paix et le vivre-ensemble », martèlent Kamel Kabtane pour le CMR et Mohamed Minta et Azzedine Gaci pour le CTIR.

    Ces trois figures reconnues et respectées de l’islam en France, espèrent ainsi que leur témoignage « puisse éclairer ceux qui auront à décider dans cette affaire ».

    Pour rappel, l’imam Hassan Iquioussen, menacé d’expulsion par les autorités après s’être vu refuser le renouvellement de sa carte de séjour, dénonce une injustice.

    Il devrait saisir la justice administrative en début de semaine pour faire suspendre la procédure qui le vise et qui reste basée sur des accusations qu’il conteste formellement.

    Une pétition lancée vendredi pour protester contre son expulsion a déjà recueilli près de 15 000 signatures.

    Anadolou, 01/08/2022

    Lire aussi : Le Maroc, un danger pour l’Islam en Europe ?

    Lire aussi : France : Darmanin signe l’acte de décès du CFCM

    Lire aussi : Le Point: La DGED agit pour le contrôle de l’islam de France

    #France #Maroc #Islam #Imam #Mosquée #Hassan_Iquioussen

  • Expulsions: Le changement de ton de Gérald Darmanin

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    Sujet de discorde entre Paris et Alger depuis près d’un an, la question des règles d’expulsions des clandestins algériens a de nouveau été abordée par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mais de manière plus conciliante.

    Par Nadir Kadi

    Le responsable, s’exprimant sur la chaîne de télévision française BFM, a fait savoir que l’annonce des autorités françaises, en septembre 2021, de réduire les visas aux pays du Maghreb n’avait pas réussi à convaincre ces derniers d’accélérer la délivrance de laissez-passer consulaire aux clandestins. Mais aujourd’hui, dans un contexte de réchauffement des relations algéro-françaises, le même responsable, dans une déclaration qui s’apparente à un changement de politique, laisse entendre que la question était traitée avec plus de diplomatie entre les différentes parties.

    En effet, questionné sur ses résultats dans le traitement des expulsions des étrangers ayant commis des actes de délinquance, et notamment des personnes vraisemblablement issues d’un pays du Maghreb, le ministre G. Darmanin, expliquant la situation de manière générale, sans parler d’un pays en particulier, précise que la question est complexe : « Les autorités des pays étrangers veulent savoir si la personne que l’on veut expulser est bien de sa nationalité (…) Nous avons donc des discussions, parfois cela se passe bien, parfois cela se passe mal. ». Le responsable, ajoutant plus loin : « Nous progressons avec la Tunisie, l’Algérie et le Maroc (…)

    Nous avons 25% d’expulsions supplémentaires réussies au premier semestre, dont 50% en ce qui concerne ces trois pays. » Des pourcentages qui restent, cependant, vagues, difficilement quantifiables, d’autant que les chiffres des expulsions sont toujours contestés entre les différents Etats.

    A rappeler, en ce sens, que le nombre de demandes de laissez-passer consulaire à l’Algérie par la France avait été démenti par la partie algérienne en octobre 2021. Le président Abdelmadjid Tebboune expliquant, lors d’un entretien, que le chiffre, de plus de 7 000 personnes, avancés par la partie française était largement exagéré : «Depuis 2020, nous avons reçu 3 listes avec 94 cas d’Algériens faisant l’objet d’une mesure d’expulsion, dont 21 ont été acceptés, 16 ont été rejetés, car ils sont liés avec des organisations terroristes. »

    Quant à l’efficacité de la politique de réduction de visa attribuée aux ressortissants des pays du Maghreb, le ministre Gérald Darmanin déclare : « C’est ce que nous avions en partie fait, cela ne marche pas toujours (…) Je pense qu’il faut surtout un rapport d’amitié avec ses pays. Comme le fait la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, je vais reprendre les discussions avec eux. » Cependant, la « baisse » de 50% du nombre de visas accordés aux Algériens, que les autorités françaises avaient annoncé en septembre dernier, n’apparaît pas clairement dans les dernières statistiques publiées, le 20 juin dernier, sur le site du ministère français de l’Intérieur.

    En effet, le rapport couvrant l’ensemble de l’année 2021, soit neuf mois de délivrance « habituelle », et trois mois de délivrance réduite de moitié, avait fait état de 63 649 visas accordés à des Algériens en 2021. Un chiffre qui place encore la nationalité algérienne, en 2021, au second rang des « quinze nationalités auxquelles est délivré le plus grand nombre de visa ».

    Question de la gestion de l’immigration, qui apparaît de plus en plus sensible pour le gouvernement français, d’autant qu’il fait face à une opposition renforcée qui met en avant le lien entre l’immigration et la criminalité. Le ministre G. Darmanin a en ce sens exprimé la volonté de son gouvernement de mettre en œuvre « au plus vite » l’ensemble des arrêtés d’expulsion, ou reconduite à la frontière, « 9 850 personnes ont été expulsées au premier semestre sur les 20 000, cela fait à peu près 30% ».

    Un virage vers une politique migratoire plus ferme, mais qui ne concerne vraisemblablement pas l’ensemble des personnes en situation irrégulière, ni même celles entrées illégalement sur le territoire français, le responsable s’exprimant uniquement au sujet des « étrangers délinquants ».

    Reporters, 31/07/2022

    #Algérie #France #Migration #Expulsions #Maghreb

  • Le roi du Maroc ne désespère pas d’être reçu à l’Elysée

    Maroc, Mohammed VI, France, Emmanuel Macron,

    Depuis le 1er juin, le roi du Maroc s’est rendu à plusieurs reprises à Paris. « Pour une visite privée », selon la presse proche du palais de Rabat. Il s’agit du premier déplacement du souverain à l’étranger depuis la fin de la pandémie. Les médias marocains ont beau d’évoquer la santé du roi afin de justifier ce déplacement, alors que plusieurs sources avancent des raisons politiques derrière le séjour de Mohammed VI à l’Héxagone.

    En effet, la dimension politique de la visite royale est justifiée par la brouille qui caractérise les relations du Maroc avec l’Elysée suite au scandale de Pegasus qui a dévoilé la tendance de Rabat à espionner le téléphone portable du président français. Cependant, il semble que la colère d’Emmanuel Macron ne s’est pas estompée. Pour preuve, le refus du président français de recevoir le roi du Maroc, en dépit de leurs relations privilégiées et leur vieille alliance, notamment dans le dossier du Sahara Occidental, considérée par les autorités marocaines comme vitale pour la monarchie alaouite.

    Paris et Rabat ont déjà connu une crise semblable en 2015, lorsque la justice française a tenté d’interroger le patron de la sûreté marocaine, Abdellatif El Hammouchi. Une décision qui a poussé le Maroc à couper la coopération sécuritaire avec la France. Pour sceller la crise, Mohammed VI s’est rendu dans son château de Betz d’où il a été invité à rencontrer le président Hollande.

    Aujourd’hui, le souverain marocain tente de réparer les pots cassés par l’affaire Pegasus. S’il a été reçu par Macron après avoir subi une opération chirurgicale au cœur dans une clinique française, cette fois-ci, Mohammed VI devra prendre son mal en patience puisque le président français ne semble pas décolérer.

    Depuis son accession à la présidence en France il y a plus de cinq ans, Macron s’est rendu une fois au Maroc, et c’était en juin 2017. Le président français a également reçu le monarque marocain à l’Elysée après avoir subi une opération chirurgicale au cœur dans un hôpital français.

    Bien que près d’une semaine se soit écoulée depuis que le monarque marocain était en France, il n’a pas été reçu par le président français, et les médias proches du régime makhzen n’ont pas révélé si l’ordre du jour de la « visite spéciale » prévoyait une réception par un hôte de l’Elysée. Palais du monarque marocain, alors que cela semblait lié à son état de santé.

    #Maroc #Mohammed_VI #France #Macron